Tag: Société ornithologique

  • Le programme “Midwinter”

    Le programme “Midwinter”

    Intitulé « MidWinter », ce recensement fait partie d’un programme international, coordonné au niveau global par la compagnie Wetlands Internatioal, et au niveau national par la Société ornithologique roumaine, par le Groupe « Milvus », qui est une association pour la protection des oiseaux et de la nature. Vu que c’est un projet international, la synchronisation des décomptes est importante, afin d’éviter le recensement des mêmes exemplaires à plusieurs endroits, le long des routes de migration. Des dates précises sont donc fixées pour faire le décompte des oiseaux. Au nom de la Société ornithologique roumaine, c’est Cristian Domșa qui était en charge de la coordination des bénévoles. Il nous en donne davantage de détails sur ce processus concernant les oiseaux aquatiques : « C’est un programme réalisé traditionnellement à l’aide de bénévole. Depuis déjà les années ’70-’80 on collecte systématiquement des données via ce programme. Le décompte de cette année était plutôt spécial, vu qu’il existe aussi un projet national visant toutes les espèces d’oiseaux, pas uniquement les espèces aquatiques qui passent l’hiver en Roumanie. Chaque année, nous faisons de notre mieux pour recenser autant d’oiseaux que possible. Nous visons principalement les grands bassins aquatiques, notamment les zones de plaine, les bassins associés aux rivières, soit les lacs d’accumulation, mais aussi les étendues d’eau de la plaine et du delta du Danube, sans oublier le littoral de la mer Noire. Mais en fait, selon leur disponibilité, nos bénévoles peuvent étudier toute autre superficie aquatique en dehors de celles mentionnées. »

    Une centaine de bénévoles ont participé au recensement de cette année, recueillant des données sur quelque 500 endroits. Cristian Domșa précise : « Les chiffres varient beaucoup d’une année à l’autre. Qui plus est, il faut corroborer les données tout le long de la route migratoire. C’est pourquoi ce décompte est un processus international et pourquoi il est réalisé en janvier, simultanément, dans tous les pays du couloir. L’idée c’est d’avoir une image globale, de l’ensemble de la population pour chaque espèce qui parcourt la route de migration depuis les pays Scandinaves jusqu’en Afrique du Sud. Par exemple, si chez nous l’hiver est plus rude, alors il y aura moins d’oiseaux en Roumanie, mais on les retrouvera plus au sud. Si l’hiver est plutôt doux, davantage d’oiseaux passeront l’hiver dans les pays du nord et ils seront moins nombreux à passer par la Roumanie. Cela ne veut pas dire qu’il y a un déclin ou une croissance de la population, mais qu’il fait prendre en compte l’ensemble de la route de migration.»

    Le décompte d’hiver des oiseaux s’est fait cette année par un temps extrêmement froid. N’empêche, les surprises ne manquent pas pendant l’observation des oiseaux, constate Cristian Domșa, de la Société ornithologique roumaine : « Le mauvais temps, le gel à la mi-janvier – cela s’est traduit par le fait qu’il y avait moins d’oiseaux qu’attendu. Mais il y a eu aussi des surprises, dans le sens où à la fin de la période d’observation, lorsque la météo est devenue plus clémente, on a commencé à voir des agglomérations d’oiseaux. Nous avons déroulé un programme spécial au delta du Danube, par exemple. Et nous avons eu la surprise de trouver des espèces rares, voire en danger, telles le pélican frisé, qui normalement sont peu nombreux à passer l’hiver en Roumanie, à hauteur de quelques dizaines d’exemplaires seulement… Eh bien, vu que l’hiver a été plus doux en ce mois de janvier, on a pu recenser près d’un millier de tels pélicans, ce qui est un très grand nombre. On a eu une surprise à Bucarest aussi, où l’on a découvert une espèce nouvelle pour la Roumanie, la mouette à bec cerclé (n.r. Larus delawarensis), qui est une espèce spécifique de l’Amérique du Nord et qui n’arrive que de manière accidentelle sur le continent européen. »

    Effectivement, c’est pour la première fois que ce type de mouette est signalé en Roumanie, sur le Lac Morii, dans l’ouest de Bucarest, le long de la rivière de Dâmbovita qui traverse la capitale, devenant tout de suite une attraction pour le lac où elle a été vue, les gens s’y rendant en grand nombre pour la voir et la photographier. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Suveiller les cigognes

    Suveiller les cigognes

    Pour une meilleure surveillance des nids des cigognes sur l’ensemble du territoire national, la Société ornithologique roumaine a mis en place, à l’aide d’une compagnie d’électricité, une application pour les smartphones censée permettre à tout utilisateur de signaler la présence de ces oiseaux. Lancé sous le nom de « Voilà la cigogne ! », l’application a jusqu’ici enregistré un chiffre record d’abonnés qui, au total, ont introduit presque cinq mille indices, dont la plupart ont été validés par les experts. Une fois toutes les observations répertoriées, les ornithologues ont recensé 3575 nids de cigognes signalés sur l’appli, un nombre qui s’ajoute aux nids déjà connus par d’autres méthodes. Pour utiliser cette application, rien de plus simple : il faut avoir un portable de type smartphone, activer les données mobiles, compléter un formulaire et prendre le nid en photo. Les données seront par la suite transmises à la Société ornithologique roumaine qui se chargera de leur validation. Il convient de préciser que sur l’ensemble des contributions des abonnés, seulement 2% ont été considérées comme erronées.

    Depuis 2017, année de son lancement officiel, l’application a été téléchargée par presque 10.000 usagers. Quant à la situation sur le terrain, disons que deux tiers des nids recensés se trouvent en haut des poteaux électriques, dans les arbres ou encore perchés sur les toits des maisons. Quant aux régions préférées des cigognes, c’est le département de Tulcea, dans le sud-est roumain, qui en détient la suprématie. Pourquoi est-il important de répertorier correctement les nids de ces oiseaux ?

    Valentin Marin, manager de projet au sein de la Société ornithologique roumaine, explique : « Nous, en tant qu’experts, on s’intéresse non seulement aux cigognes, mais à toutes les espèces d’oiseaux de Roumanie et on le fait de manière soutenue, ce qui nous permet de connaître l’évolution des populations d’oiseaux du pays. Une telle démarche s’avère essentielle car parfois, des changements au sein d’un habitat risquent de porter atteinte aux effectifs de l’espèce en question. Ces changements ne touchent pas seulement les oiseaux. Voilà pourquoi les citoyens devraient s’y intéresser. La croissance ou le déclin d’une population d’oiseaux est en fait une sonnette d’alarme sur le risque que quelque chose de mal est en train de se produire. La souffrance des oiseaux n’est qu’un premier pas qui précède normalement la souffrance des humains en raison d’un changement portant atteinte à leur habitat. Que cela soit en rapport avec la nourriture des oiseaux ou encore avec la qualité des eaux ou de l’air, peu importe. C’est pourquoi nous pensons qu’il est important de savoir ce qui se passe avec les cigognes, car on peut anticiper ainsi ce qui se passera avec nous. Pour les distributeurs d’électricité, il est capital de connaître les endroits où nichent les cigognes, car, souvent, leurs nids posent des problèmes. Par exemple, ils risquent de s’écrouler sur les fils électriques et produire des courts circuits dès que le vent souffle plus fort ou que le mauvais temps s’installe. Une coupure d’électricité ne se traduit pas seulement en coûts, elle crée des désagréments à la population, aussi ».

    Afin d’éviter les accidents, les fournisseurs d’électricité attendent le départ de ces oiseaux pour mettre en place, sur les poteaux électriques, un système métallique permettant de surhausser les nids.
    De retour en terre roumaine, la plupart des cigognes s’installent dans les nids soigneusement préparés spécialement pour eux. On a voulu savoir auprès de Valentin Marin où se situe la Roumanie du point de vue des populations de cigognes qui y arrivent. « L’application Voilà la cigogne ! s’accompagne aussi d’une page Internet dotée d’une carte. Il suffit de chercher « les cigognes de Roumanie » pour tomber sur la distribution des nids déjà répertoriés, tels qu’ils apparaissent sur cette carte. Quelque 6 mille couples de cigognes nichent en Roumanie. C’est plutôt pas mal par rapport aux années précédentes, surtout que la tendance est stable, légèrement à la hausse. Les cigognes n’ont pas souffert ces dernières années depuis que nous menons nos observations. Au niveau européen, ces oiseaux comptent environ 230 mille couples et d’après ce que j’ai eu l’occasion de remarquer, presque 40% des populations mondiales de cigognes nichent en Europe de l’Est. Et puisque la Roumanie se trouve justement dans cette partie de l’Europe, il est évident qu’elle détient, elle aussi, des effectifs importants ».

    La Société ornithologique roumaine est l’organisme indépendant le plus important qui s’occupe de la conservation des espèces d’oiseaux dans notre pays. Elle se donne pour but d’inspirer les gens à contribuer à la protection des oiseaux et de leurs habitats. Quant aux cigognes, il convient de préciser que dernièrement, leurs populations sont menacées. En Roumanie, cette espèce est très appréciée par les gens qui essaient de préserver leurs nids, puisque, si vous ne le saviez pas, les cigognes reviennent toujours au même endroit et on dit que leur présence sur les toits des maisons porte chance. (trad. Ioana Stancescu)

  • L’oiseau de l’année 2020 en Roumanie

    L’oiseau de l’année 2020 en Roumanie

    Feu vert à une nouvelle édition du concours « L’oiseau de l’année en Roumanie ». Un mois durant, tous ceux qui aiment les oiseaux sauvages peuvent voter pour une des 5 espèces proposées par la Société ornithologique roumaine. L’année dernière, c’est la chouette chevêche qui s’est adjugé le titre d’oiseau de l’année 2019. Quelles sont les 5 espèces parmi lesquelles il faut choisir cette fois-ci ? Réponse avec Ovidiu Bufnilă, responsable communication de la Société ornithologique roumaine : « Le premier oiseau sur notre liste est l’hirondelle (Hirundo rustica). C’est une espèce dont les effectifs sont en chute libre. A cause de l’agriculture intensive, la Roumanie perd chaque année 20% de sa population d’hirondelles, c’est-à-dire qu’une hirondelle sur 5 disparaît. Cela parce qu’elles se nourrissent d’insectes que l’on ne retrouve plus partout, vu que l’agriculture intensive est basée sur les pesticides et les insecticides. La 2e espèce que nous avons proposée, c’est la cigogne blanche (Ciconia ciconia). On voit souvent cet oiseau sur les poteaux, sur les toits et les cheminées des maisons. Plein de légendes et de croyances populaires roumaines en parlent. Le 3e oiseau en compétition pour le titre d’oiseau de l’année 2020, c’est le pélican frisé (Pelecanus crispus). C’est une espèce qui a beaucoup souffert par rapport à son frère, le pélican commun. Ce dernier compte quelque 40.000 exemplaires en Roumanie, alors qu’il n’y a plus que quelque centaines de pélicans frisés. Notre 4e proposition est la bernache à cou roux (Branta ruficollis), un oiseau très profitable pour les agriculteurs roumains. C’est la plus petite oie sauvage, qui construit son nid en Sibérie et qui fait chaque année un voyage de 5000 km avant d’arriver chez nous, en Dobroudja et en Munténie, dans le sud, pour passer l’hiver. Enfin, la 5e espèce est l’aigle le plus grand de Roumanie : le pygargue à queue blanche (Haliaeetus albicilla). Pendant la saison froide, on le retrouve tout le long du Danube et même le long de la rivière Olt (sud). Il chasse les canards et les oies qui se déplacent le long des eaux ».

    Pour voter l’oiseau de l’année 2020 il suffit d’entrer sur la page Facebook de la Société ornithologique roumaine et mettre « J’aime » à votre oiseau préféré. Celui qui réunit le plus grand nombre de mentions « J’aime » jusqu’au 30 novembre deviendra l’oiseau de 2020 et sera mis à l’honneur dans les articles de la Société tout au long de année. (Trad. Valentina Beleavski)