Tag: rhumes

  • La grippe saisonnière, de retour en Roumanie

    La grippe saisonnière, de retour en Roumanie

    Voilà plus de deux ans, depuis l’apparition du premier
    cas de covid en Roumanie, que beaucoup ont constaté la disparition des termes « rhume »,
    virose, ou grippe, du discours public. Toute notre attention s’est concentrée,
    tout au long de cette période, sur un seul phénomène : celui du virus
    Sars-Cov-2.


    La dernière épidémie de grippe saisonnière en Roumanie
    date de février 2020, juste avant le début de la pandémie. Or, après cette
    funeste parenthèse de deux ans, ces maladies de notre quotidien d’autrefois
    reviennent sur le devant de la scène avec un nombre croissant de malades. Les
    désormais célèbres « chiffres du covid » ont été remplacés par une
    avalanche de cas de « viroses ». Les hôpitaux sont débordés et les
    chambres prévues pour les gardes de nuits sont remplies de malades fiévreux,
    toussant et frissonnant.


    Le virus du Sars-CoV-2
    cohabite désormais avec tous les autres virus, expliquent les médecins. Comment
    faire la différence ? Cătălin Apostolescu, médecin au sein de l’Hôpital
    des maladies infectieuses « Matei Balş » de Bucarest nous explique :






    « Toutes les maladies provoquées par un
    virus sont nommées « viroses ». Certaines ont toutefois des
    particularités permettant de les reconnaitre. Nous connaissons déjà le Sars-CoV.
    Il y a aussi la grippe, qui peut parfois prendre des formes plus graves voire
    mortelles, les infections par le virus respiratoire syncytial qui peut prendre
    des formes particulièrement graves chez les enfants, et enfin tous les autres
    virus de la coqueluche, comme le rhinovirus ou le coronavirus indigène, comme
    nous l’appelons. Nous avons souvent à faire à des patients très vulnérables
    appartenant à des tranches d’âges plus extrêmes je dirais, c’est-à-dire très
    jeunes, très âgés ou atteints d’une maladie chronique qui peut les fragiliser
    encore davantage face au virus. Par exemple les patients ayant des maladies
    cardiaques, respiratoires, du diabète ou encore des maladies
    auto-immunes. »





    Que faire
    face à ses virus dont la capacité de nuisance est renforcée par des
    températures actuellement largement supérieures aux normales
    saisonnières ? Les autorités ont communiqué une liste de recommandations
    encourageant la population à éviter les lieux bondés ou à porter un masque dans
    les espaces couverts, à aérer les pièces, à conserver une bonne hygiène, à
    rester chez soi en cas d’infection respiratoire et à consulter un médecin
    généraliste dès les premiers symptômes. Dans les hôpitaux, le gouvernement recommande
    cette fois de quotidiennement trier les patients, de limiter les visites et
    d’encourager le port du masque et des blouses de protection pour toute personne
    entrant en contact avec un patient.


    « Nous ne souhaitons pas imposer des restrictions,
    nous voulons travailler main dans la main avec la population, afin de maintenir
    sous contrôle ce phénomène naturel et saisonnier qu’est la grippe.
    » a
    déclaré le ministre de la Santé, Alexandru Rafila:




    « Nous préférons émettre des
    recommandations plutôt que d’imposer des restrictions. Et vous savez
    pertinemment que notre expérience avec la pandémie a démontré que nous avions
    raison – les choses se sont bien mieux déroulées quand nous avons fait des
    recommandations. Les gens ont beaucoup mieux réagis que pendant la période où
    nous avions tenté d’imposer des restrictions qui ont provoqué de fortes
    tensions au sein de la société. Nous préférons travailler main dans la main
    avec nos concitoyens, plutôt que de générer des tensions, surtout dans le
    contexte économique actuel qui reste compliqué.
    »




    Les élèves ayant repris le chemin de l’école le 9
    janvier, la ministre de l’Education Ligia Deca a précisé à son tour qu’elle
    n’encourageait pas les élèves à rester chez eux. Personne ne souhaite revivre
    l’expérience de la suspension des cours ou l’organisation d’horaires partiels
    en ligne vécue pendant la pandémie. Ligia Deca s’exprime:




    « Nous n’encourageons en aucun cas les
    élèves à ne pas se rendre en cours. Nous considérons qu’après deux ans de
    pandémie, il est primordial que les élèves conservent un rythme avec un taux de
    présence élevé en cours. Pour nous, comme nous l’avons discuté avec monsieur le
    ministre de la Santé, l’accent doit être mis sur la prévention. Il existe une
    série de recommandations. Par exemple, vérifier quotidiennement que personne
    dans sa famille n’a de symptôme, et rester chez soi si tel est le cas. La même
    vérification doit être faite chaque jour lorsque les enfants arrivent à
    l’école. Il est normal qu’en cas de symptômes les parents ou représentants légaux
    soient informés. De même, nous recommandons – et ce n’est pas obligatoire – le
    port du masque pour les élèves et enseignants. Nous souhaitons que tous les
    enfants aient accès à l’enseignement, et, dans le cas où ils présenteraient des
    symptômes, nous les encourageons à rester chez eux et à récupérer les cours
    ensuite.
    »

    De quoi
    2023 sera-t-elle faite pour les Roumains ? D’un retour à la normale ou
    d’un nouvel épisode pandémique comme celui de février 2020 ? Nul ne le
    sait.


    Une chose est certaine. La Roumanie a toujours connu des
    épisodes de grippe saisonnière, même avant la pandémie. La seule différence
    réside dans le fait que le pic s’observait généralement en février. Cette année, les choses se sont
    accélérées et les cas d’infections se sont surtout multipliés au mois de
    janvier. Cette situation
    particulière est aussi imputable à la pandémie, durant laquelle la circulation
    des virus a été plus réduite en raison des mesures de restriction draconiennes imposées
    par les gouvernements, mais aussi parce que, pour la même raison, la population
    a une plus faible immunité.


    En d’autres termes, conclut le ministère de
    la Santé, la situation actuelle n’est ni inhabituelle ni dramatique.


    (Trad : Charlotte Fromenteaud)