Tag: scrutin européen

  • L’Eurobaromètre de l’élection européenne

    L’Eurobaromètre de l’élection européenne

    74% des Roumains ont l’intention de voter au scrutin européen

     

    Après la République tchèque, c’est la Roumanie qui enregistre la 2e plus grande hausse des intentions de vote au scrutin pour le Parlement Européen, soit de 74 % des personnes qui ont répondu au plus récent Eurobaromètre rendu public mercredi. A comparer avec 19 %, lors du scrutin d’il y a 5 ans.

     

    Néanmoins, l’intérêt des Roumains pour l’élection au PE du 9 juin prochain est plutôt bas, notre pays ne se retrouvant pas dans le premier tiers des Etats-membres de l’UE, en termes d’intentions de se rendre aux urnes.

     

    Concrètement, si le scrutin européen avait lieu la semaine prochaine, près de 3 quarts des Roumains questionnés se rendraient probablement aux vote et seulement 6 % sont plutôt sûrs de ne pas aller voter.

     

    Une bonne opinion sur le PE

     

    Par ailleurs, près de la moitié des Roumains ont toujours une bonne impression du PE, tout comme l’automne dernier, bien que le pourcentage de ceux qui ont une image négative ait augmenté jusqu’à 19 %. En même temps, plus de 50 % de nos compatriotes aimeraient voir le rôle du Législatif européen se renforcer à l’avenir, soit un taux similaire à la moyenne européenne. Par contre, 37 % d’entre eux aimeraient voir le rôle du PE diminuer.

     

    Quant à l’importance du vote à l’élection européenne, un peu plus de la moitié des Roumains questionnés considèrent ce vote comme ayant une importance moyenne, alors que 5 % disent que ce scrutin n’est pas vraiment important pour eux. En fait, ils estiment que les élections nationales sont plus importantes que celle pour le PE, c’est valable pour 63 % des sujets.

     

    Economie, les emplois et la santé – au centre de l’intérêt

     

    Parmi les principaux sujets qui devraient être débattus pendant la campagne électorale de cette élection européenne, les Roumains questionnés ont nommé le soutien pour l’économie, la création d’emplois, la santé publique, la lutte contre la pauvreté et contre l’exclusion sociale. Les valeurs à défendre par le futur PE, selon ce sondage sont : la démocratie, le respect des identités nationales, de la culture et des traditions des Etats-membres, la solidarité entre les Etats-membres et entre les différentes régions de l’UE.

     

    Des avis quand même partagés 

     

    Les avis sont quand même partagés quant l’avenir de l’UE : 45 % des Roumains affirment que « les choses vont dans la bonne direction » au sein de l’espace communautaire, alors que 41 % les contredisent. A comparer avec la moyenne européenne de ces derniers qui est de 49 %. Interrogés sur la situation dans leur propre pays, seulement 34 % des Roumains ont donné une réponse optimiste, alors que 57 % d’entre eux ont pointé du doigt la mauvaise direction dans laquelle le pays se dirige.

     

    Les Roumains, plus optimistes que la moyenne européenne

     

    A en croire les chiffres de cet Eurobaromètre, les Roumains sont quand même plus optimistes que la moyenne européenne et estiment que leur niveau de vie sera meilleur dans les 5 années à venir. Ils sont aussi plus optimistes que la moyenne des citoyens européens à propos de l’économie de leur pays d’ici une année. Côté confiance faite à l’avenir de l’UE, les Roumains s’inscrivent dans le courant de la moyenne européenne.

     

    Enfin, aux dires de la plupart de nos compatriotes la Roumanie a tiré profit de son adhésion à l’UE. Ils sont seulement 30 % à dire le contraire.

     

    Autant d’opinons, à moins de deux mois avant les élections européennes. Pour rappel, en Roumanie, le scrutin pour le PE se tiendra le 9 juin, le même jour que l’élection municipale. (trad. Valentina Beleavski)

  • 30.05.2019 (mise à jour)

    30.05.2019 (mise à jour)

    Consultations – Le président roumain, Klaus Iohannis, a annoncé jeudi la convocation de consultations avec les partis parlementaires, la semaine prochaine, afin de décider de la mise en œuvre des résultats du référendum organisé le 26 mai. Il a rappelé que 6 millions et demi de Roumains avaient répondu « Oui » aux modifications proposées dans le domaine de la Justice. Klaus Iohannis a pointé du doigt le gouvernement à propos de la mauvaise organisation du scrutin européen et du référendum pour la diaspora. Il a également précisé que dans le cas des ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères, il avait sollicité qu’ils soient démis et non pas qu’ils présentent leurs démissions. Il a tenu ces propos après que les deux ministres ont déclaré n’avoir rien à se reprocher et par conséquent ne pas envisager de démissionner. Plusieurs dizaines de milliers de Roumains vivant à l’étranger n’ont pas pu voter, bien qu’ils aient attendu leur tour pendant de longues heures devant les bureaux de vote. Dans ce contexte, le président Iohannis a décidé de créer une commission mixte au niveau de l’Administration présidentielle, dont la mission sera d’identifier les problèmes majeurs survenus au scrutin de dimanche et de proposer aux autorités des solutions qui puissent être mises en œuvre.



    Motion – L’opposition de Roumanie, représentée par l’Union Sauvez la Roumanie (USR) et le Parti national libéral (PNL), a fait savoir jeudi qu’elle aller déposer au Sénat, la semaine prochaine, une motion simple contre le ministre des Affaires étrangères, Teodor Meleşcanu, et demander la démission de ce dernier, suite à la mauvaise organisation des élections européennes et du référendum pour la diaspora. La cheffe des députés de l’USR, Cristina Prună, a par ailleurs informé que la semaine prochaine les députés de l’USR, du PNL, du Parti du mouvement populaire (PMP) et de Pro Romania allaient solliciter la création, au sein de la Chambre des députés, d’une commission chargée d’enquêter sur le scrutin européen de la diaspora. Les députés issus des partis d’opposition envisagent aussi de demander des explications à la ministre de l’Intérieur, Carmen Dan, sur l’organisation du scrutin et du référendum du 26 mai en Roumanie, vu les files d’attentes formées devant les bureaux de vote.



    Pape François — Le Pape François effectuera une visite en Roumanie du 31 mai au 2 juin. Le Souverain Pontife se rendra d’abord à Bucarest, vendredi, puis à Iasi (nord-est), à Blaj et à Sumuleu Ciuc (centre). Les cours seront suspendus vendredi dans tous les établissements scolaires de la capitale et le stationnement des voitures sera interdit sur le trajet que le Pape doit parcourir. Rappelons que la Roumanie a été, en 1999, le premier pays à majorité orthodoxe jamais visité par un souverain pontife, le Pape Jean-Paul II.



    Tennis – La joueuse de tennis roumaine Irina Begu (n° 116 WTA) s’est qualifiée jeudi pour le 3e tour de Roland Garros, après avoir vaincu Karolina Muchova de République tchèque (n° 73 WTA), sur le score de 1-6, 6-3, 6-4. Elle doit rencontrer, samedi, l’Américaine Amannda Anisimova (51e WTA). Sa compatriote, Sorana Cârstea (84e WTA), s’est inclinée devant l’Espagole Aliona Bolsova, (137e WTA), sur le score de 6 – 7, 6 — 7.



    Météo – La Roumanie est placée jusquà lundi matin en vigilance à linstabilité atmosphérique, ce qui se traduira par des pluies torrentielles, des orages et des chutes de grêle. Les températures maximales iront de 19° à 27° degrés.



  • Dimanche électoral en Roumanie. Réactions.

    Dimanche électoral en Roumanie. Réactions.

    Souvent critiqués pour le désintérêt affiché face à l’actualité politique et le manque d’implication civique, les Roumains se sont avérés des champions du dimanche électoral européen. La moitié des Roumains ayant le droit de vote se sont présentés au scrutin (ce qui est un record absolu pour notre pays) et 41% d’entre eux ont donné leur avis aussi au référendum sur la justice initié par le chef de l’Etat, la consultation populaire dépassant donc de loin le seuil de 30% nécessaire pour sa validation. Ils devaient dire s’ils sont – oui ou non – d’accord avec l’interdiction de l’amnistie et de la grâce pour les faits de corruption et s’ils sont, oui ou non, d’accord avec l’interdiction des décrets d’urgence dans le domaine de la justice.

    Une participation au vote massive de la diaspora a également été enregistrée. Si bien que les images des files d’attente interminables pour voter sont devenues virales sur les réseaux sociaux. Il y a eu même des Roumains qui n’ont pas réussi à voter bien qu’ils aient passé de longues heures à attendre leur tour. Une situation similaire avait eu lieu lors de l’élection présidentielle de 2014, mais cette fois-ci l’échec organisationnel a été encore plus évident, vu la participation d’un nombre beaucoup plus grand d’électeurs. C’est justement la raison pour laquelle le président Klaus Iohannis et les principaux partis de l’opposition – le Parti National Libéral (PNL) et l’Alliance 2020 formée de l’Union Sauvez la Roumanie et de PLUS, le parti de l’ancien premier ministre Dacian Cioloş, n’ont pas hésité de demander la démission du cabinet de gauche de la coalition gouvernementale formée du Parti Social-Démocrate (PSD) et de l’Alliance des Libéraux et des Démocrates (ALDE).

    Juste après la fermeture des bureaux de vote en Roumanie, le président Iohannis a félicité les Roumains pour leur présence massive aux urnes, qui, à son avis, transmet un message sans équivoque à la classe politique. Klaus Iohannis : « Vous avez donné un vote clair, un vote ferme, un vote qui ne peut être ignoré par aucun politicien de Roumanie. Vous avez voté pour une politique correcte, pour une justice correcte, pour une justice indépendante, pour une bonne gouvernance, pour les Roumains et pour la Roumanie. »

    Ce scrutin européen change donc la hiérarchie politique en Roumanie. C’est le PNL, d’opposition, qui a reçu le plus grand nombre de voix, suivi par le PSD (qui détient actuellement la majorité au Parlement de Bucarest). Sur une 3e position, très proche, on retrouve la favorite de la diaspora et de Bucarestois : l’Alliance 2020, récemment formée par l’USR et le parti PLUS. Ces trois formations politiques ont réuni entre 20% et 30% des suffrages exprimés. D’autres partis, qui ont à peine franchi le seuil électoral de 5% et qui enverront leurs représentants au PE sont : Pro Romania (de l’ancien premier ministre Victor Ponta), le Parti du Mouvement Populaire (PMP, de l’ancien président Traian Basescu) et l’Union Démocrate – Magyare de Roumanie (UDMR, représentante de la minorité magyare).

    Pour sa part, le PSD ne perd pas uniquement 20 points de pourcentage par rapport au scrutin législatif de 2016, mais s’éloigne aussi de son partenaire au pouvoir, l’ALDE, qui n’a pas franchi le seuil électoral de 5% et, donc, n’aura pas de représentants au PE. Après la clôture des urnes, le chef de file des sociaux-démocrates, Liviu Dragnea, a remercié les Roumains qui ont voté pour son parti et qui font toujours confiance à son programme de gouvernance. Il ne cache pourtant pas le fait que le résultat ne le réjouit point. Bien au contraire.

    Pour ce qui est du référendum sur la justice, Liviu Dragnea a déclaré qu’il ne l’avait jamais contesté : « Il faut faire une analyse très rapide et très sérieuse au sein du parti. Pour ce qui est du référendum, moi j’y ai voté. Comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, je ne suis pas contre ce référendum et je ne suis pas contre ses thèmes. Dans la société roumaine il n’y a pas eu de dispute au sujet de la lutte contre la corruption, ni sur d’autres sujets. »

    De son côté, Ludovic Orban, le leader du PNL, estime que les résultats du scrutin européen et du référendum représentent la volonté des Roumains : « A compter d’aujourd’hui, aucun leader politique n’a plus le droit d’oser de parler d’amnistie, ni de grâce, ni de tenter de détruire la justice par des décrets d’urgence. Je remercie les citoyens roumains qui ont voté et qui ont opté pour le PNL. »

    A son tour, Dacian Ciolş, le président de PLUS, parti nouvellement créé, a salué le vote de dimanche, qui est, pour lui, la preuve que le pays est en train de renaître. Son partenaire au sein de l’Alliance 2020 et chef de l’USR, Dan Barna, a affirmé lui aussi que ce résultat était une victoire impressionnante pour la Roumanie.

    Dan Barna : « Cette réponse est l’élément sur lequel nous pouvons construire l’avenir. Ce référendum montre que lorsque les forces du bon sens de la société, le président de la Roumanie et les partis de l’opposition qui croient que la justice doit rester indépendante s’unissent, on a, voilà, un référendum qui passe et qui confirme que la justice doit rester indépendante et que la Roumanie doit rester un pays européen. »

    Enfin, le tout jeune parti Pro Romania, de l’ancien premier ministre social-démocrate Victor Ponta, devient la 4e force politique de Roumanie, ayant réussi à franchir le seuil électoral de 5%. Son leader estime lui aussi que ces résultats témoignent du fait que la Roumanie demande un changement. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Feu vert aux élections européennes

    Feu vert aux élections européennes

    Ironie du sort, ce sont justement les Britanniques, qui ont choisi, il y a 3 ans, de quitter le bloc communautaire, ceux qui ont ouvert, ce jeudi, le coup d’envoi des élections pour le Parlement européen. Le Royaume Uni et les Pays-Bas sont les deux premiers Etats membres qui ont ouvert les bureaux de vote pour élire leurs représentants à Bruxelles. Et pour que l’ironie soit complète, c’est le parti antieuropéen de Nigel Farage, Brexit Party, qui arrive en tête de tous les sondages d’opinion. Vendredi, ce sera le tour des Irlandais et des Tchèques de voter. Ces derniers voteront le samedi aussi, aux côtés des Slovaques, des Lettons et des Maltais. Le reste des Européens, dont les Roumains, sont appelés aux urnes ce dimanche 26 mai.

    Au total plus de 400 millions de citoyens européens sont appelés au vote pour élire 751 députés pour un mandat de 5 ans. Le Parlement européen est donc une des plus nombreuses assemblées législatives du monde. Sa principale mission est d’adopter la législation à appliquer dans tous les Etats membres de l’Union, après la ratification par chaque parlement national. Le Parlement européen élabore, en collaboration avec la Commission européenne, le budget communautaire. C’est toujours le législatif européen qui élit le président de la Commission européenne et qui approuve la liste de commissaires. Une première discussion à ce sujet est prévue à Bruxelles tout de suite après le scrutin, le mardi 28 mai, dans le cadre d’une réunion informelle des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union, convoquée par le président du Conseil Européen, Donald Tusk. A en croire les plus récentes estimations sur la présence aux urnes, plus d’un tiers de l’électorat européen devrait participer au scrutin, alors qu’un autre tiers se déclare être indécis. Pour rappel, lors du dernier scrutin européen, la participation des électeurs a été de 42% sur l’ensemble de l’Union.

    En Roumanie, l’âge minimal des candidats est fixé à 23 ans. 3 candidats indépendants et 13 partis et alliances sont en lice pour les 33 mandats dont la Roumanie dispose au Parlement européen. Toutefois, le 33e candidat commencera son mandat uniquement après la date où le retrait officiel de la Grande Bretagne du bloc communautaire aurait produit ses effets juridiques. En attendant, ce dimanche 26 mai, les Roumains ont à leur disposition 18.730 bureaux de vote en Roumanie et 441 à l’étranger. La plupart de ces derniers sont à retrouver en Italie et en Espagne, vu que chacun de ces deux pays accueille environ un million de Roumains. Un nombre plus important de bureaux de vote est également prévu en République de Moldova voisine, pays à population majoritaire roumanophone.

    Et puis, cette année, les élections européennes présentent une particularité pour les Roumains : le même jour, ils sont appelés à se prononcer sur la justice et la corruption, dans le cadre d’un référendum national convoqué par le chef de l’Etat, Klaus Iohannis. Les Roumains doivent dire s’ils sont d’accord ou non avec l’interdiction de l’amnistie et de la grâce pour des actes de corruption et s’ils sont d’accord ou non avec l’interdiction des décrets gouvernementaux dans le domaine des infractions, des peines et de l’organisation judiciaire ainsi qu’avec la possibilité de saisir directement la Cour constitutionnelle au sujet des décrets gouvernementaux. Le référendum a un caractère consultatif. (Trad. Valentina Beleavski, Dominique)

  • La semaine des élections européennes

    La semaine des élections européennes

    Avec 751 élus, le Parlement européen est une des plus nombreuses assemblées législatives du monde. Sa principale mission est d’adopter la législation à appliquer dans tous les Etats membres de l’Union, après sa ratification par chaque parlement national. Le Parlement européen élabore, en collaboration avec la Commission européenne, le budget communautaire. C’est toujours le législatif européen qui élit le président de la Commission européenne et qui approuve la liste de commissaires. Les premières élections européennes ont lieu il y a 40 ans et, depuis, le pouvoir de cet organisme n’a cessé de croître. Le scrutin de cette année est marqué par les incertitudes concernant le Brexit, les débats sur l’avenir de l’Europe et l’Agenda stratégique pour 2019-2024.

    Les élections seront organisées dans tous les Etats membres de l’UE – le Royaume-Uni compris. Les Néerlandais et les Britanniques seront les premiers à se présenter aux urnes, le 23 mai. Un jour plus tard, le 24, les bureaux de vote s’ouvriront en Irlande et en République tchèque. Les électeurs de Lituanie, Malte et Slovaquie sont attendus aux urnes le 25 mai. Les citoyens des 21 autres Etats membres – dont la Roumanie – voteront le 26 mai.

    En Roumanie, l’âge minimal des candidats est fixé à 23 ans. 3 candidats indépendants et 13 partis et alliances sont en lice pour les 33 mandats dont la Roumanie dispose au Parlement européen. Les candidats ont encore quelques jours pour présenter leurs programmes et leurs projets. La campagne électorale a commencé le 27 avril et elle s’achèvera samedi matin. 18.730 bureaux de vote ont été mis sur pied en Roumanie et 441 à l’étranger. 4 millions et demi de bulletins de vote seront envoyés aux bureaux de l’étranger, soit le plus grand nombre de bulletins jamais distribués à l’étranger à un scrutin. Pour pouvoir exprimer leur option électorale, les citoyens roumains de plus de 18 ans doivent présenter leur carte d’identité. Les ressortissants roumains vivant dans un autre Etat de l’UE ont le droit de voter soit pour les candidats de la Roumanie, aux bureaux de vote organisés au sein des ambassades et des consulats, soit pour les candidats de leur pays de résidence.

    Cette année, les élections européennes présentent une particularité pour les Roumains : le même jour, ils sont appelés à se prononcer dans le cadre d’un référendum national convoqué par le chef de l’Etat, Klaus Iohannis sur la justice et la corruption. Les Roumains doivent dire si, oui ou non, ils sont d’accord avec l’interdiction de l’amnistie et de la grâce pour des actes de corruption et si, oui ou non, ils sont d’accord avec l’interdiction des décrets gouvernementaux dans le domaine des infractions, des peines et de l’organisation judiciaire ainsi qu’avec la possibilité de saisir directement la Cour constitutionnelle au sujet des décrets gouvernementaux. Le référendum a un caractère consultatif. (Trad. Dominique)

  • Débats sur l’avenir de l’UE

    Débats sur l’avenir de l’UE

    Les dirigeants européens se sont réunis ce jeudi à Sibiu pour un sommet consacré à l’avenir de l’UE. Le sommet, accueilli par cette ville médiévale du centre de la Roumanie, a été précédé mercredi par la conférence : « L’avenir de l’Europe : perspectives des évolutions contemporaines » et par un « Dialogue citoyen » – débat organisé par la Commission européenne, auquel ont participé, entre autres, 300 jeunes de tous les Etats membres.

    « Ce sommet est extrêmement important non seulement pour l’Europe, mais aussi pour la Roumanie, pour les Roumains et il est pour nous une raison de nous réjouir. L’Europe vient en Roumanie ! L’Europe vient ici, pour son sommet et c’est depuis la Roumanie que l’on esquisse l’avenir de l’UE » – affirmait, enthousiaste, le président roumain Klaus Iohannis lors de la conférence sur l’avenir de l’Europe.

    S’exprimant devant de nombreux experts et représentants du milieu académique, le chef de l’Etat roumain a souligné que les acteurs politiques européens devaient confirmer que leur agenda était identique à celui des citoyens de l’Union et que les politiques européennes engendreraient plus de convergence, afin d’assurer un meilleur avenir au Vieux Continent. Selon le président roumain, une meilleure communication est tout aussi importante, ainsi qu’une accélération des progrès enregistrés dans la mise en œuvre des politiques européennes, doublés d’une information permanente des citoyens sur les bénéfices apportés par l’UE: plus d’équilibre et de stabilité, de sécurité et de prospérité.

    Klaus Iohannis : « Il est essentiel de confirmer le fait que nous partageons la même vision et qu’au-delà de nos différences et spécificités naturelles, en tant qu’Etats membres, nous sommes unis par notre volonté de travailler ensemble pour faire avancer notre projet européen et trouver des solutions communes aux défis complexes du monde actuel. »

    Le problème de la migration, les changements climatiques, le marché numérique unique ou le droit de vote à 16 ans – voilà autant de sujets abordés mercredi à Sibiu. A la même occasion, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a appelé les jeunes européens à se rendre aux urnes pour les prochaines élections européennes.

    Dans quelques semaines seulement, le scrutin européen et, du même coup, le début d’un nouveau cycle institutionnel européen auront un impact majeur sur l’évolution des politiques européennes durant les années à venir – ont affirmé les participants au débat. Les efforts visant à renforcer la confiance et le soutien des citoyens, le dialogue au niveau des institutions européennes, mais aussi entre les dirigeants et les citoyens européens, sont susceptibles d’assurer le soutien nécessaire aux politiques européennes et de répondre, en même temps, aux défis lancés par les discours et les mouvements eurosceptiques ou extrémistes, de plus en plus présents sur le continent. (Trad. Dominique)

  • Evolutions sur la scène politique roumaine

    Evolutions sur la scène politique roumaine

    Après le scrutin européen, vu comme une répétition générale avant celui présidentiel prévu cet automne, les partis politiques roumains se réorganisent et concluent des alliances électorales afin de trouver la meilleure voie vers leur succès électoral. Le parti le plus actif est celui national libéral, (d’opposition de centre-droit). Son score électoral de 15 % obtenu au scrutin européen a provoqué un véritable séisme intérieur. Crin Antonescu a quitté la direction du parti et renoncé à son statut de candidat aux présidentielles pour ouvrir la voie aux négociations en vue d’une éventuelle fusion avec le Parti démocrate — libéral, également de centre-droit. De l’avis des analystes politiques, le succès d’une telle démarche donnera le coup d’envoi à la réunification de la droite roumaine, émiettée actuellement en plusieurs partis et groupuscules politiques.



    Par ailleurs, l’alliance gouvernementale de gauche, principale force politique du pays formée par le Parti social démocrate — l’Union nationale pour le progrès de la Roumanie et le Parti Conservateur a annoncé par le biais du premier ministre social-démocrate Victor Ponta le début d’une collaboration, sur le plan local avec le Parti du Peuple — Dan Diaconescu, un parti populiste d’opposition. Victor Ponta: « Dans presque tous les comtés, la majorité politique sera formée par les partis national-libéral et démocrate-libéral. Face à cette situation, nous allons essayer de ne pas rester seuls. Nous pouvons évidemment entamer des négociations avec les responsables du Parti du Peuple Dan Diaconescu qui font partie des conseils départementaux. Finalement nous allons rester en opposition au niveau local. »



    Cette collaboration est l’expression de l’inquiétude qu’a provoquée parmi les sociaux-démocrates la nouvelle de la réunification de la droite roumaine. Ce qui plus est, l’alliance Parti social démocrate — l’Union nationale pour le progrès de la Roumanie – Parti Conservateur a remporté les élections européennes avec seulement 37% des voix. Loin d’être décisive, cette victoire ne peut pas effacer les espoirs de la droite avant le scrutin présidentiel de novembre.



    Par ailleurs, de l’avis des analystes, un partenariat avec le Parti du Peuple, Dan Diaconescu, en perte de vitesse après le boom enregistré aux élections législatives de 2012, prouve qu’en Roumanie, les partis politiques peuvent s’allier à toute force politique notable, quels que soient ses dirigeants, son idéologie et son historique. Finalement, malgré les alliances et les fusions en train de se former, il est difficile d’anticiper ce qui va se passer avant le scrutin présidentiel. En effet, en Roumanie, les ententes et les alliances politiques ne durent pas longtemps et la trahison est un trait obligatoire de la politique roumaine…(trad. : Alex Diaconescu)