Tag: sciences

  • Enseigner les sciences dans les écoles de Roumanie

    Enseigner les sciences dans les écoles de Roumanie

    Si les disparités socio-économiques entre les différentes régions de Roumanie est une réalité bien connue, on commence à parler aujourd’hui d’un autre clivage, qui peut être lié au premier, celui de l’accès à l’éducation. Une étude réalisée récemment par la revue Newsweek montre que malgré le fait que la Roumanie soit le pays européen le mieux classé en 2022 en termes de nombre de médailles obtenues par des élèves aux olympiades scolaires internationales, les résultats des tests du Programme pour l’évaluation Internationale des élèves, le PISA, sont particulièrement mauvais puisque la Roumanie arrive avant dernière au classement européen. C’est sur les résultats de ces tests PISA que se mesure habituellement le niveau d’analphabétisme fonctionnel. En Roumanie, plus de 40% des élèves de moins de 15 ans sont considérés analphabètes fonctionnels, cette classification inclut la capacité à comprendre un texte mais aussi l’utilisation des connaissances scientifiques. L’enseignement des sciences dans le secondaire est justement une thématique qui a été débattue dans le cadre du Bucharest Science Festival qui vient de s’achever. Des professeurs d’Université et des lycéens ont pu échanger au cours de nombreux ateliers pratiques.

    Parmi eux se trouvait Cristina Todașcă, vice-doyenne de la Faculté d’ingénierie Chimie et Biotechnologie de l’Ecole polytechnique, qui a observé certaines particularités chez la génération récente d’étudiants ayant choisi d’étudier à Polytechnique.

    Les travaux pratiques manquent considérablement avant l’entrée à l’Université. On ne fait plus beaucoup d’expérience, ni en chimie ni en physique. On ne peut pas comprendre des concepts abstraits juste en suivant un cours déroulé à la craie au tableau. Si on mettait l’accent sur la partie expérimentale, surtout dans les premières années d’école, les concepts seraient plus facilement compréhensibles pour les enfants. Ce serait plus facile pour eux s’ils pouvaient voir comment ça fonctionne. Les enfants qui sont confrontés régulièrement à la science, dès le primaire, apprennent beaucoup plus facilement plus tard les mathématiques, la physique, l’informatique et la biologie. Tout ça demande un certain niveau d’imagination pour comprendre ce qui se passe par exemple au niveau de l’atome. Et donc, pour comprendre ce qu’il s’y passe, il faut imaginer, voir les effets des théories et comprendre l’utilité des concepts. Ainsi les choses deviennent beaucoup plus simples et faciles à comprendre pour les jeunes.




    Le besoin de travaux pratiques ou de généralisation des expériences en laboratoires à l’école et au lycée est un sujet très discuté, pour l’instant sans résultat. Par ailleurs, la pratique scientifique devrait être accompagnée d’une réflexion philosophique, afin que les élèves développent les processus mentaux qui mènent à l’approfondissement des connaissances scientifiques. La philosophie et les sciences devraient être enseignées de manière complémentaire et adaptée à l’âge des élèves.

    C’est ce qu’affirme Emilian Mihailov, maître de conférences à la Faculté de philosophie de l’Université de Bucarest quand on lui demande à quel âge on devrait commencer à enseigner les sciences et la philosophie.

    Je pense que c’est une très bonne question, de se demander à quel âge on doit commencer à étudier ces matières. La réponse nous montre à quel point l’éducation philosophique et l’éducation scientifique sont proches. A l’origine, c’était la même chose, l’éducation scientifique faisait partie de l’éducation philosophique. Mais pourquoi était-ce la même chose ? Pourquoi allaient-elles ensemble ? Parce que la philosophie naît du sentiment d’étonnement. Et c’est de cet étonnement que naît aussi la science. C’est pourquoi je pense que l’éducation scientifique philosophique devrait intervenir dès l’enfance. Les enfants illustrent par excellence l’étonnement. Moi je préconiserais qu’on commence dès le primaire. Ce qui voudrait dire que nous, à l’école primaire, nous pourrions cultiver ces pratiques éducatives qui explorent la fascination des humains, pas la mémoire. Je ne dis pas que la mémoire n’est pas importante, elle est extrêmement importante, l’esprit se développe à travers elle, c’est-à-dire à travers la mémoire des informations. Mais, en plus de la mémoire, nous devrions explorer ce qui fascine les enfants.

    Et de curiosité, d’imagination, les enfants n’en manquent pas. La preuve en est qu’ils sont capables de briller dans une discipline rarement enseignée au lycée, l’astronomie. Cristian Chițu, le directeur de la société GMV Romania qui travaille en lien direct avec l’Agence spatiale européenne, a observé ce phénomène, il nous raconte.

    Je commencerais en disant qu’il est intéressant que la Roumanie remporte des médailles aux olympiades internationales d’astronomie et d’astrophysique alors que ces matières ne sont pas enseignées au lycée. Cet enseignement est délivré de manière bénévole par des professeurs au sein de centres dédiés du type « club des élèves ». Mais même comme ça, nous réussissons à obtenir des résultats et à surprendre tout le monde. Moi-même je suis surpris, mais je ne pense pas pour autant que ces matières devraient devenir obligatoires à l’école. Peut-être qu’il faudrait un tronc commun avec des matières obligatoires et un ensemble d’option comme l’astronomie ou l’astrophysique, peu importe le nom qu’on lui donne. Parce que notre problème à l’heure actuelle c’est que tout le monde sort de l’école programmé par les mêmes matières.




    Mais comment faire avec la majorité des élèves, qui sans être particulièrement intéressés par l’astronomie ou une autre matière scientifique, ont besoin d’acquérir des bases scientifiques pour leur vie future ? Cristian Chițu essaie de déplacer le problème.
    On ne peut pas enseigner par la force. C’est démontré. Si quelqu’un ne veut pas apprendre un métier, il ne l’apprend pas. Mais peut-être que le problème ne vient pas des élèves qui, peut-être, ne sont pas intéressés, mais qu’il vient de nous, les autres, ceux qui ne parviennent pas à éveiller l’intérêt de ces jeunes ou au moins à les amener à formuler quelques questions de base. Par exemple, combien de planètes composent le système solaire ? Je suis sûr que si on pose cette question, on reçoit plein de réponses différentes. En fin de compte on vit toujours à une époque où certains croient que la terre est plate.

    Ainsi, le développement de l’expérimentation scientifique, une réflexion sur les concepts scientifiques de base et la stimulation de la curiosité naturelle des touts petits constituent tout autant de perspectives pour tenter de lutter contre le décalage actuel, entre une élite qui remporte des concours internationaux et un groupe toujours plus fourni d’élèves condamnés à l’analphabétisme fonctionnel. (Trad. Clémence Lhereux)

  • The early days of photography in Romania

    The early days of photography in Romania



    Western foreigners who travelled to Romania and settled here brought the art and craft of photography with them. In the mid-19th century, photography became popular rather quickly. After the 1850s, actually, the Romanian photography market boomed, with photo studios cropping up in every major city, and with a clientele eager to benefit from the new services. Foreign photographers made history in Romania. Their legacy is an important documentary source about how the cities and the people looked like, at that time. Carol Popp of Szathmary, Franz Mandy, Franz Duschek, Adolphe A. Chevallier are some of the noted foreign photographers of the 19th century. However, the Romanians Ioan Spirescu and Iosif Berman are also among the pioneers of Romanian photography.



    One of the most prolific Romanian photographers was Stelian Petrescu. He left a great number of photo films and photographs. Petrescu was born in Giurgiu, in 1874, into a well-to-do family and died in Bucharest, on July 23rd, 1947. For his secondary education, Petrescu took a math and sciences track, being attracted by science in primary school. Then he graduated from the Faculty of Chemistry and Physics Sciences in Bucharest. Petrescu was appointed teacher with the Gheorghe Șincai high-school. In a couple of years time he went to Germany to get a second degree, in Geodesy. Stelian Petrescu returned to Romania in 1901. He resumed his teaching activity and had a stint with the Higher Vocational School in Iasi. In 1909 Petrescu was employed as an engineer with the Romanian Railway Company and kept his job until he retired, in 1930. Stelian Petrescu never renounced his teaching profession. Concurrently, he taught sciences in Bucharest.



    One of the greatest events in the early 20th century was the Jubilee Exhibition staged in 1906 in Bucharest. The exhibition was meant to pay tribute to Carol I of Hohenzollern-Sigmaringens four decades of reign, which began in 1866. The exhibition was mounted according to a French pattern. It benefitted from the attention of all domestic institutions, also enjoying international presence.



    The exhibition was also an opportunity for photographers to make themselves visible. Attending were renowned names of that time, such as those of Alexandru Antoniu, Franz Mandy or Adolf Klingsberg, the owner of the famous “Julietta” photo studio in Bucharest. Less well-known names also participated, such as Marko Klein, the owner of a photo studio in Braila. Petrescu also participated and even scooped the 1st prize and the gold medal, Based with the National Library of Romania, the historian Adriana Dumitran documented Stelian Petrescus passion for photography, as well as his presence at the Jubilee Exhibition in 1906.



    Adriana Dumitran:



    “His first presence in a major international exhibition was in 1906, at the Romanian General Expo, where he represented the School Department. His participation was noted by the media. He showed photographs with military themes, Romanian landscapes, portraits, animals. He had quite a large number of works on display, although we dont know precisely how many.” Stelian Petrescu rose to fame, his talent was in high demand and he started looking for more areas in which he could use his knowledge.



    Adriana Dumitran again:



    “He started working with the Committee on Historical Monuments. In 1908, when the Committee launched a Bulletin, he had his works published there at least until World War I, in several issues until 1912. He worked a lot with architect Nicolae Ghica-Budești and illustrated a number of books, including, in 1909, an album on the religious artefacts at the Probota monastery, and that same year another one on items from the Neamț and Secu monasteries. One of his most interesting contributions was photographing the paintings of Nicolae Grigorescu for a monograph by Alexandru Vlahuță devoted to this great painter, in 1910.”


    Stelian Petrescu remained a scientist nonetheless, and this was evident in his newfound passion for photography.



    Adriana Dumitran:



    “His interest in the railways converged with photography. In 1913 he published a visual guide of the Romanian Railways. At that time, România had 3,500 km of railways crossing the entire country. He travelled that distance, took photos, illustrated this guide with them, and for each railway hub he presented the cultural, historical and other landmarks. The guide features over 350 photographs.”



    He also continued to photograph major public events. On 16th October 1922, he took snapshots of King Ferdinand, Queen Marie and senior politicians at Bucharests Arch of Triumph.



    After his retirement in 1930, he published his photos in technical magazines. He switched to a modernist style, with photos of railway construction hall interiors, engine components, bearings and other pieces used in the railway industry. He photographed the Malaxa Plant and published an album with the products made there. He was regarded as a “niche” photographer, and his work remains to this day of exceptional value for the history of industry in Romania. (EN, A.M.P)




  • Deux événements de taille de la Francophonie à Bucarest

    Deux événements de taille de la Francophonie à Bucarest

    La
    capitale roumaine, Bucarest, s’est mise, durant une semaine, aux couleurs de la
    Francophonie, accueillant deux événements de taille : la 18-e assemblée
    générale quadriennale de l’AUF, organisation qui fête son 60e anniversaire
    cette année, et la première édition des Assises de la Francophonie
    scientifique. RRI Spécial revient là-dessus, et vous offre un compte-rendu des
    deux événements à travers un entretien enregistré avec Mohamed Ketata,
    directeur régional de l’AUF pour l’Europe centrale et orientale.



  • 18.07.2020

    18.07.2020

    Coronavirus – La situation sanitaire reste tendue en Roumanie. Les chiffres
    officiels font état de 889 nouveaux cas de contamination au SARS-CoV-2, un
    record depuis le début de la pandémie. Les médecins expliquent la tendance
    ascendante des contaminations par le fait que les personnes testées positives
    ne sont plus tenues de rester dans les hôpitaux depuis que la Cour
    constitutionnelle a décidé que l’isolement, la quarantaine et l’hospitalisation
    pouvaient être imposés uniquement par un texte de loi. D’autres voix expliquent
    cette croissance par l’augmentation du nombre de tests traités chaque jour. La
    moyenne quotidienne se situait dans les 14.000 tests, pour atteindre depuis
    quelques jours les 19.000 tests quotidiens. Samedi, le premier ministre Ludovic
    Orban a affirmé que le gouvernement ne voulait pas imposer de nouvelles restrictions qui auraient un effet négatif sur l’économie, mais que cela dépendait du
    respect des règles par la population.




    Loi sur
    la quarantaine
    – La loi relative à la santé publique
    en situation de risque épidémiologie et biologique vient d’être promulguée par
    le président roumain Klaus Iohannis. Le
    parlement de Bucarest a adopté le document jeudi soir, après plusieurs jours de
    discussions ardues. La version proposée par le gouvernement libéral, durement critiquée
    par les spécialistes en droit, par l’opposition politique et par la société
    civile, a subi de nombreux amendements dans les deux chambres du législatif.




    Conseil
    européen
    – Les leaders européens poursuivent aujourd’hui, à Bruxelles, les discussions sur
    le cadre financier pluriannuel de l’Union européenne et sur le plan de relance économique
    après la crise du Covid-19. C’est pour la première fois dans les cinq derniers
    mois que les chefs européens d’Etat et de gouvernement se rencontrent face à
    face. Les discussions de vendredi ont été qualifiées de « constructives »,
    mais les Pays-Bas, l’Autriche, le Danemark et la Suède gardent leurs réserves quant
    au plan de relance proposé par la France et l’Allemagne qui prévoit des subventions
    non-remboursables pour les pays les plus affectés par la pandémie, sans
    obligation de mettre en place des reformes. Présent au sommet, le président
    roumain Klaus Iohannis estime que Bucarest pourrait recevoir un montant
    consistent, mais il admet la difficulté des négociations alors que les opinions
    divergent. L’objectif majeur de la Roumanie en matière de budget communautaire est
    d’obtenir des enveloppes budgétaires plus importantes pour la politique
    agricole commune et pour la politique de cohésion. Quant au plan de relance, le
    président Iohannis soutient l’option d’un plus grand poids des subventions sur
    le total des fonds alloués, mais aussi des délais rallongés pour la mise en œuvre
    des moyens de relance, afin que les fonds soient utilisé intégralement et
    efficacement.




    Sciences – Le professeur Gérard Mourou, Prix Nobel de Physique 2018 et initiateur
    de l’infrastructure ELI (Extreme Light Infrastructure), s’est rendu ces
    derniers jours au Centre ELI de Măgurele, près de Bucarest. Le professeur Mourou a souligné
    les progrès remarquables de ce centre unique de hautes technologies et de
    recherche fondamentale dans le domaine des lasers. Le scientifique a évoqué avec
    les chercheurs de Măgurele la possibilité de démarrer « des essais sur l’utilisation
    du système laser ultra puissant pour produire de l’énergie avec une pollution
    minimale de l’environnement ». Rappelons que le laser de Măgurele a atteint, en
    mars 2019, une puissance record de 10 pétawatts, devenant ainsi le laser le
    plus puissant au monde.






    Météo – Alerte orange aux pluies et aux orages sur toute la moitié ouest du
    territoire roumain jusqu’à dimanche soir. Les quantités d’eau dépasseront les 40l/m²,
    voire localement 70-90l/m². Ailleurs en Roumanie le temps est chaud avec
    quelques pluies passagères. Les températures maximales vont de 19° à 34°. 29° à
    midi à Bucarest.

  • Le club des “lunatiques”

    Le club des “lunatiques”

    Attention, tout le monde, pour les nuits de la pleine lune, à Iaşi on prépare quelque chose pour vous ! Ville des grandes idées, de la première grande Union, du premier spectacle de théâtre en roumain, du premier musée littéraire (la maison-musée du conteur Ion Creangă) et du premier Musée d’histoire naturelle, Iaşi vous invite à une nouvelle expérience culturelle.

    L’automne dernier, l’Athénée de Iaşi avec le concours de l’Université technique « Gheorghe Asachi » lançait un nouveau projet : Le Club des lunatiques. L’équipe de l’Athénée invite le public sur la terrasse de ce bâtiment pour admirer la lune et les étoiles grâce à une technique mise au point par l’Université. L’université technique « Gheorghe Asachi » de Iaşi continue la tradition de la première école supérieure d’ingénierie de Roumanie. Elle dispose d’une bibliothèque qui figurait, il y a trois ans, parmi les 10 plus belles bibliothèques du monde, aux côtés de compétiteurs prestigieux : la Bibliothèque du Trinity College de Dublin, la Bibliothèque royale portugaise de Rio de Janeiro, la Bibliothèque du monastère d’Admont, la Bibliothèque nationale de Prague, la Bibliothèque nationale de France ou la Bibliothèque du Congrès des Etats-Unis. La bibliothèque de l’Université technique de Iaşi n’est pas l’unique espace remarquable de ce palais. S’y ajoutent la « Salle des pas perdus », où l’on peut admirer les fresques peintes par Sabin Bălaşa dans les années ’70, et l’aula de style éclectique, comme l’ensemble du bâtiment, d’ailleurs.

    La Club des lunatiques a été inauguré le 5 octobre dernier. Les travaux du « club lunaire » se déroulent les jours de la pleine lune. En novembre, les participants étaient invités au débat « Comment créer un univers « et incités à trouver la recette idéale. Le 3 décembre, le débat portait sur la Grande Histoire de notre univers et sur la place que nous, les humains, y occupons. Ce fut un voyage fascinant dans le temps depuis le Big-Bang jusqu’à nos jours.Qu’est-ce que ce Club des lunatiques ? Ioana Nechifor, chef du service « Programmes culturels » explique que « C’est un club scientifique qui se réunit les soirées de la pleine lune à l’Athénée de Iaşi. Son principal objectif est de présenter, lors de rencontres informelles, le stade actuel des connaissances dans différents domaines de la science, pour développer une attitude positive vis-à-vis des valeurs et des réalisations de la science et de la technique contemporaines. »

    La rencontre du 1er février 2018 était consacrée à l’Aventure du livre. Ioana Nechifor précise que: « L’aventure du livre » est un débat sur le chemin que le livre doit parcourir pour arriver entre les mains du lecteur. L’invité de la soirée a été l’homme qui remplit de livres la ville de Iaşi : M. Eugen Benea, qui a parlé de plusieurs projets : « Le livre sur le banc », « La bibliothèque du tramway » et « Offrez en donation un tram de livres ».

    Nous avons déjà parlé, dans notre rubrique, de « La bibliothèque du tramway ». Le 4 décembre 2015, deux projets conçus séparément se sont réunis par l’intermédiaire de la Régie de transport public de Iaşi : le tram de la littérature, peint avec les figures des différentes personnalités littéraires de la ville, sur l’initiative de l’association Tramclub Iaşi, accueille depuis lors une partie du projet « Le livre sur un banc », lancé par M Eugen Benea, soit une petite bibliothèque. Le projet est censé encourager la lecture et l’échange de livres par la bibliothèque mobile. L’idée a été bien accueillie par les habitants de cette ville qui foisonne d’étudiants.

    Mais revenons sur la terrasse de l’Université technique « Georghe Asachi », où un télescope a été installé. Il attire les enfants, les parents et les grands-parents, qui peuvent y regarder les étoiles et la lune… de plus près. Au Club des lunatiques l’accès est gratuit, mais il faut réserver une place à l’avance, car l’espace sur la terrasse est limité. (Trad. : Dominique)

  • Le projet scientifique “Ştiinţescu”

    Le projet scientifique “Ştiinţescu”

    Avez-vous l’impression que les sciences, c’est toujours sérieux ? Ou pensez-vous qu’elles peuvent aussi être sympathiques ? Un projet destiné aux élèves et aux professeurs passionnés de sciences a été lancé il y a quelques années, reposant sur l’idée que ça vaut la peine de rendre ces disciplines plus attrayantes. Il s’agit du Fonds Ştiinţescu – Sciençard, si vous voulez – nom de famille inventé pour désigner une personne « accro » à la science, pour ainsi dire.

    Le Fonds Ştiinţescu a été développé par la Fédération des Fondations communautaires de Roumanie, avec le concours de la Fondation roumano-américaine. A mi-chemin entre le financement et la philanthropie, ce programme suppose une collecte de fonds, la somme recueillie étant par la suite doublée par le donateur.

    Luiza Zamora, coordinatrice des programmes Ştiinţescu, explique : C’est en 2015 que nous avons lancé ce projet visant à familiariser les enfants avec les sciences et aider les professeurs à les rendre plus attrayantes pour leurs élèves. Il s’adressait aux fondations communautaires de 4 villes roumaines: Bucarest, Iaşi, Cluj Napoca et Sibiu. Il n’est pas exclusivement destiné à financer des initiatives venant de la communauté, il encourage également la philanthropie, pour venir en aide aux enseignants qui mènent des activités censées rendre les sciences plus accessibles à leurs élèves. Il crée une synergie autour de l’éducation. » Et le projet n’a cessé de se développer depuis. Luiza Zamora: «12 fondations ont opté pour le projet Ştiinţescu. Des enseignants ou d’autres personnes envoient aux fondations communautaires des propositions de projets grâce auxquels les sciences peuvent être très agréables, très « cool ».

    A quoi ressemblent ces projets ? Luiza Zamora : Je mentionnerais, par exemple, le projet Sparks. Sparks est un petit robot très sympa qui apprend aux enfants ce qu’est un langage de programmation et comment on peut être créatif en l’utilisant. D’autres projets concernent la météorologie. Par exemple, une station météo avec tous les équipements nécessaires a été mise en place dans un collège de la ville d’Oradea. Chaque jour, les élèves font des mesures et émettent un bulletin météo. « Infocaleid » est un excellent projet développé à Braşov qui a eu pour but la construction de 3 karts avec lesquels les élèves ont participé à des compétitions internationales. De nombreux projets concernent la robotique ou encore la biologie. « Les petits horticulteurs » est le premier projet de ce genre qui me vient à l’esprit. Il a été mis en œuvre dans le Pays de Făgăraş. Dans le cadre de ce projet, les élèves ont mis sur pied un tunnel de jardin, où ils ont planté des légumes et ont pu observer l’évolution d’une plante, depuis la semence jusqu’au fruit.

    L’année prochaine, 16 fondations organiseront des concours de projets. Luiza Zamora se réjouit de constater que l’idée porte ses fruits. « On assiste à une plus grande participation des communautés locales à ce projet. Des personnes physiques et des sociétés ont offert des sommes d’argent pour que les élèves des collèges et des lycées puissent bénéficier de programmes d’éducation informelle destinés aux sciences. »

    A présent, le projet est mis en œuvre par les fondations communautaires des villes de Bucarest, Sibiu, Iaşi, Cluj-Napoca, Oradea, Târgu Mureş, Bacău, Galaţi, Prahova, Odorheiul Secuiesc, Braşov, ainsi que du Pays de Făgăraş. Chaque fondation communautaire annonce sur son site son propre calendrier d’activités. Sur le site national Ştiinţescu figurent les appels à projets de chaque fondation. Sur sa page Facebook sont à retrouver les projets réalisés dans chaque communauté.

    Ştiinţescu attend des projets créatifs, susceptibles d’aider les élèves à découvrir les miracles de la nature, à jeter un regard sur l’avenir, à comprendre l’importance des découvertes scientifiques et des technologies modernes, à apprendre avec passion les sciences exactes et à développer le savoir-faire nécessaire aux générations d’innovateurs du 21e siècle. (trad. Dominique)

  • Le festival des sciences de Bucarest

    Le festival des sciences de Bucarest

    En cette fin septembre les sciences sont à nouveau à l’honneur dans la capitale de la Roumanie, qui accueille la 5e édition du Festival des Sciences de Bucarest/Bucharest Science festival, organisé par l’Association séculaire humaniste de Roumanie. Cette année aussi, l’ONG s’allie avec l’Institut français pour « mettre le monde de demain à portée de main ». L’occasion de découvrir les nouvelles tendances en matière de mobilité, d’industrie et d’enseignement, des tendances qui nous aident à esquisser le monde de demain. Notre invité d’aujourd’hui est Jean-Luc Belmonte, attaché de coopération scientifique et universitaire.



  • Bucharest science festival – Le festival des sciences de Bucarest

    Bucharest science festival – Le festival des sciences de Bucarest

    Si, à travers les époques historiques, les hommes de science ont souvent assouvi leur faim de connaissances contre vents et marées et au prix de leur vie, les temps modernes ont démocratisé au maximum les sciences, qui rythment aujourd’hui notre quotidien. L’édition 2016 du Bucharest Science Festival, organisé en partenariat par l’Association Séculaire-Humaniste de Roumanie, l’ambassade de France et l’Institut français de Roumanie, en est la preuve tout comme les thèmes retenus: l’exploration spatiale et les villes vertes. C’est de l’écologie urbaine qu’il sera question tout de suite dans ce RRI Spécial, sur RRI la voix de la diversité.




  • Le Festival des sciences 2016

    Le Festival des sciences 2016

    Pour cette nouvelle édition du Festival des sciences, du 28 septembre au 3 octobre, l’Ambassade de France en Roumanie, l’Institut français de Roumanie et l’Association séculaire-humaniste de Roumanie, avec l’appui de la BRD – Groupe Société Générale, organisent toute une série d’événements consacrés à la thématique des villes vertes. Ce concept peut être exploré sous deux angles différents, mais complémentaires : les maisons efficaces du point de vue énergétique et la biodiversité urbaine, dans le cadre d’un programme qui prévoit conférences, visites de parcs naturels et bâtiments verts, projections de films, activitész pour enfants et une exposition à l’Institut français de Bucarest. Davantage de détails sur :

    https://www.facebook.com/events/1094906490546214/

  • Bucharest science festival – le festival des sciences de Bucarest

    Bucharest science festival – le festival des sciences de Bucarest

    Cette année, la rentrée scolaire a coïncidé avec un événement célébrant précisément le savoir. Le Festival des sciences, Bucharest science festival a été organisé par l’Association séculaire humaniste de Roumanie, ASUR en partenariat avec le Centre de cours pour les parents Parentime. La science est fascinante, affirment les organisateurs du festival. Selon eux, hormis les applications pratiques, toutes les inventions censées nous rendre la vie plus facile, plus agréable ou plus longue, les connaissances scientifiques attirent notamment par la capacité unique d’ouvrir les portes de l’univers, de nous permettre de comprendre son fonctionnement. Enfin la science nous aide à évoluer, à dépasser nos limites, physiques et psychiques, concluent les organisateurs du Festival des sciences de Bucarest. Détails, avec Toma Patrascu, président de l’ASUR.



  • Un nouveau Nobel pour le Banat

    Un nouveau Nobel pour le Banat

    Herta Muller et Stefan Hell. Une romancière et un chimiste. Deux générations, deux professions – et sans doute deux sensibilités différentes. Ils ont pourtant 3 choses en commun: la langue allemande de leur pays daccueil, l’Allemagne, leur pays dorigine, à savoir la région de Banat du sud-ouest de la Roumanie et un prix Nobel qui récompense leur travail.



    Cette semaine, Stefan Hell, aux côtés de deux autres savants, a reçu le Nobel de Chimie “pour le développement de la microscopie à fluorescence à très haute résolution”, a indiqué le jury dans son communiqué. Les trois chercheurs ont amélioré la puissance du microscope, lui permettant de voir lextrêmement petit en temps réel. Leur travail pionnier a fait entrer la microscopie optique dans la dimension nanométrique”, a encore souligné le jury. A présent, la nanoscopie est largement utilisée, offrant les instruments nécessaires aux progrès de la médecine dans la lutte contre le cancer et dautres maladies considérées comme incurables.



    Dans une interview accordée à la radiodiffusion roumaine, Stefan Hell avouait être fier de ses origines roumaines. Sa famille avait quitté la Roumanie lorsquil avait 15 ans, pour sétablir en Allemagne de lOuest. Stefan Hell:


    SON :”En 1978, nous avons émigré de Roumanie, du Banat. Je ny suis plus rentré pendant 34 ans. Il y a 2 ou 3 ans, ma famille et moi, nous sommes revenus au Banat. Ce fut une belle expérience. C’était très émouvant de revoir les villes dArad et de Sântana, où jai passé mon enfance. Les gens ne me comprendraient pas sils ne savaient pas que je provenais de Roumanie”, a conclu Stefan Hell.



    Pour Stefan Hell, le Nobel récompense un grand nombre dannées de recherche en Allemagne, dabord à lUniversité de Heidelberg, puis à lInstitut de Chimie et Biophysique “Max Planck” de Göttingen, dont il est l’actuel directeur. Il affirme que léducation reçue en Roumanie a été des meilleures, grâce à des enseignants exceptionnels, qui ont su éveiller son intérêt et sa passion pour la science.



    Pour sa part, la romancière Hertha Mueller a eu une relation beacoup plus compliquée avec la Roumanie. En fait, ce n’est pas un conflit avec le pays, mais avec le régime communiste de lépoque, qui a transformé sa vie en un calvaire jusquen 1987, lannée de son émigration en Allemagne. Née en 1953, à Niţchidorf, ville de la même région de Banat, doù provient Stefan Hell, la jeune écrivaine interdite Hertha Mueller est devenue victime des persécutions de la Securitate avec laquelle elle refusait de collaborer. En 1987 elle sétablit à Berlin – Ouest. Elle écrit plus dune vingtaine de livres, la plupart traduits en roumain et parus en Roumanie. “Face à la peur de la mort, ma réaction fut une soif de vie. Une soif de mots. Seul le tourbillon des mots parvenait à formuler mon état”, racontait en 2009 Herta Muller, lors de la traditionnelle lecture précédant la cérémonie officielle de remise du prix Nobel. Un prix qui la récompensait, pour avoir «avec la densité de la poésie et la franchise de la prose, dépeint lunivers des déshérités», et sublimé le trauma de son expérience de lépoque communiste. Un univers marqué par les interrogatoires, les humiliations, les calomnies, la marginalisation et la peur de la mort.



    Cest peut – être pourquoi cette femme écrivain refuse de se revendiquer un pays ou une langue, préférant appartenir exclusivement à elle-même. Herta Muller reconnaît néanmoins avoir une grande sensibilité pour la langue roumaine, dont les métaphores sont plus sensuelles à son avis et vont droit au but. (aut Stefan Stoica, trad. Valentina Beleavski)