Tag: sociologie

  • La censure, ses formes et son histoire (II)

    La censure, ses formes et son histoire (II)

    Cette semaine, suite de notre dicussion sur la censure avec notre invité Jean-Yves Mollier, historien et professeur émérite à l’Université de Versailles. Après nous être penchés sur les formes anciennes de censure, nous allons analyser ses formes plus actuelles, plus douces et insidieuses qui peuvent venir de différentes formes de pouvoir : des forces économiques à la société civile.



  • Un renouveau de la lutte spontanée

    Un renouveau de la lutte spontanée

    Cette semaine nous recevons Yvan Sainsaulieu,
    sociologue et professeur à l’Université de Lille, à l’occasion de la sortie de
    son dernier livre : Petit bréviaire de la lutte spontanée. Nous abordons avec
    lui le sujet de ces nouveaux mouvements dits spontanés. Quel lien existe-t-il
    entre les différents mouvements ? Quelles relations entretiennent-ils avec les
    structures plus anciennes, comme les syndicats ou les partis politiques ?



  • 140 ans depuis la naissance de Dimitrie Gusti

    140 ans depuis la naissance de Dimitrie Gusti

    C’est justement pour rendre hommage à ce personnage important de la Roumanie de l’entre-deux-guerres, que l’Académie Roumaine a organisé une conférence à l’occasion du 140e anniversaire de la naissance de Dimitrie Gusti. Fondateur de l’Ecole de Sociologie de Bucarest, il a réuni autour de lui plusieurs personnalités de son époque, dont Mircea Vulcănescu, celui qui a mis au point les fondements théoriques du système sociologique, H. H Stahl, un autre sociologue remarquable, ou encore Anton Golopenţia, Constantin Brăiloiu, Mihai Pop et Pompiliu Caraion.

    Pour sa part, Dimitrie Gusti fut une personnalité scientifique et culturelle complexe, créateur d’un système sociologique original, reconnu au niveau international, mais aussi un excellent manager et directeur d’institutions culturelles. Dimitrie Gusti fut aussi le mentor de nombreuses autres personnalités scientifiques, car ses disciples sont devenus des figures de proue de la culture roumaine, tels Mircea Vulcănescu. Cette relation entre le disciple et son maître, entre Gusti et Vulcănescu, a même servi de sujet de livre, tant elle a été forte et importante.

    « Une micro-histoire de l’entre-deux-guerres en Roumanie » est un ouvrage de référence qui met en lumière les différentes facettes de la personnalité du créateur de la sociologie roumaine. Chose moins connue, Dimitrie Gusti a étudié la philosophie en Allemagne, où il a eu son doctorat en 1904. Puis, il a fait des études de droit. Une fois rentré en Roumanie, en 1910, il commence à travailler à la Faculté de Lettres et de Philosophie de l’Université « Alexandru Ioan Cuza » de Iaşi. Il devient membre de l’Académie Roumaine en 1919. Plus tard, entre 1932 et 1933 il est professeur à l’Université de Iaşi et de Bucarest, alors qu’entre 1944 et 1946 il est le président du Ministère des instructions publiques, des cultes et des arts, une prestigieuse institution culturelle de l’époque. Ce fut une personnalité toujours en contact avec les réalités de son temps, affirme Nicu Gavriluţă, professeur à l’Université de Philosophie et de Sciences socio-politiques de l’Université « Alexandru Ioan Cuza » de Iaşi : « Dimitrie Gusti a repris les thèmes classiques de son époque. En tant qu’élève du philosophe, psychologue et physiologue allemand Wilhelm Wundt, il ne pouvait pas rester insensible à la célèbre polémique opposant la nature et l’esprit. Les sciences de la nature versus les sciences de l’esprit. Pour Dimitrie Gusti, la société était la réalité sui generis capable de trancher ce conflit. Il fallait donc analyser la société de manière complexe et subtile, à son avis. Il a proposé plusieurs niveaux de recherche : le niveau psychologique, le niveau historique, celui cosmologique et celui biologique. Ces deux derniers sont des niveaux extra-sociaux. Il fallait donc aller sur le terrain pour voir de près la réalité telle qu’elle était sur place. Il s’est donc rendu dans les villages pour y explorer la vie des gens. »

    C’est Dimitrie Gusti qui a initié et mené la recherche monographique des villages roumains entre les années 1925 et 1948. Une de ses réussites fut la loi du service social, adoptée en 1939, par laquelle la recherche sociologique, appuyée par l’action sociale pratique et la pédagogie sociale, devenait, en première mondiale une activité officielle, institutionnalisée. Et puis le même Dimitrie Gusti est célèbre pour les interviews faites dans le milieu rural, par lesquelles il a cherché des aspects inédits de la vie des gens de ces temps-là. Nicu Gavriluţă précise : « Il s’agit de la réalité examinée de manière positive, exacte, précise, rigoureuse, soit une étape obligatoire de toute recherche sociologique et dont l’importance est incontestable de nos jours. En revanche, si l’on veut comprendre des aspects plus profonds de la société, il faut se tourner vers la dimension invisible de la réalité sociale, vers ces héritages qui se transmettent d’une génération à l’autre et qui marquent de manière essentielle la pensée et le comportement des gens. Or, Dimitrie Gusti, qui fut aussi le disciple du philosophe et sociologue français Emile Durkheim, a aussi misé sur l’acte social comme ensemble de gestes humains symboliques. Si l’on pense que la réalité sociale est un ensemble de gestes humains ayant une certaine signification, alors il faut en dévoiler le sens. Qui plus est, leur sens premier s’efface au fil du temps, étant remplacé par d’autres, créés par la société et qui ont aussi leur importance. »

    Une chose est sûre, on n’a pas encore tout dit sur cette personnalité complexe qu’a été Dimitrie Gusti. C’est pourquoi, le sociologue Zoltán Rostás se propose d’en dresser un portrait aussi précis que possible. Il est appuyé par une équipe qui s’appelle « La coopérative Gusti ». Zoltán Rostás explique sa démarche : « Le cas Gusti reste ouvert et il nécessite une nouvelle approche. Nous estimons que le véritable hommage à la mémoire du professeur Gusti et de son école consiste à la redécouvrir. Facile à dire, difficile à faire. Cela parce que, bien qu’il fasse partie de l’histoire récente de la Roumanie, bien que nous ayons accès aux données et aux ouvrages, notre accès à la personnalité de Gusti risque de rester partiel, subjectif et limité. On ne peut connaître Gusti que si l’on connaît son monde. Par conséquent, nous devons retrouver les racines de ce phénomène et de sa biographie, retrouver les contextes concrets qui nous permettront de mieux comprendre les acteurs à avoir contribué de manière consciente ou spontanée, à la naissance et à l’épanouissement de la sociologie de Gusti. »

    En attendant que les chercheures mènent leur enquête sur la personnalité du sociologue Gusti et sur ses découvertes en matière de sociologie, précisons que « La coopérative Gusti » est aussi une plate-forme en ligne dont l’objectif principal est de mettre à la disposition du grand public et des spécialistes les recherches d’histoire sociale et d’histoire orale réalisées par la Société Sociologique de Bucarest. Le tout, sous le regard attentif de son initiateur, Zoltán Rostás. (Trad. Valentina Beleavski)

  • La Bulgarie et le coronavirus

    La Bulgarie et le coronavirus

    Cette semaine nous revenons dans les pays de l’est puisque nous allons parler de la Bulgarie dans le contexte de pandémie de coronavirus. Comme nous le verrons, les autorités de ce pays ont géré assez différemment cette situation vis-à-vis d’autres pays européens. Nous en discutons avec notre invité, Momchil Hristov, sociologue et enseignant à l’Université de Sofia.



  • Le musée national du Village

    Le musée national du Village

    Des constructions représentatives, provenant dimportantes zones géographiques, retrouvent une nouvelle vie au musée national du Village « Dimitrie Gusti ». Le musée du Village a eu 84 ans le 17 mai, précise Paula Popoiu, directrice générale du musée du Village « Dimitrie Gusti » de Bucarest. « Cest un âge assez intéressant pour un établissement culturel, le deuxième dEurope point de vue ancienneté, après le musée Skansen de Suède. Le musée du Village a ouvert au public après dix années de recherches de lEcole sociologique de Bucarest dans 600 villages roumains. Le leader de lEcole a été le sociologue Dimitrie Gusti, qui a rassemblé ce riche matériel quil a ultérieurement transformé en plusieurs institutions, dont le musée du Village. Après 1946, lorsque Dimitrie Gusti a été interdit par les communistes, le musée du Village demeure la seule institution créée par lEcole sociologique de Bucarest. A lépoque, pendant les deux guerres mondiales, elle réunissait les esprits les plus brillants et les meilleurs hommes de culture, médecins, équipes interdisciplinaires, qui ont procédé aux recherches conservées en partie dans les archives du musée du Village. »



    Lhistoire du musée est assez mouvementée. Elle a commencé à lentre-deux-guerres et sest poursuivie à lépoque communiste, après 1947, avec le directeur Gheorghe Focșa, qui a fait partie des équipes monographiques dirigées par le sociologue Dimitrie Gusti. Paula Popoiu explique :« Par une diplomatie très habile, il a réussi à tromper le régime communiste en quelque sorte et à mettre en œuvre les idées de lEcole sociologique de Bucarest. Il a continué à construire le musée du Village daprès les plans de Victor Ion Popa et a continué à transformer en musée des monuments des campagnes roumaines. Ils ont été disposés selon les grandes régions historiques de la Roumanie. A un moment donné, le musée passe sous silence parce quil nétait pas agréé sous le régime communiste. Par exemple, le dictateur Ceaușescu ne la jamais visité. Après 1989, le musée du Village a poursuivi sa vie scientifique, il a continué à développer ses collections, et surtout à accroître son prestige. »



    Actuellement, le musée du Village est le plus visité de Roumanie. Paula Popoiu, sa directrice générale : « Lannée dernière, nous avons eu 900.000 visiteurs. Depuis 2008, nous avons ajouté trois nouveaux hectares à lancien musée. Nous avons appelé cette zone où nous avons transféré 30 monuments sauvés des villages roumains « le Nouveau village ». Nous considérons le musée du Village aussi comme une création royale, parce quil a été aidé par les fondations du prince Carol, et pendant la construction du musée, le roi Carol a visité les lieux plusieurs fois et a contribué de manière morale et matérielle à élever cette institution. Actuellement, le musée du Village sétend sur 15 ha, il dispose de 382 constructions que nous pouvons appeler monuments, parce que ce sont des constructions uniques, transférées depuis leurs villages. Ses collections comptent plus de 60.000 objets. A elle seule, la collection de costumes traditionnels est formée de 15.000 objets. Nous avons aussi 250.000 documents darchives, dont une grande partie des archives de lEcole sociologique de Bucarest, qui portent sur les recherches des équipes monographiques des 600 villages. Nous avons des photos, des clichés sur verre, des documents manuscrits. Nous gardons donc un petit trésor au musée du Village. »



    Avant cette période de pandémie, le musée du Village était plein de touristes de tous les pays dEurope et du monde, surtout à la belle saison. On pouvait entendre parler presque toutes les langues de la Terre sur les allées de notre établissement, disait Paula Popoiu, directrice générale du musée : « Nous avons toute sorte de contrats de coopération avec des agences de tourisme, qui nous apportaient, et jespère quelles le feront encore, des centaines de milliers de visiteurs étrangers. Cela arrivait non seulement parce que le musée se trouvait dans un plan de tourisme, mais aussi parce quici, au musée du Village, il y avait tout le temps des artisans, cétait un musée vivant, avec des informations sur la Roumanie traditionnelle, des festivals, la présentation de coutumes, des ateliers pour enfants. Pratiquement, lattraction pour le musée du Village est maintenue grâce aussi aux nombreuses actions et aux ateliers que nous organisons pour les enfants et pour la génération plus âgée. Pendant cette période de fermeture du musée, nous avons reçu beaucoup dappels téléphoniques, de messages sur les réseaux sociaux, dans lesquels les gens demandaient quand le musée ouvre, nous faisaient part de leur appréciation et de leurs encouragements. Notre relation avec le public est permanente. »



    Enfin, une bonne nouvelle. A compter du 21 mai, le musée du Village a rouvert ses portes. Paula Popoiu, directrice générale du musée : « Mon invitation, cest de venir visiter le musée du Village ; vous êtes priés de respecter les règles imposées par les ordres des ministres ou par les lois en vigueur, mais aussi de venir avec un souci pour vous-mêmes, pour nous et pour le patrimoine. Toutes ces règles sont affichées à lentrée du musée et nous nous excusons davance, mais ceux qui ne les respecteront pas ne pourront pas visiter notre établissement. Cest cette période qui impose ces règles, et nous sommes tenus de les respecter. Je vous invite de tout cœur à visiter notre musée et je suis désolée que vous le retrouviez avec un calme inhabituel. »



    Les rencontres avec les maîtres artisans seront plus rares, les événements aussi, mais le musée continue de demeurer un endroit spécial. A présent, les spécialistes sont à la recherche de méthodes pour pouvoir continuer de présenter la vie du village roumain et ses gens, pas seulement ses constructions. (Trad. : Ligia)

  • Dilemele coronavirusului

    Dilemele coronavirusului

    Lumea nu va mai fi la fel ca înainte, după
    ce va trece pandemia de coronavirus!
    Această afirmaţie nu
    mai este o descoperire, o revelaţie, ci de-a dreptul un loc comun. Ştiinţa,
    medicina, filosofia, politologia, ştiinţele administraţiei, sociologia şi chiar
    psihologia, toate vorbesc despre coronavirus, despre ce a fost în acest timp,
    cam din martie încoace, şi urmează să se petreacă, să se întâmple cu fiinţa
    umană şi societatea globală.


    Fără îndoială, şi geopolitica are un loc în această
    discuţie. China, de unde a plecat teribila maladie COVID, se află deja în epoca
    post-virus dar oamenii şi liderii lor din întreaga lume sunt foarte sceptici în
    a mai lua drept exemplu experienţa chineză. Europa începe să relaxeze celebrele
    măsuri de autoizolare dar asta nu înseamnă că pericolul a trecut. Argumentele
    sunt mai degrabă economice şi psihologice decât medicale iar eliberarea nu seamănă deloc cu atmosfera
    de după trecerea unei nenorociri.


    Se păstrează distanţa între oameni, peste
    tot, pe stradă, în mijloacele de transport în comun, în magazine, în
    restaurante sau muzee, desigur, acolo unde toate acestea s-au deschis şi nu
    sunt încă închise de reglementările stricte ale fiecărui stat. Ideea de
    certitudine a dispărut, nimic nu mai este sigur, mai ales în materie de
    coronavirus.
    Nu ştim cum a apărut, cum a ajuns în Italia şi în lume, nu avem
    reguli imbatabile, nu avem un tratatement sau un vaccin, nu ştim când le vom
    avea, nu ştim ce va fi, cum ne imunizăm şi dacă va urma un al doilea val al
    pandemiei.


    Se discută mult şi despre ştirile false care înfloresc în această
    pandemie de incertitudine dar nici în determinarea lor nu avem prea mari şi
    multe certitudini. Mutarea vieţii sociale în online, a făcut din monitor o
    necesitate vitală, fără de care nu prea mai poţi să faci ceva. Acest spaţiu
    trebuie ocupat şi cu oameni de opinie, specialişti care să se pronunţe asupra
    unor aspecte legate de pandemie, ori, cum oferta este limitată, piaţa este
    invadată şi de produse falsificate sau de foarte slabă calitate.


    Până la
    urmă, dincolo de propagandă şi intoxicare, rămâne decizia bine fundamentată a
    fiecărie ţări în parte, mai ales că experienţa căpătată deja, uneori dramatic,
    în lupta cu COVID 19, ne permite să luăm măsuri personalizate, pentru diferite
    ţări, regiuni sau localităţi, în funcţie de specificul complex al acestora.
    Târziu, au început să se decanteze învăţămintele acestor momente dar, cu
    siguranţă, reacţia promptă de a lua măsuri de reducere a extinderii pandemiei a
    fost cea mai bună decizie a momentului respectiv. Limitarea presiunii unei
    situaţii scăpate de sub control permite oamenilor să caute soluţii, tratamente
    şi vaccinuri. La început am fi zis că pandemia a afectat solidaritatea,
    inclusiv cea europeană, când statele au acţionat ca oamenii în panică, căutând
    resurse pentru propria redresare.


    Acum, însă, suntem în faţa unui efort comun,
    mai ales al medicilor cercetători, finanţat de marile state şi structuri
    statale, pentru a descoperi vaccinul de larg şi unanim acces al tuturor
    oamenilor, indiferent de continent sau stare economică. Există o acţiune comună, globală, există şi o
    discuţie vie, chiar pasională, despre COVID 19, în întreaga lume. Până la urmă, este şi
    acesta un efect al globalizării pe care îl simţim sub diferite forme. Este,
    probabil, prima criză globală adevărată cu care se confruntă omenirea, mai ales
    că este eronată compararea pandemiei cu un război. Oamenii sunt în totalitate
    răspunzători de un război.
    Ei îl declanşează, ei îl susţin până la
    autolichidare, ei îl încheie, şi toate acestea deşi nimic nu era inevitabil.


    Pandemia, însă, este un fenomen medical, se declanşează fără susţinerea
    oamenilor, nu afectează selectiv, doar inamicul, şi nu este o armă pe care o poţi
    îndrepta împotriva acestuia. Desigur, în lumea scenariilor, găsim şi astfel de
    argumente dar nici acestea nu au vreun efect asupra acţiunii virusului. Dincolo
    de toate opiniile şi atitudinile, rămâne moartea şi suferinţa care au pătruns
    adânc în cele mai avansate societăţi, în medii inexpugnabile, în mijlocul celor
    mai frumoase vise ale societăţii omeneşti.

  • Dilemili a coronaviruslui

    Dilemili a coronaviruslui

    “Lumea numata va s’hibâ idyea cum eara ma ninti, după ţi va s’treacâ pandemia di coronavirus!” Aestă spuneari numata easti unâ nau, unâ revelaţie, câte easti cadealihea un idyiulu loc. Ştiinţa, medicina, filosofia, politologia, ştiinţele ali administraţie, sociologia nica şi psihologia, tuti zburăscu ti coronavirus, ti ţi fu tu aestu kro, cata ditu meslu martu pânâ dzuua di azâ, şi ţi va s’facâ cu hiinţa umană şi societatea globală. Fără di altâ, şi geopolitica ari un loc tu aestâ muabeti. China, di iu nkisi lâhtâroasa lângoari COVID, easti di multu kiro tu epoca post-virus, ama oamin’illi şi liderlli a lor di tutâ lumea suntu multu fârâ di nâdii tra s’llia ti paradigmâ experienţa chineză. Europa ahurheasti s’li facâ cama habini cunuscutili meatri di autoizolari, ama aesta nu va sâ spunâ câ piriclliu tricu.




    Argumentili suntu cama multu economiţi şi psihologhiţi andicra di s’hibâ medicale iara ”eliberarea” nu easti ici idyea cu atmosfera di după treaţirea-a unâllei ceamaunâ. Armâni ma largu distanţa anamisa di oamin’i, pisti tut, pi geadei, tu mijloacele di transportu n’comun, tru magazine, tru restaurante icâ muzee, dealihea, aclo iu tuti aestea s’dişcllisirâ şi nu suntu nica ncllisi di reglementărli stricti a cafi unlui stat. Ideea di certitudine kiru, ici ţiva numata easti sigura, maxus tu materie di coronavirus. Nu ştim cum alânci, cum agiumsi tu Italia şi tru lumi, nu avem reguli imbatabile, nu avem unâ yitripseari icâ un vaccin, nu ştim cându va li avemu, nu ştim ţi va s’hibâ, cum nâ imunizăm şi desi va s’yinâ a daua dalgâ a pandemiillei. Sâ zburaşti multu şi trâ hâbârli ţi nu suntu dealihea cari bubukisescu tru aestă pandemie di incertitudine ama niţi tru determinarea a lor nu avem dipu mari şi multi certitudini. Mutarea a banâllei suţialâ tru online feati ditu monitor unâ ananghi vitală, fără di cari nu para poţ s’adari ţiva. Aestu spaţiu lipseaşti s’hibâ acâtatu şi cu oamini di opinie, specialişti cari să-şi spunâ minduita ti nâscânti lucri ligate di pandemie, emu, cum oferta easte limitată, piaţa este aputrusitâ şi de produse” falsificate icâ di multu slabă calitate.




    Până tru soni, anaparti di propagandă şi intoxicare, armâne apofasea ghini thimilliusitâ a cathi unâllei vâsilie ahoryea, maxus că experienţa amintatâ, nâscânti ori dramatic, tru alumta cu COVID 19, nâ da izini s-lom meatri personalizate, trâ nâscânti vâsilii, regiuni icâ localităţi, andicra di specificlu complexu a aistoru. Amânatu ahurhirâ s’hibâ astirnuti înviţămintili a aiştoru momente ama, cadealihea, reacţia unâ ş-unâ ta s’llia meatri di n’icurari tră tindearea-a pandemiillei fu nai cama buna apofasi a momentului respectiv. Limitarea a zorillei ti unâ catandisi ascâpatâ di sum control da izini a oamenilor s’caftâ cearei, yitripseri şi vaccinuri. Tu ahuhritâ vrea sâ spuneamu ca pandemia zn’iipsi solidaritatea, nca si atea europeană, cându statele cilastasira ca oamin’illi tru mintâturâ, căftânda resurse ti redresari işişi. Tora, ama, himu dinintea a unâllei gaereti comunâ, maxus a yeatârloru cercetători, finanţatâ di mărli state şi structuri statale, tra s’aflâ vaccinlu di largu şi unanim acces a tutulor oamin’ilor, cari ţi s’hibâ continentul i catastisea icunomică. Ari unâ acţiune comună, globală, ari şi unâ muabeti yie, nica şi pasională, ti COVID 19, tru tutâ lumea.




    Până tru soni, easti şi aestu un efectu a globalizarillei pi care âlu dukimu pi ma multi len turlii. Easte, vahi, prima criză globală alithea cu cari s’ampuliseasti dun’eaua, maxus că easte alathusită compararea a pandemiillei cu un polimu. Oamin’illi sunt acutotalui cu dari giueapi ti un polimu. Elli âlu nkisescu, elli âlu ndrupâscu până la autolichidare, elli âlu bitisescu, şi tuti aesti acâ ici ţiva nu eara inevitabil. Pandemia, ama, easte un fenomen medical, nkiseaşti fârâ ndrupâmintul a oamin’iloru, nu zn’iipseaşti selectiv, maşi inamiclu, şi nu este unâ armata pi care poţ s’u ndreptâ contra a aluştui. Cadealihea, tru lumea a scenariilor, aflămu şi ahtări turlii di argumente, ama niţi aestea nu au vârâ efectu ti acţiunea-a viruslui. Anaparti di tuti aesti opinii şi atitudin’i, armâni moartea şi trân’ipsearea ti pitrumsirâ ahândosu tu nai cama avansate societăţ, tru medii inexpugnabile, nolgica di nai cama museati yisi a societatillei umineascâ.



    Ngrâpsearea: Marius Tiţa


    Armânipsearea : Taşcu lala



  • Le vote des Roumains sous la loupe des sociologues

    Le vote des Roumains sous la loupe des sociologues

    Dimanche, lors du second tour du scrutin présidentiel le président sortant Klaus Iohannis, soutenu par le Parti national libéral (au gouvernement) a recensé deux tiers des suffrages, soit le double par rapport à son adversaire, l’ex première ministre, la sociale-démocrate Viorica Dancila. Sur les trois décennies de démocratie post-communiste, c’est le score électoral le plus faible enregistré par un candidat de la gauche au second tour du scrutin présidentiel. Ce qui plus est, le taux de participation d’un peu plus de la moitié des électeurs inscrits sur les listes électorales est la plus faible de toutes les finales des présidentielles.

    Mais au-delà des statistiques, l’Institut roumain d’évaluation et de stratégie IRES, un « think tank » indépendant qui étudie des thèmes de l’actualité roumaine et internationale a réalisé un profile sociologique des Roumains qui se sont rendus aux urnes dimanche. Près de 6,5 millions de Roumains ont voté pour Klaus Iohannis alors que Viorica Dancila a receuilli les suffrages de plus de 3,3 millions d’électeurs. Les chiffres présentés par IRES illustrent un équilibre parfait entre hommes et femmes dans le cas des électeurs de Klaus Iohannis, alors que Viorica Dancila a obtenu plus de voix de la part des femmes, soit 54% par rapport à 46% hommes. Côté segments d’âge, les électeurs de M Iohannis sont répartis d’une manière équilibrée, près de la moitié (soit 49%) sont âgés de plus de 45 ans. Tel n’est pas le cas pour Viorica Dancila, où 78% des Roumains qui l’ont votée sont âgés de plus de 45 ans.

    Des différences significatives sont à retrouver au chapitre activité professionnelle. Un tiers des électeurs de Klaus Iohannis ont déclaré être à la retraite ou sans activité professionnelle, alors que dans le cas de Viorica Dancila 50% des électeurs sont à la retraité, 32% seulement sont salariés, 11% n’ont pas d’activité professionnelle et 4% sont freelance. Pour ce qui est du milieu où résident les Roumains ayant participé aux présidentielles de cet automne, sachez que 62% des électeurs de Klaus Iohannis habitent le milieu urbain et seulement 38% celui rural, alors que dans le cas de Viorica Dancila le rapport est plus équilibré (52% urbain à 48% rural). Dans le cas de la répartition par régions géographiques, on constate un fort déséquilibre dans le cas des électeurs de la candidate du PSD qui a obtenu 53% de ses voix dans le sud de la Roumanie, soit dans les régions d’Olténie et de Munténie, d’où Mme Dancila est d’ailleurs originaire. Dans ces régions M Iohannis a recueilli 44% de ses suffrages.

    Pourtant, la Transylvanie demeure un fief très fort pour le président qui est originaire de la ville de Sibiu. 37% de ses voix proviennent de cette région, alors que Viorica Dancila y a recensé seulement 25% des suffrages. Dans le cas de la Moldavie, région située dans l’est, la situation est un peu plus équilibrée. Iohannis y a recensé 19% de ses suffrages alors que Dancila a obtenu 22%. De l’avis des spécialistes, tous ces chiffres indiquent l’existence de plusieurs failles entre les différentes catégories sociales, en fonction de plusieurs éléments : âge, études, revenus ou régions historiques. Par contre, même si elle est tout aussi différente du point de vue sociologique, la diaspora roumaine a voté dans sa quasi-totalité pour le président Iohannis. Plus de 90% des près d’un million de Roumains qui se sont rendus aux urnes à l’extérieur du pays ont accordé leur voix à Klaus Iohannis.

  • Dana Diminescu, sociolog pe probleme de migraţie la Institutul ParisTech din Franţa

    Dana Diminescu, sociolog pe probleme de migraţie la Institutul ParisTech din Franţa

    Dana Diminescu, sociolog pe probleme de migraţie la Institutul ParisTech din Franţa.



  • Radiographie sociologique d’été

    Radiographie sociologique d’été

    Située entre le scrutin présidentiel de l’automne dernier et les législatives de l’année prochaine, 2015 n’est pas une année électorale en Roumanie. C’est pourquoi, les sondages sur la confiance faite aux politiciens de haut rang ou les préférences pour les différents partis politiques n’ont pas de pertinence pour le verdict des urnes. Les chiffres sont pourtant éloquents pour ce qui est de l’état d’esprit des électeurs.



    Huit mois après son élection, le président Klaus Iohannis continue d’être la personnalité politique à laquelle les Roumains — à savoir près de 60% d’entre eux — font le plus confiance. C’est une bonne nouvelle pour lui. La mauvaise nouvelle c’est que, depuis le début de son mandat, en décembre 2014, lorsqu’il bénéficiait d’un taux de confiance de 78%, le chef de l’Etat en a perdu 19%.



    De l’avis des sociologues, l’érosion de sa popularité est rapide et les analystes politiques estiment qu’elle reflète la déception des électeurs. Après 10 ans durant lesquels l’esprit hyper-actif et conflictuel de l’ancien président a fatigué et ennuyé nombre de personnes, les Roumains « ont souhaité avoir un président équilibré » – affirment les commentateurs — mais pas un président qui « ne descend pas aux choses terrestres ». Klaus Iohannis n’a pas prouvé vouloir diriger ce pays qui lui avait été confié et semble se contenter dinterviews commodes, organisées à l’avance par ses conseillers, et de ses visites mensuelles dans les capitales européennes — affirment la presse de Bucarest.



    Dans cette hiérarchie de la confiance, le chef de l’Etat est suivi par le maire général de la capitale, Sorin Oprescu, désigné par 40% des personnes interrogées. Ancien social-démocrate élu pourtant comme candidat indépendant, et se trouvant actuellement à la fin de son 2e mandat à la tête de la municipalité de Bucarest, il recueille les fruits d’une gestion grâce à laquelle l’image de la capitale s’améliore de plus en plus. Les commentateurs ne croient pourtant pas à sa longévité politique, en raison du tas de dossiers de corruption rédigés par les procureurs à l’encontre de différents membres de son personnel. Depuis des chefs de régies locales aux conseillers personnels du maire, un nombre toujours plus grand de collaborateurs de Sorin Oprescu se trouvent derrière les barreaux.



    Le premier ministre Victor Ponta se trouve, lui aussi, dans un entourage frappé de problèmes pénaux — membres du cabinet ou collègues de parti et même son propre beau-frère. Accusé lui-même par le Parquet anti-corruption, Victor Ponta bénéficient actuellement de la confiance de 35% des Roumains seulement. Par ailleurs, selon 47% des personnes interrogées, la situation économique du pays s’est améliorée sous le gouvernement de Victor Ponta, 31% pensent que l’économie se trouve au même niveau et 20% affirment que sous l’actuel gouvernement la situation a empiré.



    S’ils étaient appelés aux urnes dimanche prochain, 41% des Roumains voteraient en faveur du Parti National Libéral, la principale formation politique d’opposition et 37% en faveur du Parti Social Démocrate, au pouvoir. L’Union Démocratique des Magyars de Roumanie (UDMR) d’opposition et le Parti M10, extraparlementaire, de la députée européenne Monica Macovei bénéficieraient des suffrages de 5% des électeurs. Les partenaires des sociaux-démocrates dans le gouvernement de coalition, l’ALDE, avec 3% d’intentions de vote, et l’Union Nationale pour le Progrès de la Roumanie — avec 2% seulement — se trouveraient au-dessous du seuil électoral de 5%. (trad.: Dominique)

  • La psychologie des Roumains dans le post-communisme

    La psychologie des Roumains dans le post-communisme

    La revue américaine « Science » publiait en 2005 une étude comparative réalisée sur 49 cultures à travers le monde et consacrée aux différences entre la perception que les peuples ont d’eux-mêmes et leur nature réelle. Comme les Roumains ne se retrouvaient pas dans cette étude, les chercheurs du Département de Psychologie Clinique et de Psychothérapie de l’Université Babes-Bolyai de Cluj-Napoca ont décidé d’entreprendre leur propre enquête à ce sujet. Dans leur recherche exhaustive, qui s’est étalée sur une dizaine d’années, les chercheurs roumains ont eu recours à la méthode utilisée par les Américains, complétée par des études autochtones et des tests expressément réalisés à cette fin.



    Les résultats, rendus publics cette année, présentent le profil psychologique générique des Roumains. Les auteurs de l’étude se sont également proposé de confirmer ou d’infirmer deux analyses plus anciennes, à savoir « Sur la psychologie du peuple roumain », parue en 1907 sous la signature de Dumitru Drăghicescu, et la « Psychologie du peuple roumain », élaborée par Constantin Rădulescu-Motru et publiée en 1937. Les conclusions de ces savants ont été, dans leur majeure partie, confirmées par l’étude actuelle, avec bien évidemment, quelques nuances et développements. Intéressantes et surprenantes sont les divergences entre ce que l’on désigne par les termes de « profil psychologique en surface » et respectivement « profil psychologique en profondeur ».



    Le premier rend compte de la conduite et de la pensée actuelles, le second porte sur les traits potentiels, à savoir ceux qui pourraient se manifester dans certaines circonstances. Le professeur Daniel David, de l’Université Babes-Bolyai de Cluj-Napoca, détaille ces différences: « Quant au profil psychologique en profondeur, qui se réfère à notre potentiel en matière d’intelligence cognitive, de créativité, d’apprentissage, d’intelligence émotionnelle, nous avons découvert que les Roumains ne diffèrent pas par rapport aux habitants d’autres pays de l’Europe moderne. Pourtant, un coup d’œil jeté en surface, c’est-à-dire sur notre manière d’être réelle, montre que ce potentiel n’est pas mis à profit dans son intégralité. Par exemple, en comparant les résultats obtenus par les Roumains à différents tests éducationnels, on constate que les performances ne sont pas élevées du tout. Un autre constat est celui que les résultats de l’innovation ne sont pas importants non plus, bien que notre potentiel créatif n’ait rien à envier à celui des Américains ou des Britanniques. Il existe donc un grand écart entre ce que l’on pourrait faire et ce que l’on a fait».



    Un trait spécifique des Roumains met en évidence aussi les différences fondamentales par rapport à d’autres peuples. Daniel David: Une question essentielle sur laquelle on se doit de travailler encore est celle de la méfiance à l’égard de nos semblables. Dans le cas des Roumains, cette méfiance est très grande. Nous nous sommes penchés sur cet aspect dans une autre étude qui sera achevée prochainement. Nous y avons examiné la distance sociale dans 53 cultures du monde. Nous avons procédé, par exemple, à une étude comparative entre les Roumains, d’une part, les Américains et les Britanniques de l’autre. Nous sommes parvenus à la conclusion que les Américains et Britanniques acceptent un étranger dans leur espace privé, en lui accordant d’emblée le statut d’ami et en lui faisant confiance. Les Roumains, en échange, placent l’étranger d’abord dans un espace social. L’étranger doit gagner leur confiance pour pouvoir accéder à leur espace privé ».



    L’espace personnel, familial, est d’ailleurs essentiel chez les Roumains. Voilà pourquoi ils ne s’intéressent pas trop à des notions telles que « le bien général », étant plutôt caractérisés par un individualisme teinté d’égoïsme, lequel, de l’avis du professeur Daniel David, diffère de l’individualisme qui sous-tend la civilisation occidentale moderne: « L’individualisme est, en fait, un concept qui s’explique par la solidarité volontaire d’individus autonomes, qui mène à des communautés généreuses fortes. L’Individualisme n’est pas synonyme d’égoïsme. C’est le concept fondamental des peuples de l’UE, excepté le Portugal, la Grèce, la Bulgarie et la Roumanie. Toutefois, quand on parle des Roumains en utilisant le terme d’individualiste, on risque de tomber dans l’erreur. Notre individualisme à nous, remarquait Rădulescu-Motru, n’est pas similaire à celui de l’Occident. Il est plutôt autarchique, égoïste. Or cela ne nous aide pas à nous montrer solidaires, à nous faire confiance les uns aux autres. C’est la raison pour laquelle nous ne sommes pas capables de créer de fortes communautés. Notre esprit grégaire est lié au collectivisme, mais un collectivisme plus restreint, qui n’englobe pas les voisins ou les collègues. Notre esprit collectif est confiné à la famille, ciblé sur celle-ci. On ne fait confiance qu’à nos proches. Même les amis doivent passer le test de la confiance pour pouvoir rejoindre notre cercle privé. Bref, la famille représente pour nous un élément de sécurité et de protection. »



    Ceci étant, qu’en est-il de l’hospitalité, un des stéréotypes favoris des Roumains quand il s’agit de dresser leur autoportrait ? Nous nous considérons comme étant des personnes aimables, donc hospitaliers, tout en reconnaissant ne pas être dignes de confiance. Daniel David explique ces contradictions: « La question de l’hospitalité est plus compliquée. Là aussi il faut faire la différence entrer la manière dont nous nous percevons nous-mêmes et notre façon d’être en réalité. Les Roumains, tout comme d’autres peuples, d’ailleurs, ont ce stéréotype d’auto-admiration. En clair, ils se considèrent chaleureux et compétents. Ils affirment également être plutôt affables que dignes de confiance. La confiance est donc évaluée aussi bien d’un point de vue subjectif qu’objectif. Même approche pour ce qui est de la compétence, avec ses deux volets: discipline et efficacité. Nous autres Roumains, nous croyons être efficaces, mais moins disciplinés, ce qui correspond aux mesurages objectifs ».



    Pour mesurer la compétence professionnelle des Roumains il faudrait prendre en compte les rapports qu’ils entretiennent avec le travail. Il existe là encore des différences entre les deux types de profil psychologique: « Le travail semble être pour les Roumains un moyen d’émancipation sociale. S’il garantit le revenu nécessaire pour grimper sur l’échelle sociale, ils font preuve de persévérance et travaillent avec abnégation. Par contre, si les revenus sont faibles et qu’ils ne les aident pas à progresser, ils se conduisent d’après l’idée je travaille autant que l’on me paie, ça va comme ça.” Bref, pas de bons revenus, pas de persévérance. Pourtant, le même individu deviendra un modèle de persévérance s’il obtient un emploi très bien rémunéré à l’étranger, qui lui permette de s’émanciper socialement. »



    Disons, pour conclure, que le profil psychologique profond d’un peuple ne refait surface que si les conditions sociales à cet effet sont assurées. (trad. Mariana Tudose)


  • Le sociologue Dimitrie Gusti (1880-1955)

    Le sociologue Dimitrie Gusti (1880-1955)


    Dimitrie Gusti a été la plus importante personnalité de la sociologie roumaine de la seconde moitié du 20e siècle. La plupart des réalisations de ce domaine en Roumanie sont liées à son nom.Il a été professeur d’université, membre de l’Académie roumaine, ministre de l’Enseignement en 1932-1933, il a créé l’Institut social roumain et dirigé des publications spécialisées. Dimitrie Gusti a lancé les fameuses « équipes mixtes » constituées d’étudiants et de chercheurs spécialistes de plusieurs domaines différents, qui faisaient des études sur le terrain. Ce travail aboutissait sur la rédaction de monographies des villages roumains.


    Dimitrie Gusti a également été un promoteur du service social, qui réunissait recherche académique, action sociale et pédagogie sociale. Son idéal était l’émancipation des paysans, qu’il voulait sortir de l’état d’arriération économique, politique et culturelle, pour en faire des citoyens de l’Etat roumain constitué après 1918. En 1936, Gusti a créé l’institution publique qui a bénéficié de la plus grande visibilité jusqu’à nos jours : le Musée du Village de Bucarest.


    Dimitrie Gusti est considéré comme le fondateur d’un courant de pensée sociologique dont est issue la plus importante école roumaine de sociologie. Dimitrie Gusti et l’«école Gusti» ont été réévalués par la revue française Les Études Socialesdans un numéro double paru en 2011 sous le titre : « Sociologie et politique en Roumanie (1918-1948) ». Dimitrie Gusti a-t-il été un novateur ? Le sociologue Vintilă Mihăilescu explique: « Dimitrie Gusti n’est pas un novateur, il n’est pas un pionnier, il s’inscrit dans la tradition roumaine des études rurales. Le problème qui se pose là est très délicat. Quelqu’un qui se propose de faire une sociologie nationale est libre de le faire, pour servir la nation. Ce qu’il ne devrait pas faire, c’est une sociologie nationaliste. Et Gusti l’a affirmé clairement: tant que la construction nationale est le principal enjeu de la sociologie actuelle, la sociologie doit s’en occuper aussi. Par contre, si au 21e siècle, la sociologie s’occupait uniquement de l’état d’asservissement de la paysannerie, ce serait étrange. »


    Après la seconde guerre mondiale, la sociologie devait changer de contexte. Pourtant, dans les conditions où 85% de la population roumaine était rurale, accuser un sociologue de s’occuper uniquement de la paysannerie est plutôt bizarre.


    Dimitrie Gusti a été le fondateur de l’école de sociologie de Bucarest, qui étudiaient les changements au sein de la société, ainsi que la manière dont on pouvait prévoir les tendances et analyser les processus sociaux. Il a été un promoteur de la méthode de recherche monographique selon laquelle on pouvait considérer qu’un sujet était connu si on l’abordait par le biais de plusieurs disciplines.


    Le sociologue Dumitru Sandu a répondu à la question posée par la revue Les Études Sociales, à savoir si l’école créée par Gusti a vraiment été une école : « Tâchons de répondre à la question : quelle sorte d’école était celle de Gusti ? Car, à mon avis, Gusti a vraiment créé une école. Les étiquettes, on les connaît déjà : l’école Gusti, l’école sociologique de Bucarest, l’école monographique, l’école roumaine de sociologie. En fait, en sociologie, il y a 3 types d’écoles : l’école de méthode, l’école de théorie et l’école de méthodologie-épistémologie. A cette classification s’ajoute l’école de promotion d’un modèle d’action sociale, à savoir une école d’intervention. Or, l’école de Gusti avait toutes ces composantes. »


    L’un des reproches que la revue française fait à Dimitrie Gusti dans son dossier était d’avoir été un sympathisant du fascisme. Antonio Momoc, lecteur à la Faculté de journalisme et des sciences de la communication de Bucarest, explique la raison d’une telle accusation : « L’Institut social roumain organisait des débats auxquels toute l’élite intellectuelle de l’époque était présente. Or, lors d’une de ces rencontres il a fait une affirmation à propos des doctrines des partis politiques. C’était en 1922. Le fascisme italien était à ses débuts. En Roumanie, à l’époque, le mouvement fasciste était pratiquement inexistant. Il allait naître en 1922-1923, en tant que réaction à la Constitution de 1923. Dans les années ’20, avec ses scrutins, l’appui de la population aux partis extrémistes était très faible — soit 3-4% des suffrages. Dans les années ’20, le fascisme était une curiosité. Le seul à se rapporter au fascisme — à celui de Mussolini — a été Dimitrie Gusti. Aucune des personnes présentes ne considérait que ce qui se passait en Italie avait vraiment de l’importance. Dans quel contexte Gusti faisait-il sa remarque pour que l’on puisse en tirer brusquement la conclusion qu’il était fasciste ? Dimitrie Gusti parlait de la distinction entre les différents partis politiques. A son avis et jugeant d’après le système de la sociologie politique et éthique qu’il avait adopté, il existait deux types de partis : les partis dotés d’un programme et les partis opportunistes. Selon lui, le parti fasciste faisait partie de la première catégorie, celle des partis dotés d’un programme politique. Et il affirmait que ce parti avait suscité un certain enthousiasme, une certaine émulation. Un point c’est tout. Et c’est tout ce qu’il a dit du fascisme italien. Mais de là jusqu’à l’accuser de fascisme, le chemin est long. »


    Après la guerre, Gusti a collaboré discrètement avec le parti communiste. Ce qui prouve que — tout comme les autres intellectuels qui ont marié science et politique — lui, non plus, il n’a pas pu se soustraire aux influences que le temps et l’époque a exercées sur lui. (aut.: Steliu Lambru; trad. : Dominique)

  • Sociologul Dimitrie Gusti

    Sociologul Dimitrie Gusti


    Cel mai important nume al sociologiei româneşti din prima jumătate a secolului al 20-lea a fost Dimitrie Gusti. Puţine realizări în sociologie nu sunt legate de numele lui. A fost profesor universitar, membru al Academiei Române, ministru al învăţământului între 1932 şi 1933, a înfiinţat Institutul Social Român, a condus publicaţii de specialitate. A iniţiat celebrele ”echipe mixte” formate din studenţi şi cercetători din mai multe domenii care efectuau studii de teren, finalizate cu redactarea de monografii privind satele din România. A fost promotor al serviciului social prin care cercetarea academică se îmbina cu acţiunea socială şi cu pedagogia socială. Idealul său era ridicarea ţărănimii din starea de înapoiere economică, politică şi culturală şi transformarea în cetăţeni ai statului român construit după 1918. În 1936, Dimitrie Gusti a creat instituţia publică cu cea mai mare vizibilitate până azi: Muzeul Satului din Bucureşti.


    Despre Dimitrie Gusti se spune că este fondatorul unei şcoli de gândire sociologică, cea mai importantă şcoală românească de sociologie. Dimitrie Gusti şi ”şcoala Gusti” au fost reanalizate de revista franceză de specialitate Les Études Sociales într-un număr dublu din 2011 sub titlul ”Sociologie et politique en Roumanie (1918-1948)”. Sociologul Vintilă Mihăilescu a dat răspuns la întrebarea dacă Gusti a fost un inovator: ”Gusti nu este un inovator, nu este un precursor, ci se înscrie în tradiţia românească a studiilor rurale. Aici este o problemă foarte delicată. Cineva care şi-a propus să facă din sociologie una naţională putea s-o facă, adică să servească naţiunii. Dar nu una naţionalistă. Şi Gusti arată asta foarte clar: atâta vreme cât construcţia naţională este principala miză a societăţii actuale, sociologia se ocupă şi cu asta. Dacă în secolul 21 sociologia s-ar ocupa doar de problema aservirii ţărănimii ar fi puţin cam deplasat. După cel de-al doilea război, Gusti avea în vedere o cu totul altă poveste, cea cu Naţiunile Unite. Sociologia trebuia să se mute în alt context. Dar în contextul a peste 80% populaţie rurală, a acuza sau suspecta un sociolog că se ocupă doar de ţărănime este puţin ciudat.”




    Dimitrie Gusti a fost fondatorul şcolii de sociologie de la Bucureşti care urmărea cum se produc schimbările în societate, cum se pot prevedea tendinţele şi cum se pot analiza procesele sociale. El a promovat metoda de cercetare monografică prin care un subiect era cunoscut dacă era cercetat din perspectiva mai multor discipline. Sociologul Dumitru Sandu a răspuns la întrebarea pusă de revista Les Études Sociales, şi anume dacă şcoala creată de Gusti a fost chiar o şcoală? ”Să încercăm să răspundem la întrebarea “ce fel de şcoală este Şcoala Gusti?”. Eu cred că este o şcoală. Problema este ce fel de şcoală este? Lista de etichete o ştim: şcoala Gusti, şcoala sociologică de la Bucureşti, şcoala monografică, şcoala românească. Dacă trecem de la sistemul de listă la cel de analiză, avem trei tipuri de şcoli: şcoală de metodă, şcoală de teorie, şcoală de metodologie-epistemologie. Ceea ce adaug la această clasificare este şcoala de promovare a unui model de acţiune socială, şi anume şcoală de intervenţie. Şcoala Gusti are toate aceste componente.”




    Unul dintre reproşurile făcute lui Gusti de către revista franceză în dosarul său a fost cea de simpatizant al fascismului. Antonio Momoc, lector la Facultatea de Jurnalism şi Ştiinţele Comunicării din Bucureşti, a arătat care au fost afirmaţiile lui Gusti care i-a atras acuzaţia de fascism: ”Aveau loc dezbateri la Institutul Social Român la care participau toţi intelectualii care contau în acea perioadă. Afirmaţia pe care Dimitrie Gusti a făcut-o este în timpul unei dezbateri despre doctrinele partidelor politice. Era în 1922 şi lucrarea va apărea în 1924. Era începutul fascismului italian. În România în acea perioadă, mişcarea fascistă practic nu exista. Ea abia apărea în 1922-23 ca o reacţie la Constituţia din 1923. În anii 1920, cu toate ciclurile electorale, sprijinul pentru partidele extremiste era destul de mic, undeva la 3-4%. În anii 1920, fascismul era o curiozitate. Singurul care face referire la fascism, la cel al lui Mussolini, este Dimitrie Gusti. Niciunul dintre cei prezenţi nu consideră că ce se întâmpla în Italia ar fi fost important. În ce context face Gusti acea referire din care se poate trage concluzia abruptă că este fascist? El făcea o distincţie între partide politice şi din punctul lui de vedere, în acord cu propriul său sistem al sociologiei politice şi etice, există două tipuri de partide: cele de program şi cele oportuniste. Din punctul lui de vedere, partidul fascist era unul de program. Şi arăta că există un entuziasm şi o emulaţie în legătură cu acest partid. Atât. Asta este tot ce-a spus el despre fascismul italian. De aici şi până la a-l acuza de fascism este cale lungă.”




    După război, Gusti a colaborat discret cu Partidul Comunist. Ceea ce arată că, asemenea multor altor exemple de intelectuali care au legat ştiinţa de politică, nimeni nu este scutit de influenţele pe care timpul prezent le are asupra individului.