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  • 28.03.2023

    28.03.2023

    Pologne – Le premier ministre roumain, Nicolae Ciucă a reçu aujourd’hui à Bucarest son homologue polonais, Mateusz Morawiecki, qui fait une visite officielle en Roumanie. Les deux responsables participent à une réunion inter gouvernementale, suivie par la signature de deux mémorandums, l’un dans le domaine du sport, l’autre – de la défense civile. Ils participeront également au Forum économique Roumanie-Pologne, censé faciliter les contacts entre les milieux des affaires des deux pays et assurer une meilleure connaissance des opportunités de coopération. Y participent des compagnies polonaises de domaines divers, tels la défense, l’IT, l’agriculture, l’énergie, les transports, les solutions du type smart city et la mobilité urbaine. Aujourd’hui également Mateusz Morawiecki rencontrera aussi le président roumain, Klaus Iohannis.

    Retraites – Le projet de loi portant sur la réduction des dépenses avec les régimes spéciaux des retraites fait ce mardi l’objet de débats au sein des commissions spécialisées du Sénat de Roumanie. L’adoption des textes législatifs est une condition incluse dans le Plan national de relance et de résilience, pour le versement de la troisième tranche de paiements. Entre temps, la coalition gouvernementale constituée par le Parti national libéral, le Parti social-démocrate et l’Union démocrate – magyare de Roumanie envisage plusieurs modifications afin d’adapter la loi aux demandes de la Commission européenne. Il existe plusieurs propositions : plafonner la pension de retraite au niveau le plus élevé du revenu obtenu durant la période active, taxer le bonus issu du régime spécial de retraite, indexer la pension de retraite au taux annuel d’inflation. Le texte législatif devrait être adopté jusqu’à vendredi, et c’est pourquoi le document sera adopté tacitement par le Sénat, alors que les modifications seront introduites par la Chambre des Députés, en tant que chambre décisionnelle. Ce mécanisme d’adoption pourrait engendrer des problèmes constitutionnels puisque le principe du bicaméralisme ne sera pas respecté, affirment les analystes politiques. L’Union sauvez la Roumanie a demandé lundi au premier ministre Nicolae Ciuca de s’expliquer devant le Législatif au sujet du Plan national de relance et de résilience et des pensions spéciales de retraite.

    Visite à Chisinau – Le président du Conseil européen, Charles Michel, fait aujourd’hui une visite en République de Moldova, voisine de la Roumanie. Lundi il était à Bucarest pour parler au président Klaus Iohannis et à d’autres hauts responsables de l’adhésion de la Roumanie à l’espace Schengen de libre circulation européenne. Charles Michel a affirmé que la Roumanie avait rempli toutes les conditions nécessaires à l’adhésion et a assuré de l’appui au niveau européen à l’adhésion à Schengen au plus vite.

    Chisinau – Les leaders de l’administration de Bucarest ont participé lundi en République de Moldova aux événements organisés en marge du 105e anniversaire de l’Union de la Bessarabie avec la Roumanie. Un de ces événements a été l’inauguration à Ialoveni, près de Chisinau des bustes d’Alexandru Marghiloman, premier ministre de la Roumanie de l’époque et d’Ion Inculet, président du Conseil du pays de Chisinau en 1918. A Balti, un buste du roi Ferdinand Ier a également été dévoilé.

    Exposition – L’exposition « 1907. Nous voulons de la terre », sera inaugurée aujourd’hui à Bucarest au Musée national du paysan roumain. Selon un communiqué du musée, l’exposition propose un regard rétrospectif, objectif et ciblé sur la révolte paysanne de 1907 sur l’importance de ces événements, sur leur caractère tragique pour toute la société roumaine. Le discours de l’exposition est censé illustrer l’image de tous les acteurs impliqués de l’époque, les enjeux politiques, sociales et économiques, retrace le parcours des événements, évoque les discours et voix distinctes ainsi que les différentes opinions sur cet événement.

    Football – La sélection nationale de foot de la Roumanie affronte ce mardi soir à domicile le Belarus, dans un match comptant pour le Groupe I des préliminaires à l’EURO 2024. Samedi, les Roumains ont vaincu l’Andorre, alors que le Belarus s’est incliné devant la Serbie. Dans le même groupe l’on retrouve également Israël et le Kosovo.

    Météo – Ce mardi, les températures sont à la baisse à travers l’ensemble du pays, et elles continueront à baisser dans les deux semaines à venir, pour atteindre même des valeurs négatives durant la nuit. Les maxima de ce mardi vont de 2 à 12 degrés. Temps morose à Bucarest aussi, avec de la pluie et 5 degrés seulement à midi.

  • Brasov, 35 ans plus tard

    Brasov, 35 ans plus tard

    « Le jour que l’on n’oublie pas », c’est le titre d’un livre sorti par deux historiens roumains contemporains, Marius Oprea et Stejărel Olaru, dédié à la révolte anticommuniste des ouvriers de la ville de Brasov dans le centre de la Roumanie, le 15 novembre 1987. Même si durement réprimée, cette révolte, la première à secouer la dictature communiste de Nicolae Ceausescu, a été selon les historiens un véritable prélude de la Révolution anticommuniste roumaine de décembre 1989, celle qui a renverse, après un demi-siècle, le régime imposé par l’armée soviétique d’occupation à la fin de la Seconde guerre mondiale. A la fin des années 80, à Moscou, le dernier leader soviétique, le réformateur Mikhaïl Gorbatchev, rompait avec la tradition de l’état policier hérité depuis Lénine et Staline et tentait d’humaniser le système par ses réformes appelées Glasnost (transparence) et pérestroïka (restructuration). En Pologne satellisée aussi comme la Roumanie après la guerre, le syndicat ouvrier anticommuniste de la « Solidarité » immobilisait par des protestations et des grèves marathon un régime communiste qui prétendait encore gouverner au nom et au bénéfice des ouvriers.

    Ce ne fut pas par hasard que l’explosion de furie des travailleurs de Brasov s’est produite sur une des plus importantes plateformes industrielles de la République socialiste, dans le climat sinistre de la fin des années 80, durant lesquels la précarité de la vie était doublée par la surveillance policière qui se voulait sans faille et par un délirant culte de la personnalité de Ceausescu.

    Le président de l’Association 15 novembre 1987 Brasov, Marius Boieriu remémore : « Nous avons demandé du pain puisqu’il se vendant en vertu de tickets de rationnement et il fallait patienter dans de longues files d’attente à la fin du programme. Nous avons demandé de la chaleur dans nos appartements glaciaux, où grelottaient les enfants de nos collègues plus âgés. J’avais 20 ans à l’époque. J’ai demande de la liberté. Et pour obtenir tout cela, j’ai crié « A bas Ceausescu ! », dans l’espoir que les habitants de Brasov allaient nous rejoindre, j’ai chanté « Eveille-toi Roumain » dans notre marche vers le siège départemental du Parti communiste roumain. Deux ans plus tars, les Roumains se sont éveillés. Il est difficile de décrire en quelques mots les souffrances qu’on a dû vivre ensuite. »

    Les ouvriers ont pénétré le siège local du pouvoir et jeté par les fenêtres les portraits de Ceausescu et les drapeaux rouges du parti unique communiste. Ensuite, quelque 300 protestataires ont été arrêtées et enquêtés sous torture par la Securitate, la police politique du régime. Le pouvoir a choisi toutefois de traiter ces protestations comme des « cas isolés d’houliganisme » et les peines n’ont pas dépassé les trois ans de prison, « sans privation de liberté », c’est-à-dire avec sursis, soit une peine relativement modérée dans le code pénal communiste. Néanmoins personne n’a empêché les forces du régime à torturer les travailleurs arrêtés. Certains d’entre eux ont également été déportés dans d’autres villes du pays.

    La pancarte affichée par les étudiants de la ville avec le texte « Les travailleurs arrêtés ne doivent pas mourir » a peut être contribué aux peines assez souples infligées aux participants à la révolte. Déjà, les mécontentements dépassaient les portes des usines de la ville, étant partagées par la majorité des Roumains. Deux années plus tard, la Révolution mettait fin au régime que l’Etat roumain post-communiste allait condamner officiellement le jugeant de criminel et d’illégitime.

  • 15/11/2021

    15/11/2021

    Covid – Le dernier bilan de l’épidémie de coronavirus, annoncé aujourd’hui par les autorités roumaines, indique une diminution du nombre de personnes atteintes de Covid-19 – plus de 2 100 cas. 195 décès ont également été rapportés, dont 16 antérieurs à la période de référence. À Bucarest, toutefois, le taux d’incidence est à la baisse par rapport aux jours précédents et se chiffre à moins de 6 pour mille habitants en l’espace de 14 jours. D’autre part, après le pic du 27 octobre dernier, lorsque plus de 110 000 personnes ont reçu la première dose ou la dose unique, le rythme de vaccination n’a cessé de baisser. Jusqu’à présent, 6,8 millions de personnes sont complètement immunisées.



    Négociations — A Bucarest, les négociations entre le PNL, le PSD et l’UDMR se poursuivent en vue de finaliser le programme commun de gouvernance. Pour mémoire, après le départ de l’USR du pouvoir, en septembre, le cabinet minoritaire PNL-UDMR a été destitué par motion de censure déposée par le PSD et votée même par l’USR. Aujourd’hui, des négociations sont en cours sur les chapitres des finances et de la justice. Le président du PNL, le premier ministre par intérim, Florin Cîţu, a déclaré qu’une augmentation des retraites supérieure à 7 % avait été discutée avec le PSD, mais qu’il fallait en examiner l’impact budgétaire avant d’annoncer la décision finale. Il a précisé que les allocations familiales augmenteraient également. Pour sa part, le leader du PSD, Marcel Ciolacu, a mentionné qu’il y aurait une augmentation des retraites et des allocations familiales, mais qu’il existe plusieurs variantes, et que cette semaine, l’ensemble des mesures relatives au chapitre Travail serait présenté. Les parties ne sont pas encore parvenues à un accord sur le nom du futur premier ministre.



    Réunion – La réunion des ministres des Affaires étrangères des États membres de l’Union européenne se tient aujourd’hui à Bruxelles. A l’agenda – les situations au Belarus, en Éthiopie, dans les Balkans occidentaux et au Sahel. La Roumanie est représentée par le chef de la diplomatie Bogdan Aurescu. Selon un communiqué de presse, le responsable de Bucarest, avec d’autres homologues des États membres de l’UE, assiste à un petit déjeuner de travail informel avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba. Bogdan Aurescu sera également présent à la réunion ministérielle du Partenariat oriental. En ce qui concerne la situation au Belarus, le chef de la diplomatie à Bucarest exprimera la solidarité de la Roumanie avec la Pologne, la Lituanie et la Lettonie, États confrontés à l’augmentation du nombre de migrants à la frontière avec le Belarus, et soutiendra l’adoption le plus vite possible de sanctions supplémentaires contre le régime de Minsk.



    Pass sanitaire — En Roumanie, le projet de loi rendant obligatoire le certificat COVID numérique sur le lieu de travail pourrait être débattu aujourd’hui par la Chambre des députés. Initialement, le document a été rejeté par le Sénat. Le premier ministre par intérim, le libéral Florin Cîţu, a déclaré qu’il souhaitait une mobilisation exemplaire à la Chambre des députés afin que le nombre de voix nécessaire soit réuni. Florin Cîţu a également ajouté qu’il n’était pas d’accord avec la proposition de tester gratuitement ceux qui ne se font pas vacciner contre le COVID-19 parce que, dit-il, cela mettrait la pression sur le budget de l’État, et le vaccin est gratuit. Dans plusieurs villes du pays, dont Bucarest, il y a eu des protestations contre l’éventuelle imposition du certificat et des restrictions en raison de l’épidémie. Détails après nos infos.



    Révolte – Braşov (centre) marque aujourd’hui le 34e anniversaire de la révolte anticommuniste des travailleurs de l’entreprise de camions « Steagul Roşu », considérée comme la première grande manifestation contre le régime dirigé par Nicolae Ceauşescu. Dans la nuit du 14 au 15 novembre 1987, les gens sont descendus dans les rues, mécontents du niveau de vie, et ont marché jusqu’au siège du Comité départemental de l’ancien Parti communiste roumain. En cours de route, ils ont été rejoints par d’autres habitants de la ville, qui ont scandé, pour la première fois en Roumanie, « A bas la dictature ! » et « A bas Ceauşescu! » Trente-quatre ans plus tard, un événement rendant hommage à ce soulèvement a lieu à Braşov sur le même parcours, mais dans des conditions de pandémie, avec seulement deux participants : un membre de l’Association « 15 novembre 1987 Braşov » et un athlète amateur. En route, ils seront rejoints symboliquement par 10 jeunes. Le régime de Ceauşescu a été évincé à la suite de la révolution anticommuniste de décembre 1989, qui a commencé à Timişoara (ouest).



    Foot — La sélection nationale roumaine de football a vaincu son adversaire, dimanche, à Vaduz, au Liechtenstein, 2-0, mais a raté la qualification au barrage pour la Coupe du Monde 2022 du Qatar, terminant-seulement troisième dans le groupe préliminaire J. La deuxième place, qui menait au barrage, est occupée par la Macédoine du Nord, qui a battu l’Islande 3-1. L’Allemagne, gagnante du groupe, est directement qualifiée pour la Coupe du monde. Le sélectionneur Mirel Radoi a annoncé qu’il ne continuera pas à la tête de l’équipe nationale. Les Roumains n’ont plus participé à une Coupe du monde depuis 1998.



    Tennis — La paire roumano-allemande Horia Tecău/Kevin Krawietz a été battue en deux sets par le duo croate Nikola Mektic/Mate Pavic, dimanche, dans le premier match du Groupe Vert du Tournoi des Champions de tennis, accueilli par Turin (Italie). Mektic et Pavic sont les principaux favoris. Dans l’autre match du groupe, le couple Marcel Granollers (Espagne)/Horacio Zeballos (Argentine) a dépassé en trois sets la paire Ivan Dodig (Croatie)/Filip Polasek (Slovaquie). Tecău participe pour la septième fois au Tournoi des Champions, qu’il a remporté en 2015 aux côtés du Néerlandais Jean-Julien Rojer.



    Météo — Nous avons de la morosité dans le sud et l’est de la Roumanie, où des ondées sont signalées. Beau temps dans le reste du pays, à ciel variable. Le vent est faible à modéré, plus fort dans le sud, le sud-est et sur le relief. Les maximales vont de 7 à 13°, avec 11° à Bucarest.

  • L’écrivain belge, Jean-Marc Turine

    L’écrivain belge, Jean-Marc Turine

    Romancier, cinéaste, essayiste, producteur, Jean-Marc Turine prête sa voix d’écrivain à ceux qui n’ont pas la force de dénoncer les injustices dont ils sont victimes. Davantage sur son oeuvre, sur sa Théo des fleuves, sur sa présence en Roumanie et sur la révolte qui nourrit son écriture, dans un entretien au micro de Ioana Stancescu.

  • 21.12.2020

    21.12.2020

    Révolution 1989 — Voici 31 ans, la révolte anticommuniste de Timişoara (ouest) gagnait également Bucarest, le 21 décembre, pour se transformer en la révolution qui a mené à la chute du régime du dictateur Nicolae Ceauşescu. Et ce après qu’un jour auparavant, Timişoara se soit déclarée affranchie du communisme. Le 21 décembre 1989, Ceausescu avait convoqué une grande assemblée populaire, censée condamner les événements de Timişoara et affirmer le soutien des gens à l’égard de la direction du parti et de l’Etat. Toutefois, la réaction des ouvriers qui avaient été fait venir de toutes les plateformes industrielles de la capitale n’a pas été celle qu’il attendait. Et c’est toujours le 21 décembre que la révolte anticommuniste a gagné d’autres grandes villes du pays. Târgu Mureş (centre) a été la troisième ville où les gens se sont soulevés contre le régime communiste. Des dizaines de personnes ont alors été tuées dans tout le pays, tandis que plusieurs centaines ont été blessées. Plus d’un millier de personnes ont été retenues.



    Parlement — La Chambre des députés et le Sénat de Bucarest, dans les nouvelles formules issues des élections du 6 décembre dernier, se réunissent ce lundi dans leurs premières séances. Avant que les deux chambres du parlement soient légalement constituées, elles doivent élire leurs structures dirigeantes et les membres des commissions de spécialité qui vont auditionner les candidats pour le futur gouvernement. Tous les 460 parlementaires de la part du Parti social-démocrate (PSD), du Parti national libéral (PNL), de l’Alliance entre lUnion Sauvez la Roumanie et PLUS (USR-PLUS), de l’Alliance pour l’unité des Roumains (AUR) et de lUnion démocrate magyare de Roumanie (UDMR) sont attendus à la Chambre des députés et au Sénat. L’accord de fonctionnement de la future coalition de centre-droit PNL, l’Alliance USR-PLUS et l’UDMR doit également être signé aujourd’hui. Le PNL, l’Alliance USR-PLUS et l’UDMR se sont mis d’accord : ils proposeront Florin Cîţu, lactuel ministre libéral des Finances, comme premier ministre, ils attribueront la présidence de la Chambre des députés aux libéraux et celle du Sénat à lAlliance USR-PLUS. Dans le futur cabinet, neuf ministères vont revenir au PNL, six à lUSR-PLUS et trois à lUDMR. Ces deux derniers partis se verront également attribuer deux postes de vice-premier ministre. Les sociaux-démocrates ont remporté le plus grand nombre de suffrages au scrutin législatif du 6 décembre. Le leader du Parti social-démocrate, Marcel Ciolacu, a fait savoir aux nouveaux parlementaires sociaux-démocrates qu’ils devaient se préparer pour une opposition totale.



    Coronavirus en Roumanie — Selon les dernières données du Groupe de communication stratégique, environ 2 500 nouveaux cas de Covid-19 et 87 décès ont été rapportés lundi en Roumanie. Le bilan total est d’environ 594 000 cas depuis le début de l’épidémie, alors que le nombre des décès approche les 14 500. D’autre part, l’Agence européenne des médicaments décide aujourd’hui si elle donne son avis favorable à l’utilisation du vaccin anti-Covid développé par Pfizer BioNTec, déjà approuvé et utilisé au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, au Canada et en Israël. Un premier lot symbolique, de 10 000 doses, doit arriver en Roumanie le 26 décembre, et la campagne nationale de vaccination devrait commencer un jour plus tard. Les autorités déclarent que les doses de cette première tranche serviront à immuniser le personnel médical des 10 hôpitaux de maladies infectieuses du pays qui sont en première ligne des efforts de lutte contre la pandémie.



    Météo — En Roumanie, dans les régions du sud et de l’est, nous continuons d’avoir de la grisaille, avec par endroits des bruines ou de faibles chutes de neige. Sur le reste du territoire, on note parfois des passages nuageux. Le vent est faible à modéré, légèrement plus intense dans l’ouest et sur la côte. Les maximales du jour vont de 0 à 8° ; 3° à Bucarest sous un ciel de plomb.


  • Les révoltes ouvrières de 1987 à Braşov

    Les révoltes ouvrières de 1987 à Braşov

    Dans les années 1980, la crise de l’économie et celle du système communiste avaient atteint leur paroxysme. En Roumanie, tout était amplifié par l’ambition de Nicolae Ceauşescu de rembourser la dette extérieure du pays, ce qui alourdissait encore plus le fardeau sur les épaules de la population. La crise économique s’était traduite par la rationnement des denrées alimentaires de base et de l’électricité. Toutes ces privations étaient douloureusement ressenties par la population, alors que la nomenklatura menait une vie d’opulence et de privilèges.

    C’est cette politique d’austérité poussée à l’extrême qui allait engendrer des mouvements de protestation, et ce malgré le système répressif. La tension latente allait éclater au grand jour le 15 novembre 1987. Dans la nuit du 14 au 15 novembre, aux Usines de camions « Steagul Roşu » (« Le Drapeau rouge »), plus précisément dans la section 440 où l’on fabriquait des matrices, un conflit de travail s’est déclenché entre les ouvriers et leurs chefs. L’étincelle qui avait enflammé les esprits avait été la baisse drastique des salaires, alors que la presse communiste annonçait avec satisfaction la réalisation du plan quinquennal. Le 15 novembre devaient avoir lieu les élections pour les Conseils locaux, en fait un simulacre d’élections, car les gagnants étaient connus d’avance. Après des altercations avec la direction de l’usine, pendant lesquelles plusieurs personnes avaient été molestées – dont le chef de section, le secrétaire du parti, le directeur et le président du syndicat – près de 200 ouvrires habillés de leur bleus de travail et brandissant le drapeau tricolore se sont mis en marche dans les rues de la ville en direction des locaux de l’organisation départementale du Parti communiste roumain. Ils scandaient des slogans tels « Donnez-nous notre argent! », « A bas le dictateur, à bas les salauds! », « A bas Ceauşescu! », « A bas le PCR! » En route, nombre de passants et d’ouvriers des usines « Tractorul » se sont joints à eux. Finalement, quelque 15.000 protestataires sont arrivés au centre-ville, devant les locaux de l’organisation du parti, qu’ils ont saccagés. Ils ont détruit les portraits de Ceauşescu et ses livres.

    Les forces de répression sont vite intervenues. Trois centaines de manifestants ont été arrêtés. Les Roumains ont eu vent des événements de Brasov en écoutant Radio Free Europe, qui émettait depuis l’Allemagne fédérale. De tels événements n’étaient pas mentionnés par la presse de ces temps-là, strictement contrôlée par le régime communiste de Bucarest.

    Dans une interview accordée au Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine, en 1997, le journaliste Mircea Carp racontait comment ces protestations avaient débuté : « Ce que j’attendais, moi, depuis longtemps, c’était un changement fondamental en Roumanie – pas nécessairement par des moyens violents, mais, si possible, par des évolutions pareilles à celles qui avaient eu lieu dans d’autres pays. Pour nous, cette attente a atteint un point culminant, mais fulgurant, avec la révolte de novembre 1987 à Braşov. J’étais au bureau quand j’ai reçu la nouvelle qu’une émeute avait éclaté en Roumanie, à Braşov, et que les ouvriers étaient descendus dans la rue. Selon les règles instituées à la radio – non seulement à Radio Free Europe, mais aussi à La Voix de l’Amérique et dans tous les médias, en général – on ne pouvait diffuser une info que si elle était confirmée par deux sources. Or, l’information sur ce qui se passait à Braşov nous était parvenue d’une seule source, mais cette source était très importante et très sûre. Vlad Georgescu, à l’époque directeur du département roumain de Radio Free Europe, et moi, qui présentais le programme politique, nous avons décidé de la diffuser quand même, car le lendemain cela aurait été trop tard. »

    Un autre journaliste de Radio Free Europe, Emil Hurezeanu, se rappelait en 1999, de quelle façon il avait apporté à la rédaction la nouvelle du soulèvement des ouvriers de Braşov contre l’exploitation à laquelle ils étaient soumis par le régime communiste : « C’était un soir de novembre, je me souviens que c’était une fête à Munich, en Bavière catholique, et je préparais avec Vlad Georgescu le programme politique. Vlad Georgescu me dit d’aller vite de l’autre côté du Parc Anglais, qui est immense, jusqu’au consulat américain – une forteresse aussi bien gardée que le siège de Radio Free Europe – car ils avaient une enveloppe pour nous. Le temps était gris, il pleuvait, le soir tombait, il ne m’était jamais arrivé d’être envoyé chercher au Consulat américain une enveloppe d’une certaine importance pour ce qui allait suivre. J’ai vite parcouru la distance qui nous séparait du consulat et j’ai reçu une enveloppe scellée que j’ai remise à Vlad Gerogescu. Il l’a ouverte, a lu le contenu et m’a dit : «Il y a d’amples protestations à Braşov ». Ça se passait le soir du 15 novembre, c’était un dimanche. La nouvelle venait de Bucarest et elle était arrivée au consulat américain par courrier diplomatique. Il s’agissait du reportage chiffré d’un correspondant de presse qui s’était rendu à Braşov et qui avait été chassé en même temps que les protestataires. Bien sûr, nous avons privilégié cette nouvelle, nous l’avons diffusée et nous avons été les premiers à parler de ce qui se passait au pays. Dans les heures et les jours suivants, nous avons reçu beaucoup d’informations, y compris d’une habitante de Braşov partie avec son enfant en Belgique et qui avait participé à la grève. Et bien sûr, nous avons donné à l’histoire de Braşov une envergure internationale, car nous étions en contact avec des journalistes étrangers. »

    Le 3 décembre 1987, dans un silence absolu de la part du régime, commençait le procès des 61 personnes qui s’étaient trouvées à la tête des protestataires. A part la torture physique et psychique à laquelle ils ont été soumis, ils ont été considérés comme de houligans et des déchus. Des peines de prison ferme allant de 3 à 5 ans ont été prononcées à leur encontre et ils ont été obligés d’aller s’installer dans une autre ville. Un cas à part a été celui de l’ouvrier Vasile Vieru, père de 5 enfants, qui, 9 mois après le procès, succombait au supplice infligé pendant sa détention.(Trad. : Mariana Tudose, Dominique)

  • 15.11.2017

    15.11.2017

    Justice – La Commission européenne a rendu public ce mercredi son rapport sur les étapes parcourues par la Roumanie afin d’accomplir ses engagements en matière de lutte contre la corruption, dans le contexte du Mécanisme de coopération et de vérification mis en place en 2007, date de l’adhésion du pays à l’UE. Le document constate des progrès liés par exemple à la vérification des conflits d’intérêt dans le marché public, tout en précisant que la réforme de la justice a stagné cette année, ce qui a entraîné le ralentissement de la mise en oeuvre des 12 recommandations qui restaient à observer. Les défis qui se posent devant l’indépendance du système judiciaire en Roumanie représentent une source d’inquiétude, est-il dit dans le rapport. Le gouvernement roumain se doit de poursuivre les réformes nécessaires, de sorte à atteindre son objectif qui vise à clôturer le Mécanisme de coopération et de vérification durant l’actuel mandat de la Commission européenne, a déclaré le premier vice-président de celle-ci, Frans Timmermans. Le ministre roumain de la Justice, Tudorel Toader, estime que le rapport met en évidence bien des progrès et que la Roumanie peut remplir son objectif, à savoir la levée, en 2018, du Mécanisme de coopération et de vérification. Une nouvelle évaluation de la Commission européenne est prévue pour la fin de l’année prochaine.

    Commémoration – La ville de Brasov, au centre de la Roumanie, marque aujourd’hui les 3 décennies écoulées depuis la révolte des ouvriers contre le régime communiste. Les salariés d’une usine de la ville avaient alors protesté contre la direction et scandé des slogans contre le dictateur Nicolae Ceauşescu. Le soulèvement a été violemment réprimé. Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées et certaines d’entre elles n’ont plus jamais regagné leurs foyers. Le Parquet près la Haute Cour de cassation et de justice de Roumanie a annoncé qu’il allait enquêter sur la répression qui avait suivi à la révolte ouvrière de Brasov. Incluses dans le dossier appelé Crimes du communisme, les investigations des procureurs visent les crimes contre l’humanité commis par ceux qui ont agi de manière répressive et systématique contre les manifestants.

    Consultations – Le ministre roumain des Affaires étrangères, Teodor Meleşcanu, a eu mardi des consultations bilatérales avec Monseigneur Paul Richard Gallagher, secrétaire du Saint – Siège pour les relations avec les Etats. Cette année on célèbre les 90 ans écoulés depuis la signature du Concordat Roumanie-Vatican et les 80 ans d’existence du Collège pontifical roumain. Les deux dignitaires ont examiné les modalités censées diversifier la relation bilatérale et approfondir le dialogue de haut niveau. Les deux chefs de la diplomatie ont discuté de la perspective d’organiser la visite du pape François en Roumanie. Teodor Melescanu a affirmé que la Roumanie était profondément reconnaissante à l’Eglise catholique pour l’accueil de plusieurs communautés orthodoxes ou catholiques d’Europe occidentale et a exprimé la gratitude pour l’appui que le Saint-Siège a accordé cette année au lectorat de langue, littérature, culture et civilisation roumaines, au sein de l’Institut pontifical oriental. Rappelons que le pape Jean Paul II a effectué en 1999 une visite historique en Roumanie, la première d’un souverain pontife dans un pays majoritairement orthodoxe.

    Foot – La sélection nationale de foot de Roumanie s’est inclinée mardi, score 0 à 3, devant les Pays-Bas dans le cadre d’un match amical. La semaine dernière, également dans un match amical, la Roumanie a battu à domicile, à Cluj, dans le centre-ouest de la Roumanie, la Turquie sur le score de 2 buts à 0. Le match contre les Pays-Bas était le deuxième du nouveau coach de la Roumanie, l’ex footballeur Cosmin Contra, qui a remplacé en septembre l’Allemand Christoph Daum. Avec le premier sélectionneur étranger de son histoire, la Roumanie a raté l’accès à la Coupe du Monde de l’année prochaine en Russie. Egalement mardi, la sélection nationale des moins de 21 ans de Roumanie a fait match nul, 0 partout, contre le Pays des Galles dans le cadre du 8e groupe préliminaire du Championnat Européen des moins de 21 ans de 2019. Avec trois victoires et deux égalités, la Roumanie occupe la première place dans son groupe, suivie par la Bosnie – Herzégovine, la Suisse, le Pays des Galles, le Portugal et le Lichtenstein.

    Budget – A Bucarest, le gouvernement poursuit ses discussions en marge du collectif budgétaire 2017. Celui-ci sera positif et reposera sur une croissance économique plus grande que prévue, a fait savoir . le ministère des Finances. Des fonds supplémentaires seront alloués aux salaires des enseignants et à la protection de l’enfance. Le ministère de l’Emploi se verra lui aussi octroyer plus d’argent pour les indemnités parentales et celles destinées aux personnes handicapées. D’autres fonds supplémentaires iront aux ministères de l’Intérieur et de la Santé. Par contre, les ministères de la Culture, de l’Environnement, du Développement régional, des Fonds européens et des Finances devraient recevoir moins d’argent. Par ailleurs, le premier ministre Mihai Tudose participe à une réunion avec la direction de la confédération syndicale CNSLR Frăţia, qui a menacé qu’elle déclencherait la grève générale si les salaires nets baissaient suite à la réforme fiscale. Le chef du cabinet a maintes fois déclaré que le transfert des contributions sociales de l’employeur vers l’employé, prévu par la réforme fiscale récemment adoptée par décret d’urgence, n’amènerait pas la diminution des revenus salariaux.

    Météo – Le ciel est plutôt couvert sur la plupart des régions, excepté l’extrême nord. Il pleut localement dans le sud-ouest. Les températures maximales de la journée, proches de la normale de saison, iront de 5 à 12 degrés.

  • Der Arbeiteraufstand von 1987 in Kronstadt

    Der Arbeiteraufstand von 1987 in Kronstadt

    Die Unterdrückung der Regimekritiker und die schlechte Wirtschaftslage des Landes haben im kommunistischen Rumänien der achtziger Jahre in ihrem Ausma‎ß deutlich zugenommen. Auch der Ehrgeiz des Diktators Nicolae Ceauşescu, die Staatsschulden des Landes zu begleichen, hat den Wohlstand der Bevölkerung stark gefährdet. Die Rationierung der Lebensmittel, des Stroms und des warmen Wassers für Haushaltskonsumenten gehörten in den Achtzigern zum Alltag der Rumänen. Währenddessen genossen Mitglieder der Nomenklatur jedoch einen deutlichen materiellen Wohlstand.



    Das kommunistische Regime betrieb eine extreme Sparpolitik und die Reaktion des Volkes lie‎ß trotz der repressiven Ma‎ßnahmen gegen jede Protestbewegung durch die Sicherheitsorgane zu jener Zeit nicht lange auf sich warten. Am 15. November 1987 zeigten einige Rumänen den Mut, ihrem Unmut Luft zu machen. Es handelt sich um die Arbeiter des Werks für Omnibusse und Lastkraftwagen Steagul Roşu“ (Rote Fahne“). In der Nacht auf den 15. November brach ein sogenannter Arbeitskonflikt zwischen den Arbeitern des Werks mit Sitz im mittelrumänischen Braşov (Kronstadt) und ihren Vorgesetzten aus. Als Auslöser des Konflikts galten die drastischen Gehaltskürzungen als Teil der Wirtschaftspolitik von Nicolae Ceauşescu.



    Währenddessen berichtete die Propagandapresse von einer ambitionierten Planerfüllung bei schweren Arbeitsbedingungen. Am 15. November sollten Wahlen für die Leiter des Lokalrates Braşov stattfinden, in Wirklichkeit standen die Gewinner schon lange vorher fest. Nach verbalen und physischen Auseinandersetzungen zwischen den Arbeitern und deren Vorgesetzten, bei denen der Abteilungschef, der Parteisekretär sowie der Vorsitzende der Gewerkschaft mit Handgreiflichkeiten konfrontiert wurden, starteten rund 200 Arbeiter des Kronstädter Werkes, noch in ihrer Dienstkleidung angezogen, einen Protestzug durch die Stra‎ßen der siebenbürgischen Stadt. Der Marsch führte zum Sitz der kommunistischen Parteivertretung in Braşov. Wir wollen unser Geld!“, Nieder mit dem Diktator, nieder mit Ceauşescu!“, Nieder mit der kommunistischen Partei!“ riefen die verärgerten Arbeiter.



    Dem Protestzug schlossen sich in Kürze auch Mitarbeiter der Fabrik Tractorul“ an. Rund 15.000 Demonstranten erreichten die Parteizentrale in Kronstadt, wo sie die Porträts des Diktators Ceauşescu und seine Bücher verbrannten. Die repressiven Ma‎ßnahmen des kommunistischen Regimes lie‎ßen auch nicht lange auf sich warten. Rund 300 Demonstranten wurden festgenommen, die unter der strengen Kontrolle des kommunistischen Regimes stehende Presse verschwieg jedoch das Ereignis. Der Radiosender Freies Europa, mit Sitz in München, in der Bundesrepublik Deutschland, berichtete darüber, der Journalist Mircea Carp erinnerte sich 1997 in einem Interview mit Radio Rumänien an den Ausbruch der Revolte:



    Wir alle erwarteten eine grundlegende Änderung, nicht unbedingt durch Gewaltmittel, sondern durch eine Entwicklung, wie es der Fall in anderen Ländern war. Ich hatte Dienst, als die Nachricht über den Aufstand in Braşov kam. Sowohl der Radiosender Freies Europa als auch die Stimme Amerikas mussten gemä‎ß der deontologischen Ethik eine Information zuerst zwei Mal bestätigen lassen, bevor sie zu einer Nachricht wurde. Die Information über die Arbeiterrevolte in Braşov kam jedoch aus einer einzigen, aber vertrauenswürdigen Quelle. Vlad Georgescu, der damals Leiter der rumänischen Abteilung bei Radio Freies Europa war, und ich, der für das politische Programm zuständig war, kamen zur Schlussfolgerung, dass es besser sei, jetzt auszustrahlen. Es wäre zu spät gewesen, bis zum nächsten Tag zu warten.




    Ein anderer Journalist von Radio Freies Europa, Emil Hurezeanu, erinnerte sich 1999, wie er in die Redaktion die Information brachte, dass die Arbeiter in Kronstadt gegen die Ausbeutung durch das kommunistische Regime protestierten:



    Es war ein Novembertag, ein Feiertag in München, im katholischen Bayern, und ich arbeitete zusammen mit Vlad Georgescu an einem politischen Programm. Vlad sagte mir, ich solle schnell über den Englischen Park zum Amerikanischen Konsulat gehen, weil man uns einen Briefumschlag überreichen möchte. Das Amerikanische Konsulat war, wie der Radiosender Freies Europa, eine Hochburg, die sehr gut bewacht wurde. Es regnete, es war Abend und es war das erste Mal, das ich etwas Bedeutendes vom Amerikanischen Konsulat bekommen sollte. Ich ging sehr schnell hin, habe einen Briefumschlag bekommen und brachte ihn meinem Kollegen Vlad Georgescu. Er öffnete den Umschlag, las und sagte zu mir: »Gro‎ße Protestbewegungen in Kronstadt«. Es war eigentlich der Sonntagabend am 15. November. Aus Bukarest war die kodierte Reportage eines Pressekorrespondenten, der in Kronstadt war, angekommen. Wir waren die ersten, die die Nachricht gesendet haben, wir waren die ersten, die darüber gesprochen haben. In den kommenden Stunden und den nächsten Tagen haben wir viele Informationen erhalten, einschlie‎ßlich von einer Kronstädterin, die mit dem Kind aus Braşov nach Belgien ausreiste und die an dem Streik teilgenommen hatte. Wir haben die Geschichte der Kronstädter Revolte in eine internationale Geschichte umgewandelt, weil wir Beziehungen zu ausländischen Journalisten hatten.“




    Am 3. Dezember 1987 begann der Prozess gegen 61 Protestführer — unter Ausschluss der Öffentlichkeit und vom Regime verschwiegen. Die Anführer der Revolte wurden physisch und psychisch gefoltert. Man lastete ihnen Hooliganismus an und bezichtigte sie, sozial und moralisch verfallen zu sein. Sie bekamen zwischen 3 und 5 Jahren Haftstrafe und Zwangsumsiedlung in eine andere Ortschaft. Ein besonders tragischer Fall war der Arbeiter Vasile Vieru, Vater von 5 Kindern, der 9 Monate nach Beendung des Prozesses durch Folter sein Leben verlor.

  • La révolte paysanne de 1907

    La révolte paysanne de 1907

    Au début du 20e siècle, la Roumanie faisait des efforts pour se moderniser et se transformer en un Etat européen. Au cours du 19e siècle, les élites et la société roumaines s’étaient orientées vers l’émancipation politique, économique, sociale et culturelle, abandonnant les pratiques anciennes. Sur cette toile de fond, en février 1907, une explosion sociale se produisait dans le monde rural, Cette révolte paysanne a eu de forts échos en Roumanie, mais aussi à l’étranger.

    Notre invité d’aujourd’hui est l’historien Alin Ciupala, professeur d’histoire moderne de la Roumanie à la Faculté d’histoire de l’Université de Bucarest. Dans son opinion, le choc engendré par cette révolte, a révélé le contraste entre les ambitions et la réalité de la Roumanie de l’époque. Alin Ciupala: «La révolte a produit un grand choc, notamment par son ampleur sans précédent. En 1906, peu avant la révolte, la Roumanie avait organisé l’Exposition jubilaire qui avait eu des échos à l’étranger. Cette exposition se voulait une sorte d’évaluation du développement de la société roumaine depuis 1866, l’année de l’arrivée du futur roi Carol de Hohenzollern-Sigmaringen en Roumanie. Et c’est toujours en 1866 qu’avait été votée la Constitution qui jetait les fondements du système politique de la monarchie constitutionnelle. Par conséquent, dans un laps de temps relativement court, nous assistons d’une part aux progrès enregistrés par la Roumanie pendant 40 ans et, d’autre part, aux échecs et aux limites de ce même système. »

    Le travail des agriculteurs étant sous-évalué, l’économie avait un rendement faible. S’y ajoutaient l’absence d’une éthique du travail, l’analphabétisme et l’acoolisme, les métayers profitant des défauts et des vices des paysans. Dans ce contexte, la révolte a commencé le 8e février, dans la commune de Flamânzi, une zone agricole du nord de la Moldavie. Le 9 mars, les paysans de Munténie et d’Olténie, dans le sud du pays, se révoltaient eux aussi. Fin mars, leur mouvement était réprimé à l’aide de l’armée. Furieux, les paysans ont attaqué les propriétés des métayers. Par endroits, ils ont même attaqué les maisons des propriétaires terriens, tuant les habitants et mettant le feu aux maisons et aux biens. Il y a eu des voix qui ont dit que les paysans révoltés étaient allés trop loin. Par exemple, Ion Luca Caragiale, un des plus grands écrivains et dramaturges roumains, notait que les événements avaient pris les proportions d’une «révolution terroriste, semblable à une terrible guerre civile ». En même temps, il y a eu des heurts entre les paysans rebellés et les paysans qui ne souhaitaient pas participer aux violences.

    Le problème agraire était profond, mais il n’était pas la principale cause de la révolte, estime l’historien Alin Ciupala : « Selon l’historiographie roumaine, la révolte a eu ses origines dans le fait que les paysans n’étaient pas des propriétaires de terrains. A mon avis, il y avait là un phénomène beaucoup plus complexe, le fait que le système ne fonctionnait pas à la base de la hiérarchie sociale. L’administration locale corrompue avait pour mission de protéger les paysans face aux abus en tout genre. Or, les paysans ont dû se débrouiller seuls face à un système bureaucratique dont ils ne comprenaient pas le fonctionnement. Alors, ils ont crié leur mécontentement. Cette révolte a été un cri de désespoir. Ils ont voulu attirer l’attention d’une manière violente. Les élites étaient au courant du problème, mais elles avaient été incapables d’y trouver une solution viable. C’est là un paradoxe de la société roumaine : on connaît le problème, mais on est incapable de mettre en pratique des solutions qui, en théorie, ont déjà été trouvées. »

    On parle souvent d’autres aspects de la révolte des paysans roumains du début du 20e siècle : par exemple, de son caractère antisémite ou de ses origines extérieures. Alin Ciupala commente: « En essayant d’expliquer cet état des choses, on a beaucoup parlé du rôle des Juifs. La révolte de 1907, tout comme l’affaire Dreyfuss en France, est un moment où l’antisémitisme roumain a fait surface. Un phénomène latent, qui ne s’était pas manifesté avec violence. Les Juifs ont été tenus pour responsables du déclenchement de la révolte, à cause des abus des métayers juifs de Moldavie contre les paysans. Personne n’a plus pensé au fait que la plupart des métayers étaient en fait des Roumains. Selon certaines interprétations saugrenues, les services secrets austro-hongrois et russes auraient organisé la révolte afin de créer des troubles en Roumanie. Ce scénario est entièrement faux. La révolte indique en fait un problème grave de la société roumaine, qui n’a pas été résolu ni même pendant l’entre-deux-guerres ».

    Le nombre des victimes de la répression de la révolte paysanne a été estimé à 11 mille. Alin Ciupala explique quelle est l’origine de ce chiffre et donne également des détails sur ces estimations. « Le chiffre de onze mille victimes apparaît à l’époque dans les journaux de gauche « Adevarul »/ « La vérité » et « Dimineata »/ « Le matin », dirigés par le socialiste Constantin Mille. C’est une estimation qui ne se vérifie pas. Le régime communiste a adopté ce chiffre sans le vérifier. Nicolae Ceausescu a organisé en 1977 un congrès de la paysannerie, auquel il a invité 11 mille délégués afin de marquer le nombre des victimes de 1907. C’est difficile à dire combien de personnes sont mortes durant ces évènements et nous ne le saurons probablement jamais. Les dossiers avec les résultats de l’enquête, très minutieuse d’ailleurs, menée par les autorités, ont été donnés au roi Carol Ier par le Ministre de l’Intérieur de l’époque, le libéral Ionel Bratianu, au moment où le Parti national libéral n’a plus été au pouvoir. Bratianu savait très bien que ses adversaires conservateurs allaient utiliser ces dossiers pour l’attaquer. Malheureusement, tous ces dossiers se sont perdus. Selon mes estimations, qui reposent sur les registres d’Etat civil qui notaient les décès de 1907, j’ose indiquer le chiffre de 2000 victimes. Mais ce qui compte finalement, ce n’est pas le nombre des morts, mais le fait que dans une société qui avançait, avec détermination, dans la voie de la modernisation, des gens sont morts parce que l’appareil bureaucratique était incapable de résoudre un problème très grave. »

    La révolte de 1907 a illustré le fait que malgré les progrès enregistrés, l’Etat roumain avait toujours des retards importants à récupérer. Il n’est pourtant pas moins vrai que, dans le monde rural roumain, le changement des mœurs n’était pas d’actualité.

  • Le 22 décembre 1989

    Le 22 décembre 1989

    La série d’événements consacrés à la Révolution roumaine de décembre 1989 s’est poursuivie jeudi à Bucarest et dans de nombreuses villes et communes du pays, notamment dans les localités portant le titre de « martyres ». Les députés roumains, récemment élus, se sont réunis en séance solennelle pour marquer les 27 ans écoulés depuis le jour ayant marqué la chute du régime communiste, des festivités et des commémorations étant organisées partout dans le pays, sur les lieux où les Roumains sont tombés pour la liberté. Parmi ces endroits — le Monument des héros de la Révolution, au centre de Bucarest, ou encore les Sociétés roumaines de Télévision et de Radiodiffusion.



    En Roumanie, le 22 décembre porte le nom de « jour du triomphe ». Un triomphe payé au prix fort, celui du sang de centaines de protestataires. Le 21 décembre, après six jours de révolte, la ville de Timisoara, dans l’ouest de la Roumanie, s’était proclamée « libérée du communisme », un geste qui a représenté le catalyseur du reste du mouvement. Après une tentative échouée de s’attirer la confiance des masses d’ouvriers convoquées dans le centre de Bucarest et une nuit tragique, celle du 21 au 22 décembre, lors de laquelle les forces de l’armée, de la milice et de la police politique, la Securitate, avaient tué une cinquantaine de révolutionnaires, Nicolae Ceausescu a pris la fuite sous la pression des de la foule rassemblée devant de siège du Comité central du Parti communiste.



    Tout de suite après, les structures représentatives du régime ont été dissoutes, l’armée s’est rangée du côté des manifestants, la Radio et la Télévision d’Etat ont été occupées par les protestataires, alors que le couple dictatorial Nicolae et Elena Ceausescu a été arrêté. Voilà le point de départ de tout un processus de transformation qui s’enclenchait. Un Conseil provisoire du Salut national, formé de protestataires, a formulé les grands axes de l’action sociale future — l’abandon du monopole politique d’un seul parti, l’instauration d’un système gouvernemental pluraliste et démocratique, l’organisation d’élections libres, la séparation des pouvoirs, l’élaboration d’une nouvelle constitution, l’ouverture de l’économie à l’initiative privée, l’appui accordé à la petite production paysanne, la démocratisation de l’éducation et de la culture, le respect des droits et des libertés des minorités nationales ainsi que des libertés et des droits fondamentaux de l’être humain etc.



    Toutefois, l’enthousiasme et le succès de ce jour du 22 décembre ont été ternis par les forces loyales au régime qui ont ouvert le feu contre les manifestants, plus de 500 morts — militaires et civiles — étant recensés. Des témoins oculaires racontent : « Même aujourd’hui, si je ferme les yeux, je revis ce qui s’est passé, de manière poignante, même à ce jour. Les gens avaient été achevés avec une balle dans la tête et ils étaient transportés par les d’autres protestataires. » « 27 ans après, je ne peux pas oublier le sang qui coulait sur le pavé de la place Coltea, au centre de Bucarest. Je n’oublierais jamais, jusqu’à la fin de mes jours, la première fois quand j’ai crié ‘Liberté !’ sur cette même place », raconte donc ce témoin. C’était là les premières « rations de liberté », comme on avait alors appelé ces cris et ces protestations, en référence aux maigres rations de vivres que les Roumains recevaient à l’époque. La révolution allait se poursuivre les prochains jours avec le jugement et l’exécution de Nicolae et d’Elena Ceausescu. (trad. : Andrei Popov)

  • La composante antisémite de la révolte paysanne de 1907

    La composante antisémite de la révolte paysanne de 1907

    Considérée comme la dernière rébellion d’envergure en Europe, la révolte paysanne de 1907 à éclaté dans le nord-est de la Roumanie, dans les conditions où, au début du 19e siècle, le servage avait été réintroduit en Roumanie, l’agriculture pastorale ayant été transformée en une agriculture destinée aux exportations. Cette dépendance des paysans vis-à-vis des propriétaires des terres qu’ils habitaient a été de nouveau abolie suite à la réforme agraire de 1864, qui transformait définitivement ces terres en propriété privée. Près de 60% de la superficie totale des terres arables se trouvant en possession des grands propriétaires fonciers étaient affermés. Le métayer payait une somme fixe pour les terres qu’ils administrait et essayait d’obtenir un profit aussi grand que possible en exploitant les paysans. C’était là une des causes du mécontentement général au sein de la population rurale.

    L’historien Alin Ciupală explique : « La révolte de 1907 a provoqué un véritable choc dans la société roumaine, non seulement par son ampleur, mais aussi parce qu’elle mettait en évidence de manière violente les échec de la société et du processus de modernisation qu’elle traversait à l’époque. Il ne faut pas oublier que moins d’un an avant le déclenchement de la révolte, une exposition avait été ouverte dans le parc Carol de Bucarest, pour montrer aux Roumains et à l’Europe les réalisations obtenues par la société roumaine pendant le règne de Carol Ier, entre 1866-1906. Ces deux événements – l’exposition de 1906 et la révolte de 1907 – montrent aussi bien les réussites, les réalisations de la société roumaine, que ses inadvertances, ses contradictions et ses échecs. »

    La révolte sanglante des paysans a éclaté le 21 février 1907, dans la localité de Flămânzi, du comté de Botoşani, pour toucher par la suite l’ensemble du pays. La révolte fut étouffée par le gouvernement de l’époque, qui eut recours à la répression armée. Cette révolte paysanne réprimée violemment a acquis une teinte antisémite, certains étant d’avis que les métayers juifs étaient responsables de l’exploitation des paysans roumains. De l’avis de Alin Ciupală, c’est là une façon simpliste de voir les choses : « Si l’on considère cet événement d’un point de vue plus général, on constate qu’en fait ses causes sont beaucoup plus complexes, plus nuancées et l’on ne saurait faire des excès des métayers juifs la principale cause de la révolte. D’ailleurs, si l’on analyse les chiffres statistiques dont on dispose, on constate que ce n’étaient pas les Juifs qui dominaient le système d’affermage de Roumanie. On trouvera un nombre tout aussi grand de Roumains et quelques Occidentaux venus s’enrichir, car dans les conditions où l’économie de la société roumaine était essentiellement agraire, l’affermage représentait un moyen profitable d’exploitation de la terre.»

    La révolte de 1907 est importante aussi parce qu’elle rend compte de l’ampleur de l’antisémitisme au sein de la société roumaine. Alin Ciupală : « C’est, on dirait, une sorte d’affaire Dreyfus. Quelques dizaines d’années auparavant, l’affaire Dreyfus avait mis en évidence l’antisémitisme de la société de l’époque en France, et il en fut de même pour la révolte paysanne de 1907 en Roumanie. La révolte de 1907 est un élément important pour comprendre non seulement l’ampleur du problème agraire en Roumanie – peut-être le plus grave de la société roumaine – mais aussi l’antisémitisme roumain. »

    Il y a eu des voix qui ont mis en doute le caractère exclusivement paysan de la révolte de 1907. Alin Ciupală explique pourquoi : « C’est une interprétation véhiculée notamment pendant le régime communiste, qui souhaitait présenter cet événement comme une protestation générale des exploités contre les exploiteurs. Pas du tout ! Ce fut un soulèvement essentiellement paysan. Il est également très important de remarquer que ce ne sont pas les couches les plus pauvres des villages qui se sont révoltées, mais les couches moyennes de la paysannerie, qui possédaient des terres, plus ou moins. Ce qui prouve que la révolte n’a pas eu pour origine les rapports de propriété, ce n’est donc pas le fait que les paysans n’avaient pas de terre qui en a été la principale cause. »

    Entre le 21 février et le 29 mars 1907, le nombre de soldats mobilisés pour réprimer la révolte s’est chiffré à 140 mille. Selon des sources de l’historiographie occidentale, 11 personnes ont été tuées. Il paraît que le chiffre réel n’a pas été si élevé. Selon Alin Ciupală, ce n’est pas tellement le bilan exact des victimes qui est important, mais plutôt la réaction inadéquate des autorités, dans un conflit du XXe siècle, réaction qui rappelle le monde médiéval : « Les paysans, d’un côté et les autorités de l’autre ont été les principaux acteurs de cet événement. La position du gouvernement, notamment durant les premières semaines, a été très dure, en raison de la panique déclenchée par la rébellion. La révolte avait éclaté soudainement, prenant la société roumaine au dépourvu. Elle a touché notamment la Moldavie. Ce fut la panique générale, la société était en proie à une véritable psychose, ce qui explique les excès dont les autorités se sont rendues coupables. Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Ionel Brătianu, allait tâcher de diminuer ces excès, il allait nommer de nouveaux préfets dans les comptés touchés par la révolte, dont Constantin Stere, qui a joué un rôle important en Moldavie pour calmer les esprits et mettre un terme à l’intervention armée. »

    La principale cause de la révolte de 1907 reste donc le fonctionnement défectueux du système d’administration locale pour différentes raisons, dont la corruption. Les enquêtes demandées par le gouvernement libéral de l’époque ont prouvé que ce n’étaient pas les abus des métayers juifs qui se trouvaient à l’origine de cette révolte paysanne, assez importante pour susciter un écho dans la presse européenne de l’époque.
    (Trad. : Dominique)

  • La révolte paysanne de Horea, Closca et Crisan

    La révolte paysanne de Horea, Closca et Crisan

    Dirigés par les paysans Horea, Cloşca et Crişan, les révoltés ont mis le feu à des résidences nobiliaires et tué les nobles qui se sont opposés à eux. La révolte a pris fin le 30 janvier 1785, par la capture des trois chefs.



    Nous avons discuté avec lacadémicien Ioan Aurel Pop, historien et professeur à lUniversité Babeş-Bolyai de Cluj, de la révolte dil y a 230 ans. Il a indiqué les idées constituant la toile de fond de la révolte : « Nous sommes à la fin du XVIIIe siècle, le siècle des Lumières, marqué par dimportants ferments révolutionnaires. Noublions pas que la révolte a éclaté cinq ans avant la grande Révolution française, à une époque où les idées révolutionnaires se répandaient en Europe et dans les futurs Etats Unis dAmérique. Les idées des Lumières, de Jean-Jacques Rousseau à Voltaire, circulaient dun bout à lautre de lEurope, des idées de liberté, dégalité, de fraternité. Or, à ce moment-là, la Transylvanie était située dans un empire dEurope centrale. Et même si les leaders de la révolte, Horea, Cloşca et Crişan et dautres étaient avant toute chose des paysans, certains dentre eux étaient illettrés ou presque, ces idées étaient arrivées jusquà eux. Une atmosphère a été créée, censée conduire à éliminer certaines obédiences de type féodal, allant jusquu refus de payer certaines obligations qui pesaient sur les épaules des paysans. Il y avait un désir général de plus déquité, le désir de responsabiliser les facteurs politiques. Une idée très généreuse était que par lécole et léducation on peut arriver à la liberté. »



    Les historiens considèrent que les Lumières ont été la période où lidée nationale est née. Ioan Aurel Pop partage cette idée à légard de la révolte paysanne de 1784-1785 : « Il y a eu une dimension nationale de la révolte parce que les paysans révoltés étaient, dans leur majorité écrasante, Roumains. Les maîtres des terres, les nobles, étaient, dans leur majorité écrasante, Hongrois. Dans les points culminants de la révolte, être paysan était synonyme dêtre Roumain, et être noble était synonyme dêtre Hongrois. Bien des fois, les slogans interféraient, les paysans ne criaient pas toujours : luttons contre les nobles, mais : luttons contre les Hongrois qui nous oppriment. Quant aux nobles hongrois, ils ne criaient pas : anéantissons les paysans, mais : anéantissons les Valaques. Dailleurs, pendant la révolte, les paysans, qui ont pris dassaut les résidences nobiliaires et ont en capturé les propriétaires, ne les ont pas tués tout simplement. Pour certains, ils ne les ont pas tués du tout, mais les ont fait jurer sur la croix roumaine, les ont obligés à endosser des vêtements roumains, les identifiant en quelque sorte avec leurs idéaux de gens opprimés. »



    Les trois chefs ont été sévèrement punis, pour servir dexemple. Ils ont été condamnés au supplice de la roue, mais Crişan sest pendu en prison, alors que Horea et Cloşca ont été roués le 28 février 1785 dans une exécution publique mémorable. Quel a été le nombre de personnes tuées et quelles ont été les suites de la révolte ? Ioan Aurel Pop : « On estime que les nobles, par leurs unités armées, et par les organes de lordre de lEmpire des Habsbourg, ont tué 450 à 500 paysans. Les paysans nont pas tué plus de 150 nobles. Les paysans ont payé trois fois plus que les nobles ; bien entendu, ils étaient aussi plus nombreux. Il est très difficile dévaluer les dégâts matériels. Pendant des révoltes, des biens sont attaquées et des résidences – détruites. En dehors des dégâts proprement-dits, la révolte a créé un mouvement didées qui a conduit à une certaine émancipation de certains points de vue, et même les autorités de la Principauté de Transylvanie ont pris des mesures de modernisation de ladministration, ont supprimé certaines pratiques féodales. Un autre effet a été que plusieurs centaines de paysans des Monts Apuseni ont été mutés, pour apaiser les ferments de la lutte. »



    Lidée que Horea, le chef des rebelles, aurait été franc-maçon a également été véhiculée. Lhistorien Ioan Aurel Pop est sceptique à légard de cette interprétation : « Vu le peu de sources dinformation et leur manque de précision, je nen suis pas convaincu. Il existe des indices à cet effet, mais il y a plus de contre-arguments. Beaucoup de choses ont été écrites sur Horea, sur sa famille. Dans la presse à scandale, qui avait commencé à exister, à Vienne et dans dautres capitales européennes, où le public était friand dinédit, des infos sont apparues comme quoi lépouse de Horea aurait porté des chapeaux comme à Paris et des chaussures à talons. Il reste une petite église travaillée par lui où il est écrit, paraît-il, « travaillé par Horea Ursu », en lettres cyrilliques, mais nous ne savons pas si lauteur en est bien Horea lui-même. Il était un paysan éclairé, né pour conduire les masses, mais il est très peu probable quil soit entré dans la franc-maçonnerie, qui avait une certaine structure et qui avait ses rigueurs pour accepter quelquun. Je ne connais pas de preuves claires à cet égard et je ne pense pas quune facette de la révolte soit indissolublement liée à la soi-disant appartenance à la franc-maçonnerie. »



    Horea, Cloşca et Crişan ont lutté pour la dignité et légalité en un siècle qui promettait radieusement les idéaux les plus hauts. Ils ont élu la solution radicale qui, même si elle na pas été partagée par la plupart des paysans, a été lexpression dune conviction de son temps.


    ( trad Ligia Mihaescu)

  • L’économie roumaine sous le règne du roi Carol Ier

    L’économie roumaine sous le règne du roi Carol Ier

    Carol Ier, membre de la famille princière de Hohenzollern-Sigmaringen, souverain des Principautés Unies de Roumanie, à compter de 1867, proclamé roi de Roumanie le 10 mai 1881, est considéré comme la personnalité la plus marquante entre toutes celles qui ont dirigé le pays tout au long de son histoire. C’est pendant son règne de 48 ans que la Roumanie a acquis son indépendance, qu’elle est devenue monarchie constitutionnelle et que les bases de l’Etat roumain moderne ont été jetées.



    Sur le plan intérieur, Carol Ier a été un facteur d’équilibre, qui a instauré un climat de discipline et de rigueur, digne du descendant d’une vieille famille royale, élevé dans l’esprit prussien. Carol Ier a également soutenu la modernisation de l’économie d’un pays qui, au milieu du XIXe siècle, fonctionnait encore comme une société médiévale. C’est donc cet esprit germanique en matière d’organisation que le roi Carol Ier imprima au demi-siècle couvert par son règne et auquel nous devons la modernisation accélérée de la Roumanie. Grâce à son habileté politique exceptionnelle, le monarque allait faire alterner les gouvernances libérales et conservatrices, de sorte qu’aucun des deux camps ne parvienne à miner son autorité.



    A peine arrivé au pays, Carol 1er démarre une importante réforme monétaire, en mettant en circulation la monnaie nationale, le leu. Ainsi se fait-il que la Roumanie impose sa propre monnaie en 1867, alors qu’elle n’était pas encore indépendante. Dans un premier temps, les pièces étaient frappées en métal. Ce n’est qu’en 1880, date à laquelle allait être créée la Banque nationale, que l’on émet aussi des billets. Avec l’aide de cette banque et des capitaux privés, le nombre des institutions financières roumaines ira en croissant ; au début du 20e siècle, on en recensait déjà 24, auxquelles sont venues s’ajouter 20 autres avant 1914.



    Pendant le règne de Carol Ier, l’économie roumaine était essentiellement agricole. Plus de la moitié des paysans possédait des terrains agricoles de moins de 5 hectares, alors que pour subvenir aux besoins d’une famille, il en aurait fallu jusqu’à 10 hectares. C’est justement pour soutenir l’agriculture en ces temps troubles que l’on a vu apparaître et se développer les “banques populaires”. Leur essor est dû notamment au fait qu’elles étaient dirigées par les habitants des lieux, lesquels connaissaient bien les conditions économiques locales et les débiteurs. La majeure partie de la production agricole était assurée par les grands propriétaires fonciers et destinée à l’exportation. Sur les 40 premières années du règne de Carol Ier, la production agricole du pays s’est multipliée par 6.



    L’industrie a elle aussi pris son envol. L’extraction et le raffinage du pétrole connaissent un essor particulier, tandis que le nombre des fabriques des industries textile et agroalimentaire a doublé. Pourtant, l’influence des capitaux étrangers n’a pas tardé à entraîner la polarisation de l’industrie dans certaines régions du pays, au détriment du reste du territoire qui est ainsi à la traîne du progrès industriel. Les Allemands contrôlaient l’industrie à hauteur de 35%, suivis par les Britanniques – 25%, les Néerlandais – 13%, les Français – 10% et les Américains – 5,5%. La part des capitaux roumains y était de seulement 5,5%. C’est entre 1903 et 1914 que voit le jour la majorité des grandes compagnies. Elles allaient dominer l’industrie pétrolière de Roumanie jusqu’à l’éclatement de la Seconde Guerre Mondiale.



    Pour davantage de détails, nous avons invité Alin Ciupală, maître de conférences à la faculté d’histoire de l’Université de Bucarest: « Durant le règne du roi Carol Ier, l’économie roumaine est une économie agraire, telle qu’elle l’avait été avant 1866. Et elle restera agraire aussi à l’entre-deux-guerres. Pourtant, des changements ont lieu. Vers la fin du 19e siècle, plusieurs ressources naturelles importantes commencent à être exploitées, notamment le pétrole. Celui-ci a constitué pour la Roumanie une chance extraordinaire et le début de son exploitation a fait venir en Roumanie les plus grandes compagnies pétrolières au monde : allemandes, néerlandaises, américaines et britanniques. Le pétrole allait changer le visage de la Roumanie puisque suite à son exploitation conjointement par l’Etat roumain et les compagnies étrangères, des sommes importantes d’argent sont entrées en Roumanie. Le gouvernement du pays a utilisé ses fonds notamment dans la construction de l’infrastructure qui manquait terriblement. La première grande loi censée encourager le développement de cette branche économique en Roumanie a été promulguée en 1887. Cependant, malgré ces nombreuses nouveautés, avant la Première Guerre mondiale, l’économie roumaine est une économie agraire, les principaux revenus étant fournis par l’exploitation de la terre. Il existe aussi un problème social important parce que le monde rural est dominé par l’existence des grands propriétaires terriens. C’est pourquoi le développement de l’agriculture a été plutôt lent parce que l’intérêt de réaliser des investissements majeurs dans ce secteur était plutôt réduit, vu que les propriétaires disposaient d’une main d’œuvre très bon marché. »



    Les villes roumaines ne pouvaient pas absorber la population excédentaire, comme ce fut le cas dans les pays européens fortement industrialisées, parce que la Roumanie ne disposait pas d’une industrie solide. La pression sociale ne cessait d’augmenter, provoquant en 1907 un mouvement social sans précédent : une révolte des paysans qui a révélé au monde entier les échecs de ce règne. Elle a éclaté moins d’une année après l’inauguration de l’exposition jubilaire de 1906, qui devrait montrer à l’Europe les progrès enregistrés par l’économie roumaine pendant le règne du Roi Carol Ier. (trad.: Mariana Tudose, Alex Diaconescu)

  • Nachrichten 17.12.2013

    Nachrichten 17.12.2013

    BUKAREST: Der rumänische Staatspräsident, Traian Basescu, hat der deutschen Bundeskanzlerin Angela Merkel zu ihrer Wiederwahl gratuliert. Deutschland sei weiterhin ein Freund und Aliierter Rumäniens, sagte Traian Basescu in seiner Glückwunschbotschaft. Am Dienstag startete Deutschlands Bundeskanzlerin Angela Merkel mit gro‎ßem Rückhalt aus der neuen gro‎ßen Koalition in ihre dritte Amtszeit. Nach der Überreichung der Ernennungsurkunden durch Bundespräsident Joachim Gauck an die Kanzlerin und die neuen Minister fand am Dienstag nachmittag die erste Kabinettssitzung statt. Die erste Auslandsreise von Bundeskanzlerin Angela Merkel (CDU) in ihrer dritten Amtszeit soll an diesem Mittwoch nach Paris führen. Im Elysée-Palast steht ein Treffen mit Frankreichs Staatspräsident François Hollande auf dem Programm. Dabei soll es um die Vorbereitung des nächsten EU-Gipfels gehen, der ebenfalls nächste Woche in Brüssel stattfindet.



    BUKAREST — Der neue rumänische Kulturminister, der Liberale Gigel-Sorinel Ştirbu, ist am Dienstag in seinem Amt vereidigt worden.Der 42-jährige Rechtsanwalt Gigel Ştirbu übernimmt das Amt des Kulturministers von Daniel Barbu. Nach dem Eklat um seine schockierende Aussage über HIV-Infizierte, denen seiner Meinung nach zu viel Haushaltsgelder zur Verfügung stehen, war Kulturminister Daniel Barbu (von der National-Liberalen Partei) am vorigen Donnerstag zurückgetreten. Ebenfalls am Dienstag wurde Senator Toni Greblă (von der regierenden Sozial-Demokratischen Partei), der vom Senatsplenum zum Richter des Rumänischen Verfassungsgerichtes ernannt worden war, in seinem Amt vereidigt worden. Toni Greblă wird die Stelle belegen, die nach der Ernennung von Iulia Moţoc zur Richterin von Seiten Rumäniens an dem Europäischen Gerichtshof für Menschenrechte frei geworden ist. Greblăs Amtszeit beim Verfassungsgericht soll bis 2019 dauern, wenn Moţocs Mandat ausläuft. Toni Greblă ist Rechtsanwalt und ehemaliger Vorsitzender des Rechtsausschusses im Senat in der vorigen Legislatur. Seit 2009 ist er Mitglied des besagten Ausschusses.



    BUKAREST: Rumäniens Oberster Landesverteidigungsrat ist am Dienstag unter dem Vorsitz von Präsident Traian Basescu zusammengekommen. Wichtigste Punkte auf der Tagesordnung waren die Strategie der nationalen Sicherheits- und Verteidigungsindustrie und der Bericht von Ministerpräsident Victor Ponta über die Umsetzung internationaler Sanktionen. Ferner wurde bei dem Treffen über die Beteiligung der rumänischen Streitkräfte an Auslandsmissionen im Jahr 2014, sowie über die nationale Strategie der zivilen Kapazitäten beraten.



    BUKAREST: Im westrumänischen Timisoara war der Dienstag zum Trauertag für die Opfer der antikommunistischen Revolution von 1989 erklärt worden. Alle Institutionen der Stadt hatten die Nationalflagge auf Halbmast gesetzt, es fanden zudem Gedenkgottesdienste und Kranzniederlegungen statt. Der rumänische Senat hat am Dienstag im Bukarester Parlamentsgebäude eine Gedenksitzung zur Revolution von 1989 abgehalten. Am 17. Dezember vor 24 Jahren hatte die Armee mit Maschinengewehren und Panzern den ausgebrochenen Aufstand gegen das Regime von Nicolae Ceauşescu zu unterdrücken versucht. Die in Timisoara ausgebrochene Revolte breitete sich danach auf mehrere Gro‎ßstädte des Landes aus und fand am 22. Dezember mit der Flucht des Ceausescu-Ehepaares aus Bukarest ihren Höhepunkt.



    CHISINAU: Lebensmittelverschwendung und Lebensmittel, die in den Müll landen, stellen eines der grö‎ßten Probleme der modernen Welt dar. Das erklärte Rumäniens Landwirtschaftsminister, Daniel Constantin, bei einem Besuch in Moldaus Hauptstadt. Rumänien verschwende jährlich fünf Millionen Tonnen Lebensmittel, so Constantin. Die Europäer werfen im Schnitt 180 Kilogramm Nahrung weg, in Rumänien liegt die Zahl bei 100 Kilogramm pro Einwohner, so die Angaben des rumänischen Ministers. Unterdessen habe Rumänien zum ersten Mal nach 20 Jahren einen Überschuss im Handel mit Lebensmitteln erreicht, nach den ersten neuen Monaten dieses Jahres belief sich die Summe auf 3 Millionen Euro. Landwirtschaftsminister Constantin nahm in Chisinau an den Vorbereitungen für die Europa-Konferenz der Ernährungs- und Landwirtschaftsorganisation der Vereinten Nationen teil, die kommendes Jahr Ende März in Bukarest stattfindet.



    BUKAREST: Der Film Die Stellung des Kindes” des rumänischen Regisseurs Călin Peter Netzer ist in die engere Auswahl für eine Oscar-Nominierung in der Sektion Bester fremdsprachiger Film“ gekommen, berichtet The Hollywood Reporter. Auf der Short-List stehen au‎ßerdem Die Jagd“ (Dänemark), Die Vergangenheit (Iran) und The Broken Circle“ (Belgien). Am 20. Dezember wird die Filmakademie der USA die Kurzliste mit neun fremdsprachigen Filmen ankündigen, von denen fünf für die Preisverleihung nominiert werden. Die Stellung des Kindes“ war bei der Berlinale 2013 mit dem Goldenen Bären ausgezeichnet worden.

  • Revoluţiile şi Internetul

    Revoluţiile şi Internetul

    În decembrie 2010, Mohamed Bouazizi, vânzător ambulant de fructe din Tunisia, şi-a dat foc în mijlocul străzii în semn de protest faţă de abuzurile comise de regimul de atunci al preşedintelui Zine El Abidine Ben Ali. Trei săptămâni mai târziu, Bouazizi murea, cu zece zile înainte ca Ben Ali, care se afla la putere de 23 de ani, să demisioneze, dar protestul său individual este considerat factorul esenţial în izbucnirea revoluţiei din Tunisia, care a deschis porţile Primăverii Arabe. După doi ani şi jumătate în care revoltele populare au răscolit o lume ce părea încremenită, protestele recente din mai multe oraşe din Turcia par copiate după modelul revoltelor din timpul Primăverii Arabe, care a dărâmat mai multe regimuri autoritare din Orientul Mijlociu. La fel ca atunci, numărul participanţilor la proteste a fost de ordinul zecilor de mii, nemulţumirile mocnind de ceva vreme în clasele de mijloc şi inferioare ale societăţii. Şi, nu în ultimul rând, reţelele de socializare au un rol avut un rol important în organizarea manifestaţiilor şi mobilizarea protestatarilor. Despre rolul acestor reţele de socializare, lectorul universitar doctor Eugen Lungu: Dacă e să ne raportăm la ingredientele care au favorizat desfăşurarea acestor revolte populare din lumea arabă, am putea spune că acestea, în premieră, sunt cele care au fost extrem de favorizate de reţelele de socializare, de internet, de telefonia mobilă. În 1989, est-europenii, central-europenii nu puteau să apeleze la Internet. Însă istoria consemnează că lumea arabă, deşi un spaţiu tradiţionalist, un spaţiu economic mai înapoiat comparativ cu alte regiuni ale lumii, a fost supus acestor forţe ale globalizării, în care Internetul are o anumită dezvoltare semnificativă. Internetul a fost un factor extrem de favorizant atât în Libia, cât şi în Egipt sau în Siria, în desfăşurarea acestor revolte, prin faptul că a permis transmiterea de mesaje prin reţelele de socializare; astfel, o populaţie foarte numeroasă a ajuns să fie prezentă în piaţa Tahrir sau într-o altă piaţă dintr-un alt oraş şi, în felul acesta, s-a reuşit coagularea unor forţe sociale importante care au fost decisive în răsturnarea regimurilor autocratice.”



    Înlesnirea organizării revoltelor de către mijloacele de comunicare modernă precum Facebook sau Twitter este demonstrată şi de reacţia autorităţilor din mai multe ţări afectate de proteste, care au blocat accesul la aceste reţele sau chiar la Internet în ansamblu. În acelaşi timp, accesul mass-media internaţionale a fost sever restricţionat, iar reporterii mai multor posturi străine aflaţi în zonele de protest au avut de suferit, fiind ameninţaţi sau chiar reţinuţi de poliţie. În mod generic, prin Primăvara Arabă se înţelege seria de proteste din mai multe ţări din Orientul Mijlociu şi Africa de Nord începând cu sfârşitul anului 2010, ţări arabe în care domneau regimuri totalitare. Despre consecinţele Primăverii Arabe, din nou profesorul Eugen Lungu: Primele consecinţe aş spune că sunt la nivel intern, în sensul în care schimbarea acestor regimuri autocratice deschide calea modernizării societăţilor respective. Egiptenii, libienii, sirienii au magia unor societăţi mai bine aşezate, a unor societăţi mai evoluate. Internetul, în momentul de faţă, îi conectează cu ce se întâmplă în lumea modernă, occidentală, în lumea civilizată. Deci o primă consecinţă ar fi începutul modernizării acestor societăţi, aşezarea lor pe o direcţie către democratizare, deşi aici este o discuţie dacă aceste societăţi majoritar islamice pot să parcurgă etapele democratizării, pornind de la modelele democratice consacrate din spaţiul occidental. O altă consecinţă priveşte problematica securităţii. Eu aş spune că schimbarea aceasta spectaculoasă care a avut loc în Orientul Mijlociu şi în Africa de Nord ridică pentru specialiştii în studii de securitate numeroase probleme. Este vorba de o reaşezare a faliilor geopolitice.”



    Dacă e să ne referim la cauzele care au generat revoltele populare din lumea arabă, mai spune profesorul Lungu, sunt o serie de autori care insistă pe dimensiunea economică, alţii care insistă pe cea politică, alţii care invocă aspecte geopolitice sau care includ în această ecuaţie a analizei factorul religios. În acelaşi timp, mai spune profesorul Lungu, nu trebuie uitat că regimurile autocratice sau dictatoriale din lumea arabă aveau vechimi impresionante, de ordinul zecilor de ani. În Turcia, în schimb, după cum remarcă interlocutorul nostru, revolta a aparţinut unei părţi a societăţii turce, în special a celor care simpatizează cu partidele laice, zona kemalistă a societăţii turce. Desigur, şi în evoluţiile din Turcia, mijloacele de comunicare şi de socializare au avut un rol esenţial în declanşarea şi desfăşurarea protestelor populare, la fel ca în toate ţările răscolite de Primăvara arabă şi chiar în Iran. Această trăsătură esenţială a societăţii moderne face ca revoluţiile să nu mai semene cu o simplă schimbare ci să continue ca o evoluţie accelerată a stării societăţii, totul comunicat în direct şi cu posibilitatea unei opinii imediate, transformând orice cetăţean, inclusiv pe cel din societăţile autarhice sau dictaturi, astfel încât să nu mai fie singur şi uitat, supus represiunii. Prin comunicare şi informare, prin internet şi telefonie mobilă, devenim cu toţii cetăţenii lumii globale.