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  • La pivoine, fleur emblématique de la Roumanie…

    La pivoine, fleur emblématique de la Roumanie…

    Chaque année, la Journée de la pivoine roumaine est célébrée le 15 mai par la Communauté de la pivoine roumaine. Les spécialistes du domaine avancent des arguments afin de faire de la pivoine, symbole des vétérans de lArmée roumaine, la fleur nationale de la Roumanie. Une telle requête avait déjà été formulée en 2013 par un groupe de professeurs et de chercheurs de la Faculté dHorticulture de lUniversité dagronomie et de médecine vétérinaire de Bucarest. Cest ce que nous raconte Florin Stănică, professeur à la Faculté dHorticulture de Bucarest et membre correspondant de lAcadémie roumaine.



    « Depuis 2013, notre collègue et professeur Florin Toma, titulaire au département de Floriculture, a proposé de faire de la pivoine la fleur nationale de la Roumanie. Cette demande a été formulée dans le cadre de la Journée de lhorticulture de Bucarest que nous organisons traditionnellement chaque mois de mai. Pour appuyer cette proposition, notre collègue a mis en avant une dizaine darguments. Parmi eux, le fait que lon dispose en Roumanie de 5 variétés autochtones de pivoines qui poussent naturellement sur notre territoire. On les retrouve aussi bien sur le littoral de la mer Noire que dans le Banat ou au sud de la Moldavie ainsi que dans les Carpates. Elles fleurissent durant la deuxième partie du mois de mai et sont vraiment très belles. Elles recouvrent des prairies entières, comme cest le cas dans la prairie de Zau, où fleurissent des « pivoines des steppes ». Dans certains coins, les pivoines recouvrent lintégralité du paysage, ce qui donne lieu à de nombreuses fêtes traditionnelles locales au moment de la période de floraison. »



    La pivoine a même une réserve naturelle qui lui est consacrée, la forêt de Troianu, dans le département de Teleorman, dans le sud du pays. Il sagit dune aire protégée dintérêt national, dont lobjectif est de protéger les fleurs sauvages ainsi que les pivoines roumaines. Il en est de même en Transylvanie avec la prairie de Zau de Câmpie, dans le département du Mureș, dans le centre du pays. Florin Stănică nous en dit plus :



    « Chaque jardin, chaque petit bout de verdure dans les maisons accueille au moins une pivoine, aux côtés de toutes ces autres fleurs qui viennent mettre des couleurs dans nos vies. Beaucoup de Roumains portent le nom de la fleur (Bujor en roumain), quil sagisse de leur prénom ou de leur nom de famille. La pivoine tient aussi une place toute particulière dans le folklore de notre pays. En témoigne par exemple lexpression « être rouge comme une pivoine ». La tradition veut aussi que les nouveaux nés soient plongés dans de leau où trempent des pivoines afin quils soient forts et protégés contre le mal. Tous ces exemples reflètent limportance des pivoines dans notre société. La Roumanie na pour le moment pas de fleur nationale, contrairement à dautres pays. La Bulgarie a la rose, la Turquie et les Pays-Bas – la tulipe, ou encore le Japon – les chrysanthèmes. Il serait donc essentiel que notre pays se dote dun tel symbole, représentatif de la Roumanie. »



    10 ans après que cette proposition ait été officiellement formulée, nous avons demandé à Florin Stănică si ce projet avait avancé :



    « Après avoir fait cette proposition en 2013, nous avons commencé à recueillir des signatures et certains ont rejoint le projet. Cette année nous souhaiterions voir notre activité gagner de lampleur, afin que cela puisse faire lobjet dune initiative parlementaire qui sera ensuite votée à lAssemblée. Jusquà aujourdhui, nous avons réussi à recueillir près de 5 000 signatures. A cela sajoute la possibilité davoir de nouveaux adhérents à la plateforme en ligne que nous allons mettre en place avec nos collègues des différentes facultés dhorticulture du pays ainsi que les différentes organisations ou institutions concernées, surtout dans les régions où la pivoine est protégée. Nous espérons que notre projet obtiendra le plus de soutien possible. »



    Florin Stănică précise :



    « Je trouve formidable et nous nous réjouissons quune telle initiative existe dans les rangs de lArmée roumaine, qui utilise la pivoine pour honorer les héros de la nation. Au Royaume-Uni, cest le coquelicot. Depuis 2015, lArmée roumaine a choisi la pivoine pour rendre hommage aux soldats qui ont perdu la vie dans lexercice de leur fonction. »



    Cest aussi en 2015 que la Communauté de la pivoine roumaine a vu le jour, fondée par Cristina Turnagiu Dragna et Andreea Tănăsescu, en soutien à la proposition faite par les spécialistes du domaine. La Journée de la pivoine roumaine est célébrée chaque année, afin de faire de cette fleur emblématique un symbole officiel de la culture et de la tradition roumaine. LAssociation CAMARAZII a dailleurs adopté la pivoine comme symbole de ses évènements commémoratifs de lhéroïsme des soldats de lArmée roumaine. Lorganisation a même officiellement enregistré la pivoine comme logo auprès de lOffice dEtat pour les inventions et les marques (équivalent de lInstitut national de la propriété industrielle), dans lespoir que linsigne de la pivoine soit de plus en plus porté en hommage aux soldats roumains de toutes les époques.


    (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • Tourisme en Bucovine

    Tourisme en Bucovine

    Sise dans le nord de la Roumanie, la Bucovine reste une des destinations
    les plus privilégiées de Roumanie, prête à satisfaire à toutes les niches
    touristiques: culturelle, d’aventure, balnéaire, religieuse et gastronomique.
    Notre visite commencera à Suceava, chef-lieu du département homonyme. Une fois
    sur place, on fera la connaissance de Cătălina Velniciuc, conseillère
    touristique auprès du Conseil départemental qui nous fera le tour de la ville.




    Le touriste qui arrive à Suceava devra absolument visiter l’ancienne Cité
    fortifiée de la ville, le Monastère St Jean le Nouveau, le Musée d’Histoire
    et celui du Village de Bucovine. Voici
    quelques objectifs qui parlent de l’histoire des lieux et des gens qui y
    habitent, tout en passant en revue les traditions et les coutumes qui se
    préservent de nos jours encore. Je voudrais vous rappeler que la ville de
    Suceava a été sacrée destination touristique culturelle par excellence en 2017.
    L’ancienne Cour princière arrive à éveiller l’intérêt aussi bien des touristes
    roumains que des ceux venus d’ailleurs, surtout après les travaux de
    restauration et de consolidation de 2010-2015. Une fois sur place, le visiteur
    pourra découvrir l’histoire de la Moldavie, la généalogie des Musatini et
    d’autres repères de l’histoire roumaine qu’il se verra mettre à sa disposition
    à travers une série d’informations écrites et audio-visuelles. A la tombée de
    la nuit, les murs extérieurs et intérieurs s’animent, un spectacle inédit son
    et lumière dévoilant des scènes en noir et blanc, illustrant la vie de la cité
    telle qu’elle se déroulait jadis
    .




    On ne saurait
    quitter Suceava sans faire un tour du côté de l’Eglise Saint Georges du
    Monastère Saint Jean le Nouveau, figurant sur la liste du patrimoine de
    l’Unesco. Après cette visite, on pourrait pousuivre notre voyage en Bucovine et
    nous diriger vers la région des monastères aux fresques peintes. Cătălina
    Velniciuc.






    Je vous propose de
    nous diriger vers la montagne, plus précisément vers la station de Gura
    Humorului, là où se trouvent les monastères de Voroneț et de Humor. Une fois sur place, on aura l’occasion de visiter
    aussi le musée des traditions de Bucovine où le touriste se verra présenter les
    plus importantes manifestations et fêtes telles qu’elles s’enchaînent tout au
    long d’une année. La région est connnue aussi pour la Maison mémoriale du
    compositeur roumain, Ciprian Porumbescu, la Basilique Minor et la mine de sel
    de Cacica. La localité de Gura Humorului vous propose aussi un complexe
    touristique et un parc d’aventure divisé en deux: celui des Hobbits et celui
    des Fontaines. C’est dans ce dernier qu’à partir de l’année prochaine, on mettra
    en place un jeau d’eau de 35 mètres de haut.




    Un musée que notre guide, Cătălina
    Velniciuc, nous conseille fortement est celui de l’Oeuf de la localité de Vama.
    Il s’agit d’une collection impressionnante d’oeufs peints. D’ailleurs, ce n’est
    pas l’unique musée de ce type de la région. On en trouvera un autre, à
    Moldovita, près de Câmpulung Moldovenesc. Et puisqu’on parle musée, on vous
    conseille de visiter aussi le Musée consacré à l’art de travailler le bois, une
    initiative culturelle mise en place grâce à des fonds européens. Pour les
    passionnés de la nature, des randonnées peuvent être faites dans la Réserve des
    Pierres de la Dame des Monts de Rarau ou encore en empruntant le chemin de
    randonnée Transrarău.






    Je vous propose de continuer notre périple et d’aller encore plus loin,
    vers Vatra Dornei, une région de montagne très belle. Dans la station homonyme,
    vous pourriez visiter le musée cynégétique et celui d’ethnographie. Je vous
    conseille de vous rendre aussi dans la commune de Ciocănești, un véritable musée
    en plein air proche de Vatra Dornei, qui s’enorgueillit avec son Musée
    ethnographique et celui des Oeufs Peints. Et puis, toujours dans cet endroit,
    on a les réserves forestières de Tinovul Mare, le Parc national Călimani, les
    Gorges des Zugrenilor ou encore la Réserve des 12 Apôtres. Si vous choisissez
    le Parc national, sachez que vous pourriez y pratiquer toutes sortes d’activités
    de plein air telles: randonnés, équitation, VTT ou ski de fond. La région
    s’apprête aussi aux activités de tourisme d’aventure telles le rafting ou le
    canotage sur une trentaine de km de la rivière de Bistrita.






    Nous voilà arrivés dans la
    région de Rădăuți-Siret, fameuse
    pour ses monastères dont une en bois, considérée comme étant la plus ancienne
    de l’Europe de sud-est. D’autres objectifs à ne pas rater sont le Centre de
    poterie de Marginea ou encore le Musée d’art


    Ion Irimescu de
    Fălticeni. Pourtant, plus que les repères culturels et artistiques, la Bucovine
    doit sa renommée aux traditions merveilleusement bien préservées, notamment en
    hiver, à l’occasion des fêtes de fin d’année. Cătălina Velniciuc, conseillère
    de tourisme auprès du Conseil départemental de Suceava nous en parle:






    La Bucovine est
    l’une des régions qui s’enorgueillit de préserver vivantes quelques-unes des
    plus spectaculaires coutumes d’hiver, à commencer par celles de la Saint
    Nicolas et à continuer par les traditions de Noël. Je pense, par exemples, aux
    danses des masqués. En fonction de la région de Bucovine, les groupes de
    danseurs masqués diffèrent. Mais, grâce à ses coutumes de fin d’année, tous les
    villages se transforment en des véritables scènes en plein air, des univers
    magiques animés par toute sorte d’animaux: chèvres, ours, cerfs, loups. S’y
    ajoutent des personnages issus du folklore ou de la mythologie populaire dont
    les masques sont fabriqués en bois, ornés de perles colorées ou de graines de
    haricots. Les spectateurs sont toujours impressionnés par les danses des
    masqués. Les villageois qui font chambre d’hôte se donnent toujours la peine
    que les touristes se sentent à l’aise et qu’ils profitent aussi bien de la
    cuisine du terroir que des spectacles et des cantiques de Noël
    .






    Notre guide
    d’aujourd’hui, Cătălina Velniciuc, nous informe que le Conseil de Suceava a
    plusieurs projets touristiques en tête à promouvoir d’ici la fin de l’année et
    l’année prochaine:




    Nous avons
    repertorié au total huit routes culturelles et touristiques, agréées par le
    Ministère du Tourisme et qu’on voudrait bien commencer à promouvoir auprès du
    public aussi bien cette année, que l’année prochaine. Ce sont des trajets pour
    toutes les catégories d’âge, en nature et donc, plus sûrs dans l’actuel
    contexte pandémique. Il s’agit, entre autres, de la route culturelle de La
    civilisation du bois, de la route des Oeufs peints, de celle Des églises en
    bois de Bucovine ou encore de la Route de Marie, une route internationale
    que nous avons rejoint en 2021 et qui passe par Suceava, Neamț, Harghita, Satu Mare, et mène jusqu’à Mariazell en
    Autriche.




    Une fois en Bucovine, le mieux serait de vous loger chez les habitants
    dont une bonne partie font chambre d’hôte. Même si les places sont suffisantes,
    sachez qu’elles s’épuisent très vite, surtout en cette période de fin d’année.





  • Rivières de montagne protégées

    Rivières de montagne protégées

    Le gouvernement a dressé la liste de ces cours d’eau dans le contexte des efforts pour clore la procédure d’infraction ouverte en 2015 par la Commission européenne. En cause : 27 mini centrales hydrauliques sises dans des aires protégées et qui auraient détruit les écosystèmes présents dans plusieurs rivières de montagne. Les écologistes contestent toutefois cette décision et attirent l’attention que cet acte règlementaire continuera de permettre la destruction irréversible de la nature.

    Diana Cosmoiu, coordinatrice nationale de politiques publiques chez WWF Roumanie, explique :« Théoriquement, à partir de 1500 m d’altitude et au-delà, pour quelques sections de rivières, qui totalisent moins de 1% des rivières roumaines, des régularisations, des constructions hydro énergétiques ou d’autres activités à impact sur l’eau ne pourront plus être réalisées. Le problème, c’est de savoir qu’est-ce qui va se passer pour les autres, celles qui sont à moins de 1500 m d’altitude, et qui sont des rivières de valeur. Selon nous, cet acte règlementaire, longuement attendu, aurait dû protéger tous les secteurs de rivières encore en bonne santé. Il s’agit des secteurs de rivières dépourvus de digues, qui ne sont pas barrés, sont sis dans des aires naturelles protégées, en bon état écologique ou en très bon état de ce même point de vue, ou même des secteurs de rivières abritant des habitats piscicoles naturels. Il ne s’agit pas seulement des secteurs situés à plus de 1500 m d’altitude, mais de l’ensemble du territoire du pays. Voilà un peu ce que nous aurions souhaité de cet acte règlementaire… »L’arrêté gouvernemental n’est pas une nouveauté pour les activistes d’environnement.

    Entre 2010 et 2013, il y a eu une vague d’approbations et de constructions de mini centrales hydrauliques sur les rivières de montagne. A ce moment-là, WWF Roumanie a lancé une campagne d’information publique et a demandé aux autorités d’environnement de rédiger un acte règlementaire, qui aurait dû fixer des zones de non-intervention, mais aussi des zones où seules quelques activités devaient être permises, les zones-tampon. A cette époque-là, plus de 500 mini centrales hydrauliques attendaient l’aval des autorités pour être construites ou pour fonctionner. Plus d’un quart étaient dans des aires protégées ou aux confins de ces aires.

    Les écologistes exigent que les dispositions légales en vigueur soient complétées de manière à ce que les restrictions s’appliquent aussi aux secteurs de rivières du réseau Natura 2000 et d’autres types d’aires naturelles protégées, ainsi qu’aux secteurs de rivières qui constituent des habitats piscicoles naturels. Ils demandent également que le critère de l’altitude supérieure à 1500 m soit supprimé. (Trad. Ligia)

  • Le parc naturel de Vacaresti

    Le parc naturel de Vacaresti

    Connu plutôt sous le nom du delta né parmi les immeubles, le Parc naturel de Vacaresti s’étend sur 183 ha au cœur même de Bucarest. Laissée aller à vau l’eau pendant une bonne vingtaine d’années, la fosse de Vacaresti comme elle était connue jadis a explosé de verdure grâce à des sources souterraines qui ont nourri une riche végétation qui sert d’abri à une avifaune impressionnante. Vous y trouverez des aigrettes, des cormorans, des hérons, des mouettes, des cygnes, des canards sauvages auxquels s’ajoutent toute sorte d’animaux tels des serpents, des tritons, des renards, des lièvres, des loutres ou encore des rats musqués.

    Pour mieux protéger cet écosystème, un Groupe d’initiative pour la mise en place du Parc naturel de Vacaresti a décidé en 2015 de jeter les bases de l’Association du Parc homonyme qui s’est chargée par la suite des démarches à suivre afin de déclarer cette région réserve naturelle. Nicoleta Marin, gardienne du Parc, nous fait un petit tour virtuel:«C’est une zone verte où l’on peut respirer de l’air pur, en profitant du calme et du silence brisé seulement par le gazouillement des oiseaux. Je vous signale que le parc accueille presque 150 espèces d’oiseaux nicheurs ou de passage, et le matin, ils donnent de véritables concerts à ne pas rater ! Pour l’instant, le parc est traversé par un seul sentier thématique, mais bientôt il y en aura d’autres. C’est un sentier qui, une fois emprunté, permet aux visiteurs d’en apprendre davantage sur la faune et la flore du parc. Car, à part toute sorte de fleurs, vous pourriez voir aussi des loutres, des renards, des amphibiens ou encore des reptiles. Ce sentier longe la grande digue qui s’étend sur presque 6 km et qui permet une vue panoramique sur les 183 ha d’espace vert qui nous font penser au delta du Danube. Il y a aussi une piste cyclable qui traverse le parc d’un bout à l’autre et deux endroits aménagés au bord d’un lac – l’un à même le sol et l’autre en haut d’un observatoire, à l’intention des ceux qui souhaitent miroiser ».

    Depuis quelques années, plusieurs événements se déroulent au cœur du parc, censés rendre les visiteurs conscients de la beauté et la richesse naturelle de cette zone sauvage. Nicoleta Marin affirme : « A partir du 1er juin, notre parc s’ouvre à tous ceux qui souhaitent en apprendre davantage sur la faune et la flore locales. Ce sera à nous, les gardiens, de faire des tours gratuits, des séances d’observation des oiseaux, des visites thématiques ciblées sur la vie des insectes, des abeilles plus particulièrement. Autant d’activités en place dans les deux mois à venir ».

    Depuis 2017, le parc s’est vu doter de son premier itinéraire à VTT à l’intention des adultes et des enfants accompagnés. Formé de deux parties – le sentier « belvédère » et le sentier « des marécages », le trajet longe la grande digue qui enclot le parc et il faut une petite heure pour le tour complet. (trad. Ioana Stancescu)Si un jour vous venez à Bucarest ou que vous vous trouviez déjà sur place, n’hésitez pas de réserver quelques heures pour découvrir cette véritable oasis de verdure au milieu de l’agglomération urbaine.

  • Débat public sur la création de la réserve naturelle du lac Vacaresti

    Débat public sur la création de la réserve naturelle du lac Vacaresti

    Une décision gouvernementale sur le projet de création de la réserve naturelle du lac Vacaresti a été dernièrement mise en ligne sur le site du ministère de l’environnement, des eaux et des forêts. Du coup, tous ceux qui s’y intéressent – écologistes, habitants de la capitale, institutions publiques ou sociétés privées – sont invités à un débat public pendant lequel ils peuvent transmettre aux responsables du Ministère leurs propositions et suggestions au sujet de la création d’un nouvel espace protégé au centre même de Bucarest. Si le projet est mis en place, le lac de Vacaresti sera classé première réserve protégée en milieu urbain de Roumanie et le plus grand espace vert de la capitale, à même d’offrir aux Bucarestois une oasis de verdure et d’air pur au coeur d’une des villes les plus polluées d’Europe.

    Le président de l’Association Sauvez le Danube et son Delta, Liviu Mihaiu explique: « Une réserve naturelle protégée de telles dimensions sera destinée à des randonées et aux éventuelles parties de pêche à la ligne dans certains endroits dépourvus d’importance pour la protection des poissons. Le parc sera divisé en trois zones: la première économique, la seconde de protection et enfin une troisième considérée comme zone tampon. On envisage d’y mettre en place des projets hydrologiques et d’architecture paysagère réalisés par des spécialistes puisqu’une fois déclaré réserve naturelle, ce parc devra absolument se voir mettre à profit toute sa superficie de 180 ha. Le seul côté commercial sera aménagé sur ses digues où on se propose d’ouvrir un immense aquarium qui devra, bien évidemment, s’intégrer dans un projet plus ample. Comme je viens de le dire, nous aurons donc trois zones: une commerciale, une autre protégée et finalement la zone ouverte aux visiteurs. Je crois que ce parc deviendra vite la zone touristique la plus fréquentée par les Bucarestois en quête de promenades en plein air. On y aménagera des pistes cyclables, des promenades en barques, il y aura des cafés, des oiseaux sur le lac…Un tel projet aura un succès garanti car il sera auto-soutenable. Cela veut dire que le profit obtenu nous permettra d’embaucher des gardiens qui à l’instar des ceux du Delta, aideront la police locale à surveiller attentivement la zone. »

    Créé en 1986, au moment de l’aménagement de la rivière de Dambovita pour offrir une meilleure protection contre les inondations, le lac de Vacaresti a vu les travaux abandonnés en 1989. Il figure donc parmi les grands projets communistes voués à l’oubli. Ces 20 dernières années, cette zone naturelle a permis la création de tout un écosystème. Le lac couvre 180 hectares pleins de canaux, d’étangs en miniature et de végétation spécifique aux zones humides, où vivent plus de 90 espèces d’oiseaux dont plusieurs protégées par les conventions internationales. (Trad. Ioana Stancescu)

  • Le Parc Naturel Putna de Vrancea

    Le Parc Naturel Putna de Vrancea

    Le Parc Naturel Putna de Vrancea se trouve au centre nord – ouest des Monts Vrancea, qui font partie des Carpates de courbure. Sur ses 38.000 hectares, il abrite et conserve une riche biodiversité spécifique à la zone, consistant en grands carnivores, amphibiens, reptiles, poissons, invertébrés, 12 espèces d’oiseaux protégés au niveau européen et la liste se poursuit. Ses habitats forestiers très compacts et inaccessibles sont l’endroit idéal pour les grands carnivores. S’y ajoutent d’autres types d’habitats : forêts de chênes, arbustes alpins, végétation boréale, alpages et prairies de fauche de montagne. Parmi eux, la Réserve naturelle de Tişiţa est l’aire protégée la plus importante du parc. Elle est située à 850 m d’altitude, le long du bassin moyen et inférieur de la rivière du même nom. Les Gorges de Tişiţa ressemblent à un canyon, à hautes parois et zones de plaine, accessibles par la voie ferrée forestière. Un des secteurs des Gorges de Tişiţa est impraticable, car trop étroit : le canyon fait 3 à 10 m d’épaisseur. Quant à la rivière, son eau est profonde par endroits et les paysages sont époustouflants. La Réserve naturelle de Tişiţa s’étale sur 4 km et demi, étant une des zones protégées les plus vastes de la contrée de Vrancea, dans l’est de la Roumanie.

    Quelles richesses recèle cette réserve ? Réponse avec Ion Militaru, directeur du Parc Naturel Putna: «Dans la réserve de Tişiţa, qui compte 2700 hectares, on peut admirer l’edelweiss, qui pousse ici à l’altitude la plus basse de Roumanie. On y trouve également l’orchidée appelée le Sabot de Vénus et une espèce de papillon qui ne vit que dans ce parc et dans la région de Cluj en Transylvanie. S’y ajoute une espèce de rhododendron spécifique des Balkans, le lilas commun et le Trolle d’Europe. Autre curiosité : des chamois, qui ont été amenés dans le parc de Putna en 1981 et 1983. On estime que cet animal a été réintroduit dans ce parc, puisque, selon des documents trouvés dans les archives de l’empire austro-hongrois, le dernier exemplaire de chamois avait été chassé à Tişiţa en 1902. Nous avons également de nombreux herbivores, dont le cerf élaphe qui a des traits génétiques très importants et très bien définis par rapport aux autres populations de cervidés des Carpates. S’y ajoute une riche population de loutres. Malheureusement, les pluies de 2005 ont détruit les habitats aquatiques, mais à compter de cette année, nous y avons réintroduit la truite, pour que la population de loutres puisse garder son équilibre. D’ailleurs, les eaux de la réserve de Tişiţa abondent en truites. Parmi les grands carnivores je mentionnerais l’ours, le lynx et le loup, des espèces importantes à l’échelle européenne. C’est pour elles que la zone a été déclarée site d’importance communautaire. Vu qu’il s’agit d’une zone isolée et à l’abri de l’intervention humaine – il n’y a que deux localités dans la région du parc – de nombreuses autres espèces sont dans un très bon état de conservation.»

    Une autre réserve naturelle protégée depuis 1970 est « Groapa cu Pini » (Le trou aux pins) qui s’étale sur 11 hectares. Et puis, les poissons préhistoriques sont un véritable trésor pour le tourisme de la région, mais aussi pour les chercheurs, affirme Ion Militaru : «C’est une réserve de type fossilifère. Les couches de roches recèlent des traces de poissons, reptiles et escargots disparus il y a longtemps. C’est justement pour protéger ces gisements que la zone a été déclarée réserve naturelle. Elle est facile d’accès, car située près d’un trajet touristique. Au total, le parc de Putna compte 7 réserves naturelles. Parmi elles – la forêt de Lepsa Zboina, une réserve naturelle de fleurs couvrant plus de 200 hectares et la Chute d’eau de Putna, une des plus belles de Roumanie, qui est une réserve géomorphologique. La chute a 80 mètres de hauteur et l’eau forme un lac de 12 mètres de profondeur. Je ne saurais oublier de mentionner la réserve naturelle du Mont Goru, plus haut sommet des monts Vrancea, culminant à 1787 mètres et unique endroit où pousse le pin nain de montagne».

    Pour protéger toute cette biodiversité, le parc naturel de Putna a bénéficié d’un financement européen. Démarré en 2010, le projet a visé 3 grandes directions dont nous parle Ion Militaru : «Dans une première étape, nous avons dressé l’inventaire de tous les éléments de flore et de faune, cartographié tous les habitats forestiers et fait une distribution des espèces d’intérêt communautaire. Autre objectif : éveiller les consciences. En ce sens, aux côtés des responsables de la gestion de différentes zones forestières, nous avons organisé des actions censées sensibiliser les enfants et les élèves à ce patrimoine naturel. Nous avons aussi rencontré les personnes chargées du patrimoine cynégétique, afin de mettre correctement en œuvre la législation en vigueur et de pouvoir gérer de manière équilibrée les ressources biotiques et abiotiques. La 3e direction visait à renforcer notre capacité institutionnelle par le truchement des stages de formation du personnel et à doter notre siège de l’équipement nécessaire. Le projet a été finalisé l’année dernière et sa valeur totale a été de 360.000 euros».

    A retenir donc : un endroit merveilleux, avec des paysages à couper le souffle, qui mérite bien le détour. C’est le Parc Naturel Putna de Vrancea. (Trad. Valentina Beleavski)