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  • “Secrets d’histoire” de Stéphane Bern consacrés à Marie de Roumanie, l’étonnante reine des Carpates

    “Secrets d’histoire” de Stéphane Bern consacrés à Marie de Roumanie, l’étonnante reine des Carpates

    Surnommée la reine des blessés, la reine Marie de Roumanie est l’une des
    grandes figures de l’histoire de la Roumanie moderne et non seulement. Et pour
    cause : elle joue un rôle politique actif auprès du roi Ferdinand,
    soutient la population pendant la Grande Guerre et surtout, s’avère une
    excellente négociatrice qui arrive à servir les intérêts de son pays
    d’adoption. Du coup, on ne saurait nous déclarer surpris par le choix de
    Stéphane Bern de consacrer un épisode de son émission Secrets d’histoire à cette reine extraordinaire et
    malheureusement, peu connue. L’historien d’art d’origine roumaine, Gabriel
    BadeaPaun, est par téléphone, avec nous, depuis la France pour nous aider à
    mieux connaitre la reine Marie de Roumanie, grand – mère du roi Michel I,
    dernier souverain de notre pays.

  • 24/01/2022 (mise à jour)

    24/01/2022 (mise à jour)

    Union — La Roumanie a marqué ce lundi les 163 ans écoulés depuis l’Union des Principautés roumaines de Moldavie et de Valachie, le premier pas important dans la création de l’Etat national unitaire roumain, un précurseur de la Grande Union de 1918. Rappelons-le, le 24 janvier 1859, Alexandru Ioan Cuza était élu prince régnant de Valachie, alors qu’une semaine auparavant il avait été élu prince régnant de Moldavie. C’est durant son règne, entre 1859 et 1866, que furent jetées les bases institutionnelles de la Roumanie moderne par les réformes radicales adoptées. Ce lundi a été un jour férié en Roumanie. Alors que beaucoup de Roumains ont choisi de passer un week-end prolongé, notamment dans les stations de montagne, d’autres ont participé à de nombreux événements publics. Ainsi, des cérémonies militaires et religieuses, des concerts ou symposiums ont été organisés sur l’ensemble du pays — mais marqués toutefois par des restrictions sanitaires. Un service divin a eu lieu à la Cathédrale patriarcale de Bucarest à la mémoire de tous ceux qui ont contribué à l’accomplissement de l’Union de 1859. Les leaders politiques ont également transmis des messages à l’occasion. Le président Klaus Iohannis a affirmé que l’Union du 24 janvier 1859 prouvait combien l’existence d’un projet censé coaguler les énergies du peuple roumain était importante, et a exhorté ses concitoyens à agir avec ténacité pour renforcer le parcours européen et démocratique du pays. Le premier ministre libéral Nicolae Ciucă a estimé que l’acte historique du 24 janvier 1859 avait été le fruit des efforts de l’élite politique du temps. Les Roumains avaient exprimé leur désir d’être unis, mais aussi celui de progresser au plan administratif, économique et social. A son tour, le président de la Chambre des députés et du Parti social-démocrate, Marcel Ciolacu, a mis en exergue le fait que, 163 ans après l’Union des Principautés, les Roumains ont besoin plus que jamais d’unité et de stabilité, afin de faire face aux défis économiques, sanitaires et sécuritaires.



    Covid en Roumanie — Les autorités roumaines ont annoncé ce lundi 12 082 nouveaux cas de personnes infectées au virus SARS-CoV-2 au niveau national, en l’espace de 24 h. 41 décès ont également été rapportés, dont un antérieur à la période de référence. A Bucarest, le taux d’incidence est à la hausse, et il a atteint 10,23 cas par mille habitants. La capitale roumaine est dans le scénario dit rouge, après avoir dépassé le seuil de 3 cas par mille habitants en l’espace de 14 jours. La capacité de dépistage du coronavirus va croître cette semaine jusqu’à 150 000 tests par jour. Plus de 3 800 médecins traitants du pays ont conclu des contrats avec les caisses d’assurance maladie pour tester la population. A Bucarest et dans le département limitrophe d’Ilfov, où la plupart des nouveaux cas sont signalés, des centres de dépistage ont déjà été ouverts dans 20 hôpitaux. Le dépistage sera repris pour les élèves, mercredi au plus tard, après la livraison de plus de 10 millions de kits aux Inspections scolaires. 114 000 doses de vaccin Pfizer/BioNTech destinées à immuniser les enfants de 5 à 11 ans arriveront en Roumanie mardi. Le ministre de la Santé, Alexandru Rafila, estime qu’en Roumanie, le pic de la 5e vague aura lieu dans 3 semaines environ.



    Ukraine – Les Etats de l’OTAN ont placé des forces en attente et ont envoyé des navires et des avions de combat afin de renforcer la défense en Europe de l’Est face aux activités militaires de la Russie aux frontières de l’Ukraine, a annoncé l’Alliance ce lundi, dans un communiqué. En l’occurrence, le Danemark envoie une frégate en mer Baltique et s’apprête à déployer des chasseurs F 16 en Lituanie. L’Espagne envoie des navires qui rejoindront les forces de l’OTAN et a l’intention d’envoyer des avions de chasse en Bulgarie. La France s’est déclarée prête à envoyer des troupes en Roumanie sous commandement de l’Alliance. Les Pays-Bas envoient des avions de combat F 35 en Bulgarie à partir du mois d’avril, afin de soutenir la police aérienne de l’OTAN de la région et mettent en attente un bâtiment et des unités terrestres pour la Force alliée de réaction. Non dernièrement, les Etats-Unis se proposent d’accroître leur présence militaire sur le Flanc est de l’Alliance. Par ailleurs, le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, a remercié lundi l’Union européenne pour une aide macro financière de 1,2 milliards d’euros afin de soutenir Kiev dans une confrontation éventuelle avec la Russie. « Une Ukraine forte est la clé de la sécurité européenne », a affirmé M Zelensky dans un tweet. Rappelons que la Russie a massé environ 100 000 soldats à proximité des frontières de l’Ukraine, et aussi de la technique militaire, ce qui accroît les craintes d’invasion de ce pays.



    Reine Marie de Roumanie — France 3 diffuse, en première, ce lundi, le documentaire « Marie de Roumanie, l’étonnante reine des Carpates », dont la réalisation a pris une année et demie. La production a rassemblé images et photos d’archives, témoignages d’historiens et de membres de la Maison royale de Roumanie. Les tournages ont eu lieu aux Châteaux de Peleş et de Bran des Carpates méridionales, au Musée national de Cotroceni de Bucarest ou encore au monastère de Curtea de Argeş (sud), qui abrite la nécropole des rois de Roumanie. Infirmière des soldats roumains dans les hôpitaux militaires de la Première Guerre mondiale, la reine Marie, épouse du roi Ferdinand Ier, a été reconnue comme une ambassadrice de la cause roumaine. A Paris et dans d’autres capitales européennes, elle a soutenu et obtenu du soutien pour la reconnaissance de la Grande Roumanie et de l’Etat national unitaire roumain.



    Tennis — La joueuse de tennis roumaine Simona Halep s’est inclinée ce lundi devant la Française Alizé Cornet par 6-4, 3-6, 6-4, à Melbourne, dans les huitièmes de finale de l’Open d’Australie, premier tournoi du Grand Chelem de l’année. Halep (15e WTA) a subi sa première défaite de l’année, au bout d’un match dur, de 2 h et 33 minutes, dans des conditions difficiles, par 32°. Simona Halep achève ainsi une série de 8 victoires consécutives. Ce lundi, dans la même compétition et toujours dans les huitièmes de finale, la Roumaine Sorana Cîrstea a perdu devant la Polonaise Iga Swiatek, 7e favorite, par 5-7, 6-3, 6-3.






  • 24/01/2022

    24/01/2022

    Union — La Roumanie marque ce lundi, 24 janvier, les 163 ans écoulés depuis l’Union des Principautés roumaines de Moldavie et de Valachie, le premier pas important dans la création de l’Etat national unitaire roumain, un précurseur de la Grande Union de 1918. Rappelons-le, le 24 janvier 1859, Alexandru Ioan Cuza était élu prince régnant de Valachie, alors qu’une semaine auparavant il avait été élu prince régnant de Moldavie. C’est durant son règne, entre 1859 et 1866, que furent jetées les bases institutionnelles de la Roumanie moderne par les réformes radicales adoptées. Aujourd’hui est un jour férié en Roumanie. Alors que beaucoup de Roumains ont choisi de passer un week-end prolongé, notamment dans les stations de montagne, d’autres peuvent participer à de nombreux événements publics. Ainsi, des cérémonies militaires et religieuses, des concerts ou symposiums sont organisés sur l’ensemble du pays — mais marqués toutefois par des restrictions sanitaires. Un service divin a eu lieu à la Cathédrale patriarcale de Bucarest à la mémoire de tous ceux qui ont contribué à l’accomplissement de l’Union de 1859. Les leaders politiques ont également transmis des messages à l’occasion. Le président Klaus Iohannis a affirmé que l’Union du 24 janvier 1859 prouvait combien l’existence d’un projet censé coaguler les énergies du peuple roumain était importante, et a exhorté ses concitoyens à agir avec ténacité pour renforcer le parcours européen et démocratique du pays. Le premier ministre libéral Nicolae Ciucă a estimé que l’acte historique du 24 janvier 1859 avait été le fruit des efforts de l’élite politique du temps. Les Roumains avaient exprimé leur désir d’être unis, mais aussi celui de progresser au plan administratif, économique et social. Ce souhait est resté inchangé pour toutes les générations futures et a généré des transformations majeures de la société roumaine, a ajouté Nicolae Ciucă. A son tour, le président de la Chambre des députés et du Parti social-démocrate, Marcel Ciolacu, a mis en exergue le fait que, 163 ans après l’Union des Principautés, les Roumains ont besoin plus que jamais d’unité et de stabilité, afin de faire face aux défis économiques, sanitaires et sécuritaires.



    Covid en Roumanie — Les autorités roumaines ont annoncé aujourd’hui 12 082 nouveaux cas de personnes infectées au virus SARS-CoV-2 au niveau national, en l’espace de 24 h. 41 décès ont également été rapportés, dont un antérieur à la période de référence. A Bucarest, le taux d’incidence est à la hausse, et il a atteint 10,23 cas par mille habitants. La capitale roumaine est dans le scénario dit rouge, après avoir dépassé le seuil de 3 cas par mille habitants en l’espace de 14 jours. La capacité de dépistage du coronavirus va croître cette semaine jusqu’à 150 000 tests par jour. Plus de 3 800 médecins traitants du pays ont conclu des contrats avec les caisses d’assurance maladie pour tester la population. A Bucarest et dans le département limitrophe d’Ilfov, où la plupart des nouveaux cas sont signalés, des centres de dépistage ont déjà été ouverts dans 20 hôpitaux. Le dépistage sera repris pour les élèves, mercredi au plus tard, après la livraison de plus de 10 millions de kits aux Inspections scolaires. Le ministre de la Santé, Alexandru Rafila, estime qu’en Roumanie, le pic de la 5e vague aura lieu dans 3 semaines environ.



    Ukraine – Les Etats de l’OTAN ont placé des forces en attente et ont envoyé des navires et des avions de combat afin de renforcer la défense en Europe de l’Est face aux activités militaires de la Russie aux frontières de l’Ukraine, a annoncé l’Alliance aujourd’hui, dans un communiqué. En l’occurrence, le Danemark envoie une frégate en mer Baltique et s’apprête à déployer des chasseurs F 16 en Lituanie. L’Espagne envoie des navires pour se joindre aux forces de l’OTAN et a l’intention d’envoyer des avions de combat en Bulgarie. La France s’est déclarée prête à envoyer des troupes en Roumanie sous commandement de l’Alliance. Les Pays-Bas envoient des avions de combat F 35 en Bulgarie à partir du mois d’avril, afin de soutenir la police aérienne de l’OTAN de la région et mettent en attente un bâtiment et des unités terrestres pour la Force alliée de réaction. Non dernièrement, les Etats-Unis se proposent d’accroître leur présence militaire sur le Flanc est de l’Alliance. Par ailleurs, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, prendra la parole aujourd’hui par visioconférence à la réunion de Bruxelles des ministres des Affaires étrangères de l’UE. Il les informera de ses récentes discussions avec son homologue russe Serguei Lavrov. Le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu, participe également à cette réunion. Rappelons que la Russie a massé environ 100 000 sioldats à proximité de la frontière ukrainienne, et l’Occident affirme que ce sont des préparatifs de guerre pour empêcher l’Ukraine d’adhérer à l’OTAN.



    Reine Marie de Roumanie — France 3 diffuse ce soir, en première, le documentaire « Marie de Roumanie, l’étonnante reine des Carpates », dans l’émission d’histoire la plus appréciée de France — « Secrets d’histoire ». La réalisation de cette production a pris une année et demie. Elle a rassemblé images et photos d’archives, témoignages d’historiens et de membres de la Maison royale de Roumanie. Les tournages ont eu lieu aux Châteaux de Peleş et de Bran des Carpates méridionales, au Musée national de Cotroceni de Bucarest ou encore au monastère de Curtea de Argeş (sud), qui abrite la nécropole des rois de Roumanie. Infirmière des soldats roumains dans les hôpitaux militaires de la Première Guerre mondiale, la reine Marie, épouse du roi Ferdinand Ier, a été reconnue comme une ambassadrice de la cause roumaine. A Paris et dans d’autres capitales européennes, elle a soutenu et obtenu du soutien pour la reconnaissance de la Grande Roumanie et de l’Etat national unitaire roumain.



    Tennis — La joueuse de tennis roumaine Simona Halep s’est inclinée aujourd’hui devant la Française Alizé Cornet par 6-4, 3-6, 6-4, à Melbourne, dans les huitièmes de finale de l’Open d’Australie, premier tournoi du Grand Chelem de l’année. Halep (15e WTA) a subi sa première défaite de l’année, au bout d’un match dur, de 2 h et 33 minutes, dans des conditions difficiles, par 32°. Simona Halep achève ainsi une série de 8 victoires consécutives. Ce lundi, dans la même compétition et toujours dans les huitièmes de finale, la Roumaine Sorana Cîrstea a perdu devant la Polonaise Iga Swiatek, 7e favorite, par 5-7, 6-3, 6-3.



    Météo — Temps plus froid que les normales de saison sur la majeure partie de la Roumanie. Les maximales du jour vont de -8 à 3°, les températures les plus élevées étant enregistrées dans le sud du pays. Le ciel est variable, avec des nuages sur le sud et l’est. 0° à midi à Bucarest. Par endroits, dans le sud-est, l’est, le sud et dans et la Courbure des Carpates, il neigera, surtout le soir. Le vent est faible à modéré, plus intense dans les régions est et sud-est, où les rafales peuvent dépasser par endroits les 50-55 km/h. Il est présent aussi dans les Carpates méridionales et la Courbure des Carpates, notamment sur les sommets, où la vitesse du vent est supérieure à 70-80 km/h et le blizzard se manifeste.

  • “Les Secrets de l’Histoire” de Stéphane Bern, consacrés à la reine Marie de Roumanie

    Surnommée la mère des blessés, la reine Marie de Roumanie est l’une des
    grandes figures de l’histoire de la Roumanie moderne et non seulement. Et pour
    cause : elle joue un rôle politique actif auprès du roi Ferdinand,
    soutient la population pendant la Grande Guerre et surtout, s’avère une
    excellente négociatrice qui arrive à servir les intérêts de son pays
    d’adoption. Du coup, on ne saurait nous déclarer surpris par le choix de
    Stéphane Bern de consacrer un épisode de son émission Les secrets de l’histoire à cette reine extraordinaire et
    malheureusement, peu connue. Invité par Stéphane Bern dans son émission, l’historien d’art d’origine roumaine, Gabriel
    Badea Paun, nous aide à
    mieux connaitre la reine Marie de Roumanie, grand – mère du roi Michel I,
    dernier souverain de notre pays.

  • Gilbert Dupont (France) – La Croix de Caraiman…

    Gilbert Dupont (France) – La Croix de Caraiman…

    La Croix des héros de la nation ou la Croix de Caraiman, comme tout le monde l’appelle, a été érigée entre 1926 et 1928 sur le mont homonyme, à 2 291 m d’altitude. Elle honore la mémoire des héros tombés au champ d’honneur durant la Première Guerre mondiale. Elle a été construite à l’initiative de la reine Marie et du roi Ferdinand de Roumanie. On peut y accéder en télécabine qui relie la ville de Buşteni (sud) au Chalet Babele, et ensuite il faut parcourir le reste du trajet à pied. Une autre télécabine est disponible, de Peştera à Babele. Ces deux trajets en télécabine ne durent que quelques minutes. Les plus téméraires peuvent choisir de monter à pied, en empruntant plusieurs sentiers balisés, qui ne sont semble-t-il pas très difficiles. Cela prend entre 1 h et demie et tout au plus 4 h et demie, et les paysages sont à couper le souffle.



    Le monument surplombe la vallée et sélève majestueux au bord de labrupt. Ses dimensions sont impressionnantes, aussi : 28 m de hauteur et deux bras de 7 m chacun. La croix est faite en acier roumain, sur un socle en béton armé, haut de plus de 8 m. Sa hauteur totale est donc de 39,3 m, et ses bras ont environ 15 m. L’idée, c’était qu’elle soit visible de très loin. Le projet a été financé par des dons de différentes sources et confié à des ingénieurs roumains. C’est un projet roumain à 100 %. Un projet très à cœur de la reine Marie qui a suivi de près l’exécution des travaux.



    Bien sûr, une telle construction, à un endroit aussi haut et difficile d’accès a constitué un défi, surtout à l’époque. Les outils, les pièces métalliques et tout le matériel nécessaire ont été transportés en train jusqu’à Buşteni, puis dans des chars à bœufs jusqu’au sommet de Caraiman, et ensuite à l’aide d’un funiculaire d’une société privée. Après, il a fallu employer des chevaux et des ânes. Au début, le monument avait un générateur et était éclairé avec 120 ampoules de 500 W. Depuis 1939, la Croix est connectée au système énergétique national.



    Maintenant, elle dispose de 300 ampoules de 500 W et peut être vue d’une distance de plusieurs dizaines de km. C’est en 2013 que la Croix de Caraiman a été incluse dans le Livre Guinness des records comme la plus haute croix sommitale du monde. Dernièrement, elle a fait peau neuve. En effet, ce monument, jamais réhabilité depuis sa construction, a été rénové entre 2016 et 2018, à l’aide notamment de fonds européens. Des salles d’exposition ont été aménagées à l’intérieur. A l’étage, c’est la construction du monument qui a été remémorée, alors qu’au rez-de-chaussée, il y a une expo consacrée à la Première Guerre mondiale et aux héros de la nation.

  • 25.09.2021

    25.09.2021

    Politique – Le Parti national libéral (PNL), le principal parti de la coalition gouvernementale en Roumanie, va élire aujourd’hui son leader pour les quatre années à venir dans un ample congrès. Des milliers de délégués envoyés par les bureaux régionaux du parti devront choisir entre leur actuel chef et président de la Chambre des députés, Ludovic Orban, et le premier ministre Florin Cîţu. Le président Klaus Iohannis, issu du même parti, sera présent lui aussi au congrès. Ludovic Orban estime qu’il représente un point d’ancrage pour son parti. Son objectif est de redorer le blason du PNL et de rétablir la confiance des citoyens dans cette formation politique. De son avis, le Parti national libéral devrait soutenir le capital roumain, réaffirmer et promouvoir les droits et les libertés individuelles. De son côté, Florin Cîţu déclare qu’il est entré dans cette compétition pour construire et unir la Parti national libéral. « Je crois avec force que seule une Roumanie libérale peut apporter du bien-être aux citoyens » considère encore Florin Cîţu. Quant à ses objectifs : la révision de la Constitution, l’entrée de la Roumanie dans l’espace Schengen, développer les investissements et soutenir les entrepreneurs. Les deux contre candidats se sont livrés à une campagne corsé, avec des attaques sans précédent. Les résultats du scrutin des libéraux ne concernant pas uniquement le parti – la composition du gouvernement en dépend aussi, tout comme l’équilibre des pouvoirs au Parlement, les fonctions de premier ministre et de président de la Chambre des députés.

    Economie – En 2020, les Roumains ont touché un salaire moyen brut de 5 123 lei (environ 1 000 euros), soit une hausse de 7,4 % par rapport à l’année précédente, fait savoir l’Institut national de la statistique. Quant au salaire moyen net, il a été de 3 217 lei en 2020 (environ 650 euros), soit plus de 7,7% rapporté à 2019. Les secteurs d’activité les plus profitables, avec des revenus supérieurs à la moyenne, sont les technologies de l’information et de la communication, le domaine financier et celui des assurances, l’administration publique ou encore la production et la distribution d’électricité. Au pôle opposé l’on retrouve l’hôtellerie et la restauration, l’agriculture, la sylviculture, la pêche et l’immobilier.

    Coronavirus – Le nombre de contaminations au coronavirus reste très élevé en Roumanie – plus de 7 000 nouveaux cas d’infection sont recensés quotidiennement depuis plusieurs jours. Près de 9 500 malades sont hospitalisés actuellement, dont plus de 1 100 sont dans les unités de soins intensifs. Au niveau national, plus de 400 communes se trouvent à présent dans le scénario rouge, c’est à dire qu’elle rapportent un taux d’incidence de plus de trois cas pour mille habitants. La capitale Bucarest est entrée elle aussi en zone rouge, ce qui implique des restrictions supplémentaires introduites par les autorités.

    Diaspora – Le ministère des Affaires étrangères de Bucarest a démarré un dialogue avec les membres de la communauté roumaine d’Italie afin d’améliorer la qualité des services consulaires qui leur sont proposés. Beaucoup de Roumains vivant à l’étranger sont mécontents de la lourdeur et de la manière peu amicale dont sont assurés ces services. Valentin Muntean, le responsable du Département consulaire du ministère des Affaires étrangères, a présenté lors d’une réunion en format hybride avec tous les consuls généraux de Roumanie en Italie et environ 40 représentants des associations de Roumains de la péninsule, les éléments d’amélioration envisagés par son ministère : moderniser et l’élargir le réseaux consulaire, simplifier les prises de rendez-vous, moderniser les systèmes informatiques et les optimiser pour les téléphones portables, la digitalisation et l’allègement de la bureaucratie. Selon le correspondant de radio Roumanie en Italie, un Consulat général de Roumanie sera créé à Rome et un nouveau consulat verra le jour, d’ici quatre ans, en Sardaigne.

    OTAN – La frégate roumaine « La reine Marie » a fini sa mission dans le cadre de l’opération « Sea Guardian » de l’OTAN déroulée dans la Méditerranée et sera de retour dans la journée au port militaire de Constanţa, dans le sud-est de la Roumanie. Durant les trois semaines où elle a dirigé le groupement de navires de l’OTAN, « La reine Marie » a vérifié plus de 800 embarcations participant au trafic maritime dans la Méditerranée. L’hélicoptère IAR Puma Naval, embarqué à bord de la frégate, a contribué à identifier les navires suspectes. Des navires, aéronefs et sous-marins de Roumanie, Croatie, Italie, Grèce, Turquie, Espagne et Allemagne ont participé à l’opération Sea Guardian, visant à renforcer la sécurité sur le flanc sud de l’Europe.

    Météo – Beau temps en Roumanie, avec des températures qui repartent légèrement à la hausse. Les maxima de la journée iront de 17 à 28 degrés. 25 degrés attendus aujourd’hui à Bucarest.

  • Christian Ghibaudo (France) – Le monastère de Polovragi

    Christian Ghibaudo (France) – Le monastère de Polovragi

    Il est vrai que lOlténie, cette région du sud de la Roumanie, dispose d’un nombre remarquable de couvents historiques, et on peut même réaliser tout un itinéraire pour les voir. Nous avons déjà eu l’occasion de vous parler de celui de Hurezi, très connu et qui figure au patrimoine mondial de l’UNESCO, de celui de Tismana ou du monastère Dintr-un lemn (D’un seul bois). Aujourd’hui, je voudrais t’emmener, Christian, toi et tous ceux qui souhaitent nous accompagner, visiter le monastère de Polovragi, un couvent de nonnes du département de Gorj. Pour mieux situer l’endroit, je dirai que la commune de Polovragi est située sur la route reliant les villes de Târgu Jiu, chef-lieu du comté de Gorj, à Râmnicu Vâlcea, chef-lieu du département de Vâlcea, dans la dépression délimitée par les Monts Parâng et les Monts Căpăţânii des Carpates Méridionales, au bord de la rivière Olteţ. On ignore d’où provient le nom de Polovragi ; il pourrait être d’origine dacique.



    C’est un monastère historique, dont la construction a commencé en 1505 ; il a été érigé par deux frères d’Olténie : Radu Comis et Petru Spătaru. L’église actuelle est bâtie en 1643, à l’aide du prince régnant Matei Basarab. Le couvent a été ensuite refait de 1693 à 1712, pendant le règne du prince Constantin Brancovan – Saint Constantin Brancovan, puisqu’il a été canonisé. Ce dernier a fait restaurer la muraille d’enceinte, l’église, avec une peinture intérieure, a élevé sa tour et refait les cellules et le clocher, et a ajouté un exonarthex en style brancovan. Les visiteurs parcourent un chemin bordé de sapins pour arriver aux bâtiments religieux qui semblent former une forteresse. L’église du monastère de Polovragi, consacrée à la Dormition de la Mère de Dieu, est en style byzantin, de forme trilobée, avec des absides latérales. La tour est polygonale, avec une ornementation dans sa partie supérieure. Le côté ouest émerveille le regard, grâce à son style brancovan, à ses pavillons et terrasses décorées de fleurs. L’exonarthex et la tour de veille sont de style brancovan.



    La peinture originale, de tradition byzantine, a été conservée ; il s’agit de fresques datant de 1698-1712, selon différentes sources, réalisées par des peintres issus de l’école brancovane. Ils étaient en fait les premiers élèves à avoir suivi l’école du monastère de Hurezi : Andrei, Simion, Hranit, Istrate et Constantinos. Constantinos était Grec. Il a peint sur la façade de l’exonarthex des monastères roumains du mont Athos. A noter aussi la fontaine couverte du côté nord. Il existe également une autre église dans la même enceinte, un vrai bijou, bâtie au XVIIIe. Le couvent dispose d’une riche collection d’icônes sur bois et sur verre, des XVIIIe et XIXe siècles, ainsi que de 3000 livres anciens en roumain, en vieux slave et en grec.



    Sur l’église du monastère de Polovragi, la reine Marie de Roumanie disait que c’était une des plus belles qu’elle connaissait. Ce lieu de culte de proportions parfaites a également conquis la reine par sa peinture ancienne, inaltérée, et elle disait de l’iconostase que c’est « un chef-d’œuvre en bois ». « Nul emplacement ne peut être plus agréable que celui de Polovragi. Le petit couvent est tapi au pied même des montagnes tel un oiseau géant caché entre les arbres. Les mots ne peuvent pas décrire la merveilleuse harmonie de ces intérieurs d’église dont les siècles ont atténué les couleurs », écrivait la reine Marie dans son livre « Mon pays », sorti en 1916.



    A proximité, vous trouverez la grotte de Polovragi, longue de 11 km. Les touristes peuvent visiter ses 800 premiers mètres ; la légende dit que c’était la grotte du dieu suprême des Daces, Zalmoxis. N’hésitez pas non plus à faire une promenade dans les Gorges de l’Olteţ. Voilà pour notre visite virtuelle cette semaine.

  • Nouveau film sur la reine Marie de Roumanie

    Nouveau film sur la reine Marie de Roumanie

    C’est une production roumaine avec une participation internationale, centrée sur la contribution de la souveraine à la Conférence de paix de Paris de 1919 lorsque l’Union de 1918, et par conséquent l’existence de la Grande Roumanie, ont été reconnues. Le film, signé par le réalisateur britannique Alexis Sweet Cahill, d’après un scénario écrit par Brigitte Drodtloff et Maria Denise Theodoru, a pour actrice dans le rôle principal Roxana Lupu, secondée par Adrian Titieni (dans le rôle de Ionel Brătianu), Daniel Plier (le roi Ferdinand), Anghel Damian (le futur roi Carol II), Philippe Caroit (le comte de Saint-Aulaire), Richard Elfyn (qui joue Lloyd George) et Patrick Drury (dans le rôle de Woodrow Wilson).

    Pour rendre véridique l’atmosphère d’époque, pour les tournages dans des lieux historiques tels que le Palais de Cotroceni, le Château de Peleş, le Quai d’Orsay, mais surtout pour le sujet et la manière dont il a été présenté, le film « Marie, reine de Roumanie » a reçu le Prix du public à la section « Les avant-premières de l’automne » au Festival « Les Films de Cannes à Bucarest ». Sur son implication dans cette production, la collaboration avec le producteur Gabi Antal et sur sa participation à des projets roumains en général, le réalisateur Alexis Sweet Cahill a déclaré :« Gabi m’a lancé la proposition au mois de mai. Il est venu à Rome, où j’habite à présent, et nous avons parlé du projet. Je connaissais une grande partie de l’équipe roumaine pour avoir filmé ici plus de 200 publicités. J’étais connu comme le baron de la bière de Bucarest parce que j’ai réalisé des clips publicitaires pour des clients concurrents. Par conséquent, je connaissais les membres de l’équipe, et ce sont les meilleurs des meilleurs. Surtout ceux qui se sont chargés des effets visuels auxquels j’ai beaucoup fait appel dans notre film. Nous avons recréé une partie de l’ancien Bucarest, la Gare du Nord de Paris et l’extérieur de l’Hôtel Ritz. Les tournages réalisés par le directeur de la photographie Gabriel Kosuth ont été fantastiques. Lorsqu’on est entouré par les meilleurs techniciens et par la meilleure équipe, impossible de ne pas réussir. J’ai eu beaucoup de chance. »

    Ce qu’il a obtenu, c’est un film dans lequel la reine Marie – dont on a célébré très récemment les 144 ans depuis la naissance – devient un modèle de patriotisme et de détermination. Alexis Sweet Cahill:« Si un super-héros ne porte pas de cape, c’est comme s’il n’était pas perçu comme tel. N’est-ce pas ? Et de nos jours, nous n’avons pas vraiment d’exemples réels de héros. Je pense que la reine pourrait être un tel exemple. Et maintenant, en Roumanie, je pense que ce serait le bon moment pour présenter de tels exemples. Surtout que tout ce que nous présentons a vraiment eu lieu. Nous n’avons rien fait pour embellir la réalité. La modalité dont nous avons dépeint la reine est tout à fait authentique. En fait, j’ai filmé une demi-heure de plus par rapport à ce qui paraît à l’écran. Toutefois, j’ai coupé beaucoup d’images justement pour mettre les points sur les i et pour ne pas nous laisser distraire par des détails d’ordre émotionnel. J’ai souhaité que tout soit réaliste au possible. »

    Un film réaliste, qui respecte la vérité historique, était nécessaire dans le cas de la reine Marie dont l’implication diplomatique dans la reconnaissance de la Grande Union de 1918 n’était pas bien connue par le public de Roumanie, estime l’actrice Roxana Lupu :« Je le dis en toute humilité, je n’en savais pas trop sur la reine Marie. A l’école, même si c’était après la chute du communisme, je n’ai pas vraiment appris beaucoup de choses sur la famille royale, même si j’ai toujours aimé l’histoire. Enormément de choses ont été écrites sur elle, parce que c’était une personne particulièrement fascinante, et je trouve que le film la présente sous beaucoup d’aspects : femme, épouse, souveraine, amante, mère, amie etc. C’était une personne plurivalente. Le comble, c’est que tous ces atouts étaient bien représentés chez elle. »

    Par ce rôle, Roxana Lupu n’en est pas à son premier personnage royal. Elle a également joué la reine Elizabeth II dans les documentaires de la BBC « Inside Buckingham Palace » et « Inside Windsor Castle », ainsi que sa sœur, la princesse Margaret, dans un autre documentaire, « Private Lives of Monarchs ». Les deux sont des membres de la famille élargie de la reine Victoria d’Angleterre dont provenait également la souveraine de Roumanie. Quant à l’impact sur le public roumain du film « Marie, reine de Roumanie », Roxana Lupu n’a aucun doute : « J’ai vu comment ce film a été reçu en Roumanie, lors de sa projection au festival « Les Films de Cannes » et lors des autres qui ont eu lieu dans le pays. Les gens sont très enthousiasmés et reçoivent le film comme une bouffée d’air frais. Les spectateurs nous ont dit : Nous avions besoin d’apprendre ces choses-là et Nous nous réjouissons de voir ce film, nous sommes émus ou encore A quand la suite?. Nous aurons peut-être fait un travail de pionniers en la matière et c’est un bon début pour d’autres films historiques sur la monarchie. »

  • La promenade Marie de Roumanie à Paris

    La promenade Marie de Roumanie à Paris

    Figure emblématique de la Roumanie, la reine Marie a été
    mise à l’honneur par la ville de Paris. Un reportage par Ioana Stancescu et
    Daniela Coman, correspondante Radio Roumanie sur place.

  • La Roumanie et les préliminaires de la Conférence de Paix de la Grande Guerre

    La Roumanie et les préliminaires de la Conférence de Paix de la Grande Guerre

    La fin de la Grande Guerre, la victoire de l’Entente, formée par la Grande Bretagne, la France, les Etats-Unis, l’Italie et le Japon, rejoints par la Roumanie en 1916, n’était pas synonyme de paix. Ou, du moins, pas synonyme de paix facilement acquise. Certes, à la fin de la guerre, l’on pouvait compter les vainqueurs et les vaincus, mais convenir d’un traité de paix se révélait être une affaire autrement plus difficile, car cela devait tout d’abord garantir une paix durable. D’où l’idée de la création d’un organisme international qui puisse gérer les crises régionales et empêcher qu’elles ne se muent en des conflits mondiaux. En outre, la protection du droit des minorités devait se voir garantir d’une manière plus ardue qu’elle ne l’avait été jusqu’alors. Enfin, la fin officielle de la Grande Guerre n’a pas évité les règlements des comptes ultérieurs, qui prolongeront de fait l’état de guerre pour une période plus ou moins longue, en fonction des régions. Prenez, par exemple, la guerre déclenchée en 1919 entre la Roumanie et la Hongrie, et qui durera 6 mois. Ou encore le conflit entre la Grèce et la Turquie, déclenchée la même année, et qui perdurera jusqu’en 1922. Quant à la Roumanie, elle devait batailler ferme sur le terrain diplomatique pour que ses aspirations nationales soient reconnues par les Puissances alliées, tenues à une attitude plus équilibrée entre les exigences des vainqueurs et celles des vaincus. Au fond, la diplomatie roumaine s’esquintait de bétonner dans les traités ce que la Roumanie avait d’ores et déjà accompli sur le terrain.

    L’historien Ioan Scurtu explique la dure mission, assumée à la Conférence de Paix, par le président du Conseil roumain, le libéral Ion I. C. Brătianu, un des artisans de l’alliance de la Roumanie avec l’Entente pendant la guerre.

    « Ion I. C. Brătianu avait un argument de choix dans sa poche. Il s’agissait tout d’abord de la convention signée par les Alliés avec la Roumanie avant que cette dernière n’entre en guerre à leurs côtés. Et dans cette convention, les frontières de la Roumanie post conflit étaient clairement mentionnées, dont notamment sa souveraineté future sur les territoires roumains, antérieurement partie de l’Autriche-Hongrie. Il emporta aussi dans sa besace les décisions de l’union votées par les parlements ou les représentants roumains de Chişinău, de Cernovitz et d’Alba Iulia. Enfin, il pouvait faire valoir le prix du sang, payé par les Roumains dans le conflit, aux côtés de l’Entente. Brătianu mena une bataille diplomatique acharnée pour faire valoir le point de vue roumain, dans un contexte d’égalité de traitement entre les Alliés, petits ou grands, initiant de la sorte, à la Conférence de Paix, la collaboration de la délégation roumaine avec ses homologues tchécoslovaques, serbes et grecques, pour qu’elles agissent ensemble et s’épaulent réciproquement. Malheureusement, d’abord Venizelos, chef de la délégation grecque et puis d’autres ont abandonné la position commune des petits Etats alliés. Et Bratianu est ainsi resté un peu le seul à soutenir l’égalité de traitement, entre les petits et les grands. Une confrontation entre Bratianu, d’une part, et les membres du Conseil suprême des Alliés, dont le président Wilson, de l’autre, est restée dans la mémoire des témoins oculaires, notamment de par la pugnacité avec laquelle Bratianu avait défendu les droits de la Roumanie, y compris à l’égard des minorités. »

    Et là où les stratégies employées par les hommes politiques semblaient échouer, l’on voit apparaître la présence autrement plus dissuasive d’une femme d’exception, la reine Marie de Roumanie, épouse du roi Ferdinand. Elle qui, au plus fort de la guerre c’était fait remarquer au milieu des soldats, des blessés, des estropiés. Elle, qui mettait tout le poids de son énergie et de son charme pour faire valoir la position roumaine à la table des négociations. Car la reine Marie a toujours été là où la Roumanie avait le plus besoin de sa présence, en temps de guerre, comme en temps de paix. L’historien Ioan Scurtu raconte : « Brătianu avait réussi l’exploit d’irriter tout le monde, les grands alliés de la Roumanie, qui gobaient difficilement son caractère intraitable. Et alors, il suggère au roi Ferdinand de demander à la reine Marie de se rendre à Paris, ce que la souveraine a fait avec joie. Entourée de journalistes dès sa descente du train à la gare Centrale à Paris, interrogée sur les raisons de sa présence à la Conférence de Paix, la souveraine répond du tac au tac : Elle est là pour montrer le beau visage de la Roumanie. C’était le sien. Elle sera reçue en grande pompe et décorée au Palais de l’Élysée. Le président Wilson se rendra à son hôtel, et elle n’hésitera pas à plaider la cause roumaine devant lui. Mais avant cela, Wilson lui avait envoyé un mot pour lui dire que son programme débutait à 9h00, et que son programme était bien trop rempli, et qu’il ne pouvait recevoir la reine. Alors la reine lui répondit dans une lettre, qu’elle l’attendrait au Ritz à 7h00. Wilson arriva, lui, vers 8h30, accompagné de son épouse, et c’est la reine qui les reçoit. Lors de cette entrevue, le président américain plaidera devant la reine pour la création de la Société des Nations, et pour bâtir ce monde idéal, post conflit, dont il rêvait. La reine Marie, qui n’avait, elle, presque pas eu l’occasion de parler devant le flot de paroles et l’emportement du président américain, et voyant le temps filer, l’interpela directement, lui disant: « Monsieur le président, j’ose espérer que vous ne me ferez pas l’impolitesse de refuser de m’inviter à votre déjeuner de demain ». Et le président Wilson, après un échange de regards avec sa femme, invita à son tour la reine le lendemain. Mais lors de cette entrevue, les choses changèrent. C’est la reine Marie qui parla. Elle parla des droits des Roumains, des droits des minorités, concluant par ces mots, je cite : « Monsieur le président a sans doute raison de défendre le droit des minorités, surtout lorsqu’on connaît le grand nombre de droits dont les Noirs d’Amérique jouissent ». Cela laissa, vous vous en doutez, le président américain sans réplique. »

    C’est que l’histoire d’une nation est quelques fois écrite par quelques personnalités d’exception. Les petites nations, tout comme les grandes, y ont droit. Et la Roumanie a eu cette chance inouïe d’être représentée à cette Conférence de Paix par une reine et par un premier ministre, deux personnalités hors du commun, qui ne se sont pas privées de batailler bec et ongles pour faire valoir les droits de la Roumanie de l’après-guerre.
    (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • L’exposition Marie de Roumanie à Reims

    L’exposition Marie de Roumanie à Reims

    « Je suis née à l’époque
    victorienne et j’ai participé à la transition vers ce que nous appelons le
    modernisme ». Cette affirmation appartient à la reine Marie de Roumanie
    qui se voit consacrer dernièrement une exposition figurant à l’affiche de la
    Saison France-Roumanie. Reine de Roumanie de 1914 à 1927, Marie est la
    petite-fille de la reine Victoria d’Angleterre par son père et du tsar russe
    Alexandre II, par sa mère. Epouse du roi Ferdinand de Roumanie, elle est une
    des personnalités les plus éclairées de son temps. Diplomate, artiste, elle fut
    adulée par le peuple roumain qui continue à lui garder un souvenir précieux.


    Intitulée « Marie de Roumanie,
    reine et artiste », la présente exposition permettra au public de
    découvrir la personnalité de cette monarque exceptionnelle, à travers la
    présentation de différents bijoux, meubles ou encore trésors issus des
    collections royales. L’exposition est accueille du 13 avril au 28 juillet par le
    Palais du Tau, de Reims, dont l’administrateur, Jean-Marc Bouré, a accueilli
    Ioana Stancescu de RRI.

  • Sur les traces des bijoux de la reine Marie

    Sur les traces des bijoux de la reine Marie

    Souveraine de Roumanie entre 1914 et 1927, en tant qu’épouse du roi Ferdinand, la reine Marie était la petite-fille de la reine Victoria d’Angleterre – par son père, le duc Alfred d’Edinbourg, deuxième fils de la souveraine d’Angleterre – mais aussi cousine germaine du dernier tsar de Russie, Nicolas II – par sa mère, la grande-duchesse Marie Alexandrovna. Restée dans la mémoire des Roumains notamment pour ses efforts diplomatiques en faveur de la Grande Union de 1918, la reine Marie a également fasciné par sa forte personnalité, par son amour des arts et des traditions roumaines. Dans son existence – comme dans celle d’autres monarques – les devoirs publics et la vie privée s’entremêlent. Une histoire apparemment intime comme celle de ses bijoux personnels en dit long sur les vicissitudes du 20e siècle roumain.

    Au cours de sa vie, la reine Marie a reçu, hérité et acheté de nombreux joyaux. Elle aurait possédé quelque 400 bijoux et pierres précieuses. Malheureusement, beaucoup d’entre eux sont introuvables. Dans son livre « Le bijoux de la reine Marie », Diana Mandache en dresse un inventaire non officiel. Elle a eu l’idée d’écrire ce livre après avoir découvert dans les archives du Conseil national pour l’étude des archives de la Securitate des dessins et des aquarelles illustrant une grande partie des bijoux de la reine. Ces images ainsi que des photos d’époque et des portraits ont constitué le point de départ de la tentative de Diana Mandache de retracer l’histoire des bijoux de la reine, à commencer par ceux hérités de sa célèbre grand-mère, la reine Victoria.

    Diana Mandache : « Il s’agit notamment de deux bracelets très intéressants de l’époque victorienne, qui ont survécu à plusieurs changements de régime politique et de législation. L’un d’entre eux, ayant appartenu à la reine Victoria, est orné de cœurs et de turquoises ; des mèches de cheveux de ses 4 premiers enfants y sont incrustées. L’autre bracelet est en or et il est décoré de portraits en miniature des enfants du duc d’Edinbourg, père de la reine Marie. Parmi ses portraits se trouve celui de la princesse Marie d’Edinbourg, la future reine Marie de Roumanie. Bien que propriété privée, ces bijoux ont été confisqués après l’installation du régime communiste en Roumanie, en 1948. C’était un procédé bolchévik, que les communistes au pouvoir à Bucarest avaient adopté. Certains bijoux n’ont même pas été inventoriés et ils ont été désassemblés. »

    A part les bijoux hérités de sa grand-mère, la reine Marie a reçu plusieurs joyaux comme dot, au début de son mariage avec le roi Ferdinand. Ces bijoux allaient pourtant prendre le chemin de la Russie, en même temps que le trésor de la Roumanie, après l’entrée du pays dans la Première Guerre mondiale, en 1916. Le trésor n’a été que partiellement récupéré jusqu’ici, les bijoux de la reine comptant, hélas, parmi les pièces qui n’ont pas été rendues et qui sont introuvables.

    Diana Mandache : « Le premier convoi transportant le trésor de la Roumanie est parti vers Moscou le 14 décembre 1916. Au trésor s’ajoutaient deux caisses métalliques où se trouvaient les bijoux de la reine Marie et qui avaient été envoyés à Moscou sans inventaire, ce qui laisse deviner la précipitation avec laquelle on avait agi. En 1920 déjà, une information est envoyée par voie diplomatique, selon laquelle une partie des diamants se trouvant dans les boîtes à bijoux de la reine Marie auraient été vendus à Londres par l’intermédiaire du bolchévik Lev Kamenev, sans passer par les maisons de vente aux enchères, mais à des collectionneurs privés. Une autre information similaire apparaît en 1921 : une partie des bijoux de la reine Marie avaient été vendue dans les pays scandinaves, à des collectionneurs privés. Après la guerre, lors de la Conférence de paix de Paris, la reine Marie, qui a mené des négociations diplomatiques ad-hoc, soutenant les intérêts de la Roumanie, n’a porté aucun bijou. Avant tout, parce qu’elle n’en avait plus. Elle mentionne cet aspect dans son journal et dans sa correspondance. Ensuite, elle a voulu mettre en évidence ce fait et l’utiliser durant la Conférence de Paris devant la commission des réparations des dommages au sein de laquelle on discutait de la rétrocession du trésor de la Roumanie. »

    Après la Grande Union de 1918 et le couronnement du roi Ferdinand et de la reine Marie en 1922, la collection de bijoux de la reine commence à se refaire par d’autres acquisitions, notamment grâce au roi.

    Diana Mandache : « Le roi acquiert pour la reine Marie une tiare en saphirs et en diamants, qu’il achète en fait à la sœur de la reine, Victoria Melita. C’est toujours le roi Ferdinand qui va acquérir le célèbre collier Cartier, avec son saphir immense, un bijou à part. Par le Parlement de la Roumanie, la couronne de la reine est commandée à la maison Falize. Cette couronne est un joyau exceptionnel, en or transylvain incrusté de pierres précieuses ingénieusement agencées. Après 1948, la plupart des bijoux les plus précieux de la reine restés en Roumanie ont été alloués au ministère des Finances et à la Banque d’Etat – soit la Banque centrale du régime communiste. Par la suite, certains d’entre eux ont été envoyés à différents musées. La reine Marie allait léguer ses bijoux par testament à sa famille. Evidemment, l’exil a obligé ses membres à vendre une partie de ces bijoux. Par exemple, Ileana, fille de la reine Marie et archiduchesse d’Autriche, a dû vendre la tiare en saphirs, qui, selon ses propres dires, ne lui faisait ni chaud ni froid, alors qu’elle devait assurer la subsistance de ses enfants. Une autre fille de la reine, Mignon – ancienne reine de Yougoslavie – a vendu, en 1960, le diadème aux rayons de diamants.»

    Quelques-uns des bijoux de la reine Marie restés en Roumanie après l’instauration du communisme en 1948 sont exposés actuellement au Musée national d’histoire de Bucarest, entre autres plusieurs broches et bracelets, une croix de Malte ornée d’améthystes et une ceinture en argent, opale et améthyste. (Trad. : Dominique)

  • Marta Trancu-Rainer, la première chirurgienne de Roumanie

    Marta Trancu-Rainer, la première chirurgienne de Roumanie

    Parmi les personnalités qui ont marqué le début du XXe siècle en Roumanie, ce sont les hommes – surtout ceux qui ont fait carrière dans la politique ou l’armée – qui sont cités le plus souvent. Toutefois, l’activité des femmes remarquables de l’entre-deux-guerres commence aussi à être étudiée.

    Monica Negru, qui travaille aux Archives nationales de la Roumanie, note l’intérêt croissant pour la contribution féminine au progrès du pays au début du 20e siècle. La plus connue de ces femmes reste évidement la reine Marie, épouse du roi Ferdinand qui dirigeait la Roumanie en 1918, au moment de la création de l’Etat national unitaire roumain. Monica Negru précise « heureusement, ces dernières années il existe un intérêt grandissant pour la famille royale et pour les reines roumaines. C’est pour cela que les chercheurs s’intéressent à nouveau à la manière dont la reine Marie, par exemple, a manifesté sa préoccupation constante pour les hôpitaux du front, à sa manière d’accompagner les souffrants, les soldats blessés, mais aussi à sa manière de défendre les idéaux nationaux. Mais l’attention dont bénéficie la reine Marie ne compense pas le fait que les vies de tant d’autres femmes ont été jetées dans l’oubli. Et ce malgré l’extraordinaire esprit de sacrifice dont leurs activités font preuve. »

    Marta Trancu-Rainer a été une des proches collaboratrices de la reine Marie dans son activité médicale et caritative pendant la Grande Guerre. Epouse de l’intellectuel et anthropologue Francisc Rainer, Marta Trancu a été la première femme chirurgienne de Roumanie. Elle fait ainsi partie du groupe des pionnières qui, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, ont commencé à intégrer des domaines jusqu’alors réservés aux hommes, comme les sciences et le droit. L’historienne de l’art Oana Marinache esquisse une biographie du médecin Marta Trancu : « Elle a vécu entre 1875 et 1950. Née à Târgu Frumos dans une famille d’origine arménienne, elle suit les cours de la Faculté de médecine de Iași à compter de 1893. Elle déménage ensuite à Bucarest pour étudier l’anatomie pathologique, son rêve étant de faire la connaissance du spécialiste en bactériologie Victor Babeș. Mais elle fait une autre rencontre avant cela : celle du chef du service d’anatomo-pathologie de l’hôpital Colțea de Bucarest, Francisc Rainer. C’est lui qu’elle épousera en 1903. Finalement, elle se spécialise en chirurgie, ainsi qu’en gynécologie. Son nom apparaît assez souvent dans les mémoires de la reine Marie, ainsi que dans celles d’autres personnalités féminines de la famille royale. Marta Rainer faisait partie de l’entourage des reines et des princesses de Roumanie, car elle était chargée de leur santé. Elle a participé à la Première Guerre mondiale en tant que médecin militaire. Elle a même atteint le grade de commandant et a dirigé trois hôpitaux militaires. Il y avait l’hôpital Colțea, un hôpital temporaire de campagne qu’elle avait organisé dans le Palais royal, sur demande de la reine Marie, et un troisième hôpital aménagé à l’intérieur de l’Ecole des ponts et chaussées de Bucarest. »

    Dans le volume « Pages de journal », le docteur Trancu-Rainer raconte la méfiance et le dédain qu’elle a éprouvés dans les hôpitaux au début de sa carrière. Ce manque de confiance a entièrement disparu au moment de la guerre, à mesure des preuves, de plus en plus nombreuses, de sa compétence. Voilà sa description de la journée du 6 octobre 1916, dans un Bucarest marqué par l’entrée de la Roumanie en guerre dans le courant de l’été : « Je n’ai pas arrêté d’opérer à Colțea. J’ai fait une pause à 16h20 pour aller visiter un malade au Palais dont j’avais fait l’ablation de l’os iliaque. Il n’y avait rien d’inquiétant […]. Surprise à Colțea. Beaucoup de pansements. Je suis passée par Eforie, et de là je suis allée au Palais, où j’ai opéré quelqu’un qui avait été touché par une balle au cou. J’ai amputé un doigt du pied et j’ai fait une arthrotomie de l’articulation tibio-tarsienne. De retour au Palais, des pansements, des opérations. J’ai extrait un éclat d’obus d’une jambe. Le soir est tombé. »

    Toutefois, ses efforts et mérites ont été reconnus dans le temps. En 1919, Marta Trancu-Rainer reçoit l’Ordre de la reine Marie et, en 1953, elle intègre l’Académie de médecine et la Société de biologie.

    (Trad. Elena Diaconu)

  • La Roumanie en 1918, entre l’extase et l’agonie

    La Roumanie en 1918, entre l’extase et l’agonie

    Occupée par les armées des Puissances centrales et avec une image ternie dans les yeux de ses alliés pour avoir conclu une paix séparée en mars 1918, la Roumanie s’efforçait, à l’automne 1918, de sortir du mieux qu’elle le pouvait d’une situation désespérée. Le changement du rapport de forces entre les Puissances centrales et l’Entente à l’automne 1918 a fait qu’à la fin de la guerre la Roumanie se trouve dans le camp des vainqueurs. La récompense fut l’apparition de la Grande Roumanie par l’union de la Bessarabie, de la Bucovine et de la Transylvanie avec l’ancien Royaume de Roumanie. Cela n’a pas été facile, pourtant. Jusqu’en 1920, l’élite politique et la société dans son ensemble ont dû dépasser les obstacles à la reconnaissance internationale du nouvel Etat.

    L’historien Ioan Scurtu sur la Roumanie entre l’extase et l’agonie dans les années de guerre 1916-1918 : «Théoriquement, la Roumanie aurait dû être prête parce qu’elle est entrée en guerre en 1916, soit deux années après le commencement de la grande conflagration mondiale. Normalement, elle aurait dû en profiter pour armer ses contingents, préparer son arsenal de guerre et constituer ses réserves. Malheureusement, elle n’a rien fait de tout cela. Une fois éteint l’enthousiasme du départ à la guerre quand les soldats sont partis sur le front en chantant, les armes ornées de fleurs et acclamés par la foule comme s’ils allaient faire la fête, le désastre s’est installé lors de la bataille de Turtucaia. C’est à ce moment-là que les responsables roumains ont compris l’ampleur de la situation. En novembre, les troupes se sont retirées de Transylvanie pour qu’en décembre, la capitale soit placée sous l’occupation en forçant le gouvernement à se retirer à Iasi. En plus, une épidémie de choléra éclatée dans la région s’est soldée par des milliers et des milliers de victimes. Et comme si tout cela ne suffisait pas, un accident ferroviaire s’est produit près de Iasi quand un train a déraillé en provoquant la mort de plus d’un millier de personnes ».

    Mais, en 1917, l’armée roumaine enregistre enfin ses premiers moments de gloire, à Marasesti, Marasti et Oituz où elle arrive à bloquer l’avancée des troupes allemandes et austro-hongroises. Pourtant, suite à la révolution bolchevique, la Roumanie dépose les armes et se voit placer sous l’occupation russe. Même si son trésor fut à jamais perdu en Russie, même si elle a fait la paix avec ses adversaires et même si elle s’est vu forcer de tenir tête aux révolutions bolcheviques de Russie et de Hongrie, la Roumanie a pourtant réussi à surmonter toutes ses grandes difficultés.

    Tout cela, grâce à une élite politique visionnaire, selon Ioan Scurtu : « Evidemment que ce fut un succès, et tous ces obstacles ont été surmontés grâce à une classe politique roumaine de valeur. Je me réfère avant tout à I.C. Bratianu, le président du PNL, qui a participé aux événements et qui a joué un rôle important dans la Grande Union. Les habitants de Bessarabie ainsi que ceux de Bucovine et de Transylvanie ont envoyé à Iasi leurs émissaires. Lesquels se sont entretenus, avant la proclamation de l’Union, avec le roi Ferdinand, avec Ion C. Bratianu et d’autres hommes politiques sur les voies à suivre en vue de la mobilisation pour l’Union. I.C. Bratianu a dirigé la délégation roumaine à la Conférence de paix de Paris. C’est là qu’il a rencontré les grands noms politiques de l’époque, à commencer par le président américain Wilson jusqu’au premier ministre britannique. Ce fut finalement une victoire vu que les documents de l’union de Chisinau, Cernauti et Alba Iulia ont été ratifiés par les traités de paix de 1919 – 1920.»

    Ce sont les deux monarques de la Roumanie, Ferdinand Ier et Marie, qui ont mobilisé les énergies de la nation. Ioan Scurtu : « Le roi Ferdinand était Allemand et il avait été officier dans l’armée allemande. Lorsque le Conseil de la Couronne s’est déclaré en faveur de l’entrée de la Roumanie en guerre contre son pays, en fait, contre sa famille, en disant « oui », le roi a fait un sacrifice personnel et un acte d’une grande importance pour la Roumanie. La Conseil de la Couronne une fois achevé, l’homme politique Petre P. Carp fit remarquer au roi qu’il avait oublié sa nationalité allemande, en vertu de laquelle il n’aurait pas dû prendre une telle décision. Ferdiand lui répondit qu’il savait très bien qu’il était Allemand : « Si les intérêts de mon pays avaient concordé avec ceux de la Roumanie, c’est avec grande joie que j’aurais fait autrement. » – lui dit le roi. »

    Pourtant, il se considérait aussi Roumain, roi des Roumains, et a agi dans l’intérêt du pays à la tête duquel il se trouvait. Le sacrifice de la nation était aussi celui du couple royal, et les caractères forts, on les reconnaît dans les moments de difficulté maximale.

    L’historien Ioan Scurtu : « La reine Marie a été dès le début l’adepte de l’entrée de la Roumanie dans la Guerre aux côtés de l’Entente. Elle était Britannique et elle a joué un rôle important dans la démarche visant à convaincre Ferdinand de faire ce sacrifice personnel, dans l’intérêt du peuple roumain. Pendant la guerre, le roi et la reine sont restés en permanence aux côtés des Roumains, de l’armée, des principaux leaders politiques. Au moment où il fut question de quitter la ville roumaine de Iasi pour trouver refuge à Odessa, face à une possible occupation allemande de toute la Moldavie, le roi Ferdinand a refusé de partir. I.C Bratianu a fait de même. Ce geste a mobilisé la conscience publique, y compris certains hommes politiques qui s’étaient empressés à quitter le pays pour gagner l’Ukraine, dans des villes loin de la ligne du front ».

    La Grande Roumanie a été l’objectif de la génération au début du 20e siècle. Un objectif qui a été atteint par tous ceux qui y ont cru, en suivant certains modèles et principes, en dépassant des émotions et des hésitations, par une volonté puissante… (trad. : Ligia Mihaiescu, Dominique)

  • La reine Marie de Roumanie

    La reine Marie de Roumanie

    Née en 1875 à Eastwell Park, dans le Kent, en Angleterre, en tant que Marie Alexandra Victoria de Saxe-Cobourg-Gotha, petite-fille de la reine Victoria, la future reine Marie de Roumanie épouse, le 29 décembre 1892, Ferdinand de Hohenzollern-Sigmaringen, prince héritier de la couronne de Roumanie. Son immense popularité est due à l’énergie avec laquelle elle s’est mise au service de son pays d’adoption. Pendant la Première Guerre Mondiale, elle a été diplomate, soldat et, surtout, infirmière.

    L’historien Alin Ciupală de l’Université de Bucarest a raconté comment Marie est descendue au milieu des gens, même avant de monter sur le trône et de devenir souveraine : « La reine a eu le rôle principal dans tout ce qui a signifié l’effort de guerre de la société roumaine et, surtout, celui des femmes, qui ont organisé des établissements de soins pour les militaires blessés dans les combats et l’aide aux familles des soldats partis sur le front. La reine Marie a fait son apprentissage avant la Première Guerre Mondiale, pendant la deuxième guerre balkanique de 1913, à laquelle la Roumanie a participé. À l’époque princesse héritière, Marie a été celle qui a géré le service sanitaire au nord du Danube, ainsi que sur le théâtre d’opérations de l’armée roumaine en Bulgarie. En 1913, une épidémie de choléra a foudroyé beaucoup de vies parmi les soldats roumains. Devant le risque que l’épidémie s’étende en Roumanie aussi, Marie agira avec beaucoup de courage et organisera ce cordon sanitaire qui a stoppé la maladie. »

    En 1914, la Roumanie est restée neutre, par rapport au conflit. Deux ans plus tard, elle ne pouvait plus se tenir à l’écart, mais la guerre allait être un fardeau trop lourd à porter et la toute nouvelle reine s’est montrée digne de sa position.

    Alin Ciupală : « Grâce aux relations qu’elle avait dans les milieux diplomatiques et à ses liens de famille, elle va réussir à obtenir un important appui financier et logistique pour la Roumanie. Cela lui a permis d’organiser des services alternatifs d’ambulance, des hôpitaux de campagne, de s’impliquer dans l’aide aux orphelins restés sans abri, après l’occupation allemande du sud du pays et le refuge à Iasi (est de la Roumanie). De même, la reine a continué à faire des efforts dans l’organisation d’un système sanitaire qui dépendait d’elle et de sa capacité à trouver les moyens financiers. La présence physique de la reine Marie, son exemple personnel ont eu un pouvoir extraordinaire. Les témoignages parlent sans équivoque de l’effet extrêmement positif de sa présence sur la population : dans les hôpitaux, dans les localités situées derrière la ligne du front et même sur le front. La reine Marie n’a jamais reculé devant rien ; quelques fois, elle est allée parmi les combattants, en assumant tous les risques. »

    Une reine Marie victorieuse et son époux, le roi Ferdinand, étaient couronnés souverains de la Grande Roumanie, en 1922, à Alba Iulia. Dans son testament, Marie de Roumanie écrivait: « Je te bénis, ma Roumanie aimée, pays de mes bonheurs et de mes douleurs, mon beau pays, qui as vécu dans mon cœur et dont les chemins je les ai tous connus. Beau pays que j’ai vu recomposé et dont j’ai eu la grâce de voir s’accomplir le destin. Que tu sois pour toujours riche, grande et comblée d’honneurs, que tu tiennes ta tête haute parmi les nations pour toujours, que tu sois estimée, aimée et capable. Je suis convaincue de vous avoir bien compris : je n’ai pas jugé, j’ai juste aimé.». (Trad. Nadine Vladescu)