Tag: problèmes

  • André Biot (Belgique) – L’examen de fin de collège

    André Biot (Belgique) – L’examen de fin de collège

    Près de 148 500 élèves s’y sont présentés cette année. Les résultats nationaux finaux ont été publiés le 30 juin, après presque 22 000 contestations — un chiffre record. Il faut savoir qu’en Roumanie, les notes sont sur 10, 10 étant la meilleure, et il faut avoir une moyenne supérieure à 5 pour passer. Ainsi, au niveau national, 122 300 élèves ont réussi cet examen, soit un taux de réussite de 82,4 %. Cette année, il y a près de 28 000 élèves de plus qui ont obtenu des moyennes supérieures à 5, par rapport à l’année dernière, a déclaré le ministre de l’Education, Sorin Cîmpeanu. 17,6 % des élèves ont eu des moyennes inférieures à 5. Une bonne chose, c’est que le nombre des moyennes générales de 10/10 s’est accru aussi, pour arriver à 237.



    Toutefois, il faut reconnaître que les sujets ont été adaptés à la pandémie, et ceux qui avaient été enseignés à distance n’ont pas été retenus pour cet examen. En tout cas, la conclusion du ministre, c’est que le niveau des élèves constitue un problème grave sur l’ensemble du pays, et notamment pour ce qui est de l’usage correct de la langue roumaine. Ainsi, 57 % d’entre eux ont des problèmes quand il s’agit d’orthographier correctement les mots en roumain, or il convient de préciser que l’orthographe de notre langue est phonétique, on écrit comme on entend. Seuls 6 % des élèves ont écrit en roumain à perfection. La moyenne obtenue à cet examen représente 80 % de la moyenne d’admission au lycée, donc l’enjeu est de taille.

  • La perception de la corruption en Roumanie

    La perception de la corruption en Roumanie

    La Roumanie reste un des trois pays les plus corrompus de l’Union européenne dans le contexte de la pandémie de COVID-19, constate l’ONG Transparency International, qui vient de rendre public son classement 2021 sur la perception de la corruption dans le monde.



    L’Indice de la perception de la corruption, que l’ONG établit annuellement, reflète le degré de corruption perçue dans le secteur public de 180 États et territoires, sur la base de données fournies par des experts internationaux et du milieu des affaires. Ce classement repose sur l’octroi de scores compris entre 0, qui se traduit par « très corrompu » et 100, ce qui signifie « très peu corrompu ». Parmi les États membres de l’Union européenne, la Roumanie obtient un score de 45 points, n’étant devancée que par la Hongrie (43 points) et la Bulgarie (42 points). Le classement montre qu’il faut davantage de responsabilité et de transparence dans les institutions publiques. Selon Transparency International, en Roumanie, un domaine des plus vulnérables a été celui des acquisitions publiques, avec des effets sur la transparence des dépenses publiques engagées durant la pandémie.



    L’Indice de la perception de la corruption dans le monde met également en exergue le fait que la pandémie de COVID-19 a donné aux gouvernements l’occasion d’élargir le pouvoir exécutif, de cacher des informations publiques et de restreindre les droits des citoyens. C’est pourquoi Transparency International Roumanie revient sur le sujet des Pactes d’intégrité, qui sont, selon elle, une solution pour assurer la transparence, l’efficacité et un traitement égal en matière d’acquisitions publiques. L’ONG affirme avoir identifié, ces dernières années, plusieurs avantages de ces pactes, dont le suivi, par la société civile, des investissements publics, y compris du point de vue de leur utilité et de leur légalité. En même temps, grâce aux pactes d’intégrité, tous ceux qui sont intéressés par la réalisation des investissements publics en seront mieux informés et consultés. Enfin, mais pas en dernier lieu, les pactes permettent d’identifier les problèmes systémiques de la législation et des procédures en matière d’acquisitions publiques. Leur utilisation comme instrument de suivi est ainsi une solution viable pour réduire les risques de fraude et de corruption dans le domaine, conclut Transparency International Roumanie.



    L’ONG fait aussi plusieurs recommandations, dont faire des Pactes d’intégrité un mécanisme obligatoire de suivi public des procédures d’acquisition, depuis leur mise en page jusqu’à leur finalisation, pour toutes les acquisitions qui dépassent les seuils prévus par la loi pour la publication au Journal officiel de l’UE. Une autre recommandation se réfère à l’introduction de ces pactes en tant que mesure dans les projets financés de fonds structurels et d’investissement, ainsi que l’intégration dans la législation nationale de la Directive européenne relative aux lanceurs d’alerte. Il faut une implication soutenue de tous les représentants de la société — classe politique, institutions publiques, secteur privé, citoyens — chacun ayant son rôle et sa responsabilité dans la lutte contre la corruption, signale une fois de plus Transparency International Roumanie.


    (Trad. Ileana Ţăroi)


  • La campagne de vaccination rencontre des problèmes

    La campagne de vaccination rencontre des problèmes

    Le
    lancement de la plateforme de programmation en ligne s’est accompagné de
    problèmes dans le déroulement de la campagne de vaccination anti-Covid 19, démarrée
    en Roumanie le 27 décembre dernier. Ainsi, les participants à un récent
    wébinaire organisé par le Collège des médecins ont abordé, entre autres, l’impossibilité,
    pour de nombreux malades chroniques, de prendre rendez-vous, pour se faire
    vacciner, à cause de la forte demande.

    Le coordonnateur de la campagne
    nationale de vaccination contre le SARS-CoV-2, le médecin colonel Valeriu
    Gheorghiță, affirme qu’environ 75% des personnes programmées ont 65 ans et plus,
    ou souffrent de maladies chroniques. Et lui d’expliquer que la base de données
    de la Caisse nationale d’assurance maladie était malheureusement lacunaire, des
    malades chroniques n’y figurant pas, ce qui les a empêchés de se programmer
    pour se faire immuniser. De son côté, le médecin Alexandru Rafila, le
    représentant de la Roumanie à l’Organisation mondiale de la santé et, à
    présent, député social-démocrate au Parlement de Bucarest, considère que le
    fonctionnement chancelant de la plateforme de programmation en ligne ainsi que l’ouverture de la deuxième étape d’immunisation
    en l’absence d’une liste de groupes prioritaires pourraient mettre à mal la
    vaccination de la population. Il demande aux autorités d’assurer le
    fonctionnement des centres de vaccination y compris en fin de semaine, de façon
    à atteindre l’immunisation de 70% de la population d’ici septembre. Selon M. Rafila,
    le plus important, pour la Roumanie, c’est de réussir à utiliser efficacement
    les lots hebdomadaires de doses de vaccin. Les autorités se sont fixé l’objectif
    de vacciner, dans un délai de 6 à 9 mois, toutes les personnes qui le souhaitent.
    La secrétaire d’Etat au ministère de la santé, Andreea Moldovan, elle aussi
    médecin, voit la vaccination contre la Covid 19 comme une question de sécurité
    nationale. Elle a rappelé que les études scientifiques réalisées jusqu’à
    présent mettaient en évidence une immunisation apportée par le vaccin similaire
    à celle post-maladie. Les mêmes études indiquent aussi le fait qu’environ 80% des
    personnes ayant guéri de la maladie ont développé des anticorps viables pendant
    des périodes de temps différentes.

    Par ailleurs, le député européen social-démocrate
    et ancien premier ministre, Mihai Tudose, demande à la Commission européenne de
    garantir d’urgence le nombre de doses de vaccin nécessaire à réaliser, d’ici l’été
    prochain, l’immunisation de masse dans l’Union européenne. De l’avis de l’ancien
    premier ministre roumain, il faut mettre en corrélation l’approvisionnement en
    doses de vaccin et la vaccination proprement dite. À son tour, le secrétaire d’Etat
    au ministère de l’intérieur, Raed Arafat, voit un signal positif dans le fait que les gens
    veulent se faire immuniser. Il considère aussi qu’une reconnaissance de la
    vaccination contre le nouveau coronavirus à l’échelle communautaire sera mise
    au point. Rappelons que les 27 sont en train de débattre si les personnes
    vaccinées contre la Covid-19 devraient bénéficier d’une liberté de se déplacer
    plus large que celle des personnes non vaccinées. (Trad. : Ileana Ţăroi)

  • Le système médical roumain doit être modernisé

    Le système médical roumain doit être modernisé

    Il est clair que même avant cette épidémie, mais surtout après, il faudra réfléchir avec beaucoup d’attention au système de santé de Roumanie, a déclaré le premier ministre Ludovic Orban mardi, lors d’un débat. Il a souligné que la situation créée par la pandémie de coronavirus avait mis en exergue une série de manquements à remédier, une série de carences du système, et surtout le fait que le système de santé a été traité, pendant longtemps, plutôt comme Cendrillon. Le chef du cabinet de Bucarest a indiqué que l’infrastructure hospitalière est ancienne, ce qui crée « énormément » de problèmes, et aussi qu’il y a eu « très peu » de nouveaux investissements. Il a déploré le sous-financement chronique du système de santé, qui repose sur les contributions d’un petit nombre de citoyens, parce qu’il existe beaucoup de catégories exemptées qui bénéficient des services de santé mais ne participent pas à leur financement. En plus, ajoute Ludovic Orban, le niveau de numérisation dans ce secteur est « très rudimentaire ».



    « Tout le monde le sait, la carte de santé est au bord du gouffre. Le niveau de numérisation dans ce secteur est très rudimentaire. Nous nous sommes confrontés nous-mêmes, maintenant, au besoin de numérisation, avec toutes les bases de données que nous avons dû gérer dans un laps de temps très bref, avec la nécessité de transmettre les informations dans un système très rapide. Et là, il faut vite changer les choses, c’est très clair. »



    Le premier ministre a mentionné toutefois un aspect positif noté pendant la pandémie, c’est que le système médical s’est adapté très vite et a eu une réaction prompte dans la lutte contre le COVID-19. Il a également noté la nécessité d’adopter des mesures de management des hôpitaux. « Même si elles existent en théorie, les procédures ne sont pas connues, personne ne s’est occupé de les mettre en oeuvre, le management hospitalier est dépourvu de la formation nécessaire dans sa plus grande majorité, il n’a pas l’autorité nécessaire pour imposer toutes les règles dans les hôpitaux et permet, pratiquement, un système avec plusieurs centres d’autorité au niveau des hôpitaux », a souligné le chef du cabinet de Bucarest. D’autre part, il a indiqué qu’en matière de politique du médicament, le gouvernement devra avoir une intervention « très sérieuse » dans l’immédiat. Le maintien de ce système de recouvrement sans le repenser s’est traduit en pratique par la disparition du marché roumain de plusieurs centaines, voire même de milliers de médicaments, a expliqué Orban. Il a souligné que les investissements dans le domaine de la santé seraient « une priorité » pour son cabinet, ainsi que ceux dans l’infrastructure de transport, linfrastructure énergétique, l’éducation, les communications et la recherche-développement.



    Ce mardi, le ministre de la Santé, Nelu Tătaru, a énuméré lui aussi une série de problèmes du système de santé, tels que la politisation, le management, la législation, l’inexistence d’une politique cohérente d’investissements et la politique du médicament. « Il faut concevoir un pacte dans le domaine de la Santé ; nous avons besoin de professionnels », a souligné le ministre. D’autre part, Nelu Tătaru a déclaré que la Roumanie se trouve sur la pente descendante des infections au COVID-19, et qu’il y a de moins en moins de cas graves. Il a indiqué que la transmission communautaire du virus était faible, et que le nombre de tests pratiqués sur l’ensemble du pays diminue. Le ministère de la Santé a également annoncé qu’une étude de sérovalence de l’infection au nouveau coronavirus serait réalisée en Roumanie. Elle aura lieu de juin à septembre, et vise le degré de propagation de l’infection au sein de la population, afin de pouvoir mettre en place correctement les futures mesures de protection. Selon les estimations, plus de 29.000 sérums résiduels seront collectés et étudiés.


    (Trad.: Ligia)

  • Le système roumain de santé, entre attentes et réalité

    Le système roumain de santé, entre attentes et réalité

    Concerné, ces derniers temps, par plusieurs scandales, dont celui lié aux désinfectants dilués, et pointé du doigt pour certaines affaires de corruption dont les protagonistes ont été des managers de centres hospitaliers, le système roumain de santé se doit d’être réformé et repensé. C’est là une opinion unanimement partagée.

    Des divergences de vue se font jour quand il s’agit de savoir quand et comment cette réforme sera définie. Ce processus débute par la consultation des patients et des personnels médicaux. Un récent sondage en ce sens a été réalisé par la Fondation européenne d’études progressistes, basée à Bruxelles, l’antenne roumaine de la Fondation Friedrich Ebert et la Fondation de la Gauche démocratique de Roumanie. Selon cette étude, 54% des Roumains se disent contents du système public de santé, contre 46% qui en sont mécontents. Les plus de 50 ans sont les plus satisfaits, tandis que seulement 43 % de jeunes se déclarent contents des soins médicaux dispensés par les établissements publics de santé.

    Le sociologue Iulian Stănescu détaille les principales causes de cet état des choses : « Les conditions d’hygiène et la désinfection sont dénoncées par plus de 80% des personne interrogées. 80% d’entre elles ont également déclaré que les soins médicaux laissaient à désirer. A cela s’ajoute la question des paiements informels. Alors que moins d’un cinquième des sondés sont tout à fait ou partiellement d’accord avec l’affirmation qu’il est bon d’offrir des cadeaux ou de l’argent aux personnes qui vous ont prodigué des soins, les données de l’étude en question montrent que cette pratique est largement répandue au sein de la population, qui l’accepte tacitement, parce que ressentie comme une coutume. »

    Les discussions plus poussées avec les participants au sondage d’opinion ont également révélé leurs perceptions sur les problèmes auxquels le système de santé est confronté et sur leurs causes.

    Iulian Stănescu : « Cette étude sur la qualité a mis en évidence plusieurs problèmes: le manque de personnel ou de motivation, l’absence d’équipements, l’agglomération, le temps d’attente, la bureaucratie, le management défectueux, la rémunération. De l’avis des répondants, tous ces problèmes découlent du sous-financement du secteur. Rien que l’année dernière, un tiers des patients nécessitant des examens médicaux n’en ont pas bénéficié, parce que les laboratoires étaient débordés ou qu’il n’y avait pas de fonds. »

    Une partie de ces problèmes pourrait être synthétisée par le syntagme manque d’accès à l’acte médical, chose confirmée par Vasile Barbu, président de l’Association nationale pour la protection des patients.

    Vasile Barbu: « Les plus gros ennuis surviennent au moment où la personne qui est tombée malade cherche des fournisseurs de services de santé et souhaite avoir accès à l’acte médical. Comme beaucoup de médecins ont choisi de partir travailler à l’étranger, les spécialistes se font de plus en plus rares. Un autre aspect c’est qu’après avoir consulté le spécialiste, le patient est obligé d’en voir un autre pour continuer les investigations médicales. Cela implique des dépenses, qui excèdent souvent ses possibilités financières. Résultat, la viciation de l’acte médical. »

    Actuellement, un salarié roumain verse 5,5% de ses revenus au système public d’assurance maladie, et son employeur verse également 5,2%, ce qui lui donne droit à un certain paquet de services médicaux. Malheureusement, l’argent ainsi collecté ne suffit pas toujours. N’empêche. Les associations des patients n’agréent pas non plus l’idée d’un changement de ce système.

    Voici les explications de Vasile Barbu : « En théorie, la liste de ces services est très généreuse. En réalité, ils ne sont pas à portée de main, car le patient est confronté à plus d’un écueil de nature bureaucratique ou financière. Il est très important d’avoir un système d’assurance maladie qui repose avant tout sur la solidarité sociale. »

    Les personnels du secteur sanitaire ont eux aussi leurs doléances, affirme le docteur Eleodor Cârstoiu, représentant du syndicat Romedica : « Il faudrait tout d’abord instituer une norme quand il s’agit du temps de travail des médecins, des infirmiers et des aides-soignants. Notre activité se déroule actuellement en fonction du nombre de lits de l’unité de soins, ce qui n’a plus rien à voir avec les activités médicales de Roumanie, qui ont bien évolué ces 30 dernières années. En outre, des tâches bureaucratiques ne cessent de s’y ajouter depuis une dizaine d’années déjà. Le nombre des papiers à remplir s’est accru de manière exponentielle. »

    Selon les syndicats du secteur, les problèmes de ce genre pourraient être résolus par un simple changement de législation, laquelle devrait avoir en vue aussi une définition plus claire de la mauvaise pratique.

    Eleodor Cârstoiu : « L’actuelle législation est tout à fait insatisfaisante et laisse la place aux situations abusives qui font que le personnel médical vive sous la menace. Voilà pourquoi il nous faut une loi conforme aux réglementations européennes en la matière. Un autre aspect préoccupant est celui de la formation du personnel médical. Au bout de 6 ans d’études supérieures, le jeune médecin n’est muni d’aucune attestation de qualification. Le diplôme qu’il décroche ne lui donne pas d’emblée le droit d’exercer cette profession. Nous voulons donc que cette situation change. Après la faculté, il doit se spécialiser dans tel ou tel domaine de la médecine, ce qui suppose une autre période de formation allant de 3 à 7 ans. Et ce n’est pas tout, car un médecin doit apprendre tout au long de sa vie. Or, à notre avis, cette formation professionnelle continue devrait être mieux organisée. »

    Quels que soient les changements législatifs qui puissent survenir, les patients pensent qu’ils ne devraient pas affecter la modalité de financement du système de santé. Selon une enquête réalisée par la Fondation européenne d’études progressistes, 44% des sondés trouvent préférable qu’il y ait un système de santé majoritairement public. Le rapport entre les adeptes de cette idée et ceux qui souhaiteraient un système majoritairement ou entièrement privé est de 3 à 1. (Trad. Mariana Tudose)

  • L’UE, quelle direction?

    L’UE, quelle direction?

    L’émergence du populisme à travers l’Europe et les États-Unis, la crise provoquée par le Brexit, les défis que pose la nouvelle administration américaine par rapport aux règles commerciales – ce sont là autant de sujets d’inquiétude pour la chancelière allemande et le président français qui se sont retrouvés récemment à Berlin pour une rencontre bilatérale. « L’Europe se confronte à de grands défis intérieurs et extérieurs qui ne peuvent être relevés que si les Etats membres, les institutions européennes, les principaux acteurs économiques et la société civile se disent prêts à coopérer afin d’assurer la stabilité et la prospérité des citoyens européens », ont lancé à l’unisson les deux leaders dans un discours pro-unité.

    On ne saurait pourtant ignorer les aspects financiers qui pèsent lourd dans le contexte actuel. L’union économique et monétaire repose sur une coordination des politiques fiscales des Etats membres, sur une politique monétaire commune et la circulation d’une monnaie unique – l’euro. Pourtant, il est important de préciser que malgré un effort collectif pour préserver un marché européen commun, il reste parmi les 28 des pays tels la Grande Bretagne, le Danemark et la Suède qui ont refusé leur passage à l’euro, tandis que d’autres n’accomplissent pas encore les critères d’adoption. La dernière crise économique a mis en évidence les défaillances de la monnaie unique, opine l’économiste Joseph Stiglitz, lauréat du Prix Nobel. A son avis, susceptible d’amener plutôt des divergences que des convergences, la structure d’organisation européenne actuelle est incapable de relever les défis posés par l’existence d’un groupe hétérogène de pays, utilisant la même monnaie, alors que l’intégration économique est surclassée par l’intégration politique.

    Après avoir démontré, l’an dernier, sa capacité à tenir tête aux problèmes mondiaux, l’économie européenne devrait poursuivre sa reprise cette année et en 2018: pour la première fois depuis près de dix ans, les économies de tous les États membres de l’UE devraient croître sur l’ensemble de la période (2016, 2017 et 2018), selon les prévisions d’hiver récemment rendues publiques par la Commission européenne. De l’avis du commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, «l’économie européenne a prouvé sa résistance devant les nombreux chocs qu’elle a subis tout au long de l’année dernière. Bien que la croissance économique se maintienne, le taux de chômage et celui des déficits est à la baisse. Pourtant, vu le degré si élevé d’incertitude, il est important de recourir à tous les instruments politiques afin de soutenir l’économie européenne».

    De l’avis des analystes, la cohésion européenne semble menacée aussi bien par la décision de Londres de quitter la grande famille que par d’autres décisions, telles les quotas de réfugiés fixés pour chaque pays. Il arrive de plus en plus souvent que les médias alertent sur la possibilité que d’autres Etats suivent l’exemple de la Grande Bretagne et quittent le bloc communautaire. C’est un aspect qui domine les discours politiques en cette année électorale.

    L’eurodéputé Iuliu Winkler, vice-président de la Commission chargée du Commerce international au Parlement européen, explique : « Les mesures contre la crise ont laissé la porte ouverte au populisme, en creusant des failles déjà existantes entre l’Est et l’Ouest, le Nord et le Sud. Et je pense aux différences par rapport à la culture du travail ou encore par rapport à la rigueur budgétaire ou tout simplement par rapport aux réactions de ceux contrains à passer 50 ans de leur vie du mauvais côté du Rideau de fer. Mais, comme si tout cela ne suffisait pas, l’Europe a reçu un coup encore plus dur il y a deux ans quand elle s’est vue prise d’assaut par des vagues de réfugiés. La crise migratoire a aggravé toutes les autres crises».

    Iuliu Winkler rappelle que deux événements majeurs ont marqué 2016: le résultat du référendum britannique et celui des élections américaines. En plus, dans quelques semaines, la première ministre britannique, Theresa May, fera l’annonce officielle du déclenchement du Brexit, un événement lourd de conséquences pour l’UE. Du coup, 2017 s’annonce déjà une année tumultueuse. (Trad. Ioana Stancescu)

  • La santé, un domaine en souffrance

    La santé, un domaine en souffrance

    Dossier santé sur RRI – un domaine en souffrance. A-t-il des atouts ou seulement des problèmes ? Comment reconstruire la confiance des Roumains en le système de santé ? Quelles sont les solutions des gouvernants ? Autant de questions auxquelles l’ancien ministre de ressort et le président de la Caisse nationale d’assurances maladie ont essayé de répondre dans le cadre d’une conférence.