Tag: réhabilitation

  • “Colorie le village” – le festival des bonnes actions

    “Colorie le village” – le festival des bonnes actions

    La
    3e édition du projet « Color the Village/ Coloreaza satul » (Colorie le village) – le festival des bonnes actions aura lieu au village d’Ilidia,
    dans le département de Caraș-Severin, du 17 au 19 juin 2021.








    « C’est
    à l’aide des mots bienveillants et de l’entente mutuelle que nous atteignons
    toujours les résultats souhaité », ainsi explique le concept de ce festival
    Radu Trifan, le président de l’Association « Acasa in Banat » (Chez moi au
    Banat). Cette approche a déjà porté ses fruits ; en témoigne le bilan des
    activités de l’association en 2020, qui est vraiment riche et encourageant.
    Malgré les limites imposées par la pandémie, les évènements reportés ou
    réinventés, le succès des actions de cette association a dépassé les attentes.
    Si bien que cette année, des bénévoles des quatre coins de la Roumanie se
    rendront au mois de juin dans un petit village de Caraș-Severin pour
    réhabiliter une trentaine de maisons en 3 jours seulement. Et pas n’importe
    comment, mais en utilisant les matériaux à trouver sur place et en respectant à
    la lettre le style et la spécificité de la zone. C’est pas mal comme défi,
    n’est-ce pas ?








    Déjà
    Radu Trifan ne cache pas son optimisme et il avoue : « C’est vraiment
    un festival qui devrait avoir lieu chaque année. L’année dernière nous avons eu
    quelques mois de retard à cause de la pandémie, mais nous avons été persévérants
    et nous avons réussi à mener à bout le projet, en respectant absolument toutes
    les mesures sanitaires. Nous voulons que ce soit pareil en 2021. Nous
    avons choisi le village d’Ilidia dans le département de Caraș-Severin. En fait,
    nous nous proposons d’aller une année dans le département de Timiş et l’année
    suivante dans le Caraș-Severin. On va se limiter à la région du Banat, parce
    que c’est la zone culturelle que nous avons visée dès le début, mais nous
    espérons bien que notre message aille au-delà des frontières formelles et
    informelles de la contrée de Banat. »









    A
    en juger d’après le nombre de bénévoles qui répondent à chaque fois aux appels
    de l’association Acasa in Banat, on pourrait dire que son message voyage loin
    et s’entend très bien. En fait, il existe déjà une équipe permanente à laquelle
    viennent se joindre d’autres bénévoles, en fonction du projet. La coopération
    avec les autorités et les communautés locales marche très bien aussi.
    L’association prend en charge les principaux coûts des projets, obtenant des
    financements de la part de différents particuliers et entités juridiques. A
    leur tour, les autorités locales et les communautés qui bénéficient des projets
    assurent le logement et les repas des bénévoles durant les activités.








    Du
    coup, les actions de l’association Acasă în Banat se multiplient d’une année à
    l’autre et deviennent de plus en plus crédibles.








    Clin
    d’œil maintenant sur le bénéficiaire de cette année du Festival des bonnes
    actions « Color the Village/ Coloreaza satul (Coloriez le village)
    » : Ilidia, un village qui fait partie de la commune de Ciclova Română et
    qui s’enorgueillit d’un potentiel touristique remarquable. Il est situé près de
    la ville industrielle d’Oravița, avec une population très diversifiée.






    Radu
    Trif, le président de l’association Acasă în Banat explique : « Il y a eu
    là-bas une importante communauté d’ethniques allemands, magyars et juifs. Ils ont
    tous laissé derrière un patrimoine très riche, à retrouver non seulement dans
    la ville proprement-dite, mais aussi dans les villages avoisinants. Ilidia en
    est un. Ce village garde un patrimoine architectural fantastique par rapport à
    ses dimensions plutôt réduites. Cette année, je crois que nous sommes prêts à
    nous pencher sur des aspects plus délicats de la restauration, car on a
    beaucoup appris en cours de route. La plupart des maisons d’Ilidia sont bâties
    sur des fondations en pierre dure, elles ont des murs en pierre fine, une sorte
    de calcaire, et de très hautes clôtures en pierre qui veillent sur les ruelles
    du village. C’est vraiment un endroit spécial et je suis sûr que s’il se
    trouvait quelque part en Italie, en Espagne ou en Allemagne, il y aurait un
    déferlement de touristes. Ilidia est un endroit qui n’a pas encore été
    découvert. Il faudra nous concentrer sur les magnifiques façades des maisons,
    dont les styles sont très variés et comportent de riches éléments décoratifs.
    Puis, il y a aussi les fenêtres et les portes qui méritent bien d’être
    admirées. Le hasard a fait qu’une multitude d’éléments intéressants se
    réunissent dans ce village et fassent la beauté du paysage architectural. »





    La
    nature a été à son tour très généreuse avec cette région, lui offrant des
    paysages à couper le souffle. En même temps, les passionnés d’histoire n’auront
    pas le temps de s’ennuyer sur les lieux : ce village a été mentionné dans
    les documents dès l’année 1223. Les fouilles archéologiques confirment
    l’ancienneté de cette localité et l’existence d’un centre politique et
    administratif important ici entre les 10e
    et 14e siècles. Les archéologues ont mis au jour, sur les collines
    avoisinant le village, des pots en céramique, des fours d’habitation, des
    objets en bronze et en fer ainsi que les fondations de plusieurs églises et les
    ruines d’un château.








    Voilà, un
    patrimoine tellement riche de tous les points de vue, qui attend d’être
    découvert dans la région du Banat (sud-ouest de la Roumanie) et qui a désormais
    plus de chances de se faire connaître grâce aux bonnes actions de l’association
    Acasa in Banat. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Le Centre pour la réhabilitation des oursons orphelins de Roumanie

    Le Centre pour la réhabilitation des oursons orphelins de Roumanie

    Un service vidéo en ligne, censé venir en aide aux oursons orphelins a récemment été lancé en Roumanie. Ainsi, sur la plateforme Bearflix, le public large et les bénévoles participants au projet pourront suivre des épisodes vidéo filmés à l’Orphelinat, présentant la vie de tous les jours de oursons, une fois intégrés dans le programme de récupération au sein du Centre spécialement aménagé dans les monts Hăşmaş, au centre de la Roumanie. Ceux qui accèdent à la plateforme Bearflix ne manqueront pas de remarquer que toutes les vidéos montées sont tournées avec, sur, et pour les ours orphelins, car les trois formules d’abonnement proposées sont autant de dons mensuels censés financer le projet. Le Centre de récupération des ours orphelins de Roumanie, intitulé tout court Bear Again, a été fondé voici 16 ans à l’initiative de Leonard Bereczki, qui a déniché pour ce faire un endroit isolé, éloigné de toute activité humaine. Depuis sa création, le Centre a accueilli, et dès lors sauvé, près de 150 exemplaires de jeunes ours. Livia Cimpoeru, responsable communication du Fonds mondial pour la nature Roumanie, s’exprime sur le fonctionnement du Centre Bear Again : « Dès leur arrivée, les oursons sont introduits dans une maison tanière, où ils reçoivent les premiers soins. Jusqu’à l’âge de deux ans, ils déménagent dans des enclos de plus en plus grands. Le Centre s’étend sur 20 hectares et il est protégé par près de 2,5 km de clôture électrique, ce qui présuppose, certes, un budget assez conséquent, car ces clôtures électriques doivent être vérifiées en permanence pour être maintenues en bon état de fonctionnement et de sécurité. Par exemple, cette année, en cette période même, nous menons des activités de réhabilitation des clôtures électriques existantes, et nous en installons de nouvelles. Parce que, voyez-vous, même récemment, plusieurs exemplaires se sont évadés. Ils sont plutôt forts, mais le principal rôle des clôtures est de protéger les oursons qui s’y trouvent des ours mâles qui rôdent autour du Centre. Parfois, ces mâles arrivent à pénétrer dans l’enclos, et la nécessité de bien le protéger est d’autant plus grande ».


    La présence de l’ours est un indicateur pertinent sur la qualité de ce réservoir de vie sauvage, toujours présent dans les Carpates roumaines. Et c’est la raison pour laquelle le Fonds mondial pour la nature soutient et promeut les activités du Centre, ce projet qui offre une belle chance à la survie aux petits orphelins. Livia Cimpoeru: « L’interaction entre l’ours et l’homme est réduite au minimum. Le contact direct se réalise juste lorsque les exemplaires orphelins sont repris depuis la forêt, par un garde forestier ou un chasseur. Ils sont amenés chez le vétérinaire, puis arrivent au Centre. En fonction de son état d’inanition, le petit pensionnaire peut être nourri au biberon, puis il passera une période, plus ou moins longue, dans la maison tanière. Enfin, après cette période, on les laisse se débrouiller seuls. Ils sont nourris à distance. Nous disposons d’un drone qui procède à la chose, pour réduire au minimum toute interaction non indispensable. Malheureusement, de temps en temps, la machine tombe en panne, et là on se trouve en difficulté. Voici une bonne raison pour faire appel à des fonds ».


    Après avoir passé deux années au sein du Centre, les ours sont lâchés dans la nature. Cela a habituellement lieu vers la fin de l’été ou en automne, lorsque la porte se ferme derrière le dernier exemplaire sorti. Dans la mesure où il s’agit d’exemplaires ramenés des contrées lointaines, cela n’y change rien, ils seront toujours ramenés et lâchés sur le lieu de leur capture. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Réhabilitation paysagère du parc Cişmigiu

    Réhabilitation paysagère du parc Cişmigiu

    Avec une superficie de 17 hectares, le parc Cişmigiu a été aménagé en 1847, comme un jardin de style anglais, selon les plans du paysagiste Wilhelm Mayer, directeur des jardins impériaux de Vienne à lépoque. Au fil des années, plus de 30 000 arbres d’espèces originaires de régions montagneuses y ont été plantés, tandis que les plantes exotiques proviennent des jardins botaniques de la capitale autrichienne. Dans le parc Cişmigiu ont été acclimatés, pour la première fois en Roumanie, des espèces telles que le sycomore, le pin rouge du Japon, l’épinette rouge ou le magnolia rose. Le sycomore de Cişmigiu est vieux de 150 ans, mais selon les estimations des personnes qui sen occupent, cet arbre protégé serait beaucoup plus âgé. Paré d’une très grande couronne, il mesure 40 mètres de haut, son tronc ayant un diamètre denviron 6 mètres. On y trouve aussi un acacia japonais âgé de plus de 100 ans.



    Suite à une décision du Conseil général de Bucarest, la mairie de la ville investira 10 millions deuros dans la réhabilitation paysagère du parc Cişmigiu, qui aura son propre réseau Wi-Fi et un système de surveillance vidéo. Des travaux seront également effectués pour lentretien des principaux éléments du parc, dont des allées, des aires de jeu, ou des aménagements paysagers, des réseaux délectricité et déclairage, tout comme des réseaux d’eau et d’assainissement, des fontaines, ou du mobilier urbain. La mairie de la capitale assure que le projet ne prévoit ni le déboisement, ni la création de nouveaux espaces commerciaux.



    Les écologistes souhaitent que cette décision fasse lobjet dun débat public et dun accès aux fonds européens. Dan Trifu, vice-président de la Fondation « Eco-Civica » : « Laménagement paysager, et même la mise en valeur du parc sont nécessaires, car Cişmigiu est un monument historique. Puisquil sagit dune zone classée, il est clair que son ensemble architectural doit être préservé. En ce qui concerne le paysage, tout arbre sec doit être remplacé, mais par le même type d’arbre. La disposition au sol doit en quelque sorte garder la configuration initiale, telle quelle a été conçue au moment de la création de ce parc. Nous pouvons remplacer certaines plantes par dautres, mais les formes architecturales géométriques et les autres parties du parc doivent être maintenues dans leur intégralité. C’est notre opinion et c’est le point de vue que nous transmettons à la mairie. J’estime que le projet doit faire l’objet d’un débat public lors duquel des spécialistes de tous les domaines et des ONG autorisées puissent prendre la parole afin de travailler ensemble pour la réussite de ce projet, et pour que le parc Cișmigiu reste tel que des générations entières l’ont connu. C’est-à-dire pour que les gens ne se foulent plus les pieds dans les nids-de-poule, dans des allées, quon ne voie plus des bancs et des grilles endommagés, que les monuments du parc soient restaurés et mis en évidence. Cest ce que l’on doit faire … »



    Les travaux de réhabilitation du parc de Cişmigiu devraient durer environ trois ans.

  • La Reine Marie de Yougoslavie

    La Reine Marie de Yougoslavie

    La princesse Marie de Hohenzollern-Sigmaringen est née le 6 janvier 1900 ; elle était le troisième enfant et la deuxième fille du prince Ferdinand, qui allait devenir le roi Ferdinand Ier de Roumanie, et de son épouse, Marie. Sa mère l’appelait Mignon, d’après l’œuvre du musicien français Ambroise Thomas, qui a vécu entre 1811 et 1896, mais aussi Marioara et Màrioara, la petite princesse faisait état de modestie et de sensibilité, malgré les grands défis qu’elle a dû relever. Elle allait devenir la première et l’unique reine de Yougoslavie, suite à son mariage avec le roi Alexandre Ier.



    Marie de Hohenzollern-Sigmaringen a été baptisée orthodoxe quelques mois après sa naissance. Dans le volume de mémoires « L’histoire de ma vie », sa mère la décrivait en tant qu’enfant joyeux et souriant, « extrêmement câlin ». En compagnie de ses frères, elle suit des cours privés avec des professeurs renommées tels le plus grand historien roumain Nicolae Iorga. Les années de la première guerre mondiale ont été extrêmement difficiles pour la jeune princesse. Durant la guerre, le gouvernement de Bucarest et la Couronne de Roumanie ont été obligés de trouver refuge dans la capitale moldave, Iasi. La fin de la première guerre mondiale allait produire une Roumanie plus grande que celle d’avant. Et pourtant, pour la jeune princesse Marie, la fin de la guerre a coïncidé avec la séparation de son frère, parti faire des études en Grande Bretagne. Elle allait le rencontrer 25 ans après, après son propre départ en exil.



    C’est également après la fin de la guerre que se produit le premier grand changement de sa vie. Le 9 juin 1922, à l’âge de 22 ans, Mignon épouse le roi Alexandre Ier Karageorgevich, l’unificateur des Serbes, Croates et Slovènes dans le Royaume de Yougoslavie. La princesse timide, pas du tout prétentieuse, fragile même devient reine. Les deux s’étaient rencontrés pour la première fois en 1921, à l’occasion d’une visite faite en Roumanie par le souverain yougoslave. C’est le début d’une relation qui allait se transformer non seulement en une alliance matrimoniale, mais aussi en une tentative de coopération régionale. Les fiançailles se déroulent à Bucarest, et le mariage à Belgrade, avec la participation de membres de différentes familles royales européennes.



    Mignon se conduit comme une véritable reine. Elle apprend la langue de ses sujets et a trois fils : le futur roi Pierre II de Yougoslavie, Tomislav et André. On dit que la nouvelle reine a conquis le cœur de son peuple dès le premier jour de son règne. L’année 1934 marque un deuxième changement dans sa vie. Elle devient veuve à 34 ans seulement, suite à l’assassinat d’Alexandre Ier dans l’attentat de Marseille. On dit aussi qu’après l’enterrement de son époux, la reine Marie n’a plus jamais ri et qu’elle a porté le deuil jusqu’à la fin de sa vie.



    Elle soutient son fils, le roi mineur Pierre II. En 1941, lorsque le régent Paul accepte la demande d’Hitler de faire transiter par la Yougoslavie l’armement destiné à la Grèce, la reine Marie proteste avec véhémence.



    Elle subit un nouveau choc lorsqu’elle se voit obligée de partir en exile en Suisse avec son fils, vu que l’Allemagne occupe la Yougoslavie. La fin de la seconde guerre mondiale apporte le 3e changement majeur de la vie de la reine, perçu comme son véritable collapsus. Les guérillas communistes de Tito prennent le pouvoir, proclament la république et interdisent l’entrée dans le pays du souverain légitime Pierre II.



    Au printemps 1947, les leaders communistes yougoslaves émettent un décret par lequel la reine Marie se voit annuler la citoyenneté yougoslave et confisquer sa fortune. « J’ai tout perdu, définitivement», écrit — elle à la reine Hélène, mère du roi Michel Ier de Roumanie, au printemps 1947. «J’ai perdu le pays de mes parents, le pays de mes sujets, mon époux, ma couronne, le trône de mon fils et la plupart de la fortune héritée. Je n’ai plus que mes trois fils – je remercie Dieu qu’ils soient en bonne santé – une liberté inutile et un âge trop avancé pour profiter des joies de la vie».



    Lors du procès au Palais de la Justice de Belgrade, le 14 avril 2014, le tribunal suprême a estimé que dans le cas de la reine Marie, par le décret émanant des autorités communistes, les droits de l’homme avaient été violés pour des raisons politiques et idéologiques. La demande de réhabilitation de la reine a été avancée par ses héritiers, les fils Tomislav et Andrei Karageorgevich et les petits-fils, Lavinia, Katarina, Dimitrie et Mihailo.



    Lucian Marina, journaliste à Radio Novi Sad, commente la décision du Tribunal serbe sur la reine Marie: « Elle vient d’être réhabilitée, du point de vue civique. La décision du Tribunal suprême de la Serbie a été à la fois attendue et normale, logique, vu notamment que la Serbie se dirige vers l’Europe et respecte les droits civiques. Si la famille Karageorgevich a été amnistiée, cette amnistie de la reine Marie en tant que citoyen veut dire que ses héritiers doivent entrer dans leurs droits pour ce qui est de l’héritage qui leur appartient. Dans les coffres de la reine Marie vont se retrouver beaucoup de choses, gardées à présent dans ceux du président de l’époque du grand Karageorgevich ».



    Mignon est décédée le 22 juin 1961, à Londres. Dans le même esprit de la réhabilitation, le gouvernement serbe a adopté une décision prévoyant la mise en place d’un comité organisateur pour l’exhumation et le transfert des dépouilles mortelles des membres de la Maison royale Karageorgevich au Mausolée Royal Oplenac, près de Belgrade. (aut.: Marius Tiţa, George Prodescu, Steliu Lambru; trad.: Alexandra Pop, Valentina Beleavschi, Alex Diaconescu)