Tag: SIDA

  • Comisia  promovează vaccinuri esenţiale pentru prevenirea cancerului

    Comisia promovează vaccinuri esenţiale pentru prevenirea cancerului

    Uniunea Europeană doreşte ca ţările sale membre să ajungă la o vaccinare împotriva HPV de 90% pentru fete până în 2030 şi la o creştere importantă a ratelor de imunizare pentru băieţi.

    Multe state membre se află considerabil sub pragul de 50% de vaccinare anti-HPV pentru fete; datele care sunt disponibile pentru băieţi şi tinerii adulţi sunt limitate, iar cele privind rata de vaccinare împotriva hepatitei B sunt aproape inexistente, a deplâns Comisia Europeană într-un comunicat, adăugând că aceasta din urmă este de doar 1% în anumite ţări.

    Pentru a-şi atinge ratele de acoperire vaccinală, Uniunea Europeană le recomandă ţărilor membre să asigure imunizarea gratuită sau complet rambursabilă, să stabilească obiective privind vaccinarea băieţilor şi să amelioreze comunicarea şi accesul la informaţii.

    La rândul său, Bruxelles-ul va oferi sprijin statelor membre în punerea în aplicare a recomandării. În special, va pune la dispoziţia lor un model pentru campaniile de comunicare, adaptabile la nevoile şi particularitățile naționale, pentru a contribui la sensibilizarea oamenilor cu privire la importanța acestor vaccinări.

    Totodată, Comisia va ajuta la îmbunătățirea monitorizării în întreaga Uniune, în timp ce Centrul European de Prevenire și Control al Bolilor va elabora un nou tablou de bord al ratelor naționale de imunizare împotriva HPV și a hepatitei B până la sfârșitul acestui an, pentru a oferi o mai bună imagine de ansamblu asupra situației.

    În paralel cu Planul European de Învingere a Cancerului, programul EU4Health continuă să ofere sprijin financiar semnificativ statelor membre în eforturile lor de stimulare a vaccinării și de combatere a cancerului. O acțiune comună va fi lansată în acest an pentru a ajuta ţările comunitare să intensifice imunizarea împotriva HPV, precum și să gestioneze bolile transmisibile, cum ar fi hepatitele și SIDA.



  • Gestion des cas de séropositivité VIH-SIDA en Roumanie

    Gestion des cas de séropositivité VIH-SIDA en Roumanie

    La séropositivité VIH/SIDA continue d’être un problème de santé publique dans le monde entier. La maladie a déjà tué des millions de personnes sur la planète et, malgré les progrès enregistrés par la recherche médicale, un traitement qui élimine la maladie n’a toujours pas été mis au point. En 2018, les statistiques faisaient état de plus de 37 millions de séropositifs dans le monde et de 16.000 en Roumanie. Environ 700 nous cas sont dépistés chaque année, l’infection étant bien avancée pour plus de la moitié d’entre eux. Pourtant, l’espérance de vie d’une personne séropositive s’est accrue partout où il existe des programmes nationaux de traitement.

    La Roumanie a mis en place un Programme national de lutte contre le VIH/SIDA, ce qui lui permet de disposer de médicaments antirétroviraux (ARV) de dernière génération, qui empêchent la contamination au VIH de nouvelles cellules. Le pays a cependant besoin de programmes de prévention par l’éducation, avec un accent mis sur les groupes de population vulnérables et sur les communautés défavorisées.

    Horațiu Moldovan, secrétaire d’Etat au ministère de la santé de Bucarest, développe le sujet: «Notre objectif est de maintenir la Roumanie parmi les pays à faible risque d’infection VIH/SIDA. Le ministère de la santé a mis en œuvre, depuis 1985, un programme national de lutte contre le VIH/SIDA. Le budget en a été de 303 millions de lei en 2018 et de 328 millions de lei en 2019. C’est une petite hausse de 9%, le nombre de malades VIH/SIDA pris en charge actuellement étant d’environ 13.000. Entre temps, le ministère de la santé a élaboré un Programme national stratégique de surveillance, contrôle et prévention des cas d’infection VIH/SIDA pour 2019 – 2021. C’est un document finalisé, de stratégie de politique publique, mais qui n’a pas été approuvé ni mis en œuvre au cours du mandat ministériel précédent. »

    Malheureusement, pour les malades, la stigmatisation sociale et la discrimination sont plus difficiles à supporter que la maladie elle-même. Ces gens cachent leur maladie, ce qui a pour conséquence sa dissémination, explique Horaţiu Moldovan.: « En tant que chirurgien cardiovasculaire, je me suis souvent trouvé dans des situations où j’ai opéré des malades séropositifs. Mais c’était encore plus difficile quand je devais envoyer de tels patients à des confrères chirurgiens, qui manifestaient une certaine réticence à s’impliquer dans de tels cas. Il ne suffit pas qu’un chirurgien accepte d’opérer un patient séropositif, encore faut-il que l’institution l’accepte, car la chaîne technologique médicale est plus longue. Il y a une peur à l’égard de ces patients, mais, au ministère de la santé, nous nous proposons d’atténuer ces aspérités, pour que tous ces malades puissent recevoir le traitement médical, chirurgical, dont ils ont besoin. »

    Un autre problème qui nécessite une solution est celui de l’approvisionnement discontinu en médicaments, avec des effets négatifs sur le traitement. La Roumanie réalise en partie les objectifs d’accès à la thérapie antivirale continue, 67% des malades bénéficiant de traitement spécifique et 54% en étant arrivés à la suppression de la charge virale (ils ne transmettent plus la maladie). Le Pr Adrian Streinu Cercel, manager de l’Institut national des maladies infectieuses « Pr Matei Balş », ajoute: «Le patient séropositif d’aujourd’hui ne ressemble plus du tout à celui infecté au VIH en 1985. Celui d’aujourd’hui avale une pilule par jour, qui contient 3 ou 4 substances, et il mène une vie absolument normale. Certes, toutes sortes de choses peuvent se manifester durant la vie d’un tel patient, mais elles ne seront pas liées au VIH. Ce virus n’est pas prêt à disparaître, et c’est à cause de nous, parce que nous ne nous protégeons pas… Si on ne le fait pas, on assume le risque. La Roumanie a eu et continue d’avoir un programme exceptionnel, y compris de soutient pour les patients. »

    Il est possible qu’à partir de cette année, les malades du VIH/SIDA de Roumanie se voient délivrer les médicaments à leur domicile. De l’avis des médecins, cette mesure est particulièrement bénéfique, notamment pour les malades actifs, qui ont un emploi et qui ne seront plus obligés à prendre une journée libre par mois pour aller chercher les médicaments à l’hôpital. A part cela, le programme de lutte contre le VIH/SIDA est très bien encadré, les coordonnées des séropositifs/malades sont connues, ce qui permettrait une distribution zonale des médicaments, ajoute Adrian Streinu Cercel: «Les évolutions en Roumanie sont très bonnes: le nombre de contaminations continue à baisser, les séropositifs sont bien pris en charge et redirigés vers les centres régionaux. La Roumanie est le seul pays européens à enregistrer chaque patient avec nom, prénoms et numéro de sécurité sociale, ce qui nous permet d’avoir une image juste de l’évolution du phénomène. En 2018, toutes les évolutions ont été à la baisse. Nous avons encore des problèmes avec des femmes enceintes qui refusent la prophylaxie pour le nouveau-né. C’est pourquoi nous avons créé un registre des nouveau-nés de mères séropositives, que font l’objet d’un suivi médical.Les experts estiment, pour 2020, un nombre global d’environ 500.000 infections au VIH et de 200.000 pour 2030. (Trad. : Ileana Ţăroi)

  • COVID-19: UPDATE: Alte 3 decese cauzate de coronavirus. Bilanțul în România a ajuns la 1205

    COVID-19: UPDATE: Alte 3 decese cauzate de coronavirus. Bilanțul în România a ajuns la 1205

    UPDATE Grupul de Comunicare Strategică anunță încă 3 decese cauzate de infectarea cu virusul SARS-CoV-2, astfel bilanțul în România ajunge la 1205.


    Deces 1203 Femeie, 80 ani, județ Vaslui. Dată confirmare: 28.04.2020. Dată
    deces: 25.05.2020. Comorbidități: Diabet Zaharat tip II, HTA std III, sechele
    AVC, boala Parkinson, Hepatit virală C cronica, Demență senilă.


    Deces 1204 Femeie, 83 ani, județ Botoșani. Dată confirmare: 08.05.2020. Dată
    deces: 25.05.2020. Comorbidități: HTA, Diabet zaharat tip II, Hepatită virală C
    cronică, Boală toxică a ficatului cu fibroză si ciroza ficatului, Bronhopneumonie.


    Deces 1205 Femeie, 79 ani, județ Brașov. Dată confirmare: 01.05.2020. Dată
    deces: 25.05.2020. Comorbidități: Neoplasm de col uterin, fistulă iliovezicală,
    sepsis cu punct de plecare abdominal.

    * * *


    Grupul de Comunicare Strategică
    anunță, în baza datelor INSP, încă 6 decese din cauza COVID-19, bilanțul
    morților ajungând la 1202. Toți cei răpuși de virus suferau și de alte
    afecțiuni, printre care HIV/SIDA.


    Deces 1198 Bărbat, 84 ani, județ Vrancea. Dată confirmare:
    19.05.2020. Dată deces: 23.05.2020. Comorbidități: HTA, Stenoza hepatica,
    nefropatie cronica, BPOC, lobectomie pulmonara superioara stanga (TBC).


    Deces 1199 Bărbat, 49 ani, județ București. Dată confirmare:
    18.05.2020. Dată deces: 23.05.2020. Comorbidități: HIV/SIDA.



    Deces 1200 Femeie, 81 ani, județ Hunedoara. Dată confirmare:
    23.05.2020. Dată deces: 25.05.2020. Comorbidități: Pleurezie masiva dreapta,
    neoplasm gastric std. IV, carcinomatoza peritoneala, stenoza pilorica,
    Trombembolism Pulmonar cronic.



    Deces 1201 Bărbat, 69 ani, județ Prahova. Dată confirmare:
    12.05.2020. Dată deces: 24.05.2020. Comorbidități: HTA, neoplasm.



    Deces 1202 Femeie, 76 ani, județ Galați. Dată confirmare:
    08.04.2020. Dată deces: 25.05.2020. Comorbidități: Fibrilație atriala
    permanenta, Insuficienta ventriculara stg, HTA gr III, Sechele AVC, Cardiopatie
    Ischemica Cronica nedureroasă, sindrom psihoinvolutiv.



    Rectificare


    INSP a revenit și a înlocuit decesul 1178 deoarece cazul alocat
    a fost declarat vindecat cu 2 teste negative (al doilea test negativ a fost
    descoperit astăzi de către DSP Botoșani), prin urmare codul de deces s-a
    realocat, după cum urmează:


    Deces 1178 Femeie, 50 ani, județ Botoșani. Dată confirmare:
    24.04.2020. Dată deces: 23.05.2020. Comorbidități: Insuficienta hepatica
    cronica, Hepatita virala cronica C

  • Gestionarea cazurilor de HIV-SIDA în România

    Gestionarea cazurilor de HIV-SIDA în România

    HIV/SIDA continuă să fie o problemă de sănătate în întreaga
    lume. Boala a ucis deja milioane de oameni la nivel mondial. Deşi se fac
    progrese, încă nu s-a descoperit un tratament care să vindece complet această
    maladie. La nivel mondial, în 2018, erau înregistrate peste 37 de
    milioane de persoane infectate cu HIV, iar în România numărul acestora se
    ridică la 16.000 de persoane. In fiecare an apar în jur de 700 de cazuri
    noi, însă mai bine de jumătate dintre persoanele depistate cu HIV sunt
    diagnosticate în faze avansate ale infecției. Cu toate acestea, speranţa de
    viaţă a unui bolnav cu HIV a crescut, acolo unde s-au implementat programe
    nationale de tratament. România dispune prin Programul naţional HIV SIDA de
    medicamente ARV (antiretrovirale), de ultimă generaţie, care previn infectarea
    cu HIV a celulelor noi, însă sunt necesare programe de prevenţie prin educaţie,
    cu accent pe grupurile vulnerabile şi pe comunităţile
    defavorizate.


    Horațiu Moldovan, secretar de stat din Ministerul Sănătăţii: Obiectivul nostru este menţinerea României ca ţară cu risc
    scăzut de infecţie HIV-SIDA. Noi, Ministerul Sănătății, operăm un program
    naţional HIV-SIDA care a debutat în 1985. Bugetul acestui program a fost, în
    anul 2018, de 303 milioane de lei. El a crescut în 2019 la 328 de milioane de lei.
    Este o creștere mică, de 9% şi, în prezent, avem în îngrijire aproximativ
    13.000 de pacienţi cu HIV-SIDA. Intre timp, a fost elaborat de către Ministerul
    Sănătății un Plan naţional strategic pentru supravegherea, controlul şi
    prevenirea cazurilor de infecţie HIV-SIDA în perioada 2019 – 2021. Este un
    document de strategie de politică publică, este finalizat, dar în perioada
    mandatului precedent de la Ministerul Sănătății nu a fost aprobat şi
    implementat.


    Din păcate, stigmatizarea şi discriminarea, spun cei afectaţi de
    această maladie, sunt mai greu de suportat decât boala. Aceşti oameni îsi
    ascund boala, fapt ce duce, în consecință, la răspândirea acesteia.

    Horaţiu
    Moldovan: Din practica mea personală, ca și chirurg
    cardiac, am fost de multe ori pus în situația să operez pacienți infectați. Mai
    dificil decât să operezi pacienți infectați a fost să distribui pacienți
    infectați colegilor mei chirurgi și să observ o anumită rezistență în a
    se implica în abordarea acestor cazuri. Nu este suficient ca un chirurg să
    accepte să opereze un pacient infectat, este necesar ca instituția să-l
    accepte, pentru că lanțul medical tehnologic este mai lung. Există o teamă faţă de aceşti pacienţi, dar ne propunem la
    nivelul Ministerului Sănătăţii să diminuăm aceste asperităţi, astfel încât toți
    acești pacienţi să poată beneficia de tratament medical, chirurgical.



    O altă problemă care trebuie rezolvată o reprezintă discontinuitățile în
    tratament, date de dificultăţile în aprovizionarea cu medicamente. România
    îndeplinește parțial obiectivele legate de accesul la terapie antiretroviralăcontinuă, 67% primesc
    tratament specific și 54% au ajuns la supresie virală (nu mai transmit
    boala mai departe).

    Prof. dr. Adrian Streinu Cercel, managerul Institutului
    Naţional de Boli Infecţioase Prof. Dr. Matei Balş: Pacientul
    infectat cu HIV de astăzi nu mai seamănă deloc cu pacientul infectat cu HIV din
    1985. Astăzi iei o pastilă pe zi, care conţine 3 sau 4 ingrediente, şi duci o
    viaţă absolut normală. Evident că în cursul vieţii pot să apară tot felul de
    alte lucruri, care sunt ale vieţii curente, dar nu legate de HIV. Cu HIV-ul nu
    se termină de azi pe mâine. Şi nu se termină din cauza noastră, a oamenilor,
    pentru că nu ne protejăm… Dacă nu ne protejăm,
    ne asumăm riscul. România a beneficiat şi beneficiază în continuare de un
    program minunat, inclusiv cu suport pentru pacienţi.


    Pacienții cu HIV SIDA din România ar putea primi din acest an
    medicația acasă. Este o măsură extrem de benefică, spun medicii, în
    special pentru bolnavii activi, care au un loc de muncă, pentru că, în fiecare
    lună, aceştia trebuiau să se învoiască de la serviciu pentru a se duce la
    spital ca să-și ridice tratamentul. În plus, în România, programul HIV SIDA este foarte bine monitorizat. In
    acest moment, se știe foarte bine unde locuiesc persoanele cu HIV/SIDA, dacă
    își schimbă adresele, prin urmare s-ar putea realiza o distribuție zonală a
    medicației, mai spune Adrian Streinu Cercel:

    Trendurile
    în România sunt cât se poate de bune: a scăzut numărul de infecţii şi scade în
    mod constant. Cei care sunt înregistraţi cu HIV sunt bine monitorizaţi şi sunt
    direcţionaţi către centre regionale şi evident că numărul de noi infecţii a
    scăzut. România este singura ţară din Uniunea Europoană care
    înregistrează fiecare pacient cu nume, prenume şi CNP şi, ca atare, în
    fiecare moment avem o imagine a ceea ce se întâmplă cu aceste fenomen. În 2018,
    toate trendurile au fost descrescătoare. Mai avem probleme cu femeia gravidă
    care provine din cohortă, în sensul că unele refuză să facă profilaxia pentru
    noul născut. Şi pentru că nu sunt de acord, s-a făcut un registru în care sunt
    trecuţi toţi nou născuţii din femei seropozitive şi pe care îi monitorizăm.


    Specialiştii
    estimează că în anul 2020 vom avea la nivel global circa 500.000 de infecții cu
    HIV, iar în 2030 se va ajunge la 200.000 de infecții.

  • Le SIDA et ses particularités en Roumanie

    Le SIDA et ses particularités en Roumanie

    L’Institut français de Bucarest a accueilli un événement particulier : marquer le dixième anniversaire de Coalition plus, le réseau associatif mondial et francophone de référence en matière de lutte contre le SIDA. Etat des lieux de l’évolution de cette maladie en Roumanie avec ses particularités. Un reportage de Ionut Jugureanu.

  • Visites  « à domicile »

    Visites « à domicile »

    Costin Militaru n’aime pas tellement les interviews et lorsqu’il finit par accepter d’accorder un entretien, il laisse l’impression qu’il n’y a rien de plus naturel que son activité. Médecin généraliste, spécialiste de la réduction des risques associés à la consommation de drogues, il a choisi de coopérer avec les ONGs au lieu de travailler dans le système sanitaire qu’il juge corrompu. Cela fait dix ans qu’il collabore avec l’Association roumaine Anti-SIDA. Depuis trois autres années, il coopère avec le Samusocial, organisation qui s’est donné pour but de venir en aide aux sans-abris de la capitale. Dans la matinée, il rencontre les accros aux drogues, tandis que le soir il patrouille, avec les ambulances du Samusocial, dans les rues de Bucarest pour offrir de l’aide à quiconque en a besoin.



    Le fait d’avoir aidé bien des gens de la rue a valu à Costin Militaru le surnom de « docteur des aurolaci ». (Entendez par aurolaci, les personnes livrées à elles-mêmes, ayant élu domicile dans les canalisations d’eau chaude ou dans les égouts et qui, en guise de drogue, inhalent quotidiennement un solvant de peinture connu sous le nom de « aurolac » – n.d.t.). A l’arrivée de Costin Militaru, ces gens s’extraient des égouts, sachant qu’ils vont recevoir du secours médial et de la nourriture chaude. Aux dires de Costin Militaru, cette activité présente une multitude d’avantages: « On a la liberté de voir la ville et de parler aux gens, ce qu’on ne peut pas faire quand on travaille dans un cabinet. Moi, je vais chez les gens et je les aborde. J’ai eu la chance d’une très bonne formation et celle de travailler avec une excellente équipe. Nous travaillons avec grand plaisir et dans une atmosphère très détendue, car nous aimons plaisanter avec les gens de la rue. En plus, quelqu’un qui est transi de froid et qui se voit offrir une soupe chaude, une tente et des bottes ne refusera jamais de vous parler ».



    Sa collaboration, d’une vingtaine d’années, avec l’Association roumaine Anti-SIDA, a permis à Costin de rencontrer plus de 20 mille consommateurs de drogues. Il a également élaboré, aux côtés des responsables du ministère de la Santé, des programmes censés diminuer les risques liés à la consommation de drogues. Il pense que cela a été une vraie chance pour lui, car le fait de travailler avec les accros aux drogues l’a beaucoup aidé dans sa formation comme individu et comme médecin. Il avoue aussi avoir été confronté à des difficultés: « Quand j’ai commencé cette activité, en 2004, elle n’était pas légiférée. Ce genre d’intervention consistant à réduire les risques liés à la consommation de drogues est en quelque sorte opposé au concept d’anti-drogue. Nous tentons donc de réduire ces risques, mais pas sans problèmes. Il a fallu par exemple expliquer aux policiers que ce que nous faisons n’est pas illégal et nous tentons d’introduire dans la législation le concept de harm reduction (limitation des dégâts, en français). La grosse difficulté a été le manque de fonds. Ces programmes ont débuté en 2004 avec de l’argent du Fonds global de lutte contre le VIH, la tuberculose et la malaria. Ces sommes nous sont parvenues avant l’entrée de la Roumanie dans l’UE. Après l’adhésion, nous n’avons plus reçu cet argent, l’Etat roumain s’engageant à poursuivre à ses propres frais ces programmes démarrés conjointement avec le Fonds global et la Banque Mondiale. Pourtant, à l’heure actuelle, c’est toujours grâce à des fonds internationaux que nous déployons notre activité. »



    Si, au début, les consommateurs de drogues étaient plutôt réticents à l’égard du docteur, au bout de deux ans d’activité, Costin Militaru et sa petite équipe offraient déjà de l’aide et du conseil à plus de sept mille personnes, âgées de 6 à 75 ans. Costin Militaru ne s’est pas limité à travailler auprès des sans-abris et des défoncés. Il a déposé son CV au Programme des Nations Unies pour le Développement et il vient d’être sélectionné pour dispenser un cours de formation en milieu carcéral: « Cela couronnait mes dix ans de travail auprès des groupes vulnérables. Je me suis rendu dans 16 prisons de Roumanie et ces cinq derniers mois j’ai travaillé avec plus de 200 détenus. Je peux vous dire que nous avons eu une discussion amicale autour des règles à respecter dans la société. Mes interlocuteurs ont été très surpris, car ils ignoraient des choses basiques, comme le fait que les relations des époux sont régies par des règles différentes de celles qui s’appliquent entre amis. On a également parlé responsabilités et risques et on s’est interrogés sur ce qui nous pousse à faire certaines choses. Une discussion m’a semblé plus intéressante que toutes les autres. Il y était question de comment adapter à la réalité l’image qu’ils ont de la société qu’ils vont intégrer après avoir purgé leur peine ».



    Au bout des dix ans d’activité à l’écoute et à l’aide des gens de la rue, Costin Militaru connaît comme sa poche les quartiers les plus pauvres de la capitale. Il n’est pas rare qu’un ancien patient, un laissé pour compte ou un ancien détenu qui le croise dans la rue le reconnaisse et vienne le saluer. Costin espère pouvoir continuer à exercer ce métier de la même manière, car il déteste l’idée d’intégrer les institutions du système sanitaire. (trad.: Mariana Tudose)

  • Le programme SHE en Roumanie

    Le programme SHE en Roumanie

    Bien que la Roumanie ait fait des progrès importants dans la lutte contre l’infection par le VIH, le besoin d’information et d’éducation dans ce domaine n’est pas comblé.



    Un programme spécial destiné aux femmes séropositives a récemment été lancé. SHE — un sigle en anglais qui vient de Strong, HIV Positive, Empowered Women – est en fait un programme européen élaboré et appliqué, depuis 2010, par des médecins spécialistes du SIDA et qui s’occupent aussi des femmes infectées par ce virus. Le programme est censé soutenir les quelques 5.200 femmes séropositives de Roumanie, qui ont besoin d’informations, de conseils, de chances égales sur le marché de l’emploi, mais aussi de respect et de confiance.



    Selon le chef de l’Institut national des maladies infectieuses “Matei Balş” de Bucarest, le professeur Adrian Streinu Cercel, quelque 250 mille tests de séropositivité sont effectués annuellement en Roumanie, dont plus de 25% à l’initiative des patients. Toutes les personnes dépistées séropositives bénéficient d’un traitement gratuit par le programme national de lutte contre le SIDA, lancé en 1997.



    L’infection par le virus du SIDA est de nos jours une maladie chronique contrôlable sur le long terme, si les patients suivent le traitement à la lettre et ne l’abandonnent pas. C’est peut-être pourquoi la Roumanie enregistre le taux le plus élevé de survie des personnes séropositives au niveau européen depuis que cette maladie sévit sur le continent.



    Les médecins de Roumanie préconisent des tests pour toutes les femmes enceintes, pour que les futures mères dépistées séropositives puissent prendre à temps des mesures de protection de leur enfant. Selon les médecins, le risque qu’une femme séropositive mette au monde un enfant séropositif peut être complètement écarté.



    Le professeur Adrian Streinu Cercel explique: « Il y a des années déjà, en 1997-1998, la Roumanie a eu une position très claire en ce qui concerne ce programme et proposé que les femmes enceintes fassent des tests de dépistage du virus de l’immunodéficience humaine. Les données recueillies au fil du temps prouvent que les chances d’une femme séropositive de mettre au monde un bébé sain approchent les 100%. C’est bien notre responsabilité de faire ces tests qui sont gratuits, mais il faut aussi que la personne les accepte. 40% des femmes enceintes qui refusent ce test et qui ignorent qu’elle sont séropositives mettront au monde des enfants séropositifs. »



    Quelque 11.500 personnes séropositives sont recensées en Roumanie, dont plus de 5.200 femmes. La moitié d’entre elles sont âgées de 20 à 24 ans, âge auquel, la plupart envisagent d’avoir un enfant. C’est pourquoi le programme est tellement nécessaire et important: « Nous avons un grand nombre de femmes nées à la fin des années ’80 et au début des années ’90 qui sont séropositives et qui non seulement souhaitent, mais ont vraiment la chance de mener une vie normale, vu qu’actuellement l’espérance de vie des séropositifs est proche de celle des personnes qui ne le sont pas. Le traitement que nous appliquons, depuis 1995 déjà, a porté ses fruits. Après la déclaration de New York en 2001, lorsque les représentants de tous les Etats du monde se sont réunis pour discuter de l’accès universel à la thérapie, la Roumanie a été un des premiers pays au monde à le mettre en place, dès 2002. Des mesures que la Roumanie applique depuis 1998, les Etats-Unis se proposaient de les adopter en 2012-2013. »



    754 nouveaux cas d’infection par le virus du SIDA ont été dépistés l’année dernière en Roumanie, dont 213 femmes et 541 hommes. 19 étaient des enfants de moins de 14 ans. Pour 18 d’entre eux, l’infection s’est le plus probablement transmise de la mère au bébé.



    En Roumanie, la transmission de l’infection de la mère au fœtus pendant la grossesse a connu une baisse importante, descendant à 5% – taux qui compte parmi les plus bas d’Europe — affirment les médecins.



    Le docteur Mariana Mardarescu de l’Institut national des maladies infectieuses “Matei Balş” de Bucarest précise: « Fait important et intéressant à signaler, en Roumanie le nombre de nouveaux cas dépistés chez les adultes a enregistré une hausse très lente. Depuis une vingtaine d’années l’incidence et la prévalence sont faibles. La Roumanie compte actuellement un grand nombre de survivants séropositifs à long terme, des personnes nées entre 1988 et 1990. Plus de 8000 malades sur les 9.800 enregistrés bénéficient d’une thérapie antirétrovirale. Nous essayons de gérer la situation du point de vue non seulement du traitement, mais aussi de la prévention — notamment par des tests appliqués aux femmes enceintes, des discussions avec les couples et toute prophylaxie s’adressant à la femme en général, à la femme enceinte en particulier, ainsi qu’au bébé après sa naissance. Quant à la transmission de la maladie, dans la plupart des cas, la voie est hétérosexuelle, aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Pourtant, il est important de souligner une augmentation du nombre de cas d’infections chez les consommateurs de drogues injectées par voie intraveineuse — augmentation plus importante chez les hommes que chez les femmes. »



    Des événements seront organisés ce printemps dans le cadre du programme SHE dans 3 grandes villes roumaines : Bucarest, Constanţa et Iaşi, afin d’informer les femmes séropositives et de faciliter la création de groupes de support psychologique. Des activités sont également prévues dans les principaux hôpitaux et cliniques de ces villes, destinées aux professionnels de la santé qui assurent le diagnostic, le traitement et la suivi des femmes séropositives.



    Plus de 34 millions de cas d’infection par le virus du SIDA sont actuellement recensés dans le monde – soit 30 millions d’adultes, dont 16 millions sont des femmes. (trad. : Dominique)