Tag: régime spécial des retraites

  • Majoration de 12,5% des retraites en Roumanie

    Majoration de 12,5% des retraites en Roumanie

    Les négociations ont longs et difficiles entre les partis de la coalition gouvernementale. La pomme de la discorde était le taux de majoration des retraites des Roumains, une majoration qui a carrément fondu à cause d’une inflation galopante, qui avait dépassé les 15%. Le PSD, qui mène la coalition gouvernementale de Bucarest a souhaité que la majoration soit différenciée, favorisant surtout les personnes qui touchent des petites et moyennes retraites, soit la majorité des retraités de Roumanie.

    Pour leur part, les libéraux ont constamment plaidé pour un taux unique de majoration des retraites censé éliminer la possibilité que la décision soit attaquée car discriminatoire. Enfin, le PSD, le PNL et l’UDMR ont annoncé lundi dans la soirée que les retraites reposant sur le principe de la contribution devraient augmenter de 12,5% à compter du 1er janvier. Ce taux est valable pour tous les retraités, quelle que soit la valeur de la retraite, mais les personnes qui touchent des petites retraites devraient recevoir en plus une aide de la part de l’Etat accordée l’année dernière en deux versements. Par conséquent, le point de la retraite s’élèvera à partir du 1er janvier prochain à un peu plus de 360 euros. Des aides supplémentaires seront accordées aux personnes âgées qui touchent moins de 3000 lei soit quelque 600 euros par mois, en fonction du montant total de leur retraite.

    Ce qui plus est, les personnes qui bénéficient de retraites inférieures à 350 euros recevront l’année prochaine aussi des tickets d’une valeur de 50 euros tous les deux mois, le long de toute l’année. L’exécutif offrira aussi une aide de 283 euros pour le paiement des factures énergétiques aux retraités âgés de plus de 60 ans qui touchent des retraites de moins de 400 euros. Par ailleurs, les allocations d’Etat payées aux enfants seront elles-aussi mises à jour avec le taux d’inflation, les personnes en situation de handicap recevront une 13e indemnité et les vétérans de guerre et les veuves de guerre se verront les indemnités mises à jour également. « La période que nous traversons est marquée par de multiples crises au niveau mondial et nous devons assurer un amortissement des effets générés par l’inflation accrue. C’est pourquoi le Parti national libéral s’est fermement opposé à des majorations de moins de 15% et a obtenu suite aux négociations des majorations totales dépassant les 15,8%, » a souligné le premier ministre roumain Nicolae Ciucă.

    Aux dires du leader social-démocrate, Marcel Ciolacu, le PSD a conclu que chaque catégorie devrait être aidée d’une manière différente et le soutien de l’Etat devrait aller surtout vers ceux qui ressentent de plein fouet les effets de la crise économique. De nos jours, 91% des retraités de Roumanie touchent moins de 600 euros par mois et c’est notre devoir moral de leur faire augmenter les revenus en fonction du taux d’inflation et même plus si nous en avons les moyens, a précisé le vice-premier ministre et le leader de l’UDMR, Kelemen Hunor. En Opposition, le président de l’USR, Cătălin Drulă, affirme que la majoration de 12,5% des retraites ne couvre même pas le taux d’inflation de 15%.

    Par ailleurs, accuse M Drula, ni le PSD, ni le PNL ne souhaitent éliminer le régime spécial des retraites des élus nationaux et qui plus est, à commencer par le 1er janvier prochain, les maires bénéficieront eux aussi d’un tel régime. Notons que la réforme des régimes spéciaux des retraites qui ne reposent pas sur la contribution durant la période d’activité et dont le montant et de beaucoup supérieur à celui des retraites standard compte parmi les engagements du programme national de relance et de résilience. Elle est toujours un objectif que les autorités de Bucarest n’ont pas rempli.

  • La semaine du 20 au 25 janvier 2020

    La semaine du 20 au 25 janvier 2020

    Visite en Israël du président roumain

    Le président roumain Klaus Iohannis s’est rendu cette semaine en Israël pour participer, aux côtés d’une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement, au Forum Mondial « Souvenir de l’Holocauste, lutter contre l’antisémitisme », qui marque les 75 ans écoulés depuis la libération du camp d’extermination nazi d’Auschwitz – Birkenau et la Journée internationale de la mémoire de la Shoah. A cette occasion le chef de l’Etat roumain s’est entretenu avec son homologue israélien Reuven Rivlin. Celui-ci a évoqué les relations étroites avec la Roumanie et a apprécié la participation de notre pays à la condamnation de l’Holocauste. A son tour, le président Iohannis a souligné l’engagement de la Roumanie à soutenir constamment la préservation de la mémoire de la Shoah, la lutte contre l’antisémitisme et à prévenir la discrimination et toute forme de violence. La présence du président roumain en Israël s’inscrit dans l’intention de l’Etat roumain de renforcer l’éducation sur l’Holocauste et de préserver la mémoire des victimes, de lutter contre l’antisémitisme, le racisme, la xénophobie et de promouvoir les valeurs européennes, la tolérance, le respect des droits et libertés fondamentales.

    Les nouveaux chefs des Parquets roumains

    Le ministre de la Justice, Cătălin Predoiu a annoncé cette semaine les noms des candidats aux fonctions de procureur général, de chef de la Direction nationale anticorruption et de chef de la Direction d’investigation des infractions de crime organisé et de terrorisme, soit le parquet antimafia. Il s’agit de Gabriela Scutea proposée à la tête du Parquet de la Haute Cour de Cassation et de Justice, de Crin Bologa proposé au poste de chef de la Direction nationale anticorruption et de Giorgiana Hosu proposée à la tête de la Direction d’investigation des infractions de criminalité organisée et de terrorisme. Les propositions seront soumises au Conseil supérieur de la magistrature qui doit émettre un avis consultatif. Enfin, c’est le président roumain, Klaus Iohannis qui a le dernier mot, puisqu’il peut refuser les candidats, avec motivation, une seule fois.

    Disputes autour les régimes spéciaux de retraite

    De plus en plus de magistrats protestent contre la possibilité d’une abrogation du régime spécial de pensions de retraite dont ils bénéficient actuellement. De nombreuses instances du pays, dont le Tribunal et la Cour d’Appel de Bucarest ont suspendu leur activité pour une période indéterminée. Seuls les dossiers pénaux qui impliquent des mesures préventives seront traités. Coté droit civil, les magistrats traiteront uniquement des dossiers urgents visant les mineurs et la suspension provisoire d’une exécution forcée. La Chambre des Députés se réunira la semaine prochaine, dans le cadre d’une réunion extraordinaire, afin de débattre d’un projet visant l’abrogation des soi-disant « pensions spéciales de retraite » dont bénéficient les magistrats et qui ne reposent pas sur le principe de la contribution. Pour sa part, le premier ministre Ludovic Orban a fait savoir que la décision du PNL était déjà prise en faveur de la suppression des régimes spéciaux de retraite à la seule exception des militaires. De l’autre côté de la barricade, L’Inspection judiciaire et les associations professionnelles des magistrats affirment haut et fort que le projet d’élimination de ces retraites ne fait que transgresser d’une manière « brutale » les principes de l’indépendance et de l’inamovibilité des juges ainsi que plusieurs articles de la Constitution et d’autres décisions de la Cour européenne des droits de l’Homme.

    Bénéfices pour les militaires roumains se trouvant sur les théâtres d’opérations

    Les militaires, les gendarmes et les policiers roumains qui participent à des opérations extérieures recevront des per diem équivalentes à leurs partenaires extérieurs, selon une décision du gouvernement. Le document a été initié par les ministres de la défense et de l’intérieur, Nicolae Ciucă et respectivement Marcel Vela, suite à des pourparlers avec les militaires et les gendarmes roumains, au cours de leur visite en Afghanistan en décembre dernier. Par conséquent, le per diem du personnel participant à des missions et des opérations à l’extérieur du territoire national sera majoré jusqu’à 140 euros par jour, en fonction du niveau de risque qui existe dans la zone où ces opérations se déroulent. Dans le contexte où les partenaires externes ou les structures alliées en charge des missions n’assurent pas les paies des policiers, gendarmes ou militaires roumains, ce sera à l’Etat roumain de les rembourser. Selon un communiqué du Ministère roumain des Affaires Intérieures, la décision du gouvernement intervient dans le contexte où la situation sécuritaire sur les théâtres d’opérations où sont déployés les militaires roumains s’est dégradée dernièrement, en entrainant des risques accrus pour les Roumains sur place.

    Controverses à la tête du Sénat

    Saisie par 33 sénateurs roumains, la Cour Constitutionnelle de Roumanie a déclaré mercredi non constitutionnelle la nomination de Teodor Melescanu à la tête du Sénat. Celui-ci a déclaré continuer à exercer cette fonction jusqu’à la parution dans le Journal officiel de la décision de la Cour. Vétéran controversé de la scène politique roumaine d’avant et d’après la chute du communisme, Teodor Melescanu, qui aura 79 ans en mars prochain, est devenu le numéro 2 de l’Etat roumain en septembre dernier, sur proposition du PSD, à l’époque au pouvoir.

    Anniversaire de l’Union des principautés roumaines de Moldavie et de Valachie

    Premier jour férié de cette année, ce vendredi 24 janvier a marqué les 161 ans écoulés depuis l’union des Principautés roumaines de Moldavie et de Valachie. Le 24 janvier 1859, Alexandru Ioan Cuza – désigné prince régnant de la Moldavie moins de trois semaines auparavant – a été élu, à l’unanimité, prince régnant de la Valachie par l’Assemblée élective de Bucarest. Il devenait ainsi le dirigeant des deux principautés. Le règne d’Alexandru Ioan Cuza (1859-1866) a jeté, à travers des réformes radicales, les bases institutionnelles de la Roumanie moderne. Les rois Carol Ier et Ferdinand ont continué ces reformes et ont œuvré pour l’indépendance du pays. Le processus de constitution de l’Etat national roumain a été finalisé en 1918, à la fin de la Première Guerre Mondiale. A ce moment-là, toutes les provinces historiques à population majoritaire roumaine, qui faisaient partie jusqu’alors des empires voisins, se sont unies avec la Roumanie