Tag: professeur

  • Rendez-vous avec la musique classique

    Rendez-vous avec la musique classique

    Mon interlocuteur sest déjà exprimé à ce micro par le passé, en tant que directeur artistique du festival Les Soirées guitare, qui fait venir dans la capitale roumaine des guitaristes célèbres du monde entier. Il a suivi un master à la Royal Scottish Academy of Music and Drama de Glasgow, au Royaume-Uni. Entre 2006 et 2008, il a étudié à lUniversité déducation de Sapporo, au Japon ; en 2011, il obtient le titre de docteur en musique. Il a donné plus de 250 concerts en Roumanie et à létranger. Un parcours plein talent et de mérite. L’association Kitharalogos qu’il dirige mène plusieurs projets intéressants dans le courant de cette année.

  • Nicolae Iorga, un siècle et demi depuis sa naissance

    Nicolae Iorga, un siècle et demi depuis sa naissance

    Le nom de Nicolae Iorga est très présent dans l’espace public, attaché à des rues, des places publiques, des institutions d’enseignement et de recherche. Il est un des plus importants historiens roumains du XXe siècle, voire le plus important, selon certaines opinions. Nicolae Iorga s’est attiré les éloges de ses contemporains grâce à une œuvre impressionnante, d’environ 20 000 livres, conférences et articles, mais aussi par son ambition d’être une autorité incontestable dans le domaine de l’histoire. Spécialiste du Moyen Âge et de l’Empire byzantin, il a aussi été romaniste, slaviste, historien de l’art et philosophe de l’histoire, professeur des universités et membre de l’Académie roumaine. Outre son domaine de prédilection, Iorga s’est également essayé à la critique littéraire, à la dramaturgie, à la poésie, il s’est voulu encyclopédiste et mémorialiste. Ses mandats parlementaires et ministériels l’on placé au centre de la vie politique. D’autre part, son immense popularité est liée à sa mort tragique, qui est arrivée dans la nuit du 27 novembre 1940, lorsqu’il fut assassiné par des membres de la Garde de fer, le parti fasciste de la Roumanie de l’entre-deux-guerres.



    Nicolae Iorga est né dans la ville de Botoșani (nord-est de la Roumanie), en 1871. Très doué, il impressionnait par sa mémoire prodigieuse. Polyglotte, il a choisi de faire des études d’histoire à la Faculté de Lettres de l’Université de Iași (est de la Roumanie). En 1890, il part continuer ses études en Italie et puis en France. En 1892, Iorga se rend en Angleterre, pour retourner ensuite en Italie. En 1893, il s’arrête en Allemagne et s’inscrit au doctorat à l’Université de Berlin, mais il finit par soutenir sa thèse à l’Université de Leipzig, où le célèbre historien allemand Karl Lamprecht fait partie de la commission doctorale. Nicolae Iorga rentre en Roumanie en 1894, réussissant à faire son entrée dans le milieu universitaire à l’âge de 23 ans. En parallèle, cette même année, il entame l’activité journalistique et politique et se noue d’amitié avec l’avocat et professeur de droit A. C. Cuza, homme politique nationaliste et antisémite qui partage avec Iorga une carrière politique agitée. Nicolae Iorga a été une figure de proue du conservatisme, du nationalisme et de l’agrarisme, ainsi que le fondateur de la revue populiste « Sămănătorul ». En même temps, Iorga a été le modèle de l’intellectuel qui s’est frotté à l’extrémisme, en en étant aussi bien l’inspirateur que la victime. Il a cultivé le nationalisme dont il est tombé victime en 1940.



    Pour marquer le cent-cinquantième anniversaire de la naissance de Nicolae Iorga, le Musée national d’histoire de la Roumanie a organisé une exposition, la deuxième dédiée à l’historien au cours de la dernière année, après celle de l’Académie roumaine. Selon le directeur du musée, Ernest Oberlander-Târnoveanu, l’exposition est une occasion, pour le grand public, de prendre la mesure du personnage.



    « Cette exposition est consacrée à « une vie d’homme telle qu’elle fut », pour citer Iorga lui-même. C’est une sélection, parce que nous n’avons pas souhaité exposer davantage d’objets. D’une part, l’espace est limité, d’autre part, l’activité de Iorga et les traces qu’il a laissées dans l’histoire contemporaine sont immenses. Nous ne pouvons qu’espérer de pouvoir créer un jour, dans l’espace virtuel, des archives documentaires Nicolae Iorga. Le Musée national d’histoire de la Roumanie est en mesure de présenter au public, pour la première fois, des documents essentiels ayant appartenu à Iorga, depuis son extrait de naissance jusqu’à sa fiche de fonction à l’Université de Bucarest, ainsi que de nombreux diplômes remis par des académies et sociétés scientifiques. Nous avons aussi exposé de la correspondance, des documents de famille, des photos, des objets et une impressionnante série de distinctions. Nicolae Iorga a été la personne civile la plus décorée de tous les temps en Roumanie. »



    L’historien, professeur et académicien Andrei Pippidi, petit-fils de Nicolae Iorga, est le propriétaire de la plupart des objets présentés dans l’exposition accueillie par le Musée national d’histoire de la Roumanie. Andrei Pippidi, tout comme d’autres personnes, a fait don de plusieurs objets ayant appartenu à Nicolae Iorga, qui seront présentés dans le cadre de l’exposition permanente ainsi que dans des expositions thématiques futures.



    ” Ce sont des manuscrits, éparpillés partout, des livres d’histoire, des articles de presse quasi quotidiens ou des pièces de théâtre, des poèmes qui ont exprimé sa sensibilité, des lettres gribouillées sur un petit morceau de papier. Ils témoignent, tous, de sa dimension intellectuelle. Ses admirateurs ont du mal à prendre la mesure de ce qui a été imprimé, il existe même des monologues enregistrés. Ses conférences, nous les devons à des sténographes diligents. De son vivant, il avait pu écouter ses mots dits sur scène par les personnages historiques dans lesquels il s’était retrouvé. »



    La personnalité de l’historien Nicolae Iorga est un repère important de la culture roumaine des XIXe et XXe siècles. Les expositions thématiques ont pour but de montrer aussi le côté familier, humain, de ceux que nous considérons comme importants à un moment donné. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • 17.10.2020 (mise à jour)

    17.10.2020 (mise à jour)

    Coronavirus en Roumanie – La Roumanie a rapporté samedi 3952 nouveaux cas d’infection au coronavirus
    dépistés en 24 heures, ce qui porte le bilan à 176.468 personnes infectées
    depuis le début de la pandémie en Roumanie. S’y ajoutent 63 décès enregistrés
    de jeudi à vendredi et 745 malades en soins intensifs. C’est pourquoi, les
    autorités sont à la recherche de solutions pour que davantage d’hôpitaux
    puissent rejoindre la lutte contre le coronavirus. Selon le chef du Département
    pour les situations d’urgence, Raed Arafat, la Roumanie affronte en ce moment
    la 2e vague de la pandémie. Selon les spécialistes, cette vague
    s’étalera tout le long de l’hiver. Dans ce contexte, un millier d’écoles
    roumaines sont fermées et dispensent de cours en ligne uniquement. Selon le
    ministère de l’Education quelque 11.300 établissements scolaires accueillent des
    élèves en présentiel, en respectant toutes les normes sanitaires qui
    s’imposent, alors que dans environ 5200 écoles les cours en présentiel et en
    distanciel alternent.

    Attaque – Le chef de la diplomatie de Bucarest, Bogdan Aurescu, a transmis un message de condoléances aux proches du professeur français tué dans une attaque terroriste islamiste vendredi, une attaque horrible qu’il a condamné fermement. Le ministre a souligné à cette occasion que la Roumanie et la France étaient « unies dans la lutte contre la terreur ».

    Trois Mers – Le président roumain
    Klaus Iohannis participera lundi au Sommet Virtuel et au Forum Web de
    l’Initiative de Trois Mers organisés par l’Estonie en visioconférence. Selon
    administration présidentielle de Bucarest, à l’occasion du Sommet un rapport
    sur la connectivité intelligente sera lancé. Rappelons-le, l’Initiative des
    Trois Mers est une plate-forme politique au niveau présidentiel réunissant 12
    Etats-membres de l’UE situés entre les Mers Baltique, Adriatique et Noire. Son
    objectif est de renforcer le développement économique des participants, en
    stimulant l’inter-connectivité dans 3 domaines essentiels : les transports,
    l’énergie et le numérique. On vise également à accroître la convergence réelle
    entre les Etats membres de l’UE ce qui aidera à consolider l’union et la
    cohésion au sein de l’espace communautaire.






    Diplomatie – En visite aux Etats-Unis jusqu’à mardi à l’invitation de son homologue
    américain, le ministre roumain des AE, Bogdan Aurescu, doit rencontrer, lundi,
    à Washington, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo. Cette visite est
    organisée dans le contexte de la célébration des 140 ans de relations
    diplomatiques entre la Roumanie et les Etats-Unis. Selon un communiqué du
    Ministère roumain des AE , « C’est une bonne occasion de reconfirmer
    les principales directions du Partenariat stratégique. Les discussions entre le
    ministre Bogdan Aurescu et le secrétaire d’Etat Mike Pompeo viseront la
    coopération bilatérale dans les domaines politique, militaire, énergétique et
    économique, y compris les projets stratéhgiques prioritaires d’interconnexion
    promus par la Roumanie dans le cadre de l’Initiative des Trois Mers. »



    Météo – Dans les 24 prochaines heures les températures baisseront en
    Roumanie, notamment dans l’ouest, le centre et le nord où l’on attend de la
    pluie. Les maxima ne dépasseront plus le 18 degrés.

  • A la Une de la presse roumaine ce 03.12.2018

    A la Une de la presse roumaine ce 03.12.2018

    … mais la presse roumaine du jour considère le présent et explore aussi lavenir politique du pays.

  • Aurora Simionescu, professeure associée à l’Agence spatiale japonaise

    Aurora Simionescu, professeure associée à l’Agence spatiale japonaise

    Notre invitée du jour est Aurora Simionescu, qui, à 34 ans seulement, est la première personne non Japonaise à occuper un poste à l’Agence spatiale nippone.

    Astrophysicienne roumaine, Aurora Simionescu est originaire de Brăila (est). Elle a découvert sa passion pour l’astrophysique grâce à un livre reçu en cadeau de sa mère, lorsqu’elle était en terminale. Elle a fait ses études en géosciences et astrophysique à la Jacobs University, dont elle est sortie magna cum laude, et obtenu son doctorat à l’Institut Max-Planck, les deux d’Allemagne. Depuis 2005, elle a entamé un doctorat à l’Institut Max-Planck pour la physique extraterrestre de Garching, en Allemagne. Elle a fait partie d’une équipe de chercheurs qui ont pu observer pour la première fois un filament de gaz qui relie les amas de galaxies, filaments dont l’existence avait été déduite théoriquement une dizaine d’années plus tôt.

    Dans le courant de sa carrière internationale, Aurora Simionescu a compris quelles sont les difficultés auxquelles les femmes qui souhaitent faire carrière dans la recherche se confrontent et a commencé à militer pour améliorer cette situation.

    Aurora Simionescu: « D’expérience, il existe généralement deux catégories principales de difficultés que les femmes rencontrent au moment de se construire une carrière, notamment dans le domaine académique. Ces catégories sont les stéréotypes et la famille. Le stéréotype, ce serait que les femmes ne seraient pas si capables pour occuper certaines fonctions, que certaines professions seraient typiquement masculines et d’autres typiquement féminines. Que peut-on faire concrètement pour améliorer cet état de choses ? J’ai trois solutions à vous proposer : la première mesure, ce serait que des fonds publics soient alloués pour des campagnes d’information censées promouvoir comme modèles les femmes qui se sont fait remarquer dans une profession considérée jusqu’ici comme dominée par les hommes. Ces campagnes d’information ne devraient pas s’adresser uniquement aux étudiantes ou aux élèves filles intéressées par de telles professions. Il est important, bien entendu, de changer les perspectives de l’ensemble de la société. Tout le monde – femmes, hommes, filles, garçons – devrait être invité à ces campagnes et entrer en contact avec ces femmes à succès. La deuxième mesure, ce serait de stimuler financièrement les institutions qui embauchent des femmes professeur, doyen, directeur et autres. Par exemple, lorsqu’un institut de recherche gagne un concours de financement de fonds publics, si cet établissement a plus d’un taux de x% de femmes dans des postes de direction, il devrait se voir accorder un bonus du montant déjà gagné au concours. Cette mesure serait de nature à stimuler les instituts de recherche qui encouragent la participation des femmes, au lieu de financer de manière préférentielle les femmes individuellement, fait que les hommes du même domaine pourrait prendre pour de la concurrence déloyale. »

    Depuis trois ans et demie, Aurora Simionescu travaille à Tokyo, et elle a obtenu une bourse post-doctorale à l’Agence spatiale japonaise, qui l’a récemment avancée professeure associée. La jeune chercheuse comprend très bien les difficultés du déménagement d’une famille d’un pays à l’autre ainsi que les sacrifices consentis par l’un des partenaires, homme ou femme, pour que l’autre partenaire puisse évoluer au plan professionnel. L’expérience internationale lui a appris que nulle discrimination n’est bienvenue, même pas la discrimination positive.

    Aurora Simionescu suggère de briser les tabous traditionnels en tous genres : « Célébrons tant les succès des femmes astronomes que des hommes aides-soignants ou puériculteurs. Une terminologie vieillie sur les rôles spécifiques à chaque genre ne devrait jouer aucun rôle dans notre manière de juger les autres ni dans la décision d’embaucher quelqu’un, quel que soit le poste. »

    La famille est la deuxième catégorie de difficultés que les femmes rencontrent au moment de se construire une carrière.

    Aurora Simionescu explique : « Parce qu’aussi assidûment que nous souhaitions établir l’égalité des genres dans les affaires, la politique ou la recherche, seules les femmes peuvent donner la vie. Au niveau mondial, je pense que des progrès significatifs ont été faits dans l’implication des femmes dans la maîtrise, le mastère ou même le doctorat, mais les maintenir dans des postes de professeur ou dans la hiérarchie des instituts de recherche est un problème sérieux. Et bien des fois, les femmes se sentent obligées de choisir entre la famille et la carrière. C’est pourquoi elles quittent le milieu académique. »

    Aurora Simionescu considère qu’il y a besoin d’initiatives législatives censées soutenir les femmes qui souhaitent faire carrière dans le domaine scientifique. (Trad. Ligia Mihaiescu)

  • Sherban Lupu

    Sherban Lupu

    Professeur émérite de l’Université d’Illinois, Docteur Honoris Causa de l’Académie de Musique de Cluj et de l’Université de Iaşi, Sherban Lupu est un violoniste roumain très connu né en 1952 à Braşov et qui, bien qu’établi depuis longtemps à l’étranger, estime que sa musique prend sa source dans son pays natal – comme il l’affirmait en 2001 dans une interview.

    Le musicien, qui se voyait décerner en 2004 l’Ordre national «Service fidèle», s’est fait connaître des mélomanes notamment pour l’intégrale des œuvres pour violon d’Ysaye, Bartók, Enescu, Ernst et Wieniawski.

    Dans une interview pour Roumanie Musique, Sherban Lupu racontait ses premiers pas dans le monde de la musique, guidés par George Manoliu: « En effet, je l’ai rencontré à l’âge de 12 ans et il a été mon professeur jusqu’au moment où j’ai quitté la Roumanie. Il m’a appris beaucoup de choses sur l’école française, dont il était le produit. Et c’est surtout lui qui a mis dans mes doigts et dans mon archet, pour ainsi dire, la musique de George Enescu. La précision avec laquelle il était capable d’expliquer les couleurs et la nature des sons du grand compositeur ne s’est jamais effacée de ma mémoire. Ses éclaircissements m’ont aidé non seulement à étudier et à jouer à mon tour cette musique, mais aussi à l’expliquer à mes étudiants. »

    Alors qu’il était encore étudiant au Conservatoire de Bucarest, il a donné de nombreux concerts en Roumanie et en Europe de l’Est. A la fin de ses études de Bucarest, il est parti pour Londres, afin de se perfectionner avec Yfrah Neaman à la Guildhall School of Music. Là, il a assisté à des classes de maître données par des violonistes célèbres : Yehudi Menuhin, Henryk Szering, Nathan Milstein, Norbert Brainin et Sandor Vegh.

    Sherban Lupu est monté comme soliste sur toutes les grandes scènes d’Europe et des Etats Unis : The Kennedy Center, Gstaad Festival, Aldeburgh Festival, Royal Festival Hall, Queen Elisabeth Hall, Wigmore Hall, St. John’s Smith Square, Berlin Philharmonic Hall et Carnegie Hall. Il a également joué des œuvres de Brahms et de Tchaïkovski en direct, à la BBC, en compagnie de l’Orchestre symphonique de la BBC.

    Dans la même interview, Şerban Lupu parlait de la force vivifiante de la musique des ménétriers : « Il ne faut pas oublier qu’un grand progrès de la technique du violon s’est produit au milieu du 19e siècle en Europe de l’Est – en Hongrie, Pologne, Russie, Roumanie et République tchèque. Ce progrès était dû à l’existence dans ces pays – à l’époque et de nos jours encore – d’un art des ménétriers qui avait une tradition extraordinaire. Presque tous les grands violonistes imitaient les ménétriers, qui étaient des virtuoses. A mon avis, c’est ce qui a déterminé l’apparition fulgurante d’un nouveau bond en avant après Paganini. En outre, les compositeurs de cette partie de l’Europe se sont beaucoup inspirés du folklore – et je parle surtout des contemporains et même des prédécesseurs de George Enescu. Je suis persuadé que ce sont ces ménétriers qui ont été la locomotive, le ferment qui a déterminé ce nouveau progrès. »

    Très apprécié comme professeur, Sherban Lupu donne des classes de maître au Royaume Uni, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Italie, en Pologne, en République tchèque et en Roumanie, encourageant les jeunes violonistes à introduire aussi dans leur répertoire des pièces de compositeurs contemporains, pour ne pas donner la sensation que la musique d’aujourd’hui n’existe même pas – comme il l’affirmait dans une interview. (Trad . Dominique)