Tag: Schengen

  • La Roumanie et l’adhésion à la zone Schengen

    La Roumanie et l’adhésion à la zone Schengen

    Le 31 mars, la Roumanie et la Bulgarie voisine ont partiellement rejoint l’Espace Schengen de libre circulation, après la décision du Conseil Justice et Affaires Intérieures de l’UE de levée les contrôles à leurs frontières aériennes et maritimes internes. Des mesures devenues possibles après que l’Autriche a assoupli son véto à l’adhésion de ces deux pays. Désormais, la zone de libre circulation a une seule frontière extérieure où les contrôles se déroulent selon une série de règles claires en matière de visas, migration, droit d’asile et coopération policière, judiciaire et douanière.

     

    Dans un rapport sollicité par le Conseil, on insiste sur la nécessité d’une adhésion intégrale de la Roumanie et de la Bulgarie à la zone de libre circulation

    Présent à la réunion extraordinaire du Conseil européen déroulée cette semaine, à Bruxelles, le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, a invoqué la nécessité d’éliminer tous les obstacles au bon fonctionnement du marché unique, en permettant la liberté de circulation des personnes et des marchandises. C’est un des aspects très importants dans le contexte des efforts menés par la Roumanie d’intégrer entièrement l’Espace Schengen, en levant les contrôles aux frontières terrestres. Dans un rapport sollicité par le Conseil, on insiste sur la nécessité d’une adhésion intégrale de la Roumanie et de la Bulgarie à la zone de libre circulation, afin d’encourager le marché unique.

     

    La commissaire européenne a exprimé son espoir que Bucarest et Sofia se voient proposer une date concrète de leur  adhésion entière à Schengen

    Entre temps, à Sofia, le ministre roumain des Affaires Intérieures, Catalin Predoiu, et la commissaire européenne chargée des Affaires Intérieures, Ylva Johansson, ont eu une discussion avec le ministre bulgare de l’Intérieur, Kalin Stoyanov, ciblée sur le dossier Schengen. Le responsable de Bucarest a déclaré qu’aussi bien la Roumanie que la Bulgarie, sont prêtes pour lever les contrôles à leurs frontières terrestres. Et lui d’ajouter que les autorités des deux pays ont examiné en détails des aspects de lutte contre  le crime organisé et l’immigration illégale. Pour sa part, la commissaire européenne a exprimé son espoir que Bucarest et Sofia se voient proposer une date concrète de leur  adhésion entière à Schengen, selon la volonté de l’Exécutif communautaire. Et elle de préciser que le sujet sera débattu lors du Conseil Justice et Affaires Intérieures prévu mi-juin. « Nous avons eu un échange d’opinion particulièrement constructif lors duquel les deux ministres, Stoyanov et Predoiu, ont mis en évidence les progrès enregistrés par leurs pays » a expliqué Ylva Johansson. Elle a tenu à préciser qu’à l’heure où l’on parle et grâce aux efforts déployés, la Roumanie et la Bulgarie sont mieux préparer à respecter les critères de la zone de libre circulation que certains de ses pays membres.

  • Dernière ligne droite vers l’espace Schengen

    Dernière ligne droite vers l’espace Schengen

    Enfin dans Schengen, mais pas tout à fait

     

    17 ans après l’adhésion du pays à l’UE, dans les 17 aéroports internationaux et les quatre ports que compte la Roumanie, les voyageurs à destination ou en provenance des autres Etats de l’espace Schengen ne sont plus soumis au contrôle des documents de voyage. Il s’agit d’un pas important, qui comprend aussi des nombreux bénéfices économiques.

     

    En effet, « le passage à cette nouvelle étape contribue à stimuler les échanges commerciaux entre la Roumanie et les autres Etats membres et favorise l’industrie du tourisme au sein de l’Union et dans les relations avec les pays tiers », a souligné à l’occasion la patronne de la diplomatie de Bucarest, Luminita Odobescu.

     

    Des efforts considérables déposés par Bucarest

     

    Invité sur Radio Roumanie, le ministre de l’Intérieur Cătălin Predoiu détaille les efforts considérables consentis par Bucarest depuis plus d’une décennie pour y parvenir :

    « La Roumanie est en effet préparée à adhérer à l’espace Schengen depuis 2010. Depuis lors, elle avait pris des mesures pour réorganiser ses contrôles aux frontières, pour lutter contre l’immigration clandestine, pour renforcer la coopération policière internationale, pour appliquer pleinement la législation européenne, en adhérant au système d’échange d’informations Schengen, ainsi qu’au système EURODAC, destiné au contrôle du transit des migrants. Des centaines de millions d’euros ont été investis dans ces outils, dans des systèmes parfaitement exploitables et fonctionnels. En outre, huit visites d’évaluation ont été effectuées au cours de ces années pour vérifier le respect des critères Schengen et toutes ces visites ont confirmé le fait que nous remplissons les critères techniques d’adhésion. Eh bien, grâce aux efforts déployés ces dernières années par le ministère roumain de l’Intérieur pour établir une relation de confiance, non seulement avec le ministère autrichien de l’Intérieur, mais également avec les autres ministères de l’Intérieur des États membres de l’Union européenne, avec la Commission européenne, avec le commissaire européen aux Affaires intérieures, avec les autres partenaires de la Roumanie nous y sommes arrivés. (…) Sachez aussi que nous exportons déjà notre expertise en matière de lutte contre l’immigration clandestine, tout comme dans le domaine de l’adaptation de la législation en matière d’asile. »

     

    Ce n’est que le premier pas

     

    À partir de ce moment, le processus d’adhésion de la Roumanie à l’espace Schengen, en ce y compris avec ses frontières terrestres, semble irréversible, bien que la date exacte de la matérialisation de ces desiderata dépend également de facteurs qui ne relèvent pas de la seule intervention diplomatique de Bucarest, mais plutôt des conjonctures politiques extérieures, a déclaré le ministre de l’Intérieur Cătălin Predoiu.

     

    « L’adhésion de la Roumanie avec ses frontières maritimes et aériennes à l’espace Schengen ne représente que le premier pas du processus. En fonction du résultat des élections prévues en automne en Autriche, seul pays encore opposé à l’adhésion de la Roumanie avec ses frontières terrestres à l’espace Schengen, je pense que nous pourrions franchir la dernière étape d’une adhésion complète à cet espace », estime pour sa part le politologue Cristian Pârvulescu.

     

    Comment expliquer le véto de l’Autriche ?

     

    Cristian Pârvulescu : « J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec nombre de responsables autrichiens, toutes couleurs politiques confondues. Ils se sentent gênés lorsque l’on aborde la question du véto de leur pays en la matière. La position du gouvernement autrichien représente une injustice faite tant à la Roumanie qu’à l’Autriche. Et si je comprends très bien le contexte politique interne de l’Autriche, je ne puis que constater qu’en fait ils n’ont même pas réussi à atteindre leurs objectifs, car au final, cette situation n’a fait qu’augmenter le poids électoral de l’extrême droite, du Parti de la liberté, et non du Parti populaire du chancelier Nehammer. En conséquence, il est possible que vers la fin de cette année les négociations s’accélèrent, mais cela dépendra également de la présidence hongroise et de la composition de la nouvelle Commission européenne. Il y a donc beaucoup d’impondérables qui, cependant, dans des contextes que l’on peut espérer favorables, pourraient conduire à une résolution favorable de ce problème qui traîne depuis 13 années. »

     

    10 milliards d’euros par an pour la Roumanie

     

    En termes financiers, l’adhésion de la Roumanie avec ses frontières terrestres à l’espace Schengen apportera un bénéfice de 10 milliards d’euros par an.

     

    Cristian Pârvulescu : « Évidemment, l’on nous scrute de près pour voir la manière dont nous nous débrouillons après avoir intégré l’espace Schengen avec nos frontières maritimes et aériennes. Forcément, toute erreur de gestion de ces frontières risque de se voir spéculer par les Autrichiens qui pourraient être tentés de retarder encore les choses, pour justifier leur position antérieure. Bien entendu, nous savons pertinemment que leurs arguments concernant la migration illégale ne tiennent pas debout. Les institutions de l’Union européenne, Frontex en premier lieu, ont d’ores et déjà démonté les supputations autrichiennes. A l’envers de la Roumanie, la Croatie, dont l’entrée dans l’espace Schengen a été autorisée en 2023, se trouve bien davantage exposée que la Bulgarie et la Roumanie face à la route migratoire des Balkans. »

     

    La migration asiatique ne cesse de croître en Roumanie

     

    Il n’en reste pas moins que la Roumanie doit faire de plus en plus face à l’immigration légale en provenance du continent asiatique, en augmentation exponentielle ces dernières années, estime le politologue Cristian Pârvulescu.

     

    En effet, si la Roumanie avait accueilli 100 000 travailleurs extracommunautaires dans les années 2022 et 2023, elle devrait en accueillir un quart de million cette année pour faire face à la pénurie de main d’œuvre interne.

     

    Cristian Pârvulescu : « Ces gens se trouvent légalement en Roumanie, mais l’on doit faire attention, car ils peuvent monter à tout moment dans un avion à destination d’un autre Etat membre de l’espace Schengen. S’ils échappaient aux contrôles diligentés dans les aéroports roumains, nous pourrions avoir un gros souci. Ces travailleurs asiatiques viennent en Roumanie pour trouver un meilleur travail, mais certains caressent sans doute l’espoir de pouvoir aller plus loin, vers l’Europe de l’Ouest, ce que, dans le contexte de la suppression des contrôles aux frontières aériennes, devient parfaitement réalisable. »

     

     Malgré tout, les autorités roumaines assurent que même après l’adhésion des frontières aériennes de la Roumanie à l’espace Schengen, les contrôles n’ont pas disparu du jour au lendemain. (Trad Ionut Jugureanu)

  • 01.04.2024 (mise à jour)

    01.04.2024 (mise à jour)

    Deepfake – La Direction de Sécurité Cybernétique de Roumanie a lancé le « Guide pour l’identification des sources de données Deepfake ». Ce guide est censé protéger le public contre les dangers en matière de cybersécurité, en lui offrant des informations détaillées sur la notion de deepfake, le processus de création de ces contenus et les modalités d’identification. Selon les auteurs du guide, à force de comprendre tous ces concepts, les Internautes seront plus conscients des risques associés et pourront adopter des mesures de protection. Pour explication, le deepfake est une forme de manipulation numérique utilisant des techniques avancées d’intelligence artificielle pour créer du faux contenu sous forme d’images, éléments audio ou vidéo. La Direction de Sécurité Cybernétique de Roumanie insiste sur le fait que ce phénomène peut avoir des conséquences graves sur la société, en érodant la confiance du public dans les informations en ligne.

     

    Schengen – « La Roumanie et la Bulgarie ont rejoint la vaste zone Schengen de libre circulation européenne qui s’est ouverte après une attente de 13 ans aux voyages aériens et maritimes sans contrôles aux frontières », écrit l’agence de presse italienne Ansa, citée par l’agence de presse roumaine, Rador, et Radio Roumanie. Néanmoins, le véto du gouvernement autrichien ne permet pas d’élargir ce nouveau statut aux frontières terrestres aussi, note la même agence italienne. De son côté, le journal turc Hürriyet commente que jusqu’ici les citoyens turcs pouvaient se rendre en Bulgarie et en Roumanie, à l’aide du visa national de chaque pays, alors qu’à compter de ce 31 mars, les Turcs bénéficiant d’un passeport sans visa Schengen ne pourront plus voyager dans ces pays.

     

    Crédits – L’indice de référence utilisé pour les crédits à la consommation a baissé en trois mois de 5,97 % à 5,90 % par an, a fait savoir la Banque nationale de Roumanie. C’est la première diminution importante de cet indice ces 12 derniers mois, qui entraînera la baisse des mensualités de prêt au mois d’avril. La banque table sur une nouvelle baisse de cet indice en juillet prochain, jusqu’à 5,84 %. La tendance est donc à la baisse et son évolution entraînera la diminution des mensualités des crédits hypothécaires contractés en base de cet indice. Tout cela concerne environ 500 mille Roumains. Par ailleurs, l’indice ROBOR 3 mois selon lequel est calculé le coût des crédits de consommation en monnaie nationale avec un taux d’intérêt variable a augmenté de 6,05 à 6,06 % par an. Pour explication, l’indice de référence pour les crédits à la consommation sert à calculer le taux d’intérêt des crédits à intérêt variable accordés en monnaie nationale après le mois de mai 2019, lorsque sa valeur était de 2,36 %. Cet indice a été créé par le gouvernement roumain en tant que solution pour contrebalancer les effets de l’indice ROBOR qui ne cessait d’augmenter d’un mois à l’autre à la fin de l’année 2018.

     

    Moldavie – Des soldats moldaves, roumains et américains participent jusqu’au 19 avril à une série de manœuvres communes qui se déroulent en République de Moldavie. Le ministère de la Défense de Chisinau a annoncé que les exercices sont censés accroître le niveau d’interopérabilité et qu’ils se dérouleront dans des centres de formation de l’Armée moldave.

     

    Parlement – Le Parlement de Bucarest se réunit mardi pour marquer les 20 ans écoulés depuis l’adhésion de la Roumanie à l’OTAN et les 75 ans d’existence de l’Alliance de l’Atlantique-Nord. À cette occasion, le Législatif doit adopter une déclaration. Cette semaine encore, la Chambre des Députés de Bucarest doit donner son vote final sur le projet de loi gouvernemental fixant des sanctions en cas de non-respect des réglementations de l’Union européenne concernant l’utilisation du gaz à effet de serre par différents dispositifs tels les réfrigérateurs, les appareils de climatisation, les aérosols ou les solvants. Les amendes pourraient aller jusqu’à 100 000 lei (l’équivalent de 20 000 €), et il est même possible d’écoper des peines de prison allant de 6 mois à 3 ans de prison ferme. En même temps, les commissions spécialisées de la Chambre des Députés doivent se pencher cette semaine sur les nouvelles normes visant l’assurance de responsabilité civile obligatoire (RCA). Pour rappel, dans sa forme adoptée par le Sénat, le projet introduit entre autres des amendes 15 fois plus élevées pour les chauffeurs qui circulent sans RCA. Enfin, le Sénat de Bucarest doit démarrer cette semaine les débats sur le décret d’urgence visant l’organisation le même jour des élections locales et de celles européennes.

     

    Visite – La représentante spéciale des Etats-Unis pour la reconstruction de l’économie ukrainienne,  Penny Pritzker, arrive mercredi à Bucarest pour visiter le Centre pour les réfugiés de l’Agence des Nations Unies mis en place au Centre d’exposition Romexpo de la capitale roumaine. La responsable américaine sera accompagnée par des dignitaires roumains et par l’ambassadrice des Etats-Unis en Roumanie, Katheleen Kavalec. Par ailleurs, Penny Pritzker rencontrera des membres du gouvernement de Bucarest et des leaders du secteur privé. Leurs discussions porteront sur des aspects visant la coopération régionale, y compris l’assistance énergétique d’urgence dans le secteur énergétique ukrainien et les bénéfices à long terme des investissements dans l’infrastructure.

     

    Poste– Le syndicat des salariés de la Poste roumaine a déclenché lundi la grève générale sans pour autant perturber le bon déroulement des activités, selon la direction. Les protestataires réclament une augmentation salariale de 400 lei, soit 80 euros et la majoration du bonus de loyauté. A leurs dires, 90% des fonctionnaires de la Poste finiront par être rémunérés au smic, après la hausse de celui-ci à 3700 lei, soit 740 euros, à partir du 1 juillet. La direction de la Poste roumaine affirme que les revendications des salariés sont justes, mais que des hausses salariales significatives ont déjà eu lieu. Le PDG de la société, Valentin Stefan, assure que la grève ne risque de perturber ni la distribution des pensions de retraite, ni d’autres services.

     

    Météo – Il fait particulièrement chaud pour un début de mois d’avril sur l’ensemble du territoire de la Roumanie et notamment dans le sud et l’est du territoire. Les derniers jours de mars, la Roumanie enregistré des températures record à certains endroits, des températures qui ont grimpé jusqu’à 32°C voire plus. Selon les météorologues, l’est et le sud-est du continent se trouve en proie à une masse d’air chaud qui vient d’Afrique.

  • Préparatifs pour l’espace Schengen aérien et maritime

    Préparatifs pour l’espace Schengen aérien et maritime

    A partir du 31 mars la Roumanie et la Bulgarie entrent dans l’espace Schengen de libre circulation européenne par leurs voies aériennes et maritimes. Par conséquent, les contrôles aux frontières sont supprimés pour les personnes qui voyagent vers ou depuis d’autres pays membres de Schengen.

     

    Des préparatifs en Roumanie

    En Roumanie, les préparatifs techniques dans les 17 aéroports et les 4 ports maritimes sont maintenant terminés. Dans les aéroports, les postes de contrôle ont été reconfigurés, car à partir de ce dimanche, après le contrôle de sécurité des personnes et des bagages, les passagers se rendront directement aux portes d’embarquement, munis leur passeport ou carte d’identité et des documents de voyage requis par la loi.

    La mesure s’applique également aux mineurs. Le secrétaire d’Etat du ministère de l’Intérieur, Bogdan Despescu :

    « Concrètement les personnes qui entrent dans le terminal, après avoir passé par la procédure de contrôle de sécurité, ne seront plus soumises au contrôle aux frontières que nous connaissons tous. A partir de ce dimanche, ces bureaux fonctionneront uniquement pour les flux hors Schengen. »

     

    Des contrôles aléatoires, toujours possibles

    Et pourtant, les agents de la police aux frontières présents dans les aéroports pourraient contrôler de manière aléatoire les personnes qui voyageront à l’intérieur de l’espace Schengen, sans les prévenir, sur la base d’une analyse des risques. C’est à ce but le ministère de l’Intérieur a acheté 4 000 tablettes, des terminaux mobiles, qui permettront de scanner les documents d’identité.

    En même temps, en vue de l’adhésion du 31 mars certains aéroports importants de Roumanie ont inauguré le week-end dernier de nouveaux terminaux. Par exemple, à Iasi (est) un nouveau terminal, bâti sur 3 hectares et pouvant accueillir plus de 3,5 millions de voyageurs par an, assurera à la fois les flux vers les destinations de Schengen et les connexions internes. A Timisoara (ouest) aussi, un nouveau terminal doté de nombreux espaces commerciaux, restaurants et cafés, sera utilisé uniquement pour les vols extérieurs.

     

    L’espace Schengen bloqué par voies terrestres

     

    Il ne faut pourtant pas oublier que les entrées et sorties de personnes et de biens les plus importantes à destination et en provenance de Schengen se font par voie terrestre. C’est en raison de l’opposition ferme de l’Autriche, que la Roumanie et la Bulgarie – prises en considération ensemble – devront encore attendre avant de rejoindre la zone de libre circulation avec la composante terrestre, bien qu’elles soient techniquement préparées en ce sens depuis plus d’une décennie.

     

    Le politologue et professeur des universités Cristian Pârvulescu explique les fondements des décisions politiques qui pourraient conduire à une adhésion totale :

    « J’ai parlé avec beaucoup d’Autrichiens qui disent que c’est une injustice qui a été faite aux deux Etats. Ils comprennent très bien le contexte politique et disent une chose très importante : qu’en fait ils n’ont même pas réussi à atteindre leurs propres objectifs, car finalement cette situation n’a fait qu’augmenter le poids électoral de l’extrême droite, du Parti de la Liberté, et non pas du parti populaire du chancelier Nehammer. », 

    Selon celui-ci, vers la fin de cette année, il est possible que les négociations s’accélèrent, mais cela dépendra aussi de la présidence hongroise et de la nouvelle Commission européenne.

     

  • Congrès du PPE à Bucarest   

    Congrès du PPE à Bucarest   

    Un Nouveau mandat pour Ursula von der Leyen

     

    Jeudi à Bucarest la présidente de la Commission européenne, la conservatrice allemande Ursula von der Leyen, a reçu l’avis favorable de sa famille politique, le Parti populaire européen (PPE, centre-droit), en tant que candidate pour un second mandat à la tête de l’Exécutif communautaire.

     

    « Il nous reste 90 jours avant les élections au Parlement européen » soit du 6 au 9 juin – a-t-elle déclaré, en remerciant les participants pour leur « confiance » et leur large « soutien » (soit 400 voix pour et 89 contre).

     

    Le congrès de Bucarest était organisé par le Parti National-Libéral, affilié au Parti populaire européen et associé, en tant que partenaire au sein du gouvernement roumain, du Parti Social-Démocrate (de gauche, membre du Parti des socialistes européens).

     

    Le Parti populaire européen constitue le groupe le plus important au sein du Parlement européen actuel et les sondages sur les intentions de vote dans les 27 Etats membres continuent de lui attribuer la première place. Ce qui, selon les analystes, permettra aux populistes de rester à la tête de l’Europe, avec une Commission dans laquelle, tout comme auparavant, seront cooptés les socialistes et les libéraux de l’ALDE-Renew Europe.

     

    Madame von der Leyen a annoncé à Bucarest ses priorités pour le prochain mandat de cinq ans, en mettant l’accent sur l’appui à l’Ukraine envahie par les troupes russes, la défense européenne et la lutte contre l’extrémisme.

     

     « Le président russe Vladimir Poutine ne doit pas gagner cette guerre qu’il a déclenchée et par laquelle il tente de déplacer les frontières par la force » – a déclaré le présidente de la Commission. « Nous restons aux côtés de l’Ukraine, et c’est la seule façon de préserver la liberté et la prospérité de l’Union européenne » – affirme-t-elle encore.

     

    L’admission de la Roumanie et de la Bulgarie à l’espace Schengen – exigée aussi par le PPE

     

    Par ailleurs, les délégués présents au Congrès ont voté à l’unanimité un manifeste électoral dans lequel ils demandent notamment l’adhésion complète de la Roumanie et de la Bulgarie à l’espace Schengen de libre circulation européenne. Et pourtant, l’Autriche a encore des objections quant à l’admission des deux pays, membres de l’Union depuis 2007 et qui pourront intégrer partiellement l’espace Schengen à la fin de ce mois, uniquement avec leurs frontières aériennes et maritimes et pas avec celles terrestres.

     

    Les Roumains, des Européens de second rang

     

    Environ 25 millions de Roumains et de Bulgares restent, selon la presse, des Européens de second rang, uniquement parce  le chancelier conservateur autrichien Karl Nehammer le souhaite, alors que son parti est lui-même affilié au Parti populaire européen. Bien que les statistiques communautaires les contredisent, le chancelier et son équipe pointent du doigt les vagues de migrants illégaux en provenance d’Afrique ou d’Asie qui arriveraient dans son pays via la Roumanie, à leurs dires. A Bucarest, Monsieur Nehammer a parlé de ce sujet avec le président Klaus Ioahnnis, ancien leader du Parti National-Libéral, et avec le premier ministre social-démocrate Marcel Ciolacu. Mais sa position est toujours inchangée : actuellement, le système Schengen ne fonctionne pas, donc il n’est pas question de l’élargir. (trad. Andra Juganaru)

  • PPE – soutient l’adhésion complète de la Roumanie à Schengen

    PPE – soutient l’adhésion complète de la Roumanie à Schengen

    Mercredi, lors du premier jour de son Congrès de Bucarest, le Parti populaire européen a adopté à l’unanimité un programme électoral demandant que la Roumanie et la Bulgarie adhèrent pleinement à l’espace Schengen. Il s’agit d’un document approuvé par les plus de 2 000 participants au Congrès. Autrement dit, le manifeste a également reçu, de manière surprenante, le vote populaire de l’Autriche, un pays dont le chancelier, Karl Nehammer, issu de la même famille politique, s’est jusqu’ici fermement opposé à cette perspective. Tout cela malgré le fait que les Roumains et les Bulgares sont techniquement prêts à intégrer pleinement l’espace de libre circulation européenne des personnes et des marchandises et cela depuis de nombreuses années déjà. Qui plus est, de hauts responsables de l’UE ont déjà fait des appels répétés en faveur de l’adhésion des deux pays.

     

    La Roumanie et la Bulgarie remplissent tous les critères pour l’adhésion complète à l’espace Schengen

     

    A Bucarest encore le président même du Parti populaire européen, Manfred Weber, a réitéré que la Roumanie et la Bulgarie remplissaient tous les critères d’admission. Et lui de faire référence aussi à ce qu’il a appelé le « défi » lancé par Vienne.

    « Je veux également demander aux socialistes autrichiens de reconsidérer leur position, car ils s’opposent aussi à l’accès total de la Roumanie et de la Bulgarie à Schengen. L’Autriche nous lance donc un défi et nous devons convaincre toutes les parties concernées de donner leur feu vert » – a insisté Manfred Weber.

     

    Des réactions de la part des représentants des partis politiques de Roumanie

     

    Plus encore, les Roumains qui vivent et travaillent au-delà des frontières nationales attendent vivement d’entrer dans l’espace Schengen par voie terrestre – a précisé à son tour le président du Parti National-Libéral, Nicolae Ciucă.

    Le leader de l’Union Démocrate Magyare de Roumanie, Kelemen Hunor, a quant à lui déclaré que le report de l’adhésion totale de la Roumanie serait nuisible à l’Europe elle-même :

     

    « Le tango politique autour de l’adhésion à l’espace Schengen ne peut être ni assumé, ni continué. Nous devons le dire ici, haut et fort, au sein de notre famille politique. Nous pouvons et nous allons protéger les frontières extérieures de l’Union. Nous sommes prêts à le faire. Toutes sortes d’excuses et de prétextes peuvent être inventées pour retarder l’adhésion pleine et entière à l’espace Schengen, mais cela causera beaucoup d’ennuis sur le court terme. Je demande à tous ceux qui avaient encore des réserves quant à l’adhésion de la Roumanie à l’espace Schengen, de donner la priorité à nos intérêts communs à moyen et long terme, et non pas au gain politique immédiat. »

     

    Rappelons-le, en décembre dernier, le Conseil de l’Union européenne avait voté en faveur de l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’espace Schengen, mais uniquement par voie aérienne et maritime, à partir de mars 2024. C’est Vienne qui a imposé des conditions afin d’accepter leur adhésion complète à l’espace de libre circulation européenne, c’est à dire par les frontières terrestre aussi, ce qui est, d’ailleurs l’aspect le plus important. Par conséquent, on pourrait bien se demander si, face à la nécessité d’obtenir un bon résultat aux élections européennes de juin prochain, ces conditions pâliront ou, bien au contraire, elles auront un mot important à dire …