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  • L’histoire des puits à balancier

    L’histoire des puits à balancier

    Ses habitants étaient des paysans libres, des « răzeşi » comme on
    les appelait à l’époque, qui possédaient aussi les collines avoisinantes. Il
    s’agit de la localité appelée actuellement Păuneşti, située dans le nord-est du
    département de Vrancea, près de la frontière avec le département de Bacău, sur
    la rive gauche de la rivière Carecna. C’est une contrée sise dans l’est de la
    Roumanie actuelle. Ce qui est intéressant, c’est que le centre de la commune
    accueille pas moins de 30 puits à balancier sur une superficie de 2 500 mètres
    carrés. Les habitants les utilisent toujours, vu que la commune est située sur
    plusieurs collines et que la nappe phréatique est à une grande profondeur.

    Gheorghe Popa, le maire de la commune de Păuneşti, raconte l’histoire de ce
    lieu pas comme les autres : « Les
    puits à balancier de la commune de Păuneşti datent d’il y a un siècle, et ont
    été creusés par des paysans aisés. Normalement, deux ou trois familles qui en
    avaient les moyens unissaient leurs forces et faisaient creuser des puits dans
    le centre. C’est d’ailleurs l’origine du nom de la commune de Păuneşti. En
    roumain, « păun » signifie paon. On dit que jadis qu’un boyard avait
    perdu ses paons à proximité des puits à eau. C’était à cet endroit que les
    habitants de la région se rendaient avec leurs animaux pour remplir des fûts à
    eau puisque c’était la source d’eau la plus importante. A l’époque, ils étaient
    beaucoup plus nombreux, mais actuellement seulement une trentaine d’entre eux
    existent encore. Nous avons également élaboré un projet de conservation de ces
    puits à balancier et nous attendons qu’il soit approuvé. »



    On dit que le premier puits avait appartenu à
    l’enseignant Ioniţă Chiriac. On dit aussi que les paysans des parages se
    levaient très tôt, la nuit même, pour aller aux puits avec leurs chariots tirés
    par des bœufs. Ils n’avaient pas de source d’eau à proximité de leurs maisons.
    C’est pourquoi ils devaient en apporter pour donner à boire à leurs animaux,
    mais aussi pour la consommation de la maison. Puis, sur ces collines ils ont
    planté des vignes qui devaient être à leur tour arrosées. Le maire de la
    commune a également dit que chaque puits portait le nom de celui qui l’avait
    construit et c’est pourquoi les gens affirmaient aller prendre de l’eau
    « chez Berbece, », « chez Duman » ou bien « chez
    Ichim ». Selon les gens des parages, les puits constituent leur héritage.
    Le puits de Berbece est le mieux entretenu de tous parce que cette famille
    existe toujours et s’enorgueillit d’entretenir la fontaine à perfection.
    Ecoutons un des membres d’une telle famille : « Nous l’avons nettoyé. Nous l’entretenons régulièrement, nous
    y mettons de la chaux. Les gens ont installé aussi des couvercles, mais c’est
    assez cher. Voici quelques noms de familles qui ont fait bâtir des puits à
    eau : Taburasi, Berbeci, Duma, Murgoci, Ifrim. Ensuite, tout le monde a
    commencé à les utiliser. Ils ont transporté de l’eau dans des tonneaux jusqu’en
    1986 – 88 pour remplir leurs citernes. »



    Et pourtant, Gheorghe Popa, le maire de la commune,
    s’est déclaré mécontent du fait que l’eau des puits continue d’être bue, même
    si elle n’est pas sûre : « La commune est actuellement branchée au service communal
    d’alimentation en eau. Nous avons écrit sur chacun des puits que l’eau n’était
    plus potable, mais les gens l’utilisent toujours pour donner à boire à leurs
    animaux, notamment aux vaches. »



    Hormis le besoin d’obtenir de l’eau, une autre
    explication fournie par les gens de l’endroit, c’est qu’il faudrait construire
    ou au moins réparer un puits ou une source d’eau 40 jours après le décès d’une personne.
    Tout près de ces sources d’eau, des croix et des icônes ont également été érigées,
    pratique qui confirme cette théorie. De nombreux étrangers se déplacent dans la région pour filmer ces pièces
    inédites, alors que le projet visant à restaurer les puits à balancier pour les
    transformer en musée attend toujours d’être approuvé. De toute façon, la
    contrée est extrêmement belle et accueillante, selon Gheorghe Popa, le maire de
    la commune : « Păuneşti
    est une commune importante, très belle, avec des collines sises le long de la
    vallée de Carecna. De nombreux chalets viennent d’être bâtis des deux côtés de
    la vallée, à Mohorâta et à Păuneşti. Le paysage est d’une beauté particulière. »



    Enfin, sachez aussi que jadis, à l’occasion des fêtes
    religieuses de la commune, tous les habitants du village se réunissaient autour
    des puits à balancier pour faire bénir l’eau.