Tag: produits bio

  • 17.01.2025 (mise à jour)

    17.01.2025 (mise à jour)

    Défense – Le ministère des Affaires étrangères de Bucarest condamne fermement les attaques irresponsables des forces russes qui violent toutes les normes du droit international et souligne que l’agression illégale et non provoquée de la Russie contre l’Ukraine pose des risques pour toute la région. Cette déclaration a été faite alors que vendredi matin, à proximité de la frontière avec la Roumanie, dans le département de Tulcea, les systèmes de contrôle et de surveillance du ministère de la Défense ont signalé des violations de l’espace aérien roumain, lorsque les forces russes ont repris une série d’attaques de drones contre des cibles civiles et des infrastructures portuaires en Ukraine : « Le respect de la souveraineté, de la sécurité et de la paix sont des obligations que la Fédération de Russie viole de manière systématique et sans provocation. Les agressions persistantes de la Russie, l’occupation illégale des territoires de ses voisins et la guerre qu’elle mène illégalement et à grande échelle depuis près de trois ans contre l’Ukraine souveraine constituent une menace persistante et grave non seulement pour l’Ukraine, mais aussi pour l’ensemble de la région de la mer Noire et le flanc oriental de l’OTAN », a déclaré le ministère des Affaires étrangères. Le ministère de la Défense et le ministère des Affaires étrangères rappellent tous deux qu’ils ont informé et informent en temps réel les structures alliées sur les situations provoquées par les attaques et qu’ils restent en contact permanent avec elles.

     

    Sabotage – Le Service Roumain de Renseignements a déjoué une opération de sabotage organisée par la Fédération de Russie sur le territoire roumain. Entre juillet et août, notre pays a été la cible de plusieurs tentatives abandonnée sabotage a indiqué le Service dans un communiqué. Il a identifié un citoyen colombien arrivé en Roumanie la fin juillet 2024 dans le but de mener des actions de diversion. Celui-ci faisait partie d’un vaste réseau de saboteurs ciblant les pays européens, contrôlé par les services de renseignement russes par le biais d’intermédiaires, ont encore précisé les Renseignements roumains. Le Colombien était chargé de recueillir des données et des images destinées à être utilisées dans des campagnes de fausses nouvelles sur des réseaux sociaux, qui faisaient la propagande d’opérations de diversion à grande échelle menées par une prétendue résistance ukrainienne pro-russe.

     

    Elections – Le gouvernement de Bucarest a décidé que le premier tour de l’élection présidentielle roumaine ait lieu le 4 mai prochain et le second tour – le 18 mai. Il a également imposé des règles plus strictes pour la campagne électorale, en particulier en ligne. Le non-respect de ces normes peut entraîner une amende pouvant aller jusqu’à 5 % du chiffre d’affaires des plateformes en ligne. Les Roumains de la diaspora auront toujours trois jours à leur disposition pour voter, mais le dernier jour, dimanche, les bureaux de vote fermeront à 21 heures, heure roumaine, quel que soit le fuseau horaire local. Ces nouvelles dispositions ont été critiquées par certaines ONG. Rappelons-le, en Roumanie, l’élection présidentielle a été annulée à la fin de l’année dernière par la Cour constitutionnelle pour avoir faussé le processus électoral.

     

    Manifestations – Plusieurs milliers de policiers, d’agents de la défense de l’ordre et de la sécurité nationale et de réservistes de toute la Roumanie ont manifesté ce vendredi à Bucarest. Ils ont exprimé leur mécontentement face au décret gouvernemental portant réduction du déficit budgétaire, qui a considérablement réduit leurs revenus. L’acte normatif supprime le paiement des heures supplémentaires, des jours travaillés en week-ends et des jours fériés. En conséquence, selon les personnes concernées, les revenus des policiers opérationnels seront fortement affectés, avec des baisses allant de 1 000 (200 euros) à 2 000 lei (400 euros). De son côté, le premier ministre Marcel Ciolacu a promis que la question du paiement des heures supplémentaires pour les employés de l’ordre public serait réglée en priorité, début février, au Parlement.

     

    Produits Bio – La Roumanie participera à la plus grande Foire de produits bio au monde, BioFach 2025, qui aura lieu à Nurnberg (Allemagne) du 11 au 14 février, a annoncé vendredi l’association Bio-România, qui sera soutenue par le gouvernement roumain par l’intermédiaire de l’Agence roumaine pour les investissements et le commerce extérieur. Selon l’association, cela fait 20 ans que la Roumanie participe à cet événement dédié à l’agriculture et aux produits biologiques. Depuis 1990, BioFach est devenu rendez-vous incontournable des producteurs biologiques du monde entier, offrant des possibilités de mise en réseau et un lieu d’échange d’idées entre tous les acteurs du domaine.

     

    Grippe – La vaccination contre la grippe reste la méthode de protection la plus simple, la plus sûre et la plus efficace contre les maladies saisonnières – rappellent les médecins roumains, face à l’augmentation des cas. Les spécialistes soulignent qu’à mesure que le pourcentage de la population vaccinée augmente, la propagation du virus de la grippe dans la communauté diminue. L’Institut national de santé publique (INSP) signale de son côté que le nombre de personnes diagnostiquées avec des infections respiratoires a doublé. Près de 91 000 cas ont été enregistrés au cours de la semaine dernière. Près de 600 patients ont été diagnostiqués avec une grippe clinique et plus de 200 ont vu leur infection par le virus de la grippe confirmée par des tests de laboratoire. L’Institut signale que cinq autres personnes sont décédées de la grippe, ce qui porte à neuf le nombre total de morts depuis le début de la saison.

     

    Tennis – Les joueuses de tennis roumaines Gabriela Ruse et Jaqueline Cristian, qui évoluent dans des paires différentes, se sont qualifiées pour le deuxième tour du double dames de l’Open d’Australie, le premier tournoi du Grand Chelem de l’année, après leurs victoires, vendredi, à Melbourne.

     

    Météo – Dans les 24 prochaines heures le ciel sera couvert et l’on attend un peu de neige dans des régions à l’intérieur de l’arc des Carpates. Sur le reste du territoire, le soleil sera de la compagnie, alors que le vent sera plus fort sur l’est, le nord-est sur les sommets des montagnes. Les maxima de samedi iront de 2 à 10 degrés.

  • Appel à consommer des produits locaux

    Appel à consommer des produits locaux

    La Roumanie importe la plupart des fruits et des légumes

     

    Selon l’Institut national de la statistique, la Roumanie a importé des aliments d’autres pays pour près de trois milliards d’euros, rien que durant les trois premiers mois de cette année. La production locale a été donc dépassée, selon les spécialistes, et l’industrie n’est pas suffisamment développée pour transformer les matières premières en produits finis. Parmi ces aliments, on note des oignons des Pays-Bas et des pommes de terre d’Autriche, de la farine de Hongrie et de la viande de porc d’Allemagne. Ce ne sont que quelques exemples de produits alimentaires importés d’autres pays. Plutôt rares, les produits roumains sont néanmoins plus appréciés par de nombreux consommateurs.

     

    Les producteurs locaux s’associent pour vendre leurs produits en ligne

     

    Il existe cependant une nouvelle formule de commercialisation censée permettre aux consommateurs d’avoir accès aux légumes et fruits autochtones. Dernièrement, les agriculteurs s’associent et vendent leurs produits dans de véritables épiceries en ligne. Occasionnellement ou sur la base d’un abonnement mensuel avec livraison une fois par semaine, des paniers remplis de légumes et de fruits, sont livrés directement chez les clients.

     

    Dumitru Mușat, l’un des agriculteurs, vit dans la commune de Colibași, une commune avec une longue tradition dans la culture de légumes:

    « Ma commune fait partie du bassin maraîcher de Vidra. À Vidra, il y avait un célèbre institut de recherche d’où on a obtenu des graines d’héritage. Nous cultivons principalement des légumes sous serre, en commençant dès la saison froide, avec de la salade, des radis, des oignons verts, de l’ail, des choux-raves. Ensuite, pendant la saison plus chaude s’y ajoutent des tomates, des concombres, des poivrons, des aubergines, et à l’automne, du chou rouge, du chou blanc, du chou-fleur, des choux-raves et du brocoli. Nous essayons de produire nos légumes à partir des semences héritées de nos parents et grands-parents. Cependant, nous avons remarqué qu’au marché, les acheteurs ont la tendance d’acheter plutôt les „bibelots”, c’est à dire les produits qui brillent, qui sont beaux, mais qui n’ont aucun goût. »

     

    Les produits locaux sont beaucoup plus sains, malgré leur aspect imparfait

     

    La qualité des variétés de légumes est essentielle pour obtenir des légumes sains. Les modifications génétiques ont des répercussions sur les glucides, les protéines, les vitamines ou même les minéraux des légumes. De plus, pour une qualité supérieure, de nombreuses conditions sont nécessaires, depuis la semence jusqu’à l’entretien et la récolte. Ce n’est donc pas du tout l’aspect extérieur qui prime.

     

    Dumitru Mușat : « Si vous allez au marché et que vous voyez un légume ou un fruit avec une tache ou un petit défaut, s’il vous plait, achetez-les, car cela prouve qu’ils sont plus ou moins bio et qu’ils n’ont pas été traités avec des insecticides. Sur les produits traités avec des insecticides, vous ne verrez jamais de piqûre d’insecte ou de tache. J’ai vu dans la presse que les produits roumains sont dénigrés. Ne tenez plus compte de cela, car cette fameuse salade dont la presse avait dit qu’elle contenait du DDT, un insecticide qui n’est plus utilisé depuis 30 ans en Roumanie, n’était pas de provenance autochtone, mais elle venait de Turquie, et le persil venait de Taïwan. Par conséquent, n’écoutez plus ce que dit la presse sur les produits roumains, car nos fermiers veulent vraiment faire une agriculture saine et la presse dénigre leurs produits. Personne ne nous aide, ni l’État, ni les consommateurs. »

     

    Se rencontrer plus souvent pour mieux se connaître entre producteurs et consommateurs

     

    Lorsqu’un producteur cultive des légumes bio, il doit protéger l’environnement, la qualité du sol, de l’air et des nappes phréatiques, respectant ainsi les normes européennes et nationales de l’agriculture biologique. Tous ces détails ont été communiqués lors d’un l’événement récent organisé par les agriculteurs.

     

    Dumitru Mușat : « C’est pourquoi nous essayons de se rencontrer de temps en temps, comme ce fut le cas à présent, pour vous rapprocher de nous et vous encourager à venir dans nos fermes et voir nos cultures. Il serait bien dommage que cette tradition disparaisse et que nous finissions par manger uniquement des produits importés de Turquie et d’autres pays qui n’ont aucune restriction sur les pesticides. En tant que membres de l’Union Européenne, nous ne pouvons pas utiliser beaucoup de produits comme eux ils le font. Ils mettent ensuite leurs produits sur notre marché et c’est comme ça que nous mangeons des produits qui ne sont pas du tout sains. »

     

     Les légumes bio ne sont pas seulement plus sains que ceux traités, mais ils conservent aussi la saveur des légumes traditionnels. En fin de compte, ce n’est pas l’aspect commercial qui doit être important lorsque nous achetons des produits, mais la qualité nutritionnelle, une qualité donnée par une teneur riche en vitamines et minéraux et sans substances nocives pour l’organisme.

    (Trad. Rada Stanica)

  • Guy Le Louët (France) – La consommation de produits bio en Roumanie

    Guy Le Louët (France) – La consommation de produits bio en Roumanie

    Selon une tendance qui se manifeste au niveau européen et mondial, les produits bio sont de plus en plus recherchés. En Roumanie, c’est aussi le résultat d’un contexte où se retrouvent plusieurs facteurs : un pouvoir d’achat plus grand, une meilleure éducation des consommateurs, mais aussi une offre plus diversifiée dans les magasins. Ainsi, une étude réalisée dans ce pays sur un échantillon de 600 personnes fait état du fait que plus de 50% des Roumains ont commencé à consommer des produits bio parce qu’ils pensent que c’est bon pour leur santé et celle de leur famille. Et ils n’ont pas tort !



    A défaut d’une statistique officielle, le marché de produits bio en Roumanie est estimé par les joueurs présents sur ce marché à 20 millions d’euros par an, mais une chose est sûre : il est très dynamique. En fait, il faut dire que le marché du bio ici ne fait que 2-3,5% pour les denrées alimentaires. En Roumanie, les gens cherchent des produits issus de l’agriculture biologique, mais se passionnent aussi pour d’autres types de produits bio, comme par exemple ceux de soin ou de nettoyage. Il est plus sain de remplacer les produits transformés par des produits bio, les bénéfices pour la santé sont clairs. Le taux de tels produits ne dépasse pas les 2% du volume des ventes, donc il y a de la place pour un développement de ce marché. Il a connu des croissances de l’ordre de 30% par an en 2017 et 2018, et les acteurs présents sur ce marché estiment que cette expansion suivra le même rythme jusqu’en 2020.



    Il y a par exemple des familles qui ont choisi d’acheter un panier bio par mois, avec un coût moyen de 300 lei, soit environ 63 euros. On y retrouve des denrées alimentaires à hauteur de 95%. Les Roumains s’intéressent aussi aux produits de beauté, à ceux de nettoyage et aux jouets amicaux avec la nature. Les Roumains ont notamment remplacé les fruits et légumes, les sucreries et les jus, les céréales, les pâtes et les sauces non bio avec des produits issus de l’agriculture biologique. 65% des Roumains préfèrent acheter ce type de produits dans les super ou hypermarchés, qui ont mis en place un coin réservé à ce type de produits, et 19% dans les magasins spécialisés, physiques ou virtuels. Une autre étude indique que le marché des produits bio de poisson connaîtra un développement de 10% cette année. En tout cas, avec moins de 8 kilos de poisson consommés par personne et par an, la Roumanie est loin derrière les pays d’Europe Occidentale, où la consommation annuelle est de 24 kilos par personne, mais elle suit les tendances européennes et mondiales.



    Même si c’est l’Allemagne qui a le plus gros marché de produits bio, l’exportation de produits bio n’est pas négligeable non plus, loin s’en faut. Des quantités toujours croissantes d’aliments bio sont vendues à l’étranger chaque année.

  • Marque enregistrée dans un monastère

    Marque enregistrée dans un monastère

    Erigé à l’initiative d’un médecin originaire de la région, ce lieu de culte commença à se développer et des ateliers furent construits pour les différentes activités des religieuses. Ce qui fait l’unicité du monastère de Nera, c’est que plus de 80% de ses religieuses ont fait des études supérieures, étant pour la plupart diplômées des facultés de psychologie et de médecine, d’autres ont une formation d’infirmières. C’est pourquoi il n’est pas du tout surprenant qu’aux ateliers de peinture, lithographie et sculpture en bois se soit ajouté un atelier consacré aux plantes médicinales, que les nonnes vont cueillir le long des gorges de la Nera, montant souvent les pentes des monts Semenic.

    Selon Simona Huţuţuc, représentante d’une société qui commercialise les produits à base de plantes provenant du monastère, ceux-ci attirent les clients par la manière dont ils sont préparés : « Les clients apprécient ces produits créés selon des recettes inédites, inspirées de remèdes traditionnels ou utilisés dans les monastères. Ils apprécient le fait que l’ensemble du processus de préparation, depuis la cueillette des plantes et des fruits et leur séchage, jusqu’à l’emballage et l’étiquetage, tout est réalisé manuellement, par les moniales elles-mêmes. Les produits sont préparés à partir d’extraits concentrés de plantes et de fruits cueillis dans la vallée de la rivière Nera et dans les monts du Banat, une zone très connue pour la richesse et la diversité de ses plantes médicinales. »

    Sœur Caliopia, du monastère de Nera, nous raconte l’histoire de ces produits : « L’histoire de ces produits est l’histoire d’une quête découlant de notre tâche de religieuses: essayer de servir Dieu et les hommes. Il y a cette image de l’église vue comme hôpital spirituel, comme établissement de santé et lieu de guérison. D’ailleurs, dans l’espace roumain, des établissements pour soigner les malades étaient créés, dans le passé, autour des monastères, où, depuis les temps les plus anciens, il y avait des moines qui connaissaient les plantes aux vertus thérapeutiques et la façon de les utiliser. Notre activité liée aux plantes perpétue en quelque sorte cette tradition monacale. Avec le concours du fondateur de notre monastère, le médecin Pavel Chirilă, nous nous sommes lancées dans cette voie de la phytothérapie, pour mettre en valeur aussi bien la riche flore du Banat que les recettes de remèdes que nos ancêtres utilisaient pour guérir, notamment à l’aide des plantes. »

    Qu’est-ce que ces produits réalisés au monastère ont-ils de spécial ? Sœur Caliopia : « Ce sont des produits réalisés avec amour, des produits naturels, sans additifs, sans substances chimiques, synthétiques, ni colorants, ni conservateurs, par respect pour le don de la vie et de la santé que nous souhaitons offrir à ceux qui cherchent des remèdes naturels et préparés dans un monastère. »

    Tisanes, teintures et huiles furent les premiers pas des nonnes du monastère de Nera dans l’art de la phytothérapie. L’éventail des produits s’est diversifié graduellement, par la suite. Sœur Caliopia : «Chacune de nos recettes associe plusieurs plantes, pour assurer une plus grande efficacité des produits dans le traitement des troubles ou des maladies. Les clients apprécient les combinaisons d’ingrédients que nous proposons, par exemple le savon liquide à base de millefeuilles et d’aurone, ou d’absinthe et de son, de miel et de grande aunée et ainsi de suite. »

    Nous avons demandé à Simona Huţuţuc quels étaient les produits les plus recherchés sur le marché : « Ce sont les crèmes naturelles au propolis, à l’absinthe ou à la consoude officinale. Il y a ensuite les huiles de sauge, de basilic ou de thym, serpolet et d’origan. Sont également recherchés les savons naturels à la lavande et le vinaigre « Adistop » qui stimule le transit intestinal, favorise l’élimination des toxines et entraîne une perte de poids. Cette année, les religieuses de Nera ont lancé une gamme de produits apicoles et de compléments alimentaires complexes, contenant différents mélanges de plantes ou des poudres de plantes – camomille, ail sauvage, feuilles de bouleau ou orties et beaucoup d’autres que tout le monde connaît. »

    Macération à froid, fermentation naturelle, extraits huileux et hydroalcooliques, mais aussi désir d’aider les autres – voilà le secret des produits devenus la tradition de ce jeune monastère.
    (Aut. : Ana-Maria Cononovici ; Trad. : Dominiqiue)

  • L’élevage ovin en Roumanie

    L’élevage ovin en Roumanie

    Avec un cheptel ovin de 9,5 millions de têtes, la Roumanie se classe troisième parmi les pays de l’UE pour ce qui est de l’élevage de moutons, après le Royaume-Uni, avant le Brexit, et l’Espagne, révèlent les chiffres rendus publics par Eurostat. En plus, comme les Roumains ne mangent de la viande d’agneau qu’à Pâques, on exporte près 4,5 millions d’ovins par an. Par ailleurs, environ 8000 agneaux sont exportés chaque année en Espagne et en Italie.

    Les éleveurs de moutons de la commune de Vurpar, dans le comté de Sibiu, qui font partie de l’Association EcoMioriţa, se sont spécialisés depuis quelques années dans l’élevage écologique.

    Florin Dragomir, président de l’Association EcoMioriţa, explique en quoi consiste l’élevage ovin écologique : «Nous avons voulu obtenir des produits sains, bio. Notre association réunit 40 éleveurs, avec un cheptel ovin de 14 000 têtes. Tant les animaux que les prairies sont certifiés bio. Nous nourrissons nos moutons sur des prés où l’on n’utilise plus ni engrais chimiques ni pesticides. On préserve la fertilité du sol en changeant l’emplacement des enclos tous les trois jours. Cette mesure permet également d’éviter une trop grande accumulation d’azote dans le sol. Pour nourrir nos moutons, nous cultivons en système bio du maïs, du blé et de la luzerne. Le sol est engraissé avec des fumiers animaux. Nous pratiquons le fauchage manuel ou mécanique et le foin qui en résulte est naturel à 100%. Enfin, nous veillons à ce qu’il n’y ait pas plus de 13 moutons qui paissent en même temps sur un hectare de prairie.»

    Bien sûr que la quantité de produits bio est inférieure à celle obtenue normalement, puisque l’on n’a pas recours aux substances chimiques censées accroître la production. Ainsi, une brebis donne-t-elle 70 litres de lait par ans. En 2016, la production totale a été de 500 mille litres. Florin Dragomir, président de l’Association EcoMioriţa, espère ouvrir une laiterie pour pouvoir transformer tout ce lait bio. Malheureusement, la plupart des Roumains ne sont pas attirés par les produits écologiques et puis le prix de ces derniers n’est pas correct, sachant que l’élevage bio nécessite des coûts plus élevés que celui habituel.

    Florin Dragomir: « Les Roumains ne savent pas distinguer un produit bio d’un autre, habituel. Dès que le prix est élevé, le produit ne se vend pas. On ne nous a jamais demandé des agneaux bio. Personne n’est venu les acheter tous et nous offrir un meilleur prix justement parce qu’ils sont écologiques. Nous en avons vendu occasionnellement à des connaisseurs. Depuis quelques années, la majeure partie des agneaux, nous la vendons à des Italiens, qui connaissent la qualité de la marchandise. »

    Cela fait plusieurs années que Daniela Demian et son mari, qui habitent dans la contrée de Bihor, s’occupent de l’élevage ovin. Au début, l’affaire a bien marché, mais, il y a quelques années, des problèmes sont apparus, comme dans la plupart des fermes de Roumanie.

    Daniela Demian : Nous avons aussi acheté des terrains agricoles et des prairies, pour nourrir nos moutons. A présent, nous avons une ferme plus grande, installée dans une ancienne coopérative agricole communiste. A un moment donné, notre cheptel s’élevait à 1500 têtes. Il ne nous en reste que 600 et nous envisageons d’abandonner cette activité. Cela fait trois ou quatre ans que nous n’arrivons plus à couvrir les dépenses de la ferme. Les petits fermiers se heurtent aux mêmes difficultés. Une d’entre elles découle de l’embargo sur les produits alimentaires destinés à la Russie. C’est ainsi que tout a commencé. En plus, le marché interne est envahi par des produits bon marché, très demandés par les consommateurs. Nos ventes ont fortement chuté. La demande de viande d’agneau, y compris sur le marché intérieur, est très faible, ce qui n’est guère encourageant. Cela s’explique avant tout par la législation, qui impose certaines conditions à l’abattage de l’agneau. Même cas de figure pour la législation qui régit la vente de produits fromagers. En clair, l’éleveur doit se munir de toute sorte d’autorisations et les coûts sont de plus en plus élevés, alors le fermier constate que son activité n’est plus rentable. En plus, le prix des moutons a beaucoup baissé. Il y a quelques années, on payait l’équivalent de 100 euros pour un mouton, tandis qu’aujourd’hui on en paie 25 euros. Il y a peu de chances de réussite, en l’absence de lois qui protègent le marché roumain et le producteur local. Toutes nos fabriques de produits laitiers ont été rachetées par des compagnies multinationales. »

    Daniela Demian a exporté en Belgique des agneaux de race Turkana, une race rustique pour laquelle elle a obtenu un bon prix. A présent, elle exporte aussi en Bosnie, Croatie, Grèce et dans les pays arabes, et attend la reprise des exportations vers Israël.

    Côté prix, cette année, un agneau vivant se vend à environ 2 euros le kilo, alors que pour un agneau sacrifié il faudra payer environ 4 euros pour un kilo de viande. Enfin, précisons que dans plusieurs régions de la Roumanie, les éleveurs de moutons vendent des agneaux obtenus du croisement de races locales avec des races françaises ou allemandes. Leur viande, plus tendre et moins grasse, a une saveur particulière. (Trad. Mariana Tudose)