Tag: prisons communistes

  • Arlette Coposu

    Arlette Coposu

    Les femmes ont souffert dans les prisons communistes autant que les hommes. Ce fut le cas parmi beaucoup d’autres d’Arlette Coposu, l’épouse du détenu politique Corneliu Coposu, qui a purgé 14 ans de prison en raison de ses convictions et de celles de son époux. Arlette Coposu a été tout aussi intègre, intelligente et dévouée que son célèbre époux, l’homme politique Corneliu Coposu.

    L’histoire de la vie de Corneliu Coposu a été amplement racontée et analysée après la chute du communisme en 1989. Il est d’ailleurs un modèle de la renaissance de la démocratie roumaine et de la souffrance dignement assumée durant l’époque communiste. Secrétaire personnel du grand homme politique roumain Iuliu Maniu durant l’entre deux guerres, Corneliu Coposu a passé 17 ans et demi dans les prisons communistes, de 1947 à 1964, dont 8 ans en isolement. En décembre 1989, alors que la révolution anti-communiste était en plein déroulement, ce fut lui qui aux côtés de plusieurs survivants des prisons communistes, ont rebâti le Parti national paysan chrétien démocrate. Mais Arlette Coposu est moins connue du grand public. Victime des horreurs du communisme, la destinée d’Arlette a été encore plus injuste que celle de son époux, surnommé Seniorul »/« Le Sénior », par ses camarades de parti d’après 1989. Après l’arrestation de Corneliu Coposu le 14 juillet 1947, Arlette a été évacuée de leur maison et a dû s’installer chez sa belle famille. En 1950, aux côtés de sa sœur, France, Arlette a été a été arrêtée et condamnée à 14 ans de prison, étant accusée d’espionnage en faveur de la France. Sa sœur, France, meurt en prison et Arlette, même si elle survit au système carcéral communiste, meurt en 1966 emportée par un cancer, deux ans seulement après sa mise en liberté et les retrouvailles avec son époux. Après le décès de sa femme, Corneliu Coposu ne s’est jamais remarié et n’a pas eu d’enfants.

    Arlette Marcovici, future Arlette Coposu, est née en 1915 à Constanta, sur la côte roumaine de la mer Noire. Son père était le général Ion Marcovici et sa mère d’origine franco-suisse s’appelait Jeanne Huser. Arlette a eu trois sœurs : Odette, issue du premier mariage de son père, France et Antoinette. La famille Marcovici possédait à Constanta un hôtel sur la côte qui s’appelait « Hotelul Francez »/ « L’hôtel français » et ce fut là qu’Arlette Marcovici et Corneliu Coposu se sont rencontrés pour la première fois en 1941. Ils se sont mariés le 24 octobre 1942 et ont vécu ensemble pendant seulement 5 ans, jusqu’à l’arrestation de Corneliu.

    Beaucoup de gens parlent de ce que Corneliu Coposu a signifié dans l’histoire de la Roumanie, et il a certainement été une personnalité remarquable. Certains historiens pensent que la démocratie en Roumanie aurait été beaucoup plus difficile à reconstruire si son personnage n’avait pas survécu au régime communiste. Mais pour mieux connaître la personnalité d’un homme de la taille du « Senior », il est très important d’aller au-delà du personnage politique et de regarder de plus près ses sensibilités et ses proches. Ionuț Gherasim, président de la fondation «Corneliu Coposu», a présenté un portrait de l’épouse de Corneliu Coposu, Arlette, réalisé par Flavia Bălescu-Coposu, sa belle-sœur : « Le nom d’Arlette est entré dans la maison de notre famille d’une façon aussi soudaine que surprenante. C’était au printemps 1941, quand nous nous étions réfugiés loin de chez nous. Mon père était revenu de Bucarest où il avait assisté à une réunion avec l’archevêque Andrea Casulo, le nonce papal. Après la conférence, mon père a rencontré Cornel, qui était accompagné d’une jeune femme blonde aux yeux bleus. Elle parlait la plus belle langue roumaine, le roumain littéraire, sans aucun accent provincial. Elle avait un visage lumineux et un regard direct. Papa nous a dit qu’il était sûr qu’elle serait l’épouse de Cornel. Sur le calendrier, leur mariage a duré 24 ans, mais ils n’ont vécu ensemble que 6. Elle a vécu peu de temps à nos côtés, mais nous l’avons aimée, admirée, elle était vraiment l’incarnation du nom Arlette (« Honneur ») tel qu’il apparaît dans le dictionnaire: compétente, active, sympathique, généreuse, attentive, sérieuse, créative, tempéramentale. »

    L’historienne Andreea Mâniceanu est l’autrice d’une biographie consacrée à Arlette Coposu. Pour l’écrire, elle a passé des dizaines d’heures en compagnie de Flavia Bălescu-Coposu et de Rodica Coposu, les sœurs de Corneliu Coposu et les belles-sœurs d’Arlette Coposu, qui ont raconté des tas de choses sur la relation entre les Corneliu et Arlette, elle a vu des photos et des documents des archives familiales. Le résultat en est un volume de micro-histoire dont Andreea Mâniceanu est très contente, car elle a réussi à trouver pour son héroïne une place dans l’histoire récente de la Roumanie et dans la galerie des femmes qui ont défendu leur honneur contre le mal et ont trouvé la force de regarder vers l’avenir : «Une histoire de vie est continuée. C’est une histoire de vie car Arlette Coposu était un exemple de dignité et de simplicité. C’était une femme extraordinaire, son courage et sa foi étaient inébranlables. En regardant la photo prise le jour de sa sortie de prison, après 14 ans de tourment dans les geôles communistes, Arlette trouve la force de sourire. C’est une photo sur laquelle une femme, après plus d’une décennie de souffrance, trouve cette force de continuer à regarder avec optimisme vers l’avenir. Si ce n’était que cela et son histoire a mérité de ne pas être oubliée par l’histoire. »

    La tragédie d’Arlette Coposu est peu connue des Roumains d’aujourd’hui. Mais justice lui a été tout de même rendue, d’une certaine manière, à travers les deux bustes de son mari et le nom d’un boulevard, à Bucarest, et à travers d’autres monuments du pays. (Şt.B)

  • 14.05.2020

    14.05.2020

    Etat d’alerte -
    Le premier ministre roumain Ludovic Orban vient d’annoncer l’institution de l’état
    d’alerte en Roumanie, à compter de ce 15 mai, au bout de deux mois d’état d’urgence,
    dans le contexte de la pandémie de coronavirus. Le Parlement a adopté, avec des
    modifications, hier soir, le projet législatif déposé par le gouvernement. L’acte
    normatif se réfère à un certain nombre de restrictions de déplacement, que les
    sénateurs avaient éliminées du texte gouvernemental, mardi, à l’ouverture
    éventuelle des terrasses, en respectant les mesures sanitaires et de
    distanciation physique, ainsi qu’à la réouverture des centres commerciaux de
    moins de 15.000 mètres carrés. Pour ce qui est des amendes encourues en cas de non-respect
    des mesures imposées par les autorités, elles ne pourront pas dépasser 15.000
    de lei (environ 3.000 euros). Le projet adopté par les élus restera encore deux
    jours au Parlement, à l’attente d’une éventuelle saisine formulée auprès de la
    Cour constitutionnelle, et ensuite sera remis au chef de l’Etat pour
    promulgation.
















    Gouvernement -
    Le gouvernement de Bucarest se réunit aujourd’hui pour examiner un paquet de
    mesures de soutien aux entreprises et aux personnes défavorisées. Il est
    question, entre autres, du paiement du chômage partiel dans les secteurs
    économiques qui restent à l’arrêt et de l’aide financière accordée aux parents
    jusqu’à la fin de l’année scolaire. L’Exécutif planche aussi sur un programme d’aide
    financière aux grandes compagnies, pour qu’elles relancent leur production,
    selon le modèle déjà mis en place à l’intention des PME.










    Travailleurs saisonniers – La ministre roumaine du travail et de la solidarité
    sociale, Violeta Alexandru, a discuté au téléphone avec son homologue espagnol
    Jose Luis Escriva des contrats de travail signés par les travailleurs saisonniers
    roumains en Espagne. La ministre roumaine a insisté sur l’importance des
    clauses contractuelles concernant la durée du préavis, le remboursement du
    voyage aller-retour et l’assurance-maladie pour les citoyens roumains. Violeta
    Alexandru a annoncé une future discussion sur le même sujet avec son homologue
    de France, après avoir fait savoir, il y a quelques jours, son intention de se
    rendre en Allemagne pour vérifier les conditions de travail des travailleurs
    roumains. La ministre du travail de Bucarest a demandé aux travailleurs
    roumains embauchés à l’étranger de ne pas accepter de travailler au noir.


    Agriculture – Le
    ministre roumain de l’agriculture, Adrian Oros, affirme que l’adaptation rapide
    des réglementations de la Politique Agricole Commune est essentielle pour avoir de
    la flexibilité qui aide les Etats membres de l’Union européenne à continuer à
    soutenir les fermiers et d’autres catégories de bénéficiaires de la PAC. Le
    ministre roumain a participé à une visioconférence des ministres communautaires
    de l’agriculture et de la pêche, où il a demandé de l’aide financière directe
    par le Fonds européen de garantie agricole (FEGA) pour les producteurs de lait,
    de viande porc et de volailles, similaire à l’aide accordée à la Roumanie en
    2015 et 2016, durant l’embargo contre la Russie. Par ailleurs, concernant le
    secteur vitivinicole touché de plein fouet par la fermeture de l’industrie
    hôtelière et de la restauration, le ministre roumain de l’agriculture a précisé
    qu’il avait demandé à la Commission européenne d’accepter l’utilisation de l’argent,
    disponible pour le programme national vigne-et-vin, dans le but d’éviter l’abandon
    des plantations viticoles créées à travers les programmes de reconversion.









    Covid-19 en Roumanie – La Roumanie se prépare à entrer dans l’état d’alerte, qui remplace l’état
    d’urgence, décrété il y a deux mois, sur fond de pandémie de coronavirus. Le
    ministre de l’intérieur, Marcel Vela, a annoncé hier soir l’adoption d’une nouvelle
    ordonnance d’urgence, la 12-e, qui lève la quarantaine instituée dans la ville
    de Suceava (nord-est) et dans les communes limitrophes, où il y a eu des foyers
    de Covid-19. Lundi, les autorités avaient annoncé des mesures similaires
    concernant la petite ville de Ţăndărei (sud). Le ministre de l’intérieur a de
    nouveau appelé la population à respecter les mesures de protection contre le
    nouveau coronavirus et de distanciation physique, après la fin de l’état d’urgence.
    Et lui d’ajouter que les ordonnances militaires de cette période ont eu pour
    but de protéger l’état de santé des gens ; il a aussi remercié ceux qui
    ont fait preuve de responsabilité. Le plus récent bilan officiel indique, pour
    la Roumanie, 1036 décès et plus de 16.000 cas confirmés d’infection au virus
    SARS-CoV-2. Plus de 9.000 personnes infectées ont été déclarées guéries et ne
    sont plus hospitalisées. Quant aux Roumains de l’étranger, plus de 2855 sont
    infectés au nouveau coronavirus, la plupart d’entre eux se trouvant en Italie, en
    Espagne et en Allemagne, tandis que 102 ressortissants roumains sont décédés,
    principalement au Royaume-Uni, en Italie et en France.












    Pandémie – En Espagne, un des pays européens les plus touchés par la
    pandémie de Covid-19, seulement 5,3% de la population a été infectée par le
    nouveau coronavirus, indiquent une étude scientifique sur les anticorps
    spécifiques. L’immunité collective n’a pas été acquise, puisque, pour cela, il
    faudrait que 60-70% de la population
    soit infectée. Par ailleurs, les autorités espagnoles ont annoncé qu’à partir
    du 15 mai, tous les voyageurs en provenance de l’étranger seraient mis en
    quarantaine pour une période de 14 jours. A Rome, le gouvernement italien
    propose de prolonger, jusqu’au 31 janvier prochain, l’état d’urgence imposé
    pour limiter la propagation du coronavirus, bien que les dernières données
    indiquent une baisse des nouveaux cas de contamination. Aux Etats-Unis, le
    FBI et l’Agence cybernétique du Département de la Sécurité intérieure avertissent
    que des hackers proches du gouvernement chinois tentent de pirater les sites
    des institutions américaines impliquées dans la mise au point de vaccins et de
    traitements spécifiques contre la COVID-19. Les deux structures ont demandé aux
    institutions en questions de renforcer leur sécurité informatique. Dans le
    monde le nombre de malades de Covid-19 a dépassé les 4,4 millions, plus de 298.000
    ayant perdu la vie et plus de 1,6 ayant guérie de cette maladie. Les
    Etats-Unis, le pays le plus touché au monde, enregistre plus de 84.000 morts.
    Sur le continent européen, ce sont le Royaume Unie, l’Italie, l’Espagne et la France
    qui enregistrent le plus grand nombre de décès.


    Célébration – En Roumanie, le 14 mai c’est la Journée nationale d’hommage aux martyrs des prisons communistes. Il y a 72 ans, dans la nuit du 14 mai 1948, des dizaines de milliers de jeunes, des étudiants pour la plupart, ont été arrêtés sur la base d’un plan minutieusement mis au point par les autorités communistes de l’époque. Ce fut la plus importante vague d’arrestations politiques de l’histoire du pays.






    Météo – Une alerte jaune aux
    vents forts est en vigueur sur plus de la moitié du territoire de la Roumanie,
    notamment dans le nord, le centre et l’ouest du pays. Les
    températures sont très élevées pour la mi-mai, surtout dans le sud et le
    sud-est. En milieu de
    journée, le thermomètre affiche entre 25° et 34°. A Bucarest, il y avait
    24°, à midi.