Tag: Sanziene

  • La Ronde des Sanziene

    La Ronde des Sanziene

    Aujourd’hui nous parlons folklore. C’est la carte d’identité d’un peuple,
    il porte ses racines les plus profondes ; mais de nos jours, ces
    traditions risquent de se perdre, car de moins en moins de gens les connaissent
    et les respectent. Par conséquent, toute tentative de ramener le folklore dans
    l’attention publique est salutaire.


    Et c’est justement d’une telle initiative que nous parlons aujourd’hui,
    avec notre invitée qui a décidé de promouvoir le folklore par le biais de la
    danse. Anca Niţă est instructrice de danse et chorégraphe. Elle a créé un
    spectacle appelé « La ronde des Sânziene », dans une tentative de faire
    connaître au jeune public les valeurs roumaines authentiques :


    « La ronde des Sânziene (Hora Sânzienelor) est un spectacle de musique, danse et acrobatie
    où la danse traditionnelle s’entremêle avec la danse contemporaine et avec
    d’autres styles. Tout cela, pour raconter une histoire unique sur une musique
    qui a été spécialement créé pour ce spectacle et qui est aussi un mélange de
    plusieurs styles. (…) Cette idée m’est
    venue à l’esprit lorsque je me suis rendue compte que nous avions besoin de
    quelque chose d’unique et moderne, afin d’attirer vers le folklore non
    seulement le public d’âge moyen, mais aussi les jeunes. C’est pourquoi j’ai
    mélangé la modernité au folklore roumain dans un spectacle parsemé aussi de
    danse acrobatique. C’est là, sa vision moderne et originale ».

    Le spectacle s’intitule « La ronde des Sanziene ». Mais qu’est-ce
    que cela signifie, en fait ? Eh bien, dans le folklore roumain les
    Sanziene sont de jeunes filles aux pouvoirs magiques, une sorte de fée qui
    observent différents rituels à l’occasion de différentes fêtes importantes du
    calendrier religieux, telles la Pentecôte. Mais leurs origines sont ancestrales
    et leurs rituels sont en fait laïques. Selon les légendes, les Sanziene sont de
    belles jeunes filles qui vivent dans les forêts ou les plaines et qui font des
    rondes et donnent des pouvoirs magiques aux plantes. Si célébrées selon les coutumes
    ancestrales, ces fées feront en sorte que les champs portent de riches récoltes
    ou que les enfants nés durant l’année soient en bonne santé. Par contre, si on
    ne leur rend pas hommage comme il faut, alors les Sanziene deviennent des fées
    méchantes qui vont se venger.


    Voilà en bref la tradition que le spectacle « La ronde des
    Sanziene » veut faire renaître. Tout a commencé il y a 5 ans, se souvient
    Anca Niţă:





    « « La ronde des Sanziene » avait déjà été jouée
    en 2019, juste avant la pandémie, qui malheureusement, a coupé court à notre
    élan. Nous avons donc décidé de le reprendre et de lui donner une forme plus
    ample. Les gens en ont été ravis et on nous a même invités dans d’autre pays, afin
    de danser pour la diaspora »



    Et puisque notre invitée est tout le temps en contact avec le monde du
    fitness et de l’aérobic, un nouveau style de danse a vu le jour : la «
    Fetno ». Qu’est-ce que c’est, exactement ? Anca Niţă
    explique :





    « La « Fetno » est une nouvelle approche du folklore
    roumain. J’ai voulu combiner la danse traditionnelle avec les mouvements de
    l’aérobic classique, pour ajouter un brin de saveur à mes classes d’aérobic,
    pour joindre la beauté à la santé et l’agréable au style traditionnel roumain.
    J’ai tenu absolument à le faire. J’ai passé 7 ans en Italie et mon pays m’a
    tellement manqué que j’ai voulu innover, même au niveau international. C’est
    ainsi qu’est née la « Fetno », qui est en fait de la danse traditionnelle
    avec des mouvements d’aérobic. Cela a très bien marché auprès du public roumain.
    Si bien, que lors d’un concours que nous avons organisé, plus de 700 personnes
    se sont présentées, tant des adultes que des enfants. A mon avis, c’est quelque
    chose d’important que de promouvoir les valeurs roumaines à l’étranger. »



    Voici donc une danse née il y a 8 ans et qui ne fait que se développer.
    Anca Niţă en est très fière :





    « La « Fetno » a vu le jour en 2016, donc il
    y a un bon moment déjà, mais c’est toujours un concept assez nouveau et
    moderne, à mon avis. A chaque fois, nous tentons d’y apporter quelque chose de
    nouveau. On rajoute des éléments qui rendent le spectacle encore plus intense,
    plus amusant. (…) Et nous sommes ravis de pouvoir travailler tant avec les
    adultes qu’avec les enfants. A l’avenir, nous souhaitons continuer à développer
    tout cela, puisque la « Fetno dance » a déjà été incluse dans les
    concours de danse et qu’il y a plein de personnes intéressées. »





    La première
    « Ronde des Sanziene » d’après la pandémie a eu lieu le 20 janvier dernier
    à Bucarest, à guichets fermés. Une autre suivra en avril. Entre temps, nous
    vous invitons à réfléchir aux bénéfices la « fetno », cette danse roumaine
    qui mélange folklore, aérobic et acrobatie ! (trad. Valentina Beleavski)

  • Des traditions roumaines au milieu de l’été

    Des traditions roumaines au milieu de l’été

    Le solstice du 21 juin, quand le soleil atteint son
    intensité maximale, marque le débutde l’été astronomique. C’est pourquoi, tous
    les rites traditionnels qui se déroulent à ce moment de l’année invoquent
    l’énergie solaire.


    La Fête appelée dans la tradition roumaine « Sânziene »
    est liée aux rites anciens, qui viennent compléter le culte chrétien, qui
    gardent cependant leur symbolisme préchrétien presque inchangé. Les plantes des
    champs typiques pour l’été, aux fleurs disposées en bouquet, petites et jaunes,
    sont devenues homonymes de créatures mythologiques féminines, qui ont des
    pouvoirs magiques. Ces femmes, appelées « Sânziene », également connues
    sous le nom de « Drăgaice », gouvernent les champs, les forêts et les
    eaux. Selon la foi populaire, pendant le solstice d’été, elles transmettent
    leurs pouvoirs miraculeux aux plantes médicinales. Delia Suiogan, ethnologue à
    l’Université du Nord de Baia Mare, nous a expliqué :



    « Les femmes appelées « Drăgaice »
    portaient un drapeau au sommet duquel elles attachaient neuf plantes magiques,
    de même que dans le rituel des hommes appelés « Călușari ».
    D’habitude on finit la récolte des plantes médicinales vers la mi-juin. Alors
    que l’été est à son apogée, on dit que toutes les fleurs et plantes perdent
    désormais leur pouvoir de guérison. Dans les villages roumains on dit qu’après
    le 24 juin, seules les sorcières cueillent encore des plantes, qui n’ont que
    des pouvoirs maléfiques. Le rituel appelé « Drăgaica » est très
    ancien également parce qu’il vient continuer les danses des « Călușari », qui
    sont des danses masculines. Cette fois-ci, le rituel de la « Drăgaica »
    est observé par un groupe de femmes. Il est très intéressant que dans les
    costumes des « Drăgaice » on trouve les mêmes éléments que dans les
    costumes des « Călușari ». Il y a ces couronnes des fleurs
    bleues qui ont poussé dans le blé, également appelées « drăgaice » et
    « cicoare ».


    Un autre rituel intéressant sont les couronnes des fleurs
    tressées à l’occasion de la fête des « Sânziene », qui sont ensuite
    lancées vers les toits des maisons, tant par les jeunes que par les vieux du
    village. Traditionnellement, on dit que le lieu où ces couronnes tombent montre
    des signes concernant les événements à venir tout au long de l’année. Les
    couronnes qui tombaient du toit annonçaient soit le mariage, soit la mort de
    quelqu’un. Par contre, si elles restaient sur le toit de la maison, cela
    signifiait qu’aucun changement important n’allait se produire dans la vie des
    membres de la communauté. Dans certains villages, les gens marchent avec des
    torches allumées autour de la maison et du champ. Les filles cueillent des épis
    de blé, des gaillets jaunes et d’autres plantes pour en tresser des couronnes.
    Après, elles les mettent sur leur tête et commencent la danse appelée
    « Drăgaica ». C’est une danse censée d’invoquer l’abondance, mais
    aussi la protection des foyers et des champs. On dit que cette danse entraine
    aussi le soleil à danser, alors qu’il reste dans le ciel plus longtemps que les
    autres jours de l’année. On croit aussi que, le jour des « Sânziene »,
    les cieux s’ouvrent et que le monde des défuntscommunique avec notre monde. A
    cette occasion, dans de nombreuses régions du pays, on célèbre encore des officesà
    la mémoire des défunts.(trad. Andra Juganaru)

  • Pauza Mare 24.06.2022

    Pauza Mare 24.06.2022

    O ediţie de… “Sânziene”, prin muzică, dar şi de “Ziua Universală a Iei”/ “Ziua Iei tradiţionale româneşti”, cu mai multi invitaţi, printre care producătoarea de film Ruxandra Şerban, antreprenoare română stabilită la Paris, managerul cultural Ovidiu Roşca, organizator al Festivalului Naţional “Lira Litoralului” şi câţiva protagonişti ai expoziţiilor “Cămaşa cu altiţă”, de la Galeria “Calderon Art Studio” Bucureşti şi “Cămaşa cu altiţă din Geoparcul UNESCO Ţinutul Buzăului”, de la Galeriile de Artă Buzău.



  • Nachrichten 24.06.2022

    Nachrichten 24.06.2022

    Der rumänische Schwimmer Robert Glinta hat sich am Freitag für das Halbfinale beim 50-Meter-Rücken bei den FINA Weltmeisterschaften in Budapest, Ungarn, qualifiziert. Die beste Zeit im Rennen erzielte Justin Ress aus den USA, Goldmedaillengewinner in der 4×100-Meter-Staffel. Das Halbfinale über 50 Meter Rücken steht heute Abend an, das Finale am Samstag. Glinta hatte zuvor im 100-Meter-Finale Platz 8 belegt. Der 17-jährige Schwimmer David Popovici ist am Mittwoch als zweiter Schwimmer der Welt Weltmeister über 200 m und 100 m Freistil bei derselben Meisterschaft geworden. Angelica Muscalu und Constantin Popovici werden Rumänien in der kommenden Woche im Tauchwettbewerb derselben Meisterschaft vertreten.



    Die EU-Staats- und Regierungschefs haben der Ukraine und der Republik Moldau den Status von Beitrittskandidaten zuerkannt. Im Gegenzug wurde Georgien ermutigt, seine Reformen fortzusetzen, um diesen Status in Zukunft zu erhalten. Rumänien hat den gro‎ßen Schritt seiner beiden Nachbarn in Richtung europäische Integration begrü‎ßt.



    Mehr als 83 % der Achtklässler in den rumänischen Sekundarschulen wurden kürzlich nach Bestehen der nationalen Bewertungsprüfung zum Gymnasium zugelassen, was einen Rekordwert in den letzten 10 Jahren darstellt. Nachdem die Ergebnisse am Donnerstag bekannt gegben wurden, erklärte Bildungsminister Sorin Campeanu, dass die Zahl der Schüler, die an der genannten Prüfung teilgenommen haben, die höchste der letzten sechs Jahre sei.



    Der 24. Juni gilt als Tag der traditionellen rumänischen Bluse, bekannt als Ie. Ab diesem Jahr können die Rumänen diesen Tag legal feiern, nachdem Staatspräsident Klaus Iohannis ein Gesetz erlassen hat, das bereits im Amtsblatt veröffentlicht wurde. Nach dem neuen Gesetz können kulturelle, soziale und künstlerische Veranstaltungen zu diesem Anlass durchgeführt werden, und die Massenmedien werden ermutigt, Materialien zur Förderung dieses traditionellen Kleidungsstücks zu verbreiten. Bildungseinrichtungen, Kultureinrichtungen, Kommunikationszentren sowie die diplomatischen Vertretungen Rumäniens sind aufgefordert, sich an verschiedenen Aktionen zur Förderung dieses Ereignisses zu beteiligen.



    Am 24. Juni feierten die orthodoxen Gläubigen, die in Rumänien zusammen mit den griechisch-katholischen Gläubigen die Mehrheit bilden, die Geburt von Johannes dem Täufer, der als letzter Prophet des Alten Testaments gilt, der das Kommen des Messias ankündigte. Johannes der Täufer, der aus der Familie des jüdischen Priesters Zacharias stammte und sechs Monate vor Jesus geboren wurde, rief die Menschen zur Umkehr auf und taufte sie im Fluss Jordan. Johannes taufte auch Jesus und stellte ihn der Welt als den kommenden Messias vor. Dieser christliche Feiertag überschneidet sich mit einem heidnischen Fest, das in Rumänien unter dem Namen Sanziene bekannt ist und bei dem es sich um mythologische Wesen handelt, die für Wohlstand und Fruchtbarkeit zuständig sind.



    Das 29. Internationale Theaterfestival FITS findet bis zum 3. Juli im mittelrumänischen Sibiu statt. Das Thema der diesjährigen Ausgabe lautet “Schönheit”. Die Veranstaltung wird Theater-, Tanz-, Zirkus-, Film-, Musical- und Opernproduktionen umfassen. Au‎ßerdem gibt es Stra‎ßentheater und andere Aufführungen, Konzerte, Buchvorstellungen und Ausstellungen. Auf dem Programm stehen international anerkannten und preisgekrönten Darbietungen. Das Festival wird sowohl in physischen als auch in hybriden Formaten stattfinden, so dass einige der Aufführungen, die in Konzertsälen, unkonventionellen Räumen, Kirchen und auf den zentralen Plätzen von Sibiu stattfinden werden, auch auf der offiziellen FITS-Website, auf der digitalen Streaming-Plattform www.scena-digitala.ro sowie auf der Facebook-Seite und dem YouTube-Kanal des Festivals zu sehen sein werden.

  • Expoziția “Chimonoul întâlnește ia”, la Centrul Cultural Expo Arte din București

    Expoziția “Chimonoul întâlnește ia”, la Centrul Cultural Expo Arte din București

    Vernisată pe 24 iunie 2021, data la care este marcată Ziua Universală a Iei și când se împlinesc 100 de ani de
    relații diplomatice între Japonia și România, expoziția va fi deschisă până în
    22 iulie. De ce anume avem de-a face cu un eveniment unic ne explică
    drd. Iulia Gorneanu, curator al expoziției:

    Este o expozție
    unică, un demers unic. Pentru prima oară au fost puse în oglindă aceste două
    piese vestimentare iconice, ia și chimonoul. Așteptări speciale de la expoziție
    nu am. Sigur, ca orice curator, și eu sper să fie vizitată de cât mai multă
    lume, iar piesele să se bucure de toată admirația pe care o merită. În schimb,
    am mari așteptări de la dosarul pe care l-a depus România – în parteneriat cu
    Republica Moldova – de înscriere în UNESCO a cămășii cu altiță. Aștept ca ia,
    sub denumirea de ie, să intre la un moment dat în limbajul universal, așa cum au
    intrat cuvintele chimono, sari, poncho sau altele. Între ie și chimono sunt
    destule puncte comune. În primul rând, sunt veșminte tradiționale care au
    influențat într-un mod absolut copleșitor moda secolului XX. Marile case de
    modă, marii designeri au derivat din aceste piese vestimentare produse
    contemporane. Sunt cele două tipuri de piese vestimentare care au schimbat
    cumva paradigma.



    Obiectele
    expuse la Centrul Cultural Expo Arte din București
    sunt
    chimonouri şi ii de colecţie create de Iulia Gorneanu şi Mihaela Bădin Chilian
    și prezentate într-un discurs vizual atemporal, realizat de artista japoneză
    Ayako Funatsu. Despre răbdarea de care a a avut nevoie, dar și despre simboluri
    grafice străvechi vorbește drd. Iulia Gorneanu, curator al expozției:

    Am format o mică colecție de chimonouri cu destul de mare greutate. Încerc de
    4 sau chiar 5 ani să configurez acest demers, știind că în 2021 – fix de Ziua
    Iei, pe 24 iunie – s-au împlinit 100 de ani de relații diplomatice
    România Japonia. Pe 24 iunie 1921 se deschidea Legația României la Tokyo. Mi-am
    spus că un eveniment de diplomație culturală este binevenit în acest context,
    cu atât mai mult cu cât cele două tipuri de veșmânt sunt adevărate vehicule de
    comunicare identitară, atât pentru Japonia, cât și pentru România. Așa cum avem
    și noi ii de nuntă, ii de înmormântare, ii ceremoniale, la fel se întâmplă și
    cu chimonoul. Chimonourile și iile vorbesc despre statutul femeii în
    comunitate, despre trăirile ei, despre neamul din care ea face parte. În plus,
    există și similitudini frapante de pattern. Am găsit simboluri grafice comune
    pe unele dintre exponate, simboluri străvechi. Nu este nimic de mirare aici,
    există asemenea simboluri care circulă pe toată planeta. Culturile străvechi au
    un strat comun care este absolut evident încă din neolitic. De exemplu, se pot
    observa cu ușurință similitudinile dintre ceramica noastră de Cucuteni și
    ceramica unor alte civilizații chiar foarte îndepărtate geografic.Sper că am
    reușit să spun o poveste altfel, anul acesta de Sânziene.



    O
    poveste altfel, într-adevăr. Sub aura ei aparent exotică, ne sunt prezentate
    forme și idei care ne pot pune pe gânduri și ne pot deschide orizonturi
    inedite.


  • Ziua Universală a Iei: ia basarabeană

    Ziua Universală a Iei: ia basarabeană

    Ziua Universală a Iei: ia basarabeană.


  • La nuit des Sânziene

    La nuit des Sânziene

    La nuit du 23 au 24 juin est connue dans la tradition roumaine comme la nuit des « Sânziene ». Les Sânziene sont de jeunes filles habillées en vêtements de fête, qui portaient des couronnes de fleurs sur leurs têtes et dansaient en ronde. C’est une fête liée au culte de la végétation et de la fécondité, un mélange fascinant d’éléments chrétiens, païens et magiques. Ses origines sont à retrouver dans un culte solaire ancien correspondant à la fête chrétienne de la naissance de Saint Jean – Baptiste. C’est un rituel censé marquer le renouvellement de la nature et c’est aussi la seule fête préchrétienne acceptée par l’Eglise Orthodoxe Roumaine. Selon les croyances païennes, la présence des Sânziene, des esprits invisibles, est ressentie uniquement pendant cette nuit du 23 au 24 juin. Pour plus de détails sur ce moment magique de la tradition roumaine, nous avons invité au micro l’ethnologue Florin-Ionuţ Filip Neacşu : «C’est une des fêtes les plus fascinantes de la mythologie du peuple roumain. On la retrouve d’ailleurs dans l’ensemble de l’espace balkanique, dans les pays voisins. La fête des Sânziene est directement liée au solstice d’été, elle a des racines indo-européennes anciennes, comme c’est le cas de Stonehenge par exemple, un endroit associé avec les rituels du solstice. Il s’agit en fait de rituels imaginés par nos contemporains parce que nous ne pouvons pas savoir exactement ce qui s’y passait il y a des millénaires. Grâce aux recherches des ethnologues et des ethnographes nous savons que les Sânziene sont des divinités qui, lors du solstice d’été, descendent sur la terre et la bénissent, par la ronde qu’elles dansent. A ce moment-là, le Soleil est le plus proche de la Terre. Personne n’avait le droit de regarder la danse des Sânziene, car on courait le risque d’être aveuglé, de tomber malade, de devenir fou, bref de « perdre sa tête » comme on dit. Dans le sud du pays, dans cette même période on fait la danse des « Căluşari » pour protéger les communautés roumaines de ces divinités si puissantes ».

    La danse des Căluşari a des règles très strictes. Tout d’abord, seuls les hommes ont le droit d’y participer. Puis, les danseurs ont des costumes spéciaux et des accessoires tels des bâtons en bois, un drapeau, des sabres ou des plantes médicinales. Leurs chemises sont cousues de fil rouge, ils portent des chapeaux ornés de rubans, de clochettes métalliques, de petits pompons, alors que leurs bottes sont garnies d’éperons. Le leader du groupe porte un grand bâton orné de plantes médicinales, très importantes dans le contexte de la fête des Sânziene. On dit que leurs effets thérapeutiques s’accentuent pendant la période du solstice d’été. Les femmes cueillent ces plantes pendant la nuit du 23 au 24 juin et les emmènent le lendemain à l’église pour les libérer de l’influence des Sânziene, considérées aussi comme des fées malveillantes. Florin-Ionuţ Filip Neacşu raconte : « Dans de nombreux villages roumains, on garde toujours la tradition selon laquelle les jeunes filles portent des couronnes de fleurs la nuit des Sânziene, alors que les jeunes hommes jettent des couronnes de fleurs au-dessus des toits des maisons où habitent les jeunes filles célibataires. Il y a aussi des chansons spécifiques de cette fête. Plus encore, au cours des premiers siècles, l’église chrétienne a tenté de superposer des fêtes religieuses aux fêtes préchrétiennes. C’est aussi le cas de la fête des Sânziene. Par conséquent, le même jour, l’église roumaine célèbre la naissance de Saint Jean Baptiste. De nos jours, la danse des Sânziene est reconstituée dans de nombreux musées d’art traditionnel de Roumanie. Et depuis quelques années, partout dans le monde où vivent des communautés roumaines, les femmes ont pris l’habitude de porter la blouse traditionnelle roumaine, ia, le jour du solstice, justement pour témoigner de la force de nos traditions. C’est pourquoi, la fête de la blouse roumaine est célébrée le même jour que les Sânziene. »

    Avant de terminer, mentionnons que la dimension la plus importante de cette tradition est, sans doute, le culte de la fertilité. Vu que c’est une fête solaire qui marque l’expansion de la nature après le passage de l’hiver, la nuit des Sânziene est aussi un symbole de la féminité, mise aussi en valeur par les blouses roumaines traditionnelles. (Trad. Valentina Beleavski)

  • La blouse roumaine

    La blouse roumaine

    Du temps de nos grands et arrière-grands-parents, très peu de gens avaient des passeports. On reconnaissait pourtant facilement leur lieu d’origine à la façon dont ils étaient habillés. Leurs vêtements racontaient pas mal de choses sur eux, sur l’endroit d’où ils arrivaient et sur ce qu’ils étaient, par la coupe et les ornements de leurs blouses ou chemises, par la forme de leur chapeau, de leur fichu ou de leur bonnet.



    Pourtant, qui porte encore des blouses roumaines au 21e siècle? Où retrouver encore les broderies en blanc et noir ou en rouge, les ceintures aux motifs décoratifs géométriques, les étoiles à 5 branches et tous les autres symboles qui ornaient les chemises traditionnelles en lin ou en soie grège?



    On serait peut-être tenté de croire qu’elles ont été oubliées, les belles blouses traditionnelles que les reines et les princesses de Roumanie ou les femmes illustres nées dans ce pays n’ont pas hésité à porter. Eh bien, non. Pas du tout! La blouse roumaine est présente de nos jours sur les podiums des grands défilés de mode d’Yves Saint Laurent ou de Tom Ford et fait le tour du monde, s’étalant sur les beaux corps des top modèles qui se font prendre en photo Avenue de la Victoire à Bucarest. Elle est portée avec nostalgie par les Roumaines qui, en émigrant, n’ont pas oublié de ranger dans leur valise la blouse traditionnelle héritée de leur grand-mère.


    Si la blouse roumaine est de nouveau à la mode, ce n’est pas par hasard — affirme Andreea Tănăsescu, fondatrice d’une communauté virtuelle qui s’appelle justement « La blouse roumaine ».



    Les photos, les documents et les détails postés par Andreea enchantent quotidiennement le regard des près de 17 mille personnes à travers le monde. Comment tout cela a-t-il commencé? Andeea Tănăsescu raconte : «J’avais créé, depuis deux ans déjà, un album sur Facebook réunissant des photos de blouses roumaines imaginées par de grands designers tels Yves Saint Laurent ou Tom Ford. J’avais pensé que peut-être quelqu’un allait les remarquer en Roumanie et créer de telles blouses. La blouse roumaine pouvait regagner ainsi la place qu’elle mérite. Cet album a attiré tellement de monde que j’ai fini par créer une communauté. En toute sincérité, je ne m’attendais pas à un tel succès. J’ai commencé à recevoir des messages, notamment de Roumains vivant à l’étranger, qui ont tout d’un coup retrouvé la joie d’être Roumains, leurs souvenirs d’enfance et tout ce qui est le plus précieux pour quelqu’un qui a quitté le pays.»



    Ensuite, les images ont commencé à arriver d’autres sources aussi. La boîte mail de la communauté accueille quotidiennement des fragments de textes sur le costume traditionnel roumain, des photos de membres de la famille royale portant des costumes traditionnels prises pour des cartes postales, des affiches de différentes expositions et des explications concernant les symboles brodés sur les blouses roumaines.



    Ces images ont touché non seulement des personnes éparpillées à travers le monde, mais aussi des institutions concernées par le sujet, contentes de cette aide qui leur venait de l’extérieur — affirme Andreea : «Nous avons réussi à influencer d’autres communautés et même des musées, car ce que nous postons sur Internet est repris et diffusé par le Musée du village roumain, par le Musée d’histoire, par le Musée d’Art. Nous avons réussi à déterminer des jeunes filles à porter des blouses roumaines. Et, avec le concours d’une jeune équipe ambitieuse, nous avons réalisé un projet dont nous rêvions depuis longtemps: une promenade le long de l’avenue Victoria, à Bucarest, en blouse roumaine.»



    Le 6 avril 2013, Instagram lançait un défi à ses utilisateurs du monde – celui de sortir faire des randonnées et de poster des photos de différentes villes du monde. Andreea Tănăsescu y a immédiatement identifié une opportunité fantastique de mettre la blouse roumaine sur des centaines de milliers d’écrans d’ordinateur. Aux côtés de la Fondation Calea Victoriei – l’Avenue de la Victoire – artère principale de la capitale roumaine, elle a organisé une sorte de défilé de blouses traditionnelles roumaines. Des dizaines de photographes, venus exclusivement pour cet évènement, ont rempli les réseaux de partage avec des photos de super modèles qui portaient cette pièce de vêtement traditionnelle roumaine.



    Andreea Tănăsescu affirme que ce fut une journée extraordinaire : « Nous nous sommes organisés en 4 ou 5 jours et nous nous sommes réunis pour la première fois avec ceux qui aiment faire des sorties photographiques. Ce fut fantastique puisque le temps a été parfait. De nombreux gens qui ont tout simplement passé deux heures comme à l’entre-deux-guerres, quand les Bucarestois sortaient Avenue Victoriei habillés de leurs meilleurs vêtements, y compris en chemises traditionnelles. Et c’est ça le message que nous souhaitions transmettre, modifier l’avenue de la Victoire pour qu’elle ressemble aux photos d’époque. Nous voulons en fait conduire à la Victoire tous les symboles et les histoires de la Roumanie. »



    Une nouvelle randonnée a eu lieu quelques jours plus tard. Et ce n’est pas tout, puisque Andreea Tănăsescu a eu des plans pour le 24 juin et la fête des Sânziene : « Nous avons lancé les démarches pour l’inauguration d’une association censée protéger, mettre en valeur et promouvoir la blouse roumaine. Elle devra promouvoir la fête des Sânziene en tant que journée universelle de la blouse, quand toutes les femmes qui possèdent ce vêtement, qui souhaitent s’en acheter ou qui s’en confectionnent, peuvent le porter, tout comme nos ancêtres. Elles disaient que ce jour-là, les cieux s’ouvrent et nous pouvons communiquer avec l’univers, transmettre nos meilleurs pensées. Cette année, le 24 juin a été marqué d’une manière assez simple. Nous avons porter des blouses roumaines et construire sur Internet une carte du monde sur laquelle nous avons poster des photos avec des Roumaines habillées de cette pièce vestimentaire. Vous allez voir que toute la planète porte la blouse roumaine, parce que je suis sûre qu’il y a des femmes roumaines qui possèdent cet article vestimentaire partout dans le monde. »



    Et c’est pourquoi RRI vous invite à porter une blouse roumaine. Nous attendons avec impatience vos photos. (trad. : Alex Diaconescu, Dominique)