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  • Le biogaz, une énergie renouvelable en devenir en Roumanie

    Le biogaz, une énergie renouvelable en devenir en Roumanie

    Le biogaz, issu de la décomposition anaérobie de matières organiques – déchets agricoles, ordures ménagères, résidus végétaux ou encore biodéchets d’origine animale – représente une alternative durable tant pour la gestion des déchets que pour la production d’énergie renouvelable. Ce processus, orchestré par des micro-organismes dans des bioréacteurs contrôlés, s’inscrit pleinement dans la transition écologique de l’Union européenne vers une économie durable et climatiquement neutre.

    En Roumanie, bien que le biogaz offre une opportunité majeure pour le développement des énergies vertes, son potentiel reste encore largement inexploité. Ștefan Tudorie, directeur marketing de la première centrale roumaine de cogénération fonctionnant au biogaz, souligne cette réalité :

     

    « C’est une technologie encore peu répandue dans notre pays. Nous produisons du biogaz à partir de biomasse issue des déchets de l’industrie alimentaire et du commerce de détail, puis nous le transformons en électricité injectée dans le réseau national. Contrairement aux énergies solaire et éolienne, nous utilisons une ressource considérée comme un déchet, ce qui constitue un atout majeur. De plus, notre production est continue et indépendante des conditions climatiques, ce qui nous différencie des parcs photovoltaïques et éoliens. »

     

    La prise de conscience des enjeux liés à la gestion des déchets progresse au sein des entreprises roumaines. Ștefan Tudorie poursuit :

     

    « Aujourd’hui, les secteurs du commerce, de la restauration et de l’agroalimentaire jouent un rôle clé dans l’approvisionnement en matières premières pour le biogaz. Dans 20 ans, cette énergie sera un pilier majeur de la production d’électricité. Les pays d’Europe occidentale montrent déjà la voie : l’Allemagne compte environ 11 000 unités de production, le Danemark plus de 2 500, couvrant ainsi plus de 40 % de ses besoins énergétiques grâce au biométhane issu du biogaz. La France et l’Italie en comptent plus de 500 chacune. En Roumanie, on en recense à peine une quinzaine. La centrale de Cordun, la plus grande du pays, se distingue par l’utilisation exclusive de déchets biodégradables. »

     

    Le biogaz s’impose comme un élément central de la stratégie européenne en faveur d’une économie circulaire et d’une transition énergétique efficace. Malgré les défis et les résistances freinant la mise en place de solutions durables, les investissements dans cette filière renforcent le positionnement de l’Union européenne en tant que leader mondial des énergies renouvelables et de la gestion responsable des ressources.

  • Maurice Mercier (France) – le poids des énergies renouvelables en Roumanie

    Maurice Mercier (France) – le poids des énergies renouvelables en Roumanie

    Selon des informations postées sur le site ebuget.ro, la Roumanie se propose de devenir indépendante du point de vue énergétique d’ici la fin de cette décennie, en espérant mettre à profit ses quelques atouts tels le gaz de schiste, le gaz naturel de la mer Noire et les énergies renouvelables, surtout nucléaire et éolienne. Il convient de mentionner qu’à l’heure où l’on parle, 80% du nécessaire énergétique de la Roumanie provient de ses propres ressources: gaz, pétrole, charbon, énergie nucléaire et hydroélectrique.



    A la différence de ses voisins bulgare et hongrois, dépendants quasi-totalement des importations de gaz russe, la Roumanie en importe très peu : seulement 20% de son nécessaire énergétique. Cette situation est intervenue suite à l’annexion de la Crimée par la Fédération de Russie et à une dispute visant le paiement des factures énergétiques aux fournisseurs russes. Selon les statistiques, on estime, en Roumanie, l’existence de quelques 1400 milliards de mètres cubes de gaz de schiste, ce qui place notre pays en troisième position, après la Pologne et la France, dans le classement européen des pays par réserve de ce type de gaz. En plus, après 2019, on commencera l’exploitation du gaz de la réserve de la mer Noire, considérée significative au niveau mondial. Selon les autorités roumaines, l’indépendance énergétique du pays mènera à la création, en Roumanie, dans les dix prochaines années, de plus de 20.000 emplois.



    Par ailleurs, toujours sur le site ebuget.ro, on nous rappelle que la Roumanie s’avère fort intéressée par la construction d’un gazoduc censé acheminer le gaz depuis l’Azerbaïdjan vers la Géorgie, la Roumanie et le reste de l’Europe Centrale et de l’Ouest. Du coup, un tel projet fera de notre pays un acteur clé dans le transport du gaz vers les marchés énergétiques européens.



    En outre, à regarder les chiffres, il est évident que la Roumanie dispose d’un fort potentiel de développement des énergies renouvelables, selon un article publié par l’Association Greenpeace Roumanie. Selon les données publiées en avril dernier, 3% de la puissance nette installée provient de l’énergie solaire, 15% de l’énergie éolienne, 31% de celle hydraulique, 18% des hydrocarbures, 26% du charbon et 7% de l’énergie nucléaire.



    Le gouvernement soutient la production d’énergie de sources renouvelables à travers des certificats verts. Selon le type d’énergie et de technologie utilisée, les producteurs obtiennent des certificats pour chaque Mégawatt heure d’énergie verte produit. Ce sont des documents qui peuvent faire l’objet de transactions distinctes par rapport à la quantité d’électricité indiquée, sur un marché organisé. Selon le schéma initial, pour chaque Mégawatt d’énergie, le producteur se voyait accorder deux certificats verts dans le domaine éolien, trois dans celui micro-hydroénergétique et six dans le domaine photovoltaïque. Pourtant, ce schéma a été modifié par décret d’urgence de sorte que, jusqu’en 2017, le soutien à la production d’énergie renouvelable sera limité à un seul certificat vert pour les producteurs du secteur éolien et micro- hydroénergétique et deux pour ceux du domaine photovoltaïque.



    Selon les organisations écologistes, pour obtenir un développement durable du secteur des énergies vertes il faudrait encourager surtout la production à petite échelle, mais sur l’ensemble du pays et au niveau le plus proche possible de celui de la consommation. Or, la façon dont les autorités roumaines ont adopté les décisions concernant le système des certificats verts est un mauvais exemple qui a finalement exaspéré les investisseurs. Pour établir un système de promotion équitable des énergies renouvelables, il faut un dialogue entre le gouvernement, les autorités dans le domaine énergétique, les associations des producteurs, les municipalités et tous les autres acteurs importants, affirme Greenpeace Roumanie, selon laquelle il faudrait d’un plus d’action et de volonté politique pour faire bouger les choses.



    A l’heure où l’on parle, on dispose des technologies nécessaires à mettre en place un système fondé exclusivement sur des énergies renouvelables qui couvre aussi bien le nécessaire d’électricité que celui d’énergie. Mais il faut aussi un plus de responsabilisation des consommateurs qui pourraient déterminer à leur tour des changements en privilégiant dans leur choix les énergies vertes. Chaque année, de nouveaux rapports internationaux tirent la sonnette d’alarme quant aux coûts immenses de santé et économiques produits par la pollution de l’air. Or, l’humanité pourrait éviter de payer de tels coûts à condition d’adopter une vision commune fondée sur des alternatives efficaces et non polluantes de production énergétique.