Tag: réseaux sociaux

  • Les défis d’un écosystème de l’information en perpétuel changement

    Les défis d’un écosystème de l’information en perpétuel changement

    Un perpétuel changement 

     

    Ce que nous vivons aujourd’hui est le résultat d’un écosystème médiatique totalement chamboulé, affirme la professeure Alina Bârgăoanu, experte européenne dans la lutte contre la désinformation et membre du Conseil Consultatif de l’Observatoire européen des Médias numériques, dans une intervention sur les ondes de Radio Roumanie, dans laquelle elle parle de la guerre informationnelle, de la dictature des émotions ainsi que de la manipulation des algorithmes sur les réseaux sociaux.

     

    En effet, affirme Alina Bârgăoanu, chaque époque est définie par son moyen de communication dominant, et le rythme des changements dans ce domaine est aujourd’hui si rapide que nous nous sentons submergés, désorientés et anxieux.

     

    Alina Bârgăoanu : « Nous ne sommes pas préparés à un tel rythme de transformation. Si l’on pense à la seule Roumanie, nous ne sommes pas si loin de l’année 1989, où nous n’avions qu’une seule chaîne de télévision. Il y avait au mieux un seul poste télé par foyer, et la durée quotidienne de diffusion de cette chaîne était de deux heures. Après cette période d’austérité informationnelle, il y a eu en effet l’essor endiablé de la presse écrite après 1989, suivie par les chaînes de radio, puis les chaînes de télévision commerciales. L’espace médiatique est devenu extrêmement riche. Nous n’avons pas eu le temps de nous habituer aux chaînes d’information en continu et aux titres à sensation qui nous bombardaient sans cesse que les blogs sont apparus, puis les versions en ligne des journaux, et enfin les réseaux sociaux, qui ont raflé la mise et ont confisqué la plus grande partie de l’espace informationnel. Nous n’avons pas eu le temps de digérer l’expérience Facebook que sont apparues des plateformes basées sur le son et l’image. Et avant même que nous ne nous adaptions à ces changements, l’intelligence artificielle, ChatGPT et ses concurrents, les nouveaux créateurs de contenu sont arrivés. En seulement 35 ans, nous sommes passés de deux heures de télévision par jour à une surabondance informationnelle, à un bombardement continu de contenus variés. »

     

    Une véritable guerre informationnelle

     

    La société entière est prise dans cette tourmente, et l’impact des nouvelles technologies se fait sentir dans toutes les générations. Mais depuis longtemps, nous ne parlons plus de simples distorsions de la vérité ou des faits, explique Alina Bârgăoanu, mais d’une véritable guerre informationnelle, d’une guerre politico-informationnelle, voire d’une guerre cognitive.

     

    Alina Bârgăoanu : « Aujourd’hui, l’écosystème informationnel est devenu une véritable arme. Les plateformes numériques peuvent être transformées en outils censés altérer la réalité, manipuler la cognition et imposer une dictature des émotions. La puissance de ces nouveaux instruments de communication pour déformer la réalité est considérable. Et c’est pourquoi notre défense contre ces armes doit être à la hauteur. Si nous acceptons la métaphore de la guerre informationnelle et cognitive, nous ne pouvons pas laisser les gens se défendre seuls. »

     

    Un outil d’émancipation

     

    Cependant, il ne faut pas oublier que les réseaux sociaux ont également été un véritable outil d’émancipation, permettant de renverser des tyrannies et des gouvernements dictatoriaux, souligne Alina Bârgăoanu :

    « Vous savez, il serait inexact de réduire les réseaux sociaux à leur seul côté obscur. A leurs débuts, ils ont contribué à une réelle démocratisation de l’espace public. Ils ont bousculé les médias traditionnels, parfois à juste titre, car ces derniers devenaient des espaces fermés. Les réseaux sociaux ont permis à de nouvelles voix d’émerger. Mais aujourd’hui, leur côté sombre est très visible, car ils se sont fortement technologisés et permettent une distorsion de la manière dont nous percevons le contenu. Il existe même des entreprises spécialisées dans ce que l’on appelle en anglais le « rent a digital cloud » – elles louent des foules de robots qui vont agir sur cette plateforme selon votre désir. Si vous voulez 1000 likes sur votre publication, vous payez une certaine somme pour les obtenir. Et cette fausse popularité est interprétée par l’esprit humain comme un gage de vérité, ce qui totalement faux. »

     

    Distorsions de la vérité

     

    En effet, la popularité d’une information est souvent perçue comme une validation de sa véracité. Or la viralité d’un contenu est une arme puissante, et les plateformes sociales arrivent à donner des vitesses différentes de propagation du contenu, explique Alina Bârgăoanu qui ajoute : « Des campagnes d’attaques cognitives peuvent être menées même si l’on utilise des éléments réels. Un contenu viral n’est pas nécessairement faux, il peut être conforme à la vérité factuelle. Malgré tout, la distorsion intervient lorsqu’il bénéficie d’une popularité accrue, d’un nombre de visualisations bien supérieur à ce dont il aurait bénéficié en l’absence de la manipulation des algorithmes. La force de l’intelligence artificielle réside aujourd’hui dans sa capacité à distordre la distribution du contenu. »

    (Trad Ionut Jugureanu)

  • 11.02.2025 (mise à jour 2)

    11.02.2025 (mise à jour 2)

    Démission – En Roumanie, le président démissionnaire Klaus Iohannis met fin à son mandat, le président du Sénat Ilie Bolojan prenant le relais à partir de mercredi. Klaus Iohannis a démissionné lundi, le Parlement ayant entamé la procédure de suspension du chef de l’État. Mardi, la Cour constitutionnelle a déclaré la vacance du pouvoir et décidé qu’Ilie Bolojan, président du Sénat, assurerait l’intérim à partir du 12 février. Ce dernier a annoncé sa suspension en tant que président du PNL (co-gouvernement) et en tant que membre du parti. Klaus Iohannis a été élu chef de l’État pour deux mandats. Son dernier mandat devait se terminer en décembre 2024, mais la Cour constitutionnelle a annulé les élections présidentielles en raison des irrégularités du processus électoral et a décidé que Klaus Iohannis resterait à la tête de l’État jusqu’à l’élection d’un nouveau président. Le premier tour de l’élection présidentielle aura lieu le 4 mai, et le second tour le 18 mai.

     

    Corruption – Les niveaux de corruption dans le monde restent très élevés, alors que les efforts pour lutter contre le phénomène diminuent, affirme Transparency International, qui a publié son « Indice de Perception de la Corruption 2024 ». Selon l’organisation, l’absence de mesures énergiques contre la corruption a de graves conséquences à l’échelle mondiale dans des domaines clés, tels que la défense de la démocratie, le respect de l’État de droit, la protection de l’environnement et la lutte contre les changements climatiques, ainsi que la promotion et la protection des droits de l’homme. En 2024, la moyenne de l’UE est de 62 points, soit une baisse de deux points par rapport aux années précédentes. Quant à la Roumanie, pour la troisième année consécutive, elle obtient 46 points sur 100, à égalité avec Malte, et figure parmi les pays de l’UE ayant les résultats les plus bas en matière de lutte contre la corruption. Dans ce contexte, Transparency International Roumanie a formulé plusieurs recommandations, dont mettre en œuvre de pactes d’intégrité en tant qu’outil généralisé de contrôle des marchés publics, améliorer la sensibilisation des citoyens face à l’importance de l’application de la loi sur la protection des dénonciateurs dans l’intérêt public ou encore mettre à jour de la législation dans le domaine de l’intégrité publique. Transparency International Roumanie a également recommandé au gouvernement de mettre en place un programme de lutte contre la corruption qui permettrait à la Roumanie d’obtenir un score d’au moins 50 points dans l’indice de perception de la corruption d’ici 2027.

     

    Urgences – Les sièges d’une centaine d’institutions publiques et entreprises privées de Roumanie ont été illuminés en rouge ce mardi pour marquer la Journée européenne du numéro unique des urgences, le 112. Le Service spécial des télécommunications, à l’origine de cette initiative visuelle symbolique, souhaite attirer l’attention sur le rôle essentiel du numéro unique des urgences et encourager les citoyens à l’utiliser de manière responsable. L’utilisation abusive du 112 peut compromettre l’intervention rapide d’équipes spécialisées, là où c’est vraiment nécessaire, explique le STS. En 2024, grâce aux efforts du STS et des organismes d’intervention (police, sapeurs-pompiers, ambulances, gendarmerie et secours en montagne), ainsi que des partenaires gouvernementaux et des opérateurs de télécommunications privés, le nombre d’appels non urgents a diminué de près d’un million par rapport aux années précédentes. Somme toute, les opérateurs STS du numéro unique des urgences ont traité plus de 9,7 millions d’appels, dont 60,45 % étaient des appels d’urgence.

     

    TikTok – Plus de 8 adolescents roumains sur 10 ayant un compte sur le réseau chinois TikTok accèdent quotidiennement à la plateforme et ont reçu des contenus politiques pendant la période électorale, a constaté une enquête menée par World Vision Roumanie. Un tiers d’entre eux ont déclaré s’être sentis informés lorsqu’ils ont vu les nouvelles, près d’un quart ont été amusés, deux adolescents sur dix ont été confus et un sur sept s’est dit indigné. De même, plus d’un quart de ces jeunes partagent des contenus politiques pendant la période électorale. Plus de la moitié des adolescents se connectent à la plateforme mentionnée plus de 4 fois par jour et environ 40 % d’entre eux ne vérifient pas les informations fournies en ligne. Enfin, un quart des jeunes questionnés créent du contenu sur la plateforme, constate la même enquête.

     

    Ukrainiens – 4,3 millions d’Ukrainiens sont réfugiés dans l’Union européenne, 3 ans après l’invasion de leur pays par les troupes russes. Selon le correspondant de Radio Roumanie à Bruxelles, conformément les aux données dont disposent les organes de l’UE au début de cette année, il y avait près de 180 000 réfugiés ukrainiens en Roumanie, des femmes et des enfants pour la plupart. De même, 1 160 000 Ukrainiens, soit 27 % du total, se trouvent en Allemagne, tandis que la Pologne en compte près d’un million. Suit la République tchèque, avec près de 400 000 réfugiés ukrainiens.

     

    Métro – Les syndicats du métro de Bucarest se sont entretenus ce mardi avec des représentants de la société nationale Metrorex, et des ministères des Finances et des Transports, afin de trouver des solutions au conflit de travail et d’éviter une grève. Les salariés de Metrorex sont mécontents que la convention collective signée à la fin de l’année dernière n’ait pas été mise en œuvre et dénoncent le fait de ne plus avoir eu de hausses salariales et d’autres droits. Mardi également, une grève dite de « l’excès de zèle » a eu lieu dans le métro, ralentissant le trafic entre le nord et le sud de la capitale. Moins de trains ont été mis en service, ce qui a causé des embouteillages.

     

    Météo – Il fait toujours très froid en Roumanie, notamment dans le centre, l’est et le sud du territoire, avec des maxima qui iront ce mardi de -5 à 9 degrés. Du soleil et 3 petits degrés seulement à Bucarest.

  • Législation contre les productions « deepfake »

    Législation contre les productions « deepfake »

    La technique des « deepfake », par le biais de laquelle l’intelligence artificielle est utilisée pour créer du contenu enligne falsifié à l’intention de tromper les utilisateurs a pris de l’ampleur ces derniers temps en Roumanie aussi. Cette technique de synthèse multimédia reposant sur l’intelligence artificielle peut servir à superposer des fichiers vidéo ou audio existants sur d’autres fichiers vidéo (par exemple changer le visage d’une personne sur une vidéo) ou audio (par exemple reproduire la voix d’une personne pour lui faire dire des choses inventées). Des images avec le président Klaus Iohannis, du ministre de l’énergie Sebastian Burduja et du gouverneur de la Banque centrale Mugur Isărescu ont déjà été utilisées d’une manière frauduleuse. Les autorités roumaines ont averti à plusieurs reprises quant aux tentatives d’arnaque en milieu virtuel par l’hyper trucage d’images et d’enregistrements.

    Le ministre de la recherche, Bogdan Ivan, a précisé que des pourparlers se déroulaient déjà avec les représentants des grandes plates-formes Internet et qu’une nouvelle série de filtres seraient introduits afin de rendre encore plus difficile la publication de contenu qui utilise l’intelligence artificielle et qui ne reflète pas la réalité. Il estime qu’avant le mois d’avril, la Roumanie introduira un cadre légal avec des sanctions claires pour ceux qui ne respectent pas les règles. Les députés élaborent déjà un projet de loi à ce sujet qui prévoit des amendes allant jusqu’à 40 mille euros et même des peines allant jusqu’à deux ans de prison ferme pour ceux qui produisent et distribuent sur Internet et dans les médias du contenu profondément falsifié, sans le signaler en tant que tel, avec le message « cette production contient des contenus imaginaires ».

    L’initiative législative appartient à des élus du PSD, du PNL, de l’UDMR et des minorités nationales. Le social-démocrate Robert Cazanciuc explique : « Cette loi n’interdit pas l’utilisation des deepfakes, mais affirme que désormais lorsque vous transmettez une production vidéo mystifié, vous devez mettre un avertissement, soit dans le message vidéo soit dans l’audio. » a déclaré Robert Cazanciuc.

    Le président de l’Université polytechnique de Bucarest, Mihnea Costoiu, affirme qu’il faut tout simplement réglementer l’intelligence artificielle. Mihnea Costoiu: « Je crois qu’il est nécessaire de réglementer l’intelligence artificielle, mais nous devons prendre en compte le fait que toute réglementation ou du moins nombre de ces réglementations peuvent en quelque sorte barrer le développent de celle-ci. » a précisé Mihnea Costoiu.

    Les principaux partis de l’Opposition affirment pourtant que le projet ne respectait pas toutes les recommandations de l’UE dans ce domaine et demandent de ré-analyser le texte dans le cadre des commissions spécialisées. Au niveau européen, les Etats de l’UE ont approuvé à l’unanimité une série de réglementations au sujet de l’intelligence artificielle, après des négociations intenses pour ce qui est de l’équilibre entre l’innovation et la sécurité. L’accord appelé AI Act, établit les première règles jamais élaborées au sujet de l’Intelligence Artificielle, qui devrait être plus sûre et qui devait respecter les droits fondamentaux au sein de l’UE.

  • La face cachée des réseaux sociaux

    La face cachée des réseaux sociaux

    Selon les données publiées par l’une des études les plus
    importantes portant sur le degré de confiance que le public attache aux nouvelles
    véhiculées en ligne, le Digital News Report, publié par l’Institut Reuters, il
    semblerait que les lecteurs s’avèrent de moins en moins intéressés de puiser dans
    les sources traditionnelles d’information pour s’informer sur les actualités
    les plus pesantes, telle la guerre en Ukraine ou la crise économique,
    privilégiant le plus souvent les infos glanées çà et là, notamment sur les
    réseaux sociaux. Et il est vrai qu’il nous suffit d’ouvrir Facebook, Instagram
    ou TikTok sur son smartphone, sur sa tablette ou sur son ordinateur portable pour
    tomber sur une foule d’informations d’actualité, le plus souvent invérifiables,
    cela s’entend. La professeure Raluca Radu, de la Faculté de Journalisme et des Sciences de la communication
    de l’université de Bucarest, le partenaire roumain de l’institut Reuters, l’auteur
    de l’étude portant sur les habitudes de la consommation de l’information et les
    audiences numériques, détaille sur nos ondes les principaux résultats de cette
    étude :


    « Il y a eu un moment,
    pendant la pandémie de Covid-19, lorsque les médias traditionnels avaient
    supplanté les réseaux sociaux en tant que principale source d’information. Mais
    vous savez, le souci avec ces réseaux c’est que souvent ils évitent d’envoyer leur
    public vers les médias traditionnels, et préfèrent le garder chez eux. C’est le
    cas notamment de TikTok et d’Instagram. Deux réseaux plébiscités par les jeunes
    en général, par les jeunes roumains en particulier. Et l’une des surprises de
    notre étude c’est justement la bonne santé de TikTok, dont la communauté
    grandit d’une année sur l’autre de façon exponentielle. Evidemment, cela s’explique
    en partie du fait qu’il s’agit d’un réseau utilisé surtout par les jeunes, qui
    sont plus nombreux tous les ans, et qui viennent avec leurs habitudes de
    consommation. Dans d’autres pays, dans des pays plus développés et plus stables
    en termes de démocratie, en Europe de l’Ouest notamment, TikTok ne bénéficie
    pas du même succès. TikTok fait son marché dans les pays en voie de
    développement, en Amérique du Sud, au Moyen Orient notamment. Or, les Roumains étanchent
    leur soif d’information grâce à TikTok. »


    L’étude met en exergue les défis que doivent affronter
    les médias classiques, telle la baisse de l’intérêt et de la confiance de la
    part du public. La confiance du public dans les médias ne cesse en effet de
    baisser, le rapport 2023 soulignant que 7 Roumains interrogés sur 10 évitent de
    puiser leur information dans les médias traditionnels. Le sentiment de
    lassitude face à l’abondance d’information, que la pandémie et la guerre en
    Ukraine n’ont fait qu’accélérer, constitue sans doute l’une des causes, sans qu’elle
    soit la seule, de la baisse de l’intérêt du public par rapport aux informations
    fournies par les médias traditionnels.


    Antonia Matei, lectrice à la Faculté de Journalisme et
    des Sciences de la communication, déclare à son tour :


    « Il faut néanmoins
    reconnaître que les journalistes ne sont pas sans tâche. Vérifier une information
    de nos jours prend plus de temps qu’il y a, mettons, dix ans, lorsque l’on ignorait
    encore cette pandémie d’infox. Le travail du journaliste a profondément changé.
    Il travaille sous une pression quasi constante. Qui plus est, les rédactions
    roumaines ne disposent pas de ce professionnel chargé de vérifier la véridicité
    d’une information. Ce sont les journalistes qui doivent le faire, en sus de
    leur travail habituel, et cela prend du temps ».


    Raluca Radu confirme pour sa part la permanence du
    stress et de la pression qui sont le lot commun du quotidien de tout
    journaliste, où qu’il se trouve :


    « La presse est en perdition, c’est un fait. Et
    ce n’est pas juste du fait du public qui se réfugie sur les réseaux sociaux. Il
    existe aussi cette pression croissante exercée sur les journalistes de la part des
    pouvoirs publics, de la part des Etats. Nos collègues d’Oxford ont ainsi trouvé
    bon d’insérer à bon escient dans ce dernier rapport la place qu’occupe le pays
    étudié dans le classement dressé par l’association Reporters sans frontières et
    portant sur la liberté de la presse. Un classement établi sur base des questions
    telles que : « Y a-t-il des journalistes qui se sont fait agresser ?
    As-tu peur de donner ton avis sur les réseaux sociaux ? As-tu besoin de l’accord
    d’une institution publique pour lancer ton site ? » Et puis, vous
    savez, les conditions de travail des professionnels de la presse dans les pays
    où l’on répond par l’affirmative à ces questions sont assez terribles. Il y a
    un vrai retour des autocraties dans le monde. Une véritable confrontation entre
    ces autocraties, qui tentent de grignoter de la sorte davantage de pouvoir et d’influence.
    Et, face à cette situation, les journalistes et la presse indépendante sont
    tenus de constituer le dernier rempart de la démocratie ».


    Et ils le font à leurs risques et périls, alors que
    ces gens aimeraient peut-être parfois se laisser tenter à leur tour de laisser
    tout tomber, pour regarder, dans la chaleur de leurs chaumières, quelques gags qui
    passent sur les réseaux sociaux, conclut, avec une certaine exaspération, Raluca
    Radu.


    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • La censure, ses formes et son histoire (II)

    La censure, ses formes et son histoire (II)

    Cette semaine, suite de notre dicussion sur la censure avec notre invité Jean-Yves Mollier, historien et professeur émérite à l’Université de Versailles. Après nous être penchés sur les formes anciennes de censure, nous allons analyser ses formes plus actuelles, plus douces et insidieuses qui peuvent venir de différentes formes de pouvoir : des forces économiques à la société civile.



  • La consommation culturelle en temps de pandémie

    La consommation culturelle en temps de pandémie

    En 2020, les Roumains ont lu davantage, ont écouté plus de musique, ont regardé plus de films, de séries télévisées, d’émissions de télévision ou de documentaires, ont consommé plus de théâtre en ligne et en plein air. C’est l’étude « Tendances de la consommation culturelle pendant la pandémie », réalisée par l’Institut national pour la recherche et la formation culturelle, qui indique ces évolutions.

    Ainsi, 35% des personnes participant à l’enquête ont dit avoir lu des livres en 2020, un pourcentage en nette hausse par rapport au 22% de l’année précédente. En 2020, 88% des sondés ont écouté de la musique, sur différents supports, contre 74% en 2019. La consommation de théâtre et de film dans les salles de spectacle et de cinéma a de toute évidence baissé, compte tenu de la fermeture de ces lieux quasiment tout au long de cette année. Mais les Roumains se sont montrés prêts à regarder des spectacles de théâtre et des films en ligne ou bien à assister à des spectacles et des projections en plein air, quand les restrictions sanitaires et la météo l’ont permis.

    Pour ce qui est de la télévision, la consommation a augmenté pour toutes les catégories d’émissions : 79% des personnes interrogées ont regardé des films ou des séries télévisées en 2020, alors qu’elles n’étaient que 76% à le faire en 2019. On a visionné davantage de films d’animation (40% des Roumains contre 31% en 2019), d’émissions de divertissement (76% des gens contre 69% l’année précédente) et d’émissions pour enfants (38% des sondés contre 25% en 2019).

    Les lieux culturels ont bien sûr dû s’adapter à ces nouvelles formes de consommation culturelle. L’accès aux produits culturels à distance est devenu la norme et les musées, les salles de spectacles et autres cinémas ont peu à peu changé leur manière de faire les choses. Nous avons abordé ce thème avec le directeur d’une des institutions culturelles les plus importantes de la capitale roumaine : Adrian Majuru est le directeur des Musées de la ville de Bucarest, soit une douzaine de musées et maisons d’artistes. Pour commencer, Adrian Majuru nous a parlé du besoin de culture des Roumains : « L’homme est un animal social. Il consomme de la culture durant toute sa vie, même quand il ne se propose pas de le faire. Ce que nous savions moins c’était comment il pouvait se réinventer, pour ainsi dire, du point de vue culturel, sous la pression des circonstances. Cela peut être lié à une incertitude sanitaire, donc quelque chose d’invisible, ou à des crises économiques ou sociales qui déclenchent des émeutes. Cette année, on a pu observer chez les gens un retour à des préoccupations latentes, comme la lecture ou la participation à des forums en ligne. »

    Les Musées de la ville de Bucarest ont profité de tout ce que la technologie leur offrait pour communiquer avec leur public. Ils ont procédé à une transformation des pages Facebook des différents musées et collections, qui sont devenues, selon les mots d’Adrian Majuru, des magazines culturels spécialisés : « La chance des Musées de la ville de Bucarest est de posséder le patrimoine le plus varié de la capitale. Dans nos musées nous avons aussi bien des monnaies, des vêtements, de vestiges archéologiques et des œuvres d’art. Comme on a été très actifs en ligne durant le premier confinement, jusqu’à faire trois publications Facebook par jour, on a eu un bond d’audience. Sur un mois et demi, on a dépassé le million de visiteurs de nos pages Facebook, on a eu plus de commentaires et les autres réseaux sociaux, Instagram et Twitter, ont suivi. Mais quand on a rouvert les musées, au mois de mai, seulement 30% de notre public habituel est venu nous visiter. Ensuite on a récupéré un peu, pour approcher 50% des visiteurs par rapport à l’année dernière. La fréquentation a encore augmenté, durant les mois d’été, tout en étant de 30% inférieure à celle de 2019. C’est normal que cela change, les gens sont préoccupés par leur sécurité, par leur travail, il y a des métiers qui se transforment ou qui disparaissent. Ce qui nous intéressait, au-delà d’être une sorte de refuge, c’était de proposer aussi des réponses à cette question – quoi faire de sa vie. On a voulu aller à la rencontre des personnes qui cherchent autre chose qu’une simple information culturelle. De mon point de vue, les choses simples et linéaires ne fonctionneront plus. Alors la manière de s’exprimer doit être pluridisciplinaire, pour ainsi dire. Il faut faire référence à plusieurs domaines pour que davantage de gens s’y retrouvent. »

    Et en cette fin d’année, il était impossible de ne pas évoquer les plans et projets des Musées de Bucarest pour 2021. Adrian Majuru, directeur des Musées de la ville de Bucarest : « Ce qui faisait notre spécifique et devrait être récupéré d’une manière ou d’une autre sont ces événements qui faisaient venir dans les musées un public différent de nos visiteurs habituels : des concerts de musique classique et contemporaine, des pièces de théâtre et d’autres spectacles. Nous accueillions aussi les initiatives de la communauté, en mettant à disposition nos espaces gratuitement, y compris pour des projets d’exposition. Nous avons gardé cette idée et avons lancé un appel à projets cet automne, mais on a reçu très peu de réponses. Nous avons aussi une lettre d’information qui s’appelle « Bucarest en 5 minutes » et qui a partir de cette année est imprimée et distribuée à l’échelle nationale, avec le magazine « Contemporanul ». C’est une revue académique, alors ce n’était pas évident de travailler ensemble. Mais nous l’avons fait et une vraie amitié est née : ils ont fait de la place dans leurs colonnes à nos spécialistes et ont lancé des rubriques d’archéologie, d’art, d’anthropologie. Tout cela est nouveau, jusqu’à présent « Contemporanul » était surtout spécialisé en littérature. »

    Pour ceux et celles d’entre vous qui se débrouillent en roumain, allez jeter un œil sur le site des Musées de la ville de Bucarest. Dans la rubrique Médias vous retrouverez des images d’archive, des documentaires sur les différents musées et collections ou sur la capitale, des revues spécialisées ou encore des conférences données par des spécialistes roumains ou étrangers. Ils touchent à de nombreux domaines et expliquent, chacun à sa manière, notre vie dans toute sa complexité. (Trad. Elena Diaconu)

  • Les dangers des infox

    Les dangers des infox

    Parmi les nombreux bouleversements qu’il a provoqués dernièrement, le nouveau coronavirus teste aussi la capacité de résistance de la société face à l’infox. Et, en effet, dès le début de la pandémie, les autorités de tous bords n’ont eu de cesse d’avertir les populations sur les dangers du bombardement informationnel ou mieux, sur la vague des fausses informations qui ne manquera pas d’accompagner la pandémie. Derrière la masse de ces informations fallacieuses se cache une forêt d’intérêts des plus divers, depuis le soutien aux thèses des militants anti-vaccins jusqu’aux intérêts politiques, en passant par la discréditation de telle personnalité pour laisser la place à telle autre.



    Le phénomène, et il fallait s’y attendre, n’a fait que prendre de l’ampleur avec l’essor des plateformes digitales. Ce qu’il faut souligner, c’est que l’infox ne désigne pas juste une nouvelle erronée, loin s’en faut. Et que la désinformation digitale n’a rien à voir avec le journalisme, comme l’explique sur les ondes de Radio Roumanie le professeur des universités Alina Bârgăoanu, experte au sein du Groupe de haut niveau pour la lutte contre les infox et la désinformation, groupe d’experts nouvellement constitué par la Commission européenne. Car l’écosystème de la communication, de l’information, a été profondément bouleversé ces dernières années, la digitalisation rampante disloquant le système des médias établis, relégués au rang des victimes collatérales par l’ascension fulgurante des plateformes digitales.



    Alina Bârgăoanu : « Utiliser le terme anglais de fake news prête à confusion. Car ce terme présuppose l’existence d’une frontière entre le vrai et le faux, alors qu’il ne s’agit pas de cela. La désinformation en ligne n’est pas nécessairement, ou n’est pas seulement, en rupture de ban avec la vérité. Il s’agit d’une fraude, car elle utilise à notre insu notre profil personnel, nos données personnelles, la désinformation nous prend pour cible en utilisant les infos qui nous concernent, dénichées sur les plateformes numériques. »



    Le danger consiste en cette manipulation à grande échelle, rendue possible par l’utilisation des algorithmes, les infox étant construites et lancées en prenant en compte nos centres d’intérêt et notre comportement, mis en évidence sur les plateformes digitales. A partir de là, les choses deviennent plutôt claires. Parce qu’il devient bien plus facile d’influer sur les opinions d’une personne que l’on connaît bien, puis de la faire résonner, voire devenir par la suite la caisse de résonnance des théories qui ne font que conforter ses propres angoisses et idées reçues. Dans cette équation, le couple Facebook/Google joue un rôle de premier plan, de par la quantité de données qu’il s’avère capable de récolter auprès des utilisateurs de ses services, mais aussi par sa capacité à disséminer une info à grande vitesse et en ciblant un nombre impressionnant d’utilisateurs, dont il avait dessiné au préalable le profil.



    Des articles parus, émis par les services de sécurité israéliens, font état de leur capacité à estimer la disponibilité psychologique de certains à se faire sauter en l’air, en se basant juste sur des infos telles que le type et la quantité de chocolat que ces personnes consomment, assure Alina Bârgăoanu, dans sa tentative d’expliquer le phénomène des infox. Alina Bârgăoanu : « Infox ne se réfère pas à des nouvelles à proprement parler, ni à leur degré de vérité. Certes, les fausses nouvelles, cela existe et en fait partie, y compris du journalisme classique. L’on parle, dans ce dernier cas, d’erreurs ou encore de désinformation volontaire, mais l’infox s’adresse plus à nos affects, à nos émotions. Elles s’insinuent à travers les mèmes, les vidéos, les caricatures, les hashtags. L’on ne peut parler de quelque chose qui soit éminemment faux. Prenez un exemple : une info, qui peut être véridique au fond, devient une infox lorsqu’elle est amplifiée par les algorithmes, par les moteurs de recherche, entrant ainsi en compétition inégale avec une information tout aussi vraie, concurrente, mais qui demeure en revanche parfaitement inconnue du public. C’est ce que j’avais appelé la désinformation 2.0, pour souligner justement le caractère nouveau du phénomène, qui n’est rendu possible que par l’essor inimaginable des plateformes digitales, et qui n’a rien à voir avec le journalisme.



    Pourtant, en Roumanie, nous sommes trop souvent tentés d’assimiler l’infox à une fausse nouvelle, poursuit le professeur des universités Alina Bârgăoanu :« Je crois que la distinction suprême est à faire entre ce qui devient, disons, viral, et ce qui n’arrive pas à l’être. Entre ce qui est rendu par les moteurs de recherche, et ce qui n’arrive pas à l’être. Entre ce qui est promu par Facebook et ce qui ne l’est pas. Car il existe des mécanismes qui font que Google peut choisir de mettre votre nom en première place quand on le cherche sur son moteur de recherche – ou en 100e place. Par une simple manœuvre, quelqu’un devient tout d’un coup une personnalité – ou personne. Or, je crois que lorsque l’on aborde le phénomène ample de la désinformation digitale, il faut éviter de poser le problème dans les termes de cette dialectique du vrai et du faux. Il faut plutôt aborder les bouleversements introduits par les plateformes digitales au sein de l’écosystème d’information. »



    Pourtant, il n’est pas moins vrai que l’on retrouve souvent dans l’infox ce caractère alarmiste, une infusion d’informations qui interpellent et provoquent la révolte, qui génèrent des tensions, qui creusent des vulnérabilités, et qui mettent au final en danger des gens, des institutions, voire la cohésion sociale tout entière. Tout aussi inquiétant, c’est que l’infox poursuit son œuvre d’intox au profit de ses auteurs, alors même qu’elle est formellement démentie, même dans les faits. L’infox affecte profondément la capacité de jugement libre de ses victimes, sachant qu’un cerveau agressé en permanence devient vulnérable et sans défense face à la manipulation. Une manipulation devenue élément clé des guerres hybrides, et qui a donc forcément pour origine des acteurs étatiques. Des acteurs qui ne se privent pas le moins du monde de provoquer des changements au niveau du mental collectif, d’exciter le mécontentement, les sentiments de frustration, sinon la haine, pour arriver à leurs fins. Des fins qui risquent de se traduire par la montée en puissance des extrémismes, par l’essor des courants eurosceptiques et antioccidentaux, bouleversant de façon dramatique le paradigme géopolitique et de sécurité. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • 25.02.2020

    25.02.2020

    Politique – Les principaux partis membres du Parlement de Bucarest mettent au point leurs stratégies après la décision de ce lundi de la Cour Constitutionnelle de juger inconstitutionnelle la désignation du premier ministre libéral destitué Ludovic Orban à la tête d’un nouveau gouvernement. Le PNL a accusé la Cour d’être partisane et a annoncé son intention de ne pas renoncer à la proposition de désigner le même Ludovic Orban à la tête du gouvernement. Le PSD affirme vouloir rester en opposition et ne pas proposer une autre personne aux fonctions de premier ministre. L’Union démocrate magyare de Roumanie, le Parti du mouvement populaire et l’Alliance des libéraux et des démocrates s’attendent à ce que Klaus Iohannis fasse une autre nomination de premier ministre qui puisse former un gouvernement au plus vite.

    Coronavirus en Roumanie – Aucun cas d’infection au coronavirus n’a été confirmé jusqu’ici en Roumanie, même si les suspicions sont à la hausse. Le ministre par intérim de la Santé de Bucarest, Victor Costache a déclaré qu’à présent un millier de personnes ont été placées en isolement à domicile. Et au ministre d’ajouter que la Roumanie dispose des espaces nécessaires pour placer en quarantaine plus de 4 mille personnes. Les autorités travaillent pour remplir les stocks de médicaments et de matériaux sanitaires nécessaires pour lutter contre l’épidémie. Pour sa part, le président Klaus Iohannis a avertit que la Roumanie devrait être prête à faire face çà une évolution négative de la situation. C’est pourquoi il a convoqué pour ce mercredi une réunion du Conseil suprême de défense de la Roumanie à ce sujet. Le nord de l’Italie, Etat européen le plus touché par le coronavirus, accueille une importante communauté roumaine, qui compte quelque 300 personnes. C’est pourquoi toutes les personnes qui arrivent en Roumanie en provenance de cette région sont automatiquement placées en quarantaine pour une période de 14 jours. Rappelons-le, deux Roumains infectés au coronavirus sur le paquebot de croisière Diamond Princess, en quarantaine dans le port japonais de Yokohama, sont actuellement hospitalisés à Tokyo.

    Coronavirus dans le monde – Le nombre de cas d’infection au coronavirus dans le monde a dépassé les 80 mille et l’impact de l’épidémie est de plus en plus important. L’Organisation mondiale de la santé a affirmé que l’humanité devrait se préparer à une éventuelle pandémie. L’OMS met aussi en garde sur le danger que constitue la propagation de la peur, vu qu’à présent le virus ne remplit pas le critère de la propagation incontrôlable. Sur la toile de fon d’un déclin de l’épidémie en Chine, la situation en Iran et en Italie deviennent de plus en plus inquiétantes, vu que dans ces pays le nombre des infections ainsi que celui des décès est à la hausse. 11 localités du nord de l’Italie ont été déclarées zones rouges et placées en quarantaine. Les policiers et les carabiniers renforcent l’isolement de ces régions. Vu que, malgré les mesures d’isolement, de nombreux italiens essaient de sortir de ces régions et même du pays, le gouvernement italien a appelé à une réunion aujourd’hui des ministres de la santé des pays voisins, à savoir la France, la Suisse, l’Autriche, la Slovénie, la Croatie et l’Allemagne pour mettre au point un plan d’actions conjointes. La Commission européenne a annoncé d’allouer quelque 232 millions d’euros supplémentaires pour combattre le début de l’épidémie au coronavirus en Union européenne.

    Bruxelles – Les ministres des Affaires Etrangères ou des Affaires européennes des Etats membres de l’UE ont attiré l’attention mardi sur le fait que les prochaines négociations commerciales avec le Royaume-Uni après le Brexit seraient un véritable défi. Ils s’exprimaient à la veille d’une réunion à Bruxelles au cours de laquelle les responsables européens doivent adopter le mandat du bloc communautaire pour ces négociations avec Londres, selon l’agence DPA. Cette agence note que le ministre roumain des Affaires Etrangères, Bogdan Aurescu espère que la date butoir pour le Brexit, la fin de cette année, contribuera à concentrer les positions et les efforts des parties vers un bon résultat. Les Etats membres de l’UE devraient achever mardi, au Conseil des Affaires Générales de Bruxelles, les priorités des négociations pour le futur accord commercial avec la Grande Bretagne, afin de permettre le début des négociations avec Londres la semaine prochaine. La Grande Bretagne a quitté l’Union européenne le 31 janvier, mais elle doit toujours respecter les règles communautaires le long d’une période de transition.

    Vignette Oxygène – L’édile en chef de la capitale roumaine, Bucarest, Gabriela Firea a annoncé aujourd’hui qu’elle renonçait à l’introduction de la soi disant vignette « Oxygène », suite aux réactions négatives des Bucarestois. Selon Mme Firea, en mars, le Conseil général de la Capitale devra débattre d’un projet de décision prévoyant l’annulation de cette taxe. 90% des personnes qui se sont exprimées dans le cadre d’un sondage d’opinion lancée par le maire Gabriela Firea sur Facebook se sont opposées à l’introduction de cette taxe. Le projet dit « Oxygène » prévoyait l’introduction d’une taxe d’accès dans les rues de Bucarest des voitures dont la norme de pollution était inférieure à Euro 5. Ce qui plus est, l’accès des véhicules ayant la norme de pollution inférieure à euro 3 dans un périmètre du centre ville était entièrement interdit. Les véhicules qui respectaient la norme de pollution Euro 4 auraient dû payer des vignettes Oxygène à partir de janvier 2021.

    Réseaux sociaux – La moitié des entreprises de l’UE ont utilisé en 2019 au moins un type de média social, selon une étude rendue publique ce mardi par l’Eurostat, l’office européen des statistiques. Parmi les Etats membres, les entreprises roumaines occupent la dernière place à ce chapitre, vu que seules 33% d’entre elles ont déclaré avoir utilisé au moins un type de média social. D’autres Etats membres où l’utilisation des médias sociaux est moins populaire parmi les entreprises sont la Bulgarie, la Pologne, la Hongrie, la Lettonie et la Slovaquie. Au pôle oppose, l’utilisation des médias sociaux est la plus forte parmi les entreprises de Malte, suivies par celles de Danemark, Pays-Bas, Chypres, Suède, Belgique, Irlande et Finlande.

    Berlin – Le long métrage roumain « La sortie des trains de la gare », du cinéaste roumain Radu Jude et de l’historien Adrian Cioflânca sera projeté en première ce mercredi dans le cadre du festival international du film de Berlin où il a été sélectionné dans la section Forum de la compétition officielle. Cette production est composée entièrement de photographies d’archives et de documents sur le pogrom d’Iasi en juin 1941. A la Berlinale, Radu Jude participe aussi avec le long métrage « Typographique majuscule » dans la même section forum et avec « Les somnambules » dans la section Co-Production Market, soit un des marchés de projets cinématographiques les plus importants qui réunit producteurs, agents de ventes, distributeurs et financeurs de films du monde entier. Le plus récent long métrage de Cristi Puiu, « Malmkrog » également été projeté en première à cette édition du Festival.

    Météo – Températures très élevées pour cette période de l’année en Roumanie. Le vent est assez fort sur le relief, notamment en haute montagne, mais aussi sur le nord-ouest et l’est. Les températures vont de 7 à 18 degrés. 11 degrés et du soleil en ce moment à Bucarest.

  • 05.11.2019

    05.11.2019

    Gouvernement – Premier jour de travail, ce mardi pour les 16 membres du cabinet libéral de Bucarest dirigé par Ludovic Orban, après avoir reçu, lundi le vote favorable du Parlement. Lundi soir, après avoir prêté serrement en présence du président Klaus Iohannis, les nouveaux ministres ont eu une première réunion informelle, lors de laquelle, leur chef, Ludovic Orban, leur a demandé de faire rapidement l’inventaire des urgences. Il promet que son Exécutif sera en permanence ouvert au dialogue et tiendra compte des attentes des Roumains. Pour rappel, ce cabinet libéral, succède à celui social-démocrate, destitué par motion de censure le 10 octobre dernier.

    Mines – Retranchés depuis 9 jours dans les mines de la Vallée de la rivière Jiu (centre-ouest), les mineurs poursuivent leur contestation, malgré les problèmes de santé survenus pour certains d’entre eux. Deux d’entre eux ont été hospitalisés, les docteurs dépistant une tension artérielle et une glycémie dépassant les limites normales. Ces « gueules noires » qui feront l’objet d’un licenciement collectif au premier 1 janvier prochain, demandent au gouvernement d’émettre un décret d’urgence qui leur attribue les mêmes droits dont bénéficient les autres collègues qui ont perdu leur emploi dans le même secteur d’activité, à savoir : un revenu mensuel complémentaire accordé pendant deux ans et la prise en compte de cette période en tant qu’ancienneté au travail. Selon les syndicalistes, les mineurs ne souhaitent pas renoncer à leur protestation, qui est la plus longue des 15 dernières années, avant que l’acte normatif qui garantit leurs droits ne soit émis. Précisons que les deux mines dont il est question font l’objet depuis fin 2017 d’un ample processus de restructuration et d’écologisation.

    Chisinau – En République de Moldova voisine, le bloc ACUM de la première ministre pro-européenne, Maia Sandu, a remporté le plus grand nombre de mandats au second tour des élections locales qui a eu lieu dimanche. Selon le président de la Commission Electorale Centrale, Dorin Cimil, le groupe ACUM a remporté 91 des 384 sièges de maire des localités où le scrutin a été organisé. Suit le Parti des Socialistes, proche du président pro-russe Igor Dodon, avec 83 mandats, dont celui de la municipalité de la capitale moldave, Chisinau. Enfin, le Parti Démocrate de l’ancien premier ministre Pavel Filip, se classe 3e, avec 71 mandats de maires.

    Réseaux sociaux – Les gouvernements du monde font appel de plus en plus aux réseaux sociaux pour manipuler et espionner des électeurs du monde entier, une tendance inquiétante pour la démocratie. C’est ce que constate un rapport de l’ONG Freedom House, publié ce mardi. L’organisation affirme avoir trouvé des preuves de l’existence de «logiciels avancés de surveillance sur les réseaux sociaux» dans au moins 40 des 65 pays examinés. Dans certains pays, les pouvoirs publics choisissent carrément de bloquer l’accès à Internet si cela est dans leur avantage, alors que d’autres se servent de vastes équipes de professionnels pour manipuler les informations présentes en ligne et faire circuler de fausses informations jusqu’à ce que celles-ci ne deviennent virales, précise le même rapport. La Chine est donnée comme l’exemple négatif en ce qui concerne les abus contre la liberté sur Internet, vu que le gouvernement chinois a redoublé d’efforts pour contrôler les informations sur les manifestations de Hong Kong ou encore celles portant sur la 30e commémoration du massacre Place Tiananmen. Enfin, aux Etats-Unis, « les forces de l’ordre et les autorités chargées de l’immigration ont élargi leur action de surveillance, en contournant les mécanismes de transparence, de contrôle et des responsabilité qui auraient pu limiter leurs activités », lit-on dans le même rapport de l’ONG Freedom House.

    Météo – Temps extrêmement chaud en Roumanie pour cette période de l’année, avec des températures maximales qui grimperont jusqu’au 24 degrés ce mardi. Dans l’ouest et le nord-ouest du pays, tout comme à la montagne, le ciel est plutôt couvert et des pluies sont attendues dans la soirée. Le vent souffle surtout en altitude avec une vitesse de plus de 90 km/heure. 19 degrés et du soleil à midi à Bucarest.

  • Des réactions suite à l’affaire Caracal

    Des réactions suite à l’affaire Caracal

    Dans la ville de
    Caracal, les procureurs de la Direction d’investigation des infractions de
    crime organisé et de terrorisme (DIICOT) et les policiers continuent à enquêter
    sur les meurtres qui ont bouleversé la petite localité du sud de la Roumanie:
    Gheorghe Dincă, un mécanicien automobile sexagénaire, a avoué avoir tué deux
    adolescentes de 15 et de 18 ans – Alexandra et Luiza – qu’il avait enlevées
    dans la rue à des fins sexuelles, séquestrées dans sa maison et violées.

    Dans
    les conditions d’une communication plutôt
    aléatoire de la part des responsables de l’enquête et des informations bien
    maigres, l’opinion publique semble devenir une sorte d’expert criminologue
    collectif, qui essaie de dénouer cette histoire sinistre. Les réseaux sociaux sont
    inondés de scénarios sombres, vu que les corps des deux jeunes filles n’ont
    toujours pas été retrouvés. Dans le même temps, le mécontentement des gens par
    rapport à l’implication des autorités est très élevé, les preuves du manque de
    professionnalisme desdites autorités ne cessant de s’accumuler. L’oncle d’une
    des victimes, qui est aussi un homme public connu, a posté sur Facebook les
    sténogrammes des appels désespérés de sa nièce au Service d’urgence unique.
    Alexandra, qui a été enlevée mercredi dernier, a réussi à appeler, le lendemain,
    jeudi, le numéro d’appel d’urgence 112, géré par le Service de
    télécommunications spéciales. Pourtant, le STS n’a pas réussi à localiser avec
    précision l’endroit où se trouvait la jeune fille, et en plus l’opérateur à l’autre
    bout du fil et l’agent de police vers lequel a été transféré l’appel n’ont pas
    su gérer la situation. Après s’être rendus à trois adresses erronées indiquées
    par le STS, les policiers ont mis 19 heures pour entrer dans l’immeuble
    appartenant au suspect. La police a mis le retard sur le compte du procureur
    chargé de l’affaire à ce moment-là, qui a invoqué les dispositions de la loi et
    n’a pas permis la perquisition du domicile du suspect avant 6 heures, vendredi matin.

    Cette série de couacs inacceptables a déjà entraîné plusieurs démissions et
    licenciements. Le ministre de l’intérieur, Nicolae Moga, a démissionné afin de « sauver
    partiellement le prestige fortement entamé par l’activité déficitaire de
    certains de ses personnels ». Le directeur du STS, Ionel Vasilcă, a pris la
    même décision, tandis que le chef de la Police roumaine, Ioan Buda, plusieurs
    chefs de la police locale et le préfet du département d’Olt, où se trouve la
    ville de Caracal, ont été limogés. Parallèlement, l’analyse de la situation,
    réalisée, ce mardi, lors de la séance du Conseil suprême de défense du pays, a
    constaté que les institutions responsables dans le domaine de la sécurité des
    citoyens avaient commis une longue série d’erreurs impardonnables et n’avaient
    pas réussi à assurer un droit fondamental inscrit dans la Constitution de la
    Roumanie, le droit à la vie et à l’intégrité physique et psychique. C’est
    pourquoi le président Klaus Iohannis a demandé au gouvernement de proposer, d’ici
    la fin du mois d’août, un paquet de mesures, normes et procédures de réaction
    rapide et de coordination, pour qu’il n’y ait plus de syncopes en cas de
    situations similaires à celle de Caracal. A son tour, la première ministre
    Viorica Dancilă a évoqué des mesures législatives qui éliminent le
    fonctionnement déficitaire des structures en charge de la sécurité des citoyens.
    Nommé par intérim à la tête du ministère de l’intérieur, Mihai Fifor s’est vu
    confier par la première ministre Viorica Dăncilă le mandat de lancer un
    processus radical de lutte contre la criminalité et de réforme du système. (Trad. :
    Ileana Ţăroi)

  • Les “fake news” en Roumanie : le point avec la journaliste Codruta Simina

    Les “fake news” en Roumanie : le point avec la journaliste Codruta Simina

    L’ail qui guérit du cancer, les autoroutes non construites pour éviter les invasions étrangères, une journaliste récemment assassinée en Roumanie… Toutes ces informations sont fausses. Et pourtant, elles circulent sur les réseaux sociaux et sur le web. D’où viennent-elles, qui les diffuse et dans quel objectif, et comment lutter contre la désinformation en Roumanie ? Codruta Simina, journaliste à PressOne România, répond à ces questions au micro de Ninnog Louis.



  • Les réseaux sociaux …

    Les réseaux sociaux …

    Nous vous proposons aujourd’hui un sujet très actuel, très sensible et très important pour les jeunes : le monde virtuel. Dans les années ’90, on parlait souvent des effets de la télévision sur le développement des enfants : trop d’heures passées à regarder les dessins animés, de moins en moins de jeux en plein air, accès à des programmes inadéquats pour leur âge etc. Puis, dans les années 2000, le débat s’est élargi aux jeux vidéo. Isolement, difficultés de communication, dépendance – étaient les mots les plus véhiculés en parlant des problèmes causés par l’excès de jeux vidéo. Aujourd’hui le monde virtuel présente beaucoup plus de dangers. Et les jeunes, les enfants surtout en sont les plus concernés. Il ne s’agit plus de passer quelques heures à jouer un simple jeu. L’apparition des smartphones et des tablettes a engendré d’une véritable pression sociale d’être présent sur les réseaux sociaux, de poster des photos, de parler de son quotidien, de communiquer avec des amis connus et inconnus. Et cela, dès un âge de plus en plus tendre. Qu’en est-il en Roumanie ?

    A l’origine, l’idée principale des réseaux sociaux était relier les gens du monde entier. C’est vrai, on peut parler avec des gens qui se trouvent à l’autre bout de la Terre, mais aujourd’hui on utilise les réseaux sociaux pour parler même avec les gens dans la même chambre ! Les amis virtuels sont-ils devenus plus importants que les amis réels ? Notre stagiaire Jelena Vrcelj a parlé avec plusieurs étudiants, pour savoir si les amis qu’ils ont sur les réseaux sociaux sont – oui ou non – de vrais amis ? Voici son reportage.

    Vous êtes-vous aperçus que même si vous n’avez rien à faire sur les réseaux sociaux vous y passez plusieurs heures par jour ! Est-ce que cela veut dire que l’on peut devenir dépendants des réseaux sociaux ? Et quels seraient les conséquences d’une telle addiction ? On parle souvent d’isolement, de mauvais résultats scolaires, d’inadaptation à une vie normale. Comment peut-on prévenir tout cela ? Notre stagiaire Jelena Vrcelj a posé ces questions à la psychologue Ruxandra Sersea. Voici ses explications :

    Selon une récente étude, en Roumanie, pendant la semaine, 55% enfants passent entre une et trois heures par jour à utiliser un smartphone ou une tablette. En week-end ce temps augmente jusqu’à 5 heures. Il en va de même pour la télé. On est donc en droit d’affirmer que ces enfants passent toute la journée, les yeux rivés sur différents écrans. Toutefois, 7 sur 10 parents interrogés dans le cadre de cette enquête, affirment imposer des règles et des mesures de protection contre les excès de télévision et d’Internet.

    Dans un article du quotidien Jurnalul National, la psychologue Andra Tanasescu affirme qu’il existe une rupture entre la vie online et la vie offline. Fatigués, stressés, comblés par les tâches et les soucis de la vie quotidienne, les parents offrent aux petits des gadgets pour les tenir occupés. Un geste qui ne fait qu’approfondir cette rupture. Au début accaparé par l’écran, l’enfant finira toutefois par se rendre compte du fait qu’il ne bénéficie pas de l’attention de ses parents. Il se sentira abandonné, oublié, rejeté et fera tout pour l’attirer l’attention des adultes. Il commencera par un comportement plutôt violent : il va courir à travers la maison, crier, casser des objets. Un comportement à cause duquel il sera qualifié « enfant méchant » ou « mal éduqué ». Alors qu’en réalité ce n’est qu’une méthode de demander de l’affection, explique la psychologue. S’il ne la reçoit pas, il entre dans une deuxième étape : il s’enfermera sur soi-même et ne cherchera plus l’attention de sa famille. Il continuera toutefois à la chercher ailleurs, dans des groupes virtuels ou réels. Tout cela pourrait avoir des conséquences néfastes sur sa vie adulte : relations toxiques, dépendance en tout genre, instabilité émotionnelle, et la liste se poursuit.

    La même psychologue reconnaît pourtant qu’à l’heure qu’il est, on ne peut pas nier tout accès de l’enfant à la technologie. Il vaut mieux imposer dès le début des limites et lui apprendre à découvrir d’autres activités et d’aimer autant la vie réelle que celle virtuelle. Ce n’est plus un secret : le maître-mot de tout succès est l’équilibre.

  • Paul Jamet (France) – le rôle des réseaux sociaux dans la mobilisation des citoyens roumains

    Paul Jamet (France) – le rôle des réseaux sociaux dans la mobilisation des citoyens roumains

    De nos jours, il faut s’informer de toutes les sources disponibles – radio, télévision, internet, réseaux sociaux – mais aussi et surtout il faut savoir comprendre l’information, faire la différence entre les fausses et les vraies nouvelles, discerner entre les partis-pris et la réalité. Je constate qu’à l’heure actuelle les sources d’information se différencient selon les tranches d’âge. Les jeunes surfent sur Internet. Et quand je dis Internet, je pense surtout aux réseaux sociaux. C’est là qu’ils trouvent non seulement l’information transmise par la presse, mais aussi les commentaires des spécialistes, des blogueurs, des journalistes d’opinion et d’investigation. Les informations relayées par ce type de personnes ont joué un rôle essentiel au début des manifestations de Bucarest, parce que ce sont ces blogueurs et journalistes free-lance qui ont expliqué ce qui se passait. Puis, les réseaux sociaux ont fait leur travail de diffusion de l’information. Pour les personnes plus âgées, la génération de mes grands-parents par exemple, Internet n’est pas une source d’information. Ils sont habitués à la télé et ils s’y rapportent toujours. Et là il faut savoir faire la distinction entre les différentes chaînes … Il y a des gens qui ne regardent qu’une seule et même chaîne de télévision et qui ne reçoivent qu’une partie de l’information. Alors que de nos jours, en Roumanie du moins, il est essentiel de tout regarder, puis de lire les différentes opinions des spécialistes et puis d’en tirer ses propres conclusions.

    Certaines voix ont dit que les jeunes qui protestaient devant le gouvernement ne savaient pas pourquoi ils étaient là. Moi, j’ose les contredire. Les jeunes, et surtout la des trentenaires, sont descendus dans les rues en connaissance de cause. Cela témoigne du fait que les générations ont changé et qu’elles ont leur mot à dire. En fait, ils ne demandent qu’une seule chose, très simple : vivre dans un pays correct. C’est tout. Voilà pour ce début de février en Roumanie.

    Quant à votre question : « Comment s’informe-t-on aujourd’hui ? », cher Paul Jamet, en discutant à ce sujet, j’ai constaté une chose : on ne peut plus séparer les médias. La radio n’est plus que du son : la radio est sur Internet, elle est sur les réseaux sociaux, elle accompagne ses reportages d’images et de commentaires. La presse écrite ne se limite pas non plus à l’écriture : les journaux ont des bulletins d’informations et des interviews vidéo, même des débats vidéo en direct. Alors que les télévisions sont elles aussi présentes sur Internet et proposent bien plus de choses que les traditionnels journaux télévisés. On n’a même plus besoin d’une télé pour suivre une chaîne, il suffit d’avoir un smartphone. L’information est partout, elle nous est donnée en temps réel. Donc, il est déjà très difficile de séparer les médias, mais aussi la qualité de l’info. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère. Bonne ou mauvaise, c’est le temps qui le dira.

  • 01.08.2015

    01.08.2015

    Réactions — La presse israélienne a salué la promulgation, par le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, de la législation qui sanctionne la propagande néo-fasciste et le négationnisme. Les journaux d’Israël, cités par le correspondant de Radio Roumanie à Jérusalem, précisent que la loi roumaine interdit les organisations fascistes, racistes ou xénophobes, et leurs symboles, ainsi que l’apologie des personnes coupables de crimes contre l’humanité. Elle sanctionne également l’apologie du Mouvement légionnaire (de la Garde de Fer, l’extrême-droite de l’entre-deux-guerres) et le négationnisme exprimé à travers la contestation du rôle de Roumanie dans l’extermination de quelque 280 mille Juifs et 11 mille Roms, pendant le régime profasciste du maréchal Ion Antonescu.



    Génocide — La communauté internationale se souvient avec respect du génocide des Rom — affirme le premier ministre roumain Victor Ponta dans un message posté sur les réseaux sociaux à la veille de la commémoration, le 2 août, de l’Holocauste des Rom. Le gouvernement de la Roumanie, ajoute M. Ponta, salue l’initiative de la société civile rom de notre pays de commémorer ensemble ce moment tragique de l’histoire moderne de l’humanité, et invite tous les citoyens roumains à observer une minute de silence à la mémoire des victimes. Dans son message, le premier ministre Victor Ponta plaide également pour la solidarité, la tolérance et l’entente de tous les citoyens du monde. Le 2 août 1944, près de 3.000 Rom – femmes, hommes et enfants — ont été gazés à Auschwitz.



    Congrès — L’Union démocrate des Tatars turco-musulmans de Roumanie est représentée par 70 délégués et 20 invités, au deuxième Congrès mondial des Tatars, accueilli par la capitale de la Turquie, Ankara. Y sont présents, au total, 500 délégués de toutes les organisations tatares du monde. L’ambassadeur de Roumanie en Turquie, Radu Onofrei, assiste aux travaux. L’agenda du congrès est dominé par la situation de la péninsule ukrainienne de Crimée, annexée par la Russie l’année dernière et considérée comme la terre ancestrale de l’ethnie tatare. La majorité des environ 25 mille Tatars de Roumanie vit en Dobroudja (sud-est), province se trouvant sous la domination de l’Empire ottoman pendant plusieurs centaines d’années.



    Accord — Le nouveau premier ministre de la République de Moldova, Valeriu Streleţ, a demandé au Fonds Monétaire International d’envoyer d’urgence à Chisinau une équipe d’experts chargée de négocier un nouvel accord. Le précédent est arrivé à terme en 2013, ce qui a entraîné le blocage du soutien financier, d’environ 200 millions d’euros, de l’Union Européenne. La République de Moldova traverse actuellement une crise économique et financière sévère, dans le contexte de la disparition d’un milliard de dollars des coffres forts de trois banques importantes du pays et de la suspension du financement extérieur. Une mission de monitoring du FMI aurait dû se rendre en République de Moldova à la mi-juin, mais elle a été annulée, suite à la démission de l’ancien premier ministre, Chiril Gaburici. L’actuel premier ministre a été investi par le Parlement jeudi, grâce aux votes des députés de l’Alliance pour l’intégration européenne, rassemblant les partis libéral-démocrate, démocrate et libéral. Le président de la Roumanie voisine, Klaus Iohannis, a promis au nouveau gouvernement moldave de l’appui pour surmonter les difficultés économiques et pour continuer le parcours européen du pays.



    Concert — Plus de 60.000 spectateurs ont assisté la nuit dernière au concert donné par DJ Avicii, dans le cadre du festival Untold accueilli ce week-end par la ville de Cluj-Napoca (nord-ouest de la Roumanie). Avicii, pseudonyme artistique du DJ et producteur de musique Suédois Tim Bergling, est, aux côtés de David Guetta et d’Armin van Buuren, un des plus prestigieux invités à l’affiche du Festival Untold, principal événement du genre inclus dans le projet Cluj-Napoca 2015 — Capitale européenne de la jeunesse.



    Météo — Le temps s’est rafraîchi en Roumanie, après la canicule des derniers jours, les températures de l’air ayant retrouvé des valeurs proches des normales de saison. Il pleut sur le sud et le sud-ouest. Les maximales de l’air de la journée vont de 25 à 32°. Avec 25°, à midi, à Bucarest.

  • 12.07.2015 (mise à jour)

    12.07.2015 (mise à jour)

    Politique — Le premier ministre roumain Victor Ponta, chef du Parti social-démocrate depuis février 2010, a posté sur les réseaux sociaux, un message annonçant sa décision de ne plus assumer de fonctions de direction du parti jusqu’au moment où il serait en mesure de prouver son innocence face aux accusations dont il fait l’objet. M. Ponta affirme avoir pris cette décision car il veut éviter des effets négatifs sur le parti. Début juin, la Direction nationale anti-corruption avait informé le premier ministre qu’il était poursuivi pour faux en écriture, complicité d’évasion fiscale et blanchiment d’argent, des faits qu’il aurait commis à l’époque où il était avocat. Les accusations sont associées à une affaire impliquant son collègue de parti, le sénateur Dan Sova, ancien ministre des transports au gouvernement Ponta. Le premier ministre s’est rendu ultérieurement en Turquie, où il s’est fait opérer au genou. M. Ponta est rentré à Bucarest et a repris ses attributions la semaine dernière.


    Visite — Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, fera ces lundi et mardi sa première visite en Espagne, où il aura des entretiens avec le roi Philippe VI et avec le premier ministre Mariano Rajoy. Le chef de l’Etat roumain rencontrera également des représentants du milieu espagnol des affaires et de la diaspora roumaine. L’Institut national de la statistique de Bucarest fait état de quelque 750 mille ressortissants roumains vivant en Espagne à la fin de l’année dernière, la plus importante communauté immigrée dans ce pays. Parmi les contacts bilatéraux de haut niveau, l’agence de presse espagnole EFE mentionne la visite à Bucarest du ministre ibérique des affaires étrangères, José Manuel García-Margallo, en mai 2013, ainsi que les visites à Madrid du premier ministre roumain, Victor Ponta, en juillet de la même année, et du ministre roumain des affaires étrangères, Titus Corlătean, en mars 2014.


    Union — Les jeunes moldaves partisans de l’union de leur pays avec la Roumanie sont arrivés ce dimanche à Bucarest, une semaine après leur départ de Chisinau. Ils sont venus demander aux autorités roumaines de trouver des solutions pour que la réunification des deux Etats ait lieu le plus rapidement possible. Partis à pied de leur capitale, les jeunes moldaves sont entrés en Roumanie, samedi, par le point de frontière Ungheni, où ils ont été accueillis par des milliers de gens venus des toutes les régions de la Roumanie. Le voyage vers Bucarest a continué à bord du train appelé « de l’union ». Les jeunes ont apporté au président Klaus Iohannis la Déclaration d’union, adoptée le 5 juillet par 30 mille citoyens de République de Moldova, lors d’un grand rassemblement national. L’événement s’est déroulé sur les lieux où avaient été organisées les amples protestations anti-soviétiques de 1989-1990 et où, en août 1991, un autre grand rassemblement national saluait la proclamation par le Parlement de Chisinau de l’indépendance envers Moscou. A Bucarest, la marche des unionistes a été saluée par le président Klaus Iohannis et par le premier ministre Victor Ponta. Rappelons que l’actuelle République de Moldova a été créée sur une partie des territoires de l’est de la Roumanie, annexés par l’URSS en 1940, suite à un ultimatum.


    Réunion — Les ministres des finances de la zone euro ont rédigé ce dimanche une liste de conditions supplémentaires à remplir par le gouvernement grec avant d’entamer les négociations sur le troisième programme d’assistance financière, informent les agences Reuters et AFP, qui citent des sources européennes. Il s’agit, pour Athènes, de modifier la TVA et le régime des retraites, d’élargir la base d’imposition pour augmenter les recettes budgétaires et d’accroître l’indépendance de l’Office national de la statistique (Elstat). Dimanche soir, les leaders de la zone euro devraient décider du début des négociations avec Athènes. Le sommet d’urgence des 28 chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, prévu pour ce dimanche à Bruxelles, a été annulé.