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  • Le musée d’histoire de la vie quotidienne

    Le musée d’histoire de la vie quotidienne

    Tunnel du temps, refuge ou lieu de pèlerinage, les visiteurs lui franchissent le seuil pour combler leur curiosité, pour se plonger dans la vie d’antan ou pour trouver des réponses. En effet, les musées constituent souvent des conserves de la mémoire, des écrins du quotidien de ceux qui nous ont précédé, où l’on retrouve des collections d’objets personnels, appartenant à une réalité aujourd’hui disparue, mais tellement significative pour la mémoire d’une communauté, voire d’une nation. Fondé en 1970, le Musée national d’histoire de la Roumanie, abrité dans l’un des bâtiments les plus représentatifs de la capitale, l’ancien Palais des Postes, est l’héritier d’une longue tradition muséale historique et archéologique, débutée en Roumanie dans la seconde moitié du XIXe siècle.

    Si la prestigieuse institution recèle et met en valeur quelques-uns des plus importants trésors historiques de Roumanie, il commence aussi à accueillir des collections privées, qui viennent compléter le patrimoine muséal national. C’est ainsi que, récemment, Corina Chiriac, une des artistes pop les mieux connues de Roumanie, fit don au Musée national de certains objets appartenant à sa collection personnelle. Née en 1949 dans une famille de musiciens, avec un père compositeur et professeur à l’Académie de musique de Bucarest, avec une mère pianiste et enseignante dans la même académie, l’artiste était présente à la cérémonie de signature de l’acte de donation. C’était l’occasion pour qu’Ernest Oberlander-Târnoveanu, le directeur du Musée national d’histoire, nous parle de son attachement aux collections privées et de l’importance de ces objets du quotidien d’un autre temps. « L’histoire, au fond, c’est le récit de notre vie. Avec le passage du temps, notre quotidien, notre vie de tous les jours, aussi banale qu’elle puisse nous sembler aujourd’hui, se mue en histoire. Je sais que la plupart d’entre nous ignorent cette réalité, mais je suis persuadé que Mme Corina Chiriac a, elle, cette conscience historique. Je me range parmi ses fans d’ailleurs. Ses chansons, celles qui ont bercé ma jeunesse, celles qui se sont hissées dans les hitparades des années 70, 80 ou 90, sont plus que des chansons, elles sont un morceau de notre histoire récente. Et ces chansons mêmes laissent entrevoir le personnage si peu conventionnel qu’a toujours été Corina Chiriac. »

    La donation faite par Corina Chiriac bénéficie sans doute de la notoriété dont dispose l’artiste roumaine, une voie que le directeur du Musée national, Ernest Oberlander-Târnoveanu, souhaite voir emprunter par d’autres détenteurs de patrimoine récent.« Madame Corina Chiriac fait partie de cette génération qui avait réussi à réaliser beaucoup de choses dans des temps souvent difficiles. Au-delà de son talent, au-delà de son travail acharné, Corina Chiriac a une autre qualité bien à elle : elle est une citoyenne responsable et assumée, une personne qui connaît le devoir de mémoire qu’elle a envers ses aïeux, envers sa famille, envers sa carrière aussi. Car, voyez-vous, il n’existe pas de meilleur endroit qui puisse accueillir une telle collection personnelle, les documents et les artefacts qu’elle recèle. Dorénavant, notre musée sera leur maison, et je ne puis que souhaiter que le geste consenti par Corina Chiriac soit suivi par d’autres personnalités. Madame Chiriac est une personne libre et entière, une grande artiste, certes, mais aussi une personnalité responsable, dotée d’un sens aigu de l’histoire et du devoir de mémoire. »

    Corina Chiriac a témoigné de ses liens d’attachement avec les musées et leurs collections, un attachement qui trouve sa source dans ses souvenirs d’enfance. C’est bien là que réside la raison qui l’avait déterminée à procéder au don de sa collection personnelle au Musée d’histoire nationale de Roumanie. « J’attendais ce moment depuis un an. Ces objets, ces souvenirs, c’est ce que j’ai de plus cher. Et je me suis rappelé mes visites aux musées et aux collections, des visites anciennes, lorsque j’accompagnais mes parents, et je me suis dit qu’il n’y avait qu’une chose à faire de ces objets très chers, que leur place n’est pas dans une boîte en carton dans ma maison, mais plutôt ici, dans ce musée. C’est moi qui ai frappé à la porte du musée pour leur demander s’ils ne voulaient pas d’un acte de donation datant de 1915, frappé d’un timbre à l’effigie du roi Ferdinand. Ou du diplôme de baccalauréat de ma grand-mère arménienne, délivré en 1901 par le lycée de la ville d’Adapazari, sise en Turquie. Et puis, petit à petit, je suis parvenu à susciter l’intérêt du musée, et une équipe est venue chez moi cet été, en pleine période de canicule, et ils ont choisi les pièces qui les intéressaient. Je suis comblée de pouvoir offrir aux autres la possibilité de voir à quoi ressemblaient ces objets d’un autre temps, les documents de mes aïeux. »

    Le Musée national d’histoire de Roumanie commence donc à prendre le tournant, pour devenir aussi l’endroit d’élection des collections de la vie quotidienne de l’histoire contemporaine, dépassant ainsi le classicisme quelque peu poussiéreux des seules collections de l’histoire ancienne. Ce qui est sûr c’est que par son geste, la chanteuse pop Corina Chiriac vient juste d’ouvrir une nouvelle page de l’histoire de ce prestigieux musée d’histoire nationale. (Trad Ionut Jugureanu)

  • La mémoire du communisme

    La mémoire du communisme

    Cette émission se penche sur la question de la mémoire en Roumanie, et en particulier la mémoire du communisme. La question est complexe. Dun côté il sagit dune histoire faite de souffrance, de guerre du totalitarisme contre la société. Mais dun autre côté, le communisme est aussi une période au cours de laquelle les gens ont vécu : lenfance, lamour, le mariage, la vie en commun… Pour expliquer cette histoire nous avons invité une historienne spécialiste de la question, Claudia-Florentina Dobre.





  • France-Roumanie, une histoire d’amitié ou d’intérêt ?

    France-Roumanie, une histoire d’amitié ou d’intérêt ?

    Frères, cousins, amis, connaissances? A travers le temps, presque tout larsenal linguistique familial a été utilisé pour parler de la relation entre les deux pays qui sont la France et la Roumanie. Des termes qui ont refait surface dans les médias, surtout roumains, à loccasion de la récente visite à Paris du chef du gouvernement de Bucarest, Dacian Cioloş, et dune partie de son équipe. Une visite ayant apporté des briques supplémentaires, selon les dires de Dacian Cioloş lui-même, à cet édifice qui est le partenariat stratégique entre la Roumanie et France. Pour pousser plus loin ce type de raisonnement, on peut se demander quelles sont les briques qui manquent et quelles parties de cette relation restent toujours inachevées ou déficitaires? En définitive, que représentent encore la France et la Roumanie lune pour lautre, au-delà de tout discours politique et bien-pensant? Alors que le sujet sest éclipsé des médias assez vite après cette visite, cest dans un contexte quotidien que la question de la réalité du rapport franco-roumain de lannée 2016 simpose.



    Nous allons tenter douvrir quelques pistes de réflexion dans ce RRI Spécial avec Adriana Record, directrice exécutive de la Chambre de commerce et dindustrie française en Roumanie – CCIFER, Sergiu Mişcoiu, maître de conférences à la Faculté détudes européennes de lUniversité Babes-Bolyai de Cluj, et Pascal Le Hen, président de lAssociation România Franta Amicale France Roumanie.



    Une émission réalisée avec le soutien de la Mairie de Pessac.