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  • Les traditions autour de la fête de Saint Barthélemy

    Les traditions autour de la fête de Saint Barthélemy

    Le 25
    août, l’Eglise orthodoxe fête la Translation des reliques du Saint Barthélemy.
    Il est un des douze apôtres de Jésus Christ, qui, avec Thomas et Jude Thaddée,
    a prêché dans la région de la Grande Arménie et qui, selon des légendes
    différentes, a été soit écorché vif, soit crucifié et décapité. Mais qu’est que
    l’on célèbre du point de vue religieux le 25 août ?


    En bien, selon quelques légendes, les reliques
    du Saint ont été déposées dans un cercueil de plomb, qui a été ensuite jeté à
    la mer, a traversé la mer Noire et l’Hellespont, a passé par la mer Égée et la
    mer Adriatique, et s’est arrêté sur la côte de l’île de Lipari. Par contre, selon
    d’autres sources, ses reliques auraient été transférées à Martyropolis, dans
    l’est de l’Anatolie, vers 410, puis à Dara, en Mésopotamie, sur ordre de
    l’empereur byzantin Anastase le Ier, en 507, où Justinien a fait construire une
    église en l’honneur du Barthélemy, après à Phrygie, vers 546. Les reliques
    auraient été transférées enfin à Lipari en 580. Et c’est justement ce transfert
    des reliques de Saint Barthélemy à Lipari, en 580, que l’Eglise marque le 25
    août. Dans la tradition roumaine, cette fête, connue aussi sous le nom de
    « fête des Vârtolomei » marque
    le passage de l’été à l’automne. C’est le jour où l’on commence les préparatifs
    pour l’automne, on soigne les animaux afin qu’ils survivent l’hiver et on voit
    les premiers signes du changement de la saison. L’ethnologue Florin-Ionuț Filip Neacșu nous
    explique :


    « Le Saint Apôtre Barthélemy est un
    des douze apôtres de Jésus Christ, qui a reçu sa mission de se rendre dans
    l’ouest de l’Asie Minore d’aujourd’hui, là où se croisent aujourd’hui la
    Turquie, l’Arménie, la Géorgie, bref le Caucase, afin d’accomplir sa mission
    d’évangélisation. C’est à cet endroit que ce saint est devenu martyr. Sa fête
    suit les fêtes du « mois du Gout ». Dans la tradition populaire, son
    nom (note de la rédaction « Vartolomeu », dans quelques régions du
    pays) est lié à l’idée de « tournure » (en roumain, « învârtire »). C’est ainsi que dans le
    folklore roumain on dit qu’à l’occasion de cette fête, le jour se tourne de
    même que le poulet dans l’œuf. Dans plusieurs villages de Roumanie, on dit qu’à
    partir du 25 août, le coucou ne chante plus. Les « Vartolomei » sont associés au retour des
    jours et c’est ainsi que la durée de la nuit augmente. »


    Le
    pâturage était une des occupations principales des communautés roumaines
    archaïques puisque le climat et le relief ont facilité l’élevage des moutons
    dans les Balkans et au nord du Danube. C’est ainsi que la fête des « Vartolomei »
    est liée aux traditions concernant les moutons.


    L’ethnologue
    Florin-Ionuț
    Filip Neacșu nous offre plus de détails : « Dans les villages roumains il est interdit de filler la laine,
    d’aiguiser ou bien de préparer la polenta traditionnelle. Qui plus est, la fête
    des « Vartolomei » est
    aussi une fête des ovins, lorsqu’on se préoccupe de la bonne santé des animaux.
    C’est très intéressant qu’une fête chrétienne coïncide à une vieille
    célébration liée au fait que les coucous arrêtent leur chant et que les moutons
    doivent être soignés afin qu’ils ne tombent pas malades en fin d’été. La fête
    des « Vartolomei » est
    toujours respectée dans les villages montagneux et sous-montagneux et elle est
    très bien connue par nos bergers. Plusieurs villages ont fait du Saint
    Barthélemy le protecteur des villages des bergers. Bref, on commence les
    préparatifs pour l’automne. »



    Rapelons pour finir
    que dans la tradition roumaine le calendrier marque aussi les moments les plus
    importants dans l’activité de l’elevage des animaux. Les communautés vieilles partageaient
    l’année dans deux saisons, soit celle chaude et celle froide, chaqune marquée
    par des rituels spécifiques, transmits de génération en génération. C’est la
    fête du Saint Barthélemey qui marque le passage vers la saison froide. (Trad. Andra Juganaru)