Tag: Silvia Colfescu

  • Pauza Mare 12.04.2021

    Pauza Mare 12.04.2021

    Lansarea volumului de debut al jurnalistei Roxana Dascălu, Cronici din Est” a avut loc online și, alături de autoare, care locuiește într-un sat din Pirineii francezi, au participat Silvia Colfescu, directoarea Editurii Vremea, Alison Mutler, fost corespondent Associated Press, Ioana Avădani, de la Centrul pentru Jurnalism Independent și Călin Neacșu, corespondent France Presse în Muntenegru. Invitata ediției, Roxana Dascălu, ne vorbește despre cartea sa și despre experiența celor 10 petrecuți la Reuters. La finalul ediției de azi, vom asculta un fragment din audiobookul Radio-istorii. 21-25 decembrie 1989” produs de Editura Casa Radio.



  • Le Phénomène de la Place de l’Université …

    Le Phénomène de la Place de l’Université …

    Il y a 3 décennies, en avril 1990, démarrait ce qui allait se nommer le Phénomène de la Place de l’Université : 53 jours consécutifs de protestation anticommuniste, au centre de la capitale roumaine, tout près du siège de l’Université. 30 ans plus tard, ces manifs sont remémorées dans les photographies faites sur place par Silvia Colfescu, directrice de la maison d’édition Vremea. Ces photos, elle les a réunies dans un album paru récemment et intitulé « Et in Golania ego ». Le premier président de la Roumanie post-communiste, Ion Iliescu, avait qualifié les protestataires de l’époque de « golani », « hooligans » en français. Un appellatif tout de suite assumé avec fierté par les protestataires qui manifestaient entre autres contre Ion Iliescu.

    De l’avis de Silvia Colfescu, le Phénomène de la Place de l’Université n’était que la suite tout à fait naturelle de la journée du 21 décembre 1989, lorsque le slogan « A bas le communisme ! » résonnait dans les rues de la capitale, mais aussi du Point 8 de la Proclamation de Timisoara qui exigeait qu’aucun ancien membre de l’appareil communiste ou de la Securitate, la police politique du régime, n’ait le droit d’occuper des fonctions publiques pendant une dizaine d’années ou pendant 3 législatures consécutives, avec un accent mis justement sur la fonction de chef d’Etat. Ce qui n’était pas le cas d’Ion Iliescu.

    Silvia Colfescu passe en revue quelques souvenirs de cette période tendue de manifs au début de l’année 1990, à Bucarest : « Je suis allée la nuit Place de l’Université et j’y suis allée presque chaque nuit pour apporter du cacao au lait à ceux qui tremblaient de froid dans leurs tentes. Je rentrais chez moi et que préparais des bouteilles entières de cacao au lait. Je leur ai apporté aussi des sandwichs, j’ai été une présence constante sur les lieux. J’y suis allée pendant la journée aussi, tous les jours, en fait. Tout cela pour aider les gens malheureux. Car les manifestants passaient la nuit au même endroit. Ce fut un phénomène complexe qui a réuni des gens de toutes les couches sociales. J’ai vu des professeurs des universités, mais aussi des ouvriers. J’y ai vu toute la société roumaine. »

    Initialement, Silvia Colfescu avait pris des photos des manifs pour elle – même, sans avoir un objectif journalistique ou documentaire. Elle raconte : « J’avoue que je les ai prises instinctivement, tout simplement parce que j’étais là. Je voulais avoir un souvenir. C’est tout. Par conséquent, ces 30 dernières années je ne les ai pas publiées. Je ne l’aurais jamais fait, si ne n’étais pas tombée sur les enveloppes contenant les photos de l’époque en fouillant dans des photos anciennes. En les voyant, le mon collègue de la maison d’édition, M Teo Pricop, m’a suggéré de les publier, vu que ce sont des témoignages de l’époque. Alors, j’ai constaté que l’on approchait les 30 ans écoulés depuis ce phénomène et que serait bien de rappeler aux gens ce qui s’est passé. J’ai donc scanné les photos, j’ai écrit les commentaires et je les ai fait imprimer. Et c’est ainsi que cet album est né : c’est le fruit de mon initiative de photographier les manifestations d’il y a 30 ans et l’idée de M Pricop de les publier. »

    Le Phénomène de la Place de l’Université a fini par être réprimé violemment les 13, 14 et 15 juin 1990 par la descente des gueules noires de la Vallée de Jiu à Bucarest. Des confrontations connues sous le nom de « minériades ».

    Ces jours-là, Silvia Colfescu était toujours aux côtés des manifestants, munie de sa caméra : « Le 14 juin j’ai pris des photos au siège du Parti National Paysan. Je les ai prises depuis ma voiture, lorsque j’étais de passage par là. J’ai ralenti et j’ai photographié de bas en haut par la fenêtre. C’était la seule manière de prendre des photos ces jours-là. La plupart de mes photos montrent des gens qui occupaient la Palce de l’Université. Il y a aussi des photos de détails et des portraits. J’ai photographié des « golani », des hooligans (comme on les appelait à l’époque). J’ai pris en photo un père avec deux mini-hooligans, un autre parent avec un mini-hooligan, une jeune maman avec un bébé – hooligan et même deux chiens-hooligans. Nous portions tous cette étiquette. Au moment où M Iliescu nous a qualifiés de cette manière, nous avons beaucoup aimé cette appellation et nous avons transformé cette insulte en un titre de gloire. »

    Réprimé par la violence, le phénomène de la Place de l’Université 1990 est à ce jour parsemé d’aspects qui restent dans l’ombre, avec des procès qui trainent et des agresseurs qui n’ont pas encore été punis. Néanmoins, l’enthousiasme des participants à cette manif-marathon et leur désir de changer en bien la Roumanie sont visibles dans les photos publiées dans l’album « Et in Golania ego » de Sivlia Colfescu. (Trad. Valentina Beleavski)

  • La maison Pompiliu Eliade

    La maison Pompiliu Eliade

    Comme toute capitale européenne ayant connu plusieurs périodes de modernisation, la ville de Bucarest a un patrimoine immobilier divers. L’évolution architecturale et urbaine de la capitale allait commencer durant le dernier quart du 19e siècle. Construite au début du 20e siècle, la maison Pompiliu Eliade est passée par toutes les phases qu’un bâtiment peut connaître, depuis les efforts de construction à l’abandon, la ruine et les tentatives de réhabilitation. L’éditrice Silvia Colfescu nous raconte brièvement l’histoire de cette maison unique : « La maison est située sur la rive de la Dâmboviţa, à l’intersection de la rue Splaiul Independenţei et de la rue Hașdeu. Elle a été construite par Pompiliu Eliade, lettré, importante personnalité culturelle de son époque et grand ami de l’écrivain Bogdan Petriceicu Hașdeu. Le projet de la maison repose sur une idée de Hașdeu, qui a imaginé un hall central octogonal et quatre ailes orientées vers les quatre points cardinaux, une structure architecturale que l’écrivain considérait comme bénéfique pour ceux qui allaient habiter la maison. Les projets ont été conçus par l’architecte Henri Susskind, à qui on doit aussi, d’ailleurs, le bâtiment de la Faculté de médecine vétérinaire, située vis-à-vis, et par l’entrepreneur Schindl. Le baron autrichien Susskind, avait épousé une roumaine, la petite fille du général Năsturel Herescu. Comme la quasi-totalité des belles maisons construites à Bucarest par les personnalités de la ville, celle-ci allait être érigée, elle aussi, avec de l’argent emprunté à une banque. A l’époque on ne faisait pas fortune du jour au lendemain. Pompiliu Eliade a donc obtenu un crédit. Il a habité la maison, avec sa femme et ses deux enfants, jusqu’à sa mort. Après son décès, sa femme n’a plus eu les moyens de payer les mensualités et la banque a pris possession de la maison. »

    Ce joyau d’architecture urbaine est née d’une heureuse rencontre entre la personnalité extraordinaire de Hașdeu et l’intelligence de Pompiliu Eliade. Silvia Colfescu : « La maison est effectivement hors du commun. Son architecture est romantique, wagnérienne même, je dirais. Elle ressemble à un château – plus précisément au château partiellement art nouveau que l’écrivain Hașdeu a érigé à Câmpina pour sa fille Iulia. Un peu plus loin, sur la rive de la Dâmboviţa, se trouve une autre maison qui lui ressemble un petit peu, mais une autre maison pareille à celle de Pompiliu Eliade, je n’en ai pas vue à Bucarest. Jusqu’il y a quelques années, elle a conservé sa clôture, qui est donc restée debout 100 ans, le portail a disparu de façon mystérieuse ; pour certains, il était juste bon pour être vendu à la ferraille. Pompiliu Eliade s’est éteint en 1914. Après sa mort, sa femme a quitté la maison et s’est établie à Paris avec les enfants. La banque a pris possession de la maison, mais elle ne savait pas trop quoi en faire. Pendant un certain temps, elle a essayé de la transformer en foyer pour étudiants. Finalement, elle fut achetée par un juriste, Anton Rădulescu, qui avait deux enfants et une belle famille. Ils ont très bien entretenu la maison. Initialement, l’étage n’était pas séparé du reste de la maison par un plafond. Anton Rădulescu a fait construire un plafond, la rendant plus efficace comme logement. Il a réservé l’appartement situé à l’étage comme dot pour sa fille et il a occupé le rez-de-chaussée, avec sa femme et son fils. Sa fille a épousé Grigore Olimpiu Ioan, un journaliste qui avait fait ses études à Paris, et le couple a donc habité à l’étage. »

    Le déclin de la maison a commencé à la fin de la deuxième guerre mondiale, après l’instauration du communisme. Silvia Colfescu: « Tout allait bien, la maison était très soignée ; c’était une des plus belles maisons de Bucarest, mais « la libération », est venue, suite à laquelle les propriétaires ont été « libérés » de leurs propriétés. Puisque c’était l’avènement du prolétariat, de nombreux villageois ont été appelés des campagnes et installés dans les villes pour diriger le pays. Bucarest comptait à l’époque 500.000 habitants et tout d’un coup, la population de la ville a monté en flèche. Où loger tant de personnes sinon dans les maisons de ceux qui bénéficiaient d’ »espace excédentaire », comme on disait à l’époque. Cette expression me donne encore la chair de poule, quand je l’entends. Dans la maison dont nous parlons ont été logés, par conséquent, toute sorte de personnages bizarres, dont un « Monsieur », soi-disant, qui recevait la visite des membres de sa famille qui habitaient la campagne et qui se rendait à Bucarest en charrette, qu’ils garaient dans la cour. Parmi les locataires, il y avait aussi un cadre du parti communiste dont le grand mérite a été de voler au juriste ses légumes en saumure. Toutes les pièces étaient dorénavant occupées. Seul le hall octogonal ne pouvait pas être habité. Or, dans ce hall où l’on recevait jadis des invités et où l’on buvait du thé en discutant de sujets élevés, on déposait à présent les bocaux de légumes en saumure. Chaque époque a ses spécificités. Or, les spécificités de l’époque dont il est question, furent la charrette garée dans la cour de la maison wagnérienne et les légumes en saumure dans le hall octogonal. »

    A la mort des propriétaires, leur gendre, le seul héritier de la maison, est obligé de vendre un appartement et, après la chute du communisme, en 1989, de vendre tout l’immeuble à un homme d’affaires et d’aller vivre à Paris. Abandonnée par son nouveau propriétaire, la maison a été occupée abusivement et peu à peu vandalisée. Récemment, les personnes qui l’avaient occupée ont été évacuées et l’immeuble a été entouré d’une clôture. Les passionnés de beauté espèrent qu’un projet sera mis en œuvre pour la réhabiliter. ( Trad. : Dominique)

  • The Pompiliu Eliade House

    The Pompiliu Eliade House

    Bucharest, just like any other
    European capital that underwent several periods of modernisation, has a rich
    and diverse tangible and intangible heritage, which is also visible in
    architecture. Bucharest’s architectural makeover and evolution started in the
    last quarter of the 19th century, after the country gained state
    independence in 1877-1878 and proclaimed the monarchy in 1881. One of the most
    interesting buildings which were erected in early 20th-century Bucharest
    was the Pompiliu Eliade House. It has gone through all stages of a building:
    efforts to build it, falling into oblivion and disrepair, and attempts to
    rehabilitate and refurbish it. Together with editor Silvia Colfescu we’ll take
    a glimpse at the history of this unique building.


    The
    house is located at 74 Splaiul Independenței Boulevard, at the junction with Hașdeu
    Street. The beneficiary of the building was a prominent personality of Romanian
    literature, Pompiliu Eliade, a humanist with great cultural merits in Romania
    at that time, and a friend of Bogdan Petriceicu Hașdeu. The house has a special
    blueprint, with a central octagonal hall and four wings to the cardinal points,
    drawn by Hașdeu himself, who was friends with Eliade and suggested to the
    latter that this blueprint was beneficial to the dwellers. The house was later
    designed by Henri Susskind, who also built the Veterinary Medical School,
    opposite the road, jointly with entrepreneur Schindl. Susskind, an Austrian
    baron, was married to a Romanian, general Năsturel Herescu’s niece. The house
    was built after the family contracted a loan, much like all prominent people of
    those times used to do, to have beautiful houses in Bucharest. At that time,
    people didn’t accumulate wealth overnight. Spiru Haret built his home on Verde Street
    based on a loan, just like Pompiliu Eliade. He lived there with his wife and
    two children until he passed away. After his death, his wife could no longer
    reimburse the loan and the house was taken over by the bank.


    An architectural gem was created
    thanks to the friendship between Hașdeu, an overwhelming personality and Pompiliu
    Eliade, a very clever humanist. Here is Silvia Colfescu again with further
    details.


    The
    house is truly special. It’s an example of Romantic, Wagner-style architecture,
    it looks like a castle. Actually, it looks very much like Iulia Hașdeu’s castle
    in Campina, with Art Nouveau decorative elements. Further away, on the bank of
    Dambovita River, one can see a similar house, but there is no other resembling
    house in Bucharest. The original fence had been persevered intact until a
    couple of years ago, so it stood the test of time for 100 years, until the
    gates vanished overnight, as scrap iron sold very well. Pompiliu Eliade died in
    1914, his wife left the house, took the kids and moved to Paris. The house was
    taken over by the bank which didn’t know exactly what to do with it. It kept it
    for a while and tried to turn it into a student hostel. In the end, it was
    bought by a jurist, Anton Rădulescu, who had two kids and a well-off family
    which took utmost care of the house. Initially, the stories were not separated,
    so Anton Rădulescu built such a board to make the building more efficient. He kept
    the apartment on the upper floor for his daughter, as a future wedding gift,
    and he lived on the ground-floor with his wife and son. His daughter married Grigore
    Olimpiu Ioan, a journalist by profession, who studied in Paris, and they lived
    on the first floor.


    After the end of WWII, the house
    started to fall into disrepair, once the communists seized power. Silvia
    Colfescu.


    Everything was wonderful, the
    house was well taken care of, it was one of the most beautiful houses in
    Bucharest, until the moment of liberation. It was back then that many owners
    were stripped of their properties and the population started being clustered. Many
    people from villages across the country were urged to go to towns and take over
    the leadership of the country. Consequently, accommodation had to be found for
    them. Bucharest had 500,000 inhabitants and all of a sudden their number
    skyrocketed. Where to accommodate people if not in the houses of those who had
    plenty of space? Cold shivers are running down my spine even now, when I think
    about those things. Various bizarre figures were lodged in the house we are
    talking about, among whom a man who used to have his relatives from the
    countryside over. Well, they came in a horse-drawn carriage which they used to
    park near the house, in the courtyard. There was also a party activist whose
    greatest merit was to steal the jurist’s pickles one day. The esoteric,
    octagonal hall, could not be used for accommodation purposes, and all the other
    rooms were full. The hall, where the guests were once welcomed, where tea was
    once served and people talked pleasant things, was now the room where pickles
    were preserved. Each epoch had its characteristic elements. These are the
    characteristics of that epoch, a horse drawn carriage in a Wagner-style courtyard
    and pickles in the octagonal hall.


    After the owners’ death, their son
    in law, the only legatee, was forced to sell an apartment and soon after 1989
    to sell the whole building to a businessman. Then, he left for Paris. Abandoned
    by the new owner, the house was gradually vandalised. However, those who lived
    abusively in the house have recently been evacuated and the building has been
    fenced. Architecture lovers hope the house will now be included in a project to
    bring it back to life.


  • Casa Pompiliu Eliade

    Casa Pompiliu Eliade

    Bucureștiul
    are un patrimoniu imobil divers, așa cum are orice capitală a unei țări
    europene care a cunoscut mai multe perioade de modernizare. Din ultimul sfert
    al secolului al 19-lea, care a însemnat în primul rând câștigarea independenței
    de stat în 1877-1878 și proclamarea monarhiei în 1881, începe evoluția
    arhitecturală și transformarea urbanistică a Bucureștiului. Unul dintre cele
    mai interesante obiecte de arhitectură care au apărut în perisajul bucureștean
    la începutul secolului 20 a fost casa Pompiliu Eliade. Este o casă care a
    trecut prin aproape toate fazele unei clădiri: de la eforturile de construire,
    la părăsire și ruinare și la încercări de reabilitare.


    Împreună
    cu editorul Silvia Colfescu am aruncat o scurtă privire asupra istoriei acestei
    clădiri unice: Casa este
    situată pe Splaiul Independenței nr. 74, colț cu strada Hașdeu. Ea a fost
    construită de o personalitate a literaturii române, Pompiliu Eliade, literat,
    un om cu mari merite culturale în România timpurilor sale, prieten cu Bogdan
    Petriceicu Hașdeu. Casa are un plan care își datorează ideea, cu un hol central
    octogonal și patru aripi spre punctele cardinale, chiar lui Hașdeu care, fiind
    prieten cu Eliade, i-a sugerat acest plan ca fiind benefic pentru locuitorii
    ei. Casa a fost concepută de arhitectul Henri Susskind, care de altfel a
    construit și clădirea Facultății de Medicină Veterinară de vizavi, și de
    antreprenorul Schindl. Susskind, baron austriac, era căsătorit cu o româncă,
    nepoata generalului Năsturel Herescu. Casa a fost construită așa cum construiau
    notabilitățile acelor vremuri casele frumoase din București, adică printr-un
    împrumut. La vremea aceea, averile făcute din nimic nu existau. Spiru Haret
    și-a construit casa din strada Verde printr-un împrumut bancar, Pompiliu Eliade
    la fel. A locuit acolo cu soția lui și cu cei doi copii până la moarte. Când a
    murit, soția lui n-a mai putut plăti ratele pentru casă și casa a intrat în
    patrimoniul băncii.



    Prietenia dintre personalitatea
    copleșitoare a lui Hașdeu și inteligența lui Pompiliu Eliade a făcut ca o
    asemenea bijuterie să ia naștere. Silvia Colfescu: Casa este deosebită. Are o arhitectură romantică, oarecum
    wagneriană, este ca un castel. De altfel, seamănă cu castelul Iuliei Hașdeu de
    la Câmpina, cu notații art nouveau în ornamentație. Puțin mai încolo este o
    altă casă oarecum asemănătoare, pe chei, însă o altă casă care să-i semene nu
    am văzut în București. Ea și-a păstrat gardul original până acum câțiva ani,
    deci a rezistat 100 de ani, porțile au dispărut în mod miraculos care, pentru
    unii, erau foarte bune de vândut la fier vechi. Pompiliu Eliade s-a prăpădit în
    1914, doamna a părăsit casa și s-a mutat la Paris cu copiii. Casa a intrat în
    patrimoniul băncii care n-a prea știut ce să facă cu ea. A ținut-o o vreme, a
    încercat s-o, facă la un moment dat, cămin de studenți. În cele din urmă a fost
    cumpărată de un jurist, Anton Rădulescu, avea doi copii, o familie bună, care a
    întreținut casa foarte frumos. La origine, casa nu avea etajele separate prin
    planșeu, Anton Rădulescu a construit un planșeu și a făcut-o mai eficientă de
    locuit. A rezervat apartamentul de sus pentru fiica lui ca zestre și el a rămas
    să locuiască la parter cu soția și fiul. Fiica lui s-a căsătorit cu Grigore
    Olimpiu Ioan, jurnalist, cu școală făcută la Paris, și au locuit la etaj.


    După încheierea celui de-al doilea
    război mondial avea să înceapă declinul casei odată cu instaurarea
    comunismului. Silvia Colfescu: Totul
    era minunat, casa era frumos îngrijită, era una dintre casele frumoase ale
    Bucureștilor, până când a venit peste noi eliberarea care, între alte
    consecințe, a avut-o și pe aceea a eliberării proprietarilor de proprietățile
    lor și a înghesuirii. Foarte mulți oameni din sate au fost chemați la orașe
    pentru a prelua conducerea țării și au fost cazați. Bucureștiul avea 500.000 de
    locuitori și brusc a sărit la un număr mult mai mare. Unde să cazezi atâția
    oameni decât în casele oamenilor care aveau ceva spațiu excedentar?, cum se
    spunea pe atunci. Și acum am fiori reci pe spinare când aud această expresie.
    În casa despre care vorbim au fost vârâte diverse figuri bizare între care un domn,
    să-i zicem așa, la care veneau rubedeniile de la țară cu căruța pe care o
    trăgeau în curte, și un activist de partid al cărui mare merit a fost acela că,
    la un moment dat, i-a furat murăturile juristului. Holul octogonal, foarte ezoteric,
    nu putea fi locuit și toate încăperile erau de-acum ocupate. În hol, unde
    altădată se primeau invitați, se lua ceaiul și se discutau lucruri elegante,
    acum se țineau murăturile. Fiecare epocă are caracteristicile ei. Acestea au
    fost caracteristicile epocii de atunci, căruța trasă în curtea casei wagneriene
    și murăturile în holul octogonal.


    La moartea proprietarilor, ginerele
    lor, singurul moștenitor, este obligat să vândă un apartament și, după 1989, să
    vândă întregul imobil unui afacerist și să plece la Paris. Părăsită de noul
    proprietar, casa a fost ocupată abuziv și vandalizată treptat. Însă recent, cei
    care au ocupat-o au fost evacuați iar ea a fost îngrădită. Iar speranțele
    iubitorilor de frumos se îndreaptă acum către un proiect care s-o pună în
    valoare.