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  • Jacques Augustin (France) – Les Roumains sont-ils propriétaires de leur logement ?

    Jacques Augustin (France) – Les Roumains sont-ils propriétaires de leur logement ?

    Le plus grand nombre de propriétaires d’Europe et du monde

     

    La Roumanie compte le taux le plus important d’Europe de personnes qui sont propriétaires du logement qu’ils habitent et un des plus importants au monde, d’ailleurs.

     

    Selon les chiffres de l’Eurostat, en 2022, 94,8% des habitants du pays vivaient dans un appart ou maison dont ils étaient les propriétaires. La Roumanie était suivie par la Slovaquie, avec 93%, la Croatie, avec 91% et la Hongrie avec 90%. A comparer avec la moyenne européenne de 69% de propriétaires et de 31% des Européens qui louent un logement. En Roumanie le taux de ces derniers est de 5,2% seulement, alors qu’en Allemagne plus de la moitié de la population vit dans une maison ou un appartement loué.

     

    Une conséquence du communisme

     

    A première vue, on dirait que les Roumains sont tous des personnes aisées, puisqu’ils se permettent de s’acheter un logement. Eh bien, loin de là.D’ailleurs, cette situation est en partie une conséquence du … communisme.

     

    Au cours de 50 ans de communisme, le régime a opéré une industrialisation intense du pays, juste après la collectivisation de l’agriculture. Cela a engendré une ample migration depuis le milieu rural vers celui urbain. Par conséquent, les dirigeants se sont vus obligés de construire de nombreux immeubles à appartements afin de pouvoir loger tous les nouveaux citadins.

     

    C’est ainsi qu’ont vu le jour à travers le pays de quartiers entiers constitués de barres d’HLMs, appelé les « quartiers dortoirs ». Leurs locataires avaient la possibilité d’acheter l’appartement qui leur était réparti initialement en fonction de plusieurs critères, dont l’état civil et le nombre d’enfants. Après la Révolution anticommuniste de décembre 1989, dans le contexte d’une inflation galopante, les Roumains ont pu s’acheter assez facilement les appartements qu’ils occupaient, bénéficiant de mensualités étaient fixes, aux termes de contrats d’origine. Je me souviens par exemple que mes parents ont payé les dernières mensualités d’un seul salaire. Ajoutons aussi que ces 20 dernières années, plusieurs millions de Roumains, des jeunes notamment, ont quitté le pays pour s’établir en Europe occidentale.

     

    Des logements souvent surpeuplés

     

    Autre précision importante : il n’est pas rare de voir trois générations habiter sous le même toit. En effet, de nombreux Roumains ne quittent pas la maison familiale, même après avoir fondé leur propre famille. Pour certains, c’est plus pratique de bénéficier de l’aide des parents avec les tâches ménagères et la garde des enfants et de se concentrer sur le travail. D’autres ne se permettent point de louer, ni d’acheter un appartement. Dans certains cas, une fois à la retraite, les grands-parents déménagent à la campagne et cèdent leur appart en ville aux enfants.

     

    Et c’est ainsi que l’on arrive à une autre statistique fournie par l’Eurostat : les conditions dans lesquelles habitent les Roumains.  En 2022, 40,5% des Roumains habitaient des demeures agglomérées, soit le deuxième taux le plus élevé d’Europe après la Lettonie, alors que la moyenne européenne est de 16,8%. A remarquer aussi que la dimension de l’espace habitable, mesurée selon le nombre moyen de pièces par personne, est un autre paramètre dont la valeur est assez basse en Roumanie.

     

    Un Roumain habite en moyenne 1,1 pièce par personne, le niveau le plus bas d’Europe, identique à celui de Pologne et de Slovaquie, alors que la moyenne européenne en est de 1,6 pièces par personne. Au Luxembourg, en Belgique, en Irlande et aux Pays-Bas ce taux est de plus de deux pièces par personne.

     

    Pourquoi cet état de choses en Roumanie ?

     

    Sans doute puisque le confort des travailleurs qu’il fallait loger dans les nouveaux immeubles n’était pas une des principales préoccupations du régime communiste. Les appartements étaient petits et les critères de répartition étaient très stricts. Rien qu’un exemple : une famille avec un enfant avait le droit à un appart à deux pièces – chambre à coucher et salle de séjour. Pourtant au début elle ne pouvait espérer qu’à obtenir un studio.

     

    C’est pourquoi certains Roumains s’adonnaient à toute sorte de subterfuges dont de fausses attestations médicales, comme quoi un des deux époux souffrait d’une maladie respiratoire par exemple. C’est ainsi, par exemple, qu’une famille a pu décrocher en 1988 une répartition pour un appartement à trois pièces au lieu de deux. C’était une pratique assez répandue, car à l’époque communiste, la corruption était omniprésente.

     

    Dans ce contexte, où l’on est tous propriétaires il est tout à fait normal que les nouvelles générations choisissent de s’acheter un appartement ou une maison plutôt que de louer. D’abord, parce que l’immobilier est toujours vu comme un investissement sûr. Après l’inflation galopante des années ’90 et la chute de schémas pyramidaux, des fonds d’investissements et la faillite de certains fonds à l’époque, les Roumains sont persuadés qu’une propriété immobilière sera toujours le moyen le plus sûr de consolider et de léguer son patrimoine.

     

    Des crédits moins chers qu’un loyer

     

    Et pas en dernier lieu, à l’heure actuelle, rembourser un crédit hypothécaire peut s’avérer moins cher que de payer un loyer pour le même type d’immeuble. Explication : la mensualité moyenne pour les crédits hypothécaires de Roumanie est de 400 euros environ, soit égale au loyer moyen pour un deux pièces. Le prix moyen d’un logement tourne autour des 1 800 euros par mètre carré à Bucarest, un des plus élevés du pays mais pas si élevé qu’à Cluj, dans le centre-ouest, où le prix moyen est de quelque 2 800 euros. Du coup, les Roumains disent souvent qu’ils préfèrent investir dans leur propre appart que de payer un loyer, estimant qu’ils perdent ainsi leur argent.

  • Locataire ou propriétaire?

    Locataire ou propriétaire?


    Les loyers, à la hausse

    En Roumanie, les
    frais de location ont connu un bond de 22% en novembre dernier par rapport au novembre
    2022 et de 6% par rapport au mois d’avant. A Bucarest, seul au 1er
    arrondissement, les frais de location dépassent ceux de la ville de Cluj, la
    plus développée de Roumanie. La dynamique des prix est influencée aussi bien
    par la hausse de la demande, que par l’accès rapide aux facilités urbaines et l’attractivité
    commerciale de la zone en question.

    La TVA pour les appartenements augmente en 2024


    Par ailleurs, pour
    s’acheter un appartement dont le prix ne dépasse pas les 600.000 lei, soit
    120.000 euros, en bénéficiant d’un taux de 5% de la TVA il a fallu transactionner
    dans le courant de 2023. Car, à partir du 1er janvier 2024, la TVA augmente à
    9% pour les appartements dont le prix reste en dessous de 600.000 lei et la
    superficie en dessous de 120 mètres carrés. Le reste des appartements se verront
    appliqués un taux de 19% de la TVA.


    La Roumanie
    compte le plus haut taux de propriétaires dans l’Union européenne, selon
    Eurostat.

    En 2022, 69% des Européens vivaient dans un appartement propriété
    privée et 31% dans des logements loués. Seule l’Allemagne affiche un nombre de
    locataires supérieur à celui de propriétaires. Le pourcentage de propriétaires
    est nettement plus élevé en Europe de l’Est : 94,8 % en Roumanie, 93 % en
    Slovaquie ou encore 91 % en Croatie et en Hongrie. Quant au pourcentage des
    locataires, nous avons 53% en Allemagne, 49% en Autriche et 40% au Danemark.


    Pour ce qui est de
    la surface habitable par personne, la situation la plus compliquée on la
    retrouve en Roumanie, en Slovaquie, en Lettonie et en Croatie. Au pôle opposé nous
    avons Malte, Luxembourg, Irlande et Pays Bas.

    Des logements surpeuplés



    A la fin, voyons
    aussi le taux de surpeuplement. En 2022, 16,8% des Européens vivaient dans des
    logements surpeuplés, un pourcentage à la baisse par rapport à celui enregistré
    en 2010, de 19,1%. Le taux de surpeuplement le plus élevé on le retrouve en
    Lettonie, de presque 42%, suivie par la Roumanie, 40,5% et la Bulgarie, plus de
    36%. Au pôle opposé, on retrouve Chypre, 2,2%, Malte, 2,8% et les Pays Bas,
    2,9%. On remarque aussi un taux accentué de sous-occupation des résidences
    principales. En 2022, un tiers de la population européenne vivait dans une
    résidence sous-occupée, un taux identique à celui affiché en 2010. Le taux le
    plus élevé de logements sous-occupés est affiché par Malte, plus de 72%, Chypre, presque 71% et l’Irlande, plus de 67%.
    Le taux le plus bas est enregistré en Roumanie, 7,3%, Lettonie, 9,4% et Grèce,
    11,3%. (Trad. Ioana Stancescu)





  • 06.12.2023 (mise à jour)

    06.12.2023 (mise à jour)

    Gaza– 30 ressortissants roumains et des membres de leurs familles évacuées de la Bande de Gaza sont rentrés mercredi en Roumanie, à bord d’un avion militaire. C’est ce qu’a fait savoir le Ministère roumain des Affaires Etrangères selon qui, la course aérienne a été réalisée à l’aide du Ministère de la Défense nationale. Suite à une demande formulée par les autorités de la République de Moldova, des démarches diplomatiques ont été mises en place pour permettre l’évacuation de la Bande de Gaza de quatre personnes qui se trouvent dans l’attention de la mission diplomatique moldave sur place. Jusqu’à présent, 279 citoyens roumains et des membres de leurs familles ont été évacués de la zone de conflit. Les autorités roumaines poursuivent le dialogue avec les autorités israéliennes et égyptiennes pour permettre l’évacuation de tous les ressortissants roumains qui le souhaitent.


    Rougeole
    – Le ministère roumain de la Santé a déclaré l’épidémie de rougeole au niveau
    national. Cette mesure intervient après la confirmation depuis le début de
    l’année de quelque 2 000 cas d’infection. Rien que durant la dernière semaine
    du mois de novembre, quelque 200 cas d’infection ont été dépistés. Le ministère
    souligne que non seulement le nombre des malades a augmenté d’une manière
    inquiétante, mais aussi celui d’enfants nécessitant une prise en charge hospitalière.
    Les mesures adoptées par les autorités rendent désormais possible la
    vaccination des enfants âgés de 9 à 11 mois, ainsi que des non-vaccinés ou des
    ceux vaccinés au schéma incomplet. La rougeole est une maladie virale
    extrêmement contagieuse, qui suite à des complications telles l’encéphalite et
    la pneumonie peut mener au décès. Toute personne non immunisée soit par le
    vaccin, soit par une contamination antérieure risque d’attraper cette maladie.




















    Visite
    – Le premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, poursuit sa visite officielle
    aux Etats Unis aux côtés des ministres de l’Economie, de la Défense et des
    Affaires Etrangères. Selon l’envoyée spéciale de la Radio publique roumaine, la
    délégation gouvernementale a quitté Washington à destination de New York, pour
    des pourparlers avec le président de l’Assemblée générale de l’ONU, Dennis
    Francis, avec le secrétaire général de l’organisation Antonio Guterres et avec
    le président du Conseil juif mondial, Ronald Lauder. Mardi, le chef de
    l’exécutif roumain a rencontré des membres du congrès américain pour discuter
    du partenariat stratégique bilatéral dans les domaines de la défense, de la
    sécurité, de l’énergie et du commerce. A l’issue de la réunion avec la
    secrétaire chargée de l’énergie, Jennifer Granholm, M Ciolacu a précisé que dans
    le contexte où la Roumanie cherche à assurer son indépendance énergétique, les
    projets des réacteurs 3 et 4 de la Centrale nucléaire de Cernavodă (sud-est) et
    du réacteur nucléaire de petites dimensions de Doiceşti (sud) restaient prioritaires,
    .






    Propriété
    – La Roumanie reste l’État membre de l’UE avec la plus forte proportion de
    propriétaires de logements. Selon Eurostat, quelque 95% de la population
    roumaine est propriétaire de son logement, contre moins de 70 % en moyenne dans
    l’UE. Au pôle opposé on retrouve l’Allemagne, où la moitié de la population vit
    dans un logement loué. Du point de vue des mètres carrés par tête de locataire,
    la Roumanie est en queue du classement, avec une moyenne d’1,1 mètre carré,
    tout comme la Slovaquie et la Pologne, tandis que la moyenne européenne est
    d’1,6 mètre carré par tête d’habitant.


    Eurobaromètre
    Selon 7 Roumains sur 10, le statut de membre de l’Union européenne s’avère
    bénéfique pour la Roumanie, selon l’eurobaromètre le plus récent réalisé par le
    Parlement européen. Parmi les principaux bénéfices, notons les nouvelles
    opportunités d’emploi, l’amélioration du niveau de vie et le rôle du bloc communautaire
    dans le processus de maintien de la paix. Selon le sondage, 75% des Roumains
    affirment se rendre aux urnes si des élections pour le parlement européen
    étaient organisées la semaine prochaine. Il s’agit d’un des taux de
    participation à ce scrutin les plus élevés. Cet eurobaromètre a été présenté
    par le Législatif de Strasbourg six mois avant les élections pour le Parlement
    européen prévues du 6 au 9 juin 2024. En 2019, seuls 51% des électeurs roumains
    se sont présentés aux urnes pour élire les eurodéputés roumains.

    Vaccins
    – L’ancien premier ministre roumain et sénateur libéral, Florin Cîtu, a été mis
    en accusation pour complicité d’un abus de fonction dans une affaire visant
    l’achat de vaccins anti-Covid à l’époque de la pandémie. Les procureurs
    accusent M. Cîtu d’avoir commandé trop de doses et d’avoir provoqué un
    préjudice d’un milliard de lei au budget public. Pour sa part, l’ancien premier
    ministre rejette les accusations et affirme faire confiance à la justice. A
    l’heure où l’on parle, il a perdu son immunité parlementaire. Deux autres
    anciens ministres de la santé sont accusés dans le même dossier. Il s’agit de
    Vlad Voiculescu et de Ioana Mihaila, les deux issus de l’USR. Ils comparaîtront
    devant les juges la semaine prochaine.


    Schengen
    – A l’issue du Conseil Justice Affaires Intérieures de mardi, de Bruxelles, la
    commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, a déclaré que
    la Commission se donnait pour objectif d’adopter d’ici la fin de l’année une
    décision sur l’accès de la Roumanie et de la Bulgarie à l’espace européen de
    libre circulation. A Washington, le premier ministre roumain, Marcel Ciolacu a
    expliqué que le moment politique n’était pas favorable pour que la Roumanie
    réclame un nouveau vote au sein du Congrès JAI. Néanmoins, il s’est déclaré optimiste quant à la
    possibilité que le vote intervienne bientôt. Lors du Congrès JAI de l’année
    dernière, l’Autriche s’est prononcée
    contre l’accès de la Roumanie à Schengen, alors que les Pays-Bas se sont
    opposés à la Bulgarie. Pour que l’accès à l’espace Schengen puisse se faire, il
    faut l’unanimité des voix des participants au Congrès JAI.




    PISA
    – Les scores moyens décrochés par les élèves roumains ont été similaires à ceux
    de 2018 en mathématiques, lecture et sciences, selon le programme d’évaluation
    internationale des élèves PISA 2022, lancé à Bucarest. Conformément aux
    résultats finaux, la Roumanie s’est située sous la moyenne des
    Etats de l’Organisation pour la Coopération et le Développement
    Economique OCDE pour les trois domaines testés. L’Asie et particulièrement le
    Singapour se sont fait remarquer à nouveau dans le cadre de ce programme
    éducationnel déroulé par l’OCDE. Les spécialistes constatent une « baisse inédite de la performance des
    élèves » en général, notamment en Roumanie. En sont responsables la crise
    sanitaire, le manque d’enseignants qualifiés, la baisse de la qualité de
    l’enseignement, le manque de soutien pour les professeurs et les élèves et de
    coopération dans les écoles.





    Handball
    – La sélection nationale de handball féminin de Roumanie affrontera jeudi à
    Herning, au Danemark, l’Allemagne, lors de son premier match au sein du groupe
    III du Championnat du monde. Les sportives roumaines rencontreront par la
    suite, la Pologne et le Japon. Les deux équipes premièrement classées au sein
    du groupe se qualifieront dans les
    quarts de finale. La vedette de la Roumanie, Cristina Neagu, désignée à trois
    reprises meilleure joueuse du monde n’est pas entrée sur le terrain.




    Météo
    – Les 24 prochaines heures, le temps sera plutôt morose. Le ciel sera couvert
    et la neige tombera à la montagne et dans l’est du pays où une nouvelle couche
    va se former. Des précipitations seront signalées aussi dans le nord, le
    centre, le sud et le sud-est. Le vent soufflera légèrement sur le pays et plus
    fort dans le sud-est où les rafales atteindront les 50km/h. Les températures
    iront jeudi de -1 à 5 degrés.

  • La situation des édifices historiques de Bucarest

    La situation des édifices historiques de Bucarest

    Mis à rude épreuve par la nationalisation durant l’époque communiste, rétrocédés aux anciens propriétaires après 1989, mais souvent délaissés par ceux-ci, faute de financement ou d’intérêt, les immeubles de patrimoine de la capitale roumaine, Bucarest, confèrent à la ville un air désolant, et représentent un facteur de risque potentiel pour les habitants. Faute de travaux de restauration, une bonne partie de ces immeubles se dégradent et peuvent s’écrouler à tout moment, en cas de séisme majeur. Il s’agit notamment de plusieurs édifices somptueux dont une grande partie date de la deuxième moitié du XIXème siècle et la première partie du XXème et qui n’ont jamais bénéficié de la moindre consolidation.

    Les efforts des dernières années, consentis aussi bien par l’administration locale que par les propriétaires, ont été considérés insuffisants par les experts et la société civile, affirme Ștefan Bâlici, à la tête de l’Institut national du Patrimoine. « On est toujours dans un scénario qui associe le statut de monument historique à quelque chose de négatif. On pense aux édifices de patrimoine comme à des problèmes potentiels. Tant que l’on ne dispose pas d’instruments efficaces et suffisamment connus de la société pour pouvoir remédier à cette situation, le patrimoine restera un problème. On ne pourra qu’assister à sa démolition, à son abandon ou à sa disparition. Bien sûr qu’une fois en place, le statut de monument historique – et d’ailleurs, tout le centre-ville de Bucarest est classé monument historique – implique des restrictions. Notamment, il est interdit de le faire démolir et on ne peut pas intervenir n’importe comment. On doit suivre tout une démarche administrative pour obtenir toute sorte de certificats qui impliquent de sommes importantes. Du coup, il faudrait aider les propriétaires à travers des programmes de soutien ou bien il faudrait tout simplement financer ces travaux. »

    D’autres villes telles Timisoara et Oradea ont réussi à identifier des solutions administratives et mènent depuis plusieurs années d’impressionnants travaux de restauration et de consolidation des immeubles historiques. Certes, à Bucarest les problèmes sont beaucoup plus amples, puisque son patrimoine, bien plus riche, s’étend sur un périmètre plus large. Selon le Professeur Radu Văcăreanu de l’Université technique de Constructions de Bucarest, en Roumanie, on n’a pas une image claire de la situation à laquelle on se confronte, puisqu’on ignore aussi bien le nombre exact d’immeubles en péril en cas de séisme que les coûts des travaux potentiels. Radu Văcăreanu :« Je me souviens qu’à un moment donné, on a essayé de voir à combien se monteraient les efforts de consolidation des bâtiments vulnérables de Roumanie. Et il y en avait pour 13 à 14 milliards d’euros. Si on y ajoute la même somme pour assurer l’efficacité énergétique des immeubles en question, on finira par en avoir pour 27 milliards d’euros. Or, même si le Père Noël arrive et qu’il nous offre 27 milliards d’euros, on ne pourra jamais mettre en place de tels projets vu la capacité limitée d’intervention de l’appareil administratif et des sociétés du bâtiment. En admettant que ces sociétés ont l’argent nécessaire, est-ce qu’elles auraient la force de mettre en place de tels projets ? Bien sûr que non. Voilà pourquoi on doit prioriser, mais pour cela, il faut connaître la gravité des problèmes auxquels Bucarest se confronte. On a examiné un peu le risque sismique de la capitale et il y a deux aspects à prendre en considération : d’abord, assurer la sécurité des ceux qui habitent des immeubles à risque. Et puis, un deuxième aspect dont on doit tenir compte c’est, bien évidemment, limiter les dégâts. »

    Or, vu le contexte, une question s’impose : qu’est-ce que la municipalité a fait concrètement pour remédier à cette situation ? Edmond Niculușcă, ancien représentant de l’Office pour les consolidations auprès de la Mairie de Bucarest, s’attarde aussi bien sur la situation dans le passé que sur le Programme de restauration récemment adopté par la mairie. « L’Office en charge des opérations de consolidation est une institution nouvelle. Lorsque j’ai assumé ce mandat il y a huit mois, j’ai été surpris de constater qu’aucun des 90 salariés n’était ingénieur spécialisé en structures du bâtiment et cela en dit long sur la situation. Il est vrai, aucun programme de financement n’existe en ce moment. Mais ce n’est pas l’état financier de la municipalité ni de l’Office en charge des consolidations qui provoque cette situation. La mairie se confronte à des problèmes majeurs en termes de finances, mais tel n’est pas le cas pour notre établissement. Le programme municipal de restauration visera tous les immeubles historiques, situés dans des zones de protection des monuments, et d’autres sites classés. Il prévoit des financements remboursables en 25 ans reposant sur des garanties immobilières. Conformément à plusieurs critères, les Bucarestois s’inscriront pour bénéficier de ce programme qui épaulera les propriétaires et les associations de propriétaires durant l’élaboration des projets de consolidation-restauration, mais aussi en matière d’obtention des avis et des autorisations, autant de démarches très compliquées. Le taux de cofinancement de la part de la mairie varie de 50 à 75 %. C’est le premier programme de financement visant les monuments historiques de Bucarest. »

    Côté attitude des propriétaires, elle varie en fonction de leurs profil et intérêts. Une pratique assez répandue par le passé était de délibérément laisser à l’abandon des immeubles inscrits au patrimoine architectural pour qu’ils perdent leur statut de monuments historiques, afin de pouvoir les démolir et finalement exploiter le terrain. Mais il y a aussi des propriétaires qui pour différentes raisons s’avèrent réticents à l’idée d’une consolidation. Aux dires d’Edmond Niculuşcă, dans tous ces cas, la principale responsabilité incombe aux autorités. « Certaines associations de propriétaires ne souhaitent pas faire consolider leurs immeubles. Dans ce cas, les travaux trainent, les projets expirent parce que les propriétaires ne se mettent pas d’accord. Nous, en tant qu’administration publique, nous sommes tenus de dresser un procès-verbal mentionnant le fait que les propriétaires assument le risque et que l’autorité n’a pas pu intervenir pour réduire le risque sismique dans le cas de l’immeuble en question. Certes, dans certains cas, les propriétaires refusent tout projet, mais ce discours généralisateur selon lequel les travaux de consolidation ne se font pas à cause des propriétaires est entièrement faux. Ceux qui ont refusé la consolidation l’ont fait à cause du manque de transparence des autorités. Ils n’ont pas compris quels sont les coûts, ce qu’ils doivent payer ce qu’ils ne doivent pas payer, pourquoi certains coûts sont tellement élevés et surtout combien vont durer les travaux. »

    A présent, la liste officielle des immeubles bucarestois à risque sismique classés dans la première catégorie inclut 349 immeubles, mais les associations civiques et les experts en BTP affirment qu’en réalité, leur nombre serait beaucoup plus grand à cause des retards enregistrés dans l’évaluation des immeubles, une opération sous-dimensionnée par rapport à l’étendue du patrimoine bucarestois. (Trad. Ioana Stancescu, Alex Diaconescu)

  • 30/12/2021 (mise à jour)

    30/12/2021 (mise à jour)

    Covid en Roumanie — La Roumanie pourrait se confronter en janvier à la 5e vague de la pandémie de coronavirus, avec Omicron pour variant dominant. Vu que celui-ci est beaucoup plus contagieux que le variant antérieur, Delta, la Roumanie doit accroître sa capacité de tester la population, y compris dans les cabinets des médecins traitants, et il faut aussi améliorer la capacité de réponse des hôpitaux. C’est ce qu’a déclaré le ministre roumain de la Santé, Alexandru Rafila. Bientôt arriveront en Roumanie les médicaments récemment créés pour le traitement de la Covid, a-t-il encore précisé. Le ministre a aussi plaidé pour la revitalisation de la campagne de vaccination qui stagne en ce moment. A son tour, la cheffe du Centre national pour la surveillance et le contrôle de maladies transmissibles, Adriana Pistol, a déclaré que le pire scénario fait état de 25 000 nouveaux cas quotidiens pour la 5e vague, et de 1 500 personnes en soins intensifs. Entre temps, jeudi, la Roumanie a rapporté 1 497 nouveaux cas d’infection au coronavirus dépistés en 24 h et 37 décès, dont un antérieur à la période de référence. Depuis le début de la pandémie, plus de 1,8 millions de cas de Covid-19 ont été enregistrés en Roumanie, et près de 60 000 personnes atteintes de la maladie sont décédées. Côté immunisation, la Roumanie est avant-dernière en Europe, suivie par la Bulgarie. Moins de 7,9 millions de Roumains sont complètement vaccinés, soit un peu plus de 40 % de la population éligible. Environ 2 millions d’entre eux ont également reçu le booster.



    Gouvernement — Le gouvernement de Bucarest a finalisé les cibles qu’il avait encore à atteindre en décembre 2021 dans la mise en œuvre du Plan national de relance et de résilience, a annoncé le ministre des Investissements et des Projets européens, Dan Vîlceanu. Il a mentionné que l’exécutif avait adopté, à cet effet, dans sa réunion de jeudi, entre autres, l’Ordonnance d’urgence portant loi du service d’alimentation en eau et d’assainissement et la Stratégie de développement de l’infrastructure ferroviaire 2021-2025. Il a indiqué que les discussions relatives à des renégociations du Plan avaient été dépassées et qu’il restait encore trois cibles à atteindre, qui ne relèvent pas du gouvernement, mais de l’accord entre la BERD et le Fonds européen d’investissements. Ce jeudi, le gouvernement a également adopté le programme national de réduction de l’abandon scolaire, qui se verra allouer une enveloppe de 543 millions d’euros. Rappelons que par le Plan national de relance et de résilience, approuvé l’automne dernier par Bruxelles, la Roumanie pourrait accéder à 29 milliards d’euros de subventions et de prêts de l’UE jusqu’en 2026 afin de faire des réformes et des investissements. La Commission européenne a déjà effectué un premier transfert à la Roumanie, un préfinancement de 1,8 milliards d’euros, soit l’équivalent de 13 % du total des subventions allouées.



    Propriétaires — En 2020, plus de 96 % de la population de la Roumanie habitait dans un logement propriété personnelle, soit le taux le plus élevé en UE, constate un récent sondage d’Eurostat, l’office statistique de l’UE. Alors qu’au niveau de l’espace communautaire, le taux des personnes qui détiennent un logement a légèrement baissé par rapport à l’année 2019, en Roumanie, ce taux a augmenté de 95,8 % à 96,1 %. Parmi les autres Etats membres avec un grand nombre de propriétaires de logements figurent la Slovaquie (92 %), la Hongrie et la Croatie (les deux avec 91 %). Au pôle opposé, parmi les pays ayant le moins de propriétaires, l’on retrouve le Danemark (59 %), l’Autriche (55 %) et l’Allemagne (50 %). Selon la même enquête, 53 % de la population de l’UE habite dans une maison, 46 % – dans un appartement et 1 % – dans des maisons flottantes ou des caravanes. En Roumanie, environ 66 % de la population habite une maison et 34 % un appartement. A noter aussi que la Roumanie se retrouve en queue de peloton pour ce qui est de la dimension des logements, mesurée selon le nombre moyen de chambres par personne. Si dans l’UE le taux moyen est de 1,6 chambres par personne, en Roumanie il est de 1,1.



    Numérisation — L’Autorité pour la numérisation de la Roumanie annonce que la plateforme en ligne Ghiseul.ro a collecté plus d’un milliard de lei (environ 200 millions d’euros) cette année. Les paiements réalisés par les utilisateurs en l’espace de 12 mois dépassent, tant du point de vue du nombre des transactions que des montants collectés les chiffres totaux enregistrés en ses 9 années antérieures de fonctionnement. « Il est évident que les Roumains ont changé de comportement dans leurs relations avec l’Etat. Nous travaillons déjà sur l’application mobile Ghiseul.ro et sur la version 2.0 de la plateforme Internet www.ghiseul.ro », a dit le président de l’Autorité pour la numérisation, Octavian Oprea. Lancée en 2011, Ghiseul.ro est la plateforme officielle de paiements en ligne de l’Etat roumain. Elle est utilisée par les citoyens et les compagnies pour payer plus de 350 services publics fournis par un millier d’institutions et autorités, et aussi les amendes.



    Services consulaires — Le ministère roumain des Affaires étrangères a conclu le processus de modernisation et d’amélioration du centre d’appels au sein du Centre de contact et de support pour les ressortissants roumains de l’étranger. On y a ajouté des lignes téléphoniques, si bien que le robot téléphonique peut désormais répondre simultanément à 256 appels, au lieu de 96 auparavant. Toutes les informations consulaires disponibles ont été mises à jour et réorganisées. De même, la ligne des urgences est devenue prioritaire, alors que le site econsulat.ro a été simplifié et optimisé pour être accessible aussi via les tablettes et les portables. A noter que cette année, avant le 27 décembre, le Centre d’appels du ministère roumain des AE avait reçu plus de 1,2 millions d’appels téléphoniques et a répondu à environ 240 000 demandes envoyées par courriel par les Roumains de l’étranger.



    Corruption — Le ministère roumain de la Justice demande de nouveau l’extradition de l’ancien député du PSD, Cristian Rizea, en cavale à Chişinău, après avoir été condamné en Roumanie à 4 ans et 8 mois de prison ferme pour trafic d’influence, blanchiment et influence dans les déclarations. Rizea est également accusé d’avoir obtenu illégalement, en 2017, la nationalité de la République de Moldova. Trois années plus tard, l’ancien président Igor Dodon la lui a retirée. Il a perdu le litige devant la Cour d’appel de Chişinău et, selon les juristes, il peut désormais être extradé plus facilement. Rizea a été accusé d’avoir prétendu directement d’un homme d’affaires 300 000 euros, dissimulés sous la forme de deux contrats de prêt fictifs. En échange, il a promis d’intervenir afin de résoudre les problèmes de cette personne auprès de la Régie autonome Administration du patrimoine du protocole d’Etat et à la mairie de la commune de Chiajna du département d’Ilfov (sud) — et a tenu parole. La partie roumaine a transmis au ministère de la Justice de la République de Moldova la demande d’extradition le 5 novembre 2020. La prochaine date-butoir fixée par les autorités moldaves dans le dossier d’extradition de Rizea est le 28 janvier 2022.

  • Bernard Launay (France) – Les Roumains sont-ils propriétaires ou locataires de leurs logements ?

    Bernard Launay (France) – Les Roumains sont-ils propriétaires ou locataires de leurs logements ?

    La réponse à cette question en dit long sur la mentalité des Roumains. La Roumanie est un pays à part, parce que 96,8% des Roumains sont propriétaires de leurs logements. Ce chiffre est valable pour lannée 2017, selon une étude publiée il y a quelques mois par le quotidien Evenimentul Zilei. Mais je vous assure que les chiffres nont pas changé depuis. En fait ce chiffre est donné par lEurostat, loffice de statistique de lUE. A faire une comparaison, on constate que le plus grand nombre de propriétaires de logements est à retrouver en Roumanie. Suivent la Croatie avec 90% et la Lituanie avec 89%. Seuls 4% des Roumains paient un loyer. Qui plus est, selon un article publié en septembre dernier par le journal Adevarul, à lheure où lon parle, 30% des jeunes roumains âgés de 18 à 25 ans pensent sacheter un logement, alors que 13% ont déjà un crédit immobilier allant jusquà 30 ans de mensualités. Ils estiment avoir une situation financière meilleure que celle de leurs parents, qui leur permet dinvestir dans un logement. Et là on arrive aux mentalités. Les Roumains considèrent les paiements des mensualités dun crédit immobilier comme un investissement dans leur propre avenir. Le calcul est en fait très simple : pourquoi payer un loyer et donner de largent à une autre personne, si on peut payer la même somme pour son propre appartement ? Pour eux cest un investissement, pas une dépense. Voilà.


    Et puis je vous invite sur notre site, à la rubrique Carnet dadresses, où Ligia a consacré une édition aux tendances du marché roumain de limmobilier en 2018. Bonne écoute !


    Carnet dadresses:


    https://www.rri.ro/fr_fr/immobilier_a_bucarest-2605675



    https://www.rri.ro/fr_fr/dernieres_nouvelles_sur_le_marche_de_limmobilier_en_roumanie-2587305



  • André Biot (Belgique) – En Roumanie, les particuliers peuvent-ils couper du bois dans les forêts?

    André Biot (Belgique) – En Roumanie, les particuliers peuvent-ils couper du bois dans les forêts?

    En Roumanie, il y a deux catégories de forêts : les forêts en propriété de l’Etat, à peu près la moitié, gérées par la Régie des Forêts ROMSILVA, et des forêts privées, pouvant appartenir à des personnes, à des municipalités, par exemple. Avant de vendre du bois de chauffage, les responsables vont en forêt et marquent les arbres suivant leur qualité.

    Pour vendre du bois de chauffage des forêts d’Etat, il existe deux variantes : la vente au mètre stère directement à la population, de la forêt ou d’un entrepôt, et pour ce qui est plus difficilement vendable, il existe aussi la variante que ces coupes soient emmenées jusqu’à une plate-forme à la gare, et vendues aux enchères. En général, on vend 10 m stères à une personne.

    Le prix pour le bois acheté à l’Etat est fixé par les Directions sylvicoles. Il existe aussi des circonscriptions forestières privées qui peuvent vendre à souhait, et ne sont tenues par aucune obligation, et au prix qu’elles ont fixé. Il n’est pas permis d’aller couper le bois dans les forêts de l’Etat. ROMSILVA peut aussi vendre un parquet de bois.

    Mais seul le titulaire d’une attestation peut exploiter le bois. Après l’avoir abattu, il peut être vendu. Dans l’ouest de la Roumanie, par exemple, le bois de frêne, de chêne, de chêne chevelu, et quelquefois d’acacia est utilisé comme bois de chauffage. Bien entendu, on parle de la catégorie bois de chauffage, donc seules les parties que l’on ne peut pas utiliser pour autre chose sont employées comme bois de chauffage. Au niveau national, c’est le bois de hêtre qui est le principal bois de chauffage, car c’est le plus répandu. Le frêne brûle même à l’état vert, bien qu’une partie de l’énergie se dégage pour la combustion.