Tag: répression

  • Timișoara, 34 ans après

    Timișoara, 34 ans après

    Les années ’80 du siècle dernier ont été parmi les plus sombres de l’histoire de la Roumanie. Au pouvoir depuis un quart de siècle, déjà septuagénaire, le dictateur communiste Nicolae Ceaușescu était l’objet d’un infatigable culte de la personnalité. Ses poètes de cour l’appelaient génie alors que pour les propagandistes de l’appareil du parti unique il était le grand timonier d’un pays heureux et riche, qu’il mène vers le rêve d’or de l’Humanité, soit le communisme. Les quelques heures d’émission de la télévision d’Etat lui étaient presque entièrement réservées, et la radio et les journaux, strictement contrôlés par le régime, rivalisaient, à leur tour, dans des dithyrambes adressés au secrétaire général du parti.

    Un contexte difficile

    Parallèlement à ce théâtre délirant au sommet du régime, le pays traversait une crise économique grave et souffrait du froid, de la faim et de la peur. Les Rouamins grelottaient dans leurs immeubles, dans les écoles et les théâtres qui n’étaient pas chauffés pendant tout l’hiver. Il n’y avait presque rien à trouver dans les épiceries. D’ailleurs, presque personne ne protestait, car la police politique du régime, la Securitate, avait créé un terrifiant mythe d’omniprésence, d’omniscience et d’omnipotence. Dans ce contexte, au milieu des changements promus à Moscou par le dernier dirigeant soviétique, le réformateur Mikhaïl Gorbatchev, le reste des dictatures communistes s’effondraient une après l’autre, du nord, à commencer par la République démocratique allemande, et jusqu’au sud, en Bulgarie voisine de la Roumanie.

    Le déclenchement de la Révolution

    Ce ne fut qu’en décembre 1989 que la vague du changement a atteint la Roumanie aussi, à Timişoara (dans l’ouest de la Roumanie). C’était une ville multiethnique, située à proximité tant de la Hongrie, le pays qui avait selon l’opinion générale une des meilleures situations du bloc communiste, que de la Yougoslavie, pays qui ne se trouvait plus – depuis des décennies déjà – dans le collimateur de l’Union Soviétique. Le soutien au pasteur réformé hongrois Laszlo Tokes, qui était surveille par la Securitate et qui devait être expulsé de la ville, s’est transformé, le 15 décembre, en une véritable révolte contre la dictature communiste. Quelle que soit leur ethnie ou leur confession, de plus en plus de personnes se sont ralliées au mouvement de protestation.

    L’appareil de répression a brutalement réagi par des tirs contre les manifestants

    Pendant plusieurs jours, les autorités ont tué plus d’une centaine de personnes et ont grièvement blessé plusieurs centaines d’autres. Enfin le 20 décembre, l’armée a refusé de tuer les Roumains est elle s’est retirée dans les casernes. Timisoara est devenue la première ville du pays libre du communisme.La révolte s’est étendue rapidement vers d’autres grandes villes pour culminer, le 22 décembre, à Bucarest, par la fuite de Nicolae Ceaușescu à bord d’un hélicoptère qui décollait du siège du comité central du parti. Capturés et jugés brièvement, Nicolae Ceaușescu et son épouse Elena ont été exécutés le 25 décembre. Même après leur fuite, au milieu de la confusion délibérément entretenue par le nouveau pouvoir – un mélange de révolutionnaires authentiques et d’apparatchiks communistes de second ordre – un millier de personnes ont été tuées pendant la Révolution en Roumanie. La Roumanie est le seul pays d’Europe de l’Est où le changement de régime s’est produit par la violence.

  • 32 Jahre nach antikommunistischer Revolution: Ereignisse von Dezember 1989 nicht restlos geklärt

    32 Jahre nach antikommunistischer Revolution: Ereignisse von Dezember 1989 nicht restlos geklärt






    Die ersten Proteste begannen am 16. Dezember 1989 in der westrumänischen Stadt Timișoara (Temeswar), der Revolutionsfunke sprang in den darauffolgenden Tagen auf die meisten Gro‎ßstädte des Landes über. Die Ereignisse fanden ihren Höhepunkt am 22. Dezember in Bukarest. Tausende Menschen waren auf die Stra‎ße gegangen, den protestierenden schlossen sich auch die Arbeiter der gro‎ßen Industriewerke an. Der Diktator Nicolae Ceaușescu und seine Ehefrau Elena flohen mit dem Helikopter vom Dach des Zentralkomitees. Nach wenigen Tagen wurden sie gefasst und am ersten Weihnachtstag nach einem kurzen und umstrittenen Prozess standrechtlich hingerichtet.



    Im Dezember 1989 sind während der Unruhen mehr als 1000 Menschen ums Leben gekommen und mindestens 3000 wurden verwundet. Somit war Rumänien das einzige Land unter den Ostblock-Staaten, in dem der Regimewechsel einen Blutzoll forderte. 32 Jahre später sind die Ermittlungen der Staatsanwälte immer noch nicht abgeschlossen und die Verantwortlichen für die Schie‎ßbefehle nicht zur Rechenschaft gezogen worden. Ungeklärt ist auch, warum nach der Flucht des Diktatoren-Ehepaars die Repression gegen die Demonstranten weiterging; im Grunde genommen wurde auf die Zivilbevölkerung weitergeschossen, dabei kamen mehr Menschen ums Leben als bis zum 22. Dezember 1989. Wer genau geschossen hat und mit welcher Munition, ist auch nicht geklärt.



    Der rumänische Nachrichtendienst SRI hat zwar einen detaillierten Bericht über die Ereignisse vom Dezember 1989 erarbeitet, doch im Zivilverfahren für die Aufklärung der Vorgänge wurde er nicht berücksichtigt, ebenso wenig wie geheime Dokumente aus dem Archiv des Verteidigungsministeriums in die Gerichtsverhandlung flossen.



    Der Europäische Gerichtshof für Menschenrechte hat Rumänien mehrfach wegen Verzögerung der Aufklärung verurteilt. Die ersten Gerichtsentscheidungen waren in Rumänien erst im Jahr 2000 getroffen worden, als die Armeegenerale Mihai Chițac und Victor Stănculescu als Schlüsselfiguren der Repression zu jeweils 15 Jahren Haft verurteilt wurden. Die Verurteilten gingen jedoch in Revision und wurden wieder auf freien Fu‎ß gesetzt. Beide führten ihr Leben unbehelligt weiter, Chițac starb 2010 bei sich zu Hause, Stănculescu 2016 în einem Luxus-Seniorenheim.



    Vergangenen Monat hat der Oberste Gerichts- und Kassationshof Rumäniens die Militärstaatsanwaltschaft angewiesen, die Akte Revolution von 1989“ wiederaufzurollen. Im wiederaufzunehmenden Prozess sind u.a. der ehemalige Staatspräsident Ion Iliescu, der ehemalige Vize-Premierminister Gelu Voican-Voiculescu und der Reservegeneral Iosif Rus, ehemaliger Chef der rumänischen Luftwaffe, der Verbrechen gegen die Menschlichkeit angeklagt.



    Der Fall hat somit auch politische Brisanz. In der Anklageschrift ist zu lesen, nach der Verschlechterung des Verhältnisses zwischen der Sozialistischen Republik Rumänien und der Sowjetunion sei eine dissidente Gruppierung um Ion Iliescu entstanden, deren Ziel die Beseitigung des Diktators Ceaușescu gewesen sei, aber keineswegs der Sturz des Kommunismus oder ein Ausbruch aus der Einflusssphäre des mächtigen Nachbars im Osten. Die Militärstaatsanwälte sagen, die Gruppierung habe gut durchdachte und effiziente Schritte unternommen, um im Dezember 1989 die politische und militärische Macht an sich zu rei‎ßen. So habe sich das Militär der provisorischen Front der Nationalen Rettung (FSN) eiligst untergeordnet und somit die Machtübernahme erleichtert.



    Die Front lie‎ß sich bald darauf als politische Partei registrieren, an deren Spitze setzte sich Ion Iliescu als markantes Mitglied der ehemaligen kommunistischen Nomenklatura. Bei den ersten freien, aber von vielen Unregelmä‎ßigkeiten und Einschüchterung der politischen Gegner begleiteten Wahlen im Mai 1990 gewann die FSN die Wahlen mit 85% haushoch, und Iliescu wurde der erste postkommunistische Staatspräsident Rumäniens. Dieses erste Mandat galt in der Auffassung seiner Anhänger und mächtigen Unterstützer im Staatsapparat nur als provisorisch, in der Folge bekleidete er von 1992–1996 und von 2000–2004 noch zweimal das höchste Amt im Staat. Die Front spaltete sich in mehrere Flügel auf, der harte Kern jedoch benannte sich im Laufe der Jahre mehrmals um, zunächst in Partei der Sozialen Demokratie Rumäniens (PDSR), um schlie‎ßlich unter dem Namen Sozialdemokratische Partei (PSD) das Land im Alleingang oder in Koalition mit anderen Parteien mehrfach zu regieren.

  • Les affres de la surveillance politique dans le monde rural roumain

    Les affres de la surveillance politique dans le monde rural roumain

    La police politique, la Securitate, la Milice, qui était la police communiste, enfin les réseaux dindics ont constitué la triade de la terreur exercée par le régime. Elle sest souvent traduite par des vagues de persécutions et de condamnations à tout va, et dont sont le plus souvent tombaient victimes les innocents. Dautres étaient persécutés pour leurs opinions politiques et pour défendre leur patrimoine, grâce auquel ils gagnaient leur vie. La surveillance et la répression policière étaient en effet omniprésentes à lépoque, le régime ayant commis tous les types dinfractions à légard de la personne, homicides compris.



    La question de la surveillance et de la répression politique exercées dans les grandes agglomérations urbaines a été amplement abordée par les chercheurs, à bon escient dailleurs, car le risque dexplosion était plus important, et pouvait avoir des conséquences dramatiques pour le régime. Et, en effet, cest dans la ville, peuplée par une grande diversité en termes de catégories sociales et bénéficiant dune grande concentration de populations, que la surveillance était ressentie de manière prégnante. Pourtant, le monde rural na pas non plus été dispensé de la présence de lappareil de surveillance et de répression du régime. De fait, historiquement, le début de la répression communiste commence à se faire sentir surtout dans le monde rural, un élément qui se poursuit, sans discontinuer, jusquà la chute violente du régime, fin 1989.



    Le processus de collectivisation de lagriculture, entamé le 2 mars 1949 et impliquant la confiscation des terres agricoles, sétait heurté demblée à la résistance acharnée des petits propriétaires terriens quétaient les paysans de lépoque, organisés à certains endroits dans de véritables troupes paramilitaires anticommunistes, composées danciens militaires opposés au régime et de paysans révoltés. Devant cette résistance, lEtat communiste réplique, en instaurant la terreur, qui a vite fait de gagner les campagnes. Cest là quil développa dabord son réseau dindics, indispensable pour le renseigner sur lidentité des partisans, sur les ressources et les appuis dont ils disposaient, sur leurs moyens de communication. Pour lEtat communiste, la surveillance des campagnes représente ainsi, dès le départ, un enjeu énorme. Et lhistoire de la résistance anticommuniste note le rôle essentiel des informateurs pour la liquidation des groupes de partisans. Les fosses communes découvertes ces dernières années permettent dimaginer lampleur du carnage, laissant apparaître des dizaines de corps de paysans, souvent exécutés sommairement et ensevelis sur place, à proximité des bois, à lécart des villages.



    Lhistorien Gheorghe Miu a longuement étudié les dispositifs de surveillance et de répression mis en place par le régime dans la région de Buzău. Des dispositifs quil croit répliqués à lidentique dans tout le pays. Gheorghe Miu :



    « Ces structures militarisées du régime communiste ont été implantées dans les campagnes roumaines, dans ces villages qui devenaient socialistes, au travers des antennes de la Securitate, et aussi des postes de milice. Ces antennes disposaient dun réseau dindics souvent bien étoffé, de logements conspiratifs, dagents, dune structure informative complexe, et dont faisaient état beaucoup de documents auxquels jai eu accès. Lantenne de la Securitate, établie dans un village, avait pour rôle de renseigner. Elle surveillait et supervisait les réseaux dindics. Le responsable de lantenne pouvait être le chef du poste de milice communale par exemple. Il remontait les informations glanées sur le terrain vers lofficier de la Securitate. »



    Cet appareil complexe ne pouvait évidemment pas fonctionner en labsence dindicateurs. Pour les recruter, la Securitate ratissait large. Certains étaient appâtés par des avantages matériels, dautres cédaient devant les contraintes et le chantage. Ainsi, ceux de la première catégorie pouvaient espérer accéder à un meilleur poste, se voir répartir une belle maison, bénéficier dun meilleur salaire et dautres formes de récompense financière, voire avoir accès au passeport et pouvoir voyager à létranger. Mais souvent en milieu rural, le recrutement des indics se faisait par la peur et la terreur seules. Gheorghe Miu explique :



    « Très souvent, les informateurs étaient affublés dun nom de code, dun sobriquet. Ils étaient issus de toutes les classes sociales, de tous les milieux. La Securitate cherchait à recruter surtout dans le milieu de ceux quelle visait : des voisins, des proches, dautres agriculteurs. Mais lon a découvert aussi des enseignants, voire un employé de banque, de la banque dEtat, envoyé dans les campagnes pour vanter les bienfaits du système dépargne géré par lEtat. Il était pourtant chargé par la Securitate dun certain nombre de missions précises. Ces gens ne bénéficiaient pas davantages matériels à proprement parler en échange de leur félonie. Ils étaient racolés par la peur, par la terreur. On les appelait au poste de milice et ils se mettaient à écrire parce quils avaient peur. »



    Lhistorien Gheorghe Miu a rencontré pourtant des paysans qui ont préféré longuement souffrir plutôt que de trahir. Lun de ces cas fut son propre grand-père :



    « Prenez le cas de mon grand-père, Vasile Miu, un agriculteur qui sétait opposé à la collectivisation des terres. Le régime na pas pu le faire changer davis, il est resté en dehors de la coopérative agricole de production jusquen 1989, mais il en a subi les conséquences. Javais retrouvé un dossier denquête à son nom, il a été poursuivi au pénal. Pourtant, ce nétait pas un propriétaire denvergure. Cétait un paysan, il possédait en tout et pour tout 9 hectares de terre. Malgré cela, il a été accusé dêtre réactionnaire, ennemi du régime. Lenquête a démarré à la suite de la lettre quil avait envoyée au président du Conseil populaire de la commune de Padina, Gigel Stoicescu, lun des artisans locaux de la collectivisation au département de Buzău. La Securitate dresse alors un dossier de vérification et un autre denquête pénale à son nom, et cest là que le calvaire commence. Il sera condamné à trois mois de prison ferme pour avoir vendu au marché un cheval qui avait été placé sous séquestre par le Fisc communiste, suite au non-paiement des quotas auxquels étaient astreints les agriculteurs à lépoque. »



    Lappareil de surveillance et de répression du régime communiste a sévi avec la même brutalité à la campagne comme à la ville. De nombreux paysans ont encore des souvenirs du calvaire que la Securitate, la milice et les indics leur ont fait subir dans les campagnes pendant les longues années noires du régime communiste.


    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Mouvements sociaux, émeutes et répression (II)

    Mouvements sociaux, émeutes et répression (II)

    Cette semaine, nous continuons notre discussion autour du livre de Louise Fines : « Mouvements sociaux et émeutes de prison. À l’heure du sacrifice ». La semaine dernière nous avons comparé un panel complexe de mouvements sociaux pour montrer les configurations qui se dessinent autour de chaque cas particulier. Dans cette deuxième partie, nous allons aborder la question du rapport à l’État sous toutes ces formes : répression, négociation, activisme juridique.



  • La répression communiste. Le tortionnaire.

    La répression communiste. Le tortionnaire.

    Récemment, la presse roumaine a remis au goût du jour un terme aux résonances sinistres: le tortionnaire. Alors que le terme est revenu dans lactualité à la faveur des premiers procès qui ont mis sur le banc des accusés les derniers survivants parmi les dirigeants des prisons politiques des années 50, lusage immodéré du terme frôle linflation. En effet, force est de constater la tendance des médias roumains de coller lappellatif de tortionnaire à tous ceux qui ont travaillé dans le système de justice ou le système pénitentiaire de lépoque communiste.





    La réalité demeure pourtant plus nuancée. Car ce que la presse daujourdhui appelle tortionnaire est tout à la fois victime et bourreau. Victime, car certains de ceux que lon désigne aujourdhui comme tels nétaient au fond à lorigine que de pauvres victimes forcées à endosser lhabit du bourreau pour améliorer leur sort.



    La prison de Piteşti, lieu de détention connu pour les expériences de lavage de cerveau et de rééducation par la torture inspirées des pratiques soviétiques a été lun des meilleurs exemples qui ont vu des victimes se muer en bourreaux. Le but de cette expérience sinistre, menée de 1949 à 1952 à léchelle dune prison tout entière, était dutiliser la torture en continu pour obtenir un changement de personnalité, un effacement des valeurs et des principes dont les détenus politiques étaient porteurs, pour les remplacer par les principes communistes. La rééducation de Pitesti nétait en fait quun projet pilote, un modèle de « bonnes pratiques » censé être ultérieurement étendu à tout le goulag roumain. Dévidence, les partisans de la première heure de lexpérience de Pitesti sont, pour sûr, de véritables tortionnaires. Parmi ces derniers, une place à part est réservée à Eugen Ţurcanu.





    Les archives du Centre dhistoire orale de la Radiodiffusion roumaine abritent les enregistrements des interviews réalisées avec plusieurs des survivants de lexpérience de rééducation par la torture effectuée dans la prison de Pitesti.



    Le détenu Sorin Bottez, interrogé en 2001, remémorait, 50 ans après les événements, avec beaucoup de difficulté, de son expérience à Pitesti : « Il sagit dun sujet pénible, car cela dépasse lentendement. Je suis lun de ceux qui sont parvenus à résister, qui ne sont pas devenus des tortionnaires à leur tour, pendant cette période de rééducation terrible. Mais même ainsi, jhésite à jeter lanathème. Jhésite, car je sais comment cétait. A lexception de ceux qui sont devenus des tortionnaires de leur plein gré, de leur propre chef, sans avoir à subir la torture. Ceux-là, je les condamne, ils mériteraient dêtre cloués au pilori. Ce qui narrivera jamais, pourtant. Mais il faut quand même faire la distinction entre ceux qui sont tombés, ceux qui sont devenus des bourreaux parce quils avaient tout simplement cédé à la torture, parce que la capacité de résistance du cerveau a ses limites, et puis les autres, ceux qui ont été leurrés, qui ont cédé par faiblesse, sans quon les touche. Aux derniers, je ne puis trouver dexcuses. La plupart dentre eux ont par la suite payé les faits à leur juste prix. Car ils ont été jugés et exécutés par ceux-là même quils avaient servis et vénérés, par les communistes. Malheureusement, certains y ont échappé. »





    Lon imagine rarement le mal en chair et en os. Et lorsquon limagine malgré tout, il nous apparaît sous des traits effrayants, terribles, des traits sous lesquels on puisse lidentifier facilement. Pourtant, ce nest pas ainsi quil est en réalité. Ses traits sont ceux de M. tout le monde. Aristide Lefa a eu affaire au célèbre Eugen Ţurcanu, détenu politique, devenu le meneur des tortionnaires racolés parmi les détenus. Car ce qui a été terrible dans lexpérience de rééducation de Pitesti, cétait que les tortionnaires étaient des détenus, ils vivaient avec les autres détenus 24h/24, 7j/7, la panoplie des humiliations, des violences et des brimades mises en œuvre étant aussi étendue que limagination humaine.



    En 2000, Aristide Lefa remémorait le personnage dEugen Turcanu : « Ţurcanu était un chef suprême en quelque sorte. Même le directeur de la prison le craignait. Il déambulait librement dans la prison, il avait les clés des cellules, évidemment avec laval du ministère de lIntérieur, le ministère de tutelle. Dumitrescu, le directeur, le craignait, il fallait quil collabore avec Turcanu. Ce dernier mettait au point tous les détails des tortures, des dérouillés qui avaient lieu, mutait les prisonniers dune cellule à lautre. Le soir où jai quitté Pitesti, il y avait 50 prisonniers qui devaient partir au sanatorium. Sur les 50, seuls 18 y sont parvenus. Nous étions là avec nos bagages, on devait partir pour la gare et, à un moment donné, lon voit Turcanu venir du bureau du directeur, avec le visage tordu carrément, par la furie probablement. Je ne suis pas sûr, mais je revois son visage, son rictus. Il nous a jeté un regard qui semblait dire : « Ceux-là mont échappé, les salauds ! ». Et il sest éloigné. Ce fut la dernière fois que je lai vu. »




    En 2000 toujours, Ion Fuică remémore les scènes de torture mises en scène par Turcanu et auxquelles il avait assisté : « Ses hommes de main entraient, et ils vous prenaient de force. Ils vous emmenaient dans la cellule 4 de lhôpital, là où Turcanu organisait ses séances de torture. Turcanu était assis à une table, il y avait dans la pièce un poêle à bois, et je me souviens de lodeur des bûches. Cela me rappelait la maison. Et là, il fallait reconnaître tout ce qui leur passait par la tête, ce dont vous naviez jamais pensé faire. Vous deviez écrire votre déposition. Et puis Turcanu lisait ce que vous veniez de coucher sur papier et criait : «Tu penses que ça, cest une déposition ? Tu te crois à lenquête ? ». Comme si lenquête subie dans les locaux de la Securitate, de la police politique, cétait de la tarte. Et il fallait « reconnaître » quon avait eu des relations sexuelles avec sa propre mère, par exemple. Si vous refusiez, ils vous tapaient. Un autre, je lai vu de mes yeux, a été forcé de boire son urine. Cest des choses connues, mais je suis témoin que cela se passait ainsi, car je lai vu de mes yeux, ce ne sont pas des histoires à dormir debout ».



    En labsence de ces témoignages, quils soient oraux ou écrits, on pourrait être tenté de penser que de telles horreurs ne sont que le fruit dune imagination malade. Malheureusement, ce fut le vécu réel de beaucoup de victimes du système concentrationnaire communiste. Un vécu qui, souvent, dépassa de loin la fiction. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Baustellen als Propagandawerkzeuge des Kommunismus

    Baustellen als Propagandawerkzeuge des Kommunismus

    Wie alle anderen Aspekte des gesellschaftlichen Lebens war die Arbeit im Kommunismus hochpolitisiert. Pharaonenhafte Baustellen sollten signalisieren, dass das Regime Gro‎ßes vorhat. Nach dem Krieg forcierten die Machthaber die Industrialisierung durch gro‎ße Infrastrukturprojekte — riesige Fabriken, gewaltige Staudämme, Kraftwerke, Stra‎ßen und Eisenbahntrassen wurden gebaut. Der Donau-Schwarzmeer-Kanal, das Haus des Volkes und das umliegende Verwaltungsviertel oder die Gebirgsstra‎ße durch das zerklüftete Fogarascher Gebirge gehörten zu den Vorzeigeprojekten. Hinter der Propaganda mit gut bezahlten Bauarbeitern, die eine Wohnung im nagelneuen Block zugeteilt bekamen, steckte aber eine düstere Wahrheit: Baustellen waren nicht nur, aber zu weiten Teilen auch ein Ort der Repression. Denn um genug Bauarbeiter zu haben, spannte das Regime Kritiker, Häftlinge oder Soldaten ein. Und dass die Produktivität abgrundschlecht war, dass überall verschwendet und gestohlen wurde, was nicht niet- und nagelfest war, wurde auch verschwiegen.



    Der 1927 geborene Historiker Dinu Giurescu arbeitete in seinen jungen Jahren bei der Sovromconstrucţia, einem rumänisch-sowjetischen Mischunternehmen für Stra‎ßenbau, und besuchte dafür technische, aber auch politische Schulungen — zum Beispiel in Marxismus. Vor 15 Jahren erinnerte er sich in einem Interview mit dem Zentrum für mündlich überlieferte Geschichte bei Radio Rumänien, wie er damals seine Arbeit erlebte:



    Ich war als Techniker den Arbeitermannschaften zugeteilt und musste ihre Leistung und darauf basierend ihre Bezahlung berechnen. Dieser Beruf wurde damals Normierer genannt. Im dritten und vierten Jahr an der Uni, zwischen 1948-49 also, wollte ich Lehrer werden und hatte keine Ahnung, wo ich landen würde. Aber dann habe ich mich eben abgefunden, weil ich keine ‚gesunde‘ Personalakte hatte, wie es damals hie‎ß. 1949 wurde ich nach der Universität nicht zur Staatsprüfung zugelassen“, erzählt Giurescu.



    Der junge Intellektuelle fand sich plötzlich in einem Milieu wieder, mit dem er nicht unbedingt gut vertraut war, in dem er aber auch auf Menschen wie er selbst stie‎ß: Die Leute auf der Baustelle haben mich gut aufgenommen. Und damit meine ich nicht die direkten Kollegen, die Büroarbeiten verrichteten. Es war ein Dschungel, alle sozial-politisch Geächteten waren da. Entlassene Offiziere, frühere Rechtsanwälte oder Magistraten oder Buchhalter, die ja irgendwo arbeiten mussten und nur auf der Baustelle etwas gefunden hatten. Junge und alte Menschen“, sagt der Historiker. Seine Vorgesetzten waren bedacht, die Bauarbeiter nicht zu verprellen und wiesen Giurescu an, bei der Bezahlung gro‎ßzügig zu sein — wir können es uns nicht leisten, sie zu verlieren, sagten sie. Denn es bestand die echte Gefahr, dass unzufriedene Arbeiter in ihre Dörfer zurückkehrten. Solche Personalfragen spielten auf anderen Baustellen allerdings keine Rolle — zum Beispiel beim Bau des Flughafens von Bacău, der als wichtiges militärisches Ziel der Geheimhaltung unterlag:



    Alles war stärker überwacht, weil es eine militärische Baustelle war und wir im Sommer auch mit Soldaten aus speziellen Baueinheiten arbeiteten. Es waren junge Menschen, die der Uniform nicht würdig galten und speziellen Einheiten zugeteilt wurden. Sie erschienen in blau-lila oder blau-grauer Montur. Arbeitsbataillone eben. Während des Wehrdienstes arbeiteten sie einfach zwei oder drei Jahre auf dem Bau. Sie hatten in der Regel ihre eigenen Normierer, aber auf unserer Baustelle war das nur meine Aufgabe. Ich war mit ihrem Feldwebel befreundet und machte ihnen das Leben leichter, denn sie mussten auch ein hohes Pensum erfüllen“, erinnert sich Giurescu.



    Die Baustellen waren perfekt mit Nachrichten und Propaganda versorgt. Stalins Tod wurde so auch auf dem Bau als kollektives Erlebnis wahrgenommen, berichtet der heutige Historiker: Sie haben uns in die Kantine gerufen, die auch als Sitzungsraum diente, und in einem feierlichen Ton erfolgte die Ansage, dass der Genosse J.W. Stalin, das grö‎ßte Genie der Menschheit, verstorben sei. Dann lasen sie einen Leitartikel aus der Parteizeitung »Scânteia« vor und 2-3 Leute aus der Belegschaft meldeten sich auch zu Wort. Wir hatten schon davon gehört und setzten eine gespielt traurige Miene auf. Mein Kollege Grigore Ioan sagte mir dann unter vier Augen: ‚Der Henker ist tot, mal sehen, was noch kommt.‘“, berichtet der Zeitzeuge.



    Drei-vier Tage später erzählte ihm ein anderer Normierer auf dem Bahnhof in Bukarest, dass auch Klement Gottwald in der ČSSR gestorben war. Vielleicht sterben ja auch mehr von ihnen, schmunzelte er Giurescu zu. Seine Hoffnung sollte enttäuscht werden — das Regime stürzte erst nach fast vier Jahrzehnten.

  • Missbrauch der Psychiatrie im kommunistischen Rumänien

    Missbrauch der Psychiatrie im kommunistischen Rumänien

    Die politische Psychiatrie gilt als subtile Form der kommunistischen Unterdrückung. Aller Wahrscheinlichkeit nach entstand das Konzept in der poststalinistischen Periode in der Sowjetunion. Dabei ging es nicht mehr darum, massenhaft Terror in der Bevölkerung zu verbreiten, wie bei der standardisierten Form der Repression.



    Mit der politischen Psychiatrie sollten Gegner des Regimes isoliert und mundtot gemacht werden. Die Vorgehensweise war dabei recht einfach: Dissidenten und Opponenten, die völlig gesund waren, wurden mit Schizophrenie oder paranoiden Persönlichkeitsstörungen diagnostiziert. Die neuen Patienten“ wurden in Nervenheilanstalten zwangseingewiesen. Dort wurden ihnen Neuroleptika verabreicht, die sie nicht brauchten, zudem wurden sie unter die tatsächlich kranken Patienten gemischt. Manche von ihnen wurden aufgefordert, sich ihrer politischen Überzeugung zu entledigen, was ihre Rehabilitation belegen sollte.



    Die Idee von der politischen Psychiatrie soll zu einem Zeitpunkt aufgekeimt sein, als Moskau sein internationales Image aufpolieren wollte, das unter den stalinistischen Schau-Prozessen gelitten hatte. Das behauptet zumindest der australische Psychiater Sidney Bloch, der sich mit der Repression in der Sowjetunion auseinandergesetzt hat.



    Der Arzt Ion Vianu gehörte zu den ersten Rumänen, die diese Form der Unterdrückung der Bürger durch den kommunistischen Staat im Ausland anprangerten. Nach seiner Auswanderung in die Schweiz 1977 trat Vianu einer internationalen Gruppe bei, der sogenannten Genfer Initiative für Psychiatrie, die vor allem gegen die politische Psychiatrie der Sowjets gerichtet war. Im Interview mit Radio Rumänien ruft Vianu die Anfänge des Konzepts in Rumänien in Erinnerung.



    In den Jahren 1967-1968 habe ich als wissenschaftlicher Assistent an der Bukarester Universitätsklinik für Psychiatrie mehrere Gespräche mitbekommen, deren Zweck ich ignorierte. Ich befand mich im Büro des Lehrstuhlleiters Vasile Predescu und habe so mithören können, was Dr. Angheluţă vorhatte. Später habe ich aus den Akten der Behörde für die Aufarbeitung des Securitate-Archivs erfahren, dass er zeitgleich Chefarzt der Klinik und Aufseher der Securitate in der Klinik war; das kam eher selten vor. Jedenfalls habe ich Angheluţă sagen hören, dass man einige gro‎ße Nervenheilanstalten mit Stacheldraht und Wachhunden ausstatten und die gefährlichen Patienten dort einweisen wollte. Ich habe nicht von Anfang gewusst, worum es ging, auch wenn die mir vorliegenden Informationen und insbesondere die Geschichten über die sowjetische Psychiatrie gewisse Hinweise darauf gaben. Ich konnte zu dem Zeitpunkt nicht verstehen, warum die gefährlichen Patienten sich auf einmal so schnell gehäuft hatten und so gefährlich geworden waren, dass sie wie in einem Sicherheitstrakt einer Strafvollzugsanstalt überwacht werden mussten.“




    Auch wenn das Ceauşescu-Regime sich als anti-sowjetisch inszenieren wollte, schien die politische Psychiatrie den Verantwortlichen in Bukarest eine gute Idee, die man von Moskau leihen sollte, wie Vianu erzählt.



    Es folgte die Eröffnungsveranstaltung zum Universitätsjahr 1969-1970 auf dem Universitätsplatz, unter Anwesenheit von Nicolae Ceauşescu selbst. In einer wie gewohnt langen Ansprache machte er unter anderem folgende Aussage: ‚Nur ein Verrückter könnte auf den Gedanken kommen, dass die sozialistische Ordnung in Rumänien einstürzen könnte. Und für diese Leute haben wir Behandlungsmethoden, nicht nur Zwangsjacken, sondern auch andere Mittel.‘ Und da habe ich plötzlich die Verbindung hergestellt zu dem, was ich in dem Kabinett von Professor Predescu gehört hatte, die Behauptungen des Dr. Angeluţă. Ich habe mir gesagt, da wird etwas ausgebrütet. Aber eigentlich stimmte das so nicht, es war schon etwas ausgebrütet worden, was bereits in die Tat umgesetzt wurde. Die Akten, die ich später einsehen konnte, waren der Beweis dafür, dass zu dem Zeitpunkt bereits Regimegegner eingewiesen worden waren. Mit der Zeit habe ich einige dieser Menschen direkt kennenlernen dürfen.“




    Ion Vianu erinnerte sich im RRI-Interview an einen ihm direkt bekannten Fall zurück, den des Anwalts Haralamb Ionescu aus Kronstadt.



    Ich werde den Fall eines Anwalts aus Kronstadt in Erinnerung rufen, ein Rentner, den ich damals noch für jung hielt, er war nicht einmal 70 Jahre alt. Er hatte sich in einem Schreiben an die Vereinten Nationen darüber beschwert, dass in Rumänien die Menschenrechte verletzt würden. Und es war zur damaligen Zeit unerhört und wahnsinnig, so etwas zu behaupten. Die Securitate, die mit einem strengen Blick über den Briefverkehr nach au‎ßen wachte, hat den Brief abgefangen, den Mann verhaftet und ihn in die Nervenklinik »Gheorghe Marinescu« in Bukarest zur Untersuchung eingeliefert. Er wurde für geistig krank befunden, für einige Zeit im Krankenhaus festgehalten, aber danach wurde er in der Tat ambulant behandelt, er musste sich einmal wöchentlich in der Poliklinik zeigen lassen. Später bin ich ausgewandert und habe nach einiger Zeit erfahren, dass er gestorben war. Er hatte mir aber die Bitte zukommen lassen, nicht mehr über seinen Fall im Ausland zu berichten, weil man ihm klargemacht hatte, dass sein Fall nicht mehr gegen das Regime verwendet werden soll. Mit anderen Worten wurde er erpresst und auch ich fühlte mich erpresst. Eine Zeit lang konnte ich mich nicht mehr auf den Fall beziehen. Es hat auch andere Fälle gegeben, die ich direkt kannte, etwa den eines Schriftstellers, Ion Vulcănescu hie‎ß er. Er war ein weniger bekannter Dichter, der plötzlich auf einer der Alleen des Krankenhauses vor mir stand. Er war in einem Seitenflügel der Klinik untergebracht, gegen ihn lief ein politischer Prozess. Und auch Ion Vulcănescu war nicht geistig krank, denn später konnte er auswandern und wurde Hausverwalter eines gro‎ßen Immobilienkomplexes in New York. Und ein Geisteskranker könnte einer derartigen Tätigkeit nicht uneingeschränkt nachgehen.“




    Zu den Opfern der erzwungenen psychiatrischen Behandlung zählte auch der bekannte Arbeiter und Regimekritiker Vasile Paraschiv. Die genaue Anzahl der der politischen Psychiatriepatienten in Rumänien ist schwer einzuschätzen. Geschichtsforscher sind eher zurückhaltend, wenn es darum geht, eine offizielle Zahl zu nennen. Das Problem der Wiedergutmachung und Verantwortung ist in diesem Fall kompliziert. Es liegen wenig Informationen vor, die Verantwortlichen von damals sind nicht mehr am Leben.

  • Ukraine am Scheideweg

    Ukraine am Scheideweg

    Seit drei Monaten demonstriert die ukrainische Bevölkerung gegen die pro-russische Politik der Regierung in Kiew. Jeden Tag gab es Protestbewegungen der Bürger, gigantische Demonstrationen, besetzte Behördengebäude, angegriffene Politiker, umgekippte Denkmäler. Die Reaktion der Machthaber lie‎ß nicht lange auf sich warten — harte Repressionsma‎ßnahmen, bei denen mehrere Menschen getötet und sehr viele verwundet wurden, willkürliche Festnahmen, auch in den Krankenhäusern, Entführungen und Folter.



    Ausgelöst wurden die Proteste am 21. November 2013 durch die überraschende Ankündigung der ukrainischen Regierung, das Assoziierungsabkommen mit der Europäischen Union nicht unterzeichnen zu wollen. Sie flammten am 29. November erneut auf, nachdem das Assoziierungsabkommen mit der EU auf dem Gipfeltreffen der Östlichen Partnerschaft in Vilnius nicht unterzeichnet worden war. Einen Massencharakter nahmen die Proteste allerdings erst am 1. Dezember 2013 an, nachdem die friedlichen Studentenproteste am 30. November von Berkut, einer Spezialeinheit der ukrainischen Polizei, mit exzessiver Gewalt auseinandergetrieben worden waren.



    Die Protestierenden forderten vor allem die Amtsenthebung von Präsident Wiktor Janukowitsch, vorzeitige Präsidentschaftswahlen, den Aufbau eines Rechtsstaates nach westeuropäischen Standards in der Ukraine sowie die Unterzeichnung des Assoziierungsabkommens mit der Europäischen Union. Am 8. Dezember 2013 erreichten die Proteste einen zweiten Höhepunkt, als über 500.000 Menschen an der Demonstration in Kiew teilnahmen. Manche Medien berichteten von über einer Million Demonstranten. Trotz überdurchschnittlicher Polizeipräsenz und mehrfacher Versuche, die Demonstrationen in nächtlichen Aktionen aufzulösen, dauern die Proteste bis heute an.



    Die Entwicklungen in der Ukraine führten zu entsprechenden Reaktionen seitens der Europäischen Union und der Vereinigten Staaten — sie beschuldigten die Machthaber in der ex-sowjetischen Republik, die Eskalierung der Gewalt verursacht zu haben. In diesem Zusammenhang warnte der EU-Kommissionspräsident, Jose Manuel Barroso, da‎ß die gewalttätige Repression der Bürgerbewegungen in der Ukraine gravierende Folgen für die Beziehungen zwischen Brüssel und Kiew haben kann. Die US-Botschaft in Kiew gab bekannt, infolge der Gewaltaktionen gegen die Demonstranten habe Washington einigen ukrainischen Spitzenpolitikern das Einreisevisum für die USA entzogen.



    In Moskau ist aber die Regierungselite davon überzeugt, da‎ß die gewalttätigen Ausschreitungen von westlichen Mächten organisiert und finanziert wurden. Der russische Au‎ßenminister Sergej Lawrow beschuldigte die Europäische Union, sie würde die sog. Pogrome“ der ukrainischen Opposition in Kiew unterstützen. Der Kreml-Pressesekretär Dmitrij Peskow behauptete sogar, der Westen beabsichtige, durch die Unterstützung der Revolte in der Ukraine die Olympischen Winterspiele in Sotschi zu unterminieren, und zwar aus Neid gegen ein Russland, das er als stark, erfolgreich, wohlhabend und gesund“ bezeichnete.



    Der rumänische Professor Dan Dungaciu, Experte für Geopolitik im ex-sowjetischen Raum, ist der Meinung, da‎ß in der Ukraine nicht nur die Innenpolitik sondern die Zugehörigkeit zu einem Zivilisationsmodell auf dem Spiel steht:



    Die Demonstrationen in Kiew beweisen am besten, da‎ß die Spaltungen in Osteuropa noch nicht geklärt sind. Zu diesem Zeitpunkt findet in der Ukraine eine geopolitische Konfrontation statt, deren Summe gleich Null ergibt: Was eine Seite verliert, gewinnt die andere Seite, und in diesem Moment wird vor unseren Augen die Grenze des euroatlantischen Raumes definiert. Oder, wenn man von Osten nach Westen schaut, das Festlegen der Grenze des Ostraumes oder der nächsten Nachbarschaft, wie Moskau sie bezeichnet hat. Genau das findet jetzt in Kiew statt — wir müssen blo‎ß die Ereignisse aus einer gewissen Entfernung betrachten.“




    Der Rücktritt des Regierungskabinetts von Ministerpräsident Mikola Asarow, der die Repression der Bürgerbewegungen angeordnet hatte, die Aufhebung der antidemokratischen Gesetze und die Bildung einer Kommission zur Novellierung der Verfassung sind Bedingungen, die die Macht in Kiew akzeptiert hat, um mit den protestierenden Bürgern einen Waffenstillstand zu schlie‎ßen. Der Leiter des Zentrums für die Förderung der Rumänischen Traditionen in Cernăuți (Czernowitz, ukr. Tscherniwzi), Iurie Levcic, ist einer der etwa 500.000 Rumänen, die im Westen der Ukraine leben. Er ist der Ansicht, da‎ß der Waffenstillstand“ nicht lange dauern wird:



    Bis jetzt ist noch nichts geklärt worden, es gibt noch keine Lösungen. Die kleinen Erfolge wie Asarows Rücktitt oder die Aufhebung der Gesetze vom 16. Januar reichen nicht aus; die Leute werden sich nicht beruhigen, weil sie an dieses Regime nicht mehr glauben. Sie wurden zu oft angelogen. Die Machthaber haben ihre Position viel zu oft geändert, und jetzt sind die Bürger bereit, bis zum bitteren Ende zu gehen, da inzwischen die Opposition einen deutlicheren Plan zum Bekämpfen dieses Regimes erarbeitet.“




    Die Fachleute vom Zentrum für Konfliktprävention in Bukarest warnen, da‎ß die Unfähigkeit der Regierung, die Spannungen innerhalb der Gesellschaft zu lösen, zu einem Bürgerkrieg führen könnte, und zwar zwischen den Regionen im Westen der Ukraine, die schon immer westlich orientiert waren, und den russischsprachigen und russophilen Zonen im Osten des Landes. Es gibt auch Hypothesen über eine mögliche territorielle Trennung der Republik, infolge der bereits erwähnten geopolitischen Spaltung. Solche apokalyptische Szenarien seien aber unwahrscheinlich, meint Professor Dan Dungaciu:



    Die zwei entgegengesetzten Bürgergruppierungen in der Ukraine, das hei‎ßt, diejenige, die in Richtung Osten neigen und diejenige, die den Weg nach Westen eingeschlagen haben, können nicht ‚bis zum bitteren Ende gehen‘, weil es einfach kein Ende gibt. Das theoretische Ende wäre die Trennung der Ukraine in zwei Staaten, aber ein solches Szenario ist meiner Meinung nach absolut unwahrscheinlich, denn weder der Osten noch der Westen könnten ein solches Desaster auf sich nehmen. Es würden enorme soziale, politische und wirtschaftliche Kosten entstehen, die zu diesem Zeitpunkt niemand übernehmen will. Deshalb sollte man sich in der jetzigen Lage auf folgende Fragen konzentrieren: Wie könnte man ein Gleichgewicht zwischen den zwei Teilen der Ukraine erreichen, die in diesem Moment in zwei verschiedene Richtungen neigen, und wie könnte dieses Gleichgewicht erreicht werden, ohne da‎ß die Spannung in Kiew ins Extrem steigt und ein Bürgerkrieg mit schweren Folgen ausbricht.“




    Der Politologe und Sicherheitsexperte George Friedman, von der bekannten Denkfabrik Stratfor, erinnerte daran, da‎ß die strategische Position und die Agrar- und Bodenschätze der Ukraine eine besondere Bedeutung für das Verteidigungssystem Russlands haben. Deshalb würde Moskau niemals die Ukraine dem Westen überlassen. Es ist unwahrscheinlich, da‎ß die Entwicklung in der Ukraine eine entscheidende geopolitische Änderung hervorruft, aber das ist ein exzellentes Beispiel für die Art und Weise, wie politische Unruhen in einem strategisch wichtigen Land das internationale System beeinflussen können, so George Friedman.



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