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  • Michel Beine (Belgique) – Les séminaires théologiques en Roumanie

    Michel Beine (Belgique) – Les séminaires théologiques en Roumanie

    En
    roumain, le mot « seminar» désigne des institutions similaires aux lycées
    qui offrent des formations en théologie pour les élèves qui ont fini leurs
    études au collège. En Roumanie, il y en a tant pour les filles que pour les garçons,
    pour les orthodoxes (qui forment la majorité de la population en Roumanie),
    pour les romano-catholiques, les grecques-catholiques, ainsi que pour les
    cultes protestants anciens (les reformés ou les calvinistes, les unitariens) et
    les cultes néo-protestants (les baptistes, les adventistes et les pentecôtistes).
    Il faut préciser que les institutions des cultes protestants et néo-protestants
    utilisent le terme « lycée » plutôt que le terme
    « séminaire ».


    Parfois,
    ces lycées offrent aux étudiants l’internat aussi, c’est à dire l’hébergement
    et les repas quotidiens . L’instruction des élèves peut durer entre 3 et 4 ans
    (mais auparavant, il y avait des institutions dont la formation durait 5 ans).
    Les élèves, appelés « séminaristes », y étudient surtout des cours
    liés à la théologie. Pour les séminaires orthodoxes (dont on dispose de plus
    d’informations), il s’agit de cours sur l’Ancien et le Nouveau Testament,
    d’Histoire universelle de l’Eglise, d’Histoire de l’Eglise Orthodoxe Roumaine,
    de musique psaltique (c’est-à-dire, le chant de tradition byzantine, avec son
    propre système de notations, différent du système de la musique occidentale),
    de morale, d’homilétique (c’est-à-dire la rhétorique de la prédication), d’art,
    de latin, de grec ancien ou bien de tourisme religieux. Et, il y a aussi des
    cours généraux, communs aux autres types de lycées en Roumanie (par
    exemple : la langue et la littérature roumaine, l’anglais et le français,
    l’histoire, la géographie, la biologie, les mathématiques, la physique, la
    chimie ou les TIC).


    Par
    ailleurs, l’origine du mot est latine. « Seminar »
    en roumain ou « Séminaire », en français, provient des mots « seminarium » qui veut dire
    « pépinière » et « semen »
    qui veut dire « grain ». Alors, les séminaires sont considérés comme
    des « pépinières » des Eglises auxquelles ils appartiennent, car une partie
    de leurs élèves poursuivent une carrière cléricale, soit dans des monastères,
    soit au sein de la communauté, en tant que laïques. Il faut préciser que dans
    l’Eglise Orthodoxe, un homme qui souhaite devenir prêtre peux choisir une des
    deux options, avant son ordination : soit il se marie, soit il devient
    moine. Après le BAC, les élèves peuvent s’inscrire à n’importe quelle
    Université, car ils ne doivent pas continuer leurs études universitaires dans
    des Facultés de Théologie, s’ils ne le souhaitent pas. Les élèves des
    séminaires attachés aux monastères ne doivent pas devenir moniales ou moines,
    si elles ou ils ne le souhaitent pas.


    En
    ce qui concerne le nombre de telles institutions, l’Eglise Orthodoxe Roumaine en
    supervise 36. 3 d’entre elles s’adressent
    uniquement aux filles, étant attachées
    aux monastères de femmes (il s’agit des monastères Pasărea du département d’Ilfov,
    près de la capitale Bucarest, Prislop,
    du département de Hunedoara, en Transylvanie, et Agapia, du département de Neamţ, dans la région de Moldavie). Il
    y en a d’autres qui s’adressent uniquement aux garçons, mais il y a aussi des
    séminaires mixtes, c’est-à-dire tant pour les filles que pour les garçons. L’Eglise
    Romano-Catholique supervise 7 séminaires. Les grecques-catholiques en
    bénéficient d’un seul (à Blaj, un petit bourg au cœur de la Transylvanie, qui
    reste le centre de la petite Eglise Greco-Catholique. Il s’agit de l’Eglise
    fondée en 1697, suite à un Synode qui décidait que l’Eglise Orthodoxe de
    Transylvanie, qui avait été intégrée à la Monarchie de Habsbourg et dont les
    membres étaient devenus victimes des persécutions, acceptaient les décisions
    dogmatiques du Concile Catholique de Ferrare-Florence – 1438-1439 – en échange
    de l’égalité avec le clergé catholique. Cette Eglise a été liquidée par les
    autorités communistes en 1948, et n’a pu regagner sa légalité qu’après la chute
    du régime en 1989.. Chaque communauté des reformés et des unitariens,
    c’est-à-dire les protestants radicaux de Transylvanie, a aussi un seul
    séminaire. Quant aux néo-protestants, les baptistes et les pentecôtistes disposent,
    eux, de 6 lycées théologiques. Enfin, dans le même groupe, les adventistes en ont
    3, selon les données de la plateforme bacplus.ro sur les résultats de la
    dernière session du Baccalauréat en Roumanie. Il faut préciser que les données pour
    l’ensemble du pays sont très difficile à
    retrouver, car seule l’Eglise Orthodoxe a mis à la disposition du public la
    liste des séminaires ouverts en Roumanie, alors que le Ministère de
    l’Enseignement n’offre aucune liste.



    Disons pour finir que les débuts de l’enseignement théologique sur
    le territoire actuel de la Roumanie remontent aux années 1490. Les sources de
    l’époque nous offrent des informations précieuses sur l’école théologique dans
    le cadre du monastère de Putna, de la Principauté de Moldavie. Les élèves y étudiaient
    des disciplines théologiques et humanistes, ainsi que l’astronomie (y compris
    le calcul de la date des Pâques) et la musique psaltique.