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  • Sanctuaire pour les oursons orphelins et abandonnés

    Sanctuaire pour les oursons orphelins et abandonnés

    Le déboisement
    outrancier et les accidents privent nombre de petits de la forêt de la protection
    indispensable de leurs mamans, mettant ainsi leur vie en danger. Toutefois, les
    oursons orphelins auront dorénavant une chance de survie en plus : ils pourront
    être accueillis au centre aménagé dans les monts Hăşmaş, dans le centre de la
    Roumanie, où tout le monde sera aux petits soins pour eux. Fondé voici 17 ans,
    le Centre de réhabilitation des oursons Bear Again serait, paraît-il, le seul en
    son genre en Europe ; il a participé au sauvetage de plus de 200 oursons,
    remis en liberté au fil des ans. Etendu sur une vingtaine d’hectares, entouré
    de clôtures électriques, censées protéger, mais aussi empêcher les oursons de s’échapper
    prématurément, le sanctuaire des oursons sauvés demeure un endroit
    indispensable à la préservation de la vie des jeunes ours demeurés orphelins.






    Livia Cimpoeru, responsable communication du Fonds
    mondial pour la nature Roumanie, nous détaille le parcours de ses protégés, une
    fois accueillis dans le sanctuaire : « Nos amis arrivent dans
    cette maison-tanière. Cette année, nous comptons 21 résidents. Ils se lient d’amitié
    et vivent ensemble. Nous les nourrissons et assurons leur suivi médical. Les
    oursons que nous accueillons nous arrivent souvent déshydratés et
    sous-alimentés. On doit donc les aider. Ils peuvent même arriver parfois blessés,
    et alors nos amis de l’association Best
    for Wild leur fournissent les premiers soins et le suivi médical que leur état
    requiert, avant de nous les confier, une fois qu’ils ont repris du poil de la
    bête. Ils sont ensuite abrités dans cette maison-tanière puis, une fois qu’ils
    s’habituent, on les transfère progressivement dans trois enclos successifs.
    Leur parcours chez nous dure entre un an et demi et deux ans, le temps
    nécessaire pour qu’ils développent leurs capacités de survie pour le moment
    quand ils seront lâchés dans la nature. Le fondateur du sanctuaire avait été
    ébloui de constater les capacités instinctives de débrouillardise dont ces petits
    sont dotés, même en l’absence de leur mère. Ils collaborent entre eux, et l’homme
    n’a qu’un rôle marginal, de soutien. Nous, on essaye d’encourager et de
    stimuler leurs habiletés naturelles de débrouille, les encourager à collaborer
    avec les autres oursons, pour qu’ils puissent progressivement s’affranchir et s’avérer
    capables de survivre en liberté. Vers la fin de leur parcours, ils demeurent
    coupés de tout contact avec l’homme, pour qu’ils arrêtent d’associer l’homme à
    une potentielle ressource alimentaire. »






    Même au début,
    l’interaction des oursons avec les humains est réduite au minimum indispensable,
    et diminue encore au fil des mois. Livia Cimpoeru : « Lorsqu’ils emménagent
    dans le premier enclos, ils reçoivent encore de l’aide, indispensable à leur
    survie. Ils sont nourris au lait de croissance d’abord, puis aux fruits, et
    leur alimentation est progressivement diversifiée, avec des œufs, des céréales.
    Par la suite, ils devront s’habituer à chercher et à dénicher tout seuls de
    quoi se nourrir, de façon indépendante. Jusqu’à récemment, les aliments dont
    ils avaient besoin étaient livrés par drone, pour que le contact avec l’humain
    soit éliminé. Malheureusement, le drone dont on se servait pour ce faire est
    tombé en panne, et nous n’avons pas pu le réparer. Il s’agissait d’une machine
    spécialement conçue à cet effet. Actuellement, nous travaillons à la
    construction d’un funiculaire qui puisse porter les aliments, sans présence
    humaine. »






    Le centre de réhabilitation des oursons
    Bear Again vit exclusivement grâce aux dons privés et aux abonnements payés par
    les passionnés qui désirent suivre via une plateforme spéciale, intitulée
    Bearflix, le quotidien des ours accueillis dans le sanctuaire. A la fin de leur
    parcours, les animaux sont lâchés en liberté, ce qui a le plus souvent lieu à
    la fin de l’été ou en automne, lorsque la porte du dernier enclos qui les avait
    abrités se fermera à jamais derrière eux. Quant aux oursons ramenés d’autres
    régions, ils seront lâchés dans leur région d’origine, après avoir été endormis,
    pour éviter le choc du trajet et du contact avec l’homme. (Trad. Ionut
    Jugureanu)

  • Zărneşti

    Zărneşti

    Nous allons à Zărneşti, une ville située en Transylvanie, à 25 km de Braşov. Selon les attestations documentaires, la bourgade date des XIIIe – XIVe siècles, de la période des colonisations saxonnes en Transylvanie, au Banat et au Pays de la Bârsa.


    Angela Mircea a 53 ans. Elle est là pour la première fois et nous a fait part de ses impressions :



    « Je suis de Transylvanie, mais je ne suis jamais venue à Zărneşti et je voulais visiter les parages, parce que j’ai entendu parler de cette région plusieurs fois. C’est magnifique ! Je n’étais pas sûre d’être en Roumanie ! À Zărneşti, c’était extraordinaire : paysages de rêve, montagnes, Piatra Craiului, verdure en bas, et en haut, la montagne pleine de neige. Et avec l’air frais et l’accueil des gens, c’est merveilleux ! »



    Et parce que nous sommes dans la région du Parc national de Piatra Craiului, nous pouvons profiter des randonnées sur les sentiers touristiques de montagne, avec des niveaux différents de difficulté, et une durée d’environ 3 heures. Sur les 42 itinéraires, la plupart commencent dans la ville de Zărneşti, le point de départ le plus important pour accéder à la partie nord du massif. Et c’est toujours là que vous pouvez visiter le Sanctuaire d’ours Libearty, pour l’observation des ours bruns, sauvés de la captivité, où des visites guidées sont proposées.



    En téléchargeant gratuitement les applications « Munții Noștri » ou « Zenith Maps », vous pouvez accéder librement à tous les itinéraires touristiques du Parc national de Piatra Craiului. Les forêts du massif sont l’habitat idéal des grands carnivores – ours, loup, lynx -, mais aussi des cerfs et des biches, alors que les zones rocheuses — ceux du chamois. La riche faune ornithologique, représentée par 111 espèces identifiées dans la région du Parc national de Piatra Craiului, est une ressource idéale pour les amateurs d’observation des oiseaux. Mais vous pouvez également planifier des visites d’observation de la faune ; parlez-en aux gardes-moniteurs du parc. Loin de la civilisation, dans la tranquillité de la forêt, les touristes ont la chance d’écouter la nature, les bruits des animaux sauvages et même de les suivre sans danger, depuis des abris spécialement aménagés.



    Et parce que l’équitation est un sport qui s’est beaucoup développé ces dernières années en Roumanie, nous avons de bonnes nouvelles pour ceux qui l’aiment : il y a des centres d’équitation à cet endroit, où vous pouvez louer des chevaux et l’équipement nécessaire. Pour les touristes intéressés, des promenades à cheval et en charrette sont proposées, et en hiver en traîneau, dans les environs ou dans les villages touristiques de Măgura et de Peştera.


    Angela Mircea est passée par Măgura un jour de fête religieuse :



    « Ce qui m’a beaucoup impressionnée, ce sont les paysages. Nous sommes allés à Măgura, la région est extraordinaire ! Lorsque nous sommes passés devant une église, les personnes âgées nous saluaient et nous ont donné du gâteau de blé, parce que c’était une fête religieuse orthodoxe pendant laquelle on l’offre à tout le monde. Ils nous ont dit que ce village était le plus proche du ciel. Et quel sentiment cela vous donne ! »



    Voilà, nous espérons que vous donnerez cours à notre invitation à visiter ce coin de paradis. A bientôt sur RRI pour une nouvelle destination !


    (Trad.: Ligia)


  • Le sanctuaire néolithique de Parța

    Le sanctuaire néolithique de Parța

    Les monuments du passé sont fascinants et plus ils sont anciens, plus cela est vrai. C’est le cas du sanctuaire de la commune de Parța. Situé dans le comté de Timiș, dans le sud-ouest de la Roumanie, il a commencé à susciter l’intérêt du public au moment où il a été transformé en musée. Ces vestiges datent de l’époque néolithique et ils font partie d’un ensemble de sites archéologiques découverts au 19e siècle. Le sanctuaire a été partiellement restauré dans les années ’80 et une copie en miniature, contenant des artefacts trouvés sur les lieux, a été accueillie par le Musée « Huniade » de Timișoara. Une quarantaine d’années s’est écoulée depuis et les spécialistes estiment que le moment était venu de faire de ce sanctuaire un site touristique.

    Leopold Ciobotaru, archéologue au « Musée du Banat » de Timișoara nous parle de ce projet. « Le sanctuaire est une construction de 10 – 11 m de long et 6 m de large, constituée de plusieurs pièces et comportant plusieurs sorties. Des éléments rituels y sont à retrouver. Le sanctuaire est imposant et spectaculaire. Bien que très ancien, il s’est relativement bien conservé et il a pu être reconstitué dans de bonnes conditions. Nous envisageons de placer près du sanctuaire les objets récupérés sur le site et plusieurs autres vestiges découverts lors des fouilles archéologiques de Parța. »

    Plusieurs sites archéologiques datant du néolithique existent au Banat, contrée du sud-ouest de la Roumanie. Les vestiges appartiennent la culture Turdaș – Vinča, répandue sur le territoire actuel de la Serbie et à retrouver dans certaines régions plus petites de Bulgarie et de Roumanie. Découverte par l’archéologue serbe Miloje Vasić en 1908, cette culture remonte à la période comprise entre 5700 et 4500 av. J-Chr. Leopold Ciobotaru souligne la richesse archéologique du néolithique au Banat. « Dans la zone de Parța il y a plusieurs sites archéologiques, dont celui-ci est peut-être le plus connu. Il est situé sur la rive de la rivière Timiș. Celle-ci dessine un méandre et l’eau ne cesse d’éroder les rives – y compris le terrain sur lequel se trouve le site, de sorte qu’avec le temps, des îlots s’y sont formés, constitués de restes de ce site archéologique. Dès le 19e siècle, les habitants de la zone ont trouvé à Parța des statuettes et des fragments de récipients qu’ils ont apportés à Timișoara, enrichissant, au fil du temps, les collections de notre musée. Des fouilles archéologiques y ont été entreprises durant l’entre-deux-guerres et surtout après la seconde guerre mondiale, grâce au projet d’envergure mis en œuvre dans les années ’80 par le professeur Gheorghe Lazarovici. Des livres ont été consacrés au site de Parța et des étudiants en archéologie l’ont choisi comme sujet de leur spécialisation. »

    Etudier et mettre en valeur les découvertes des archéologues et des historiens sert à connaître la manière dont les êtres humains vivaient dans le passé. Cela reste valable pour le sanctuaire de Parța. Leopold Ciobotaru. « Un tel musée était nécessaire pour mieux mettre en valeur ces vestiges. Il offre au public une réplique en miniature du sanctuaire, ouvrant en même temps l’accès aux nombreux objets qui y ont été trouvés et qui gisent encore dans des entrepôts. Mettre sur pied un musée à Parța est la meilleure solution, pour qu’il soit proche des vestiges et pour offrir au public un nouvel site culturel à visiter à l’extérieur de la ville. Notre musée a un équivalent en Serbie, où nos partenaires construisent, eux aussi, un musée consacré, lui, à la période médiévale. Les deux sites historiques peuvent être mis en rapport et visités ensemble. »

    En étudiant les vestiges de Parța – et non seulement – on constate qu’il y a des milliers d’années, les hommes travaillaient, priaient, socialisaient. Quel était le mode de vie des habitants des parages au néolithique ? Leopold Ciobotaru.« La période que nous étudions est le néolithique moyen et nous y découvrons la culture du Banat. Elle se caractérise par de grands habitats entourés de fossés de défense et de palissades. Les habitats comportaient plusieurs maisons, voire des dizaines de maisons, dont certaines avaient un étage. Ce sont donc des constructions solidement bâties, entre lesquelles il y avait des ruelles. On peut parler d’habitats proto-urbains, d’un ensemble de communautés de plus grandes dimensions qui s’étaient organisées dans la plaine du Banat. Les conditions y étaient propices, la rivière était tout près. Les principales occupations des hommes durant cette période du néolithique étaient l’agriculture, l’élevage et la chasse. L’endroit était très bien choisi, c’est pourquoi leurs habitats se sont développés et la vie a évolué dans cette région. Au fil du temps, à cause des fluctuations de la rivière, des habitats ont été construits sur des terrasses. La vie y a continué jusqu’à la fin du Moyen-Âge et le village situé à proximité existe encore de nos jours. Les gens du néolithique fabriquaient des outils, utilisant les ressources connues à l’époque : la pierre, l’os, la peau des animaux et d’autres matériaux organiques d’origine animale et végétale. Le métal n’était pas encore connu, mais ils se débrouillaient avec ce qu’ils trouvaient et réussissaient à exploiter les ressources dont ils disposaient. C’était une communauté très dynamique, qui a réussi à construire des temples. Ce n’est pas peu de chose, vu que ça se passait il y a des milliers d’années. »

    De nos jours, le sanctuaire de Parța est un lieu de recherche scientifique, un musée et un site touristique. A travers les millénaires, par les objets qu’ils ont créés, les hommes du néolithique nous parlent d’eux-mêmes. (Trad. : Dominique)