Tag: Radio Free Europe

  • The centenary of Monica Lovinescu’s birth

    The centenary of Monica Lovinescu’s birth


    There is no doubt that Radio Free Europe was the most important source of free information, analysis and synthesis of the political, economic and cultural situation of Romania in the second half of the 20th century. The team of the Romanian service of Radio Free Europe was made up of prominent representatives of Romanian radio journalism, such as Monica Lovinescu, Noel Bernard, Mircea Carp, Vlad Georgescu, Neculai Constantin Munteanu and others.



    Monica Lovinescu, whose birth centenary was marked on November 19, is one of the strongest voices of anti-communist and anti-fascist Romania in exile, between 1945 and 1989. She was born in Bucharest as the daughter of the literary critic Eugen Lovinescu and the French teacher Ecaterina Bălăciou, the latter being killed in detention by the communist regime. A journalist and literary critic herself, Monica Lovinescu became an respected name in the field, just like her father. In 1947, at the age of 24, she emigrated to France where, together with her husband Virgil Ierunca, she created the most attractive cultural-political shows of Radio Free Europe. Her unmistakable voice, moral principles and impeccable professional ethics as well as her very pertinent observations and criticisms made her one of the stars of the radio station.



    Radio Romania’s Oral History Center had the opportunity to interview Monica Lovinescu in 1998. At that time, she spoke about the Paris office of Radio Free Europe, established in the early 1960s, the place where the famous shows that captured the Romanians’ attention were produced.



    Monica Lovinescu: “We were doing from here what other countries did not generally do, we were unique, the Romanian case was unique. We would broadcast my 1-hour show “Theses and Antitheses in Paris”, Virgil Ieruncas 40-minute show “Povestea vorbei” and twice the 20-minute programme “Actualitatea Romaneasca” , an update on culture from the country. So we occupied the studio for a whole day and had a number of broadcast hours that no other nation had.”



    Monica Lovinescu was a passionate radio journalist. The radio studio was equipped with proper technique, but in the Lovinescu – Ierunca home there was a tape recorder on which they recorded the texts and only went to the studio to mix them with music. Monica Lovinescu also spoke about the sources of information about Romania, considering the difficulties that the free press had due to the communist regime in Bucharest. Monica Lovinescu: “We used to document the situation in Romania in two ways. Through the newspapers, on the one hand, as subscribers to the main newspapers, made to Virgil Ierunca’s name and which were sent to a post office box so we wouldnt give out our home address. Also, we used to meet with at least four or five writers a month. We called them “clandestines”, that is, no Romanian writer knew that we were also seeing another writer. They knew we were seeing other writers, but didnt know who exactly. We kept this secret so we wouldnt expose them. So we knew the literary life and the big political problems from the inside.”



    An universal spirit, Monica Lovinescu did not speak, in her shows, only about Romania. Monica Lovinescu: “Theses and Antitheses in Paris was not only about Romanian literature, it was also about what was happening in Paris. Not so much from a French point of view, but rather as a weekly culture update. Paris was a kind of crossroads where everything related to the avant-garde and the most interesting exchange of ideas took place. The show was also about the achievements of some Romanians abroad, such as filmaker Lucian Pintilie, writers Mircea Eliade and Eugen Ionescu. They were all at this microphone and shows were made with them and about them.”



    Such an uncomfortable journalist could not leave the Bucharest regime indifferent, hence the decision to silence Monica Lovinescu. First, the regime began a smear campaign in the media. Then it turned to physical aggression.



    Monica Lovinescu: “In November 1977, the day before Paul Gomas arrival in Paris, on November 18 to be exact, two Palestinians were waiting for me. They asked me to enter the house because they had a message for me. It seemed suspicious to me because they called me “Madam Monica” and here “madam” attached to the first name is something very familiar, it is not used. This is how I realized it was a trap and didnt let them in. So they started hitting me in the head. I fell, I screamed, I fainted, someone came from the street, they ran away. The one who jumped to my aid ran after them, but could not find them. I had a broken nose and a swollen face and arm, but no major injuries.”


    Monica Lovinescu continued, even after 1989, to speak to Romanians about freedom, democracy, principles, history until her death in 2008. (EE)

  • Mircea Carp centenaire

    Mircea Carp centenaire

    Peu d’hommes ont la chance d’atteindre le centenaire. Et peu parmi ces derniers ont eu la chance d’avoir été au milieu des événements de leur temps, à leur contact direct, tel le journaliste radio Mircea Carp, une des chevilles ouvrières qui ont fait la célébrité de la section roumaine de radio Free Europe. Mircea Carp a soufflé ses 100 bougies le 28 janvier 2023. Il a traversé le vingtième siècle, marqué pour son pays par les deux guerres mondiales, par la montée du fascisme et du communisme, enfin par la chute du communisme et les années d’une transition mouvementée. Il traverse ce siècle en journaliste, en homme de mémoire et de principes, en professionnel du métier. Officier de formation, ayant combattu durant la Seconde guerre mondiale, il fuit en 1948 clandestinement la Roumanie, occupée par les chars soviétiques, pour s’exiler d’abord en Autriche, avant de rejoindre les Etats-Unis. C’est là qu’il embrasse la profession de journaliste radio, d’abord dans la rédaction de la Voice of America, avant de rejoindre, en 1978, Radio Free Europe, où il restera jusqu’à sa retraite, survenue en 1995. Et c’est la voix inoubliable de Mircea Carp qu’accompagnait tous les jours l’ouverture des programmes de la section roumaine de Radio Free Europe, sur les notes de la Rhapsodie roumaine de Georges Enesco, avec ces mots : « Aici e Radio Europa Liberă! », « Ici Radio Free Europe ».

    En 1997, le Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine enregistrait le témoignage de Mircea Carp, qui racontait à l’occasion son expérience radio dans la rédaction de la Voice of America. Dans le fragment que nous avons sélectionné pour vous, Mircea Carp nous parle de ce que l’on connaissait à l’époque de la tragédie des détenus politiques anticommunistes roumains. Mircea Carp : « Nous avions connaissance de ce qui se passait dans le pays, dans les prisons politiques, de cette tragédie. Il fallait toutefois faire attention à ce que nous envoyions sur les ondes. Toute info se devait être confirmée de deux sources indépendantes et fiables, avant de pouvoir être diffusée. C’était la règle à l’époque, et c’est toujours la règle pour la Voice of America. Nous recevions une foule d’infos en provenance du pays, dont certaines semblaient tellement incroyables. Nous connaissions bien le régime d’extermination qui avait cours dans les prisons politiques roumaines, mais il fallait bien vérifier les détails : les noms, les dates, les endroits où telle ou telle exaction avait eu lieu, telle ou telle tragédie. Il y avait des témoins oculaires qui nous envoyaient ces informations, mais parfois ils pouvaient se tromper sur une date ou un quelconque détail. Nous étions donc sur nos gardes. Et puis, dès que l’on avait la confirmation de l’info en question d’une autre source, évidemment elle était diffusée sur nos ondes. Les sources demandaient souvent l’anonymat, vous comprenez aisément la raison. Nos informateurs, souvent des transfuges, avaient toujours leurs familles au pays, et ils craignaient tout naturellement pour leur sécurité ».

    En 1978 Mircea Carp quitte Voice of America pour rejoindre la rédaction roumaine de radio Free Europe, où il dirigera pendant des années l’émission politique à grand succès de public, intitulée « Le programme politique ». Mircea Carp : « Avant mon arrivée dans la rédaction de radio Free Europe, le ton des rubriques était plutôt terne. Je sais manquer de modestie en affirmant cela, mais je crois fermement que je suis parvenu à imposer au sein de cette rédaction un style plus dynamique, plus américain, en écourtant la durée des transmissions en direct, en utilisant des interviews prises à diverses personnalités à travers le monde, enfin en ouvrant la porte de la rédaction aux voix de l’exile roumain. La rédaction s’était ressaisie, et nous agissions comme si l’on avait compris que la fin des régimes communistes approchait. On était incisif, tenace, on était passé à l’offensive pour ainsi dire. La section roumaine agissait comme si l’on se trouvait sur le front, l’on dénonçait cette situation, devenue intolérable, d’une population appauvrie et brimée par le régime de Nicolae Ceausescu. On dénonçait des situations particulières, peu connues du grand public. Et nos auditeurs étaient souvent ébahis par la précision des informations fournies, et cela en dépit de la censure imposée par le régime. Et nous ratissions large, depuis les questions économiques et jusqu’aux questions de nature militaire, en passant par les questions culturelles. Nos auditeurs c’étaient les Roumains, ceux qui vivaient à l’intérieur des frontières, et qui ne disposaient pas d’autres sources alternatives pour s’informer et pour démonter la propagande déployée par le régime. Et ces auditeurs étaient enthousiastes. Radio Free Europe parlait en leur nom, et pour eux. Au nom de ces gens brimés, muselés, qui enduraient silencieux la folie de la dictature. Ils se retrouvaient dans nos émissions, dans nos voix. Ils retrouvaient les informations et la vérité que le régime s’efforçait d’étouffer à tout prix ».

    Du haut de ses 100 ans, Mircea Carp peut s’enorgueillir d’avoir écrit l’une des pages d’or de l’histoire de la presse radio roumaine, aux côtés d’autres noms célèbres de cette rédaction roumaine de la Radio Free Europe, tels Noel Bernard, Monica Lovinescu, Virgil Ierunca, Vlad Georgescu, ou encore Neculai Constantin Munteanu. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • La résistance par les ondes radio

    La résistance par les ondes radio

    Si le désir de museler et d’isoler la
    société constitue le commun des régimes totalitaires, nul n’est encore jamais entièrement
    parvenu dans ses desseins. A travers, par-dessus ou par-dessous les murs érigés
    par ces régimes, aussi hauts soient-ils, les gens arrivent, tôt ou tard, à
    communiquer avec l’extérieur, avec leurs semblables, avec ceux qui vivent
    encore dans des sociétés libres. Et le bruit des pleurs et des cris, que les sociétés
    totalitaires essayent depuis toujours d’étouffer, parviennent, tôt ou tard, à
    l’oreille du monde libre. Dans le cas de cette Europe de l’Est issue de la
    Deuxième guerre mondiale, occupée par les chars soviétiques et par les régimes
    fantoches imposés par ces derniers, ce sont les ondes hertziennes qui ont porté vers le monde libre la voix des peuples écrasés, ce
    sont les mêmes ondes qui ont maintenu vivant leur espoir de liberté. Et si ces
    ondes devaient porter un nom, elles se seraient appelées Radio Free Europe.








    Le traducteur et journaliste
    roumain Liviu Tofan, qui s’était réfugié en Allemagne de l’Ouest au début des
    années 1970, avait très vite rejoint la rédaction roumaine de Radio Free
    Europe. Durant la pandémie de Covid-19, il publia un livre de mémoires,
    intitulé : « Ils nous ont maintenu en vie. Radio Free Europe,
    1970/1990 ». L’ancien rédacteur de la station de radio basée à Munich et
    financée par le Congrès des Etats-Unis, puise dans ses souvenirs personnels,
    mais également dans les archives de la Securitate (la police politique du
    régime communiste de Roumanie), pour brosser l’atmosphère qui avait cours dans
    ce bastion du monde libre.






    Liviu Tofan : « Les analystes parlent de Radio Free
    Europe comme d’un phénomène médiatique, voire comme du principal phénomène
    médiatique roumain qui s’était déroulé durant la période communiste. J’ai
    repris la formule et j’avais parlé dans mon livre de Noël Bernard et de Cornel
    Chiriac comme de phénomènes médiatiques personnifiés. Car chacun d’eux avait
    apporté sa pierre à l’édifice, sa contribution au succès de ce phénomène
    médiatique. Il faut savoir que la section roumaine de radio Free Europe, bien
    qu’avant-dernière en termes de personnel, était la section la plus écoutée,
    celle qui bénéficiait d’une audience sans pareil dans son public cible. »








    Les
    journalistes de radio Free Europe ont été bien plus que de bons professionnels.
    Certains les ont même appelés des héros. Et l’appellatif est loin d’être
    démérité car, en effet, certains ont payé de leur vie le courage d’affronter le
    régime communiste de Bucarest, affirme Liviu Tofan.








    Liviu Tofan : « Cornel
    Chiriac est un de ces héros du journalisme anti-communiste. Dans mon livre,
    j’avais dédié tout un chapitre aux rapports entre la police politique du
    régime, la Securitate, et notre radio. Certes, nous agissions depuis Munich, ville
    située à 1.500 Km de Bucarest. Nous ne faisions rien de concret contre le
    régime, si ce n’est par le verbe. Mais le nombre de nos auditeurs dans le pays
    était carrément époustouflant. Dans notre siège de Munich, un département
    spécialement dédié était chargé de mesurer l’audimat, et nous connaissions
    exactement l’impact de nos émissions. Dans le chapitre que j’avais dédié aux
    actions des services spéciaux de la Securitate contre les rédacteurs de notre
    radio, j’avais essayé de passer en revue les attentats contre notre personnel,
    y compris l’attentat du 21 février 1981, lorsqu’Emil Georgescu, futur directeur
    de la Section roumaine, avait été violemment agressé par deux délinquants,
    détenteurs d’un passeport français, et payés par les agents de la Securitate ;
    il avait failli de peu y laisser la vie. Noel Bernard, directeur à l’époque de
    la Section roumaine, est mort d’un cancer galopant au mois de décembre de la
    même année. Ce ne fut pas un cas singulier. Plusieurs de nos collègues ont
    perdu la vie de la même façon, d’une manière extrêmement suspecte. Je les ai
    tous connus, j’avais assisté à l’évolution surprenante de leur maladie, et
    j’avais essayé de faire la lumière sur cette affaire dans mon bouquin. »









    Nous
    avons questionné Liviu Tofan au sujet de ses sentiments, au moment où lui et
    ses collègues osaient critiquer ouvertement le régime de Bucarest. Avaient-ils
    peur, craignaient-ils d’éventuelles conséquences sur leur liberté de
    parole ?








    Liviu Tofan : « Vous
    savez, nous étions tellement à notre tâche que nous ne prêtions aucune
    attention aux dangers qui nous guettaient, alors même que les menaces
    pleuvaient à notre égard. On coulait sous les menaces à tel point qu’on ne leur
    prêtait plus aucune attention. Noel Bernard les ignorait, alors qu’il était la
    cible principale. Même lorsque Cornel Chiriac avait perdu la vie, il n’avait
    pas pensé une seconde qu’il s’agissait d’une action de la Securitate. Ce n’est
    qu’après l’attentat contre Monica Lovinescu, en novembre 1977, à la veille de l’arrivée
    de l’écrivain et dissident Paul Goma,
    réfugié à Paris, que Bernard avait commencé à saisir l’étendue de la menace qui
    planait sur nous, sur lui en premier lieu. Mais c’est bien ce que les agents de
    la Securitate voulaient obtenir : nous intimider, nous effrayer, nous
    faire taire, par peur des représailles. Or, nous n’avons jamais ployé. Pas du
    tout. La menace n’a pas marché. Si le régime de Bucarest avait agi à l’instar de
    celui de Budapest, en essayant d’améliorer le quotidien des Roumains, il serait
    peut-être parvenu à nous amadouer. Mais certainement pas en nous menaçant. »









    Une chose est sûre : Radio Free
    Europe a été une bouffée d’oxygène pour les Roumains, durant les décennies 70
    et 80 du siècle dernier. Elle brisa l’isolement et accompagna le désir de
    liberté de tout un peuplé, qu’un régime aux pratiques innommables tentait inlassablement
    d’écraser. (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • Resistance through radio

    Resistance through radio


    No political regime in history ever achieved to be completely sealed off, not even the totalitarian regimes or dictatorships with their ambitions to control their societies. People have always managed to break through every wall meant to keep them isolated and to communicate with the outside world. No one can ever stop people from voicing their suffering when this is caused by an abusive and criminal regime. Breaking through the curtain installed by the communist regime after 1945, the radio waves carried the messages of hope of the people suffering behind this curtain. Radio Free Europe was one of the broadcasters that took on the mission of keeping alive the idea of freedom.



    The translator and journalist Liviu Tofan emigrated to West Germany at the beginning of the 1970s and began to work for Radio Free Europe. During the Covid-19 pandemic, he published a book called Ne-au ținut în viață. Radio Europa Liberă 1970-1990 (They Kept Us Alive. Radio Free Europe 1970-1990), which contains his memoirs as well as excerpts from the archives of the former Romanian secret police, the Securitate, about Radio Free Europe. Tofan believes this station was unique and was forever ingrained in the collective consciousness of Romanians in the last two decades of the communist regime:



    Many spoke about Radio Free Europe as a media phenomenon or the foremost Romanian broadcasting station during communism. Based on this description then, I say Noel Bernard and Cornel Chiriac were the personified phenomena of Radio Free Europe. They each had a truly special contribution to the success of this station, to its ratings, which were the highest among all the departments of Radio Free Europe. The Romanian section, despite being the second smallest, had the biggest ratings in its target country.




    The journalists who worked for Radio Free Europe were not only professionals, they were heroes, a description which is far from being an exaggeration, given that some paid with their lives for their desire to speak freely. Liviu Tofan:



    Cornel Chiriac is most certainly one of them. In my book there’s a whole chapter about the Securitate’s relations with Radio Free Europe. We were viewed by the communist regime and by the Securitate as the regime’s main threat and biggest adversary among the Romanian people. We were 1,500 km from Bucharest and had no means at our disposal to do anything concrete against the regime. But we did have an enormously large number of listeners. We had a special department in Munich that constantly measured the ratings of the programmes and had a fairly good idea about the impact of our programmes. In my book I tried to make an overview of some of the actions taken by the Securitate against Radio Free Europe, including the bomb attack of 21st February 1981. One of the direct victims of the Securitate was Emil Georgescu, who, in the summer of 1981, was assaulted by two French criminals and only made it alive my a miracle, although the attack was very serious. As for Noel Bernard, who died of cancer in December 1981, as well as other colleagues who also died of cancer, I have my own opinions. I knew them all, I was familiar with their cases and I tried to shed light on this theory that they were in fact exposed to radiation or killed by the Securitate, a theory I do not share.



    We asked Liviu Tofan if he wasn’t afraid to criticise openly a regime that was clearly capable of causing harm:



    We were so caught up in our day-to-day work that we didn’t even have time to think that we should be afraid. At the same time, Radio Free Europe was inundated with threats. There were so many that they had lost their ability to scare us, every month we would receive a new threatening letter or phone call. Noel Bernard never paid them much attention, although he was their main target. Not even when Cornel Chiriac was killed did he think that the Securitate may have been involved. It wasn’t until Monica Lovinescu was assaulted in November 1977, one day before the arrival of Paul Goma to Paris, that Noel began to be somewhat worried. But this was exactly what the Securitate was trying to do, to intimidate us, to scare us so much that we wouldn’t be able to work and lose our minds. Well, this didn’t happen! The regime would have been more successful in fighting Radio Free Europe not through threats against us but if they had done what Hungary did: improve people’s living conditions. This would have been the only way to fight the threat posed by Radio Free Europe.



    Radio Free Europe kept Romanians’ hopes alive in the 1970s and 1980s; it was close to them in their most difficult moments, as well as the historic moments when they regained their freedom in December 1989.


  • Hörerpostsendung 20.9.2020

    Hörerpostsendung 20.9.2020

    Liebe Freunde, herzlich willkommen zu einer frischgebackenen Neuausgabe des Funkbriefkastens!



    Wie ich lesen konnte, wurde ich an dieser Stelle in unserem Programm sehnlichst vermisst. Nun, ich bin wieder da und möchte gleich zu Beginn eine erfreuliche Nachricht weitergeben: Die QSL-Karten Nummer 1–6 sind gedruckt und versandbereit, und unsere Mitarbeiterin in der Postbearbeitungsstelle hat mir auch versichert, dass sie einen Teil der anstehenden Karten bereits verschickt habe. für die nächsten zwei Wochen hat sie sich allerdings auch in den Urlaub verabschiedet, also dürften die ersten QSL-Karten in den nächsten Tagen, mit Sicherheit aber ab dem 1. Oktober bei unseren Hörern eintreffen. Wann es auch mit den Karten 7–12 soweit sein wird, wei‎ß ich allerdings nicht — vermutlich wird uns erst gegen Jahresende erneut ein Budget für den Druck und Versand genehmigt.



    Stichwort Urlaub — Sie sind sicherlich neugierig, wie ich meinen Urlaub verbracht habe. Da ist nichts Besonderes zu verbuchen: Ich bin Ende Juli für 4 Tage ans Schwarze Meer gefahren und letzte Woche nochmals für 5 Tage — beides Mal in ein kleines Dorf im Süden der rumänischen Küste, wo vor allem im September kein gro‎ßer Andrang herrscht. Sonst habe ich Urlaub auf Balkonien oder — wie ich zu sagen pflege — auf Kiezenpflaster verbracht. Soll hei‎ßen: Dokus geschaut, viel gelesen und geschlafen, ausgedehnte Spaziergänge durch Bukarest unternommen, und abends bin ich oft kurz in die Kiezkneipe gegangen, die eigentlich wie alle aufgrund der Vorlagen um Mittenacht schlie‎ßen muss.



    Und jetzt zu Hörerzuschriften. Zwei Stapel Postbriefe habe ich in der Redaktion vorgefunden; einige waren noch im Juni und im Juli abgeschickt worden — vermutlich war der Postverkehr während der strengen Quarantäne stark eingeschränkt. Mit diesen Briefen möchte ich heute beginnen, die Briefpost vom August und womöglich auch schon September hebe ich mir für kommende Woche auf.



    Von Hermann Staiger (aus Schmieheim in Baden-Württemberg) erreichte uns ein auf den 21. Juni datierter Brief, in dem Herr Staiger uns berichtet, dass er vor zwei Jahren als Autotourist den Naturpark Apuseni im rumänischen Westgebirge bereist hat. Dabei hatte er Schwierigkeiten bei der Bewältigung von abenteuerlichen Strecken durch Schotterstra‎ßen und einem Bachbett. Herr Staiger merkt an, dass es in wildromantischen Gebieten Stra‎ßen gibt, die auf Karten als normal“ eingezeichnet sind, aber nur mit dem Traktor befahrbar seien. Daher die Anregung, in unserem Tourismusmagazin Radiotour“ solche Hinweise in den Berichten aufzunehmen. Im Zusammenhang mit dem privaten Autotourismus während der Pandemie bittet uns Herr Staiger au‎ßerdem, am Ende der Nachrichten die geltenden Einreisebestimmungen, insbesondere über gesundheitliche Kontrollen und ihre Rechtsfolgen (z.B. Quarantäne) durchzugeben.



    Vielen Dank für das Feedback, lieber Herr Staiger. Ich habe Ihre Anregungen an die Zentralredaktion weitergeleitet, befürchte aber, dass das nur eingeschränkt machbar ist. Zum einen sind unsere Tourismusredakteure keine Bergführer, noch kennen sie die beschriebenen Gebiete unbedingt wie ihre Hosentasche. Da hilft nur, sich — wie in Ihrem Fall — auf erfahrene professionelle Reiseführer zu verlassen oder ortskundige Einwohner zu Rate zu ziehen. Mit der sich ständig ändernden epidemiologischen Lage wäre es zum anderen auch schwierig, in unseren Nachrichten von Einreisebestimmungen zu berichten. Es kann sein, dass eine Information, die wir in den Abendnachrichten bringen, am nächsten Morgen schon überholt ist — wir haben beim Auslandsrundfunk keinen 24-Stunden-Dienst. In Zeiten der globalen Vernetzung kann man sich aber auf offizielle Institutionen verlassen, beispielsweise findet man sowohl auf der Webseite des Auswärtigen Amtes Deutschlands als auch auf der englischsprachigen Webseite des Rumänischen Au‎ßenministeriums immer aktuelle Informationen über die jeweiligen Einreisebestimmungen und gesundheitlichen Vorlagen angesichts der Pandemie. Und die sind in manchen Fällen sogar sehr detailliert, so kann man z.B. Reise- und Sicherheitshinweise, einschlie‎ßlich Verwarnungen über Risikogebiete, sogar für einzelne Landkreise Rumäniens finden. Mein Tipp daher, wenn Sie nach Rumänien reisen wollen: auswaertiges-amt.de und mae.ro durchforsten, die Infos werden nahezu täglich aktualisiert. Nach dem letzten Stand ist seit dem 15. Juni 2020 die bisherige Pflicht zur häuslichen Isolation für EU-Bürger bei Einreise aus einem Land mit entsprechender epidemiologischer Situation, darunter Deutschland, grundsätzlich entfallen. Vor nicht notwendigen touristischen Reisen in bestimmte Landkreise sowie in die Hauptstadt Bukarest wird allerdings aufgrund hoher Infektionszahlen aktuell gewarnt. Herzliche Grü‎ße nach Schmieheim und bleiben Sie gesund, lieber Herr Staiger!



    Einen weiteren ausführlichen Postbrief vom Juli erhielten wir von Michael Lindner (aus Gera in Thüringen). Ausgehend von einem in der Hobby-Zeitschrift Radio-Kurier erschienen Artikel teilte uns Herr Lindner seine Erinnerungen im Zusammenhang mit dem Sender Radio Free Europe mit:



    Heute schicke ich Ihnen in der Beilage einen Artikel, der in der Hobbyzeitschrift Radio-Kurier 7/2020 auf Seite 20/21 erschien. Das war auch für mich recht interessant zu lesen, hörte ich doch in den kommunistischen Zeiten sehr oft die Sendungen von Radio Freies Europa, auch wenn die Sendungen in osteuropäischen Sprachen ausgestrahlt wurden, so auch in Rumänisch. Natürlich konnte ich damals die Station, deren Sitz in München in der Oettingenstra‎ße war, nicht direkt anschreiben. Das war einfach zu gefährlich. So musste ich mir schon Trick 17“ einfallen lassen, um zu den begehrten QSL-Karten von RFE zu kommen. Mit Deckadresse und erfundenen Namen klappte das schlie‎ßlich auch. 1995 wurde dann der Sitz des Senders in die tschechische Hauptstadt nach Prag verlegt. Nun hatte ich endlich die Gelegenheit, während eines Prag-Besuchs RFE aufzusuchen. Das war recht einfach, befindet sich doch der Sender in der bekannten Stra‎ße Vinohradská“, die allen DXern bestens bekannt sein dürfte, da sich hier auch der Sitz von Radio Prag International befindet.



    Vom RFE-Gebäude konnte ich einige tolle Fotos machen, aber nicht ohne Schwierigkeiten. Blitzschnell spürte mich der Sicherheitsdienst auf und verlangte, meinen Ausweis zu zeigen und die Fotos zu löschen. Erst als ich erklärte, dass ich mit RFE schon Jahrzehnte Briefkontakte pflegte, durfte ich die Fotos als Erinnerung behalten. Da nahm ich allen Mut zusammen und fragte, ob ich die Station besuchen darf, wenn ich schon einmal hier bin. Aber es war zu erwarten, ich bekam ein klares NO“ zur Antwort. Heute kann ich mich vieler QSL-Karten von RFE erfreuen und habe zur Ergänzung noch die geschossenen Fotos, die mir eine gute Erinnerung sind.



    Ja, lieber Sorin, das ist also meine kleine Geschichte mit Radio Freies Europa. Schon vom Namen war diese Station ein kleiner Lichtblick über den Tellerrand“ des Kommunismus. Das deutschsprachige Pendent dazu war der Rias Berlin (Rundfunk im Amerikanischen Sektor), der damals auch hier in Gera gut zu empfangen war. Schon der Slogan der Station, Eine freie Stimme der freien Welt“, war Grund genug, diese vom DDR-Regime unerwünschten Radiosendungen zu hören. Aber wie das so im Leben ist — verbotene Früchte schmecken besonders gut!



    Nun hoffe ich, Sie haben auch Interesse für den beigelegten Artikel. Ich nehme auch stark an, dass Sie ebenfalls mit Radio Free Europe Erfahrungen gemacht haben. Berichten Sie doch mal darüber. War der Empfang damals in Rumänien auch untersagt?



    Ich wünsche Ihnen und Ihren Radiokollegen eine schöne Zeit, bleiben Sie gesund!


    Im Sinne der Freundschaft Ihr treuer RRI-Radiofreund


    Michael Lindner



    Vielen Dank für den ausführlichen Brief, lieber Herr Lindner. Der Artikel im Radiokurier ist eigentlich eine Übernahme eines Artikels von unserer Webseite von 2019. Mit Quellenangabe, versteht sich. Unter dem Titel Radio Free Europe: Rumänische Aktualität“ als Gegenspieler zur kommunistischen Propaganda wurde er als Beitrag in der Sendereihe Pro Memoria gesendet.


    Der Empfang des Senders war auch im kommunistischen Rumänien offiziell verboten. Allerdings war es ein offenes Geheimnis, dass viele Menschen, die einen Kurzwellenempfänger hatten, den Sender jeden Abend in gedämpfter Lautstärke hörten und sich am nächsten Tag am Arbeitsplatz unter vorgehaltener Hand über die gesendeten Inhalte unterhielten. Besonders beliebt war gerade die erwähnte Sendung Rumänische Aktualität“ mit dem legendären Journalisten Neculai Constantin Munteanu. Insbesondere in der letzten und finstersten Dekade des rumänischen National-Kommunismus war man darauf angewiesen, um zu erfahren, was im eigenen Land passiert, denn die staatlichen Medien — private gab es ja keine — sendeten nur noch Propaganda und Personenkult um das Diktatoren-Ehepaar. Auch ich — damals noch ein Teenie — habe oft abends zusammen mit meinem Vater Radio Free Europe gehört. Darüber hinaus hatten schon damals, in den 1980er Jahren, auch Voice of America, die BBC und Radio France Internationale rumänischsprachige Programme.



    Die beschriebenen Schwierigkeiten beim Ablichten des RFE-Gebäudes in Prag 1995 haben mich prächtig amüsiert, lieber Herr Lindner. Es scheint, dass in allen postkommunistischen Ländern noch sonderbare Mentalitäten über staatliche Institutionen herrschten. Auch hier wurde man beim Fotografieren öffentlicher Gebäude vom Wachpersonal wirsch angegangen, als ob Fassaden, seien sie auch von wichtigen Institutionen, ein Staatsgeheimnis seien. Ich kann zwar verstehen, dass z.B. in militärischen Sperrgebieten Fotografieren untersagt ist. Nicht aber an öffentlichen Plätzen; Fassaden, auch die von Privathäusern, sind nicht vom Persönlichkeitsrecht geschützt — die geschützte Privatsphäre fängt hinter Zäunen und Fassaden an. So gibt es in der Nähe unseres Rundfunkgebäudes ein besonders schönes Palais im neoklassizistischen Stil, wo u.a. die Unicef-Vertretung untergebracht ist. Ich habe es beim Vorbeigehen oft gerne fotografiert. In früheren Jahren ist jedes Mal der Sicherheitsbeamte aus seinem Häuschen herausgekommen und hat mich angefaucht, dass Fotografieren verboten sei. Ich habe mir darauf den Spa‎ß erlaubt, das Gebäude in regelmä‎ßigen Abständen von der anderen Stra‎ßenseite aus zu fotografieren. Das hat den guten Mann vermutlich auf die Palme gebracht, denn jedes Mal hat er von seiner Seite aus wild mit den Armen gefuchtelt; seinen Posten verlassen und die Stra‎ße überqueren, um mich zu ma‎ßregeln, durfte er allerdings nicht. Herzliche Grü‎ße nach Gera, lieber Herr Lindern, und auch für Sie gilt: Passen Sie auf sich auf!



    Denselben Artikel über Radio Free Europe nebst weiteren Zeitungsausschnitten und einem Foto erhielten wir auch von unserem Stammhörer und ausgesprochenen Fan Manfred Schida aus Wien. Ein dickes Dankeschön auch für das beigelegte Päckchen mit Nasenmundschutzmasken und Handdesinfektionsgel! Ich bin ergriffen, Sie brauchen das aber nicht tun, wir werden vom Rundfunk ausreichend mit Masken und Desinfektionsmitteln für den redaktionellen Bedarf versorgt. Herzliche Grü‎ße nach Wien und bleiben Sie gesund, lieber Herr Schida!



    Weitere Postbriefe vom Juni und Juli gingen von folgenden Hörern ein: Erhard Lauber, Michael Lindner (mit einer Postkarte vom Urlaub in der österreichischen Wachau), Thomas Marschner (mit einer Postkarte aus Gifhorn in Niedersachsen), Jürgen Hannemann, Christoph Paustian, Marcel Gogolin, Klaus Huber, Ulrich Wicke und Detlef Jurk (alle aus Deutschland). Aus Österreich erhielten wir Sommerpost von Wolfgang Waldl, Manfred Schida, Günter Traunfellner und Paul Gager (der Ende Juni in Sachsen-Anhalt unterwegs war und uns eine Postkarte aus Wittenberg schickte). Ihnen allen herzlichen Dank!



    Zeit noch für ein paar kurz zusammengefasste Sommer-Rückmeldungen per E-Mail. So etwa schrieb Siegbert Gerhard (aus Frankfurt am Main):



    Liebe Freunde von Radio Rumänien International,


    lieber Sorin Georgescu,



    der Empfang der RRI-Kurzwelle ist auf allen analogen Frequenzen signalstark und in bester Audioqualität möglich. RRI hat in allen Wellenbereichen sehr gute Kurzwellensignale im Funkäther. Wie ich begeistert feststellen konnte, gilt dies auch für von mir beobachtete RRI-Sendungen in Englisch und in Französisch, die allesamt bestens hörbar sind. RRI hat technisch erstklassige hochmoderne und überaus signalstarke Kurzwellensender. Vielen herzlichen Dank für die prima RRI-Kurzwellen-Programme.



    Vielen Dank für das Feedback und bleiben Sie gesund, lieber Herr Gerhard!



    Carsten Fenske (aus Greifswald) berichtete von einem erholsamen Sommer in einem Sommercamp an der Ostsee:



    Liebes Team von Radio Rumänien International,



    obwohl sich der Funkbriefkasten gerade in seiner wohlverdienten Sommerpause befindet, sende ich Ihnen trotzdem sonnige Grü‎ße aus Deutschland. Zur Zeit herrscht hier drückende Wärme, bis teilweise 37 Grad im Schatten. Glücklicherweise wohne ich ja an der Küste und eine leichte Brise“, die typisch für diesen Landstrich ist, schafft Linderung. Auch mein Sommerquartier im Waldcamp Freest“ ist bestens geeignet, um die Saison zu genie‎ßen. Die freundlichen und aufmerksamen Betreiber dieses Camps, welche den Platz vor gut fünf Jahren übernommen haben, sind das Beste, was uns Campern hier passieren konnte. Dauercamper gehören ja naturgemä‎ß zur Kategorie der Nörgler und Meckerer. Das gilt für uns hier jedoch nicht. Wir alle sind mit dem jetzt gebotenen Service sehr zufrieden.



    Vielen Dank für das Feedback, es freut mich, dass Sie den Sommer trotz Pandemie genie‎ßen konnten, lieber Herr Fenske. Herzliche Grü‎ße!



    Helmut Matt (aus Herbolzheim im Breisgau) ist nach wie vor von der DRM-Übertragung begeistert und berichtete, in diesem Jahr keinen Reise-Urlaub geplant zu haben:



    Der Empfang war durchgehend und zu allen gehörten Zeiten einwandfrei — sowohl in DRM als auch analog. […] In diesem Jahr werden wir nicht verreisen. Zum einen gibt es im Garten viel zu ernten: Äpfel, Tomaten, Bohnen und anderes sind reif und auch sonst gibt es immer etwas zu tun. Zum anderen können wir uns nicht dazu entschlie‎ßen, unter den gegebenen Bedingungen eine Reise oder ein Hotel zu buchen. Die ganzen Schikanen mit Gesichtswindel, eingeschränktes Hotelfrühstück, Zwang zum Coronatest bei der Rückkehr usw. sind einfach zu abschreckend. Und für diese Gängelung auch noch Geld bezahlen? Nein, danke, da bleiben wir lieber, wo wie sind: im eigenen Haus und Garten. Zudem haben Schwarzwald und Vogesen auch viel Schönes zu bieten. Und zuhause steht zudem eine super Empfangsausrüstung für die Kurzwelle.



    Vielen Dank für das Feedback, lieber Herr Matt! Da bin ich ganz Ihrer Meinung. Aufgrund der Pandemie besinnt man sich plötzlich auf die notwendige Mu‎ße, schöne Ecken auch zu Hause, vor der eigenen Haustür oder im angestammten Wohnort wiederzuentdecken.



    So, für heute bin ich aus dem zeitlichen Rahmen eigentlich schon herausausgefallen — zum Schluss noch die Liste der Zuschriften auf elektronischem Wege, beginnend mit dem 1. September: E-Mails und Empfangsberichte oder Feedback im Online-Formular erhielten wir bis einschlie‎ßlich vergangenen Freitag von Fritz Andorf, Heinz Günter Hessenbruch, Ralf Urbanczyk, Gerd Brüschke, Anna und Bernd Seiser, Dominic Kohnen, Siegbert Gerhard, Helmut Matt, Peter Vaegler (D) sowie von Paul Gager und Josef Robl (A).



    Audiobeitrag hören:




  • Eugène Ionesco: Erinnerungen des Dramatikers aus dem Rundfunkarchiv

    Eugène Ionesco: Erinnerungen des Dramatikers aus dem Rundfunkarchiv

    Eugen Ionescu wurde 1909 in Slatina geboren. Er war der Sohn eines rumänischen Vaters und einer französischen Mutter. Eugen Ionescu starb 1994 in Paris im Alter von 84 Jahren. Er verbrachte einen Teil seiner Kindheit in Frankreich, besuchte aber die Universität von Bukarest, wo er einen Abschluss in Französisch erwarb. 1938 ging er als Stipendiat und Kulturattaché nach Paris. In Rumänien begann er seine literarische Tätigkeit mit Gedichten, die in der Zeitschrift Bilete de papagal“ (Papagei-Zettel“) veröffentlicht wurden, sowie mit literaturkritischen Artikeln. Sein wichtigster Band in der rumänischen Periode seiner literarischen Karriere ist der kritische Band mit dem Titel Nu“ (Nein“), für den er auch ausgezeichnet wurde.



    Doch Ionescus Ruhm verwirklicht sich im Theater. Als er nach Kriegsende in Frankreich blieb, schrieb er Referenzstücke wie Die kahle Sängerin“, Die Lektion“, Die Stühle“, Jacques oder die Unterwerfung“, Das Nashorn“, Der König stirbt“, Durst und Hunger“. Das wichtigste Theater in Frankreich und das älteste der Welt, La Comédie Française, inszenierte zwei seiner Stücke, Durst und Hunger“ und Der König stirbt“. Insgesamt schrieb Eugen Ionescu 11 Stücke und weitere 17 kurze Stücke. 1970 wurde er zum Mitglied der Französischen Akademie gewählt. Er war der erste Intellektuelle rumänischer Herkunft, der eine solche Anerkennung genoss. In seinen Schriften und öffentlichen Äu‎ßerungen, die sich mehr oder weniger auf die Politik bezogen, war Ionescu ein überzeugter Demokrat, sowohl antifaschistisch als auch antikommunistisch. Der von Ionescu erfundene Begriff Rhinozerisierung“, der aus seinem Stück Rhinos“ (Die Nashörner“) stammt, bezieht sich auf den schleichenden Prozess, in dem Menschen totalitären Ideologien verfallen.



    In den Archiven des Zentrums für Mündliche Geschichte des Rumänischen Rundfunks befindet sich ein äu‎ßerst wertvolles Tondokument, eine Radiosendung, die Monica Lovinescu, eine weitere wichtige rumänische Intellektuelle aus dem französischen Exil, zusammen mit Eugen Ionescu am 29. November 1984 bei Radio Freies Europa gemacht hat. Anlass für die Sendung war Ionescus Ausstellung von Zeichnungen, Gouachen und Lithographien, die er in Paris in der Galerie La Une in Saint-Germain-des-Près hatte. Im Rundfunkdialog vor 36 Jahren gestand Ionescu, dass das Schreiben nicht seine einzige kulturelle Leidenschaft war und dass ihn die bildenden Künste, insbesondere die Malerei, ebenso stark anzogen.



    Ich habe mir Bilder immer gerne angesehen und war kritisch. Ich machte eine Fernsehstudie über Vermeer und andere niederländische Maler. Ich schrieb einen kritischen Essay über Brâncuşi, ich stellte Miró und andere vor, aber ich kannte ihre Geheimnisse nicht. Und ich wusste nicht, wie ich in ihre Geheimnisse eindringen konnte. Aber ich hatte immer einen ausgeprägten Geschmack für die Malerei, weil ich nicht genug musikalische Kenntnisse hatte. Und Musik, so paradox es scheinen mag, ist der Stille am nächsten, sie ist die Kunst, die der Stille am nächsten kommt.“




    In den Büchern, die Intellektuelle darüber geschrieben haben, was es bedeutet, ein Intellektueller zu sein, ist die Definition einfach: Ein Mensch, der im täglichen Leben Worte, Ideen und Konzepte benutzt, um eine Welt zu erschaffen und Gleichgesinnte zum Nachdenken zu provozieren, ist ein Intellektueller. Ionescu benutzte in seiner Schöpfung Worte, aber sein Geist meinte, dass er sich auch anders ausdrücken könnte.



    Das Wort machte mich müde, und ich redete zu viel, besonders das Theater machte mich müde. Ich habe kein Sprechtheater gemacht, sondern ein Sprechpausentheater, und besonders im letzten Stück, in dem die Sprache völlig verloren geht, gibt es nur zusammenhanglose Laute. Theatersprache ist nicht für jedermann, sie muss übersetzt werden. Mir wurde langweilig, besonders beim Sprechen. Ich hatte das Bedürfnis, meine Ausdrucksart zu ändern und mit anderen ästhetischen Mitteln das zu sagen, was ich in »La Vase« gesagt hatte. Dort, wo das Wort endet, beginnen Stille, Farbe und etwas Freude. Wo das Bild aufhört, muss das Wort verwendet werden. Wenn ich andere Mittel hätte, würde ich Tanz oder Musik verwenden.“




    Unvermeidlich erreichte die Diskussion mit dem gro‎ßen Dramatiker die Kindheit, die Zeit der maximalen Unschuld und des Glücks im Leben eines Menschen. Eugen Ionescus Kindheit war zwischen Frankreich und Rumänien aufgeteilt, und seine Erinnerungen blieben idyllisch.



    Das Kindheitswunder in La Chapelle Anthenaise basierte sicherlich auf etwas. Damals war ich mir des Erinnerungsvermögens nicht so sehr bewusst, aber es ist immer noch die Erinnerung an eine paradiesische Welt. Damals gab es keine Zeit, in der Kindheit war alles in einer au‎ßerordentlich leuchtenden Gegenwart. Ich erinnere mich, wie am Palmsonntag das ganze Dorf mit Blättern bedeckt war, mit Pflanzen, mit Blumen, und die Kirche war von all den Häusern umgeben, die heller als das Licht und wei‎ßer als das Wei‎ß des Frühlings schienen. Es war in der Tat etwas Wunderbares, und ich hatte den Eindruck, dass es um mich herum eine Präsenz gab, die ich nicht immer spürte und die ich mit dem Alter immer mehr verlor.“

  • Radio Free Europe: „Rumänische Aktualität“ als Gegenspieler zur kommunistischen Propaganda

    Radio Free Europe: „Rumänische Aktualität“ als Gegenspieler zur kommunistischen Propaganda

    Während des Kalten Kriegs war Radio Freies Europa ein wichtiges Instrument, um Rundfunkhörer im Herrschaftsbereich der Sowjetunion mit Informationen aus dem Westen zu versorgen. Im Rumänien der 1970er und 1980er Jahre war der Sender Radio Freies Europa eine der wenigen glaubhaften Verbindungen zur freien westlichen Welt, eine Unterstützung für Millionen freiheitsliebende Rumänen, die unter dem Druck des kommunistischen Regimes litten. Noël Bernard, Vlad Georgescu, Mircea Carp, Neculai Constantin Munteanu, Raluca Petrulian, Doina Alexandru sind nur einige Journalisten, mit denen Millionen rumänische Hörer sich eng verbunden fühlten, weil diese Rundfunkredakteure im Namen aller Rumänen die Wahrheit verbreiteten.



    Seit den 1950er Jahren steht der Sender Radio Freies Europa zusammen mit Voice of America, BBC, Radio France und Deutsche Welle für freie Presse auf Rumänisch. Vor allem der Sender Freies Europa Europa übte die härteste Kritik an dem von Nicolae Ceauşescu geführten kommunistischen Regime. Der neue Trend zu einem aggressiveren Radio Freies Europa, der die kommunistische Diktatur heftig kritisierte, war nach 1977 zwei hochkarätigen Journalisten zu verdanken. Das waren Noëll Bernard, der Direktor der rumänischen Redaktion, und Mircea Carp, der die Sendungen erneuerte und mit Energie auflud. Mircea Carp kam vom Radiosender Voice of America und war derjenige, der es schaffte, den Sender Radio Freies Europa nach amerikanischem Vorbild neu zu gestalten, mit kürzeren Rubriken, zwischen 4 und 6 Minuten, die mehrere verschiedenen Themen behandelten. Die Programme mit starkem Impakt wurden zum Markenzeichen des Senders Radio Freies Europa. Die wichtigsten Programme waren Das politische Programm“, das täglich zwischen 18.10 Uhr und 19.00 Uhr ausgestrahlt wurde, und insbesondere Rumänische Aktualität“ und Aus der kommunistischen Welt“, täglich zwischen 19.10 Uhr und 20.00 Uhr.



    1977 durfte der rumänische Journalist Neculai Constantin Munteanu in die Bundesrepublik Deutschland auswandern, nachdem er sich mit der Dissidenten-Bewegung des rumänischen Schriftstellers Paul Goma zur Anklage von Menschenrechtsverletzungen durch das Bukarester Regime solidarisch gezeigt hatte. In Rumänien war Neculai Constantin Munteanu Filmkritiker beim Kinomagazin Cinema“ gewesen; in Deutschland schloss er sich 1980 dem Team von Radio Freies Europa an und arbeitete in der Redaktion von Rumänische Aktualität“. 1999 sprach Neculai Constantin Munteanu darüber in einem Interview mit dem Zentrum für Mündliche Geschichte des Rumänischen Rundfunks:



    Ich war im Büro von Emil Georgescu, dem Redakteur von »Rumänische Aktualität«, der zwei Monate lang irgendwo in den Vereinigten Staaten einen Englischkurs besuchte. Für diese Position war ich 1980 dorthin gekommen. Man zeigte mir einen gro‎ßen Tisch, auf dem mehrere Stapel rumänischer Zeitungen lagen, fast die gesamte Tagespresse und einen Teil der wöchentlichen Zeitschriften aus Rumänien. Ich fing an, sie zu lesen. Ich hatte die rumänische Parteizeitung »Scânteia« bereits in Frankfurt gelesen — sooft ich sie kaufen konnte, denn ich konnte die »Scânteia« nicht jeden Tag kaufen. Mir durstete nach Pressemeldungen, drei Tage lang las ich die rumänischen Zeitungen und nach drei Tagen verfasste ich einen ersten Kommentar, basierend auf dem, was ich gelesen hatte. Das geschah also am 23. und 24. Mai 1980, und seitdem habe ich nie aufgehört, bei »Rumänische Aktualität« zu arbeiten. Es ging so weiter bis Ende 1994, als ich freiwillig gegangen bin.“




    N. C. Munteanus Presseerfahrung sollte ihm in seinem neuen Job von gro‎ßem Nutzen sein. Der Erfolg des Projekts Rumänische Aktualität“ war auch der guten Zusammenarbeit in der Redaktion zu verdanken, wo die Neueinsteiger höchst willkommen und gut integriert waren. Neculai Constantin Munteanu:



    Später, nach den ersten zwei Probemonaten, kam der Chefredakteur Emil Georgescu aus den USA zurück. Er war ein sehr guter Rundfunkjournalist, obwohl er nie Journalismus studiert hatte. Er hatte Jura studiert und praktiziert, er war Rechtsanwalt, ein exzellenter Redner, eine gewaltige Präsenz am Mikrofon und er war auch sehr gut informiert. Er kannte viele Menschen, er kannte auch alle Unterströmungen und Mechanismen des Kommunismus, vor allem die überall verbreitete Korruption im kommunistischen System. Er war ein starker Rundfunkredakteur und Sprecher und bei Radio Freies Europa hatte er seine Fähigkeiten auf Perfektion gebracht. Wenn er »Guten Abend!« sagte, hatte man den Eindruck, der Kommunismus sei auch für einen nicht guten Abend verantwortlich. Emil Georgescu war ein au‎ßergewöhnliches Talent und verfügte über sehr gute Informationsquellen. Ich habe mich mit ihm ziemlich gut verstanden. Er nahm seine Position als Leiter, Moderator und Gestalter der Sendung wieder ein. Ich wurde dann Kommentator, Reporter, was man gerade brauchte, und von Montag bis einschlie‎ßlich Donnerstag musste ich täglich einen Beitrag von etwa 8 Minuten verfassen, das waren etwa 4 getippte Seiten. Am Freitag hatten wir die Kultursendung aus Paris, die aber von Emil Georgescu präsentiert wurde.“




    Der enorme Erfolg der Sendung Rumänische Aktualität“ kam vor allem von den exakten Informationen, die ausgestrahlt wurden. Neculai Constantin Munteanu enthüllte die Geheimnisse der Arbeit in der Redaktion von Rumänische Aktualität“



    Wir alle von der Sendung »Rumänische Aktualität«, aber auch die Kollegen von den anderen Sendungen, begannen den Tag, indem wir alle Nachrichten lasen, die in der Nacht oder in den letzten 24 Stunden von den gro‎ßen Nachrichtenagenturen gekommen waren. Die Nachrichten erhielten wir von einem zentralen Dienst und wir lasen auch Artikeln in den wichtigsten deutschen europäischen und amerikanischen Zeitungen. Für »Rumänische Aktualität« kam der Gro‎ßteil der Informationen aus erster Hand von Radio Bukarest, und ich wusste so ziemlich alles, was in den Nachrichtenbulletins von Radio Rumänien gesagt wurde. Hinzu kamen die Nachrichtenbulletins der rumänischen Nachrichtenagentur Agerpres in Rumänisch und Englisch. Der Zuhörer wird sich fragen, inwieweit wir die Nachrichten aus Rumänien für unsere Sendungen verwenden konnten, da es sich um Propagandamaterial handelte. Das war wirklich der Fall, aber die Grundlage der Informationen war auch da: Ceauşescus Arbeitsbesuche oder Auslandsbesuche, die Persönlichkeiten, die er empfangen hatte, seine Reden, alles war da. Unsere tägliche Routinearbeit war, die Informationen aus Rumänien zu ‚entschlacken‘, zwischen den Zeilen zu lesen und die echte Information zu finden, die die echte Dimension der Tatsachen gab.. Wenn zum Beispiel darauf bestanden wurde, dass die Ernte erfolgen sollte, wusste ich, dass noch nicht geerntet worden war, das war nicht sehr schwierig. Oder dass bei der Ernte die Studenten nicht getan hatten, was sie tun mussten, weil die Bauern keine Rolle mehr spielten. Beim Lesen dieser Informationen und auf der Grundlage der Ereignisse in der Nacht machten wir einen Entwurf des Programms. Die Sendung dauerte 30 Minuten lang, sie enthielt etwa 3 Kommentare von jeweils 8 Minuten und die restliche Zeit blieb für andere aktuelle Nachrichten und Informationen, die eingefügt werden konnten.“




    Die Sendung Rumänische Aktualität“ ist ein Meilenstein für die Zuhörer des Senders Radio Freies Europa. Sie war der Triumph der Wahrheit über Ungerechtigkeit und Verlogenheit.

  • Romanian news and current affairs

    Romanian news and current affairs

    Starting in the 1950s, Radio Free Europe together with the Voice of America, the BBC, Radio France and Deutsche Welle were synonymous with the free press in the Romanian language. Especially Radio Free Europe was the most vehement critic of the Communist regime led by Nicolae Ceaușescu. Two top journalists of the time, Noel Bernard, the director of the Romanian Service of Radio Free Europe, and Mircea Carp, who gave a new and more dynamic format to the station’s programs, were the ones who ushered in a more aggressive attitude of Radio Free Europe against the Communist regime.



    Mircea Carp had previously worked for the Voice of America and he adapted Radio Free Europe’s editorial content to fit the American model, with short reports of 4 up to 6 minutes, with more topics and compelling shows that were to become the brand for the entire station. The shows made after the American model were Political Program, aired daily from 6.10 p.m. to 7 p.m. and especially Actualitatea românească – Romanian news and current affairs and From the Communist world, broadcast between 7.10 p.m. and 8 p.m.



    In 1977, journalist Neculai Constantin Munteanu was allowed to immigrate to western Germany after he had shown solidarity with writer Paul Goma’s action of denouncing the human rights violations by the Communist regime in Bucharest. Munteanu had been a film critic at the Cinema movie magazine and he would join the team working for the show Romanian news and current affairs at a certain moment, as he recollected in an interview to the Center of Oral History of the Romanian Radio Broadcasting Corporation in 1999.



    Neculai Constantin Munteanu: “I was in the office of the tenured producer of the show Romanian news and current affairs, Emil Georgescu, who, at the time, was in the US for 2 months, for an English language course. I had been brought there for that very post. I was shown a big table with several piles of Romanian newspapers, almost all the dailies issued in Romania and part of the weekly newspapers. I began reading; I had been reading the daily Scânteia since I was in Frankfurt, of course as long as I could afford it. I was craving to read these press articles and for 3 days I devoured the newspapers, and after another 3 days I wrote a commentary based on what I had read and on the information I had. This happened on 23rd and 24th of May 1980, and I did not stop doing that until the end of 1994, when I left of my own free will.”



    His media experience helped Munteanu in his new job. The success of the show Romanian news and current affairs was due to the entire team, the new comers being well integrated. Neculai Constantin Munteanu has more: “After a trial period of employment of 2 months, the producer of the show Emil Georgescu returned from the US. He was a very good TV journalist, although he had not studied journalism. He had studied law, he was good barrister accustomed to pleading in court, he had also worked as a lawyer, he felt comfortable at the microphone and he knew a lot of things. He also had many connections and knew how things worked especially in relation to the generalized corruption of the Communist system. His greatest skill was that he could say Good night! giving the impression that Communism was also to blame for that, and this was thanks to his experience of working in a radio station, an experience which he had improved at Radio Free Europe. He had a great talent and very good sources of information. I had a good relation with him. He took back his post of anchor, moderator and producer of the show and I was given the position of commentator or reporter. Every day I was supposed to write an article of about 8 minutes, about 4 pages typed on the typewriter. On Fridays, the station had a cultural show presented by Emil Georgescu which was made from Paris.”



    The huge success of the show Romanian news and current affairs consisted in the accuracy of the information presented. Neculai Constantin Munteanu will next tell us some of the secrets of this show: “We started our day, at least those working for the show Romanian news and current affairs, reading everything that had been gathered overnight or in the past 24 hours from the big news agencies. The materials were provided by a central service, and we also had the most important articles from the German, European and American newspapers. For the Romanian news and current affairs show, the main source of information was Radio Bucharest; we knew everything that was presented in the news bulletins. Furthermore, we had the news bulletins of Agerpres, the Romanian news agency, in Romanian and English. One may ask how we could trust materials and information from Romania given that they were propaganda materials. It was propaganda indeed, but that was the starting point: Ceausescu’s visits, the officials he received, their speeches, etc. In the bulk of the daily news, when reading between the lines, you could find enough information about the real situation, actually. For instance, if they insisted on the need to gather the crop, we knew that the crop had not actually been gathered, that was easy to infer from the text of the news. After reading these pieces of information we had to compile a draft newsreel. The show had 30 minutes, so it had about 3 commentaries of 8 minutes, and in the rest of the slot we could insert other pieces of news and info.”



    The Romanian news and current affairs show remained a landmark for the Radio Free Europe listeners of those times. It was actually the victory of truth over injustice and lie.

  • L’actualité roumaine sur les ondes de Radio Free Europe

    L’actualité roumaine sur les ondes de Radio Free Europe

    A compter des années 1950, Radio Free Europe, avec la Voix de l’Amérique, la BBC, Radio France Internationale et la Deutsche Welle ont été synonymes de presse libre en langue roumaine. Radio Free Europe s’est démarquée entre toutes, en critiquant vertement les dérives du régime totalitaire de Nicolae Ceaușescu. Cette nouvelle vision d’une Radio Free Europe plus mordante, plus agressive, a été imprimée à compter de 1977 par deux journalistes d’exception : Noël Bernard, le directeur du Service roumain de Radio Free Europe, et Mircea Carp, la cheville ouvrière de la nouvelle grille de programmes. Passé d’abord par la Voix de l’Amérique, Mircea Carp a répliqué dans la programmation le modèle éditorial américain, avec des brèves de 4 à 6 minutes, plus de sujets, et des émissions phare, qui marquent de leur sceau la radio. Parmi ces dernières, notons « Programme politique », rubrique quotidienne, diffusée en première entre 18h10 et 19h00, mais, surtout, « L’Actualité roumaine » et « Du monde communiste », diffusées entre 19h10 et 20h00.

    En 1977, le journaliste Neculai Constantin Munteanu arrive à émigrer en Allemagne de l’Ouest, après s’être solidarisé avec le mouvement initié par l’écrivain et le dissident Paul Goma, qui dénonçait la mise à mal des droits de l’homme par le régime de Bucarest. Munteanu, critique de film à l’origine, et qui avait mis sa plume à la disposition de la revue roumaine Le Cinéma, rejoindra l’équipe des journalistes de Radio Free Europe, et surtout celle de L’Actualité roumaine.

    Voici un extrait d’une interview accordée au Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine, en 1999 : « Je me trouvais dans le bureau du titulaire de l’émission L’actualité roumaine, Emil Georgescu, parti aux Etats-Unis pour deux mois, pour suivre un cours d’anglais. L’on m’y avait amené pour reprendre son poste pour la durée de son déplacement. Sur une grande table étaient étalés plusieurs journaux roumains, presque toute la presse roumaine, les quotidiens et une partie des hebdomadaires. Je me suis mis à les feuilleter. Scanteia, l’Etincelle en français, organe de presse du parti communiste, j’avais commencé à le lire depuis que je me trouvais à Francfort, lorsque je pouvais me le procurer, parce qu’il n’était pas facile à dénicher. J’étais assoiffé de presse. Je suis resté penché sur ces journaux pendant trois jours. Ce n’est qu’ensuite que j’ai rédigé mon premier commentaire pour la radio. C’était le 23 ou le 24 mai 1980. Depuis lors, je ne me suis plus arrêté jusqu’à la fin de 1994, lorsque j’ai quitté, en âme et conscience, Radio Free Europe. »

    Son expérience antérieure de journaliste, Neculai Constantin Munteanu allait la mettre à profit dans son nouveau poste. Mais le succès de l’émission « L’Actualité roumaine » est surtout dû à l’équipe, à la manière dont les nouvelles recrues étaient intégrées au sein d’une équipe bien soudée.

    Neculai Constantin Munteanu : « Plus tard, après les deux mois d’essai, Emil Georgescu, le titulaire du poste et un excellent journaliste de télévision, est rentré des Etats-Unis. Il n’avait pas suivi d’études de journalisme, mais il était avocat, un excellent juriste mais aussi un formidable orateur, une véritable présence dès qu’il avait un micro devant lui. Il connaissait du monde, il connaissait le fonctionnement du système communiste, il maîtrisait ses mécanismes, surtout les mécanismes de cette corruption généralisée, qui gangrénait le régime. Il maîtrisait parfaitement son métier. Lorsqu’il disait simplement « bonsoir » au micro de Radio Free Europe, il était capable de laisser entendre que le soir tombait à cause du communisme. Il était un homme de talent et de conviction, disposant de sources sûres et fiables. Il a repris sa place, il dirigeait l’émission, mais on s’entendait parfaitement. Moi, j’écrivais tous les jours un article de 4 pages, d’une durée de 8 minutes sur les ondes, du lundi au jeudi. Vendredi, la radio diffusait la rubrique culturelle, présentée par le même Emil Georgescu, mais réalisée dans nos studios de Paris ».

    L’énorme succès de la rubrique « L’actualité roumaine » a été surtout bâti grâce à la fiabilité de l’information qui y était diffusée. Neculai Constantin Munteanu nous dévoile les secrets de la recette de cette émission mythique de Radio Free Europe : « Nous, ceux qui travaillions pour L’actualité roumaine, débutions la journée en lisant les actualités des agences de presse des 24 dernières heures. Ces actualités nous parvenaient depuis un service central. Ensuite, on lisait les éditoriaux de la presse allemande, européenne et américaine. Mais pour notre émission, l’Actualité roumaine, c’était la radio roumaine, Radio Bucarest, qui nous fournissait l’essentiel de l’information. Ensuite, il y avait les communiqués de l’agence de presse roumaine, Agerpres, diffusés en roumain et en anglais. Evidemment, vous pourriez me poser la question sur la fiabilité de la presse roumaine, car il s’agissait surtout d’une presse de propagande. Et cela est vrai. Mais en même temps, l’on apprenait des détails sur les déplacements de Ceausescu, ses discours, ses initiatives, des détails sur les gens qui l’ont accueilli et ainsi de suite. Il y avait beaucoup d’informations. Certes, il fallait creuser au-delà de la couche de propagande. Et si on creusait bien, en lisant attentivement, connaissant le contexte, on était capables de reconstituer les vraies dimensions d’un fait. Prenez un exemple, si l’on parlait de la moisson, c’est que le calendrier des travaux agricoles était en retard. Ce n’est pas sorcier. Et puis, après avoir lu tous les articles parus, on rédigeait un projet de sommaire de notre émission. L’émission durait 30 minutes, et elle devait comprendre 3 morceaux d’environ 8 minutes chacun. Pour l’espace restant, on insérait d’autres nouvelles et infos, en bref ».

    L’émission L’Actualité roumaine a marqué la mémoire des auditeurs de l’époque de Radio Free Europe. Par le professionnalisme de ces quelques journalistes, la vérité arrivait à pénétrer dans les chaumières d’une Roumanie de plus en plus grise, qui ployait sous le fardeau du communisme. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Romanian news and current affairs

    Romanian news and current affairs

    Starting in the 1950s, Radio Free Europe together with the Voice of America, the BBC, Radio France and Deutsche Welle were synonymous with the free press in the Romanian language. Especially Radio Free Europe was the most vehement critic of the Communist regime led by Nicolae Ceaușescu. Two top journalists of the time, Noel Bernard, the director of the Romanian Service of Radio Free Europe, and Mircea Carp, who gave a new and more dynamic format to the station’s programs, were the ones who ushered in a more aggressive attitude of Radio Free Europe against the Communist regime.



    Mircea Carp had previously worked for the Voice of America and he adapted Radio Free Europe’s editorial content to fit the American model, with short reports of 4 up to 6 minutes, with more topics and compelling shows that were to become the brand for the entire station. The shows made after the American model were Political Program, aired daily from 6.10 p.m. to 7 p.m. and especially Actualitatea românească – Romanian news and current affairs and From the Communist world, broadcast between 7.10 p.m. and 8 p.m.



    In 1977, journalist Neculai Constantin Munteanu was allowed to immigrate to western Germany after he had shown solidarity with writer Paul Goma’s action of denouncing the human rights violations by the Communist regime in Bucharest. Munteanu had been a film critic at the Cinema movie magazine and he would join the team working for the show Romanian news and current affairs at a certain moment, as he recollected in an interview to the Center of Oral History of the Romanian Radio Broadcasting Corporation in 1999.



    Neculai Constantin Munteanu: “I was in the office of the tenured producer of the show Romanian news and current affairs, Emil Georgescu, who, at the time, was in the US for 2 months, for an English language course. I had been brought there for that very post. I was shown a big table with several piles of Romanian newspapers, almost all the dailies issued in Romania and part of the weekly newspapers. I began reading; I had been reading the daily Scânteia since I was in Frankfurt, of course as long as I could afford it. I was craving to read these press articles and for 3 days I devoured the newspapers, and after another 3 days I wrote a commentary based on what I had read and on the information I had. This happened on 23rd and 24th of May 1980, and I did not stop doing that until the end of 1994, when I left of my own free will.”



    His media experience helped Munteanu in his new job. The success of the show Romanian news and current affairs was due to the entire team, the new comers being well integrated. Neculai Constantin Munteanu has more: “After a trial period of employment of 2 months, the producer of the show Emil Georgescu returned from the US. He was a very good TV journalist, although he had not studied journalism. He had studied law, he was good barrister accustomed to pleading in court, he had also worked as a lawyer, he felt comfortable at the microphone and he knew a lot of things. He also had many connections and knew how things worked especially in relation to the generalized corruption of the Communist system. His greatest skill was that he could say Good night! giving the impression that Communism was also to blame for that, and this was thanks to his experience of working in a radio station, an experience which he had improved at Radio Free Europe. He had a great talent and very good sources of information. I had a good relation with him. He took back his post of anchor, moderator and producer of the show and I was given the position of commentator or reporter. Every day I was supposed to write an article of about 8 minutes, about 4 pages typed on the typewriter. On Fridays, the station had a cultural show presented by Emil Georgescu which was made from Paris.”



    The huge success of the show Romanian news and current affairs consisted in the accuracy of the information presented. Neculai Constantin Munteanu will next tell us some of the secrets of this show: “We started our day, at least those working for the show Romanian news and current affairs, reading everything that had been gathered overnight or in the past 24 hours from the big news agencies. The materials were provided by a central service, and we also had the most important articles from the German, European and American newspapers. For the Romanian news and current affairs show, the main source of information was Radio Bucharest; we knew everything that was presented in the news bulletins. Furthermore, we had the news bulletins of Agerpres, the Romanian news agency, in Romanian and English. One may ask how we could trust materials and information from Romania given that they were propaganda materials. It was propaganda indeed, but that was the starting point: Ceausescu’s visits, the officials he received, their speeches, etc. In the bulk of the daily news, when reading between the lines, you could find enough information about the real situation, actually. For instance, if they insisted on the need to gather the crop, we knew that the crop had not actually been gathered, that was easy to infer from the text of the news. After reading these pieces of information we had to compile a draft newsreel. The show had 30 minutes, so it had about 3 commentaries of 8 minutes, and in the rest of the slot we could insert other pieces of news and info.”



    The Romanian news and current affairs show remained a landmark for the Radio Free Europe listeners of those times. It was actually the victory of truth over injustice and lie.

  • Nationales Theaterfestival 2019: 30 Jahre Freiheit

    Nationales Theaterfestival 2019: 30 Jahre Freiheit

    Zur Eröffnung des Nationalen Theaterfestivals 2019 veranstaltete Marina Constantinescu, die Leiterin des Theaterfestivals, ein erstes Treffen des Publikums mit den Stimmen von Radio Freies Europa. Marina Constantinescu:



    Es ist unsere moralische Pflicht, diese Ausgabe des Theaterfestivals den 30 Jahren der Freiheit seit 1989 zu widmen. Heute haben wir das Bedürfnis, uns vor denjenigen zu verbeugen, die Widerstand geleistet haben, die uns die Realität, in der wir lebten und die wir nicht richtig kannten, präsentiert haben. Diese Menschen haben uns gezeigt, was innere Freiheit und Würde bedeuten. Wahrscheinlich haben sich viele gefragt, warum sich ein Theaterfestival mit so etwas beschäftigt. Im Laufe der Jahre haben wir uns mit vielen wichtigen Themen beschäftigt, aber uns sind moralische Pflichten besonders wichtig. Und das ist eine moralische Pflicht.“




    Der Einladung von Marina Constantinescu war auch seine Exzellenz Hans Klemm, der Botschafter der Vereinigten Staaten in Bukarest, gefolgt. In seiner Rede betonte Hans Klemm die Bedeutung des Senders Radio Freies Europa für die Rumänen, die unter dem Kommunismus litten. Der Botschafter sprach auch über die Wiedereröffnung von Radio Freies Europa in Rumänien:



    Heute feiern Sie Ihre Erinnerungen an Radio Freies Europa und an die Rolle, die dieser Sender in den bitteren Jahren des Kommunismus gespielt hat, in den Jahren vor der Wende 1989. Heute würdigen Sie die Arbeit aller Mitarbeiter und Intendanten von Radio Freies Europa, aber auch die Bemühungen der Regierung der Vereinigten Staaten von Amerika, die den Dienst in rumänischer Sprache über Radio Freies Europa während all der Jahre des Kalten Krieges erbracht hat. Ich kann nicht behaupten, dass ich den Einfluss oder die Auswirkungen des rumänischen Dienstes von Radio Freies Europa in Rumänien genau kennen würde, obwohl seine Exzellenz, der Botschafter Emil Hurezeanu, mir sagte, dass damals fast 90% der Rumänen, die ein Radiogerät besa‎ßen, den Sender Freies Europa hörten. Voriges Jahr habe ich mit gro‎ßer Freude erfahren, dass die US-Regierungsbehörde, die Radio Freies Europa in Washington D.C. unterstützt, beschlossen hat, diesen Radiosender hier in Rumänien wieder zu eröffnen.“




    Emil Hurezeanu, Diplomat, der Botschafter Rumäniens in Berlin und ehemaliger Redakteur und Sprecher des rumänischen Dienstes von Radio Freies Europa in München, sprach über die Entstehung und das Hauptziel des Senders Radio Freies Europa:



    Dieser amerikanische Sender wurde fast zu Beginn des Kalten Krieges in München gegründet. In Paris gab es auch einige Büros von Radio Freies Europa, für die Länder, die auch Kulturredaktionen hatten — das war auch für Rumänien der Fall, mit Monica Lovinescu und Virgil Ierunca. In Washington waren die Büros für politische Korrespondenten. Gegründet wurde der Sender Freies Europa von Intellektuellen, die den Vormarsch des Kommunismus eindämmen und verhindern wollten. Sie setzten sich für das Aufrechterhalten einer gewissen Normalität ein, vor allem durch Information und durch die Versorgung der Länder des Warschauer Pakts mit Informationen aus dem Westen.“




    In einer Welt, in der sich Unwissenheit und Angst auf die unheilvollste Weise manifestierten, lieferten die Stimmen der Journalisten von Radio Freies Europa echte Informationen, die über Radiowellen auch über die geschlossenen Grenzen Rumäniens gelangten. Neculai Constantin Munteanu war eine dieser Stimmen. Anlässlich der Eröffnung des Nationalen Theaterfestivals 2019 sprach er über seine Tätigkeit bei Radio Freies Europa in den 1980er Jahren. Neculai Constantin Munteanu:



    Wir sind hier nur zwei der Stimmen der Nacht, die Rumänien fast 50 Jahre lang aufmerksam und angespannt hielten. Wir beide waren nur in den letzten 14 Jahren bei Radio Freies Europa aktiv, in den schlimmsten Jahren Rumäniens, und wir haben bis zum Schlie‎ßen des Senders die Flagge hochgehalten. Ich muss Ihnen sagen, dass wir einen harten Kern von Hörern hatten, die unsere Sendungen schon seit den 1950er–1960er Jahren hörten, Menschen, die Fans des Musikjournalisten Cornel Chiriac waren. Nach 1980 war der Sender Freies Europa ein fester Bestandteil des rumänischen Lebens. Wir waren die Einzigen, die über das Geschehen in Rumänien sprechen konnten, und wir taten es ungeachtet aller Risiken, ungeachtet der Gefahren, denen wir ausgesetzt waren.“




    Nach der Wende 1989 gab es einen Neuanfang im theatralischen Kulturkreis. Der Theaterwissenschaftler George Banu, UNITER-Mitglied und Ehrenpräsident der International Association of Theater Critics, erinnert sich, auch anlässlich eines Treffens mit Marina Constantinescu, an den Enthusiasmus in den frühen 1990er Jahren. George Banu:



    Damals schloss ich viele Freundschaften, die sich mit der Zeit ein wenig aufgelöst haben. Es gab einen festen Freundeskreis mit Marcel Iureş, Oana Pellea, Mihai Măniuţiu und Cipriana Petre. Wir trafen uns sehr oft, in einem damals berühmten Restaurant. In gewisser Weise sind diese 30 Jahre nicht nur mit der Bestätigung einiger alten Freundschaften verbunden, sondern auch mit dem Schlie‎ßen neuer Freundschaften. Wir erleben nicht nur eine Retrospektive, sondern auch eine Neugeburt. Und ich glaube wirklich, dass man eine Freundschaft wie einen Garten pflegen muss.“

  • Le Festival national de théâtre – 30 ans de liberté

    Le Festival national de théâtre – 30 ans de liberté

    Arrivé à sa 29ème édition, le Festival national de théâtre de cette année s’est déroulé sous le signe des trente ans de liberté écoulés depuis la chute du régime communiste, en décembre 1989. A l’époque, les Roumains regagnaient leur liberté et, avec elle, le droit à la liberté d’expression à travers les arts. Voilà pourquoi, une année avant l’édition anniversaire, le FNT a décidé de rendre hommage au droit à la culture. La directrice du festival, Marina Constantinescu, a affirmé en ouverture de l’édition 2019 que la première rencontre que le public se verrait réserver serait avec les voix de Radio Free Europa, considérée comme la voix de la liberté à l’époque de Ceauşescu.

    Marina Constantinescu : « C‘est un devoir moral, celui de rendre possible une telle rencontre à l’occasion d’une édition consacrée aux 30 ans de liberté. Voilà pourquoi on a voulu nous incliner devant tous ceux qui ont résisté pour nous présenter, à l’époque, les réalités dont on n’était pas conscient, qui nous ont appris, ne serait-ce qu’un tout petit peu, ce que sont liberté intérieure et dignité. Peut-être que nombre d’entre vous se sont demandés pourquoi un festival de théâtre se penche sur un tel sujet. Sachez que notre festival s’occupe de plein de choses, y compris de nos devoirs de moralité comme celui dont je viens de parler. »

    L’invitation lancée par Marina Constantinescu n’a pas tardé à faire écho. La preuve? Parmi ceux qui y ont donné cours, a figuré l’ambassadeur américain à Bucarest, Hans Klemm, qui a mis en évidence, dans son intervention, le rôle joué par Radio Free Europe dans la vie des Roumains à l’époque du régime communiste. L’occasion pour le responsable américain de rappeler le moment où Radio Free Europe s’était relancée en Roumanie. Hans Klemm affirme que et on cite « C’est une occasion de célébrer les souvenirs que les Roumains gardent des émissions de Radio Free Europe et du rôle joué par cette antenne durant toutes ces années amères, d’avant 1989. C’est une occasion de rendre hommage à tous ceux qui ont travaillé pour cette chaîne de radio – journalistes et directeurs – mais aussi au gouvernement des Etats-Unis, qui a mis en place le service roumain de Radio Free Europe à l’époque de la Guerre Froide. Je ne saurais vous mentir en affirmant connaître le véritable impacte que ces émissions-là ont eu dans la Roumanie communiste. Mais, d’après l’Ambassadeur roumain à Washington, Emil Hurezeanu, 90% des Roumains détenant, à l’époque, un poste de radio, écoutaient Radio Free Europe. Et c’est avec grande joie que j’ai appris que l’année dernière, l’organisme gouvernemental basé à Washington et qui soutient cette antenne, a décidé de sa réouverture, en Roumanie. »

    Ancienne voix de Radio Free Europe, actuellement diplomate, Emil Hurezeanu disait que « Basée à Munich, avec le siège central à Londres et les bureaux à Paris, cette chaîne de radio, lancée au début de la Guerre Froide, s’adressait à certains pays par des émissions culturelles comme celles réalisées par Monica Lovinescu et Virgil Ierunca pour la Roumanie, ou encore par des correspondances politiques depuis Washington. Ce fut une antenne mise en place par les adeptes d’une idéologie de blocage de la propagation communiste vers l’Ouest, afin de préserver une certaine normalité à travers la connexion des pays du Pacte de Varsovie aux informations occidentales. »

    A une époque où la peur était monnaie courante à l’intérieur des frontières fermées de la Roumanie, les voix des journalistes de Radio Free Europe étaient associées à juste titre avec la vérité et l’objectivité. Le journaliste Neculai Constantin Munteanu fut une de ces voix, comme il l’a avoué en ouverture du Festival national de théâtre : « Je faisais partie de ces voix nocturnes qui captaient, à l’époque, l’attention de la Roumanie. Avec Hurezeanu, on a pris le micro seulement les dernières 14 années de communisme, les plus dures pour la Roumanie, et on a résisté jusqu’à la fermeture de Radio Free Europe. Il y avait, à l’époque, un noyau dur d’auditeurs à l’écoute depuis les années 1950-1960 et qui étaient fans de Cornel Chiriac. Ce fut surtout à partir de 1980 que cette radio a intégré le quotidien des Roumains. On était les seuls à pouvoir parler librement de l’actualité roumaine et on l’a fait, tout en restant conscients des possibles répercussions auxquelles on s’exposait. »

    La chute du régime Ceausescu en décembre 1989 a déclenché une vague d’optimisme et d’enthousiasme, qui s’est propagée d’un bout à l’autre de la Roumanie, en imprégnant tous les milieux, y compris celui théâtral. Le critique Georges Banu s’en souvient: «Je me souviens que je me suis lié d’une grande amitié avec les comédiens Marcel Iureş et Oana Pellea, avec le metteur en scène Mihai Măniuţiu et avec la théâtrologue Cipriana Petre. Par la suite, les relations se sont légèrement refroidies, mais à l’époque, on sortait tous les jours dans un endroit branché de la capitale. D’une certaine manière, ces 30 années se rattachent aux amitiés reconfirmées ou pas, ou tout simplement, nouvellement créées. J’ai la ferme conviction que, pour perdurer, l’amitié doit être entretenue comme un jardin. »

    Déroulée dans la deuxième moitié du mois d’octobre, sur plusieurs scènes de Bucarest, la 29ème édition du Festival de théâtre de Roumanie a proposé aux spectateurs une sélection des meilleures productions théâtrales à l’affiche des principales compagnies de Roumanie. Un véritable régal culturel, qu’on n’aurait jamais pu imaginer dans un pays non démocratique. (Trad. Ioana Stăncescu)

  • Paul Goma

    Paul Goma

    Il a toujours critiqué, sans aucune réserve, tout ce qui ne lui convenait pas, tout ce qui lui semblait aller à l’encontre des principes d’une vie décente et de l’être humain. Paul Goma était un intellectuel fiévreux qui allait droit au but et qui a souvent transformé ses amis en ennemis. Il est né le 2 octobre 1935 dans le Nord-est de l’ancienne principauté roumaine de Bessarabie, aujourd’hui en République de Moldova. Après l’occupation soviétique de cette province, en 1940, la famille Goma s’est refugiée en Roumanie. Paul Goma peut être condamné pour bien de choses, mais pas pour son manque de courage. Il a osé s’opposer publiquement au régime communiste, le plus brutal de l’histoire. Il était surnommé « le Soljénitsyne de Roumanie.»

    Les conflits avec le régime communiste ont commencé en 1955 lorsqu’il était étudiant. Il était en total désaccord avec ses professeurs de socialisme scientifique et c’est ainsi qu’est apparu « le cas Goma ». Il s’est déclaré solidaire avec la révolution hongroise de 1956 et a quitté l’Union des jeunes communistes. C’est alors qu’il a été arrêté pour la première fois et condamné à 2 ans de prison. Après sa libération, il a été envoyé de force dans la région du Bărăgan (sud) et y est resté jusqu’en 1964. Il avait adhéré au Parti communiste roumain, en 1968, pour soutenir la politique antisoviétique de Ceausescu, et en 1971, il fut exclu du parti à cause de son roman « Ostinato» publié en Allemagne de l’Est et qui fut drastiquement censuré en Roumanie.

    La parution de son roman « La Porte » en 1974, toujours en Allemagne de l’Est, le transforma définitivement en ennemi juré du régime. Ses premières lettres pour Radio Free Europe datent elles aussi de 1970. Il a écrit, en 1977, une ample lettre dans laquelle il condamnait le régime de Ceausescu qui transgressait les droits de l’homme qui fut diffusée par la station de radio. En conséquence, il fut arrêté et battu par la police politique secrète roumaine. Au cours de la même année, sa nationalité roumaine lui est retirée à lui, à son épouse et à son enfant, puis ils sont expulsés en France. Même depuis Paris, il continuait à protester contre Ceausescu et en 1979, il contribua à la création du premier syndicat libre de Roumanie, celui de l’ouvrier Vasile Paraschiv. L’historienne Cristina Petrescu résume la personnalité de Paul Goma : « Il était clair que Goma était à l’origine du mouvement pour la défense des droits de l’homme ayant comme modèle la Charte 77 de Tchécoslovaquie. Par la suite, il a essayé d’être coopté par le régime, ce qu’il est parvenu à faire en partie si nous examinons les articles qu’il a publiés avant d’être arrêté. Lorsqu’il était en prison, il s’est désisté de plusieurs positions qu’il avait exprimées auparavant. Il a finalement été libéré suite à la pression internationale. Il a fini par être expulsé et il est devenu l’un des membres marquants de l’exil démocratique jusqu’en 1989. Il demeura un personnage controversé même après 1989 notamment à cause de ses prises de positions à l’égard de la soviétisation de la Bessarabie. Paul Goma est un héros méconnu pour notre histoire moderne, parce qu’il n’a pas réussi à trouver sa place. »

    Paul Goma a 83 ans et il a toujours un esprit indocile. Il est un de ces rebelles qui suscite et qui provoque, un de ces radicaux qui n’est pas facile à concilier.

  • Paul Goma

    Paul Goma

    Il a toujours critiqué, sans aucune réserve, tout ce qui ne lui convenait pas, tout ce qui lui semblait aller à l’encontre des principes d’une vie décente et de l’être humain. Paul Goma était un intellectuel fiévreux qui allait droit au but et qui a souvent transformé ses amis en ennemis. Il est né le 2 octobre 1935 dans le Nord-est de l’ancienne principauté roumaine de Bessarabie, aujourd’hui en République de Moldova. Après l’occupation soviétique de cette province, en 1940, la famille Goma s’est refugiée en Roumanie. Paul Goma peut être condamné pour bien de choses, mais pas pour son manque de courage. Il a osé s’opposer publiquement au régime communiste, le plus brutal de l’histoire. Il était surnommé « le Soljénitsyne de Roumanie.»

    Les conflits avec le régime communiste ont commencé en 1955 lorsqu’il était étudiant. Il était en total désaccord avec ses professeurs de socialisme scientifique et c’est ainsi qu’est apparu « le cas Goma ». Il s’est déclaré solidaire avec la révolution hongroise de 1956 et a quitté l’Union des jeunes communistes. C’est alors qu’il a été arrêté pour la première fois et condamné à 2 ans de prison. Après sa libération, il a été envoyé de force dans la région du Bărăgan (sud) et y est resté jusqu’en 1964. Il avait adhéré au Parti communiste roumain, en 1968, pour soutenir la politique antisoviétique de Ceausescu, et en 1971, il fut exclu du parti à cause de son roman « Ostinato» publié en Allemagne de l’Est et qui fut drastiquement censuré en Roumanie.

    La parution de son roman « La Porte » en 1974, toujours en Allemagne de l’Est, le transforma définitivement en ennemi juré du régime. Ses premières lettres pour Radio Free Europe datent elles aussi de 1970. Il a écrit, en 1977, une ample lettre dans laquelle il condamnait le régime de Ceausescu qui transgressait les droits de l’homme qui fut diffusée par la station de radio. En conséquence, il fut arrêté et battu par la police politique secrète roumaine. Au cours de la même année, sa nationalité roumaine lui est retirée à lui, à son épouse et à son enfant, puis ils sont expulsés en France. Même depuis Paris, il continuait à protester contre Ceausescu et en 1979, il contribua à la création du premier syndicat libre de Roumanie, celui de l’ouvrier Vasile Paraschiv. L’historienne Cristina Petrescu résume la personnalité de Paul Goma : « Il était clair que Goma était à l’origine du mouvement pour la défense des droits de l’homme ayant comme modèle la Charte 77 de Tchécoslovaquie. Par la suite, il a essayé d’être coopté par le régime, ce qu’il est parvenu à faire en partie si nous examinons les articles qu’il a publiés avant d’être arrêté. Lorsqu’il était en prison, il s’est désisté de plusieurs positions qu’il avait exprimées auparavant. Il a finalement été libéré suite à la pression internationale. Il a fini par être expulsé et il est devenu l’un des membres marquants de l’exil démocratique jusqu’en 1989. Il demeura un personnage controversé même après 1989 notamment à cause de ses prises de positions à l’égard de la soviétisation de la Bessarabie. Paul Goma est un héros méconnu pour notre histoire moderne, parce qu’il n’a pas réussi à trouver sa place. »

    Paul Goma a 83 ans et il a toujours un esprit indocile. Il est un de ces rebelles qui suscite et qui provoque, un de ces radicaux qui n’est pas facile à concilier.

  • Noel Bernard – a Legend of Romanian Journalism

    Noel Bernard – a Legend of Romanian Journalism

    Noel Bernard was born in 1925 in Bucharest. His father was Jewish and his mother was a Austrian Catholic. In 1940 he left Romania with his family to settle in Palestine. After the war, he emigrated to Britain, and then moved to the Federal Republic of Germany, where he went on to become head of the Romanian service with Radio Free Europe. He is seen as an exemplary journalist thanks to his balanced, rigorous, and persevering approach to the realities of communist Romania, up until 1981, the day he passed away at 56.



    His death came as a shock to his colleagues, friends, and listeners. Essayist Virgil Ierunca wrote a memorable eulogy, which he read on the air at Radio Free Europe, a recording that Radio Romanias Center for Oral History keeps in its archives



    Virgil Ierunca: “Noel Bernards biography has the luminous simplicity of a destiny. He was born and died in the studios of Radio Free Europe. Because the imaginary space of the studio comprised the real Romania in which Noel Bernard, this tempered agnostic, went into as into a religion. A strange religion with millions of invisible faithful, who were waiting for his words as if for redemption, in a country locked in by history and misfortune. The paradox is that Noel Bernard never preached. However, his country waited for his words with an eagerness that was beyond the cold tonality of communication. There is a mystery of vocation. Noel Bernards vocation was that of opposing lies as noise with truth as an essential whisper. To whisper essential truths means taking the simplest of words and arranging them such that each of them matches the listeners heart beat. This does not mean baffling the truth, but investing the word with that secret dimension that grants truth itself weight, a vocational necessity, a worthy rooting. All this without vanity.”



    Noel Bernard knew how to do quality journalism out of love of his profession, which meant not only the wish to be as good as he could, but to put first the principles that everyone learns in childhood: the search for the truth, respect, humanism.


    Virgil Ierunca: “Whoever listened to Noel Bernard — and I dont think there is anyone who hasnt — could not forget his voice. A voice whose transparency blended determined speech, a vigor of ideas, respect for facts. However, it wasnt missing fruitful irony, or a sense of wonderment, but these rhetorical tools never strayed from the elegant dignity of speech. Noel Bernard was more than a good journalist. There may have been some who were not receptive to this passion for looking at reality. These we can answer with the words of the dispassionate Paul Valery: Truth can only be obtained by passion.”



    In the years of the communist dictatorship, which got bleaker and bleaker as it was nearing its end, Radio Free Europe was not only a vital means of information, but outright social medicine, in great part due to Noel Bernard.


    Virgil Ierunca: “We may also say that Noel Bernards secret was that of not passionately cladding ideas and facts, which would have meant falling into ideology, but of interrogating truths passionately. Noel Bernard was not an ideologue, but a conscience that embodied the thirst for justice and truth on the part of Romanians everywhere. Thanks to him, Radio Free Europe became a soapbox for human rights where people brought their grievances to be heard high above, where no complaint is heard. The historical grievances of the miners in Jiu Valley reached Radio Free Europe and its director too. No one can forget that during the earthquake Romanians endured suffering and disaster easier thanks to Noel Bernard, who turned Radio Free Europe into an open studio for calls for help.”



    Upon Noel Bernards death, the emotional and hopeful words uttered by his friend Virgil Ierunca showed what his departure left behind for each of us: “If, as they say, intelligence is only organized memory, Noel Bernard spent his intelligence through an unimaginable squandering of lucidity, effort, understanding, and action. He was the first to arrive at his workshop, and the last to leave. All that could be of interest for Romania was heard, weighed, interpreted, in order to be launched on the air in the country without antennas, in the systematically misinformed country. For Noel Bernard, the microphone became a living tool of his intelligence, and of everyones memory. The secret of death strives to turn now this precious presence into a frightful absence. Absence must remain without reason in this 11th hour, the hour of parting ways with our squandering friend. This is Radio Free Europe, without Noel Bernard, as if tears could wash away the mourning, yours and ours, the mourning of the radio waves.”



    Radio Free Europe was never the same after Noel Bernards death, but he continued to inspire those he left behind to continue what he started. Time proved them right.