Tag: séparatisme

  • De l’autonomie – nouvel épisode

    De l’autonomie – nouvel épisode

    De la Catalogne et le Pays basque espagnols à la Flandre belge, de la Corse ou de la Bretagne françaises au Tyrol du sud italien, les mouvements sécessionnistes, qui espéraient voir les Ecossais créer un précédent au sein de l’UE, ont dû accepter l’échec du courant indépendantiste. Modérés ou radicaux, influents ou marginaux, ces mouvements n’ont jamais dissimulé leur solidarité, se sont politiquement appuyés entre eux, ont synchronisé leurs actions.



    Un peu plus à l’est, la Roumanie n’en est pas épargnée non plus et comptabilise un courant qui soutient le découpage, au beau milieu du territoire, d’un Pays des Sicules, seule zone où la communauté hongroise est majoritaire. Jusqu’à présent, l’autonomie, vue éventuellement comme une étape vers l’indépendance de cette zone, a été explicitement soutenue par ce que la presse de Bucarest a désigné comme les radicaux hongrois de Transylvanie, rassemblés dans des partis politiques non parlementaires.



    Aujourd’hui, d’autres voix les ont rejoints, qui proposent leur propre projet autonomiste pour les Sicules — la modérée Union démocratique des Magyars de Roumanie. Représentée sans discontinuité au Parlement de Bucarest depuis 1990 et dans la quasi totalité des gouvernements de coalition de la Roumanie depuis 1996, l’Union a confié à son patron, le vice-premier ministre Kelemen Hunor lui-même, la mission de présenter les principaux points de ce projet.



    La future entité autonome, composée des comtés actuels de Harghita, Covasna et Mureş, devrait jouir de prérogatives inspirées, selon les auteurs, par le Tyrol du sud. Quelque chose de similaire avait déjà existé en Roumanie pendant les deux premières décennies de la dictature communiste — les plus sombres de l’histoire moderne du pays — sous le nom de « Région Autonome Magyare ». Organisée non pas sur le modèle de la région italienne, mais selon un modèle soviétique, appliqué sans broncher par le régime marionnette de Bucarest.



    Le projet de l’UDMR introduit le bilinguisme à tous les niveaux de la vie sociale. La langue hongroise devrait être enseignée y compris dans les établissement scolaires roumains de la région. Les deux communautés ethniques se verraient assurer une représentation proportionnelle dans les différentes institutions, y compris en Justice, où les magistrats devraient être de souche hongroise à deux tiers, et de souche roumaine à un tiers. 50% des recettes fiscales n’iraient plus au budget de l’Etat et entreraient au budget local. Enfin, la plus grande ville de la région, Târgu Mureş, dont la majorité de la population est, d’ailleurs, d’ethnie roumaine, serait la capitale du Pays des Sicules.



    La communauté hongroise ne cherche pas le séparatisme, ni l’indépendance, mais des garanties fortes concernant la préservation, le développement et l’expression de sa propre identité — a tenu à préciser le vice-premier ministre Kelemen Hunor. Les hommes politiques roumains — aussi bien ses partenaires sociaux-démocrates du gouvernement que l’opposition de centre-droit — soulignent, en revanche, que toute modification de l’organisation territoriale doit respecter la Constitution, qui stipule le caractère national et unitaire de l’Etat roumain. Tout en étant d’accord avec la décentralisation et une organisation territoriale par régions du pays, les partis politiques roumains affirment que ces deux démarches ne peuvent pas reposer sur des critères ethniques, comme le souhaite l’UDMR.

  • A la Une de la presse roumaine 13.05.2014

    A la Une de la presse roumaine 13.05.2014

    Le survol du territoire roumain par un avion ayant à bord le vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine à destination de la Transnistrie est largement commenté par la presse écrite roumaine, aujourdhui encore. Sur cette toile de fond, les journalistes analysent la position de la Roumanie dans le contexte sécuritaire de la région et léventuelle recrudescence des séparatismes.


  • 16.04.2014 (mise à jour)

    16.04.2014 (mise à jour)

    Développement — Les pays du groupe de Visegrad, rejoints par la Roumanie et la Bulgarie, ont convenu de mettre en place une stratégie commune visant à promouvoir des projets de développement et à mieux défendre leurs intérêts au sein de l’UE. Lors d’une réunion à Budapest, les ministres du développement de la Hongrie, de la Pologne, de la République tchèque, de la Slovaquie, de la Roumanie et de la Bulgarie ont fait savoir que cette stratégie devrait mener à terme à une mise à niveau des six pays tout en améliorant la compétitivité dans la région. Rappelons-le, le groupe de Visegrad a été créé en 1991 et il est censé renforcer la coopération entre les pays participants et accélérer leur intégration européenne.



    Finances — Pour subvenir à ses besoins, la Roumanie s’est assurée les fonds lui étant nécessaires jusqu’à la fin de cette année, sur les marchés internationaux et à des taux d’intérêt très intéressants, se mettant à l’abri des éventuels effets négatifs de l’instabilité politique provoquée par la situation en Ukraine, a annoncé le premier ministre Victor Ponta. La Roumanie a emprunté mardi un milliard 250 millions d’euros sur les marchés internationaux, grâce à une émission d’euro-obligations sur 10 ans, pour 3,75% de taux d’intérêt annuels. A la mi-janvier, la Roumanie avait attiré deux autres milliards de dollars par des émissions d’obligations sur 10 et respectivement sur 30 ans, à des taux d’intérêt de 5,02% et de 6,25%.



    Séparatisme — Le chef de la diplomatie roumaine, Titus Corlatean, a demandé à la présidence de l’OSCE de s’impliquer « d’urgence » après que le parlement de Transnistrie eut demandé mercredi a la Russie et aux Nations unies de reconnaître lindépendance et ensuite le rattachement à la Fédération de Russie de ce territoire, qui compte officiellement 500.000 habitants et ou sont stationnés environ 1.500 soldats russes. Le responsable roumain a annoncé que Bucarest appuie, en ce sens, la position du gouvernement de la République de Moldavie qui a qualifié cette décision de « provocation directe » à l’adresse de l’intégrité territoriale de cet ex-pays soviétique. La décision du législatif de Tiraspol est contraire au principe fondamental de réglementation par des moyens politiques du problème transnistrien, dans le format 5+2, regroupant, la République de Moldavie, la Fédération de Russie, l’Ukraine, l’OSCE, l’UE et les Etats-Unis. Une délégation de cette région doit d’ailleurs se rendre jeudi à Moscou pour remettre au président du Parlement russe cette demande de reconnaissance et de rattachement. Une sollicitation similaire a été envoyée aussi à l’UE.



    e-VIZA — Le ministère roumain des Affaires étrangères a lancé mercredi le portail e-VIZA, dédié aux ressortissants étrangers souhaitant obtenir un visa d’entrée en Roumanie, un projet financé par le Fonds social européen. Les ressortissants des pays ayant besoin d’un tel document pour voyager en Roumanie pourront, ainsi le décrocher en utilisant Internet, ce qui raccourcit substantiellement les temps d’attente et de traitement des informations. Le portail sera opérationnel à compter du 17 avril.



    Enquête — Le Parquet de la Haute Cour de cassation et de justice a entamé une enquête pénale pour conflit d’intérêts, abus de fonction, faux et usage de faux dans les documents officiels dans une affaire visant un terrain acheté par une des filles du président de la République, Traian Basescu. Une commission parlementaire avait enquêté, à son tour, en janvier, la légalité de cet achat, après que Ioana Basescu est entrée en possession d’un terrain agricole dans la commune de Nana (département de Calarasi, dans le sud-est de la Roumanie). Mardi, le chef de l’Etat avait estimé que la création de cette commission était abusive, ajoutant que ce n’était pas au Parlement d’analyser des transactions privées, telle celle faite par sa fille.



    Décès — Nina Cassian, une des poètes roumaines les plus importantes du 20e siècle, est décédée mardi à New York, à l’âge de 89 ans. Avec une activité multidisciplinaire, allant de la création littéraire en vers ou en prose à la traduction ou à la composition de lieder ou de musique de chambre. En 1985, suite à un conflit avec le régime de Nicolae Ceausescu provoqué par ses vues anticommunistes, elle fuit la Roumanie et s’installe à New York. Son appartement de Bucarest est confisqué par l’Etat et ses livres sont interdits jusqu’à la révolution de 1989. Le président roumain, Traian Basescu, et le premier ministre, Victor Ponta, ont envoyé des messages de condoléances, à cette occasion.

  • 28.02.2014 (mise à jour)

    28.02.2014 (mise à jour)

    Ukraine – Le président roumain Traian Bàsescu s’est déclaré vendredi profondément inquiet par la situation en Crimée et par le mouvement séparatiste qui s’amplifie dans cette région autonome russophone dans le sud de l’Ukraine. Le chef de l’Etat a fait un appel à tous les acteurs internationaux de ne pas soutenir ou encourager le séparatisme puisque la statalité, la souveraineté , l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Ukraine sont des valeurs conformes au droit international publique que tous les Etats qui ont reconnu l’indépendance de l’Ukraine en 1991 doivent respecter. La Roumanie — dit encore le président roumain Traian Bàsescu dans ce communiqué — est ouverte pour répondre à toute demande du nouveau gouvernement installé à Kiev qui bénéficiera de tout l’appui pour stabiliser la reconstruction et la solution des problèmes graves avec lesquels ils se confrontent afin de liquider l’actuel vide de pouvoir. (trad. Costin Grigore)



    Retrait – Les Etats Unis ont inauguré vendredi en Roumanie une base qui sera utilisée pour le transit des militaires américains qui se retirent d’Afghanistan. Des dizaines de milliers de soldats, pour la plupart en route vers chez eux , aux Etats Unis, vont passer par la base aérienne de Mihail Kogàlniceanu, dans le sud-est du pays, à la Mer Noire. Selon le général de division américain, John O’Connor, si en 2010 le Koweït était le centre du poids du retrait d’Irak, en 2014 la Roumanie le sera pour l’Afghanistan. Cette année, la base de Mihail Kogàlniceanu sera transitée par 20 à 30 milliers de soldats, y compris avec l’armement et les automobiles lourds utilisés dans le théâtre d’opérations. (trad. Costin Grigore)



    Gouvernement – L’Union Démocratique des Magyars de Roumanie, d’opposition, examine l’offre du Parti Social Démocrate, premier parti au pouvoir, d’intégrer le futur gouvernement, dont feront partie les sociaux-démocrates et leurs alliés, le Parti Conservateur et l’Union nationale pour le progrès de la Roumanie. Une décision en ce sens pourrait être prise lundi. Mardi, le 4 mars, le premier ministre social-démocrate, Victor Ponta, souhaite présenter au Parlement la nouvelle formule gouvernementale, qui poursuivra, selon lui, le programme de l’USL, gagnante des élections de 2012. Rappelons que le PNL, ancien deuxième parti de l’USL, s’est retiré du gouvernement, en début de semaine, en raison des divergences avec le PSD.



    Visite – Le chef de l’exécutif de Bucarest, Victor Ponta, s’est entretenu ce vendredi à Rome avec son homologue italien, Matteo Renzi, sur la coopération politique et économique dans le cadre du partenariat stratégique. L’occasion aussi de faire le point sur des sujets d’actualité à l’agenda européen, avec un accent sur les priorités de la présidence italienne au deuxième semestre de l’année. La rencontre intervient trois jours après l’installation de Matteo Renzi à la tête de l’exécutif italien qui en est à sa première rencontre avec un homologue européen. Samedi, le premier ministre roumain sera reçu en audience privée par le Pape François. De même, Victor Ponta, qui est aussi président du Parti Social Démocrate, participe à Rome aux travaux du Congrès du Parti des Socialistes européens, qui doit aboutir à la désignation d’un candidat commun à la fonction de président de la Commission européenne.



    Syndicats – En Roumanie, le Bloc National Syndical (BNS) envisage d’organiser début mars des protestations dans la rue au niveau national. Il souhaite ainsi dénoncer les problèmes sérieux qui touchent des secteurs–clé de l’économie et que le gouvernement n’a pas voulu ou su résoudre. Le BNS réclame la finalisation des travaux de construction de l’autoroute Pitesti (sud) — Sibiu (centre). Laquelle s’avère essentielle pour les Usines Dacia Renault et Ford Craiova afin qu’elles puissent garder leur compétitivité sur le marché et assurer la stabilité de plus de 150 mille emplois. Les syndicalistes sont également mécontents de la gestion défectueuse de la Poste roumaine, de l’intention des autorités de privatiser l’Administration du Port de Constanta et du non-respect des engagements sur la modification de la législation sur l’emploi et les relations industrielles.



    Rapport – Abus de la police et de la gendarmerie contre des détenus et des Roms, conditions précaires dans les prisons, discriminations des Roms, des minorités sexuelles et des personnes atteintes du VIH – autant de problèmes majeurs de la Roumanie en matière de respect des droits de l’homme signalés dans le rapport sur 2013 du Département d’Etat américain. S’y ajoutent certaines déclarations antisémites, l’absence des mesures prises par les autorités en vue de la rétrocession des églises grecques-catholiques ainsi que les menaces à l’adresse des journalistes. Selon le rapport, la corruption institutionnelle a constitué en 2013 aussi un vrai problème en Roumanie, ayant touché tous les secteurs de la société. Par ailleurs, le Parquet national anti-corruption a annoncé que 2013 a été une année difficile pour l’institution qui s’est confrontée aussi bien à des modifications législatives et d’organisation qu’à une montée des pressions publiques et politiques sur les procureurs.



    Chômage – En janvier 2014, le taux de chômage en Roumanie a stagné par rapport à décembre dernier, à 7,3% mais augmenté de 0,2% par rapport à janvier 2013, a annoncé aujourd’hui l’Institut National de la Statistique. En janvier 2014, 730 mille personnes étaient au chômage. Le nombre des chômeurs âgés de 25 à 74 ans représente 73,6% du total des chômeurs.