Tag: règne

  • 15.10.2022 (mise à jour)

    15.10.2022 (mise à jour)

    Cérémonies
    – Des cérémonies ont été organisées samedi, à Alba Iulia, au coeur de la
    Transylvanie, pour célébrer le centenaire du règne du roi Ferdinand I et de son
    épouse, la Reine Marie. Couronné le 15 octobre 1922, le roi Ferdinand a succédé
    à son oncle, le roi Carol I, en devenant le deuxième roi de Roumanie. C’est
    justement sous son règne qu’à la fin de la Première Guerre Mondiale, l’Etat
    national unitaire roumain allait se former après le rattachement des
    territoires historiques à majorité roumanophone à la Roumanie. Du coup,
    Ferdinand et Marie ont été sacrés roi et reine de la Grande Roumanie. Le
    souverain est mort en 1927.




    Covid
    – Le Parquet européen a annoncé l’ouverture d’une enquête sur l’achat de
    vaccins anti-Covid dans l’Union européenne. Dans un communiqué diffusé sur les réseaux
    sociaux, l’institution précise qu’aucun
    autre détail ne sera rendu public à ce stade. Le PSD, membre de la
    coalition au pouvoir en Roumanie considère que le Parquet européen devrait
    examiner aussi l’achat de vaccins, en 2021, par la Roumanie. Les sociaux-
    démocrates accusent les ministres de la Santé de l’époque, membres de l’USR,
    principal parti actuellement en oppposition, d’avoir produit un trou d’un
    milliard d’euros dans le budget public sans offrir des explications pertinentes
    censées justifier cet achat.






































    OTAN -
    Le Ministère roumain des Affaires Etrangères a annoncé transférer à l’OTAN 1,4
    millions de dollars destinés initialement à l’armée afghane et non utilisés par
    celle-ci pour que l’Alliance les offre aux pays de la région. La décision a été
    adoptée par le Gouvernement de Bucarest et permettra à la Roumanie de
    contribuer au renforcement de la résilience et des capacités de défense de
    l’Ukraine qui se verra octroyer presque 400. 000 dollars. Le reste de la
    somme sera partagée entre la République de Moldova, 600.000 dollars, la
    Géorgie, 300.000 dollars et la Jordanie, 100.000 dollars censés lui servir à
    consolider ses moyens de défense. De cette manière, la Roumanie renforcera son
    rôle de défense et de stabilité sur le flanc Est de l’OTAN, notamment dans la
    région de la Mer Noire.




    Décès – De nombreuses
    personnalités culturelles et artistiques de Roumanie et du monde déplorent le
    décès de Mariana Nicolesco, grande soprano roumaine surnommée la Reine du
    Belcanto, la Primadonna absolue ou encore la Diva divine. Membre d’honneur de
    l’Accadémie roumaine, Docteur Honoris Causa et professeur d’honneur de
    plusieurs universités roumaines et moldaves, Mariana Nicolesco a été sacrée
    Commandeur de l’Italie, officier de l’Ordre des arts et des lettres en France
    et s’est vu remettre l’Ordre national de l’Etoile de la Roumanie pour ses
    mérites exceptionnels. Invitée par le Pape Jean Paul II, Mariana Nicolesco a
    chanté des cantiques de Noël spécifiques à la Roumanie dans le cadre d’un
    concert à Vatican, transmis en direct. Elle est décédée vendredi, à 73 ans.













  • 140 ans depuis la fondation de la monarchie roumaine moderne

    140 ans depuis la fondation de la monarchie roumaine moderne

    Si les Roumains pouvaient se targuer d’une histoire commune d’au moins 5 siècles, leur destin politique commun était tout récent en revanche. L’idée d’un Etat commun avait déjà effleuré l’esprit d’aucuns durant les siècles, mais ce n’est qu’à la fin du 18e que le concept de la Dacie contemporaine se précise, par exemple, dans la correspondance qu’échangeaient l’impératrice Catherine II de Russie et l’empereur Joseph II d’Autriche. Les deux têtes couronnées désignaient ainsi les principautés danubiennes, en reprenant l’ancienne titulature préromaine de ce territoire. Mais très vite, dans la première moitié du 19e siècle, l’idée d’un Etat commun des Roumains vivant dans les principautés danubiennes, la Moldavie et la Valachie, fait son chemin. Et l’idée de l’unité des Roumains pénètre dans l’esprit collectif avec une autre idée force, celle de transformer le Danube en un fleuve paneuropéen, afin d’en garantir la liberté de navigation. Avec l’union des principautés danubiennes en 1859, sous le sceptre d’Alexandru Ioan Cuza, avec l’arrivée, en 1866, sur le trône des principautés roumaines unies du prince-souverain Carol de Hohenzollern-Sigmaringen, qui sera proclamé roi de Roumanie le 26 mars 1881, l’ancienne Dacie semble construire à grande vitesse les frontières politiques de sa modernité. Le 10 mai 1866, le jour où le prince Carol débarque sur le sol de son futur royaume, marque le début de la modernité roumaine.



    Le règne de Carol Ier, déroulé entre 1866 et 1914, sera à la fois long et riche. Mais ce fut tout le contraire d’un long fleuve tranquille. L’historien Alin Ciupală de l’Université de Bucarest parle de la première partie de ce règne comme d’une période de transition, l’arrivée du prince allemand sur le trône des principautés roumaines étant perçue par d’aucuns avec une certaine réserve. Alin Ciupală :



    « Mises à part les élites politiques, Monsieur Tout-le-monde demeure assez indifférent à ce prince allemand, catholique, somme toute un étranger pour la plupart de Roumains. Les élites politiques nourrissent en revanche beaucoup d’espoir envers sa personne, surtout après la fin décevante du règne d’Alexandru Ioan Cuza, le premier prince souverain des principautés roumaines unies. Pour sa part, il faut dire que le prince allemand n’arrête pas de s’étonner de l’atmosphère provinciale de Bucarest, capitale de son nouvel État. C’est son épouse, la future reine Elisabeth, qui racontera plus tard, avec beaucoup d’humour, l’épisode. C’est que Bucarest était une ville balkanique et provinciale, loin de pouvoir se mesurer avec les villes allemandes de l’époque, qui étaient familières au prince. A son arrivée, le prince souverain fraîchement appelé à occuper le trône vacant des Principautés roumaines unies va élire domicile au manoir de la famille Golescu, lui aussi très éloigné du confort et de la majesté que constituaient l’image de marque des châteaux de la famille Hohenzollern-Sigmaringen. Mais le prince s’y fera bien vite et surmontera rapidement les désillusions de son début de règne. »



    La Constitution de 1866, l’une des plus modernes de son temps, inspirée par la constitution belge de 1830, fera appeler la Roumanie d’alors la « Belgique de l’Orient ». Une constitution qui fera date et qui sera prête dès le début du nouveau règne de Carol Ier, marquant l’amorce de la nouvelle monarchie constitutionnelle roumaine. Alin Ciupală :



    « A son arrivée dans le pays, le texte de la nouvelle constitution était presque prêt. Pour ce faire, les hommes politiques roumains avaient mis de côté, une fois n’est pas coutume, leurs divergences. Le texte sera rapidement adopté par l’Assemblée constituante, et entrera en vigueur tout de suite après. C’est que la classe politique roumaine désirait rassurer le nouveau Souverain, lui proposant un terrain institutionnel stable, sécurisant, pour éviter de reproduire l’insécurité institutionnelle et la méfiance qui ont caractérisé les relations entre la classe politique et le prince souverain au temps du règne précédant, d’Alexandru Ioan Cuza. Les élites politiques roumaines d’alors avaient pris résolument le pari d’instaurer un régime de monarchie constitutionnelle, doté de toutes les garanties et les garde-fous nécessaires. Mais les élites politiques étaient pressées aussi par la conjoncture internationale et les tensions diplomatiques apparues après qu’Alexandru Ioan Cuza avait été déposé. En effet, les Grandes Puissances avaient reconnu l’union de la Moldavie et de la Valachie le temps de son règne, et pas au-delà. Or, après le 11 février 1866, jour de la déposition de Cuza, se prévalant de cette conditionnalité, la Turquie et l’Autriche ont appelé les Principautés roumaines unies à revenir à l’état de fait d’avant 1859, à se séparer donc. Il leur fallait trouver la parade, et le temps pressait. »



    La crise dynastique de 1871 marque le point d’orgue des difficultés ayant marqué la période de transition du règne de Carol I. En effet, le prince souverain Carol avait été alors tout près de signer son acte d’abdication. Seul le changement de gouvernement l’avait décidé de se raviser. Certains historiens voient l’épisode comme le moment charnière, à partir duquel la monarchie constitutionnelle roumaine, l’Etat roumain moderne, l’union de la Valachie et de la Moldavie seront consolidés sans retour possible en arrière. Tout comme, par la suite, l’indépendance vis-à-vis de la Sublime Porte, obtenue de haute lutte lors de la guerre russo-turque de 1877/1878, avant que le royaume de Roumanie ne devienne une réalité institutionnelle et politique, reconnue de tous, le 10 mai 1881.


    (Trad. Ionuţ Jugureanu)