Tag: randonnée

  • Via Danubiana

    Via Danubiana

    Invitation à se balader le long du Danube

     

    En Roumanie, les spécialistes sont en train de travailler sur un itinéraire écotouristique parsemé d’expériences inédites, censé mettre en valeur le patrimoine naturel et culturel du pays et mettre l’accent sur les paysages roumains uniques en Europe. A commencer par zone appelée les Chaudières du Danube et le Barrage des Portes de Fer où le fleuve fait son entrée en Roumanie et allant jusqu’à l’endroit où le Danube se jette dans la mer Noire – ce nouvel itinéraire se veut un des plus spectaculaires de Roumanie.

     

    L’Association Mai Mult Verde (Davantage de vert)

     

    A l’origine du projet, l’on retrouve un acteur important du secteur environnemental de Roumanie – l’Association Mai Mult Verde (Davantage de vert). Pour commencer, sa directrice de communication, Alexandra Damian, passe en revue les nombreux projets déjà mis sur pied par l’Association :

    « Depuis la fondation de notre association, en 2008, nous avons déroulé des projets dans plusieurs domaines. Notre objectif est de bâtir une culture de la responsabilité et du bénévolat pour les hommes et la nature en Roumanie. Nous plantons des arbres, nous luttons contre la pollution au plastique du Danube, nous avons lancé un ample programme appelé « Les eaux propres » pour mener des actions d’hygiénisation des rives du Danube et de ses affluents. Nous avons placé des barrières flottantes sur les affluents du Danube pour arrêter les déchets qui parcourent le fleuve et ses affluents et nous faisons la promotion des zones naturelles de Roumanie pour rapprocher davantage les gens à la nature, mais d’une manière qui a été mise de côté ces derniers temps ».

     

    Mettre en lumière le potentiel immense de la zone, au bénéfice de ses habitants

     

    En parcourant cet ample itinéraire écotouristique qui longe le Danube, les amoureux de la nature découvriront le véritable potentiel de la zone. La communauté locale en bénéficiera aussi, car le projet permettra un développement économique durable, affirme Alexandra Damian.

     

     

    Mais comment est né le projet Via Danubiana ? Notre invitée répond :

    « Cela fait plusieurs années déjà que cette idée était cachée dans nos tiroirs. On a tenu absolument à créer cet itinéraire écotouristique, puisque le Danube offre des expériences inédites, on le sait très bien. La zone abonde en endroits époustouflants à commencer par l’entrée du fleuve en Roumanie et jusqu’à l’endroit où il se jette dans la mer Noire, il y a tout un patrimoine naturel et culturel à découvrir, avec des paysages uniques en Europe. C’est pourquoi nous avons voulu mettre les projecteurs sur cette partie moins connue de la Roumanie »

     

    Une zone riche en attractions naturelles, culturelles, historiques et gastronomiques

     

    Plusieurs aires protégées et sites Natura 2000 ont été identifiés dans la zone. Via Danubiana traverse des forêts longeant les rives du fleuve, des canaux et des îlots, qui jusqu’ici n’étaient pas accessibles au large public en raison notamment du manque d’infrastructure et de promotion.

     

    Désormais, les 1000 km que le Danube parcourt en Roumanie seront cartographiés, affirme Alexandra Damian :

    « Il s’agit de cartographier les attractions naturelles, culturelles, historiques et celles de la gastronomie locale se trouvant le long du fleuve. Dans une première étape, nous avons balisé le tronçon qui traverse le département de Giurgiu, sur une distance d’environ 100 km, une zone riche en aires protégées, en sites Natura 2000, en attractions culturelles et historiques très importantes, mais très peu promues. Le même trajet inclut des forêts, des îles et des îlots fluviaux, des canaux aussi, que les amateurs de nature souhaiteront sans doute découvrir. En septembre nous avons installé la première borne dans la commune de Găujani, au département de Giurgiu, au Centre Educationnel pour la Jeunesse. C’est un des points finaux du parcours.» 

     

    Admirer la flore et la faune locales

     

    Via Danubiana offrira aux randonneurs de nombreuses options de loisirs au sein de la nature, le tout à moins d’une heure de la capitale, Bucarest. S’y ajoute une liste d’espèces de flore et de faune locale, qui pourra transformer Via Danubiana aussi en un endroit idéal pour admirer les oiseaux, les animaux et les plantes spécifiques du Danube. D’ailleurs, plus de 300 espèces de la flore ont déjà été recensées, alors que la faune est très riche aussi et réunit oiseaux, reptiles, amphibiens et mammifères, sans oublier de nombreux espèces de non-vertébrées.

     

    On ne saurait oublier non plus les attractions culturelles et historiques, dont plusieurs sont très intéressantes, mais n’ont jamais été marquées et présentées au large public. Parmi elles : les ruines de la cité du voïvode valaque Mircea le Vieux (Mircea cel Bătrân), à Giurgiu, une hutte traditionnelle historique ou encore plusieurs habitations (une sorte de maisonnettes) datant de l’Antiquité, à Slobozia.

     

    Côté gastronomie, plusieurs traditions locales seront revitalisées, comme les galettes spécifiques à l’espace roumano-bulgare riverain du Danube, les salades à base de poivrons ou d’aubergines grillées ou encore la soupe aigre (ciorba) à base d’oie.

     

    Le site viadanubiana.ro

     

    Tous ces détails et bien d’autres qui vous aideront à préparer votre voyage le long de la Via Danubiana sont déjà à retrouver dans le Guide du Voyageur posté sur le site viadanubiana.ro. Notre invitée précise :

    « Le site a déjà été lancé. Ceux qui souhaitent parcourir cet itinéraire retrouveront les coordonnées GPS sur viadanubiana.ro. S’y ajoute un Guide du voyageur pour le département de Giurgiu. On aimerait bien que les passionnés de nature, de randonnée, du Danube et du delta viennent nous rejoindre. Etant donné que nous n’avons balisé qu’une centaine de km sur un total de 1000, tout le monde est invité à s’impliquer pour nous aider à élargir ce tronçon et cartographier les autres départements traversés par le fleuve. Les données pour participer au projet Via Danubiana sont postées sur notre site. Nous attendons donc les bénévoles qui deviendront ainsi les ambassadeurs de ce nouvel itinéraire de randonnée. » 

     

    Appel aux bénévoles

     

    Entrez donc sur viadanubiana.ro si vous souhaitez soutenir ce projet. Plein de bénévoles de Roumanie et de l’étranger ont déjà répondu à l’appel de l’Association Mai Mult Verde, constate Alexandra Damian :

    « Nous sommes ouverts à tout et à tous et nous accueillons aussi des bénévoles de différents pays, notamment riverains du fleuve. Nous avons déjà eu des bénévoles d’Allemagne, d’Autriche et d’Ukraine qui nous ont beaucoup aidés et nous attendons les futurs bénévoles aussi. » 

     

    Il suffit de parcourir une seule fois un seul tronçon qui longe le Danube pour rester à tout jamais impressionné par la beauté des lieux. Les vues du fleuve sont spectaculaires, ses rives sont parsemées de vestiges historiques, les plantes, les oiseaux et les animaux de la zone ne vous laisseront pas indifférents et les plats traditionnels auxquels vous gouterez seront plus que délicieux. Bref, cela vaut vraiment la peine de vous balader le long de la Via Danubiana.

  • Escapade en nature dans le département de Sibiu

    Escapade en nature dans le département de Sibiu

    Le département de Sibiu est une destination parfaite pour profiter des
    escapades dans la nature. Les offres de vacances mises à disposition par les
    maisons d’hôtes de Roumanie se diversifient chaque année davantage et le
    département Sibiu ne fait pas exception. Vous y trouverez des prix, des menus,
    des traditions et des loisirs pour tous les goûts et les budgets. Même si vous
    n’êtes pas passés par une agence pour réserver un séjour inédit, les hôtes de
    Sibiu vont sans doute très bien vous accueillir, avec des offres complètes qui
    vous feront découvrir le plus de traditions locales possible.


    L’Association Départementale de Tourisme Sibiu a mis en place un projet spécial,
    intitulé « Les années des randonnées ». Grâce à ce programme, les
    touristes ont pu parcourir chaque semaine, de façon organisée, les sentiers de
    randonnée en montagne qui les intéressaient. Et même plus que ça, ils ont été encouragés
    à explorer eux-mêmes la région, à poser plein de questions, à découvrir les
    environs accompagnés par les habitants du coin, et bien sûr, à profiter des spécialités
    locales.

    Adela Dadu, représentante de l’Association Départementale de Tourisme Sibiu,
    nous en dit davantage : « En faisant
    ce type d’activités, nous essayons de réunir et de rapprocher les touristes des
    communautés locales et de la nature. Nous tentons de faire cela de manière très
    responsable. Nous avons également des offres de vacances qui impliquent la participation
    du touriste aux vraies activités rurales. Par exemple, ils se rendent chez les
    hôtes de la région de « Mărginimea Sibiului » et participent
    activement aux activités. Ils découvrent ainsi les traditions et les coutumes
    de manière originale. De nombreux villages ont adopté cette forme de tourisme,
    tant au nord qu’au sud du département. Ces offres représentent beaucoup plus
    qu’une pension complète ; en plus de l’hébergement et de la gastronomie,
    qui est bien évidemment très riche et délicieuse, les touristes peuvent faire
    aussi des dégustations au sein d’une bergerie. Ils peuvent prendre un « brunch »
    local avec les villageois et participer à des ateliers locaux. L’année dernière
    nous avons organisé un atelier avec les enfants et les avons emmenés à l’étable
    pour observer comment traire les vaches. Notre ouverture d’esprit est donc
    assez conséquente et nous sommes ravis que les habitants et les touristes puissent
    profiter ensemble de tous ces beaux moments. »





    Actuellement, la ville de Sibiu organise le fameux Marché de Noël, une
    tradition qui remonte maintenant à 15 ans. Du 11 novembre 2022 au 2 janvier
    2023, ceux qui n’auront pas l’occasion de se perdre dans l’univers rural de
    Sibiu pourront quand même rencontrer les artisans sur le marché. Les organisateurs
    s’assurent toujours que le marché ait des produits de haute qualité, fait à la
    main, spéciaux et inédits.


    Adela Dadu, représentante de l’Association Départementale de Tourisme
    Sibiu, nous emmène maintenant dans une autre commune, située cette fois en région
    montagneuse, dont l’on remarque très vite les ruelles très étroites. Elle nous
    y fait découvrir un ancien moulin et une église orthodoxe en brique, avec un
    clocher en bois, les deux remontant à plus de 100 ans. C’est un endroit caché
    qui survit grâce à ses traditions vivantes.




    « Les communes de
    Râul Sadului et de Țara Colibelor attirent depuis quelques temps un nombre
    croissant de visiteurs et d’amateurs de randonnées dans la nature. Râul Sadului
    est une commune de la région appelée « Mărginimea Sibiului » qui conserve
    encore très bien son authenticité. On peut encore y voir de véritables huttes
    de bergers, construites en bois, en haut des montagnes. Même si beaucoup
    d’entre elles ne sont plus utilisées, elles restent très pittoresques. Personnellement,
    c’est là-bas que je me sens le mieux : sur le pâturage, entourée d’herbe fauchée
    et de nature, avec la brise qui caresse mon visage et qui apporte avec elle un
    doux parfum de sapin. Je sais que cela pourrait paraitre un peu trop romantique, mais comme je
    suis née dans cette région, j’aime la montagne plus que tout ! »





    En espérant vous avoir convaincu de visiter cette région
    spectaculaire, à bientôt avec une nouvelle destination ! (Trad. Rada Stanica)



  • Le Courrier des auditeurs du 30.07.2021

    Le Courrier des auditeurs du 30.07.2021


    Bucarest fond sous la canicule, et cea ne fait que commencer. En fin de semaine, la ville est désertée de ses habitants qui vont se rafraîchir, notamment au bord de la mer Noire. Ainsi, la semaine dernière, 150 000 touristes avaient investi la côte roumaine, un record pour cet été. D’ailleurs, c’est la saison des vacances ; d’autres, et j’en fais partie, ont choisi de faire un tour en Roumanie. Un tour de 2 000 km en 9 jours, qui a été très apprécié par ceux qui ont vu les photos ou qui connaissent déjà les endroits. Je me propose de vous le raconter pour vous donner des idées de voyage, vu que nous l’avons imaginé aussi pour un membre de la famille qui est étranger.



    Partis de Bucarest, nous avons rejoint Dunavăţu de Jos, une commune du delta du Danube, dans le département de Tulcea (sud-est). En chemin, vous pouvez également visiter la ville-port de Constanţa, Mamaia, la perle de la côte roumaine de la mer Noire, et l’ancienne cité de Histria, fondée par les colons grecs au 6e s. avt. J.-C. Cette dernière est aussi la ville la plus ancienne attestée sur le territoire de la Roumanie. Sachez que la Dobroudja est, à cette époque, pleine de champs de tournesol d’une très grande beauté ; nous nous sommes arrêtés pour faire un nombre impressionnant de photos. Le delta nous a accueillis avec une météo très agréable, ce qui nous a permis de faire deux promenades en barque. L’une à partir de Dunavăţu de Jos, pour aller jusqu’à la plage sauvage de Perişoru, à la mer Noire, à travers plusieurs canaux de toutes les dimensions, dont certains – minuscules. Nous avons eu la joie de voir pélicans, cormorans, aigrettes, cygnes, foulques, grèbes huppés, hérons cendrés et autres évoluer parmi les nénuphars et les roseaux. Le lendemain, nous avons pris un petit bateau de Jurilovca pour aller jusqu’à Gura Portiţei, une langue de terre où vous avez d’un côté le lac Goloviţa et de l’autre — la mer Noire. Pour ceux qui souhaitent assaisonner leurs vacances d’histoire, ne passez pas sans visiter la citadelle médiévale d’Enisala, construite dans les années 1300 en haut d’une colline empierrée. Les fouilles archéologiques qui y ont été pratiquées ont permis de mettre au jour deux logements du premier âge du fer. De là, vous avez une superbe vue sur les environs.



    Nous avons quitté à regret le delta, traversé le Danube en bac à Brăila et mis le cap sur une autre attraction dont nous vous avons souvent parlé à l’antenne : les Volcans de boue de Berca, au département de Buzău. Un paysage lunaire, tout à fait inédit, avec de petits cratères bouillonnants et des coulées de boue nous attendait — contrastant avec les forêts avoisinantes. Je n’ai jamais rien vu de semblable, je peux dire qu’il vaut bien le détour. Le lendemain, nous avons visité le camp de sculpture en plein air de Măgura, dans le même département. En effet, c’est sur ces collines qu’un camp de sculpture pour artistes émoulus de l’Académie d’architecture de Bucarest et même pour des lycéens avait été organisé, entre 1970 et 1985. Les sculpteurs ont laissé leurs 256 œuvres monumentales là, et aujourd’hui l’exposition s’étale sur 21 ha. On dit que des phénomènes paranormaux se produisent à proximité, dans la forêt ; je ne les ai pas expérimentés. A l’hôtel où nous avons passé la nuit, en pleine forêt, nous avons eu un visiteur tout à fait inattendu le matin : un renard qui a pris son petit déjeuner avec nous. Les hôteliers le connaissent depuis trois ans et il vient se faire servir des victuailles tous les jours ; il en emporte pour nourrir aussi sa famille.



    Nous avons de nouveau pris la route pour aller à Şirnea, un petit village éparpillé sur des collines, au département de Braşov (centre). Jusque-là, nous avons admiré le paysage et le superbe lac de Siriu, à l’eau turquoise. Aux environs de Braşov, nous avons visité l’église médiévale fortifiée de Prejmer, du XIIIe siècle, incluse au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est toujours un plaisir de la revoir, surtout quand il fait beau. Bien entendu, nous ne pouvions pas passer à côté de Braşov sans faire un tour au centre-ville. La rue piétonne était très animée, nous y avons pris du bon temps. Nous sommes passés par Poiana Braşov et sommes arrivés à Şirnea, dans un paysage bucolique, avec beaucoup d’animaux. Nous y sommes allés pour faire des randonnées dans les alentours. Un trajet trouvé sur une application semblait séduisant ; 15 km par monts et par vaux, partiellement à travers la forêt, s’est avéré très très beau, mais aussi particulièrement fatigant. Nous l’avons parcouru en 6 heures ; on se reprend de la fatigue, on ne garde que les bons souvenirs. Néanmoins, il convient d’y aller avec un équipement approprié, et aussi d’emprunter un itinéraire adapté à sa condition physique.



    Il existe au département de Braşov un site rupestre très intéressant, qui est aujourd’hui un monastère, celui de Şinca Veche, creusé dans les Monts Făgăraş. Il est présumé par certains être vieux de 7 000 ans et avoir des origines daciques ou même plus anciennes. Un lieu très calme, très beau et très intéressant que les gens visitent pour ses légendes et ses mystères. Il comporte cinq pièces, et une sorte de tour haute de 10 m, par laquelle la lumière naturelle pénètre dans ce lieu étrange. Il a deux autels, ce qui indique ses origines préchrétiennes. On dit que cet endroit de recueillement est béni de Dieu et plein d’énergie positive. On y a découvert un symbole similaire au Yin et Yang et aussi l’étoile de David. Selon d’autres, c’est un lieu où des phénomènes paranormaux se passeraient, aussi. Au-delà de tout, un endroit vraiment intéressant à visiter.



    En route ! Avant de rejoindre notre gîte à Viştişoara, dans le département de Braşov, en pleine nature, nous avons visité le monastère Brâncoveanu (XVIe siècle), à Sâmbăta de Sus. A proximité, vous avez aussi un lieu appelé La Vâltori, dans le village de Lisa. Les vâltori, ce sont des tourbillons construits sur un cours d’eau, où les villageois lavaient leur linge par la seule force motrice de l’eau, sans lessive. Des machines à laver traditionnelles, si vous voulez. Il y avait aussi un métier associé, qui pouvait ou non être en rapport avec le traitement de la laine. Nous avons ainsi vu tous ces équipements des années 1900, et aussi des équipements pour traiter et filer la laine datant de la même époque et toujours fonctionnels. Là encore, très intéressant !



    Pas loin, au département de Sibiu, je vous recommande de voir l’Abbaye cistercienne de Cârţa, unique en Roumanie, une construction d’art roman et gothique fondée par les moines bourguignons et érigée d’abord en bois, vers 1202-1209, et ensuite en pierre, par des tailleurs de pierre français. Sa première attestation documentaire remonte à 1225. Les moines avaient un style de vie ascétique et leur activité était vouée à l’intérêt de la communauté. On y voit des chapiteaux, des clés de voûte, des fenêtres ainsi que le portail ouest, du XVe siècle. Vous verrez aussi l’église évangélique du XIIIe s. Cette abbaye a eu un rôle majeur dans l’histoire politique, économique et culturelle de la Transylvanie.



    Ne passez pas à côté de la citadelle de Făgăraş, dans la ville homonyme. Même si l’extérieur est en rénovation pour lui rendre l’aspect d’il y a 200 ans, présenté dans les gravures d’époque, l’intérieur est visitable. Forte d’une histoire de 600 ans, elle a conquis les tenanciers du site de voyages Hopper qui l’ont déclarée le deuxième plus beau château du monde voici quelques années — article présenté par le Huffington Post. Faire quelques pas dans l’ancien centre-ville de Sibiu est aussi un must ; laissez-vous envoûter.



    En quête de beauté, nous avons emprunté la Transalpina, la route la plus haute de Roumanie, qui traverse les Monts Parâng du nord au sud, et qui culmine à 2 145 m. Une route construite d’abord par les Romains, semble-t-il. En tout cas, les bergers des alentours de Sibiu l’empruntaient avec leurs moutons pour se rendre en Valachie. Modernisée à compter de 2009, elle est spectaculaire aujourd’hui. La beauté des paysages est à couper le souffle. 138 km parfois à travers des forêts et parfois même à travers les nuages, avec des lacs, et des paysages bucoliques. Une fois arrivés à Horezu, vous pouvez visiter le monastère de Hurezi du XVIe s., figurant au patrimoine mondial de l’humanité, et aussi les ateliers des potiers. Nous avons terminé le tour par les Cule, ces maisons fortifiées de Măldăreşti, au département de Vâlcea (sud).



    Chers amis, pour ceux qui seraient intéressés, je peux révéler les noms des hôtels et des gîtes que j’ai choisis, et qui se sont avérés excellents. Voilà, j’ai été un peu longue, mais j’espère que mon récit vous donne des idées de vacances en Roumanie.

  • Via Transilvanica ou la découverte de la Roumanie à pied

    Via Transilvanica ou la découverte de la Roumanie à pied

    Pour ceux qui aiment voyager autrement qu’en voiture, il existe un itinéraire tout à fait spécial en Roumanie. Via Transilvanica, un projet en cours, c’est 1200 km de chemin de randonnée, du nord de la Roumanie, de Putna, en traversant la Transylvanie, jusqu’au au sud-ouest, à Drobeta Turnu Severin. Il peut être parcouru à pied ou à vélo, intégralement en plusieurs semaines ou en partie, selon la force et le souhait du voyageur. L’infrastructure de Via Transilvanica fournira des données sur des possibilités d’hébergement et de restauration, mais aussi des informations historiques et culturelles sur les différentes zones géographiques.

    Alin Uşeriu, président de l’Association Tăşuleasa Social et notre guide aujourd’hui, vous invite à un voyage unique : « La Roumanie est un pays sûr, à deux pas des capitales européennes, et sa beauté est extraordinaire. La Roumanie a également cette région de Transylvanie, qui mérite d’être visitée, et la Via Transilvanica est un long chemin, qui met en évidence tous les aspects naturels, historiques, ethniques de la Transylvanie. Il commence à Putna, en Bucovine, et traverse sept régions absolument spectaculaires, avant de s’arrêter à Drobeta Turnu Severin, sur le Danube. La Bucovine est un endroit avec des paysages naturels exceptionnels et dont nous sommes très fiers du point de vue religieux. Puis il traverse une région très spectaculaire, avec de très nombreuses traditions : Ţinutul de Sus – la Haute Terre -, avec une partie des vallées des rivières Someş, Bistriţa, très belles et encore méconnues du grand public. »

    Terra Siculorum (la Terre des Sicules) est le troisième itinéraire de la Via Transilvanica. Les 157 kilomètres du trajet traversent des territoires habités par des Sicules, ce groupe ethnolinguistique de langue hongroise lié historiquement aux Magyars, et qui ont contribué à tout ce que la Transylvanie est aujourd’hui. Alin Uşeriu, président de l’Association Tăşuleasa Social : « La zone dans laquelle vivent les Sicules vaut le détour, car cette ethnie a été et fait toujours partie de la culture de la Transylvanie. Sa culture gastronomique est particulièrement généreuse. En parlant de la Terra Saxonum (la Terre des Saxons), nous pouvons dire que c’est le plus grand musée en plein air d’Europe. Il y a plus de 200 cités et églises fortifiées qui méritent d’être visitées et redécouvertes. Malheureusement, l’ethnie saxonne n’est plus très nombreuse en Roumanie, mais son patrimoine fait certainement partie du patrimoine de l’humanité. Puis, on va sur Terra Dacica (la Terre dacique), Terra Romana (la Terre romaine), la vallée de la rivière Mureş, très belle, avec des paysages extraordinaires et des gens accueillants. Ensuite, c’est la vallée de la rivière Cerna, et puis nous arrivons au Danube. »

    À l’heure actuelle, 800 km de la Via Transilvanica sont finalisés. L’itinéraire est balisé avec des éléments d’identification spécifiques, faits de matériaux durables, qui permettent une bonne orientation du voyageur. Alin Uşeriu, président de l’Association Tăşuleasa Social, précise : « Vous pouvez marcher tranquillement du nord, de Putna, jusqu’au-delà de Sighişoara, à Criş. Nous avons aussi un tronçon de 100 km dans le Plateau de Mehedinţi, qui est terminé, c’est le dernier segment. Viennent ensuite les quatre autres départements : Sibiu, Hunedoara, Alba et Caraş-Severin, qui seront balisés prochainement. Le projet s’obstine à continuer avec la participation de tous ceux qui l’ont rendu possible. Pour ceux qui nous écoutent, il est bon de savoir que nous avons maintenant en Roumanie un long chemin sur lequel on ne peut pas s’égarer. Il ressemble probablement au Chemin de Saint Jacques de Compostelle, mais il n’est pas religieux. C’est, si vous voulez, une combinaison du Pacific Trail d’Amérique et du Chemin de St Jacques de Compostelle d’Europe. Cet itinéraire offrira certainement une expérience spirituelle, une expérience culturelle et une expérience de découverte de toutes les attractions du parcours. Allez à vélo, mais surtout à pied sur la Via Transilvanica. Le tourisme équestre se développera aussi. »

    Nous apprenons d’Alin Uşeriu, président de l’Association Tăşuleasa Social, que vous n’avez pas besoin d’être un athlète de performance pour emprunter la Via Transilvanica. L’itinéraire est conçu pour 90% des gens : « Bien sûr, vous avez besoin d’une condition physique minimale pour ce trajet, parce qu’il ya au moins 15-20 km par jour à parcourir. Sur viatransilvanica.com nous avons un guide qui explique en détail chaque étape, même celles en préparation. Ce n’est pas un trajet sur lequel il faut prendre de la nourriture pour passer 50 jours dans la nature, comme le Pacific Trail ; il dispose de toutes les facilités. C’est un chemin qui, à chaque tournant, permet de trouver de quoi se restaurer, des gîtes, et traverse des communautés. Mais n’oublions pas que la Roumanie en général est un pays à la nature sauvage, avec moins d’infrastructures. Par conséquent, il ya plus de tranquillité et plus de paysages spectaculaires et naturels. Vous pouvez également rencontrer des ours, par exemple. Il y a beaucoup de pays où on ne peut plus voir cet animal depuis des centaines d’années. Par conséquent, il convient d’en tenir compte, et l’itinéraire ne doit pas être parcouru nuitamment. Enfin, dans le contexte actuel de pandémie, que nous n’aurions même pas soupçonné il y a un an, et où la distanciation est recommandée, la Via Transilvanica, ce chemin de longue distance, à pied, à travers la Roumanie, vaut la peine d’être essayée comme destination de vacances, pour une expérience inoubliable. »

    La Via Transilvanica traverse 400 communautés, villages et villes. Dès le début du projet, les initiateurs ont eu une surprise très agréable. Alin Uşeriu, président de l’Association Tăşuleasa Social : « Le premier à avoir fait le voyage, avant que le chemin ne soit entièrement balisé, même si nous ne recommandons pas de passer par des portions non marquées, a été un homme de 72 ans. Il partit de Drobeta Turnu Severin et atteignit Putna, à 1000 km de là, à pied. Nous avons été très surpris d’apprendre que des étrangers ont compté parmi les premiers à s’aventurer sur ce chemin ; ils avaient entendu parler du projet par des amis ou par la presse. Nous avons également été très heureux de recevoir une partie du financement de la diaspora de Chicago. Plus de 100 km des financements sont étrangers. Nous croyons que cet itinéraire sera apprécié par les étrangers, parce que les chemins longue distance sont à la mode et il n’y en a pas beaucoup. Via Transilvanica pourrait être l’un des dix trajets dans le monde qu’il faut parcourir. Nous avons aussi eu des randonneurs d’Afrique du Sud, d’Angleterre, d’Ukraine. Nous avons reçu une demande de publication du guide en Pologne. Plusieurs agences de voyages d’Allemagne souhaitent proposer Via Transilvanica en tant que destination. Juste avant sa finalisation, nous nous sommes félicités de voir que l’itinéraire a gagné en notoriété, et vous, qui écoutez maintenant, pouvez le recommander pour des vacances inoubliables. »

    Pensez-y ! Il existe également une application Via Transilvanica pour les dispositifs mobiles. Elle est disponible en téléchargement gratuit dans AppStore et PlayStore, avec des versions pour iOS et respectivement Android. (Trad. Ligia)

  • Pădurea Craiului – destination d’écotourisme

    Pădurea Craiului – destination d’écotourisme

    Nous découvrirons là des paysages pittoresques, une cuisine délicieuse et des gens qui savent offrir des expériences inoubliables à tous les touristes. Loffre comprend des sentiers touristiques et thématiques, des grottes aménagées, des randonnées, des sentiers descalade faciles et des visites chez des artisans. Les plus audacieux peuvent sessayer au rafting, à la via ferrata, à lescalade ou à la tyrolienne. Nous apprendrons aujourdhui quels sont les sites les plus visités de Pădurea Craiului, avec Paul Iacobaş, responsable de cette destination écotouristique.



    « Pădurea Craiului est située dans le nord-ouest des Monts Apuseni, dans la partie occidentale de la Roumanie. Ce nest pas une zone très haute, elle a environ 600-800 mètres daltitude, mais là nous retrouvons un des éléments assez rares en Roumanie : le karst. Vous verrez donc des grottes, des gorges, des défilés, des plateaux karstiques. Tout ce karst boisé est un des éléments qui rendent Pădurea Craiului un peu différente des autres régions du pays. »



    Cest une zone qui a beaucoup de choses à offrir du point de vue touristique, en particulier pour ceux qui souhaitent des programmes daventure dans la nature, explique Paul Iacobaş, responsable de la destination décotourisme Pădurea Craiului :



    « Nous pouvons dire que ces dernières années, la région sest beaucoup profilée, dune part, comme destination daventure non seulement pour les professionnels, mais aussi pour ceux qui passent beaucoup de temps assis derrière un ordinateur et qui souhaitent mettre un peu de couleur dans leur vie. Dautre part, cest une destination intéressante pour les familles avec enfants et les personnes âgées, qui viennent ici pour différentes activités adaptées à leur âge. Si nous pensons à ceux qui viennent pour laventure, je crois bien que Pădurea Craiului peut être appelée le paradis de ces activités en Roumanie. Sur une zone relativement petite, nous avons presque la plus grande diversité dexpériences de ce type du pays. Nous nous référons, tout dabord, à la visite des grottes touristiques, au spéléo tourisme dans des grottes non aménagées, nous pensons aux pistes cyclables, à la via ferrata, aux sentiers de randonnée, aux parcours de rafting et, dernièrement, nous avons également développé quelques itinéraires de course en montagne. Pratiquement, à Pădurea Craiului, vous pouvez vivre toutes ces expériences. »



    La zone est riche en sites touristiques et attractions culturelles. Voici deux dentre elles, recommandées par Paul Iacobaş.



    « La Grotte de Meziad est bien connue du grand public en Roumanie ; elle a bénéficié ces dernières années dun nouvel aménagement et dune mise en valeur de son intérieur par des moyens modernes. Pour ce qui est des attractions culturelles, je mentionnerais les églises en bois. Même si elles ne sont pas aussi connues que celles du Maramureş, elles sont au moins aussi anciennes et intéressantes. »



    Si vous vous intéressez à lartisanat, il faut savoir que dans cette destination écotouristique, vous trouverez de nombreux artisans. Paul Iacobaş, responsable de la destination d’écotourisme Pădurea Craiului, nous en dit davantage :



    « Il y a la poterie blanche de Vadu Crişului. Cest une céramique très rare sur le continent européen. On dit quil nexiste quun ou deux endroits au monde où il y a cette céramique sans oxydes de fer, qui lui confère son aspect spécifique, proche de la porcelaine. Dans la région de Bihor et de Pădurea Craiului, il y a aussi lartisanat du violon à pavillon. Cest un violon auquel est attaché un dispositif damplification du son. Ainsi, le son du violon devient très métallique et aigu. Cest lun des instruments à retrouver lors de tous les événements communautaires ici – de la naissance et du baptême jusquau mariage et même à lenterrement. Nous avons ici un autre métier moins connu : la peinture sur œufs. Ils ne sont pas comme les œufs peints de Bucovine, cest une technique spécifique à Pădurea Craiului. »



    Paul Iacobaş, responsable de la destination écotouristique de Pădurea Craiului, dit que la pandémie de Covid-19 na pas affecté les plans de lorganisation quil représente.



    « Pădurea Craiului fait partie du réseau national des destinations écotouristiques. Nous avons un autre projet, qui vise à développer davantage linfrastructure de visite. Nous travaillerons à laménagement de pistes cyclables dédiées principalement aux familles avec enfants. Ce seront des itinéraires plus faciles. Nous travaillons également à lélaboration dun calendrier dévénements responsables à légard de lenvironnement et des communautés locales. Nous prévoyons aussi un itinéraire de via ferrata. Ce sera un parcours qui ne sera pas adapté seulement aux habitués des sommets et à ce type ditinéraire. Il aura une partie adaptée même pour les familles avec enfants. Ainsi, tout le monde pourra profiter de cette expérience. »



    Cette année, en raison des restrictions de voyage, Pădurea Craiului a eu moins de touristes que dhabitude, mais les opinions de ceux qui ont visité la région au cours des années précédentes ne se sont pas laissé attendre. Paul Iacobaş précise :



    « La plupart de ceux qui sont venus visiter cet endroit ont été ravis quil ne soit pas bondé, car cest encore une zone peu connue non seulement par les touristes étrangers, mais même par les touristes roumains. Ils sont enchantés que la nature et larchitecture des bâtiments soient préservées comme avant. Cest un endroit idéal pour un séjour dun jour ou deux, mais aussi pour un séjour dune semaine. »



    A Pădurea Craiului, vous trouverez la grotte la plus longue de Roumanie : la Grotte du Vent, avec une longueur supérieure à 47 km. Et pas en dernier lieu, vous pourrez même participer à des pratiques agricoles traditionnelles telles que le fauchage, la cueillette des fruits et lélevage. Sur le site padureacraiului.ro vous pouvez consulter à la fois loffre complète dactivités, mais également trouver dautres attractions intéressantes, en vue dun séjour inoubliable.


    (Trad.: Ligia)

  • Vatra Dornei, station de ski et station thermale

    Vatra Dornei, station de ski et station thermale

    Notre destination
    du jour est située en montagne, à 800 m d’altitude, et elle convient tant à
    ceux qui cherchent la détente, qu’aux plus actifs des vacanciers. La station thermale
    Vatra Dornei est parue sur les cartes au 18e siècle. C’est à ce moment-là qu’ont
    été bâtis les premiers immeubles de ce petit bourg : la poste, les thermes et
    l’hôtel de ville. Devenue entre temps une populaire station de ski du nord-est
    de la Roumanie, on y pratique beaucoup d’autres sports. Mais une promenade dans
    le parc du centre ville sera tout aussi efficace pour vous faire respirer l’air
    pur de la montagne.




    Pour savoir ce que
    la région du Pays des Dorne a à offrir, nous nous sommes entretenus avec
    Maricica Cazimirciuc, responsable de cette destination d’écotourisme : « Vous avez ici des forêts sans fin, de hauts
    sommets, des aires protégées. Vous pouvez choisir une balade thématique ou
    explorer les centaines de kilomètres de chemins de randonnée et de VTT, vous
    pouvez y pratiquer le rafting et le kayak, le cheval, l’escalade et
    l’alpinisme, la marche nordique ou la tyrolienne. En hiver, on propose le ski alpin ou le ski de fond, le patinage, la
    luge, l’escalade de glace ou encore les balades en traîneau à cheval. Il y a un
    peu partout des chambres d’hôte qui proposent une bonne cuisine du terroir. On
    compte sur un hiver enneigé pour pouvoir se détendre et rester en forme en
    pratiquant du sport en plein air. On espère aussi que les restrictions mises en
    place pour gérer la crise sanitaire permettent aux vacanciers de profiter des
    fêtes et coutumes d’hiver.
    Surtout que chez
    nous, on organise de véritables spectacles artistiques et gastronomiques !
    Comme chaque année, les hôtes du Pays des Dorne attendent les visiteurs avec
    des chambres accueillantes, des plats délicieux et de la musique
    traditionnelle. »




    Avis aux amateurs
    de folklore et de tradition, à Vatra Dornei il y a aussi un Musée d’ethnographie.
    Quelques 2.000 pièces de grande valeur y sont conservées : des costumes
    traditionnels aux outils et objets pour la maison, tous créés par des artisans
    locaux. Le tout est exposé au rez-de-chaussée d’un bel immeuble de patrimoine
    qui date de la fin du 19e, représentatif lui aussi des traditions locales, qui
    accueille également la mairie de Vatra Dornei.




    Mais avant de
    quitter cette charmante station, faisons halte aussi dans le parc central dont
    on parlait au début de notre visite. Étendu sur 50 hectares, et ayant le statut
    de réserve dendrologique, on y trouve des espèces rares d’arbres et plusieurs
    sources d’eau minérale. Petite particularité amusante de cet arboretum : les nombreux écureuils qui y vivent répondent
    tous au nom de Mariana (écureuil étant un nom féminin en roumain).

    Voilà l’argument qui manquait pour vous faire vous décider de découvrir Vatra Dornei ! (Trad. Elena Diaconu)



  • Randonnée et observation de la vie sauvage dans les Carpates

    Randonnée et observation de la vie sauvage dans les Carpates

    World Wide Fund for
    Nature – le Fonds mondial pour la nature – estime qu’il y aurait environ 320
    000 hectares de forêts dans les Carpates qui peuvent être inclus dans les
    catégories vierges et quasi vierges, dont 250 000 en Roumanie. Nous vous proposons
    aujourd’hui une incursion dans des zones situées loin de la pollution et des agglomérations
    urbaines, où nous verrons des arbres séculaires et des animaux tels que l’ours brun,
    le loup ou le lynx, dans leur environnement naturel.






    Hermann Kurmens est
    professeur de biologie et voyagiste, propriétaire d’une maison d’hôtes dans le
    village de Măgura, du département de Brașov. La Roumanie a une biodiversité
    impressionnante, mais qui est trop peu connue comme attraction touristique, affirme
    Hermann Kurmens : « Il n’est
    pas nécessaire de visiter les savanes africaines pour l’observation des
    animaux, on peut le faire en Roumanie, dans les zones de montagne ou dans les
    forêts. Nous savons que ce pays dispose de la plus forte densité d’ours, de
    loups et de lynx de toute l’Europe. Un tiers de la population de ces animaux
    est à retrouver en Roumanie. Il y a des animaux sauvages dans toutes les
    montagnes roumaines. Il en existe plus dans les zones montagneuses des comtés
    de Harghita, Covasna et Brasov. Nous avons commencé par un observatoire dans
    les années 2000 dans la région de Făgăraş, à Şercaia. »

    Dans les Carpates, l’observation
    de la vie sauvage de manière organisée, comme une forme de tourisme, se fait
    depuis peu de temps, poursuit Hermann Kurmens, professeur de biologie et
    tour-opérateur : « Dans les
    années ’70 et ’80, on pratiquait davantage la chasse, après quoi les trophées étaient
    vendus. Les touristes venaient d’Europe de l’Ouest et pour une telle
    expérience, ils payaient entre 5 000 $ et 12 000 $. Au fil du temps, les
    administrations des aires protégées ont également compris que, bien que cela
    soit beaucoup plus difficile et que cela présuppose plus de travail, il est
    possible de gagner par la mise en place d’un observatoire des animaux. Le gain est assuré à long terme. Un ours vit une trentaine d’années ; s’il
    est abattu à quatre ans, on ne peut plus rien utiliser, même si on aurait pu le
    voir pendant 20 ans. Il nous a été assez difficile de convaincre les
    administrations dans les années 2000, parce qu’il était beaucoup plus facile de
    faire venir des chasseurs étrangers. La chasse était préparée trois jours à
    l’avance, le touriste tirait sur l’animal, et les administrations forestières encaissaient
    l’argent. Cependant, les choses ont
    radicalement changé. Dans notre région, nous avons déjà une quinzaine d’observatoires
    et cela est devenu une attraction touristique croissante. Les gens viennent de
    toute l’Europe pour observer les animaux. »








    Mais comment fonctionne un tel programme touristique ?
    Tout d’abord, observer les animaux se fait uniquement de manière organisée.
    Hermann Kurmens explique : « Les
    touristes sont accompagnés par un guide spécialisé et il y a aussi un autre
    employé des administrations forestières ou des administrations des zones
    protégées, généralement armé. Le trajet est parcouru avec un véhicule tout-terrain,
    fourni par l’opérateur. On arrive à proximité de l’observatoire, et les 100
    derniers mètres se font à pied. À cet égard, les guides informent les touristes
    avant le départ. Une fois sortis du véhicule, on ne parle plus, le déplacement a
    lieu lentement et en silence. Il est interdit d’emmener de la nourriture avec soi,
    afin de ne pas attirer les ours dans l’observatoire. Les vêtements doivent être
    appropriés, sans couleurs criardes. Les touristes doivent avoir sur eux des imperméables
    et des chaussures de randonnée. Il est préférable de se munir également de
    jumelles pour une meilleure observation des animaux. Les amateurs de photos
    peuvent apporter leur appareil photo. »






    L’observation de la
    faune est certes une attraction touristique, mais c’est aussi la composante
    d’un séjour. Elle est incluse dans un programme de sept jours, qui combine plusieurs
    formes de tourisme. Hermann Kurmens, professeur de biologie et de
    tour-opérateur, détaille : « Dans
    ce programme, nous avons une combinaison de nature et de culture. Nous quittons
    le village de Magura et nous organisons plusieurs jours de randonnée autour du Massif
    de Piatra Craiului, en mettant l’accent sur la flore et la faune des Carpates.
    Nous faisons une randonnée jusqu’à un chalet isolé ou visitons la Grotte des Chauves-souris,
    où vivent trois espèces différentes de chauves-souris. On va visiter le château
    de Bran, aussi. Nous avons toujours un point culturel dans ce programme. Par
    exemple, nous visitons également une église fortifiée dans la commune de
    Vulcan, la vieille ville de Brasov avec l’Eglise noire et ses murailles médiévales.
    Ainsi s’achève cette combinaison de nature et de culture. »







    Les touristes étrangers
    viennent de nombreux pays d’Europe et même d’Amérique, du Canada ou
    d’Australie. La plupart arrivent par des agences de voyage britanniques.
    Hermann Kurmens constate que : « En
    général, les Occidentaux sont les plus intéressés par la nature. Par exemple,
    les touristes britanniques sont les plus sensibilisés, parce que les Anglais
    ont été les premiers à couper leurs forêts il y a plus de 200 ans. Suite à la
    disparition des forêts, les ours, les loups ou les lynx ont également disparu. C’est
    pourquoi ils apprécient le plus la nature. Ils sont enchantés de voir des ours
    en liberté, mais ils se réjouissent aussi quand ils voient une grenouille ou un
    oiseau qui n’existe plus chez eux. Le butor étoilé, par exemple. Ils aiment
    également des plantes rares comme le Dianthus callizonus, une fleur endémique
    du Massif de Piatra Craiului ou la campanule des Carpates. De même, ils
    s’émerveillent en entendant le cri de la huppe ou de l’aigle criard. »







    Voici donc une offre de
    loisirs dans la nature, loin des agglomérations urbaines. Ceux qui ont choisi
    ces forfaits touristiques affirment que cette expérience inédite leur a permis
    de faire leur plein d’énergie pour une année entière. (Trad. : Ligia Mihaiescu)

  • Randonnées dans les Monts Măcin

    Randonnées dans les Monts Măcin

    En ce début d’automne, quand le soleil est toujours de la compagnie, on
    vous propose de découvrir à votre rythme, au cours d’une randonnée pédestre,
    les beautés naturelles des Monts Măcin, du sud-est de la Roumanie. Même si leur
    altitude fait penser plutôt à des collines qu’à des montagnes, ces monts, les
    plus anciens du pays, offrent des paysages magnifiques et des formes de relief
    des plus surprenantes. Et puisque le beau temps persiste en cette période, tout
    comme les températures assez élevées, vous pourriez profiter de votre présence dans
    ce coin de terre roumaine pour faire halte aussi au delta du Danube, Réserve de
    la biosphère.




    Dan Staicu, à la tête du Bureau d’information et de promotion touristique
    de Măcin, vous recommande le trajet marqué
    en bleu, sur six kilomètres, connu sous le nom de Culmea Pricopanului : « Toute randonnée devrait commencer au
    Bureau d’information et de promotion touristique afin que les touristes puissent
    consulter les informations mises à leur disposition avec le soutien de la mairie.
    Le trajet commence juste à côté de la localité de Măcin, près d’un calvaire
    dressé au bord de la route nationale 2D. Il s’agit d’un circuit bleu, facile à
    faire et qui suppose en moyenne quatre heures de marche, pauses comprises. Les
    touristes seront certainement impressionnés par les formations géologiques
    spectaculaires datant d’il y a 255 millions d’années et qui semblent appartenir
    à une autre planète. Une fois au sommet du Massif de Pricopanu, les randonneurs
    auront droit à une vue panoramique sur toute la vallée de Măcin, sur le Danube ou encore sur la
    dépression de Luncavița et les villes de Galați, Brăila et Reni. Sur l’ensemble
    des formes de relief bizarres, je mentionnerais « Le Sphinx dobrogéen »
    ou encore les monolithes érodés qui font penser aux rochers appelés Babele (les
    Vieilles femmes) de Bucegi. La faune recense des plantes très rares
    telles la Campanule roumaine ou le Dianthus nardiformis, une espèce
    d’œillet. Quant à la faune locale, elle comprend notamment des espèces de
    reptiles telles la tortue et le lacertilien de Dobroudja. D’ailleurs, il
    convient de préciser que la tortue est une espèce protégée. »




    Même si les monts Măcin ne sont pas couverts de vastes étendues de forêts,
    dans les régions de prairie se trouvant à leurs pieds vivent des chevreuils,
    des renards, des chacals ou encore des sangliers. Pour les touristes qui
    souhaitent passer plus d’une journée dans la région, nous signalons la présence
    dans les localités de Măcin et de Greci de plusieurs structures d’hébergement.
    Par ailleurs, les amateurs de camping peuvent camper aux pieds des Monts Măcin,
    dans un endroit mis spécialement à leur disposition et connu sous le nom de « La
    Fontaine guérissante ».

    Selon Dan Staicu, à la tête du Bureau d’information
    et de promotion touristique de Măcin, les randonnées pédestres dans la région
    sont à faire notamment au printemps en en automne. Le Parc naturel offre
    différents trajets balisés dont un qui débute dans la localité de Greci et vous
    emmène en haut de la montagne, sur le sommet de Țuțuiatu. Dan Staicu :
    « Parmi les principales attractions
    de la région se trouve justement le sommet de Țuțuiatu, point culminant d’un trajet qui porte son nom. C’est un itinéraire
    bleu qui arpente sur le versant occidental de la montagne et qui relie la
    localité de Greci à ce sommet haut de 467 mètres, datant de presque 295
    millions d’années. Une fois en haut, le panorama qui s’ouvre à vos pieds est
    spectaculaire. Vous pourrez admirer le sommet de Pricopanu, les villes de
    Galați, Măcin et Brăila, le sommet de Iacobdeal ou encore la Réserve naturelle
    Chervan Tulcea. Vous pourriez observer aussi le bras de Măcin, le plus ancien
    du Danube. Dans la région boisée que ce trajet traverse, vous aurez l’occasion
    d’admirer des paysages propres à la forêt balkanique, méditerranéenne ou
    d’Europe centrale. Deux zones de camping ont été mises en place tout au long de
    ce circuit. Le premier près d’un endroit appelé « La Source des
    Italiens » et le second dans « La Vallée sèche ». Les
    randonneurs qui s’y aventurent peuvent passer la nuit aussi bien dans les
    localités de Măcin que dans celles de Luncavița ou Greci où des zones de
    camping existent aussi. »




    Douze sentiers balisés de difficulté moyenne
    ou facile, dont le plus long ne dépasse pas les 12 kilomètres, vous attendent
    dans les Monts Măcin. Pas besoin d’escalader les versants pour découvrir les
    vastes collines couvertes de vigne. Du coup, après une bonne balade à travers
    la forêt, vous pourriez finir votre journée en dégustant un verre de vin dans
    l’une des nombreuses caves de la région. Dan Staicu : « Et puisque l’on
    se trouve dans la région aux montagnes les plus anciennes de Roumanie, il
    convient de préciser que c’est aussi l’endroit accueillant le vignoble le plus
    ancien de la Dobroudja : Sarica Niculiţel et ses trois centres : Măcin, Niculițel et Tulcea. Pour découvrir les secrets d’une
    cave à vin de Roumanie, l’idéal serait de réserver une visite avec dégustation
    à Măcin. L’occasion d’en apprendre davantage sur cette gamme de vins auprès des
    producteurs mêmes. Ils vous raconteront l’histoire du vin local, ses techniques
    de production, les plats qui vont avec. Le vignoble propose aussi bien des
    cépages roumains qu’internationaux. Par exemple, vous aurez la possibilité de
    connaître les trois types de Fetească – Royale,
    Blanche et Noire – ou encore la Tămâioasa (Muscat roumain). »






    Les vins et la cuisine du terroir mis à part,
    la Dobroudja attire ses touristes grâce aux traditions et aux légendes issues
    de son pluriculturalisme. Car il convient de préciser que dans cette région
    vivent 18 communautés ethniques dont les plus nombreuses sont celles turque,
    tatare, russe, grecque, bulgare et italienne. (Trad. Ioana Stăncescu)

  • Via Transilvanica, un chemin de randonnée exceptionnel

    Via Transilvanica, un chemin de randonnée exceptionnel


    Fin juillet, les derniers tronçons du chemin de randonnée Via
    Transilvanica, qui traverse les départements de Mureș et Harghita, au centre de
    la Roumanie, ont été mis en service. Ces 285 km de chemin viennent compléter
    les 400 km déjà exploitables, explique Alin Ușeriu, président de l’association
    Tășuleasa Social, pour qui la Roumanie représente une destination sûre, située
    à proximité de grandes capitales européennes et, surtout, un endroit
    magnifique.

    Alin Ușeriu : « La Transylvanie fait partie
    intégrante de la Roumanie et cela vaut la peine de la découvrir en utilisant Via
    Transilvanica. Les richesses naturelles et historiques ou encore le
    foisonnement ethnique tellement caractéristique de la Transylvanie se laissent
    découvrir au long de ce chemin exceptionnel. Le sentier, qui commence à Putna,
    en Bucovine, s’achève au Danube, dans la ville de Drobeta-Turnu Severin, après
    avoir parcouru sept régions historiques d’une beauté fascinante. La Bucovine
    demeure une région caractérisée encore par ses paysages naturels, demeurés largement
    à l’état sauvage, mais également par son patrimoine religieux. La route nous
    emmène ensuite en Ținutul de Sus, le Pays d’en haut en français, où les
    traditions ancestrales ont encore cours. Le chemin suit d’abord la vallée du
    Somes, ensuite celle de la Bistriţa, se frayant un chemin à travers des territoires quasi
    vierges. Visiter ensuite le Pays sicule, c’est vivre au rythme d’une région
    habitée par une ethnie, les Sicules, qui a fortement marqué l’histoire et la
    culture transylvaines. Une région qui peut se targuer d’une culture gastronomique
    traditionnelle inédite et tellement riche. La Transylvanie en tant que telle
    est de fait le musée en plein air le plus vaste d’Europe. Plus de 200 forts,
    églises fortifiées et châteaux essaiment son territoire. Certes, les Saxons
    transylvains ont quasiment disparu de nos jours, mais l’héritage historique et
    architectural qu’ils nous ont légué demeure impressionnant, partie importante du
    patrimoine de l’humanité. La route nous fait ensuite découvrir une autre région
    riche en histoire, berceau de la nation roumaine, en suivant la vallée de la
    rivière Cerna, en Terra Dacica et en Terra Romana, où l’on se laisse bercer par
    la beauté des paysages vallonnés et par la gentillesse des habitants. Enfin,
    une fois franchie la vallée de la Cerna, le Danube dans toute sa majesté apparaît
    devant nos yeux ébahis ».



    Via Transilvanica c’est aujourd’hui 680 kilomètres d’invitation irrépressible à prendre le large et à découvrir, à pied ou en vélo, des coins sauvages et la trace de cultures anciennes. Alin Ușeriu, président de l’association Tășuleasa Social : « Le dernier tronçon, de 100 km,
    qui traverse le plateau de Mehedinţi, est quasiment finalisé. Suivront
    bientôt les départements de Sibiu, Hunedoara, Alba et Caraș-Severin. Le projet se
    poursuit, avec l’aide et le soutien de tous ceux qui l’ont rendu possible dès
    le départ. Vos auditeurs doivent apprendre l’existence de ce chemin longue
    distance conçu un peu à l’instar du Chemin de Saint Jacques de Compostelle,
    même si son but n’est pas religieux. Cela ressemble à ce qu’est le Chemin de
    Saint-Jacques-de-Compostelle pour l’Europe et le Pacific Trail pour l’Amérique.
    Un chemin sûr, qui offre une expérience spirituelle et culturelle au voyageur, qui
    fait découvrir un ensemble d’attractions touristiques, autrefois inatteignables
    d’un coup. Une route accessible en vélo, une route qui sera aussi ouverte à
    coup sûr au cheval. Mais une route qui vaut surtout la peine d’être parcourue à
    pied. »



    Pour franchir les 15-20 km par jour, il vaut néanmoins mieux avoir une
    certaine condition physique préalable. Alin Ușeriu : « Sur le site viatransilvanica.com
    vous trouverez un guide explicatif, qui détaille chaque étape, en ce y compris
    les préparatifs nécessaires avant d’envisager de partir à l’aventure. Certes,
    au long de cette voie, vous trouverez toutes les facilités nécessaires au
    randonneur. N’imaginez pas qu’il faudrait prendre avec vous des victuailles
    pour une cinquantaine de jours, comme c’est le cas pour parcourir le Pacific
    Trail. L’on trouve à chaque pas un endroit pour se restaurer ou une auberge
    pour y passer la nuit. Par ailleurs, dans le contexte actuel, où la
    distanciation physique est de rigueur, Via Transilvanica constitue une
    destination rêvée pour les randonneurs avertis mais, en fait, pour tous les
    amoureux de découvertes, d’inédit, d’expériences inoubliables. »



    Une appli intitulée Via Transilvanica est également disponible au téléchargement. (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • Les Monts Apuseni

    Les Monts Apuseni

    Ce n’est pas l’altitude des Monts Apuseni, situés en
    Transylvanie, dans le centre-ouest de la Roumanie, qui attirent les visiteurs. En
    effet, leur sommet le plus haut ne dépasse pas les 1849 mètres d’altitude. En
    revanche, le décor est magnifique et les activités en plein air ne manquent
    pas. Commençons notre voyage au Parc naturel Apuseni, en plein cœur de ces
    montagnes. Le Parc est reconnu comme une zone de première importance pour la
    biodiversité qu’elle accueille, mais aussi comme un des endroits naturels les
    plus remarquables de Roumanie.


    Paul Iacobaș, manager pour le programme de tourisme vert
    Pădurea Craiului et représentant d’Apuseni Experience, une organisation qui
    promeut le tourisme responsable, détaille les activités les plus attrayantes: « La meilleure
    activité dans le Parc naturel Apuseni est peut-être la randonnée. Vous pouvez ainsi
    explorer le plateau karstique de Padiș, d’une grande richesse pour ce qui est
    de ce type de relief recouvert de forêts, très présent dans le Parc Apuseni.
    Mais n’oublions pas Cetățile Ponorului / Les Citadelles de Ponor, les Gorges des
    rivières Galbena, Someșul Cald ou Rădeasa, Poiana Ponor / La Clairière Ponor,
    Lumea Pierdută / Le Monde perdu, Groapa de la Bârsa. Voilà quelques endroits
    qui vous raviront en randonnée, peu importe votre condition physique. Aussi,
    une autre spécificité du Parc naturel d’Apuseni : vous rencontrerez là-bas
    les « moți ». C’est la population locale, qui vit à une altitude de
    1000-1200 mètres, dans la zone centrale des Apuseni, dans les vallées de
    l’Arieș ou des rivières tributaires de l’Arieș. Les « moți » sont des
    gens très tenaces. Jusqu’à il y a peu, ils étaient très attachés à la culture
    du bois. A présent, ils commencent à changer de perspective et sont de plus en
    plus ouverts au tourisme. C’est vrai aussi qu’ils ont des choses à montrer !
    Ils ont toujours leurs vieilles maisons, des granges traditionnelles dont le
    toit est recouvert de branches de sapin, une caractéristique de la région. On
    trouve encore des artisans qui travaillent le bois. Ils font des objets qui
    étaient autrefois utilisés dans les ménages, mais qui aujourd’hui servent
    plutôt de décoration. Il y a aussi des tisserandes qui, devant leur métier à
    tisser, peuvent vous raconter tout un tas d’histoires sur les motifs dont elles
    décorent leurs créations. »



    Quittons le Parc naturel Apuseni pour nous diriger vers les
    Monts Pădurea Craiului, dans le nord-ouest de la région. L’altitude est moindre
    ici et les forêts de feuillus remplacent les sapins. Néanmoins, le karst reste
    présent, favorisant la formation de nombreuses grottes, explique Paul
    Iacobaș : « A Pădurea Craiului
    on trouve la grotte la plus longue de Roumanie, la Grotte Vântului, du Vent.
    Avec plus de 50 km de galeries souterraines, elle continue à être explorée et
    l’on découvre encore des galeries supplémentaires. Nous avons aussi dans la
    région un réseau de grottes aménagées : la grotte de Meziad et la Grotte
    aux cristaux dans la Mine de Farcu. Deux autres grottes bénéficient d’une
    infrastructure très sûre pour les visiteurs : Vadu Crișului et Unguru
    Mare. Il y a aussi, bien sûr, la
    célèbre Grotte des Ours et le Glacier de Scărişoara, le plus grand glacier souterrain d’Europe,
    avec plus de 100.000 m3 de glace fossile. C’est d’ailleurs la partie la plus
    riche des Monts Apuseni pour le tourisme d’aventure : via ferrata, escalade,
    alpinisme, course en montagne, rafting ou spéléo-tourisme. Tout le monde peut
    s’y essayer, mais avec l’équipement adapté et accompagné d’un guide. »



    Toutefois, les familles avec
    enfants aussi ont toute une liste d’activités possibles dans les Monts Apuseni.
    Pour les plus jeunes, comme pour les passionnés de vélo, cap sur les montagnes
    Trascău, fait savoir Paul Iacobaș, manager de destination : « C’est une zone très différente de Pădurea Craiului.
    Les montagnes Trascău se trouvent dans le sud-est des Apuseni, près d’Aiud ou
    Alba Iulia. Le karst est toujours aussi présent, avec des gorges, des plateaux calcaires
    ou des grottes spectaculaires. Mais la particularité de Trascău, c’est cette
    impression que la vie ralentit. On y trouve toujours des communautés traditionnelles,
    avec un mode de vie comme il y a 60 ou 80 ans, vraiment bien préservé. Si vous
    y prenez des photos, les images vous feront penser aux albums photo de
    l’entre-deux-guerres. Presque rien n’a changé là-bas. Les gens ont gardé leurs traditions,
    leur architecture et un mode de vie traditionnel, basé sur l’agriculture de
    subsistance. Les propriétés ne sont pas grandes et, grâce à ce type
    d’agriculture durable, elles se fondent réellement dans le paysage. »



    Peut-être que l’expérience la
    plus mémorable pour les touristes qui visitent les Monts Apuseni est justement
    de rencontrer les locaux, de connaître leur mode de vie de plus près, considère Paul
    Iacobaș : « Nos touristes qui logent chez l’habitant sont
    ravis de pouvoir interagir avec les gens du coin, de voir comment ils vivent,
    de partager leurs repas. Le deuxième point fort d’un voyage dans les Apuseni
    est cette nature préservée, la flore comme la faune. Ici, on trouve encore une
    population importante de grands carnassiers, mais aussi des fleurs
    remarquables, notamment au printemps. Dans le Pays des Moți, il y a des champs
    entiers d’arnica des montagnes ou d’orchidées sauvages. La réserve naturelle
    Scărița Belioara préserve quelques espèces endémiques de fleurs, dont la
    gentiane. Et c’est toujours chez nous que vous trouverez l’edelweiss à la plus
    basse altitude de Roumanie – 400 mètres – c’est dans les gorges Întregalde. »


    Les Monts Apuseni méritent aussi d’être visités pour leur histoire. La plus ancienne commune de Roumanie, selon les traces écrites, est Roșia Montană. En plein coeur des Apuseni, elle est récemment arrivée en Une des journaux à cause d’un ample projet d’exploitation minière, à l’arrêt pour le moment. Roșia Montană et le Pays des Moţi, le «Pays de légende et de pierre» selon son surnom, vous avez là deux destinations remarquables par leur historique et leur culture. (Trad. Elena Diaconu)

  • Randonnée dans le massif de Ciucas

    Randonnée dans le massif de Ciucas

    Après deux mois de confinement et un autre d’état d’alerte, la vaste majorité des Roumains sont impatients de recommencer leurs voyages en montagne et à la mer. C’est pourquoi, aujourd’hui, RRI vous propose une randonnée dans les Monts Ciucaş, le massif le plus beau des Carpates de Courbure. Le massif de Ciucaş se fait remarquer par des rochers impressionnants, des pâturages alpins, par la végétation à part et ses itinéraires spectaculaires. Notre guide dans la découverte de cette montagne est Ion Costin Corboianu, opérateur de tourisme :



    « Nous nous rendons dans le massif de Ciucaş afin d’admirer le tapis de Rhododendron. En partant du chalet de Muntele Roşu, le mont Rouge, nous faisons un itinéraire de cinq heures,qui nous emmène au refuge Ciucaş, à la cabane Gropşoarele, où se trouve ce rhododendron qui offre tellement de satisfaction et de joie lorsqu’il s’étale devant nos yeux. »



    Le point le plus élevé est le pic de Ciucaş, qui s’élève à 1954 mètres. Le massif a un tas de rochers connus par les habitués des lieux sous des noms assez amusants : « Les vieilles dames qui parlent », « La tour de Goliath », « La main du diable », « Les fangs de Bratocea », « Le champignon », « Les grandes et petites poêles ».



    Et parce que nous partons sur des sentiers de montagne, loin de toute trace de civilisation, Ion Costin Corboianu donne plusieurs conseils aux randonneurs qui souhaitent explorer le massif de Ciucaş :



    « C’est un itinéraire à difficulté moyenne. Il faut avoir une bonne condition physique ainsi qu’un équipement adapté aux conditions de montagne, c’est-à-dire surtout des chaussures de trekking et des vêtements spécifiques. Le trajet est facile à parcourir, il n’implique pas de risques, il ne traverse par les crêtes. »



    Dans la région, plusieurs itinéraires d’une ou deux heures dévoilent une des caractéristiques du massif de Ciucaş : le relief uniforme, avec une végétation riche de pâturages, arbustes et plantes de rocaille. Même s’il ne fait pas partie des grandes montagnes du pays, Ciucaş abrite une biodiversité remarquable, avec quelque 22 habitats d’intérêt et plus de 1200 espèces de plantes. La superficie du site compteenviron 3400 hectares de forêts vierges. C’est toujours ici que l’on trouve quelque 1750 espèces d’animaux et 150 espèces d’oiseaux.



    A proximité du massif de Ciucaş se trouvent aussi deux aires protégées : le site Natura 2000 Aninişurile de pe Târlung et le site de fossiles de Purcăreni, les deux situés dans le département de Brasov. Aninişurile de pe Târlung est une zone couverte d’aulnes noirs etsituée dans le sud-est du département de Brasov, aux pieds des Monts Ciucaş. Hormis cette espèce qui pousse aux côtés du frêne, on peut y retrouver pas moins de 3000 autres espèces de plantes, parmi lesquelles le Trolle dEurope, la Primevère des bois, la mélisse officinale et le colchique dautomne. Avec un peu de chance, au cours d’une randonnée sauvage dans le massif de Ciucaş, on peut apercevoir trois animaux qui ne vivent que dans ces lieux et grâce auxquels le massif a été désigné site protégé : un oiseau échassier appelé le butor étoilé au ventre jaune, les tritons à crête et les salamandres. Côté mammifères, mentionnons le chat sauvage et le lynx.



    Le site de Purcăreni est une réserve paléontologique située à Intorsura Buzăului, près du village de Purcăreni. C’est une ancienne carrière de calcaire blanc, qui a été fermée et déclarée monument de la nature. La région protégée est un bloc massif de calcaire d’un volume total de 200 mètres cubes, à l’intérieur de laquelle les scientifiques ont découvert un mélange inédit de coraux, branchiopodes et crustacés.



    Ion-Costin Corboianu passe en revue d’autres arguments pour visiter le massif de Ciucaş : « Plusieurs autres sites touristiques valent la peine d’être découverts, hormis cette randonnée que l’on peut facilement faire en une journée. Il s’agit d’abord de la station de Cheia, et ses deux monastères — de Suzana et de Cheia. Il y a aussi d’autres itinéraires pour les passionnées de trekking, dans la région du col de Bratocea, une contrée beaucoup plus paisible que la Vallée de la Prahova, par exemple. »



    Voilà donc une invitation au voyage et à la découverte, après tant de jours passés en confinement.


    (Trad.: Alex Diaconescu)

  • Ecotourisme en Roumanie

    Ecotourisme en Roumanie

    De plus en plus de visiteurs respectueux de l’environnement choisissent de passer leurs vacances dans des destinations d’écotourisme.
    La Roumanie peut se vanter d’en compter plusieurs. Neuf d’entre elles ont été
    récemment promues lors du Salon du tourisme de Londres par l’Association
    d’écotourisme de Roumanie. Bogdan Papuc, directeur exécutif de cette
    association affirme que l’écotourisme est le principal atout de la Roumanie sur
    le plan international : Même si le
    gouvernement tente de promouvoir la Roumanie en tant que destination
    touristique estivale ou alpine, force nous est de reconnaître que ce ne sont
    pas nos principaux atouts. Et ce parce que la saison estivale sur la côte
    roumaine de la mer Noire dure trop peu et puis nos montagnes ne sont pas aussi
    hautes que les Alpes, par exemple. Voilà pourquoi ce sont la nature, encore
    bien conservée et le village qui préserve toujours ses traditions et coutumes, qui
    comptent pour l’instant parmi nos avantages d’un point de vue touristique.


    Chaque endroit a son cachet et il est difficile d’en faire le tri quand il
    s’agit de les faire connaître, affirme notre interlocuteur, Bogdan Papuc : Il suffit de quelques exemples. Si les
    collines de Transylvanie attitrent bon nombre de visiteurs c’est grâce aux
    villages qui présentent un bon état de conservation, aux églises fortifiéeset
    au réseau nouvellement élargi d’itinéraires vélotouristes et de randonnées. Le
    delta du Danube, lui, offre la possibilité d’observer les oiseaux et de
    pratiquer le canoë – kayak. Je pense aussi à la forêt et au massif Piatra Craiului,
    cette zone unique des Monts Apuseni, réputée pour ses grottes destinées y
    compris au tourisme spéléologique. Bien évidemment, les amateurs de ce type de
    tourisme doivent porter un équipement adéquat. Nous avons maintenant une offre
    unique en Roumanie, qui permet de découvrir les grottes en visite guidée et
    dans de très bonnes condition de sécurité.
    Un autre exemple est celui du Pays
    des Dorne, propice au tourisme actif, depuis la randonnée pédestre jusqu’au ski
    de randonnée et à l’escalade sur glace. L’idée c’est que chacun des neuf sites
    touristiques avec lesquels nous travaillons a une offre spéciale et s’adresse à
    un certain public.


    L’Association d’écotourisme de Roumanie
    a participé, en tant que principal partenaire, au Salon du tourisme de Londres,
    intitulé « Destinations ». Bogdan Papuc, directeur exécutif de
    l’Association nous a parlé des réactions des visiteurs de cette foire : Ils ont été quelque peu étonnés, car
    malheureusement la Roumanie est plutôt absente quand il s’agit de lacommunication
    à l’échelle internationale. C’est ce qui explique pourquoi les destinations
    touristiques de chez nous sont méconnues sur les marchés britannique,
    néerlandais ou norvégien, par exemple. On a souvent entendu la question: Qu’est
    ce qu’on pourrait y faire ? Autrement dit, nos offres étaient tout à fait
    inconnues. Cela rajoute à la difficulté de promouvoir le pays. Ne sachant pas à
    quoi s’attendre, les gens s’y rendent par curiosité, après avoir visité un
    stand où trône le slogan
    Découvrez la Roumanie en écotouriste. Même dans ces
    conditions, j’ai pu constater un très grand intérêt de leur part. Des fois,
    nous étions littéralement assiégés de questions relatives aux expériences que
    l’on peut vivre en tant que touriste en Roumanie.


    Monica David, responsable des relations publiques au sein de l’Associations
    d’écotourisme Țara Dornelor (Le Pays des Dorne), affirme que les visiteurs de
    cette contrée de Roumanie bénéficient de dix paquets de services comportant
    différentes activités de pleine nature : randonnées en montagne,
    vélotourisme, rafting, ski de randonnée, équitation : Jusqu’ici, les activités les plus recherchées par les touristes
    étrangers, notamment polonais, tchèques, français ou allemands, ont été les
    visites guidées dans le Centre des visiteurs du Parc national de Călimani. A
    l’intérieur du centre, il y a des expositions de présentation du Massif Călimani,
    la plus jeune et la plus haute montagne d’origine volcanique du pays. A
    l’extérieur, on propose des jeux interactifs pour adultes et enfants, des
    sessions d’observation des oiseaux et des projections de films sur la nature
    sauvage du parc. Dans ce même paquet d’offres touristiques nous avons inclus
    une visite à thème. Accompagnés d’un guide, les touristes apprennent plein de
    choses sur les végétales qu’ils rencontrent en chemin, telles la canneberge,
    les myrtilles, les graines de pin ou bien la linaigrette engainante, une plante
    plutôt rare en Roumanie, mais qui s’adapte facilement aux différentes
    conditions climatiques.


    Un autre paquet touristique très prisé par les visiteurs est celui qui leur
    fait découvrir les rituels d’accouplement des animaux qui vivent dans le Parc
    national de Călimani. Monica David explique :
    De mars à mai, les touristes accompagnés de guides ont le privilège d’assister à
    la parade
    nuptiale spectaculaire qu’exécutent
    les
    coqs de bruyère pour séduire lesfemelles.
    A la mi septembre ou en octobre, le du brame des cerfs qui se disputent la
    suprématie sur les biches résonne dans les forêts.Non en dernier lieu, nous
    proposons à nos visiteurs un véritable périple dans la célèbre commune de Ciocănești,
    classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. L’occasion de leur raconter
    l’histoire des maisons dont les murs extérieurs sont embellis de fresques aux
    motifs traditionnels, à retrouver aussi sur les costumes traditionnels et les
    œufs peints. Les touristes peuvent aussi apprendre à décorer les œufs, dans
    l’atelier d’un maître artisan du coin.


    Les programmes de visite varient selon
    la durée et la complexité et les prix sont accessible à tout un chacun. Des
    renseignements très détaillés sont disponibles sur le site Internet de
    l’Association d’écotourisme du pays des Dorne, taradornelor.ro. Monica David
    nous donne d’autres raisons pour lesquelles il faut vraiment visiter cette
    contrée : la richesse des eaux minérales, la qualité des
    présentations des guides, l’hospitalité des habitants, la variété des activités
    de pleine nature. On vous attend nombreux, dans n’importe quelle saison, pour
    un séjour actif, au cœur de la nature. Venez vous convaincre vous-mêmes, car
    c’est difficile d’exprimer par des mots la diversité de notre histoire, de la
    culture, des traditions et surtout de la nature de ces endroits .
    Voilà pour cette invitation à découvrir la Roumanie écotouristique. (Trad.
    Mariana Tudose)