Tag: quartier

  • Le bonheur dans l’air

    Le bonheur dans l’air

    Après plusieurs semaines de confinement d’affilée, j’ai proposé à ma fille de faire un tour de
    quelques minutes autour de l’immeuble, histoire de prendre de l’air et d’acheter
    du pain. J’habite dans un quartier qui commence par une lignée d’HLM censée
    protéger un dédale de ruelles bordées de maisonnettes
    colorées.

    Aujourd’hui, je vous emmène dans mon quartier pour profiter
    ensemble de la beauté printanière des jardins fleuris. Magnolias aux fleurs
    roses, tulipes rouges et jaunes, lilas parfumé, jacinthes, en cette période de
    l’année mon quartier est plus vivant que jamais. Les merles sifflent, les
    pigeons roucoulent, seuls les rires des enfants manquent pour l’instant. Si
    vous vous sentez le moral à marée basse, sortez un peu, prenez de l’air. La
    nature fait toujours des merveilles. Et si cela n’est pas possible, restez avec
    nous et voyageons ensemble dans l’imagination.

  • Primăverii, le quartier des élites

    Primăverii, le quartier des élites

    Le quartier Primăverii (du Printemps, en français), le plus beau quartier de la capitale roumaine, situé dans la partie nord de Bucarest, est bien connu pour être depuis toujours une zone très convoitée par les élites, bourgeoises d’abord, communistes ensuite, enfin par les nouveaux riches après 1990. Pendant l’époque communiste, le quartier, qui a pour nom officiel celui du principal boulevard qui le traverse, avait pris le surnom du quartier de la nomenklatura. Et, en effet, c’est là que résidaient la plupart des lourds du régime, à commencer par la famille de l’ancien président Nicolae Ceausescu et jusqu’aux chefs de la Securitate, la fameuse police politique du régime communiste roumain.

    Le quartier, dessiné au début du 20e siècle, avait été connu comme le lotissement Bonaparte, car censé être érigé au bout de la chaussée Bonaparte, ou encore sous le nom du lotissement Ferdinand Ier, en souvenir de l’ancien souverain, celui qui dirigea la Roumanie durant la Première Guerre mondiale.

    L’historienne Oana Marinache précise : « L’histoire de la zone commence avec deux Belges, deux messieurs, membres du Conseil d’administration de la Société des tramways de Bucarest. Ils reprennent le modèle lancé par Alexandru Filipescu, héritier d’une longue lignée de boyards, qui avait décidé de faire des lotissements sur ses terres agricoles situées autour de Bucarest, pour en construire un quartier d’habitations. Ils suivent donc ce modèle, mais à une échelle plus importante encore, en 1913. D’où le nom du lotissement Bonaparte, car prolongeant la chaussée Bonaparte, l’actuel boulevard Iancu de Hunedoara. Les deux disposaient des fonds nécessaires pour mener à bien leur dessein, mais les temps étaient peu propices à ce genre d’investissements. La Grande guerre commence peu après, ce qui met un coup d’arrêt net au projet. Mais, selon les informations dont l’on dispose, certains travaux d’aménagement avaient d’ores et déjà débuté. Après la fin de la guerre, ce n’est qu’en 1921 que le projet est relancé, alors que le lotissement avait été racheté entre temps par la Société des ingénieurs associés. En 1925, l’infrastructure urbaine dont le quartier sera doté est déjà là. »

    Dans la période de l’entre-deux-guerres, la zone est en plein essor. L’architecture du style néo-roumain, inspirée de la tradition byzantine et d’une architecture locale, se taille la part du lion. Mais, à côté, l’on retrouve un style éclectique méditerranéen, une architecture de style mauresque ou florentin. Si l’on se fie aux clichés réalisés à l’époque par le célèbre photographe Willy Prager, la construction de la plupart des maisons de ce nouveau quartier était déjà achevée dans les années 40. Le quartier se retrouvait au milieu d’une zone de plaisance de la capitale, où les bucarestois avaient pris l’habitude de sortir en fin de semaine, pour pique-niquer. Des témoignages font même état de l’existence d’une source thermale dans la zone. Les zones environnantes, tels les quartiers de Dorobanti et de Pangratti, connaissent un essor semblable à celui que connaît à cette époque le quartier Primăverii. Plus tard, ce seront les zones de choix pour l’installation des ambassades étrangères et du siège de la télévision publique.

    Après 1945, avec la fin de la guerre et l’instauration progressive du régime communiste, la composition sociologique des habitants du quartier change. Historien et critique d’art, Cosmin Năsui décrit à quoi ressemblait le quartier à l’époque : « A l’époque du communisme, le quartier du Printemps suivait un modèle cohérent, mais avec ses particularités. D’abord, il n’y avait pas d’église, car, vous savez, les communistes pouvaient s’en dispenser. Puis, il n’y avait ni magasins, ni marchés, parce que la nomenklatura bénéficiait de ce privilège, de se fournir chez elle de tout ce dont elle avait besoin. Enfin, la vie sociale était réduite à sa plus simple expression. Il n’y avait ni bistrots, ni places publiques. Pour l’anecdote, nous savons la distance que devait parcourir le père de Nicolae Ceausescu pour trouver un bistrot, boire son absinthe. Le vieux devait passer dans le quartier voisin de Dorobanti pour pouvoir trouver un bar. Et grâce à ses habitudes bachiques, les ragots colportés dans les bars arrivaient jusqu’aux oreilles de son fils, le dernier dictateur communiste roumain ».

    Après 1945, le quartier change totalement. La culture du secret et la suspicion prennent le dessus. Aux coins des rues, les guérites des policiers, qui installent des check points, font leur apparition.

    Cosmin Năsui : « L’on dispose de peu d’images d’époque de cette zone. L’on retrouve tout de même des images de ce qu’était alors la place Staline, l’actuelle place Charles de Gaulle, avec, au milieu, la statue du généralissime, là d’où commence le quartier Primăverii. La place Staline est présente sur les clichés d’époque, car c’est de là que partaient les défilés militaires. Willy Prager est le photographe qui avait immortalisé l’apparence du quartier à ses débuts. Puis, plus rien. Si, tout de même, il existe des clichés enfouis dans un dossier spécial, dressé par la police politique, par la Securitate. Un dossier qui porte pour nom « Le Trajet », car il s’agit en fait d’une information rédigée par les agents de Nicolae Ceausescu, censés assurer la sécurité de ses déplacements depuis et vers son domicile. Mais ces photos sont assez banales, elles suivent le trajet que prenait la voiture présidentielle. Pour l’instant, l’on n’a pas déniché d’autres images d’époque de ce quartier qui se trouvait sous haute surveillance. La plupart de maisons avaient été confisquées aux anciens propriétaires et se retrouvaient dans le fonds locatif destiné à la nomenklatura. Les hauts cadres du parti en bénéficiaient, chacun selon son rang et pour autant qu’il se maintienne dans les sphères raréfiées du pouvoir. L’on a pu par la suite analyser le mix sociologique que formaient les habitants du quartier fin 1989, au moment de la chute du régime communiste. Les dignitaires retraités étaient nombreux. Certains s’étaient installés à compter de 1944, et ils y logeaient toujours ».

    Dès 1989, le quartier fait peau neuve. Les nouveaux riches de la période de transition côtoyant dorénavant une ancienne nomenklatura vieillissante. Des sociétés nouvellement implantées y installent leurs quartiers généraux, alors qu’un bout des jardins de l’ancien palais du couple Ceausescu laissera la place à une résidence d’ambassade. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Le parcellement Filipescu et la naissance d’un quartier

    Le parcellement Filipescu et la naissance d’un quartier

    A l’extrémité nord de Bucarest, l’Avenue Victoria, le boulevard le plus ancien et le plus important de la capitale, bifurque en deux belles avenues connues aujourd’hui comme la Chaussée Kiseleff et le boulevard Aviatorilor. Au 19e siècle, cet endroit de la banlieue bucarestoise alors, lieu de promenade et de batailles de fleurs, était appelée « La Chaussée ». La ville y finissait et d’immenses domaines, couverts de jardins, de vergers et de vignobles se déployaient à partir de là, à perte de vue. Vers la fin du 19e siècle, lorsque la ville s’était développée et avait besoin de nouvelles zones résidentielles, la Chaussée a commencé à se métamorphoser et se divisa en deux. Une partie fut appelée « La Chaussée Kiseleff», l’autre porta plusieurs noms, dont « La Chaussée Jianu », devenue de nos jours le boulevard Aviatorilor.

    L’historienne de l’art Oana Marinache renoue le fil de l’histoire : « La création de l’ancien boulevard Colțea, qui reliait à l’époque la Place Romană à la Place Victoria, fut un pas important dans le développement urbain de la capitale. Ce boulevard, appelé de nos jours Lascăr Catargiu, a été tracé durant le mandat du maire de Bucarest Nicolae Filipescu, à la fin du 19e siècle et au début du 20e. En 1902 déjà, les autorités envisageaient d’élargir davantage l’Avenue Jianu et d’instituer des règles de construction, après l’expropriation des vastes domaines qui s’y trouvaient, pour gagner des terrains qui puissent être transformés en zones résidentielles. »

    Sans rapport direct avec le maire Nicolae Filipescu, un autre Filipescu allait contribuer à l’aménagement de la Chaussée Jianu : il s’agit d’Alexandru Filipescu, petit-fils d’un riche boyard influent qui s’appelait toujours Alexandru Filipescu, mais surnommé « le Renard ». Oana Marinache : « On lui avait donné ce sobriquet parce qu’il était assez habile pour négocier sa position à la cour suite à tout changement politique, réussissant toujours à s’adapter à la nouvelle situation. Il n’a pas eu d’héritiers. Il a quand même eu un fils – illégitime à sa naissance – qu’il allait reconnaître par la suite et qui s’appelait Ioan Filipescu. Ce dernier a épousé Eliza Bibescu, la fille du prince régnant Bibescu. C’est de ce mariage qu’est né le deuxième Alexandru Filipescu, celui dont il est question dans notre entretien. Or, en 1912, l’idée vint à ce deuxième Alexandru Filipescu de diviser sa propriété, donc le domaine hérité de son grand-père. Jusqu’en 1913, ce boyard, homme d’affaires et promoteur immobilier avant la lettre, réussit à vendre plus de 120 parcelles de terre, mesurant entre 500 et 1.000 mètres carrés. Il poursuivit cette initiative jusqu’au début de la Première Guerre mondiale. Alexandru Filipescu allait s’éteindre en 1916. Il a assumé la responsabilité de doter cette zone de tous les services nécessaires, qu’il paya de son argent. Il allait également faire don à la ville de Bucarest de deux parcs, en fait deux zones vertes, pour contribuer à l’idée de faire de la capitale une ville-jardin. Il n’a donc pas pensé uniquement aux spéculations immobilières, mais aussi à embellir cette partie de la ville. Il a gardé pour lui-même un lopin de terre, vers l’actuel boulevard Aviatorilor, pratiquement un grand parc où il a fait construire une villa d’après les plans de l’architecte Roger Bolomey. Il a également tracé les allées de sa propriété selon une idée française, les bordant de différentes espèces d’arbres. Ces allées, il les a baptisées du nom de ses ancêtres, gardant pour une des principales rues du nouveau quartier son propre nom et celui de son grand-père: l’allée Alexandru. »

    La villa du prince Alexandru Filipescu, que l’on peut voir de nos jours encore, boulevard Aviatorilor, est un des joyaux d’architecture de la capitale. Oana Marinache : « Les plans de la villa sont signés par Roger Bolomey, architecte roumain d’origine suisse, né à Piatra-Neamț, dans le nord-est de la Roumanie, où il a créé de belles villas. Etant originaire de Moldavie, il a adopté le style néo-roumain et il utilisait la brique apparente, ainsi que les belvédères qui rappelaient l’architecture des monastères de Bucovine. »

    Peu à peu, sur les parcelles de Filipescu allait se développer une des plus belles zones résidentielles de la ville. Les propriétaires ont acheté leurs parcelles en 1912-1913, mais la construction des villas allait se prolonger jusqu’à l’entre-deux-guerres. Les acquéreurs étaient des personnes aisées : banquiers, hommes politiques, boyards, industriels et artistes. L’architecture des villas était généralement néo-roumaine, un style qui s’était imposé notamment après la Grande Union de 1918. C’est le cas de l’édifice qui abrite l’Institut culturel roumain. Oana Marinache détaille : « Vasile Morțun a été le premier propriétaire et commanditaire de la villa située 38, Allée Alexandru. Elle a été construite selon les plans de l’architecte Petre Antonescu. Pendant l’entre-deux-guerres, la villa allait être achetée par l’industriel Nicolae Malaxa, qui allait l’agrandir, d’après les plans d’un autre architecte, Richard Bordenache. Des représentants d’une autre catégorie socio-professionnelle allaient s’installer dans la zone : des peintres et des artistes. Côté architecture, les règlements n’étaient pas très stricts à l’époque. Des projets d’une grande variété architecturale y furent donc mis en œuvre, signés par des personnalités importantes de l’architecture roumaine mais aussi internationale. »

    Malgré les destructions et les changements que la capitale a subis pendant le régime communiste, cette zone a réussi à conserver son aspect élégant. Pourtant, hélas, ces derniers temps, des constructions modernes et nullement inspirées y ont fait leur apparition, qui ne s’harmonisent pas avec les villas du quartier et ne respectent pas les règlements institués pour protéger cette zone appartenant au patrimoine architectural de la ville de Bucarest. (Trad. : Dominique)

  • A la une de la presse roumaine 25.09.2018

    A la une de la presse roumaine 25.09.2018

    Le quartier d’affaires de Pipera étouffe, annonce en ce mardi Adevarul qui
    déplore que les infrastructures soient en-dessous des besoins. Entre temps, la
    ministre du Travail annonce une nouvelle majoration salariale dans les pages de
    Jurnalul national, tandis que le combat politique se poursuit au sein du PSD,
    principal parti au pouvoir.

  • Projets sociaux dans le quartier de Ferentari

    Projets sociaux dans le quartier de Ferentari

    Ferentari est le quartier le plus pauvre de la capitale roumaine, le plus mal famé et confronté aux plus grands défis : violence domestique, prostitution, consommation et trafic de drogues, analphabétisme. Les enfants qui naissent et grandissent dans ce quartier ont-ils vraiment des chances de mener une vie normale ? Plusieurs projets sociaux y sont menés pour venir en aide à ces enfants, ainsi qu’aux adultes roms qui y vivent. Ionuţ Oprea est acteur. Il y a 6 ans, il a commencé à organiser, en tant que bénévole, des ateliers de théâtre au Club d’éducation alternative. Ces ateliers font partie d’un projet de l’ONG Policy Center for Roma and Minorities.



    Le club a été créé à l’intention des enfants en situation de risque qui vivent dans des zones précaires – de véritables ghettos – de ce quartier. Engagé par hasard dans ce programme, Ionuţ Oprea a réussi, au fil du temps, à dépasser les différences culturelles et à se rapprocher de ces enfants, pour lesquels le théâtre est devenu une sorte de thérapie : « Je suis venu avec mon système de valeurs et de connaissances, avec mon éducation, et je me suis retrouvé dans un monde un peu à l’envers, où mes valeurs n’étaient pas celles des autres. Dans « mon monde », l’éducation est considérée comme quelque chose de naturel et de bénéfique, dont on souhaite pouvoir bénéficier le plus possible. Or, ici, on doit convaincre les gamins avec lesquels on travaille et leurs parents que l’éducation est une voie à suivre et qu’elle peut être la solution pour sortir de leur situation difficile. Franchement, je ne sais pas si j’ai déjà réussi à les convaincre. Tout ce que je peux faire, c’est de m’y présenter chaque jour et de dire les mêmes choses. Et d’insister. Personne ne peut garantir mon succès, personne ne peut garantir que j’ai changé quoi que ce soit. »



    Et pourtant, les efforts de Ionuţ commencent déjà à porter leurs fruits et ses résultats confirment la valeur de son travail : « Nicoleta est un de mes plus grands succès. Dès le début, j’ai remarqué chez elle une attitude envers la vie, envers moi et envers le théâtre qui m’a fait penser qu’elle pouvait devenir leader. J’ai vu sa façon d’interagir avec les autres et la façon dont les autres interagissent avec elle… C’est bien elle qui me donne le plus d’espoir, car elle s’informe, elle a commencé à écrire, elle compose de la musique. Elle s’est déjà mise à écrire une pièce de théâtre… Et Nicoleta n’est qu’un exemple. Il y a dans la troupe d’autres gamins qui commencent, après plusieurs années de travail, à se découvrir des aptitudes, à trouver leur place au sein de la troupe : l’un d’entre eux a assumé le rôle de régisseur technique, un autre s’occupe de l’affiche et de l’image, un troisième est responsable de la discipline pendant les répétitions… Chacun découvre son rôle dans la troupe. Et ces choses-là m’incitent à continuer. »



    Nicoleta Ghiţă, un des grands succès de Ionuţ Oprea, a 18 ans et elle avait déjà commencé à suivre des cours de théâtre avant l’arrivée de Ionuţ dans le quartier de Ferentari. Toute petite, elle a senti que le théâtre était sa passion et elle a prouvé son grand talent. Elle a dû surmonter des moments très difficiles et elle travaille depuis l’âge de 15 ans : « A présent je peux dire que je me sens épanouie, d’une certaine façon, car j’ai beaucoup évolué. Cet enfant insupportable que j’étais, qui n’aimait personne et que personne n’aimait, est devenu un être agréable, gentil avec les autres et qui a des amis. J’en suis arrivée à aimer les autres ! C’est un changement radical. Et quand je vois que Ionuţ est fier de moi, cela me rend, à mon tour, fière de moi-même. Au bout de 3 ou 4 mois, durant lesquels Ionuţ n’a pas cessé de me dire que je devais commencer à écrire des histoires, j’ai fini par m’y mettre, puisqu’il insistait tant. Ce faisant, j’ai constaté que de cette façon je pouvais m’exprimer et me libérer. Certaines des histoires, je les poste sur Facebook, d’autres je les écris pour moi-même, pour me libérer de mes frustrations, de mes problèmes, pour savoir où j’en suis… A part l’écriture, je suis passionnée de musique. J’aimerais m’orienter vers la musique et le théâtre. »



    Daniela Vlăsceanu a 34 ans. Elle est née et elle a grandi dans ce quartier et elle a 3 enfants. Depuis plus de 8 ans, elle s’est engagée dans des projets en faveur des personnes qui ont besoin d’aide. En juin 2016, elle a contribué à la création, dans le quartier de Ferentari, d’un centre communautaire ouvert à toute la communauté, bien entendu. Elle y organise des activités éducatives et distractives avec les enfants, organise des fêtes, collecte des dons… A présent elle souhaite collecter de l’argent pour emmener les enfants dans une colonie de vacances. Elle travaille avec un groupe de 25 enfants, âgés, pour la plupart, de 6 à 12 ans. Elle souhaite les accompagner « jusqu’au bout », c’est-à-dire jusqu’à les voir inscrits au lycée et à la fac. De nombreux adultes viennent au centre communautaire, pour chercher de l’aide, soit parce qu’ils n’ont pas de papiers, soit parce que leurs enfants sont consommateurs de drogue. Le principal problème ? La pauvreté, bien sûr. Daniela Vlăsceanu : « A cause de la pauvreté, il n’ont pas d’assurance maladie, ils ne peuvent pas aller voir un médecin, bénéficier d’hospitalisation. Ils n’ont aucun revenu. Ils sont malades et démunis… Je n’ai pas changé le quartier de Ferentari et je ne pourrai pas le faire, mais je pense que chacun de nous peut contribuer d’une façon ou d’une autre: aider quelqu’un à obtenir des papiers d’identité, s’engager dans un projet proposé par d’autres organisations… A présent, une telle organisation offre de la nourriture à 5 personnes âgées une fois par semaine. Au moins ça ! Une fois par semaine, que quelqu’un leur porte deux sacs d’aliments, c’est pas beaucoup, mais c’est plus que rien. Ou quand ils n’ont aucun papier et qu’on les aide à obtenir un certificat de naissance ou une carte d’identité et qu’ils puissent ensuite aller se faire soigner ou demander une pension… »



    Depuis quelque temps, plusieurs ONGs sont actives dans le quartier de Ferentari, offrant un accompagnement aux gens qui ont besoin de papiers d’identité et les conseillant en tant que consommateurs. Quels changements seraient les plus nécessaires dans ce quartier ? « Je ne sais même pas par où commencer. On a besoin d’emplois, pour que les gens puissent gagner leur vie, d’écoles mieux entretenues, pour que le plafond des salles de classe ne s’effondre pas. Il y a plusieurs écoles dans le quartier, mais ce sont des écoles du niveau de… Ferentari. Les enfants vont à l’école, mais ils ne semblent pas y apprendre beaucoup de choses. Je pense qu’on a besoin d’enseignants avec une meilleure formation, de polycliniques, pour ne plus parler d’un hôpital, car ce serait trop pour Ferentari. »(Aut. : Luana Pleşea; Trad.: Dominique)

  • Le district 40

    Le district 40

    Pour mettre en valeur son potentiel, l’Association roumaine pour la culture, l’éducation et la normalité (ARCEN) a lancé un projet dans le cadre duquel 5 institutions du district ouvrent leurs portes entre 20 h et 2 h du matin. Le programme commun proposé, comportant entre autres des ateliers, des expositions et des débats, est riche en expériences visuelles et auditives.

    Edmond Niculuşcă, fondateur de l’association ARCEN, explique : « Notre association lance en fait un projet dédié à une zone historique de la capitale, il s’agit du quartier Icoanei. Le projet s’appelle District 40, car c’est la zone protégée n°40, telle qu’elle apparaît dans les règlements officiels. C’est une tentative de revigorer et de ramener plus près des Bucarestois ce quartier du centre-ville, qui a un énorme potentiel culturel : il compte de nombreux théâtres, des institutions de culture, des bureaux d’architecture, des universités, des écoles, des lycées. Cet espace est également inédit par son aspect et son architecture. Du point de vue historique, le quartier Icoanei est une ancienne banlieue qui a pris son essor, devenant une des zones des plus aristocratiques de Bucarest. Y ont habité, entre autres, le fondateur de la Banque Nationale, Eugeniu Carada, le premier ministre Alexandru Marghiloman et le premier ministre libéral, Dimitrie Sturdza. Et c’est toujours là que se trouve l’Ecole Centrale, jadis une des plus importantes écoles pour les jeunes filles, aujourd’hui un lycée bilingue français-roumain. »

    Le District 40 est une plate-forme ouverte qui facilitera un dialogue et une collaboration active de toutes les organisations, les communautés et les institutions culturelle du quartier Icoanei et de ses environs. Cette plate-forme est destinée aussi bien aux acteurs culturels qu’aux habitants du quartier.

    Quelles portes sont les premières à s’ouvrir ? Edmond Niculuşcă : « Le projet a été lancé le 19 mai, à l’occasion de la Nuit des Musées. 5 espaces culturels du quartier ont été ouverts de 20 h à 2 heures du matin: l’Ecole centrale, le Hotspot culturel Scena 9, la librairie Cărtureşti, le Centre international de recherche dans le domaine de l’éducation CINETic et l’Institut français ».

    Le thème du projet est la Mémoire : mémoire de l’architecture et de la ville, mémoire récente, mémoire des sons et des voix, mémoire affective et mémoire des idées. Les visiteurs ont été invités à les explorer sous différents angles.

    Edmond Niculuşcă : « Nous avons espéré que les gens seraient nombreux à y participer. Ce que nous avons proposé, en fait, c’était un itinéraire inédit, qui leur permette de vivre des expériences visuelles et auditives. Si nous avons choisi comme thème la Mémoire, ce n’était pas pour récupérer la mémoire des grands événements, que l’on enseigne à l’école, mais celle des petites choses. C’était un défi lancé au public. A l’Ecole centrale, par exemple, nous avons invité les gens à nous dire ce qu’ils exposeraient dans un éventuel musée de leur vie. Le Hotspot culturel Scena 9 a accueilli une exposition de manuscrits de littérature roumaine contemporaine, car la mémoire culturelle ne cesse d’augmenter, le patrimoine littéraire s’agrandit chaque jour par la contribution de ceux qui écrivent, qui créent, en général. C’est le centre CINETic qui a accueilli l’expérience la plus moderne, grâce au mapping vidéo et aux tours virtuels. Ce fut l’occasion d’un débat plutôt philosophique sur la mémoire qui dure et la mémoire qui ne dure pas, qui est stockée uniquement comme expérience. La librairie Cărtureşti s’est ouverte pour un tour du beau bâtiment qui l’accueille et qui a été la résidence de Dimitrie Sturdza, premier ministre pendant plus de 10 ans entre 1895 et 1909. Enfin, l’Institut français a marqué, par des projections et par une conférence tenue à minuit, le demi-siècle écoulé depuis les manifestations estudiantines de 1968 en France. »

    « Le district 40 » a été lancé par Svetlana Cîrstean et Edmond Niculușcă. Le projet est déroulé par l’association ARCEN, qui milite pour la conservation et la mise en valeur du patrimoine culturel du quartier Icoanei. Et ce n’est là que le premier pas – affirme Edmond Niculuşcă : « Le quartier Icoanei compte parmi les 98 zones protégées de notre capitale, chacune ayant sa spécificité, ses qualités, ses propres règlements qui la protègent. Parmi ces zones protégées, Icoanei porte le numéro 40, étant une zone historique traditionnelle. Elle s’étend entre le boulevard Magheru, les rues Mihai Eminescu et Vasile Lascăr et la place Rosetti et elle contient une partie du patrimoine identitaire de la ville. Nous essayons de la faire revivre par une série d’événements culturels démarrés le 19 mai et qui seront organisés tous les mois ».( Trad. : Dominique)

  • Le quartier Uranus de Bucarest

    Le quartier Uranus de Bucarest

    Le plus regretté par les habitants de la capitale, le quartier Uranus a été démoli pour faire de la place à l’actuel Palais du Parlement et aux bâtiments adjacents. Ce périmètre comprenait plusieurs quartiers de petites dimensions qui faisaient partie de la vieille ville de Bucarest, situé au sud de la rivière Dâmboviţa. C’est ici, soit vers les collines du sud-ouest de la Capitale, que la ville s’est étendue depuis la zone du palais princier et du Centre historique d’aujourd’hui. Ce fut une zone propice à la construction de bâtiments officiels, vu qu’au 18e siècle, le sommet d’une des collines a été choisi pour y ériger une nouvelle Cour princière. Celle-ci a été malheureusement détruite par un incendie et des bâtiments militaires ont été construits à sa place. La plus importante construction de ce genre a été l’Arsenal de l’armée, érigé après 1863. C’est pourquoi cette colline, appelée Dealul Spirii (la Colline de Spirea), fut rebaptisée la Colline de l’arsenal. C’est ici qu’est né le quartier Uranus, déjà esquissé sur un plan détaillé de la ville de Bucarest datant de 1847.



    A l’époque, les constructions occupaient la moitié Est du périmètre, alors que l’autre moitié était toujours couverte de vignes. Passionné par les reconstructions digitales, mais aussi par l’histoire de la capitale, l’architecte Costin Gheorghe évoque l’histoire du quartier Uranus. « Les maisons sont apparues, pour la première fois, éparpillées au milieu des vignes, souvent les rues étaient sans issue. L’architecture était celle de la région de Valachie, avec des fondations en pierre, un rez-de-chaussée surélevé et un étage. Les maisons étaient construites soit en torchis soit en briques et leur aspect extérieur était similaire, étant presque toutes munies d’une véranda. Le quartier s’est fortement développé après 1900 et des bâtiments de style néo-roumain sont apparus pendant l’entre-deux guerres, sur des terrains encore non construit. Plusieurs véritables joyaux de l’architecture néo-roumaine n’ont fait que compléter le quartier. »



    Voici donc une association simple, mais caractéristique pour une ville tellement riche en contrastes que Bucarest : des maisons respectueuses de l’architecture rurale cohabitaient avec des villas plus ou moins somptueuses, dans des faubourgs qui, avec leurs propres magasins, troquets et cinémas, étaient de véritables villes dans la ville. Le quartier a préservé son aspect jusqu’à la fin des années 1970, lorsque les premières rumeurs relatives à d’éventuelles démolitions se font entendre. Costin Gheorghe : « Vers la fin des années 1970 et notamment après le tremblement de terre de 1977, la réorganisation de la ville a été amplement évoquée. Le premier concours de projets a été lancé vers 1979. Des dizaines de projets visant à systématiser le quartier furent imaginés et les premières démolitions ont démarré au début des années 1980. Tout ce qui était construit sur la Colline de l’Arsenal a été démoli et nivelé, pour faire de la place au sous-sol de la Maison du people. Les communiqués officiels parlaient d’une initiative qui visait à nettoyer la zone, à la rendre plus salubre et plus unitaire. En fait, les autorités de l’époque ont essayé d’effacer carrément l’histoire et la spécificité des lieux, qui étaient le noyau de la ville. Une nouvelle ville devrait être érigée sur les ruines de la Capitale. »



    La systématisation du vieux quartier était centrée sur l’actuel palais du Parlement, mais aussi sur d’autres bâtiments officiels et immeubles à plusieurs étages qui entouraient cette construction monumentale, formant un ensemble unitaire. S’y ajoute le prolongement de plusieurs boulevards avoisinants, les chantiers allant continuer après 1989 aussi. La systématisation a impliqué la démolition totale de toutes les constructions existantes sur un rayon de plusieurs kilomètres et le déménagement des habitants dans d’autres quartiers. Ces gens perdaient ainsi non seulement leurs maisons familiales, mais aussi leurs racines. Détails avec Costin Gheorghe :« L’ancien Arsenal de l’Armée se trouvait sur l’emplacement actuel de l’aile du Palais du Parlement qui accueille le siège du Musée d’art contemporain de Roumanie. Un autre monument remarquable a été l’église Spirea Veche, qui se trouvait là où l’on a aménagé le parking du Sénat. Quatre autres églises ont été démolies et une autre a été déplacée. Du monastère Mihai Voda, situé sur le terrain occupé actuellement par le parc Izvor, seule l’église et le clocher ont survécu, étant déplacés derrière les ministères de la place Constitutiei. Plusieurs établissements scolaires à l’architecture néo-roumaine ont également été démolis, comme ce fut le cas de l’école Romanescu. La Maison du Peuple proprement-dite, l’actuel Palais du Parlement, n’a pas nécessité la démolition de trop d’immeubles particuliers, parce qu’elle a été érigée sur l’emplacement de l’ancien Arsenal, où il n’y avait pas beaucoup de constructions. Très peu de rues de l’ancien quartier Uranus se trouvent sous le Palais. Par exemple, la fabrique de pain Steagul Rosu (le Drapeau rouge) se trouvait au coin nord-ouest. Le vieux visage du quartier Uranus a récemment été refait par un projet initié par Costin Gheorghe et appelé « Bonnes salutations depuis Uranus ».



    Il s’agit d’une exposition virtuelle de photographies d’époque et de dessins réalisées par un ancien habitant du quartier – Traian Badulescu Senior. C’est grâce à lui et à cette reconstruction numérique que le quartier Uranus peut être découvert par les jeunes générations. (Trad.Alex Diaconescu)

  • Jean-Michel Aubier (France) – Les quartiers de Bucarest (IV)

    Jean-Michel Aubier (France) – Les quartiers de Bucarest (IV)

    Pour les Roumains des 4 coins du pays, le quartier bucarestois de Ferentari est synonyme de violence, saleté et pauvreté. Dailleurs, le il figure au top 10 des plus mauvaises destinations de vacances au monde, selon le tabloïd britannique Daily Mail. Ce quartier bucarestois est également connu pour le grand nombre de vols de voitures recensés, par le haut niveau de criminalité organisée, pour ses pickpockets, pour la vente et la consommation de drogue, mais aussi pour son architecture pour le moins « éclectique ». A tout cela sajoutent les gangs de malfaiteurs roms et notamment les confrontations entre eux. Ferentari est un mélange de bâtiments vieux et nouveaux, témoignant de ses différentes périodes historiques, pendant lesquelles il na jamais dépassé son statut de périphérie de la capitale roumaine.





    Situé dans lextrémité sud du 5e arrondissement, dans le sud-ouest de Bucarest, le quartier de Ferentari sest formé vers la fin du 19e siècle sur un périmètre dominé par des jardins potagers, parsemé de maisons paysannes et de bâtiments utilisés dans la fabrication du vin et de lalcool.





    A commencer par le 20e siècle, la population du quartier croît et son aspect ressemble à celui de toutes les autres zones périphériques de la capitale roumaine : ruelles étroites et petites maisons sises sur un des côtés de la propriété, ombragées de pergolas de vigne. Dans la structure de ce tissu, on peut identifier aussi des constructions plus récentes, édifiées après la Seconde Guerre mondiale. Parmi elles, plusieurs immeubles à 4 étages dits « soviétiques », bâtis à la fin des années 40 et au début des années 50. Plaqués de briques rouges, ils entourent une cour intérieure, étant prévus initialement de magasins, daires de jeux et même dune salle de cinéma, une sorte de ville en miniature, une oasis soviétique au beau milieu dune périphérie roumaine.





    Lexpérimentation architecturale et sociale se poursuit deux décennies plus tard par la construction vers 1975 dune HLM à 10 étages selon le modèle des cités françaises. Tout près de celui-ci se trouve un pâté de HLMs à quatre étages qui ont amplifié la renommée négative du quartier. Bâtis également au début des années 1970, ces immeubles classés à régime 2 de confort, selon les normes de lEtat communiste, se sont beaucoup dégradés après la chute du régime pour devenir les pires logements de la capitale roumaine. Vu que leurs locataires, dont la vaste majorité sont des Roms, nont pas de contrats avec les services communaux, les déchets saccumulent au bord de la rue, alors que les branchements illégaux au réseau électrique se multiplient.



    Et pourtant, à quelques centaines de mètres de ce véritable ghetto contemporain on peut apercevoir aussi des maisons neuves multicolores et délimitées par de hauts enclos en tôle. Collé aux briques rouges des blocs soviétiques se trouve un très chic immeuble dappartements dune dizaine détages, érigé par des entrepreneurs contemporains. Il est en face dune cantine sociale.

  • Jean Michel Aubier (France) – Les quartiers de Bucarest (III)

    Jean Michel Aubier (France) – Les quartiers de Bucarest (III)

    Ceux qui y habitent affirment que c’est le quartier le plus vert de la ville, mais en fait c’est un quartier – dortoir de HLM, les fameux blocs roumains, comme presque tous les autres. En fait, entre 1965 et 1984 le régime communiste a bâti des dizaines de milliers de blocs réunissant au total quelque 446.100 appartements. Ainsi, de nouveaux quartiers ont vu le jour dans Bucarest, dont Drumul Taberei, avec 63.000 apparts selon un site immobilier. Il est situé dans le 6e arrondissement (secteur) de la capitale, plus précisément dans sa partie sud-ouest. Etant donné que c’est un des quartiers les plus anciens de Bucarest, il abonde en HLM à 4 étages. Quelque 300.000 personnes y habitent selon Wikipedia. Vu que toutes les HLM étaient destinées aux familles, la zone compte 4 marchés aux légumes, 2 postes de police, 14 maternelles, 11 écoles générales et 6 lycées.

    Pourtant il n’y a aucun hôpital public dans cette partie de la ville, il n’y a que des cliniques ou des cabinets médicaux privés. Autre bémol : le métro n’y passe pas. Pour l’instant. Du coup, les moyens de transport de surface – bus, trolleybus, trams – sont toujours bondés. En raison du trafic très chargé, on met souvent une heure et demie pour rouler du centre-ville jusqu’au fond de ce quartier. Les travaux de construction d’une nouvelle ligne de métro qui traverse le quartier de Drumul Taberei avaient démarré en 2011. Affiches et panneaux annonçait avec fierté : « D’ici trois ans, ici sera ta station de métro ». Pourtant 6 ans sont déjà passés et la ligne de métro est loin d’être terminée. « Il paraît que l’histoire sans fin du métro de Drumul Taberei ne sera pas terminée même pas en 2019 », lit-on sur le site d’une télévision privée roumaine.

    Vous vous demandez peut-être si le nom Drumul Taberei signifie quelque chose. La réponse est oui, sans doute. Drumul Taberei signifie « Le chemin du camp ». Pour vous expliquer d’où vient ce nom, il faut remonter dans le passé. Pendant le mouvement révolutionnaire de 1821 de Valachie, le camp des soldats bénévoles valaques dirigés par Tudor Vladimirescu avait été installé dans cette partie de Bucarest.

    Des légendes urbaines planent aussi au – dessus de ce quartier. On dit que les Bucarestois qui y sont nés, ont du mal à le quitter. Comme il n’y a pas trop de place pour de nouvelles constructions ont dit aussi que les apparts, ici, on ne les achète pas, on les reçoit en héritage. Par contre si un étranger était à la recherche d’une habitation à Bucarest, il opterait plutôt pour un autre quartier, où il existe aussi des bâtiments neufs et un métro.

  • Ferentari – un quartier défavorisé par les yeux de bénévoles…

    Ferentari – un quartier défavorisé par les yeux de bénévoles…

    Nous sommes à Ferentari, le quartier le plus défavorisé de la capitale roumaine. Gabrielle, Lucie, Thérésa, Marielle, Yoursa et Caroline sont 6 adolescentes Françaises qui ont travaillé aux côtés des bénévoles de Bucarest dans l’espoir d’aider les enfants du quartier de Ferentari à oublier leurs soucis quotidiens et à profiter un peu de leur enfance. Avant de leur donner la parole, nous faisons le tour du quartier en compagnie d’Alexandru. Ensuite, nous accueillons au micro Gabrielle, Lucie et Marielle nous font part de leur expérience bucarestoise.