Tag: Sauvez les enfants

  • Le courrier des auditeurs du 09.08.2024

    Le courrier des auditeurs du 09.08.2024

    Madame, Monsieur, bien le bonjour. Comment allez-vous ? Qu’est-ce que vous faites de beau pendant cette période estivale ? Personnellement, j’ai repoussé mes vacances au-delà du 15 septembre, après les examens d’admission à l’Université de ma fille. Pourtant, j’ai fait deux petites fugues à la mer.

     

    Les enfants disparus en Roumanie

    Et justement, en parlant de fugue, je vous invite à discuter dans les minutes suivantes, des enfants disparus, un sujet proposé par M. Paul Jamet. Cher ami, bien le bonjour. Comment allez-vous ? Merci bien pour vos derniers rapports d’écoute, nous les avons tous bien reçus et nous allons les confirmer bientôt. Le sujet que vous nous proposez aujourd’hui est, malheureusement, un sujet très actuel. Et pour cause, il y a deux semaines, j’ai fait une petite escapade à la mer Noire et à peine arrivée sur la plage, j’ai entendu les téléphones sonner autour de moi, signe qu’un message d’alerte était en vigueur. Dans un premier temps, je pensais qu’il s’agit d’une alerte aux orages, très fréquents dernièrement. Eh bien non, il s’agissait d’un texto qui signalait la disparition de quatre enfants âgés entre 7 et 12 ans, trois frères et leur cousin. Alertés par la famille, les policiers ont commencé à fouiller toutes les stations de la côte roumaine et, trois jours plus tard, ils ont fini par retrouver les gamins. D’après les premiers indices de l’enquête, il s’agissait d’une fugue.

    D’ailleurs, selon les données rendues publiques par l’ONG de Roumanie Sauvez les enfants, presque 10.000 enfants ont été portés disparus en Roumanie dans le courant de 2023 un nombre à la hausse pour la deuxième année de suite. Parmi eux, plus de 50% sont des enfants placés ayant fui volontairement. Des chiffres qui inquiètent beaucoup et qui ont poussé M. Jamet à faire des recherches sur les données pour la France. Alors, si en Roumanie, nous avons plus d’une disparition par heure, figurez-vous qu’en France, une disparition d’enfant est signalée toutes les douze minutes. Selon des données de mars 2024, plus de 43 milles enfants ont été portés disparus dans l’Hexagone.

    Le sujet est d’autant plus sensible que nombre de ces enfants ne sont jamais retrouvés. Fin 2014, l’organisation Sauvez les Enfants est devenue membre de la plateforme européenne AMBER Alerte, ce qui lui permet de prendre la trace des enfants disparus, potentiellement en danger.

     

    Entre 20 avril 2023 et 20 avril dernier, la Roumanie a enregistré 9902 alertes Amber

    Pour revenir au nombre d’enfants portés disparus, entre 20 avril 2023 et 20 avril dernier, la Roumanie a enregistré 9902 alertes dont 97 concernaient des enfants de moins de 5 ans, 163 des enfants de 5 à 10 ans, 2300 des mineurs de 10 à 14 ans et 7342 des enfants de 14 à 18 ans. Des chiffres d’autant plus inquiétants que selon l’Agence nationale de lutte contre le trafic de personnes, en 2022, 15% des mineurs trafiqués étaient des enfants institutionnalisés. Or, selon la Police roumaine, ce sont ces enfants qui, le plus souvent, font des fugues. Les organisations non gouvernementales expliquent que les mineurs placés sont très vulnérables, souvent très pauvres et donc, manipulables et facilement séduits par l’idée de fuir le système. « Bien que le nombre d’enfants placés en institution continue de baisser et que les alternatives d’intégration au sein d’une famille soient en hausse, le nombre d’enfants entrant dans le système public de prise en charge reste élevé (environ 9 000 enfants, dont un tiers d’enfants handicapés), principalement en raison de la pauvreté, de la violence contre les enfants et du handicap, dans un contexte où le manque d’accès à des services (préventifs) adéquats crée des lacunes en matière d’équité. », lit-on dans un descriptif de programme mis en place par la Roumanie au bénéfice des enfants.

    Malheureusement, dans son dernier rapport le Département d’Etat américain affirmait qu’en été 2023, la Roumanie ne répondait aux moindres critères de lutte contre la traite d’êtres humains. « Le pays reste une source primaire pour le trafic sexuel et pour l’exploitation par le travail en Europe. Les groupes vulnérables comportent des enfants institutionnalisés ou à peine sortis des foyers, des enfants dont les parents sont partis travailler à l’étranger, des enfants roms, des femmes non éduquées et pauvres, des migrants et des demandeurs d’asile », peut-on lire dans le rapport. En Roumanie, disaient les Américains, la justice, les procureurs et les services chargés de la protection de l’enfance se rangent plutôt du côté des trafiquants que de celui de la victime. Suite à ces critiques, le pays a lancé en mai dernier une Stratégie nationale de lutte contre le trafic de personnes. De cette manière, Bucarest se propose de mettre en place des mesures censées diminuer ce phénomène, identifier les victimes et punir les criminels.

     

    La guerre en Ukraine a empiré les choses 

    La situation en Roumanie s’avère encore plus compliquée depuis le début de la guerre en Ukraine, en février 2022. Le pays s’est vu pris d’assaut par des réfugiés, dont beaucoup d’enfants non accompagnés ou séparés. Je me souviens que dans les premières semaines de guerre, la Police roumaine conseillait aux femmes et enfants ukrainiens de ne pas monter dans des voitures avec des inconnus qui souvent, les attendaient à la frontière pour, disaient-ils, les sauver. Par conséquent, les autorités roumaines ont obligé tous ceux qui voulaient porter secours aux réfugiés, qui voulaient les héberger ou les transporter, de s’enregistrer à la police.

    Pour revenir aux disparitions pour ainsi dire, quotidiennes, auxquelles les pays se confrontent, la plupart sont dues au manque de surveillance de la part des adultes, au manque de communication en famille, à l’abandon scolaire ou encore à la peur de se faire gronder pour des mauvaises notes, à un mauvais entourage, aux conflits en famille. Beaucoup d’enfants sont retrouvés dans les premières 24 à 48 heures suivant leur disparition. Mais les chances de retrouver un enfant disparu diminuent au fur et à mesure que le temps passe. Voilà pourquoi il est si important  de disséminer la nouvelle par des messages d’alerte. En Europe, le réseau téléphonique d’assistance aux enfants disparus est opéré par des organisations nationales mises en place dans 32 pays. C’est un service qui fonctionne 24 sur 24 et qui offre gratuitement du soutien émotionnel, psychologique, social, administratif.

    Dans un descriptif de programme que la Roumanie a mis en place au bénéfice des enfants, nous lisons que « la Roumanie est l’un des rares pays de l’Union européenne à disposer d’un projet de stratégie de protection et de promotion des droits de l’enfant pour la période 2021-2027, stratégie alignée sur la programmation de l’Union européenne et répondant aux recommandations par pays formulées par cette dernière. La stratégie donne la priorité aux actions et aux investissements en faveur des droits de l’enfant, en se fondant sur une approche holistique et intégrée aux niveaux national et local, ce qui permet de passer d’un système réactif à un système préventif. »

    Voilà cher M. Paul Jamet, un petit aperçu sur le sujet des enfants disparus. Un sujet qui, comme vous le dites très bien, n’est pas trop gai, mais il est très nécessaire, notamment de nos jours, quand les conflits éclatent de partout et le nombre d’enfants seuls, abandonnés ou orphelins augmente.

     

    Déplaçons-nous en Australie, plus précisément à  Melbourne d’où nous écoute notre auditeur Jayce GILBERT qui nous a envoyé un rapport d’écoute bien fourni. Nous sommes fort contents que nos programmes vous semblent très intéressants, merci de nous le dire. Et puis, merci aussi de rester à l’écoute du Courrier des auditeurs. La revedere, cher ami !

     

    Dirigeons-nous vers l’Afrique pour passer notre bonjour à M. Farid Boumechaal qui nous a envoyé un nouveau rapport d’écoute. Notre ami a écouté les infos et le volet actualité et il recevra une carte QSL de confirmation.

     

    Retour en France, plus précisément dans le bassin d’Arcachon, pour passer le bonjour de nous tous à Philippe Marsan, de Biganos. Comment allez-vous, cher ami ? Je pense que vous suivez les JO de Paris, car vous les mentionnez dans votre rapport d’écoute. Les dossiers de l’actualité figurent parmi les programmes que vous suivez sur les ondes de RRI, tout comme nos chroniques Société sur la santé des Roumains, ou encore la rubrique touristique Visitez la Roumanie, le programme de jazz ou encore le Courrier des auditeurs. Merci bien de tous ces détails concernant nos émissions. Au nom de tous mes collègues, on vous souhaite un bel été et à bientôt de vous lire !

     

    Restons toujours en France et déplaçons-nous dans le département des Vosges pour un petit coucou amical à Marcel Kurtz qui nous a écoutés le 19 juin dernier. Nous sommes fort contents que nos commentaires et notre musique vous plaisent. Bien sûr que votre rapport d’écoute sera confirmé, mais comme c’est la période des vacances, il faut patienter un peu plus que d’habitude. Nous sommes une toute petite équipe de 5 personnes et nous sommes censés faire tout aussi bien sur les ondes, que sur le site et dans la correspondance. En revanche, à la différence des années précédentes, à partir de cette année, les QSL sont électroniques et donc, elles sont envoyées par mail. Ceci dit, je vous souhaite une excellente continuation sur nos ondes.

    Madame, Monsieur, c’est tout pour aujourd’hui. Ioana vous remercie de votre attention et vous donne rendez-vous dans un mois. En attendant, portez-vous bien, prenez soin de vous, profitez du soleil et de l’été et croisez les doigts pour les sportifs au tableau des JO de Paris.

  • Les abus à l’encontre des mineurs

    Les abus à l’encontre des mineurs

    Difficile de rassembler des données en temps de pandémie. Pourtant, lorganisation Salvați Copiii (Sauvez les enfants) a réussi à mener à bien ses recherches sur les violences à lencontre des mineurs, et ce grâce aux réponses denfants et de parents. Rien de surprenant, les enfants et les adultes ont des points de vue divergents sur le sujet. Par exemple, 46 % des enfants affirment subir souvent des châtiments corporels dans leur famille, alors que seuls 28 % des parents reconnaissent avoir recours à la violence. Le même écart apparaît dans les résultats des études menées en 2001 et 2013. Le sociologue Ciprian Grădinaru nous en apprend davantage :



    « On constate une légère baisse des agressions verbales, qui reste néanmoins relativement élevée. Certains éléments méritent toutefois dêtre mentionnés. Même si elle reste élevée, la violence physique, soit les coups frappés à la main sans produire de traces sur lenfant a tendance à diminuer, passant de 85 % en 2001, à 46 % en 2021, si lon en croit les réponses fournies par les enfants. Un aspect semble particulièrement inquiétant : la violence physique (coups ou utilisation dobjets) suite à laquelle il reste des traces sur le corps de lenfant na pas diminué et semble même plus élevée en 2021 quelle ne létait en 2013. Même constat pour labus émotionnel ou les menaces. On observe la même tendance pour la négligence de lenfant, lexploitation des enfants et les abus sexuels sur mineurs. Selon les réponses des enfants, seul le recours à de légères violences physiques est en baisse. Le plus probablement, cest ce que nous appelons la reconnaissance du phénomène. Les parents semblent prendre progressivement conscience quil nest pas bien de frapper ou de crier sur un enfant. Si lon en croit les données de 2013, le pourcentage était bien plus faible. Selon les réponses apportées par les enfants au sujet de leur environnement éducatif, on constate une baisse significative de la violence physique, passant de 30 % en 2001 à 5 % en 2021. On ne peut malheureusement pas en dire autant des violences psychologiques dont le pourcentage reste élevé encore aujourdhui. »



    A quoi correspond exactement le terme dabus émotionnel ? Le sociologue Ciprian Grădinaru explique :



    « Labus émotionnel (on emploie de gros mots à la maison ou on est insulté) atteint 12 %. Près de 90 % des enfants interrogés racontent être réprimandés par leurs parents. La moitié affirment être régulièrement témoins de querelles entre les deux parents, ce qui peut représenter une autre forme dabus émotionnel. Deux enfants sur dix affirment que leurs parents ne les laissent pas jouer avec dautres enfants. Un pourcentage similaire affirment quau moins lun des deux parents consomme trop dalcool. Une autre forme plus grave dabus consiste à ne pas nourrir un enfant. Si lon creuse un peu plus la question, on constate quun enfant sur trois affirme ne pas manger ou ne pas manger des repas préparés chez lui. Plus de deux enfants sur dix affirment ne pas consulter de médecin lorsquils sont malades. Dautres racontent rester seuls chez eux la nuit pour soccuper de leurs petits frères ou petites sœurs. Certains affirment rester seuls chez eux pendant plusieurs jours. On parle ici davantage de facteurs socio-économiques que de comportements ou de choix éducationnels des parents. »



    Le pourcentage relatif aux abus sexuels reste aussi très inquiétant : environ 3 % des parents interrogés affirment que leur enfant a été victime dabus sexuels au cours de lannée passée. Pour deux tiers dentre eux, lagresseur est un inconnu, et 2,9 % des adolescents déclarent avoir été victimes de viol. Les experts estiment toutefois que ce chiffre pourrait être sous-estimé. Ciprian Grădinaru nous en dit plus :



    « Près de deux à trois enfants sur dix a déjà vu à la télévision des images à caractère sexuel. Si lon part du principe quil sagit dun tabou, on peut imaginer que ces chiffres sont en fait plus élevés. Ce nest que la partie immergée de liceberg. Près de 7 % des enfants affirment toutefois avoir déjà vu, dans la vie réelle, des adultes dans des poses sexuelles. Ils racontent que des vidéos ou des images les montrant nus ou dans des positions sexuelles ont été postées ou envoyées sur Internet. Ce pourcentage ne semble pas diminuer pour le moment. »



    Quel rôle joue lécole dans la diminution ou dans la prévention de ce type dabus ? Les psychologues scolaires, malheureusement trop peu nombreux, peuvent nous apporter une réponse. Cest le cas dAura Stănculescu qui partage son expérience :



    « Nous cherchons à empêcher ces comportements. Cest en effet plus simple que davoir à les déconstruire plus tard pour rééduquer les enfants ensuite. Cest pourquoi en classe nous travaillons beaucoup sur la communication. Nous leur apprenons à communiquer de manière pertinente. Ainsi, ils apprennent à sexprimer, à parler de leur malaise, et surtout de la cause de ce malaise. Nous leur apprenons à le verbaliser et à se tourner vers la personne qui pourra les aider à résoudre leur problème. Un enfant qui sexprime est un enfant qui a appris à se défendre. Ce qui nous intéresse, cest que les enfants ne restent pas dans ce rôle de victime, car tout traumatisme peut saggraver, et lenfant risque de devenir un adulte malheureux qui se mettra à son tour dans une posture dagresseur. Nous cherchons à instaurer un environnement sain à lécole. »



    Pour ce faire, il faut aussi que la société évolue dans son ensemble, car nous ne pouvons continuer à vivre dans un monde où persiste la tradition du « qui aime bien châtie bien ».


    (Trad. : Charlotte Fromenteaud)

  • Le 1-er juin – à propos des enfants

    Le 1-er juin – à propos des enfants

    Une tradition vieille de plusieurs générations a été
    respectée cette aussi en Roumanie : en ce 1-er juin 2021, Journée
    internationale de l’enfant, les petits ont été mis à l’honneur partout dans le
    pays, tout comme dans une centaine d’autres États du monde. Depuis 2017, lorsque
    le premier jour de l’été est devenu férié, c’est aussi une occasion pour les
    parents et les enfants de passer du temps ensemble, à jouer et à s’amuser. Cette
    fois-ci, les adultes et les petits ont pu profiter de l’allègement des mesures
    anti-pandémie et passer la journée à se détendre. Les parents qui l’ont
    souhaité ont pu prendre une journée de congé le lundi 31 mai, ce qui leur a
    offert un très long weekend vacancier. Les événements ont répondu à tous les
    goûts et à tous les âges : jeux en plein air, spectacles de théâtres,
    vernissages d’exposition, concerts, ateliers de création, tours guidés, rencontres
    sportives, excursions … D’autres ont préféré visiter des musées, se rendre dans
    des parcs d’aventure ou au zoo, en fonction de la météo très capricieuse, d’ailleurs.
    Selon la même tradition, les enfants ont reçu plein de cadeaux, les douceurs
    étant les plus appréciées.



    Mais, le 1-er
    juin, il faut aussi penser aux enfants défavorisés, les statistiques étant
    alarmantes: selon l’organisation non gouvernementale « Save the Children »/
    « Sauvez les enfants », en Roumanie un enfant sur deux est analphabète
    fonctionnel ou subi une forme de violence physique, émotionnelle ou sexuelle.
    Un enfant sur trois est en risque de pauvreté et d’exclusion sociale; six
    enfants sur mille meurent avant l’âge d’un an; chaque année, 750 adolescentes de
    moins de 15 deviennent mères; au moins 100 000 enfants vivent sans leurs
    parents ou sans l’un des parents, tandis que les 78 000 enfants en situation de
    handicap de Roumanie ne se voient pas assurer les conditions pour l’intégration
    sociale et éducative, affirme « Sauvez les enfants », dans un
    communiqué de presse.

    L’ONG demande au Parlement et au gouvernement de Bucarest
    de prendre des mesures concrètes pour résoudre dix problèmes graves identifiés,
    à savoir : contrecarrer la pauvreté des familles et des communautés dans
    lesquelles vivent certains enfants, assurer une éducation équitable et de
    qualité pour tous, ainsi que de l’assistance psycho-thérapeutique post-pandémie,
    combattre les violences faites aux enfants. Il faut aussi accorder une
    attention spéciale aux mères mineures et aux enfants dont les parents sont
    partis travailler à l’étranger, faire baisser la mortalité infantile, protéger
    les enfants institutionnalisés, intégrer les enfants en situation de handicap
    dans le système d’éducation, assurer la participation des enfants à la prise
    des décisions les concernant directement. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • Mères adolescentes en Roumanie

    Mères adolescentes en Roumanie

    La loi en vertu de laquelle des cours d’éducation sexuelle devraient être organisés dans les écoles est soumise à un va-et-vient entre le Législatif, le chef de l’Etat et la Cour constitutionnelle ; elle fait l’objet de nombreuses modifications, soutenues par les cercles conservateurs et par l’Eglise orthodoxe. Rien qu’un exemple : la discipline devrait s’appeler éducation sanitaire au lieu d’éducation sexuelle et pour qu’elle soit enseignée, chaque parent devrait absolument déposer une demande écrite.

    L’organisation « Sauvez les enfants » mène des programmes d’éducation et de prévention censés aider les jeunes mères à dépasser plus facilement ce qui pourrait devenir un trauma psychologique et physique majeur, puisqu’une grossesse adolescente met en danger tant la mère que le bébé. Gabriela Alexandrescu est présidente exécutive de l’organisation et elle connait tous les détails de cette situation. « La Roumanie est en première position en Europe pour ce qui est du nombre de jeunes mamans de moins de 15 ans et en deuxième place, après la Bulgarie, pour ce qui est de la tranche d’âge des moins de 19 ans. En fait, près de 10 % des femmes qui accouchent en Roumanie ont moins de 19 ans. Ce qui est plus grave, c’est le fait qu’en Roumanie, 750 jeunes femmes arrivent à accoucher à moins de 15 ans. Il s’agit en fait d’enfants qui donnent naissance à d’autres enfants ».

    Quel serait le portrait-robot d’une mère-enfant ? Gabriela Alexandrescu répond : « La plupart de ces grossesses sont enregistrées parmi les jeunes femmes provenant de familles défavorisées. Seules 52 % des adolescentes sont suivies par des médecins et font toutes les analyses recommandées, même si 90 % d’entre elles sont quand même inscrites auprès du médecin de famille. Une de ces explications, c’est le fait que 90 % des mères qui habitent en milieu rural doivent se déplacer dans une autre localité pour aller consulter le gynéco et n’ont pas l’argent nécessaire. »

    Ces adolescentes arrivent à payer le prix du manque d’éducation sexuelle dans les écoles roumaines et se heurtent ainsi aux difficultés de la maternité. Souvent, elles sont obligées d’abandonner l’école et de compromettre ainsi toute leur évolution professionnelle. Gabriela Alexandrescu : « Il existe un lien étroit entre l’éducation sanitaire et le nombre des grossesses des femmes en bas âge. Selon les spécialistes qui ont analysé le phénomène au niveau européen, cette lacune dans le système autochtone d’éducation a déjà des conséquences notables. En fait, la Roumanie compte pour quelque 40 % des mères-enfants de toute l’Union européenne. Dans certains Etats, il y a carrément zéro accouchement parmi les adolescentes (à savoir aux Pays-Bas, au Danemark et en Finlande), alors que d’autres encore ne comptent qu’un cas ou deux (il s’agit de la Slovénie, du Luxembourg et de la Lettonie). »

    Une grossesse adolescente a des conséquences néfastes non seulement sur la vie de la jeune maman, mais aussi sur celle de son ou de ses enfants, affirme notre interlocutrice : « Une grossesse adolescente est un défi particulier pour les services médicaux, sociaux, pour l’école, pour la famille et notamment pour la future maman. Elle s’expose à des risques particuliers. Il y a des conséquences sévères tant pour la mère que pour son bébé : abandon scolaire, pauvreté, chômage. Parmi les problèmes de santé des mères figurent l’anémie, la dépression, les hémorragies etc. Il existe également des conséquences sévères aussi pour les enfants de mamans mineures : mortalité infantile, risque d’accouchement prématuré, malformations ou retards de croissance. Conformément à une analyse de Sauvez les enfants, 5 mères adolescentes sur 10 n’ont jamais eu de contrôle gynécologique, ce qui a quasiment quadruplé le nombre d’accouchements prématurés. En plus, le taux de vaccination parmi les enfants nés de mamans adolescentes est inférieur de 10 à 20 % à celui des enfants nés de mères adultes. »

    La situation familiale pose elle aussi de gros problèmes pour beaucoup de personnes, ajoute également Gabriela Alexandrescu : « A partir des informations que nous avons réunies, on peut observer que de nombreuses familles roumaines vivent à la limite de la pauvreté. Les familles bénéficiaires d’aides sociales ont généralement beaucoup d’enfants et leurs habitations ne fournissent pas un milieu adéquat pour leur épanouissement. Il y a des cas que nous avons enregistrés où quatre à cinq enfants d’âges différents partagent la même pièce. Les coûts liés au transport des enfants chez le médecin généraliste ou chez un spécialiste (dans le cas des femmes enceintes pour les contrôles prénataux et pour les mères aux services médicaux, y compris de planning familial) sont élevés. C’est pourquoi ces personnes ne peuvent pas avoir accès à des investigations médicales lorsqu’elles en ont besoin. Il est important de fournir des services personnalisés, censés faciliter l’accès à des services locaux et de soutien. »

    L’organisation « Sauvez les enfants », qui s’est construit une excellente réputation en Roumanie, s’implique par le biais de nombreux programmes dans les vies des jeunes mamans et de leurs enfants. « Sauvez les enfants déroule d’amples programmes de soutien des femmes enceintes et des mamans adolescentes dans les zones rurales pauvres. Hormis la dotation des hôpitaux, nous nous sommes préoccupés de réduire la mortalité infantile provoquée par les accouchements prématurés. Jusqu’ici nous avons appuyé une centaine de maternités avec 850 différents équipements pour une centaine de milliers de nouveau-nés. Nous avons beaucoup investi dans ce domaine afin de donner une chance à la vie aux enfants nés prématurément et qui luttent pour leur survie. Mais nous aurons aussi des programmes d’appui et d’éducation en milieu rural parce que dans ces deux secteurs, comme je viens de le mentionner, les services sont assez peu développés et n’atteignent pas les mamans les plus vulnérables. C’est pourquoi nous avons créé un réseau d’inclusion sociale et de lutte contre la pauvreté par le biais de services intégrés – médicaux, sociaux, éducationnels, au niveau local, pour arriver aussi à des services soutenables et de qualité au bénéfice des jeunes mamans à nouveau enceintes, des adolescentes enceintes et des enfants issus de mères adolescentes qui peuvent en bénéficier jusqu’à l’âge de 5 ans. Nous assurons aussi de l’appui médical puisque nous facilitons l’accès aux services de santé. Nous informons également les femmes enceintes au sujet de l’importance de l’allaitement, de la vaccination, d’une nutrition adéquate, nous aidons les femmes à manger mieux. Nous offrons des aliments, des médicaments et des vitamines et tout ce dont une jeune maman a besoin pour soigner sa santé, y compris des produits de protection, d’hygiène et sanitaires. Nous sommes présents dans 14 départements roumains, dans 42 communautés. Jusqu’à maintenant, nous avons travaillé avec quelque 56 mille bénéficiaires que nous avons déjà soutenus et tout s’est très bien passé. Nous souhaitons aussi élargir notre d’activité à la République de Moldova et proposer des services similaires dans une quinzaine de communautés dans le cadre d’un projet s’étendant sur 3 ans et visant à améliorer l’état de santé des adolescentes des deux pays. »

    Et ce ne sont pas les seuls moyens par le biais desquels « Sauvez les enfants » s’implique dans des projets sociaux, a conclu Gabriela Alexandrescu : « Hormis les programmes à long terme que Sauvez les enfants déroule, l’année dernière nous avons donné le coup d’envoi d’un programme d’information, d’éducation et d’appui des mamans dans les maternités de Roumanie. Nous avons élaboré des brochures informatives sur différents thèmes dont l’importance de l’allaitement, l’importance des soins accordés au nouveau-né, du contact physique, mais aussi au sujet de la dépression post-natale parce qu’il est important que chaque femme sache quelles sont les épreuves à surmonter. Il s’agit de matériel élaboré par des médecins spécialistes en néonatologie et par des psychologues. Dans un nombre plus élevé de maternités du pays, nous avons installé des écrans géants sur lesquels sont projetés des films éducatifs que les mamans peuvent suivre le temps de leur hospitalisation. »

    Enfin, tous ces efforts et projets ne font que remédier les effets du phénomène des mères adolescentes de Roumanie, puisque pour combattre les causes, à savoir l’éducation sexuelle insuffisante, voire inexistante dans les écoles, les progrès sont limités et une importante partie de la société demeure réticente et conservatrice.

  • Les dangers du monde virtuel pour les plus petits

    Les dangers du monde virtuel pour les plus petits

    Le confinement imposé par la pandémie de Covid-19, la fermeture des établissements scolaires et le passage à l’enseignement à distance ont obligé les enfants à passer plus de temps que d’habitude sur Internet. Cela n’a pas été sans conséquences, dont certaines extrêmement désagréables, relève une récente étude menée par l’organisation non gouvernementale « Salvați Copiii », « Sauvez les enfants », active en Roumanie. Par comparaison avec la situation d’avant l’état d’urgence, 59% des enfants roumains déclarent avoir passé trop de temps à naviguer sur la Toile ou à utiliser des dispositifs numériques. 22% d’entre eux déclarent avoir rencontré sur Internet beaucoup plus de situations qui les ont perturbés ou leur ont fait croire qu’ils n’auraient pas dû découvrir tel ou tel contenu. Les craintes des parents sont elles aussi plus grandes. 55% d’entre eux se disent plus préoccupés qu’avant par le fait que les enfants pourraient entrer en contact sur Internet avec des adultes qui tentent de les exploiter ou de les abuser sexuellement, tandis que 48% craignent davantage que leurs enfants ne soient victimes de messages inappropriés.

    Certaines de ces conclusions ont été tirées des plaintes reçues par l’ONG « Salvați Copiii » (« Sauvez les enfants »), via un outil en ligne dédié au signalement de contenus préjudiciables sur Internet. Disponible sur le site oradenet.ro, le formulaire esc_ABUZ a conduit à des conclusions alarmantes, a précisé Andreea Hurezeanu, coordinatrice du programme de sécurité des mineurs en ligne, mis en place par l’ONG « Sauvez les enfants ».

    « 72% des plus de 1 500 plaintes reçues en 2020 faisaient référence à des documents représentant des abus sexuels sur enfants, de la nudité infantile ou des enfants posant dans des postures sexualisantes. Tout comme les années précédentes, environ 85% des victimes étaient de sexe féminin. En ce qui concerne l’âge de ces mineurs, 8% des cas concernaient les moins de 5 ans et 76% des enfants âgés de 6 à 10 ans. Les catégories des 11 à 14 ans comptaient pour 14% des cas signalés, tandis que dans 2% des situations, il s’agissait d’adolescents de 15 à 18 ans. »

    La surveillance n’a pas ciblé les réseaux sociaux tout particulièment, mais l’ensemble des sites consultés par les enfants et signalés comme étant trop facilement accessibles aux mineurs surfant sur le Net. Ceci étant, comment les parents peuvent-ils protéger leurs enfants? Voici quelques recommandations de l’ONG « Sauvez les enfants ». Andreea Hurezeanu : « Dans la plupart des cas, les parents ignorent l’existence des programmes de contrôle parental qui aident les enfants à accéder à des contenus adaptés à leur âge. C’est ce qui explique le fait que les petits ont accès à toute sorte d’images et de vidéos inappropriés. Il est donc très important que les utilisateurs adultes signalent ce type de contenus. Le temps excessif qu’ils passent dans le milieu virtuel, dans le contexte de la pandémie, c’est déjà un premier risque que courent les enfants. Ensuite, plus ils passent de temps sur la Toile, plus ils risquent de s’exposer à des situations telles que la cyber intimidation (harcèlement ou agression sur Internet), le sextage, la dépendance à Internet, l’accès à de fausses nouvelles etc. La cyber intimidation, par exemple, est extrêmement courante à travers le harcèlement en ligne et les agressions verbales. La Roumanie occupe une des premières places du classement de l’UE pour ce qui est de la cyber intimidation chez les enfants. »

    Hormis les programmes de contrôle parental et les plaintes post-factum, la communication entre parents et enfants et le renforcement de la confiance des petits envers les adultes sont autant de moyens susceptibles de réduire les risques élevés qu’implique la navigation sur la Toile. Andreea Hurezeanu : « Nous avons conseillé, aux parents, tout d’abord, de garder la communication ouverte avec les enfants. C’est là le principal atout des parents dans la gestion de la relation qu’entretiennent les mineurs avec ce qui se passe sur Internet. S’il existe une relation ouverte et une communication permanente entre les parents et l’enfant, ce dernier aura le courage de parler à sa mère, à son père ou à d’autres personnes auxquelles il fait confiance des événements désagréables dont il a été témoin sur Internet. En dehors d’installer un programme de contrôle parental, il est donc nécessaire de maintenir une relation ouverte parent-enfant, de recueillir des informations sur les risques sur Internet et de discuter de ces dangers avec les mineurs. C’est toujours grâce à une relation amicale avec les enfants que les parents peuvent les aider à surmonter les moments difficiles et désagréables causés par certains problèmes qui surviennent dans l’environnement virtuel. »C’est justement pour réduire le nombre de ces problèmes que l’ONG « Sauvez les enfants » a lancé la campagne d’information « Histoires impossibles à ignorer ».

    La campagne comprend une série de six clips audio et vidéo qui présentent des conversations entre abuseurs et victimes, inspirées de cas réels. Ce matériel sera diffusé en ligne, sur différents réseaux sociaux, sous forme de courts messages, qui ne peuvent être ni désactivés ni ignorés, tout comme les histoires d’enfants victimes d’abus sur Internet ne peuvent être ignorées. (Trad. Mariana Tudose)

  • 03.08.2020 (mise à jour)

    03.08.2020 (mise à jour)




    Coronavirus
    – Plus de 54.000 cas de contamination au nouveau coronavirus ont été confirmés en
    Roumanie dans les cinq mois écoulés depuis le début de la pandémie. Actuellement,
    on compte plus 18.400 cas actifs de Covid-19, dont 419 personnes en soins
    intensifs. Près de 2.500 personnes sont décédées des suites de l’infection.


    Le ministère
    de la Santé de Bucarest a annoncé lundi que la Roumanie recevra quelque 25.000
    doses de Remdesivir, en trois tranches, pour le traitement des patients atteints de
    la Covid-19. C’est la Commission européenne qui a conclu un contrat de 63
    millions d’euros avec le producteur du médicament pour assurer le traitement d’environ
    30.000 patients de l’espace européen qui présentent des symptômes graves. Par
    ailleurs, lundi toujours, l’Institut roumain de santé publique a mis à jour la
    liste des pays à risque. Les personnes qui entrent sur le territoire roumain en
    provenance de ces pays seront mises en quarantaine pour 14 jours à une adresse
    de leur choix ou dans un espace géré par les autorités.




    Voici
    la liste, qui comprend actuellement 41 Etats : Afrique du Sud, Arabie Saoudite,
    Argentine, Arménie, Bahamas, Bahreïn, Bolivie, Bosnie et Herzégovine, Brésil,
    Cap Vert, Chile, Colombie, Costa Rica, El Salvador, Eswatini, Etats-Unis d’Amérique,
    Guinée Equatoriale, Honduras, Îles Turques-et-Caïques, Îles Vierges des
    Etats-Unis, Irak, Israël, Kazakhstan, Kyrgyzstan, Kosovo, Kuweit, Luxemburg, Macédoine
    du Nord, Maldives, Monténégro, Oman, Palestine, Panama, Pérou, Porto Rico,
    Qatar, République de Moldova, République Dominicaine, Singapore, Sint Maarten et
    Suriname.








    Sondage -
    55% des salariés roumains sont très inquiets quant à l’augmentation du nombre de
    contaminations au nouveau coronavirus dans le pays, mais ne considèrent pas pour
    autant que l’état d’urgence devrait être instauré à nouveau, montre un sondage
    réalisé par BestJobs, une importante plate-forme de recrutement roumaine. Près
    de la moitié des personnes interviewées, soit 47%, sont d’avis qu’un nouvel
    état d’urgence pourrait tout simplement détruire l’économie roumaine et 10%
    affirment que la situation n’est pas encore tellement grave. Dans le même
    temps, 36% des salariés roumains considèrent que des mesures plus sévères sont nécessaires
    pour limiter la propagation du virus. L’augmentation du nombre de cas de Covid-19
    ce dernier mois est provoquée par le non-respect des règles d’hygiène et de
    distanciation sociale, affirment 58% des employés à avoir répondu à l’enquête
    et seuls 15% affirment que les autorités en seraient responsables, faute d’avoir
    imposé des règles plus strictes et faute, aussi, d’avoir assuré le respect des
    règles en place.




    Education – Toute une génération d’enfants a
    arrêté d’aller à l’école en 2020, pour la première fois dans l’histoire de l’enseignement
    moderne, et ce à cause de la Covid-19 – montre l’ONG Sauvez les enfants
    Roumanie. Dans ce contexte, les enfants marginalisés ont été les plus
    vulnérables, indique l’association. En Roumanie, près de la moitié des élèves, soit
    47%, ont eu un accès limité à l’école en ligne, car ils n’avaient pas d’accès internet,
    une tablette ou un ordinateur. La campagne « Je veux suivre les cours »
    que l’ONG vient de lancer exige des
    autorités centrales et locales des mesures concrètes pour qu’une situation
    similaire ne se reproduise à la rentrée scolaire de la mi-septembre. Parmi
    les mesures proposées par Sauvez les enfants Roumanie : assurer le
    matériel nécessaire à l’apprentissage à distance pour tous les élèves qui en
    manquent, former les enseignants aux leçons en ligne, mais aussi préparer les
    écoles pour assurer un cadre correct et sûr pour les enfants.






    Défense -
    Environ 200 marins militaires roumains et alliés de Bulgarie et des Etats-Unis
    sont en instruction dans la mer Noire, jusqu’au 7 août, pour la 11e
    édition de l’exercice multinational Eurasian Partnership Mine Countermeasure
    Dive 2020, accueilli par la Marine militaire roumaine. L’objectif est de
    contrecarrer les menaces sous-marines, les entrainements se déroulant suivant
    des scénarios de recherche, neutralisation et destruction des mines marines.




















    Cinéma -
    Le film « Colectiv » sera la proposition de la Roumanie pour les
    Oscars de l’année prochaine, a annoncé le président du Festival International
    de Film Transilvania (TIFF), Tudor Giurgiu. C’est pour la première fois que la
    Roumanie choisit un documentaire pour la représenter aux prestigieux prix
    américains. La 19e édition du Festival Transilvania se poursuit à
    Cluj, dans le centre-ouest de la Roumanie, avec plus de 130 films à l’affiche. Les
    mesures de sécurité et de distanciation en place font que l’événement propose exclusivement
    des projections en plein air, dans différents lieux à Cluj et dans les
    alentours de la ville. Les organisateurs dédient l’édition de cette année au
    grand réalisateur italien Federico Fellini et décerneront également un prix
    d’excellence à l’actrice roumaine Maria Ploae. Le Festival, réputé comme le
    plus important rendez-vous cinématographique de Roumanie, s’achèvera le 9 août.




    Météo
    – Dans les prochaines 24 heures, le temps restera chaud en Roumanie, notamment dans
    les régions de plaine du sud et de l’ouest du pays. Mardi dans l’après-midi on
    attend une dégradation des conditions atmosphériques sur l’ouest et le
    nord-ouest du territoire, qui apportera des pluies torrentielles, des orages et
    potentiellement de la grêle. Les températures maximales iront de 25° sur le littoral
    de la mer Noire à 34° dans le sud-ouest et dans l’extrême-sud de la Roumanie.









  • L’engagement civique par temps de pandémie

    L’engagement civique par temps de pandémie

    De nombreuses associations non-gouvernementales et initiatives civiques et privées épaulent par leurs actions les domaines et les personnes vulnérables face à la crise économique actuelle. Un exemple en ce sens est celui du Fonds d’urgence pour les hôpitaux lancé au début de la crise par l’Association Sauvez les Enfants Roumanie dont la représentante, Stefania Mircea, précise que : « Il fallait être d’autant plus responsables et solidaires que le système médical roumain mène dernièrement un véritable combat contre des vulnérabilités que nous connaissons tous déjà. Nos vies dépendent des médecins censés rester au travail et un médecin non protégé risque de mettre en danger tous ceux qui se trouvent autour de lui. Malheureusement, le personnel sanitaire est le plus exposé au coronavirus, parce qu’il ne peut pas se confiner. Il est obligé de rester en première ligne et se battre contre une pandémie qui a déjà tué un nombre immense de personnes. Or, si les équipements de protection leur manquent, ils ont du mal à sauver aussi bien la vie des malades que leur propre vie. Nous continuons à être contactés par des soignants de tous les coins du pays qui ont besoin d’équipements. Les demandes, on les enregistre, et par la suite, on essaie de distribuer nos dons en fonction des besoins. »

    La collecte de fonds se fait soit par transfert bancaire, soit par texto. A l’heure où l’on parle, la somme collectée se monte à presque 500.000 euros, qui ont servi à acheter 135.000 équipements sanitaires à l’intention de 35 établissements médicaux et 74 cabinets de 17 départements de Roumanie. Concrètement, l’Association Sauvez les Enfants a offert des respirateurs, un système échographique portable, des lampes UV, des solutions de nettoyage pour les hôpitaux, des gants, des bonnets, des combinaisons et des écrans faciaux ainsi que trois couveuses pour les prématurés. Mais l’aspect le plus impressionnant reste la mobilisation civique des gens ordinaires qui ont collecté au total 92.000 euros. Stefania Mircea : « C’est vraiment touchant de voir tant de solidarité chez nos compatriotes. Je me rappelle le cas d’un médecin qui a lancé un appel à ses patients d’aider l’hôpital et les gens ont directement réagi afin de soutenir le système médical. C’est très impressionnant. On a dit à plusieurs reprises que la période de pandémie actuelle ressemble à une guerre. Du coup, le besoin d’engagement et d’humanité reste très grand. En temps de crise, les gens s’entraident et on voudrait remercier de tout cœur tous ceux qui ont réagi et on espère qu’ils continueront à le faire, peu importe les moyens. »

    A part le personnel sanitaire, une autre catégorie qui s’avère extrêmement vulnérable en période de pandémie : les personnes âgées et seules. Pour elles, l’Association SNK, à travers ses projets Seneca Ecologos et Les Editions Seneca, a mis en place le programme « Nos grands-parents » censé promouvoir la responsabilité envers les seniors.

    Conçu pour offrir et distribuer des aliments et des produits d’hygiène aux personnes âgées pendant un mois, le projet a fini par se prolonger et surtout par s’adresser à d’autres catégories défavorisées telles les mères seules, les personnes au chômage ou les travailleurs recrutés à la journée. Voilà pourquoi l’Association SNK a lancé un appel aux citoyens et aux entreprises de faire preuve de générosité et de solidarité. Anastasia Staicu, de SNK : « Le premier mois, on a aidé 85 seniors et à présent, on distribue des denrées alimentaires et des produits d’hygiène à 700 personnes d’une trentaine de localités de 24 départements. On essaie d’offrir un coup de main aussi bien aux personnes de Bucarest qu’à celles issues des coins de pays moins accessibles. Le premier mois, le projet a été financé uniquement par les fonds de l’Association. Et puis, au moment où on a fait part de notre volonté de poursuivre cette démarche, des milliers de personnes nous ont soutenus financièrement. Elles nous ont accablé de leurs dons qui ont totalisé presque 80.000 euros avec lesquels on aide presque 700 personnes par mois. Nous, on a un planning hebdomadaire et sur l’ensemble de nos bénéficiaires, il n’y a pas que des cas individuels. Par exemple, on a aussi 250 seniors vivant dans une quinzaine de maisons de retraite du département de Giurgiu. Et c’est toujours dans le même comté que l’on a distribué des aliments aux enfants des foyers et aux personnes en situation de handicap. Tout ce que l’on reçoit, on le distribue à notre tour. »

    Toutes les semaines, les bénévoles de SNK distribuent trois paquets individuels comportant lait, huile, pain, coulis de tomate, carottes, citrons, dentifrice, savon et Sopalin. Leur initiative pourrait se prolonger au-delà du confinement, affirme Anastasia Staicu : « Tant que les ressources nous le permettent, on continuera ce projet. De toute façon, on envisage de poursuivre nos actions aussi longtemps que les gens seront concernés par un état d’alerte. On espère pourtant que l’Etat finisse par trouver ses propres solutions. Tous les actes d’entraide mis en place dernièrement sont un bouclier censé protéger les catégories les plus vulnérables, mais les autorités aussi devraient s’activer de leur côté ». En attendant cela, l’engagement citoyen reste un des atouts majeurs de notre société actuelle en cette période de crise.

  • L’éducation en Roumanie – données statistiques et exemples de bonnes pratiques

    L’éducation en Roumanie – données statistiques et exemples de bonnes pratiques

    Ce sont les conclusions d’un rapport réalisé par l’ONG « Sauvez les enfants Roumanie » et par l’Avocat du peuple, soit l’équivalent roumain du Défenseur des droits. George Roman, directeur des programmes chez « Sauvez les enfants » :« Les données de notre rapport montrent une situation urgente en matière de droits de l’enfant. Nous avons tout simplement atteint un point de non-retour. Nous devrions prendre en compte ces chiffres qui prouvent soit une pauvreté persistante, soit un sous-financement chronique de la protection sociale et du système éducatif, soit, aussi, de l’indifférence pour les investissements liés à la santé de l’enfant. C’est important de retenir le fait qu’en Roumanie, l’investissement de l’Etat dans tous ces domaines représente près de la moitié de la moyenne européenne. Ces chiffres semblent plutôt indiquer le cas d’un pays d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique du Sud. Et je n’exagère pas en disant cela. Par exemple, chaque année, environ 30.000 enfants quittent l’enseignement primaire ou secondaire en Roumanie. Sur une génération, nous sommes à près de 350.000 enfants en situation d’abandon scolaire, qui ne reviendront pas sur les bancs des écoles. C’est un chiffre énorme et inquiétant. »

    La Roumanie est par ailleurs en première position dans l’Union européenne dans le triste classement de la mortalité des 0-19 ans. Le taux de mortalité est deux fois supérieur à la moyenne européenne. La situation est tout aussi grave en matière de mortalité infantile, malgré le fait que l’organisation « Sauvez les enfants » déroule, depuis neuf ans, un ample programme de dotation des maternités en matériel médical. George Roman :« La mortalité au niveau national est de 6,5 pour mille nouveau-nés. Mais certains départements, comme Tulcea par exemple (sud-est), ont atteint, en 2018, 16 décès pour mille naissances. Cela arrive sur d’autres continents, pas en Europe. Quand à la protection sociale, les dépenses sont tellement faibles en Roumanie, que nous sommes maintenant à 14% du PIB, alors que la moyenne européenne est de 28%. Pour les services sociaux, par exemple, nous dépensons environ 0,6% du PIB, contre une moyenne de l’UE de 2,7%. Ca veut dire que nous dépensons 4,5 fois moins pour les services destinés en priorité aux familles nombreuses qui rencontrent des difficultés. Nous ne pouvons même pas savoir combien graves sont les cas de pauvreté dans le milieu rural, car dans un tiers des communes il n’y a même pas d’assistants sociaux. »

    Le rapport de l’ONG « Sauvez les enfants » montre encore que plus de 150.000 enfants du milieu rural vont au lit sans avoir dîné. Selon George Roman, les plus touchés sont les enfants des fratries de deux ou plus :« En ce moment en Roumanie, un enfant sur cinq vit dans des conditions de privation matérielle sévère. Ça veut dire que les familles ne peuvent leur assurer une alimentation suffisante, un logement stable ou du chauffage. Par ailleurs, nous sommes aussi en haut des statistiques liées aux mères adolescentes. C’est un phénomène très inquiétant, 17.000 jeunes filles mineures accouchent chaque année en Roumanie. Plus précisément, 34 mères de moins 19 ans pour mille adolescentes. Je connais huit pays d’Afrique où il y a entre 15 et 30 mères pour mille adolescentes : Rwanda, Kenya, Burundi, Djibouti, Botswana, Maroc, Algérie et Libye. Quant à la moyenne européenne, elle est d’environ 8-9 mères pour mille adolescentes. Nous sommes les seuls, avec la Bulgarie, à être à 34‰. »

    Toutefois, il existe aussi des initiatives qui tentent d’améliorer les choses. Côté éducation, l’école « Ferdinand » de Bucarest compte parmi les écoles inclusives de Roumanie. Tous les enfants y sont traités de la même manière, quels que soient leurs ethnie ou état de santé. Les salles de classe sont accueillantes, les méthodes d’enseignement, modernes. L’établissement propose des activités extrascolaires – cours de programmation, apprentissage des maths sur tablette, danse, théâtre, jardinage. Le manque de moyens du système éducatif n’a pas empêché la directrice de l’institution, Violeta Dascălu, de mener à bien ses projets :« Le point de départ était assez gri. Nous étions dans les 6,5% d’abandon scolaire en 2009. Notre communauté est très diverse, 23% d’enfants d’ethnie rom, un pourcentage élevé d’enfants pauvres, des enfants dont les parents vivent à l’étranger ou qui n’ont pas un niveau élevé de formation, des enfants de familles éclatées ou monoparentales. Il a fallu faire face à la situation. La campagne « Hai la şcoală » / « Viens à l’école » a été notre point de départ. Nous avons appris à travailler autrement avec les enfants et nous avons intégré des projets européens pour faire baisser l’abandon scolaire. Nous avons beaucoup misé sur l’éducation informelle, alors nous avons mis en place des partenariats avec des ONGs ou des institutions d’enseignement supérieur. Ces deux dernières années, nous avons investi dans la formation de notre personnel enseignant et, aussi, dans la création d’une bonne ambiance dans notre école, qui nous apaise par rapport à notre choix de métier et surtout par rapport aux enfants. Ici, les relations humaines sont belles, ouvertes, saines. Les parents viennent nous voir et nous en avons fait des partenaires précieux et permanents. Notre dernier projet touche à la formation professionnelle et se déroule en partenariat avec University College, du Danemark. Et nous avons aussi un très beau jardin, aménagé comme une salle de classe, et un terrain de sports. Tous les espaces sont accessibles à tous les enfants et l’école est ouverte 7 jours sur 7. Nous avons beaucoup réduit le taux d’abandon scolaire. Cet automne, il y a eu seulement 6 enfants qui ne sont pas revenus à l’école. »

    La directrice de l’école « Ferdinand », Violeta Dascălu, a transformé en un modèle de réussite cette école de quartier, avec des élèves de milieux défavorisés et avec un taux d’abandon scolaire énorme. C’est pour cette raison que l’Ambassade des Etats-Unis à Bucarest lui a offert, en 2017, le prix « Femmes courageuses ». (Trad. Elena Diaconu)

  • La néonatologie en Roumanie

    La néonatologie en Roumanie

    En Roumanie, la mortalité infantile est deux fois plus élevée que la moyenne de lUnion européenne. Cette comparaison est un bon critère pour mesurer lécart entre la Roumanie et les pays européens plus développés. Selon une étude de lorganisation non-gouvernementale « Salvaţi Copiii » / « Sauvez les enfants » Roumanie, la mortalité infantile est deux fois plus élevée dans les départements pauvres comparée à celle des grandes villes où il existe des maternités dotées déquipements médicaux performants. Gabriela Alexandrescu, présidente exécutive de « Sauvez les enfants » Roumanie :« Il ny a pas eu de programme national de dotation depuis 12 ans maintenant, depuis 2007. Etant donné le nombre important de naissances prématurées et, donc, denfants à risque, les équipements existants ont été utilisés de manière très intensive. En plus, le nombre de lits en soins intensifs couvre seulement la moitié des besoins, alors beaucoup de sections ont reçu plus de patients que leur capacité ne le permettait. Les équipements qui assurent ces soins vitaux manquent. Ensuite, il y a léducation des mères, par rapport aux visites médicales pendant la grossesse. Près de la moitié des grossesses ne sont pas suivies médicalement. Beaucoup de femmes accouchent dans des maternités qui nont pas la possibilité technique, léquipe et le droit légal de soccuper des enfants pesant moins dun kilo et demi. »



    Quant aux causes dune mortalité infantile si élevée en Roumanie, Gabriela Alexandrescu considère quelles sont tant de nature socioculturelle, que liées au manque de services médicaux dans les zones sous-développées de la Roumanie :« Cest un cumul de facteurs : léducation, le manque de services de base au niveau des communautés, surtout rurales, où labsence de médecins traitants est évidente. Les femmes enceintes sont peu suivies médicalement et beaucoup dentre elles sont dans limpossibilité de se déplacer en ville pour faire des analyses pendant la grossesse. Tous ces facteurs ont créé une situation difficile pour les familles roumaines. Nous avons un taux national de mortalité infantile qui est le double du taux européen. Mais il y a aussi des différences à lintérieur du pays, entre différents départements. Sur les 41 départements du pays, plus de 23 dépassent la moyenne nationale. Les départements de Botoşani et de Călăraşi sont en haut de ce triste classement, la mortalité y est trois fois plus élevée que celle de Cluj ou de Bucarest. »



    La moyenne nationale de mortalité infantile a été, en 2017, de 7,2 pour mille enfants nés vivants, la cause principale étant les accouchements prématurés. LONG « Sauvez les enfants » simplique activement pour équiper les unités médicales selon les normes. Gabriela Alexandrescu :« A travers notre activité, nous essayons de couvrir ces manques. Ces dernières années, de 2012 jusquà lannée dernière, nous avons fait don de plus de 515 équipements à 88 maternités, bénéficiant à 42.000 nouveau-nés. Nous avons investi plus de 4 millions deuro, de largent donné par des particuliers et des entreprises. Tout ça a été fait avec laide des Roumains. Cest parce que les gens ont vu et ont compris que, en attendant que le ministère ou que les autorités publiques allouent les sommes nécessaires, cest en notre pouvoir de sauver la vie à ces enfants. Si nous nassurons même pas le droit à la vie des enfants, que reste-t-il à dire par ailleurs ? »



    En Roumanie, il existe beaucoup de cas de malformations cardiaques chez les nouveau-nés. Beaucoup denfants naissent avec de tels problèmes et la seule clinique à offrir du traitement cest lInstitut de maladies cardio-vasculaires et de transplantation de Târgu Mureş. Les médecins de cet Institut travaillent sans arrêt, mais leurs efforts ne suffisent pas. Sur les 1.000 opérations annuelles nécessaires, la clinique de Târgu Mureş en réalise environ 230. Dans le même temps, dautres médecins se confrontent au manque déquipements. Adriana Dan, cheffe de la section de néonatologie de lHôpital universitaire des urgences de Bucarest :« Les cliniques de néonatologie de Roumanie sont classées selon leur compétence et selon leurs dotations. Les maternités de degré 3, les mieux dotées et dont le personnel est le mieux préparé, sont relativement peu nombreuses dans le pays. Cette vingtaine dunités est capable de soigner les prématurés qui en ont le plus besoin. Nous travaillons avec des équipements peu nombreux, vétustes, usés physiquement et moralement. Il est essentiel, dans le soin des prématurés, de disposer de couveuses, de ventilateurs, de moniteurs pour les fonctions vitales, de consommables de qualité et à usage unique, qui préviennent les multiples complications dont peuvent être victimes ces enfants à faible immunité. »



    Mais que ressent un médecin en néonatologie qui, malgré les failles du système médical, compte des réussites professionnelles. Adriana Dan :« Dun côté, il y a un sens du bonheur davoir pu aider une âme fragile et sa famille qui voulait et attendait tant cet enfant. Dun autre côté, cest une fierté professionnelle, ça montre limportance de ce que nous faisons. Dans nos rencontres annuelles du 17 novembre, pour la Journée mondiale de la prématurité, nous revoyons les enfants que nous avons sauvés et qui ont alors deux ans ou plus ou qui sont déjà à lécole. Cest une joie de savoir quune partie de ce quest cet enfant, lest aussi grâce à toi. Cest quelque chose de spécial. »



    Une satisfaction que, probablement, seul un médecin qui sauve la vie dun nouveau-né peut ressentir. Mais, pour que ces succès se multiplient, la Roumanie a besoin de cliniques de néonatologie performantes. En 2019, lorganisation non-gouvernementale « Sauvez les enfants » acquerra des équipements pour 49 maternités. (Trad. Elena Diaconu)

  • Le programme pilote «Ecoles sans harcèlement»

    Le programme pilote «Ecoles sans harcèlement»

    Toujours plus d’enfants sont agressés, ridiculisés et intimidés par leurs propres camarades en raison soit de leur apparence physique, soit de leur statut social. Près de 19.000 cas de violences ont été enregistrées au niveau national pendant l’année scolaire 2014-2015, selon les données fournies par le ministère de l’Education. Des dizaines de milliers d’appels ont également été enregistrés par l’Association « Le téléphone de l’enfant » signalant des actes de violence à l’école. 54% des enfants n’ont parlé à personne des abus dont ils étaient victimes, 24% ont confié leur souffrance à leurs amis ou à leurs collègues et 22% en ont parlé à leurs parents.



    En 2016, l’Organisation « Sauvez les Enfants » Roumanie lançait la première étude nationale sur le harcèlement scolaire. Nous écoutons le psychologue Marius Rusu: «13% seulement des enfants du milieu scolaire connaissent la notion de « harcèlement scolaire », ce qui prouve que très peu d’activités de prévention ou d’intervention sont entreprises dans les écoles. Selon les données fournies par l’étude, 31% des enfants sont exclus du groupe d’élèves, 29% subissent des violences physiques et des insultes au moins deux fois par semaine ; 39% d’entre eux sont bousculés, heurtés, blessés. On peut se rendre compte de l’ampleur du phénomène en parlant aux enfants: 73% d’entre eux affirment avoir été témoins d’un acte de harcèlement. Quant au harcèlement en ligne, la situation n’est pas meilleure : 69% des enfants ont assisté au moins un fois durant la dernière semaine, à un acte de harcèlement sur WhatsApp ou dans les groupes de socialisation. Si ce phénomène prend de l’ampleur, c’est surtout parce que des programmes de prévention ne sont pas mis en œuvre au niveau des écoles et il prouve que l’abus est encore très répandu dans la société roumaine. »



    Selon les psychologues, le premier facteur qui détermine ce phénomène est le comportement des parents. Les études montrent que 6 enfants sur 10 vivent dans un milieu familial abusif, où ils connaissent la violence physique ou émotionnelle. Quant au milieu scolaire, les spécialistes estiment que des centres d’éducation parentale et des services de soutien aux enfants et à la famille devraient être créés dans chaque comté, les cabinets d’assistance psychopédagogique qui existent actuellement dans les écoles n’étant pas suffisants. Les écoles du milieu rural disposent d’un seul conseiller psychologique pour 800 élèves. La capitale compte un seul conseiller pour 1.200 élèves. Plusieurs campagnes et programmes de lutte contre le harcèlement scolaire ont été déroulés en Roumanie ces dernières années. L’organisation « Sauvez les enfants » vient de lancer le programme-pilote « Ecoles sans harcèlement » dont bénéficieront les quelque 5000 élèves des 20 écoles prises en compte. Marius Rusu: « Nous envisageons de mettre en œuvre ce projet dans le comté de Dâmboviţa, dans le sud du pays. Des équipes seront constituées, formées chacune de 3 membres : un professeur, un conseiller psychologique et un élève. Nous souhaitons couvrir les deux aspects de la lutte contre ce fléau : dérouler tout d’abord une activité de prévention, en développant les capacités socio-émotionnelles des enfants, leur empathie, leur compassion. Et nous tenteront aussi de susciter chez eux une prise de conscience des risques du harcèlement. Nous nous proposons également d’élaborer des procédés très précis de gestion des cas de harcèlement, pour que les professeurs et les conseillers psychologiques sachent clairement, à chaque instant, ce qu’ils doivent faire quand un cas de harcèlement a été rapporté. Enfin, la chose la plus importante dans ce projet pilote est la cooptation des enfants dans ces équipes, pour nous assurer leur collaboration. Ils deviendront nos partenaires dans l’élaboration de stratégies et de solutions visant à éliminer les actes de harcèlement. »



    L’année dernière Association « Parents intelligents » a déroulé elle aussi une campagne visant à prévenir le harcèlement scolaire en collaboration avec la radio Itsy Bitsy FM destinée aux enfants. Un premier débat a eu lieu au siège du Parlement, avec la participation d’une quarantaine de représentants du gouvernement, du parlement, des ONGs, ainsi que de psychologues et d’experts en harcèlement scolaire. Nadia Tătaru, co-fondatrice de la radio Itsy Bitsy FM et présidente de l’Association « Parents intelligents »: « Aux tables rondes organisées pendant toute l’année 2017 avec les parties intéressées ont également participé des parlementaires. Constatant combien ce problème du harcèlement à l’école est important, deux d’entre eux déposé en mai dernier au Parlement deux initiatives législatives, visant à introduire la violence psychologique – soit le harcèlement – dans la Loi de l’éducation et dans le Code du travail parmi les autres formes de violences – notamment physique. Ces deux projets de loi suivent leur chemin. Le plus avancé est celui visant à amender la loi de l’Education. Ce projet a déjà reçu l’avis favorable de toutes les commissions et il sera avancé cet automne à la chambre des Députés et au Sénat. Nous disposerons donc d’une loi de l’éducation modifiée, qui prévoit entre autres des pénalités. Pourtant ce n’est pas là notre principal but. Notre but est de faire comprendre aux gens que la violence psychologique est très dangereuse et les déterminer à y renoncer. Nous avons besoin, pour cela, de campagnes très efficaces de prévention dans les écoles et de campagnes d’information parmi les enseignants, afin qu’ils puissent identifier le harcèlement et intervenir de manière appropriée pour y mettre un terme. »



    Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la Roumanie occupe la 3e place en Europe parmi les 42 pris en compte pour l’étude du harcèlement. (Trad. : Dominique)

  • Facteurs de risque pour les mères et les enfants de Roumanie

    Facteurs de risque pour les mères et les enfants de Roumanie

    Indicateur des performances économiques d’un pays, le bien-être des mères et des enfants est aussi un indice de l’efficacité de ses politiques sociales. De ce point de vue, malheureusement, les chiffres ne parlent pas en faveur de la Roumanie, selon une étude internationale lancée par la Fondation « Sauvez les enfants ». Réalisée chaque année depuis 15 ans, cette étude comporte également une recherche concernant la Roumanie, fondée sur des données provenant de l’Institut National de la Statistique, ainsi que d’autres recherches européennes concernant la santé de la mère et de l’enfant.



    Adina Clapa, membre de la filiale roumaine de la Fondation « Sauvez les enfants », nous dit quelle est la situation dans ce domaine, selon les données officielles de 2012 : « 187 Etats ont été pris en compte pour cette étude. Une fois de plus, dans la catégorie des Etats où il est préférable d’être mère, se retrouvent les pays nordiques, avec la Finlande en tête du classement. Pour la 15e fois de suite, la Roumanie occupe la dernière place parmi les Etats de l’UE et la 65e dans le monde. (…) La Roumanie enregistre le taux de mortalité infantile le plus élevé, soit 9 pour mille. Cela représente presque le double de la moyenne européenne, qui est de 4,3 pour mille. En chiffres absolus, on parle de quelque 1812 décès chez les nourrissons de moins d’un an. C’est un classement inquiétant et honteux. Les décès prématurés en sont la principale cause, suivis par les différents troubles respiratoires ou digestifs et par les accidents domestiques. Cela prouve que près d’un tiers de ces décès pourraient être prévenus».



    La pauvreté mise à part, les femmes et les enfants de Roumanie sont aussi confrontés au faible niveau d’instruction et d’information des futures mères. Beaucoup d’entre elles ne se soumettent pas aux contrôles réguliers pendant la grossesse et, après l’accouchement elles ne se rendent pas assez souvent chez le pédiatre.



    Ciprian Grădinaru, membre de la Fondation « Sauvez les enfants », synthétise les données de l’étude mentionnée : « L’enquête a pris en compte tous les 28 Etats de l’UE, plus l’Islande, la Norvège et la Suisse. Nous avons constaté qu’environ 28% des enfants — y compris les jeunes de moins de 18 ans — risquent la pauvreté et l’exclusion sociale. Cela se passe sur la toile de fond du clivage entre riches et pauvre, indique encore l’étude. En Roumanie, le pourcentage est beaucoup plus grand, presque double, 52% des enfants se trouvant dans cette situation. De ce point de vue, sur l’ensemble de l’UE, nous partageons la première place avec la Bulgarie. Un autre constat de l’étude c’est qu’en dépit d’une intensité des plus élevées dans l’UE du travail déployé pour accomplir les tâches ménagères, la pauvreté des enfants roumains reste accentuée. Pire encore, ce sont eux qui souffrent le plus à cause du dénuement. Le pourcentage d’enfants exposés au risque de pauvreté et d’exclusion sociale est supérieur de 13 % à celui des adultes ».



    Bien qu’en Roumanie on travaille davantage, le risque de pauvreté est plus grand en raison notamment du bas niveau des salaires. Ciprian Grădinaru mentionne un deuxième facteur: «Pour déterminer l’intensité du travail, on prend en compte le nombre de membres de la famille qui ont un emploi. Chez nous, pour qu’une famille puisse survivre, il est nécessaire qu’un nombre aussi grand que possible de ses membres aient un emploi. Et c’est ainsi que l’on arrive à l’exploitation des enfants par le travail. Si on regarde de près, on constate qu’une bonne partie des enfants roumains sont actifs du point de vue économique — et pas uniquement en milieu rural. C’est pourquoi, même si l’intensité du travail est élevée en Roumanie, le taux de pauvreté ne baisse pas. »



    Une autre ONG — World Vision — a abordé, de son côté, l’implication des enfants dans la survie de la famille. Daniela Buzducea, directrice plaidoyer de World Vision explique : « Nous nous sommes réjouis de constater, dans une première étape, qu’en milieu rural, la croissance économique quelque peu surprenante de la Roumanie rapportée l’année dernière est visible dans le niveau de vie des familles en général. Le nombre de familles qui affirment avoir des difficultés à pourvoir à leurs besoins quotidiens a baissé de 75 à 66%. Pourtant, chose triste et inquiétante, les enfants ne profitent pas de ce bien-être que les familles commencent à ressentir. Ainsi, le nombre d’enfants qui déclarent aller se coucher le soir sans avoir soupé a augmenté de 2%. Le nombre d’enfants qui déclarent travailler et qui, pour cette raison, s’absentent parfois de l’école est lui-aussi en hausse. Et nous parlons d’une durée du travail au bénéfice de la famille ou des voisins de plus de deux heures par jour. »



    La pauvreté ainsi que le travail des enfants explique également le taux élevé d’abandon scolaire en Roumanie.



    Les fonds européens — alloués avec sagesse et efficacité — pourraient constituer une chance pour ces enfants. Un autre soutien pourrait leur être accordé par voie institutionnelle, soit par une collaboration entre le système d’éducation, le système de protection et d’assistance sociale et les autorités locales. (Trad. Dominique, Mariana Tudose)

  • Internet et ses dangers

    Internet et ses dangers


    Il est difficile aujourd’hui d’imaginer l’univers des jeunes sans Internet. Dès leur très jeune âge, ils sont aptes à naviguer — surveillés ou non par les parents. Ils y trouvent les informations dont ils ont besoin dans tous les domaines, des programmes éducatifs, ils peuvent communiquer très facilement. Pourtant, ce réseau comporte certains dangers, notamment pour les très jeunes, qui ne savent pas encore distinguer entre réalité et fiction — en ligne !


    Une étude de l’Organisation «Sauvez les enfants» fait état d’une augmentation du nombre d’enfants qui utilisent le réseau Internet, les nouveaux comportements étant doublés de nouvelles menaces à mesure que la technologie utilisée devient de plus en plus mobile. Gabriela Alexandrescu, présidente exécutive de l’organisation « Sauvez les enfants — Roumanie » : « En Roumanie, la plupart des enfants — soit 86% d’entre eux — naviguent sur Internet quotidiennement ou presque. 65% le font à partir de dispositifs sans fil. Dans ces conditions, leur surveillance par les parents est de plus en plus difficile. Pour avoir une idée des risques que les jeunes encourent, disons que 90% d’entre eux affirment utiliser au moins un réseau social. Le profil de 21% des enfants interrogés pour cette étude est public. Les programmes d’information et d’éducation mis en oeuvre dans les écoles commencent pourtant à porter leurs fruits, car ce pourcentage ne cesse de diminuer — pas de façon vertigineuse — mais il est quand même en baisse. Ce qui prouve que les enfants commencent à apprendre quelles sont les données personnelles qu’ils peuvent rendre publiques. Par ailleurs, en Roumanie, 43% des enfants affirment avoir regardé des images à caractère sexuel au cours de la dernière année et 70% d’entre eux les ont trouvées sur Internet. »


    L’âge moyen auquel les jeunes commencent à naviguer sur la Toile a chuté jusqu’à 9 ans — contre 10 ans en 2010. Les dispositifs sans fil (portable, tablette) ont progressé de 17% en 2010 à 65% en 2012 — et leurs prix sont devenus de plus en plus accessibles.


    Selon une étude réalisée par l’organisation « Sauvez les enfants », pour les adolescents, qui traversent une période difficile et confuse de leur existence, Internet peut être plutôt une mauvaise qu’une bonne chose. Ils passent plus de temps sur Internet au détriment de l’étude et de l’exercice physique


    La moitié des enfants ayant participé à cette étude affirment avoir été insultés ou dérangés sur Internet et avoir rencontré, en face à face, une personne contactée sur la Toile. 10% de ces enfants se sont sentis insultés ou mécontents d’une telle rencontre.


    L’accès aux dispositifs sans fil et l’essor des réseaux de sociaux imposent de nouveaux défis — souligne Liliana Preoteasa, directrice générale de la Direction pour l’Education et la Formation tout au long de la vie du Ministère de l’Education de Bucarest : «A l’école, il est certes possible de contrôler les sites que les élèves visitent pendant les heures de classe. Il y a des dispositifs et des moyens à cette fin. A la maison il doit être également possible d’appliquer certaines méthodes de contrôle parental. Cela est pourtant de plus en plus difficile à réaliser si l’enfant utilise le portable. Or, cette navigation peut les amener effectivement vers des «zones de danger ».»


    Malheureusement, l’éducation en matière d’Internet est presque inexistante en Roumanie. Près de 80% des parents n’imposent à leurs enfants aucune restriction à l’utilisation d’Internet. Beaucoup d’entre eux ignorent les expériences négatives de leurs enfants sur le réseau, d’autres ne maîtrisent pas la technologie et ne possèdent donc pas les compétences nécessaires pour contrôler leurs enfants.


    L’organisation « Sauvez les enfants » a proposé en ce sens la mise en circulation, dans les établissements scolaires de Roumanie, d’un guide contenant des informations théoriques et pratiques sur l’utilisation en toute sécurité d’Internet par les élèves. Les spécialistes de l’organisation offrent également des conseils aux jeunes et aux adultes qui souhaitent apprendre comment utiliser Internet en toute sécurité.


    Lors de la présentation de l’étude, le chef du Service de lutte contre la criminalité informatique de l’Inspection générale de la police, Virgil Spiridon, a précisé que le niveau de la criminalité informatique enregistré en Roumanie n’est pas élevé ; pourtant, partout dans le monde, la tendance est ascendante. Les fraudes bancaires, l’accès illégal aux sources confidentielles d’information appartenant aux compagnies et aux gouvernements, le harcèlement et le chantage ont envahi Internet et y prolifèrent à un rythme accéléré.


    Ce qui caractérise la Roumanie, en matière de criminalité informatique, c’est surtout la diversité et la nouveauté des moyens utilisés. Virgil Spiridon: «Côté chiffres et statistiques, nous avons enregistré en 2012 un millier de cas de cyber criminalité en tout genre. 200 dossiers font déjà l’objet d’une enquête judiciaire. Il s’agit de 1200 infractions et 542 inculpés. Quant à la sécurité des enfants sur Internet, c’est à l’école et à la famille qu’incombe le plus de responsabilité.»


    Gherghe Serban, membre de l’Association professionnelle des fournisseurs de services électroniques, nous donne une idée de l’ampleur de ce phénomène dans le monde: « Si l’on compte actuellement dans le monde 7 milliards de dispositifs interconnectés par Internet, le trafic général Internet doublera d’ici 2015, alors que le trafic sur portable augmentera 11 fois.»


    Pour les jeunes générations, les jeux de l’enfance se sont déplacés devant l’ordinateur. Le jeux sur Internet ont remplacé les jouets et les rêves des enfants des générations antérieures. Internet est-il une bonne ou une mauvaise chose ? Cela dépend de ses utilisateurs. (aut.:Teofilia Nistor; trad. : Dominique)