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  • La mondialisation amène de nouvelles espèces de coléoptères en Roumanie

    La mondialisation amène de nouvelles espèces de coléoptères en Roumanie

    Une équipe mixte d’entomologistes roumains et italiens a récemment découvert cinq nouvelles espèces de coléoptères sur le territoire roumain. Il est essentiel, selon les entomologistes qui ont pris part à l’étude à ce que la surveillance du phénomène se poursuive et que les recherches s’intensifient pour identifier rapidement les nouvelles espèces qui arrivent en Roumanie en raison du processus de mondialisation.

    Andreea Cătălina Drăghici, muséographe au Musée National d’Histoire Naturelle « Grigore Antipa » de Bucarest et auteure d’une étude qui recense les différentes espèces de coléoptères présentes en Roumanie, nous explique le contexte de cette découverte :

    « Les coléoptères sont des espèces qui revêtent une importance particulière pour la nature et les écosystèmes. Nous nous savons vivre à l’ère de l’Anthropocène, nous sommes conscients du déclin accéléré de la biodiversité, mais aussi de l’urbanisation rampante et des effets nocifs de la mondialisation, et notamment du commerce international. Dans notre étude, nous avons observé que cinq espèces de coléoptères sont arrivées en Roumanie grâce à ce commerce international. Ces espèces non indigènes, allogènes, sont des espèces opportunistes. Elles vivent près des activités humaines, accompagnant l’homme. Les zones urbaines, les villes, les zones portuaires et douanières constituent les points de passage privilégiés pour l’introduction de ces espèces opportunistes hors de leur aréal habituel. »

     

    La recherche a un rôle essentiel à jouer

     

    C’est précisément pour cette raison que trois des cinq espèces découvertes ont été trouvées dans la région de Dobroudja, poursuit Andreea Cătălina Drăghici, qui souligne combien il est important d’étudier ces nouvelles espèces de coléoptères :

     

    « La Dobroudja est une zone aride, de steppe, adaptée à des espèces non indigènes, qui s’épanouissent à des températures plus élevées. Les zones portuaires de la région constituent des points d’introduction privilégiés de ces espèces dans notre pays. Mais au-delà de la connaissance purement scientifique, ces insectes peuvent avoir un impact sur notre santé, sur notre bien-être général. C’est pour cela qu’il est important de les étudier et de comprendre leur mode de vie. Elles risquent par exemple d’altérer les aliments, et il n’est pas rare de trouver dans la farine de maïs de telles espèces non indigènes. Elles ont un impact aussi sur la biodiversité, perturbant les écosystèmes locaux. On aurait cependant besoin des études plus approfondies pour comprendre de manière exacte la teneur de cet impact. Il existe toutefois un risque génétique, un risque d’hybridation avec des espèces indigènes. Il peut y avoir des phénomènes de concurrence ou de déplacement des populations indigènes. Pour l’instant, les données dont nous disposons sont insuffisantes pour étayer tout cela, mais ces espèces importées peuvent présenter un risque mortel pour certaines espèces indigènes. »

     

    L’étude sur les espèces de coléoptères a été réalisée par une équipe internationale, s’appuyant dans sa démarche sur un règlement européen qui vise la prévention et la gestion de l’introduction et de la propagation des espèces allogènes invasives. Andreea Cătălina Drăghici :

     

    « Ce n’est qu’en 2022 que nous avons réussi à recenser les 52 espèces de coléoptères allogènes ou non indigènes. C’est grâce à cette démarche que nous sommes parvenus à découvrir cinq nouvelles espèces et je crains qu’il en existe bien d’autres. Il est très difficile de réaliser des recensements au niveau national, car cela suppose un effort financier et humain très important. Ces cinq espèces ont été découvertes un peu par hasard. Donc, voilà, même ces collectes non intentionnelles sont encore de grande importance, jusqu’à ce que des mécanismes plus élaborés de surveillance au niveau national soient développés. L’une de ces espèces a été identifiée à Bucarest, ce qui est totalement inhabituel. L’on aurait pu imaginer trouver ces espèces dans des zones plus isolées, or voilà, parfois c’est loin d’être le cas. Mais notre étude nous a permis de faire d’autres découvertes, concernant par exemple les données de distribution de différentes espèces, élément extrêmement important ».  

     

    Les scientifiques alertent sur la nécessité de rester vigilants

     

    La Roumanie possède une diversité impressionnante d’insectes grâce à son climat varié et à ses écosystèmes diversifiés. Dans ce contexte, plusieurs espèces d’insectes ont été signalées au cours des dernières décennies pour avoir causé des problèmes de nature économique, écologique ou agricole. Des espèces introduites accidentellement, le plus souvent à cause du commerce international de plantes, de fruits ou de bois. Surveiller ces évolutions et prendre à temps des mesures appropriées pour lutter contre des espèces nuisibles est dès lors essentiel. Andreea Cătălina Drăghici, muséographe au Musée National d’Histoire Naturelle « Grigore Antipa », ajoute :

     

    « Nous savons que la plupart de ces nouvelles espèces non indigènes ne deviennent pas invasives. Pour devenir invasives, c’est-à-dire pour parvenir à se répandre massivement, elles doivent franchir plusieurs étapes, bénéficier des conditions climatiques favorables, trouver de la nourriture à suffisance et ainsi de suite. Ce n’est pas donné. J’aimerais dire un mot encore au sujet de la plateforme « Citizen Science », une plateforme qui vient en aide aux chercheurs notamment. Le domaine des coléoptères est peu abordé, car leur identification est difficile, leurs dimensions sont très petites et leurs caractéristiques sont souvent assez rapprochées. Mais cette plateforme facilite l’accès du public à des informations scientifiques accessibles sur les espèces invasives et a un rôle important dans la sensibilisation du public à ce sujet. »

     

    Citizen Science constitue en effet une forme de participation publique à des projets de recherche où les gens sont impliqués dans les différentes étapes du processus de recherche scientifique, depuis le simple accès à l’information scientifique et jusqu’à la participation à des recherches. Aussi, à travers cette plateforme participative, les gens peuvent collecter et analyser des données et peuvent même financer certains projets de recherche scientifique.

    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Les abus à l’encontre des mineurs

    Les abus à l’encontre des mineurs

    Difficile de rassembler des données en temps de pandémie. Pourtant, lorganisation Salvați Copiii (Sauvez les enfants) a réussi à mener à bien ses recherches sur les violences à lencontre des mineurs, et ce grâce aux réponses denfants et de parents. Rien de surprenant, les enfants et les adultes ont des points de vue divergents sur le sujet. Par exemple, 46 % des enfants affirment subir souvent des châtiments corporels dans leur famille, alors que seuls 28 % des parents reconnaissent avoir recours à la violence. Le même écart apparaît dans les résultats des études menées en 2001 et 2013. Le sociologue Ciprian Grădinaru nous en apprend davantage :



    « On constate une légère baisse des agressions verbales, qui reste néanmoins relativement élevée. Certains éléments méritent toutefois dêtre mentionnés. Même si elle reste élevée, la violence physique, soit les coups frappés à la main sans produire de traces sur lenfant a tendance à diminuer, passant de 85 % en 2001, à 46 % en 2021, si lon en croit les réponses fournies par les enfants. Un aspect semble particulièrement inquiétant : la violence physique (coups ou utilisation dobjets) suite à laquelle il reste des traces sur le corps de lenfant na pas diminué et semble même plus élevée en 2021 quelle ne létait en 2013. Même constat pour labus émotionnel ou les menaces. On observe la même tendance pour la négligence de lenfant, lexploitation des enfants et les abus sexuels sur mineurs. Selon les réponses des enfants, seul le recours à de légères violences physiques est en baisse. Le plus probablement, cest ce que nous appelons la reconnaissance du phénomène. Les parents semblent prendre progressivement conscience quil nest pas bien de frapper ou de crier sur un enfant. Si lon en croit les données de 2013, le pourcentage était bien plus faible. Selon les réponses apportées par les enfants au sujet de leur environnement éducatif, on constate une baisse significative de la violence physique, passant de 30 % en 2001 à 5 % en 2021. On ne peut malheureusement pas en dire autant des violences psychologiques dont le pourcentage reste élevé encore aujourdhui. »



    A quoi correspond exactement le terme dabus émotionnel ? Le sociologue Ciprian Grădinaru explique :



    « Labus émotionnel (on emploie de gros mots à la maison ou on est insulté) atteint 12 %. Près de 90 % des enfants interrogés racontent être réprimandés par leurs parents. La moitié affirment être régulièrement témoins de querelles entre les deux parents, ce qui peut représenter une autre forme dabus émotionnel. Deux enfants sur dix affirment que leurs parents ne les laissent pas jouer avec dautres enfants. Un pourcentage similaire affirment quau moins lun des deux parents consomme trop dalcool. Une autre forme plus grave dabus consiste à ne pas nourrir un enfant. Si lon creuse un peu plus la question, on constate quun enfant sur trois affirme ne pas manger ou ne pas manger des repas préparés chez lui. Plus de deux enfants sur dix affirment ne pas consulter de médecin lorsquils sont malades. Dautres racontent rester seuls chez eux la nuit pour soccuper de leurs petits frères ou petites sœurs. Certains affirment rester seuls chez eux pendant plusieurs jours. On parle ici davantage de facteurs socio-économiques que de comportements ou de choix éducationnels des parents. »



    Le pourcentage relatif aux abus sexuels reste aussi très inquiétant : environ 3 % des parents interrogés affirment que leur enfant a été victime dabus sexuels au cours de lannée passée. Pour deux tiers dentre eux, lagresseur est un inconnu, et 2,9 % des adolescents déclarent avoir été victimes de viol. Les experts estiment toutefois que ce chiffre pourrait être sous-estimé. Ciprian Grădinaru nous en dit plus :



    « Près de deux à trois enfants sur dix a déjà vu à la télévision des images à caractère sexuel. Si lon part du principe quil sagit dun tabou, on peut imaginer que ces chiffres sont en fait plus élevés. Ce nest que la partie immergée de liceberg. Près de 7 % des enfants affirment toutefois avoir déjà vu, dans la vie réelle, des adultes dans des poses sexuelles. Ils racontent que des vidéos ou des images les montrant nus ou dans des positions sexuelles ont été postées ou envoyées sur Internet. Ce pourcentage ne semble pas diminuer pour le moment. »



    Quel rôle joue lécole dans la diminution ou dans la prévention de ce type dabus ? Les psychologues scolaires, malheureusement trop peu nombreux, peuvent nous apporter une réponse. Cest le cas dAura Stănculescu qui partage son expérience :



    « Nous cherchons à empêcher ces comportements. Cest en effet plus simple que davoir à les déconstruire plus tard pour rééduquer les enfants ensuite. Cest pourquoi en classe nous travaillons beaucoup sur la communication. Nous leur apprenons à communiquer de manière pertinente. Ainsi, ils apprennent à sexprimer, à parler de leur malaise, et surtout de la cause de ce malaise. Nous leur apprenons à le verbaliser et à se tourner vers la personne qui pourra les aider à résoudre leur problème. Un enfant qui sexprime est un enfant qui a appris à se défendre. Ce qui nous intéresse, cest que les enfants ne restent pas dans ce rôle de victime, car tout traumatisme peut saggraver, et lenfant risque de devenir un adulte malheureux qui se mettra à son tour dans une posture dagresseur. Nous cherchons à instaurer un environnement sain à lécole. »



    Pour ce faire, il faut aussi que la société évolue dans son ensemble, car nous ne pouvons continuer à vivre dans un monde où persiste la tradition du « qui aime bien châtie bien ».


    (Trad. : Charlotte Fromenteaud)

  • 140 ans depuis la naissance de Dimitrie Gusti

    140 ans depuis la naissance de Dimitrie Gusti

    C’est justement pour rendre hommage à ce personnage important de la Roumanie de l’entre-deux-guerres, que l’Académie Roumaine a organisé une conférence à l’occasion du 140e anniversaire de la naissance de Dimitrie Gusti. Fondateur de l’Ecole de Sociologie de Bucarest, il a réuni autour de lui plusieurs personnalités de son époque, dont Mircea Vulcănescu, celui qui a mis au point les fondements théoriques du système sociologique, H. H Stahl, un autre sociologue remarquable, ou encore Anton Golopenţia, Constantin Brăiloiu, Mihai Pop et Pompiliu Caraion.

    Pour sa part, Dimitrie Gusti fut une personnalité scientifique et culturelle complexe, créateur d’un système sociologique original, reconnu au niveau international, mais aussi un excellent manager et directeur d’institutions culturelles. Dimitrie Gusti fut aussi le mentor de nombreuses autres personnalités scientifiques, car ses disciples sont devenus des figures de proue de la culture roumaine, tels Mircea Vulcănescu. Cette relation entre le disciple et son maître, entre Gusti et Vulcănescu, a même servi de sujet de livre, tant elle a été forte et importante.

    « Une micro-histoire de l’entre-deux-guerres en Roumanie » est un ouvrage de référence qui met en lumière les différentes facettes de la personnalité du créateur de la sociologie roumaine. Chose moins connue, Dimitrie Gusti a étudié la philosophie en Allemagne, où il a eu son doctorat en 1904. Puis, il a fait des études de droit. Une fois rentré en Roumanie, en 1910, il commence à travailler à la Faculté de Lettres et de Philosophie de l’Université « Alexandru Ioan Cuza » de Iaşi. Il devient membre de l’Académie Roumaine en 1919. Plus tard, entre 1932 et 1933 il est professeur à l’Université de Iaşi et de Bucarest, alors qu’entre 1944 et 1946 il est le président du Ministère des instructions publiques, des cultes et des arts, une prestigieuse institution culturelle de l’époque. Ce fut une personnalité toujours en contact avec les réalités de son temps, affirme Nicu Gavriluţă, professeur à l’Université de Philosophie et de Sciences socio-politiques de l’Université « Alexandru Ioan Cuza » de Iaşi : « Dimitrie Gusti a repris les thèmes classiques de son époque. En tant qu’élève du philosophe, psychologue et physiologue allemand Wilhelm Wundt, il ne pouvait pas rester insensible à la célèbre polémique opposant la nature et l’esprit. Les sciences de la nature versus les sciences de l’esprit. Pour Dimitrie Gusti, la société était la réalité sui generis capable de trancher ce conflit. Il fallait donc analyser la société de manière complexe et subtile, à son avis. Il a proposé plusieurs niveaux de recherche : le niveau psychologique, le niveau historique, celui cosmologique et celui biologique. Ces deux derniers sont des niveaux extra-sociaux. Il fallait donc aller sur le terrain pour voir de près la réalité telle qu’elle était sur place. Il s’est donc rendu dans les villages pour y explorer la vie des gens. »

    C’est Dimitrie Gusti qui a initié et mené la recherche monographique des villages roumains entre les années 1925 et 1948. Une de ses réussites fut la loi du service social, adoptée en 1939, par laquelle la recherche sociologique, appuyée par l’action sociale pratique et la pédagogie sociale, devenait, en première mondiale une activité officielle, institutionnalisée. Et puis le même Dimitrie Gusti est célèbre pour les interviews faites dans le milieu rural, par lesquelles il a cherché des aspects inédits de la vie des gens de ces temps-là. Nicu Gavriluţă précise : « Il s’agit de la réalité examinée de manière positive, exacte, précise, rigoureuse, soit une étape obligatoire de toute recherche sociologique et dont l’importance est incontestable de nos jours. En revanche, si l’on veut comprendre des aspects plus profonds de la société, il faut se tourner vers la dimension invisible de la réalité sociale, vers ces héritages qui se transmettent d’une génération à l’autre et qui marquent de manière essentielle la pensée et le comportement des gens. Or, Dimitrie Gusti, qui fut aussi le disciple du philosophe et sociologue français Emile Durkheim, a aussi misé sur l’acte social comme ensemble de gestes humains symboliques. Si l’on pense que la réalité sociale est un ensemble de gestes humains ayant une certaine signification, alors il faut en dévoiler le sens. Qui plus est, leur sens premier s’efface au fil du temps, étant remplacé par d’autres, créés par la société et qui ont aussi leur importance. »

    Une chose est sûre, on n’a pas encore tout dit sur cette personnalité complexe qu’a été Dimitrie Gusti. C’est pourquoi, le sociologue Zoltán Rostás se propose d’en dresser un portrait aussi précis que possible. Il est appuyé par une équipe qui s’appelle « La coopérative Gusti ». Zoltán Rostás explique sa démarche : « Le cas Gusti reste ouvert et il nécessite une nouvelle approche. Nous estimons que le véritable hommage à la mémoire du professeur Gusti et de son école consiste à la redécouvrir. Facile à dire, difficile à faire. Cela parce que, bien qu’il fasse partie de l’histoire récente de la Roumanie, bien que nous ayons accès aux données et aux ouvrages, notre accès à la personnalité de Gusti risque de rester partiel, subjectif et limité. On ne peut connaître Gusti que si l’on connaît son monde. Par conséquent, nous devons retrouver les racines de ce phénomène et de sa biographie, retrouver les contextes concrets qui nous permettront de mieux comprendre les acteurs à avoir contribué de manière consciente ou spontanée, à la naissance et à l’épanouissement de la sociologie de Gusti. »

    En attendant que les chercheures mènent leur enquête sur la personnalité du sociologue Gusti et sur ses découvertes en matière de sociologie, précisons que « La coopérative Gusti » est aussi une plate-forme en ligne dont l’objectif principal est de mettre à la disposition du grand public et des spécialistes les recherches d’histoire sociale et d’histoire orale réalisées par la Société Sociologique de Bucarest. Le tout, sous le regard attentif de son initiateur, Zoltán Rostás. (Trad. Valentina Beleavski)

  • 06.08.2019 (mise à jour)

    06.08.2019 (mise à jour)

    Rencontre — Le président des Etats Unis, Donald Trump, recevra son homologue roumain, Klaus Iohannis, à la Maison Blanche le 20 août prochain, selon un communiqué publié mardi par l’Administration américaine. Les deux leaders discuteront de la meilleure approche des défis sécuritaires communs auxquels se confrontent les Etats Unis et la Roumanie et des moyens de promouvoir des partenariats énergétiques et commerciaux bilatéraux et équitables. La visite intervient alors que la Roumanie marque les 30 années depuis la chute du communisme et les 15 d’appartenance à l’OTAN, indique le communiqué de la Maison Blanche.



    Caracal — Les enquêteurs ont continué, mardi, la perquisition à la maison de Caracal de Gheorghe Dincă. Cet homme a déclaré, après avoir été retenu voici plus d’une semaine, avoir tué deux adolescentes — Alexandra Măceşanu, 15 ans, et Luiza Melencu, 18 ans, et avoir ensuite incinéré les deux jeunes filles. Selon un communiqué de la DIICOT (Direction d’investigation des infractions de criminalité organisée et de terrorisme), les recherches se sont poursuivies mardi aussi dans la forêt située dans les environs de Caracal, où de nouveaux fragments osseux et des dents, le plus probablement de nature humaine selon les médecins légistes, ont été identifiés. Plusieurs personnes ont été auditionnées et des perquisitions informatiques ont été réalisées sur plusieurs supports de stockage. Lundi, les enquêteurs ont trouvé un sac contenant des ossements calcinés et des cendres ; Gheorghe Dincă a déclaré qu’ils appartiendraient à Luiza Melencu, l’adolescente de 18 ans portée disparue au mois d’avril. Les résultats du test ADN sont attendus pour la confirmation. Jusqu’ici, seul lADN dAlexandra Măceşanu, la jeune fille de 15 ans disparue le 24 juillet, a été mis en évidence dans les cendres découvertes au domicile du suspect. Elle avait réussi à appeler le numéro unique durgence 112, sans que les autorités arrivent à intervenir à temps pour la sauver. La série derreurs sans précédent commises dans cette affaire a déjà entraîné des démissions et des destitutions au sein de plusieurs institutions.



    Finances — Le gouvernement de Bucarest envisage un premier collectif budgétaire pour 2019. Selon le ministère des Finances, il s’agirait d’un collectif positif, ce qui assurera un déficit budgétaire de 2,76%. Le ministère du Développement régional, le Service roumain de renseignements et le ministère de la Justice bénéficieront des hausses budgétaires les plus importantes. Le ministère des Finances aura également droit à une majoration de son budget, une grande partie de cet argent constituant la contribution de la Roumanie au budget de l’Union européenne. Les ministères de l’Education, des Fonds européens et de la Recherches se verront, eux, réduire leurs enveloppes. Le ministère des Finances soutient que le projet de loi assure les montants nécessaires au paiement des salaires et des retraites.



    Communications — Le ministre roumain des Communications et de la société informationnelle, Alexandru Petrescu, continue sa visite officielle aux Etats-Unis avec une série d’entretiens avec le management des principales institutions fédérales responsables du développement technologique et des politiques en matière de communications. Il rencontre aussi des responsables des opérateurs de télécommunications et des fournisseurs déquipements et de solutions de télécommunications. La visite du ministre Petrescu est axée sur le développement du secteur des communications, lintensification de la coopération internationale dans le domaine de la technologie de linformation et le renforcement de la sécurité informatique.



    Médailles — Les élèves roumains ont obtenu quatre médailles — une d’or, deux d’argent et une de bronze — à la XVIe édition de l’Olympiade internationale de géographie, qui a eu lieu du 30 juillet au 5 août à Hong Kong. Selon le ministère de l’Education nationale, après la médaille d’or adjugée en 2018, dans la compétition accueillie par le Canada, Andrei Sandu (élève en terminale au Lycée national de Iaşi) a ajouté à son palmarès une performance similaire. Les lauréats des médailles d’argent sont Bianca Elena Solomon (élève en terminale au Lycée national Costache Negruzzi de Iaşi), titulaire de la médaille d’or 2018, et Marian-Răzvan Popescu (élève en 1e au Lycée national Sf. Sava de Bucarest). Alexandru-Gabriel Chivu (élève en terminale au Lycée national Nicolae Bălcescu de Brăila) a reçu la médaille de bronze. Plus de 190 élèves de 48 pays ont participé à l’édition de cette année de l’Olympiade.



    Navire-école — Le navire-école Mircea, le voilier historique le plus ancien en service permanent de la Marine roumaine sur les mers et les océans du monde, rentre mercredi au port de Constanţa, à la fin de son voyage marquant les 80 ans depuis sa mise en service. Du 5 mai au 7 août, le voilier Mircea a parcouru plus de 8500 milles marins en 93 jours, faisant des escales dans 12 ports européens (Syracuse, Barcelone, Almeria, Cadiz, Brest, Rouen, La Haye, Hambourg, Southampton, Lisbonne, La Valette et Istanbul). Un moment à part a eu lieu le 27 juin, au port allemand de Hambourg, où le navire a été construit voici 80 ans. Pendant ces trois mois, le voilier a navigué en mer Noire, en mer de Marmara, en mer Egée, en Méditerranée, sur l’océan Atlantique et dans la mer du Nord. Le nom du navire provient du voïvode Mircea le Vieux, prince de Valachie voici 6 siècles. Sous son règne, la navigation roumaine et le commerce maritime ont connu un grand essor.



    Tennis — La joueuse de tennis roumaine Simona Halep, n° 4 au classement mondial et détentrice du trophée, jouera mercredi contre l’Américaine Jennifer Brady (76e WTA), au tournoi WTA de Toronto. Brady, sortie des qualifications, a dépassé le premier tour de la compétition et la Française Kristina Mladenovic (50e du monde). Ce sera la première confrontation entre Simona Halep et Jennifer Brady dans le circuit professionnel.


  • 27.06.2018

    27.06.2018

    Motion – Le plénum du parlement de Bucarest doit débattre et voter aujourd’hui d’une motion de censure initiée par le PNL. « La destitution du gouvernement Dragnea – Dancila, une urgence nationale », c’est le titre de la motion dont les initiateurs sont soutenus par les élus de l’Union sauvez la Roumanie et du Parti du mouvement populaire. Ils critiquent tous l’exécutif PSD – ALDE et lui reprochent entre autres les modifications au code de procédure pénale, la limitation des attributions du chef de l’Etat, mais aussi les évolutions économiques négatives. L’opposition de droite affirme que l’inflation a franchi le seuil des 5,4% soit le niveau le plus élevé des 5 dernières années et affirment que la politique fiscale a été détruite à cause des nombreuses modifications du Code Fiscal. Pour passer, la motion de censure doit obtenir les voix d’au moins 233 sénateurs et députés, plusieurs dizaines de plus que le nombre dont disposent ensemble le PNL, l’USR et le PMP. Les élus de la majorité, soit du PSD et de l’ALDE ont annoncé qu’ils assureraient le quorum, mais qu’ils ne participeraient pas au vote. L’union démocrate magyare de Roumanie a annoncé aujourd’hui qu’elle participerait aux débats, mais non pas au vote.

    Défense – Les membres du Conseil suprême de défense de la Roumanie, soit le chef de l’Etat, le premier ministre et les directeurs des principales institutions en charge de la sécurité nationale ont approuvé aujourd’hui à Bucarest le nombre et le type de forces armées qui peuvent participer à des opérations extérieures en 2019. Selon un communique de l’administration présidentielle, par rapport à 2018, les effectifs à être déployées à l’extérieur du pays ont augmenté de 305 militaires. Au total 2098 militaires et civils participeront à des missions à l’étranger alors que le Ministère de l’Intérieur participera à des missions internationales avec 932 militaires et policiers. Le premier sujet à l’ordre du jour de la réunion du Conseil suprême de défense de la Roumanie, réunion présidée par le chef de l’Etat a été l’analyse des objectifs de la Roumanie au Sommet de l’OTAN à Bruxelles les 11 et 12 juillet. Selon le communiqué, pour la Roumanie, ce sommet est très important puisqu’il peut contribuer au développement des projets de consolidation du flanc oriental de l’OTAN et de projection de la stabilité dans le voisinage oriental du pays, notamment dans la région de la Mer Noire.

    Exercice – La base aérienne de Campia Turzii, la plus importante facilité militaire de l’OTAN en Transylvanie dans le centre de la Roumanie accueille l’exercice multinational L’Aigle Dace 2018, auquel participent 200 militaires Roumains et 300 américains. L’exercice qui se déroulera jusqu’à la mi-août, implique six avions Mig 21 lancer et quatre hélicoptères Puma de Roumanie ainsi que 12 aéronefs F 15 appartenant à la Garde nationale aérienne de l’Etat du Massachusetts. L’exercice vise à développer la coopération entre militaires roumains et américains.


    Emplois – Selon Eurostat, en 2015, les petites entreprises fournissaient des emplois pour environ la moitié des salariés de l’UE. Le taux les plus bas en était enregistré en Grande Bretagne, en Allemagne, au Luxembourg et en Roumanie, alors que le taux les plus élevé était à retrouver en Italie et en Espagne. Sur l’ensemble de 23,5 millions d’entreprises non financières existant en 2015 au niveau de l’UE, 98,7% étaient de petites entreprises, comptant 49 employés au maximum. En même temps, les grandes compagnies, ayant plus de 250 employés comptaient pour 0,2% du total seulement. Pourtant elles accueillaient 33% des salariés et généraient 44% du total de la valeur ajoutée. Pour ce qui est de la Roumanie, en 2015, 44% des employés travaillaient pour de petites entreprises, 21% – pour de sociétés moyennes, et 35 – pour les grandes compagnies.

    Nucléaire – 200 scientifiques d’une vingtaine de pays, spécialisés dans le développement des réactions nucléaires produites par des faisceaux de photons laser et ondes gamma, se réunissent cette semaine à Brasov dans le centre de la Roumanie pour parler de la manière de résoudre à l’avenir des problèmes qui semblent impossibles à présent. Ils cherchent de répondre à des questions liés à l’origine de la vie sur la Terre, à la structure et à la composition de l’Univers, mais aussi au traitement de maladies qui sont à présent incurables. Les solutions peuvent apparaitre grâce aux chercheurs, et la Roumanie par le laser le plus puissant au monde qui deviendra fonctionnel au début de l’année prochaine à Magurele, près de Bucarest, détient un potentiel considérable dans ce domaine, affirment les spécialistes. C’est la deuxième conférence d’une série démarrée il y a deux ans en Californie, aux Etats-Unis et la deuxième édition aura lieu en 2020 au Japon.

    Météo – La majorité des départements de la moitié est de la Roumanie, fait l’objet ce soir de deux codes, orange et jaune, aux pluies torrentielles. Des quantités d’eau de 40 à 50 litres par mètre carré seront fréquentes et elles iront localement jusqu’à 70 litres par mètre carré. Des phénomènes orageux sont également attendus sur l’est et le sud-est du pays. Les températures sont inhabituellement basses pour cette période de l’année et vont de 16 à 26 degrés. Plus de 3200 secouristes et 1400 moyens techniques ont été mobilisés pour intervenir dans les départements placés sous alerte météorologique. 21 degrés sous un ciel couvert en ce moment à Bucarest.

  • ELI – un laser à applications multiples

    ELI – un laser à applications multiples

    Un projet géant pour la Roumanie dans le domaine de la physique nucléaire et non seulement a été mis en place, à Măgurele, commune de la proche banlieue de Bucarest. Il sagit de la construction dun laser, censé aider dans le traitement du cancer et le dépistage des substances radioactives, ainsi quà lessai des circuits électroniques des satellites ou à des expérimentations sur la formation des différents éléments qui composent lUnivers.


    Voici les propos de lacadémicien Nicolae Zamfir, directeur de l’Institut national de physique et d’ingénierie nucléaire de Măgurele et coordinateur du projet ELI (Extreme Light Infrastructure – Nuclear Physics) en Roumanie. Il sexprimait au micro de Radio Roumanie Internationale: « Lidée du projet ELI a été lancée il y a 9 ans, en 2006, et appartient à une équipe de chercheurs et physiciens européens spécialistes des lasers, dirigée par le professeur français Gérard Mourou. De retour en France, au bout dune vingtaine dannées passées aux Etats-Unis, Gérard Mourou a réussi à coaguler les idées et les efforts des scientifiques européens. Le projet ELI a été inclus sur la liste des projets denvergure prévus en Europe pour les 20 à 30 ans. Un des 36 méga-projets de la liste concernait la construction dun laser 1000 fois plus puissant que tout autre laser existant au monde. La Commission européenne a financé la phase préparatoire du projet, pendant laquelle la communauté scientifique européenne a eu à décider de certains détails – dont comment et où le construire. Ensuite, en 2009, la proposition a été approuvée par les ministres européens de la Recherche. »



    Aucun Etat ne peut assumer tout seul la réalisation dun projet de plusieurs milliards deuros, affirme Nicolae Zamfir. Voilà pourquoi il a été décidé que ce soit leffort conjoint de trois pays dEurope de lest et qui puissent bénéficier de fonds structurels – la République Tchèque, la Hongrie et la Roumanie.



    Il y a eu trois arguments principaux à la mise en place du projet à Măgurele. Primo – une tradition vieille de plus de 60 ans en matière de recherche scientifique et technique; secundo – le fait que Magurele est la plus grande concentration dinstitutions de recherche du pays( Institut de physique et dingénierie nucléaire, Institut de physique des lasers, du plasma et de la radiation, Institut de physique des matériaux, Institut dOptoélectronique, Institut de physique de la Terre et la Faculté de physique de lUniversité de Bucarest); tertio – la Roumanie a été le quatrième pays au monde à produire un laser, au début des années ’60, ici même, à lInstitut de physique atomique de Măgurele.


    Le prestige des Roumains dans le domaine scientifique y a été pour beaucoup, a précisé lacadémicien Nicolae Zamfir. Il a rappelé que la Roumanie se retrouve aux premiers rangs de la recherche scientifique nucléaire, après des pays tels que lAllemagne, la France, le Royaume-Uni et lItalie. « Le projet ELI est extrêmement important non seulement pour nous, les physiciens de Măgurele, et pour la Roumanie, mais aussi pour lEurope et le monde. Cest un projet qui nous assure une position académique privilégiée car, au niveau international, tous les yeux sont braqués sur Măgurele. Cest un instrument complètement nouveau et les attentes sont bien grandes. Quand on dispose dun instrument aussi puissant, aux performances aussi élevées, on sattend à obtenir des éléments tout à fait nouveaux. En physique, éléments nouveaux ça veut dire de nouvelles lois, de nouvelles études, de nouvelles applications, ce qui nest pas du tout négligeable. Le projet ELI nous aidera à nous intégrer davantage dans le circuit mondial des valeurs. »



    Le traitement du cancer sans effets secondaires (comme cest le cas pour la chimiothérapie) ou le scanner destiné aux déchets radioactifs sont des applications que prévoient, dans 10 à 20 ans, les chercheurs qui travaillent sur le laser de Măgurele. On sattend également à pouvoir tester les circuits électroniques de satellites. La vie dun satellite dépend de sa résistance aux rayons cosmiques, qui ont un impact sur les circuits. Or, avec ce nouveau laser, les chercheurs pourront générer le type de radiation cosmique et vérifier le système de protection des satellites face à ces rayons.


    Une autre expérience à réaliser à Măgurele concerne la formation des éléments de lUnivers. Les scientifiques comprennent comment les éléments du tableau de Mendeleïev se sont formés uniquement jusquau fer. Au-delà du fer, on ignore de quelle façon ils sont apparus. Le schéma du projet de Măgurele comporte 250 postes, dont 60 sont déjà occupés. Nicolae Zamfir: « Nous disposons de chercheurs dun niveau comparable à celui de tout institut de recherches ou université du monde. Je les diviserais en 3 catégories : il y a tout dabord quelques chercheurs provenant des instituts de Roumanie. Ils sont peu nombreux, non pas quils ne sélèveraient au niveau exigé, mais beaucoup dentre eux occupent déjà une place qui les satisfait, dans le domaine de la recherche. Une deuxième catégorie est constituée détrangers, provenant dEtats européens – des Polonais, des Bulgares, des Français, des Italiens, des Britanniques -, ainsi que des Etats-Unis, de Chine, dInde et du Japon. Ils sont une trentaine, au total. Sy ajoute une vingtaine de chercheurs roumains qui sont revenus de létranger, où ils ont passé un doctorat ou fait des études post-doctorales. Dautres sont chercheurs aux différentes universités ou arrivent même du domaine privé. Nous bénéficions de la présence de plusieurs ingénieurs exceptionnels qui ont travaillé une vingtaines dannées aux Etats-Unis. »


    ELI doit être finalisé et devenir opérationnel en 2018. (trad.: Mariana Tudose, Dominique)