Tag: radiodiffusion

  • 30 années d’histoire de Radio Roumanie

    30 années d’histoire de Radio Roumanie

    L’histoire du dernier siècle peut être sans doute investiguée en outre grâce aux archives radiophoniques, témoin fidèle des terribles soubresauts de l’histoire récente. Aussi, si durant les années noires du communisme, le degré de véracité de l’histoire orale conservée dans les archives demeure sujet à caution, après 1989, après la fin du communisme, cette source historique commence à retrouver toute sa place. Le premier patron de la Radiodiffusion roumaine d’après 1989, Eugen Preda, posait ainsi, en 1993, les bases des archives d’histoire orale de la vénérable institution de presse.

    La journaliste et historienne Mariana Conovici a fait partie de cette première équipe d’historiens qui a commencé à confectionner les archives d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine. A son micro se sont succédés des témoins oculaires privilégiés des deux guerres mondiales, des exactions du communisme, des historiens et des savants, des victimes et des complices des bourreaux, des hommes politiques et des anonymes.

    Aujourd’hui, Mariana Conovici se rappelle la période exaltante de ces débuts : « Eugen Preda, le directeur de la Radiodiffusion de l’époque, était historien, il avait un doctorat en histoire. Il s’agissait d’un véritable érudit, toujours très bien informé. Il avait pris part au Congrès international des historiens qui s’est tenu à Bucarest en 1980, et qui avait remis dans ses droits l’histoire orale. Il était donc au fait de l’importance de cette dernière parmi les autres sources historiographiques pertinentes. Et puis, en 1992, nouvelle réunion internationale, cette fois dans la ville de Sinaia, et c’est alors qu’il a pris cet engagement de constituer les archives audios, d’immortaliser la voix de certains des grands témoins de notre histoire récente. »

    Le livre du sociologue et historien britannique Paul Thompson, intitulé « The Voice of the Past », « Les voix du passé » en traduction française, a constitué le modèle de départ du projet des archives audio de la Radiodiffusion roumaine.

    Mariana Conovici : « La liberté nous a permis d’approcher la vérité historique d’une manière différente. L’on découvrait les nuances, l’on découvrait les contrevérités qu’on nous avait servis sous l’apparence de la vérité absolue pendant le communisme. L’on a pu ainsi approcher les gens, la petite histoire, les drames et les tragédies personnelles qui font à la fin la grande histoire. Ce fut comme un bain de vérité. J’entrais avec mon micro dans la vie et dans l’intimité des gens, et j’arrivais non seulement à mieux comprendre leur vécu, mais à mieux me comprendre, moi et le monde qui m’entourait, grâce à cet exercice de vérité. Car je pouvais alors me mettre à leur place. Ce qui n’était pas de tout repos. »

    Mariana Conovici et son équipe, composée en tout et pour tout de 5 journalistes, sont parvenues à conjuguer de manière heureuse histoire orale et journalisme radio. C’est grâce à leur travail que le public roumain a pu approcher des pans de l’histoire récente, cachés jusqu’alors.

    Mariana Conovici : « Par ce genre d’interview que l’on utilise dans l’histoire orale, on interroge l’histoire. L’objectif d’une telle démarche consiste souvent à réaliser une étude, une recherche historique. Mais ce n’était pas notre objectif. Nous n’avions pas le désir de suivre cette voie. Notre objectif était de partager avec nos auditeurs ce que nous venions de découvrir, de faire entendre la voix de ces témoins privilégiés de l’histoire, grâce à des programmes hebdomadaires. C’était cela notre vocation. Il y avait une démarche civique dans cette approche, et c’est toujours le cas lorsqu’il s’agit d’utiliser cet outil de l’histoire orale, où que ce soit. Mais j’avais dû batailler ferme pour garder la place de notre rubrique dans la grille de programmes de l’époque. J’avais moi-même des doutes. Est-ce que la société roumaine était suffisamment mûre pour ce que nous proposions ? Je n’en savais strictement rien, mais on se disait que s’il y avait ne fut-ce que dix auditeurs qui pouvaient raisonner avec ce qu’ils venaient d’entendre de la bouche de tel ou tel témoin de notre histoire récente, c’était déjà ça » .

    « Histoire vécue » a été le titre de la célèbre émission radiophonique. Et les auditeurs, roumains et étrangers, sont allés jusqu’à plébisciter le pari des réalisateurs. « Les interviews d’histoire orale n’enrichissent généralement pas de manière décisive les connaissances des historiens. Mais elles font revivre l’atmosphère d’une époque, rappellent des détails méconnus, mettent de la chair sur le squelette des connaissances, font vivre l’émotion des témoins, des ceux broyés par la marche de l’histoire. Et la puissance du message qu’arrive à transmettre la victime d’un épisode historique est sans nulle pareille. Prenez cette interview qui ne durait que 20 minutes, et que j’avais prise à une dame qui avait été arrêté alors qu’elle n’avait pas encore 14 ans. C’était à la fin de la dernière guerre mondiale. Elle faisait partie d’un groupe de jeunes que les nazis avaient amené en Allemagne, et puis aussi en Autriche, les soumettant aux travaux forcés. C’était une enfant. Et tout au long de ces 20 minutes d’interview, elle racontait toute l’angoisse provoquée par le déplacement, et toute la panique qui l’avait surprise lors d’un bombardement subi près de Vienne, où elle avait dû se réfugier dans un champ, cachée par un arbre, pour avoir la vie sauve. Vous savez, toute l’horreur de la guerre était concentrée dans ces 20 minutes d’interview de cette enfant, qui avait été arrachée à ses parents et jetée en plein milieu de la folie de l’histoire ».

    Les archives d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine se sont étoffées avec le temps. Ceux qui avaient passé les premières interviews ne sont plus de ce monde depuis belle lurette. Mais leurs voix résonnent encore et toujours dans les oreilles, et surtout dans les consciences des auditeurs de ces émissions hors normes. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Fête de la radio roumaine

    Fête de la radio roumaine

    Ce fut le 1er
    novembre 1928 qu’a été diffusée la première émission de la Société de diffusion
    radiotéléphonique, comme s’appelait à l’époque le service publique de radiodiffusion. Transformé ensuite en
    service public autonome d’intérêt national et indépendant, la radio a diffusé
    dès la fin des années ’20 la première émission de théâtre radiophonique, la
    première émission pour les enfants, la première transmission en direct depuis
    l’Opéra roumain, ainsi que la première transmission sportive. A présent la Société Roumaine de
    Radiodiffusion compte trois chaines nationales : Radio Roumanie
    Actualités, Radio Roumanie Culture et l’Antenne des villages. S’y ajoutent Radio
    Roumanie International 1 en langue roumaine et dialecte aroumain et Radio
    Roumanie Internationale 2 (qui émet en 11 langues étrangères).

    Au niveau
    régional, la radio roumaine compte plusieurs antennes locales: București FM,
    Brașov FM, Radio Cluj, Radio Constanța, Radio Craiova, Radio Iași, Radio
    Reșița, Radio Timișoara et Radio Târgu Mureș mais aussi une chaine dédiée
    exclusivement à la musique classique Radio Roumanie Musique. Mentionnons aussi
    la chaine Radio3Net, dont les émissions sont disponibles sur Internet.

    La SRR
    dispose aussi de sa propre agence de presse – RADOR, de sa maison d’éditions – Casa
    Radio, et organise les salons du livre Gaudeamus. Egalement au portefeuille de
    la radio roumaine figurent aussi ses orchestres : l’Orchestre National de la
    Radio, la Chorale de la Radio, la Chorale d’enfants de la Radio, l’Orchestre de
    Chambre Radio, le Big Band, l’Orchestre de musique traditionnelle roumaine et
    le quartette « Voces ». Afin de reconnaitre l’important rôle de la
    radio roumaine, le Parlement de Roumanie a déclaré en 2019 le 1er
    novembre journée national de la radio célébrée cette année aussi par des
    événements et des programmes spéciaux.

  • La Radiodiffusion roumaine, jeune dame de 93 ans

    La Radiodiffusion roumaine, jeune dame de 93 ans

    Considéré à l’époque comme un moyen
    d’information révolutionnaire, la radio a bénéficié dès le départ de
    l’attention et de l’appui des autorités publiques, faisant l’unanimité parmi
    ses auditeurs. L’histoire de Radio Roumanie se confond avec l’histoire du pays.
    Les périodes de liberté ont été émaillées par de longues périodes de censure,
    correspondant aux volontés des régimes dictatoriaux qui s’y sont succédés. La
    mémoire des moments charnière de l’histoire du pays se sont à jamais gravé dans
    la mémoire publique grâce à la radio. Certains témoignages, conservés dans les
    archives du Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine, en font
    aujourd’hui état.






    Paul Berstein a été l’un des traducteurs
    employés par la Radio roumaine, et ses souvenirs remontent loin dans le temps :
    « Avant 1990, la Radio accueillait nombre de délégations culturelles
    étrangères, nombre de personnalités culturelles, de partout. Je me souviens tout
    particulièrement d’une délégation soviétique, dirigée par le ministre adjoint à
    la Culture du gouvernement soviétique. Reçue en grande pompe par notre
    direction d’alors, je faisais l’interprète. Un des membres de la délégation était
    Nikolaï Cerkasov, qui avait fait un rôle formidable dans le film Ivan le
    terrible. Il avait aimé mon russe, ma maîtrise de sa langue. Il m’avait demandé
    où j’avais appris parler sa langue. Je l’avais apprise à la maison. Enfin, on
    s’était lié d’amitié, et il voulait m’offrir un cadeau. Alors, un jour, je suis
    descendu à Moscou, je lui ai téléphoné. J’avais avant demandé la permission de
    Bujor, mon chef, le président de la Radio, pour ce faire. Il m’a donné son
    aval, j’ai téléphoné à Cerkasov, il est venu à mon hôtel. Je lui ai alors
    rappelé sa promesse de cadeau. Il se montra enthousiaste. « Que
    désires-tu », me demanda-t-il. Alors, je lui dit : « Je voudrais
    vous voir réinterpréter dimanche, dans l’église de la Place rouge, un morceau
    de votre rôle, dans Ivan le Terrible ». Et Cerkasov l’avait fait, aussi invraisemblable
    que cela puisse paraître. Je n’oublierai jamais ces dix minutes magiques, où j’avais
    assisté à son jeu. C’était un grand acteur, un monument. C’était du grand art. »






    Au début des années 1960, un vent de
    liberté avait commencé à chauffer le glacis communiste des années d’après-guerre.
    Ce fut l’époque du lancement du fameux festival international de la chanson de
    Brasov, intitulé « Le cerf d’or ».






    Paul Berstein se
    souvient : « « Le cerf d’or »
    a été pour moi l’occasion de rencontrer les magiciens de la scène, les grandes
    voix qu’étaient Connie Francis, Juliette
    Greco, Amalia Rodriguez et bien d’autres. Je reçois un coup de fil de
    l’aéroport de Baneasa m’annonçant l’arrivée de Connie Francis.
    « Recevez-la avec tous les égards possibles », m’ont-ils dit. Je l’ai
    invitée au restaurant, et c’est alors que j’ai appris qu’elle faisait partie de
    l’entourage du clan Kennedy. Et voilà que Connie Francis, une fois rentrée aux
    Etats-Unis, m’envoie une photo dédicacée : « Pour docteur Paul, de la
    part de Connie Francis. » C’était énorme. Et puis, pensez aux rencontres
    avec nos confrères étrangers, de Radio France, des Etats-Unis. J’apprenais de
    chacun les arcans du métier. C’était une époque enthousiasmante. »







    Paul Berstein remémore aussi la manière
    dont le grand tremblement de terre du 4 mars 1977 avait été vécu par les
    professionnels de la radio publique roumaine. Un moment de grande émotion :
    « J’étais chez moi lorsque la catastrophe est arrivée. C’était le soir,
    peu après 21h00. Après m’être ressaisi, j’ai pris ma fille, et nous sommes allés
    au siège de la radio. Je vois encore le président d’alors, le célèbre Muşat, perché
    au 3e étage. J’étais avec lui. Et puis, d’un coup, deux rédacteurs, Preda
    et Negru, surgissent de nulle part. Et le premier nous dit : « Il
    faut enregistrer ! ». Le second renchérit : « Les gens sont
    dans la rue, avec leurs postes, et nous, on ne diffuse rien. Les gens écoutent
    les radios étrangères. Il faut qu’on descende, et qu’on fasse nos reportages ».
    On appelait sans arrêt notre agence de presse, Agerpres. Enfin, une ou deux
    heures plus tard, nous avons finalement reçu l’aval pour faire nos reportages
    dans la rue. »








    La journaliste culturelle Magdalena
    Boiangiu a elle aussi fait sa carrière à Radio Roumanie. C’est dans un
    enregistrement daté de 1998 qu’elle raconte les débuts de la populaire rubrique
    de théâtre radiophonique : « L’éducation au théâtre des millions
    d’auditeurs a été réalisée grâce à nos rubriques « Le théâtre au
    microphone », ou encore « Le théâtre radio ». La première avait
    été lancée alors que la radio squattait encore les locaux du lycée Saint Sava.
    Les acteurs montaient sur scène et jouaient leur pièce. C’était jouer une pièce
    de théâtre en vrai, avec des micros installés tout autour, pour capter les
    répliques et le son d’ambiance. Puis, progressivement, les conditions
    techniques se sont améliorées. On a eu nos studios d’enregistrement, on a monté
    des adaptations de grands dramaturges. On a abandonné la scène, les acteurs
    récitaient leurs répliques, les textes étaient adaptés pour la radio. Moi, j’avais
    rejoint l’équipe à ce moment-là, dans les années 60. J’avais compris que nous
    étions à un tournant, que c’était la fin d’une époque et qu’une autre allait
    commencer. À l’émission « Le théâtre au micro », l’on
    jouait devant un micro. Avec « Le
    théâtre radiophonique », on s’zqt lancé dans une tout autre
    aventure : c’étaient des pièces de théâtre spécialement adaptées, voire
    spécialement écrites pour la radio. L’auteur sait d’avance que sa pièce n’est
    pas vouée à être jouée sur les planches, devant un public. Et qu’il doit donc
    concentrer tout son art dans les paroles, dans les répliques et les sons
    d’ambiance. Et ce fut une formule gagnante, parfois couronné des prix
    internationaux prestigieux du métier. »









    Radio Roumanie vient de fêter son 93e
    anniversaire, le 1er novembre passé. D’ici 7 ans, on aura sans doute
    l’occasion de lui fêter son premier centenaire d’existence. Bonne écoute, chers
    auditeurs de Radio Roumanie ! (Trad. Ionuţ Jugureanu)



  • Conférence Médias 2020 à Bucarest

    Conférence Médias 2020 à Bucarest

    La radio publique roumaine et la BBC sont deux organisations qui reposent sur des valeurs fortes et dont la mission est celle d’informer, d’éduquer et d’offrir au public des programmes de divertissement. A partir de ces prémisses, les deux institutions ont conclu ce jeudi un accord bilatéral portant sur un partenariat de coopération. La signature du document a eu lieu à Bucarest, en marge de la 5e édition de la Conférence Médias 2020, organisée par Radio Roumanie en partenariat avec l’Union de radio et télévision Asie-Pacifique, dont Radio Roumanie est un membre actif, selon Graham Ellis, directeur adjoint de la BBC. Selon lui, une coopération entre les deux institutions en cette période est très importante.

    Pour sa part, le PDG de la Société roumaine de radiodiffusion, Georgica Severin, a affirmé que ce partenariat était la conséquence naturelle de la coopération et des liens excellents entre Radio Roumanie et la BBC : « La lutte contre la désinformation, la présentation d’informations sur la vie et la culture du public, l’adaptation aux nouvelles technologies ou bien la transformation de nos organisations constituent les points les plus importants de notre partenariat ».

    L’accord conclu avec la BBC n’est pas unique. Il suit à deux accords similaires signés l’un avec Radio France, l’autre avec la RAI (la radiodiffusion Italienne) et il s’inscrit dans la stratégie de collaboration de Radio Roumanie avec les médias les plus prestigieux d’Europe. Hormis la coopération bilatérale, Radio Roumaine déroule de très bonnes relations avec de nombreuses institutions de presse du monde.

    En témoigne la présence à Bucarest en ce début octobre d’une quarantaine de représentants des plus importants médias publics d’Europe et de la région Asie Pacifique. Les débats ont visé notamment l’avenir des médias publics dans l’ère du numérique, les stratégies de protection des droits d’auteur et la lutte contre le phénomène des fake news.

    Présence traditionnelle pour le dialogue entre l’Europe et l’Asie – Pacifique, la Conférence Médias 2020 est désormais une des plateformes de dialogue les plus ouvertes et les plus constructives. Elle se déroule annuellement et alternativement en Roumanie et dans un pays de la région Asie Pacifique. Dès sa première édition la Conférence a eu comme but de faire connaitre aux médias publics des stratégies concrètes censées répondre aux défis de la nouvelle ère numérique. « Crossing borders in the digital world »/ « Franchir des frontières dans un monde numérique » a été le titre de l’édition de cette année, la 5e.

    Efin, l’audimat des médias publiques a besoin des informations indépendantes, objectives et dignes de confiance qui portent la signature des professionnels, a déclaré jeudi, à Bucarest, le secrétaire général de l’Union de radiodiffusion Asie-Pacifique, docteur Javad Mottaghi. (Trad. Alex Diaconescu)

  • Vasile Ionescu

    Vasile Ionescu

    Considérée jadis comme la 8ème merveille du monde, la radiophonie accompagne l’histoire humaine depuis la fin du XIXème siècle. Plus précisément, depuis 1930, année de l’apparition des premières autoradios. En Roumanie, les débuts de la radiophonie sont associés au nom du juriste Vasile Ionescu, premier PDG de la Société Roumaine de Radiodiffusion dont le mandat a duré 9 ans, de 1935 à 1944.

    Né en 1898 à Slanic Prahova, au sein d’une famille de fonctionnaires, Vasile Ionescu fait des études de droit à l’issue desquelles il intègre l’équipe qui représente les intérêts juridiques de la Société roumaine de Radiodiffusion. Mise en place à l’initiative de l’Etat roumain, la radiophonie a dès le début pour rôle de répondre aux intérêts publics. Les Archives de la Radio contiennent des documents sonores où Vasile Ionescu raconte les grands moments historiques des années 1930 et 1940 auxquels il a participé en tant que directeur de la Société de Radiodiffusion roumaine.

    A titre d’exemple, l’assassinat le 21 septembre 1939 du premier ministre, Armand Calinescu, par des fascistes membres de la Garde de Fer qui, par la suite, sont venus à la radio pour annoncer sur les ondes la mort du dignitaire. Un autre moment décisif de l’histoire roumaine est le jour du 23 août 1944, quand la Roumanie rejoint la coalition internationale anti-fasciste. Un événement dont Vasile Ionescu se souvient parfaitement, comme il le raconte lors d’une interview en 1974: Le mercredi 23 août 1944, à 17h00, j’ai reçu un coup de fil du Commandement militaire de Bucarest. On me demandait d’enfiler l’uniforme militaire et de me présenter à 17h30, au cabinet du commandant en chef de la capitale. A ma grande surprise, je l’ai trouvé en compagnie du général du corps des armées Iosif Teodorescu et du chef de l’Etat major, le colonel adjudant Demeter Damaceanu, tous les deux habillés en civils bien qu’ils soient militaires de carrière. A ce moment-là, le général Teodorescu m’a adressé la parole, et m’a dit Monsieur le directeur général, dorénavant, vous n’obéirez qu’aux ordres de sa Majesté, le roi Michel et du premier- ministre, le général adjudant, Constantin Sanatescu. Je vous invite à vous rendre tout de suite au palais, en empruntant le chemin le plus court. C’est à ce moment là que le colonel adjudant Demeter Damaceanu a téléphoné au Palais royal de l’Avenue Victoria pour parler avec le ministre de l’Intérieur de l’époque, le général adjudant Constantin Sanatescu, et le prévenir de ma visite.

    En 1944, Vasile Ionescu se voit contraint de quitter la direction de la Radiodiffusion roumaine. Il est décédé à Bucarest, à la fin des années 1970. (trad. Ioana Stancescu)

  • 12.12.2014

    12.12.2014

    Budget — Le gouvernement roumain s’est réuni ce vendredi en séance spéciale pour approuver le projet du budget de l’Etat 2015. Le futur budget table sur une croissance économique de 2,5%, sur une inflation annuelle de 2,2% et un déficit budgétaire de 1,8% du PIB. Selon le projet, les sommes les plus importantes seront allouées aux ministères du Travail, des Finances, de l’Agriculture, des Fonds Européens, des Transports et de l’Economie. Par contre, la Santé, la Culture, l’Administration et les Affaires intérieures disposeront des budgets les plus réduits. Ce projet législatif doit être soumis aujourd’hui au Parlement. Le vote final aura lieu le 21 décembre.



    Prix — La Radiodiffusion Roumaine vient d’être récompensée par l’Institut Européen de Roumanie du Prix d’Excellence 2014 dans la catégorie radio, pour avoir promu l’esprit et les valeurs européennes par le biais du programme Euranet Plus. Il s’agit d’un projet financé par la Commission européenne et ciblé sur la diffusion de productions journalistiques sur des sujets européens. Euranet Plus réunit une quinzaine de corporations et radios publiques et privées de plusieurs Etats membres de l’UE. Son public quotidien se chiffre à environ 20 millions d’auditeurs.



    Football — Le club champion de Roumanie, Steaua Bucarest, et le vice champion Astra Giurgiu ont achevé jeudi soir leur parcours dans le cadre de la Ligue Europa. Steaua a perdu sur le score de 0 à 2 sont dernier match du groupe J contre les Ukrainiens de Dinamo Kiev, occupant la 3e place du classement avec 7 points seulement. Pour sa part l’équipe Astra Giurgiu a été vaincue, 1 but à 5, par les Autrichiens du FC Red Bull Salzburg, se classant dernière dans le cadre du groupe D, avec 4 points.



    Handball — L’équipe nationale de handball de la Roumanie s’est qualifiée dans les principaux groupes du Championnat d’Europe organisé conjointement par la Hongrie et la Croatie, après avoir gagné son dernier match du groupe B contre l’équipe ukrainienne, score 23 à 22. Vaincue tout d’abord par les Norvégiennes, par 19 buts à 27, les Roumaines ont fini par occuper la 3e place de leur groupe et entreront dans le groupe principal avec un seul point, obtenu suite au match nul — 29 à 29 — contre le Danemark. Dans la 2e étape de la compétition, la Roumanie doit rencontrer samedi la Hongrie, lundi — l’Espagne et mercredi — la Pologne.

  • ON AIR 1928

    ON AIR 1928

    « Alo, Alo, ici Radio Bucarest » fut la première annonce qui a pu être capté par les auditeurs roumains le 1-er novembre 1928 lors de la diffusion de la première émission de la Société de Diffusion Radiotéléphonique (service publique de radio), une institution dont le nom actuel est celui de Société Roumaine de Radiodiffusion. Au début, la chaîne nationale de radio n’avait que quelques heures d’émission par jour et le programme contenait des informations, des bulletins météo, de la musique de danse et classique.



    Cette même année, 1928, a été fondée l’Orchestre National de la Radio, à l’initiative et sous la baguette du compositeur Mihail Jora qui s’était proposé de créer un ensemble qui puisse interpréter en direct, « live » comme on dit aujourd’hui, de différents genres de musique fixant la date du premier concert de musique symphonique pour le 30 novembre 1928, inaugurant, ainsi, la première saison musicale radio 1928-1929. Ce concert a été transmis en direct et le public l’a écouté fasciné devant ses récepteurs.



    2013 est, donc, une année anniversaire qui marque 85 ans d’histoire de la Radio Publique célébrée cette semaine à Bucarest à travers plusieurs événements musicaux. « La Semaine des Orchestres et des Chœurs Radio On Air 1928 » a débuté ce dimanche dernier par un concert soutenu par l’Orchestre de Musique Folklorique ayant au pupitre Adrian Grigoras. Sur la scène du studio « Mihai Jora », tant de jeunes talents découverts et lancés par Radio Roumanie que des interprètes réputés tels Stefania Rares, Ionela Prodan et Constantin Enceanu. Lundi, le premier jour de la semaine, la vedette est le Chœur Académique Radio dirigé par Dan Mihai Goia avec son concert « Un siècle de folklore choral roumain » pour que mardi un des plus applaudis musiciens roumains, le violoncelliste Ràzvan Suma présente à Bucarest sa nouvelle tournée intitulée « Aimez-vous Brahms ? ».



    Une soirée spéciale d’aires et duos baroques, mercredi, offerte par l’Orchestre Caméral Radio et deux invités de marque : la mezzo-soprano Ruxandra Donose et le contre-ténor Cezar Ouatu, le menu de la soirée proposant des fragments appréciés les grands créateurs de musique baroque : Haendel, Bach, Monteverdi et Gluck sous la baguette de Gabriel Bebeslea.



    L’Orchestre National de la Radio et son chef Cristian Mandeal reviennent devant le public par le concert soutenu, jeudi, en compagnie du violoniste Gabriel Croitoru, le violoncelliste Ràzvan Suma et le pianiste Horia Mihail. Le programme comprend des compositions signées Mussorgsky, Beethoven et Enesco. Le 1-er novembre, la Salle de la Radio offrira un événement spécial : le récital de Bucarest et la tournée nationale « Le violon de Georges Enesco » soutenu par le violoniste Gabriel Croitoru et le pianiste Horia Mihail.



    Le dimanche prochain Analia Selis, la réputée soliste pop d’origine argentine propose aux amateurs de musique un beau concert accompagnée par le Big Band de la Radio sous la baguette de Ionel Tudor. (trad.: Costin Grigore)