Tag: Solenoid

  • « Solénoïde » de Mircea Cărtărescu

    « Solénoïde » de Mircea Cărtărescu

    Mircea Cărtărescu sest vu attribuer début avril à Buenos Aires le prestigieux Premio Formentor de las Letras 2018, un des plus importants prix littéraires du monde. Ce prix récompensait lensemble de son œuvre destinée – je cite – « à stimuler la transformation radicale de la conscience humaine ». Le jury, dont faisait partie entre autres lécrivain Alberto Manguel (détenteur du Prix Formentor 2017), remarquait également « la force narrative avec laquelle Mircea Cărtărescu avait réussi à élargir les limites de la fiction » – souligne le quotidien El País.





    Deux éditions du roman ont déjà été imprimées. « Solénoïde » a été très bien accueilli par la critique littéraire et par la presse culturelle espagnole et sud-américaine, étant désigné le meilleur livre 2017 par La Vanguardia, El Periódico, The New York Times en espagnol, jouissant de chroniques enthousiastes dans de nombreuses autres publications. « Solénoïde » est un chef dœuvre – note Andrés Ibáñez dans les pages du journal ABC Cultural. « Mircea Cărtărescu a écrit son plus important livre » estime Robert Saladrigas, de La Vanguardia. « Une lecture essentielle » – lit-on dans Babelia, le supplément culturel de la publication El País. Enfin, El Correo ajoute – je cite: « Un grand livre, un livre exceptionnel, inoubliable ».





    Une des librairies Humanitas de Bucarest a accueilli un débat-événement sur lédition espagnole du roman « Solenoid » de Mircea Cărtărescu, traduit par Marian Ochoa de Eribe et publié aux éditions Impedimenta de Madrid, peu après son apparition en roumain. A cet événement, consacré à la version espagnole du roman « Solénoïde » ont été présents Mircea Cărtărescu, Marian Ochoa de Eribe et Enrique Redel, directeur des Editions Impedimenta. Y ont également participé Lidia Bodea, directrice des Editions Humanitas, le critique Marius Chivu, qui a signé la postface de la version espagnole, et Gabriel Liiceanu, fondateur de la prestigieuse Maison dédition Humanitas.





    En ouverture de lévénement, Mircea Cărtărescu a fait un plaidoyer en faveur de la traduction, estimant que les traducteurs ne se limitaient pas à traduire des mots dans une autre langue. Au contraire, affirmait-il – « ils transportent à travers les frontières des contenus psychologiques, comportementaux, culturels et mythiques anciens ; des identités étrangères, un traducteur les fait siennes. Plus ces identités culturelles sont différentes lune de lautre, plus la traduction est difficile à réaliser » – affirmait Mircea Cărtărescu.



    Mircea Cărtărescu : « Il est relativement simple de traduire des contenus similaires, provenant des cultures similaires et de mondes qui se ressemblent. Il est facile pour moi de comprendre la mentalité des Français ou des Allemands contemporains. Il est pourtant de plus en plus difficile de comprendre la mentalité enfouie des êtres du Moyen-Âge. Il est beaucoup plus difficile de traduire dans une autre langue « La Divine Comédie » que « La Montagne magique » ou le texte dun autre auteur contemporain. La distance dans le temps, lespace et les mentalités sont de grands obstacles pour la traduction. Là où il ny pas de traduction, il y a nécessairement lextermination. La traduction est une couronne de lauriers, un rameau dolivier. La traduction est peut-être la chose la plus importante qui peut arriver aux êtres humains, car elle se passe au-delà de ce qui sépare ces êtres ; et ce qui sépare ces êtres, ce ne sont pas seulement les frontières ou seulement les idiomes, ce sont des mentalités toutes entières : mentalités individuelles, mentalités des grands groupes, mentalités des peuples. La médiation, la traduction est un acte fondamental. Cest pourquoi jai une immense admiration pour les traducteurs. La littérature roumaine ne bénéficie dans chaque pays que de trois ou quatre traducteurs. Cest une immense pénurie. Et il est normal que tous les écrivains roumains soient traduits, tôt ou tard, mais il ny a que ces trois ou quatre traducteurs et la compétition est acerbe. Je voudrais exprimer mon immense gratitude non pas tant pour avoir été traduit dans un grand nombre de langues, mais pour avoir été bien traduit. Ça ne sert à rien dêtre traduit dans une centaine de langues si lon est mal traduit. On ne vous rend pas service, au contraire. On vous colle un masque qui ne vous ressemble pas. Si, au contraire, vous êtes bien traduit, votre livre est tout simplement réinventé dans une autre langue. Cest pourquoi je suis heureux de travailler avec les meilleurs traducteurs du moment, pour au moins 10 à 15 langues européennes. Je suis vraiment privilégié, de ce point de vue-là. Je suis également heureux de travailler avec dexcellents éditeurs. Je remercie donc la traductrice Marian Ochoa de Eribe et léditeur Enrique Redel. »





    Marian Ochoa de Eribe a fait connaître en Espagne des œuvres décrivains roumains classiques, tels Panait Istrati, Mihail Sebastian ou Mircea Eliade. « Solénoïde » nétait pas sa première rencontre avec lœuvre de Mircea Cărtărescu, dont elle avait déjà traduit, pour les Editions Impedimenta, « Le Joueur de roulette » (2010), «Travesti» (2011), « La Nostalgie » (2012) et « Les Belles étrangères » (2013). Actuellement, elle est en train de traduire « Le Levant ».



    Marian Ochoa de Eribe sur limpact de « Solénoïde » : « La traduction de « Solénoïde » a duré une année. Je me suis complètement isolée et jai traduit quasiment tous les jours. Evidemment, jai eu des palpitations et des insomnies, jai fait des cauchemars. Cest ce qui est arrivé à Enrique, léditeur, aussi, quand il a commencé la lecture du roman ; il ma appelée un jour pour me dire quil comprenait ce que je voulais dire. Je suis tout à fait daccord avec Gabriel Liiceanu pour ce qui est des trois chapitres, des trois marches extraordinaires de la littérature dans « Solénoïde ». A la fin de chaque chapitre que je traduisais, je me disais que, du point de vue littéraire, esthétique, on ne pouvait pas faire mieux. Et je sais que de nombreux lecteurs de « Solénoïde » partagent mon sentiment concernant la réception de ce roman. Cest un livre qui vous change définitivement. La traduction des œuvres des Mircea Cărtărescu ma complètement changée du point de vue existentiel. Pourtant, jai aussi un regret : jaimerais être une lectrice naïve, mais, en tant que traductrice, je ne peux pas avoir linnocence des autres face au texte. »



    Enrique Redel, directeur des Editions Impedimenta, a parlé, lui, du « phénomène Cărtărescu », qui se répand depuis quelques années en Espagne et il sest déclaré fasciné par « Solénoïde » : « Pour moi, la lecture de « Solénoïde » a été une expérience presque physique, je dirais même « organique ». Je lisais tout simplement sans interruption, même si ce livre devrait être lu goutte à goutte. Au fil de la lecture, la réalité a changé profondément pour moi. Jai commencé à faire, moi aussi, des cauchemars, tout comme Marian ; je me suis réveillé avec un bras engourdi, javais limpression quil était presque paralysé, il me semblait que le monsieur qui prend son café chaque matin devant ma maison nétait que le fruit de mon imagination. Je peux même dire que jenvie ceux qui sont capables de lire goutte à goutte, comme je le disais tout à lheure. On trouve sur Internet de nombreux commentaires postés par ceux qui ont abordé cette méthode de lecture et qui parlent des différentes étapes du processus de lecture comme si le volume comportait plusieurs altitudes. Moi, en tant quéditeur, jai pourtant dû me concentrer notamment sur certains aspects techniques. Je dois dire que la création littéraire de Mircea Cărtărescu me fascine et elle me fait tout aussi plaisir que celle de Thomas Pynchon, James Joyce ou John Barth. » (Trad. : Dominique)

  • „Solenoid“ von Mircea Cărtărescu als bestes Buch des Jahres 2017 in Spanien erkoren

    „Solenoid“ von Mircea Cărtărescu als bestes Buch des Jahres 2017 in Spanien erkoren

    Mircea Cărtărescus jüngster Roman Solenoid“ (2016), der bereits in zweiter Auflage erschienen ist, wurde von der spanischen und südamerikanischen literarischen Presse hochgelobt und von den Zeitungen La Vanguardia, El Periódico und The New York Times en español zum besten Buch des Jahres 2017 erklärt. Auch in anderen Publikationen erhielt der Roman lobende Kritiken. Solenoid ist ein Meisterwerk“, schrieb Andrés Ibáñez in ABC Cultural. Mircea Cărtărescu hat sein wichtigstes Buch geschrieben“, notierte Robert Saladrigas in La Vanguardia. Ein grundlegendes Werk“, steht in Babelia, dem Kulturteil der Zeitung El País; Ein wichtiges, au‎ßergewöhnliches, unvergessliches Buch“, schreibt El Correo.



    Die Bukarester Buchhandlung Humanitas veranstaltete neulich ein Rundtischgespräch über die spanische Auflage des Romans Solenoid“ von Mircea Cărtărescu, die vom Verlag Impedimenta in Madrid in der spanischen Übertragung von Marian Ochoa de Eribe und mit einem Nachwort des rumänischen Literaturkritikers Marius Chivu veröffentlicht wurde. An dem Rundtischgespräch beteiligten sich der Autor Mircea Cărtărescu, die Übersetzerin Marian Ochoa de Eribe, der Direktor des Verlags Impedimenta, Enrique Redel, die Direktorin des Bukarester Verlages Humanitas, Lidia Bodea, der Literaturkritiker Marius Chivu und der Gründer des Verlages Humanitas, Gabriel Liiceanu.



    Der Schriftsteller Mircea Cărtărescu eröffnete die Veranstaltung mit einem Plädoyer für die literarische Übertragung und sagte, die Literaturübersetzer würden sich nicht blo‎ß darauf begrenzen, Wörter aus einer Sprache in eine andere Sprache zu übersetzen. Die Literaturübersetzer bringen uralte, mythische, psychologische Inhalte und kulturelle Verhaltensweisen über die Grenzen verschiedener Länder. Es handelt sich um Identitäten anderer Menschen, die die Übersetzer in ihre eigene Identität übertragen. Das ist unendlich schwer, umso schwerer, wenn die kulturellen Identitäten der zwei Völker sehr unterschiedlich sind. Mircea Cărtărescu:



    Die literarische Übertragung kann relativ leicht sein, wenn die Texte aus ähnlichen Kulturen, aus ähnlichen Welten stammen. Es fällt mir zum Beispiel leicht, die Mentalität der gegenwärtigen Franzosen oder Deutschen zu verstehen. Wenn aber die Texte älter sind, wenn die Mentalität irgendwo in der Tiefe liegt, wenn es sich um Menschen des Mittelalters handelt, dann wird es viel schwieriger, sie richtig zu verstehen. Es ist viel schwieriger, die »Göttliche Komödie« in eine andere Sprache zu übersetzen als den »Zauberberg« oder das Werk eines gegenwärtigen Autors. Die räumliche, zeitliche und psychologische Entfernung stellen gro‎ße Hindernisse bei der Übersetzung dar. Dort wo keine Übersetzung existiert, folgt fast immer die Vernichtung. Die Übersetzung ist ein Lorbeerkranz, ein Ölzweig. Die Übersetzung ist das Wichtigste, was den menschlichen Wesen geschehen kann. Die Übersetzung geschieht jenseits aller Dinge, die die Menschen trennen, ich rede hier nicht nur von Grenzen oder verschiedenen Sprachen. Ich rede von ganzen Mentalitäten, individuellen Mentalitäten, Gruppenmentalitäten, Völkermentalitäten. Die Vermittlung, die Übersetzung, ist eine grundlegende Geste. Deshalb bewundere ich die Übersetzer zutiefst. Für rumänische Literatur gibt es in anderen Ländern nur drei oder vier gute Literaturübersetzer — es ist viel zu wenig. Jeder rumänische Schriftsteller sollte einmal übersetzt werden, aber wir haben nur diese wenigen Übersetzer und der Wettbewerb ist sehr hart. Ich möchte meine Dankbarkeit zum Ausdruck bringen, nicht nur dafür, dass meine Werke in so viele Sprachen übersetzt werden, sondern vor allem für die wunderbare Übertragung meiner Texte. Es nutzt nichts, Bücher in 100 Sprachen übersetzt zu bekommen, wenn die Übersetzung schlecht ist. Das bringt nur Schaden, der Autor verschwindet unter eine Maske, die mit ihm nichts zu tun hat. Wenn aber die Übersetzung gelungen ist, wird der Text in einer anderen Sprache zum neuen Leben erwachen. Deshalb bin ich sehr glücklich, dass ich zurzeit mit den besten Übersetzern zusammenarbeite, in 10 bis 15 europäischen Sprachen, und auch mit einigen wunderbaren Verlegern. Der Literaturübersetzerin Marian Ochoa de Eribe und dem Verleger Enrique Redel danke ich aus ganzem Herzen!“




    Marian Ochoa de Eribe hat die Werke vieler Klassiker der rumänischen Literatur ins Spanische übertragen, zum Beispiel Werke von Panait Istrati, Mihail Sebastian, Mircea Eliade. Solenoid“ war nicht ihre erste Begegnung mit dem Werk Mircea Cărtărescus — für den Verlag Impedimenta hat sie bereits mehrere Texte des rumänischen Autors übersetzt: Der Russich-Roulette-Spieler“ (2010), Travestie“ (2011), Nostalgia“ (2012) und Die schönen Fremden“ (2013). Zur Zeit überträgt sie Cărtărescus epische Dichtung Levante“ ins Spanische. Marian Ochoa de Eribe über Solenoid“:



    Ein Jahr lang arbeitete ich an der Übertragung des Romans »Solenoid« ins Spanische. Ich isolierte mich von der Welt, ich arbeitete intensiv, jeden Tag. Selbstverständlich bekam ich Herzpochen, ich litt unter Schlaflosigkeit, ich hatte Alpträume. So ging es auch [dem Verleger] Enrique, als er anfing, den Roman zu lesen. Er rief mich an und sagte, er würde mich vollkommen verstehen. Ich muss sagen, dass ich mit Gabriel Liiceanu absolut einverstanden bin, wenn wir an die drei Kapitel, an die drei au‎ßergewöhnlichen Stufen der Literatur in »Solenoid« denken. Als ich mit einem Kapitel fertig war, dachte ich, es könnte literarisch und ästhetisch nichts Besseres geben. Und es kam doch mehr! Ich wei‎ß, dass ich bei der Rezeption von »Solenoid« dieses Gefühl mit vielen Lesern teile. Dieses Buch ist lebensverändernd. Die Übersetzung der Werke Mircea Cărtărescus hat meine Existenz grundlegend verändert. Als Übersetzerin kann ich aber ein Buch nicht einfach genie‎ßen, in mich aufnehmen, wie die normalen Leser es tun — und das macht mich ein bisschen traurig. Ich möchte auch mal eine naive Leserin sein.“




    Enrique Redel, der Direktor des Verlags Impedimenta, sprach über das Phänomen Cărtărescu“, das seit einigen Jahren in Spanien existiert, und sagte, er sei von Solenoid“ fasziniert:



    Dieses Buch war für mich eine physische, geradezu organische Erfahrung. Ich las und las ohne Unterbrechung, ich verschlang das Buch, obwohl man diesen Text langsam, Tropfen für Tropfen genie‎ßen sollte. Während der Lektüre änderte sich meine Realität tiefgehend. Ich begann auch, Alpträume zu haben, wie Marian bereits sagte — beim Aufwachen konnte ich einen Arm nicht mehr fühlen, es war, als ob mein Arm paralysiert war, und es schien mir, dass der Herr, der jeden Morgen seinen Kaffee im Hof vor seinem Haus trank, blo‎ß meine Einbildung war. Ich beneide die Leser, die »Solenoid« Tropfen für Tropfen genie‎ßen können. Im Internet gibt es viele Kommentare von Lesern, die über verschiedene Etappen der Lektüre sprechen, als hätte das Buch verschiedene Höhenstufen, die erklimmt werden müssen. Als Verleger muss ich aber auch technische Aspekte im Auge behalten. Mircea Cărtărescus Literatur finde ich faszinierend, ich genie‎ße seine Bücher, sie gefallen mir genauso wie die Werke von Thomas Pynchon, James Joyce oder John Barth.“

  • Solenoid: Book of the Year in Spain

    Solenoid: Book of the Year in Spain

    In early April in Buenos Aires, Romanian writer Mircea Cartarescu became the winner of the prestigious Premio Formentor de las Letras 2018, one of the most important literary awards in the world, for lifetime achievement. According to the jury, his works are destined to push forward the radical transformation of human achievement. The panel, one of whose members was writer Alberto Manguel, himself a winner in 2017, also said that the narrative force of the writer managed to expand the limits of fiction, according to the El Pais daily. Right now in its second edition, Solenoid had excellent reviews from the Spanish literary press and criticism, as well as in South America. It was declared best book of 2017 by La Vanguardia, El Periodico, The New York Times en espanol, and had rave reviews in many other periodicals. Andres Ibanez calls it a masterpiece in ABC Cultural. Robert Saladrigas calls it his most important book, writing in La Vanguardia. Babelia, the cultural supplement of El Pais, calls it essential reading, while El Correo calls it a grand, exceptional, unforgettable book.



    Recently, the Humanitas Library at Cismigiu Gardens hosted an event on the publication of the Spanish edition of Cartarescus Solenoid, published by the Madrid based publishing house Impedimenta shortly after its Romanian publication, translated by Marian Ochoa de Eribe, with an afterword by literary critic Marius Chivu. The event was attended by the writer, the translator, and Enrique Redel, head of the Impedimenta publishing house. Also attending were Lidia Bodea, head of Humanitas publishing house, critic Marius Chivu, and the founder of Humanitas, Gabriel Liiceanu.



    Opening the event, Mircea Cartarescu made a few remarks about translation, saying that translators do not simply translate words from one language to another:


    “They carry across a border psychological content, behavioral content, ancient culture, myths, identities which they translate into their own identity. This becomes infinitely harder as the two cultural identities are further apart.”


    “It is relatively simple to translate content that is similar, which stems from similar cultures and worlds. It is simple for me to understand the mentality of contemporary French or German people. However, it is harder and harder to understand a mentality that sinks deeper and deeper, such as the medieval mentality. It is harder to translate into another language The Divine Comedy than to translate The Magic Mountain, or another contemporary work. The distance in time, space, and mentalities are great impediments for translation. Lacking translation, extermination almost assuredly occurs. Translation is a laurel wreath, an olive branch. Translation is perhaps the most important thing happening to human beings. Because it occurs beyond what separates these beings, and what separates them are not only borders, or just different languages. It means entire mentalities; individual mentalities, mentalities of entire peoples, mentalities of large groups. Mediation, translation are fundamental acts. This is why I have immense admiration for translators. For Romanian literature, we only have three or four translators for each country. The shortage is terrible. And it is normal for all Romanian writers to be translated at some point, but we are dealing with only three or four translators, for which reason the competition is stifling. I want to confess my great gratitude not for the fact that I was translated in a multitude of languages, but because I was translated properly. It doesnt matter at all that you have been translated into 100 languages, if the translation is poor. Youre being done a disservice. You have been given a mask that does not represent you. But if you have a good translation, the book is simply reinvented in a different language. Which is why I am happy to work with the best translators of the moment, in at least 10 or 15 European languages. I am utterly happy from this point of view. I am also happy to work with a few wonderful editors. Which is why I am thanking translator Marian Ochoa de Eribe and editor Enrique Redel.”



    Marian Ochoa de Eribe made known in Spain works by Romanian classic authors, such as Panait Istrati, Mihail Sebastian, and Mircea Eliade. Solenoid was not the first encounter with Mircea Cartarescus work for her. She had already translated for Impedimenta the books The Roulette Player (2010), Travesti (2011), Nostalgia (2012), and Beautiful Strangers (2013). At present she is busy translating his book The Levant. Marian Ochoa de Eribe talks about the impact that Solenoid had on her.



    “I worked on Solenoid for a year, isolating myself. I translated almost daily. Of course I had trepidations, I was sleepless and had nightmares. That is what happened to Enrique when he started reading the book, he called me one day and said that he understood what I told him. I would like to say that I completely agree with Gabriel Liiceanu with regard to the three chapters, the three extraordinary steps in Solenoids literature. When I finished a chapter, I thought that you couldnt go any higher literarily and aesthetically. I know I share this feeling about the reception of the book with a lot of readers. This book changes you forever. Translating Mircea Cartarescus literature has changed my existence. But I am also sad, I would have liked to be a naïve reader. But, as a translator, I can no longer be like the others.”



    Enrique Redel, director of Impedimenta Publishing House, spoke about the Cartarescu phenomenon in Spain, and said he was fascinated by Solenoid:


    “For me it was a physical experience, organic. I read without stopping, even though this book should be read drop by drop. During reading, reality changed for me profoundly. I started having nightmares, like Marian said, I woke up with a dead arm, I thought it had paralyzed, it seemed to me that the gentleman drinking his coffee every morning in front of my house was a figment of my imagination. I envy those who can read this book drop by drop, as I said. On the Internet I found many who have taken this approach in reading it, as if the book had various levels. However, I, as an editor, had to focus on certain technical aspects. I am fascinated by Mircea Cartarescus literature, and I enjoy it as much as I enjoy Thomas Pynchon, James Joyce, or John Barth.”




  • Solenoid, cartea anului 2017 în Spania

    Solenoid, cartea anului 2017 în Spania

    Mircea
    Cărtărescu
    a fost desemnat, la începutul lunii aprilie, la Buenos Aires,
    câștigătorul prestigiosului Premio Formentor de las Letras 2018 , unul dintre
    cele mai importante premii literare din lume, pentru întreaga sa operă, care,
    conform declarației juriului, este destinată să impulsioneze transformarea
    radicală a conştiinţei umane. Juriul, din a cărui componenţă a făcut parte scriitorul
    Alberto Manguel (distins cu Premiul Formentor 2017), a remarcat, de asemenea, forța
    narativă cu care autorul Solenoidului a reușit să extindă limitele ficțiunii,
    subliniază cotidianul El País. Aflat
    deja la a doua ediție, Solenoide a fost extrem de bine primit de critica
    literară și de presa culturală spaniolă și sud-americană, fiind desemnată cea
    mai bună carte din 2017 în La Vanguardia, El Periódico, The New York Times en
    español, bucurându-se de cronici entuziaste în numeroase alte publicații.
    Solenoide este o capodoperă scrie Andrés Ibáñez, ABC Cultural. Mircea
    Cărtărescu a scris cea mai importantă carte a sa
    notează Robert Saladrigas, La Vanguardia. O lectură
    esențială
    consideră Babelia, suplimentul cultural al publicaţiei El Pais, iar
    El Correo adaugă: O carte mare, excepțională, de neuitat. Recent,Librăria
    Humanitas de la Cișmigiu a fost gazda unei discuții-eveniment despre ediția
    spaniolă a romanului Solenoid de Mircea Cărtărescu, publicată la editura
    madrilenă Impedimenta la scurt timp după apariția în limba română, în
    traducerea lui Marian Ochoa de Eribe, cu o postfață semnată de criticul literar
    Marius Chivu. La evenimentul dedicat ediției în spaniolă a romanului Solenoid au participat,
    alături de Mircea Cărtărescu, traducătoarea Marian Ochoa de Eribe şi Enrique Redel, directorul Editurii Impedimenta. Au mai fost
    prezenţi Lidia Bodea, directorul Editurii Humanitas, criticul Marius Chivu şi
    fondatorul editurii Humanitas, Gabriel Liiceanu.



    În deschiderea
    evenimentului, Mircea Cărtărescu a făcut o pledoarie în favoarea traducerii,
    considerând că traducătorii nu se rezumă doar la a traduce cuvinte dintr-o
    limbă într-alta. Ei duc
    peste graniţă conţinuturi psihologice, comportamentale, străvechi culturale,
    mitice, identităţi ale altora pe care le traduc în propria identitate. Acest
    lucru este infinit de greu cu cât aceste identităţi culturale sunt mai diferite
    una de cealaltă.
    Mircea Cărtărescu. Este relativ simplu să traduci conţinuturi
    asemănătoare, care pornesc din culturi asemănătoare, din lumi asemănătoare. Este
    simplu ca eu să înţeleg mentalitatea unor francezi sau germani contemporani.
    Este însă din ce în ce mai greu să înţelegi mentalitatea scufundată, a unor
    fiinţe medievale. Este mai greu să traduci într-o altă limbă Divina Comedia
    decât să traduci Muntele Vrăjit sau un contemporan. Depărtarea în spaţiu, timp
    şi mentalităţi sunt impedimente mari pentru actul traducerii. Acolo unde nu
    există traducere se petrece, aproape inevitabil, exterminarea. Traducerea
    înseamnă o cunună de lauri, o creangă de măslini. Traducerea înseamnă poate
    lucrul cel mai important care li se întâmplă fiinţelor omeneşti. Pentru că se întâmplă dincolo de ce desparte aceste
    fiinţe, iar ceea ce le desparte nu înseamnă numai graniţe, sau numai limbi
    diferite. Înseamnă mentalităţi întregi. Mentalităţi individuale, mentalităţi
    ale unor popoare, mentalităţi ale unor grupuri mari. Medierea, traducerea este
    un act fundamental. De aceea, eu am o imensă admiraţie pentru traducători.
    Pentru literatura română noi nu avem decât trei patru traducători pentru
    fiecare ţară. Este o penurie cumplită. Şi este normal ca toţi scriitorii români
    să fie traduşi la un moment dat, dar vorbim doar de aceşti trei patru
    traducători şi de aceea este o competiţie sufoacantă. Vreau să-mi mărturisesc gratitudinea
    extraordinară nu pentru faptul că sunt tradus în o mulţime de limbi, ci pentru
    că sunt tradus aşa cum trebuie. Degeaba eşti tradus în 100 de limbi,
    dacă eşti tradus prost. Ţi se face un deserviciu. Ţi se pune o mască ce nu te
    reprezintă. Dar dacă eşti tradus bine, cartea este reinventată pur şi simplu
    într-o altă limbă. De aceea, sunt foarte fericit că lucrez cu cei mai buni
    traducători în acest moment, în cel puţin 10-15 limbi europene. Sunt absolut
    fericit din acest punct de vedere. De asemenea, sunt fericit că lucrez cu
    câţiva editori minunaţi. Aşa că le mulţumesc traducătoarei Marian Ochoa de
    Eribe şi editorului Enrique Redel.


    Marian Ochoa
    de Eribe a făcut cunoscute în Spania opere ale unor clasici ai literaturii
    române, precum Panait Istrati, Mihail Sebastian sau Mircea Eliade. Solenoid n-a
    fost, pentru ea, prima întîlnire cu opera lui Mircea Cărtărescu, din care mai
    tradusese, pentru editura Impedimenta, Ruletistul (2010), Travesti (2011), Nostalgia (2012) şi Frumoasele străine
    ( 2013). În prezent, se ocupă de traducerea Levantului lui Mircea Cărtărescu. Marian
    Ochoa de Eribe despre impactul pe care l-a avut asupra ei Solenoid: Un
    an de zile am lucrat la traducerea Solenoid-ului izolându-mă de rest. Am tradus
    aproape în fiecare zi. Bineînţeles că am avut palpitaţii, că m-am confruntat cu
    insomnii şi coşmaruri. La fel a păţit şi Enrique atunci când a început lectura
    volumului, m-a sunat într-o zi şi mi-a spus că înţelege ce i-am povestit. Aş
    vrea să spun că sunt întru totul de acord cu Gabriel Liiceanu în ceea ce
    priveşte cele trei capitole, cele trei trepte extraordinare ale literaturii din
    Solenoid. Cînd încheiam un capitol mă gândeam că nu se poate – literar, estetic
    vorbind, mai mult. Ştiu că împart acest sentiment – în privinţa receptării
    Solenoid-ului – cu mulţi cititori. Această carte te schimbă definitiv.
    Traducerea literaturii lui Mircea Cărtărescu pe mine m-a schimbat existenţial.
    Dar am şi o tristeţe, mi-ar plăcea să fiu o cititoare naivă. Dar, ca
    traducătoare, nu mai pot fi ca ceilalţi.


    Enrique
    Enrique Redel, directorul Editurii Impedimenta, a vorbit despre fenomenul
    Cărtărescu, existent deja de câţiva ani în Spania şi s-a declarat fascinat de Solenoid: În
    ceea ce mă priveşte pentru mine a fost o experienţă fizică, de-a dreptul
    organică. Citeam pur şi simplu fără să mă opresc, deşi această carte ar trebui
    să fie citită picătură cu picătură. În timpul lecturii, realitatea s-a schimbat
    profund pentru mine. Am început să am şi eu coşmaruri, cum spunea şi Marian,
    m-am trezit cu un braţ amorţit, aveam impresia că aproape paralizase, mi se părea
    că domnul care-şi bea în fiecare dimineaţă cafeaua în faţa casei e o plăsmuire
    a minţii mele. Chiar îi invidiez pe cei care sunt capabili să citească picătură
    cu picătură, aşa cum spuneam mai devreme. Pe Internet găsim multe comentarii
    ale celor care au abordat această metodă de lectură şi care vorbesc despre
    diferitele etapele din timpul procesului de lectură ca şi când volumul ar avea
    diferite cote de altitudine Însă, eu, ca editor, a trebuit să mă concentrez mai
    ales asupra unor anumite chestiuni tehnice. Pe mine mă fascinează literatura
    lui Mircea Cărtărescu şi mă bucur de cărţile lui la fel de mult ca de Thomas
    Pynchon, James Joyce sau John Barth.

  • Mircea Cărtărescus „Solenoid“ zum besten Roman des Jahres 2015 gekürt

    Mircea Cărtărescus „Solenoid“ zum besten Roman des Jahres 2015 gekürt

    Auf der Buchmesse Gaudeaumus im November 2015 stellte der bekannte rumänische Schriftsteller Mircea Cărtărescu sein neues Buch Solenoid“ vor. Blitzschnell wurde der neue Roman Cărtărescus zum Kultbuch — zahlreiche Leser lie‎ßen sich davon verzaubern und die Kritiker widmeten ihm lange Kommentare in den Fachpublikationen.



    In ihrer Kritik schrieb die Schriftstellerin und Literaturkritikerin Ioana Pârvulescu: Sogar im ausgefallenen Werk Mircea Cărtărescus ist »Solenoid« ein einzigartiges Buch. Es ist ein Porträt des Künstlers als erwachsener Mann, der alles in Frage stellt, beginnend mit der Kunst, mit dem Schreiben. Er versucht mit der ganzen Kraft seines Verstandes, das riesige Rätsel der Welt zu lösen. Das Schöne dabei ist, dass er auf diese Unternehmung besteht, auch nachdem er sich selbst mit der Theorie über die Dimensionen der Welten, die sich ständig vervielfachen, bewiesen hat, dass er sein Ziel nie erreichen wird. In dem Roman kommt aber Hilfe von Morpheus, dem Gott der Träume, und von seinem Vater Hypnos, dem Gott des Schlafs. Der Leser erlebt einen morphinisch-hypnotischen Zustand, als ob in die Mauer unserer begrenzten Welt eine prächtige, wunderbar-wirkliche Tür aufgegangen wäre, die auf Luft gestützt ist.“




    Mehr über Solenoid“ von Ioana Pârvulescu:



    Der Schlüssel zum Verstehen dieses Buches ist für mich der Traum. Viel stärker als in den anderen Werken Mircea Cărtărescus wird der Traum zur Dichtkunst und zur Ästhetik des Lebens. Der Traum ist sowohl für den Tagebuchschreiber als auch für alle anderen literarischen Ichs des Autors der Schlüssel, der ihm die Tür zu einer anderen Welt öffnet. In dem Roman ist dieser Traumfaden unglaublich schön, er scheint unendlich, manchmal ist er gruselig, furchterregend, und manchmal wird er unglaublich luftig und zart. Der Traumfaden führt den Ich-Erzähler und den Leser in Märchenwelten, in historische Epochen, in die Zeit der Höhlenmenschen oder in geheime Welten anderer Lebensarten. Es gibt in »Solenoid« verblüffende Bilder, die zu diesem Traumfaden gehören. Nur über den Traumweg kann man ein gewisses Jenseits verstehen — und, warum nicht, auch etwas mehr vom Diesseits. Es gibt aber noch mehr — neben der Geschichte mit dem Traumfaden, mit der Traumebene, die zur Dichtkunst, zur »ars poetica« wird, finden wir in diesem Buch von Mircea Cărtărescu mehr denn je die Theorie, dass man alle Antworten in sich selbst findet. Dieses Werk ist eine gro‎ße philosophische Dichtung und ein gut konstruierter Roman.“




    In seinem Roman Solenoid“ schrieb Mircea Cărtărescu:



    Ich möchte eine Bestandaufnahme meiner Anomalien erstellen. In meinem obskuren Leben au‎ßerhalb der Geschichte, das vielleicht nur in einer Literaturgeschichte festzuhalten wäre, sind Sachen geschehen, die sonst niemals geschehen, weder im Leben, noch in Büchern. Ich hätte darüber Romane schreiben können, aber der Roman verklärt und verhüllt den Sinn der Geschehnisse. Ich könnte alle Erlebnisse für mich behalten, wie ich es bis jetzt tat, und darüber nachdenken, bis mir der Kopf zerbirst, wenn ich jeden Abend unter die Decke krieche und der Regen furios gegen die Fensterscheibe trommelt. Ich will sie aber nicht für mich allein behalten. Ich möchte einen Bericht schreiben, auch wenn ich noch nicht wei‎ß, wie ich das machen werde und was ich dann mit den geschriebenen Blättern tun sollte. Ich wei‎ß auch nicht, ob die Zeit dazu gekommen ist. Ich bin zu keinem Schluss gekommen, zu keinem Zusammenhang, meine Erlebnisse sind unklare Blitzerscheinungen in der banalen Glätte des banalsten Lebens, kleine Felsspalten, kleine Unregelmä‎ßigkeiten. Diese unförmigen Formen, diese Anspielungen und Andeutungen, diese Akzidenzien, die an sich unbedeutend sind, die aber zusammengenommen etwas Fremdes, etwas Obsessives haben, benötigen eine Form, die an sich neu und ungewöhnlich ist, um wiedergegeben zu werden. Es sollte kein Roman und kein Gedicht sein, denn diese Erlebnisse sind keine (oder nicht ganz) Fiktion; es sollte keine objektive Studie sein, weil viele meiner Erlebnisse Singularitäten sind, die nicht einmal in den Labors meines Gehirns zu reproduzieren sind.“




    Und noch einige Betrachtungen von Mircea Cărtărescu über Solenoid“:



    Mehr als in meinen anderen Schriften kümmerte ich mich in diesem Buch um den Leser — der Leser ist besonders wichtig, er ist zentral für dieses Buch. Der Blick des Lesers war ständig in meinem Kopf, als ich an »Solenoid« schrieb. Wie auch Ioana Pârvulescu bemerkte, ist das ein konstruiertes Buch, es ist kein Buch mit lockeren Erinnerungen, mit vagen Halluzinationen — auch wenn es auch solche enthält. Selbstverständlich ist das ein oneirisches, ein traumgleiches Buch, weil für mich zwischen Traum und Wirklichkeit, zwischen Traum und Halluzination, zwischen Traum und Wahnsinn, zwischen Traum und Poesie, zwischen Wirklichkeit und Poesie kein Unterschied besteht. Eigentlich leben wir Tag und Nacht in dieser gesegneten Wirklichkeit. Deshalb ist die Wirklichkeit eines der wichtigsten Themen des Buches, würde ich sagen. Was ist aber die Wirklichkeit, was bedeutet dieser Begriff? Wenn wir normalerweise über Wirklichkeit sprechen, haben wir den Eindruck, es sei etwas sehr Einfaches, aber die Wirklichkeit ist eines der kompliziertesten Konstrukte unseres Gehirns. Die Wirklichkeit existiert in unserem Gehirn.“

  • Mircea Cartarescu’s Solenoid wins best novel of the year award

    Mircea Cartarescu’s Solenoid wins best novel of the year award

    The novel, which was published by Humanitas in 2015 and launched at the Gaudeamus Book Fair last November, has quickly become a cult book, enjoying an equally enthusiastic response from both the public and critics. “Solenoid is unique even among Mircea Cartarescu’s works”, wrote the literary critic Ioana Parvulescu in her review of the book. She adds: “It is a portrait of the artist as an adult man, when he questions everything, even art and writing, and when he struggles to solve the great riddle of the world. The beauty of his attempt is that he does so after having demonstrated to himself that this is an impossible task. In the novel, Morpheus, the god of dreams, appears to get some help from his father Hypnos, thus creating a truly special hypnotic, morphine-like effect in the reader as if the walls of our limiting world have cracked and a door to another world has opened.”



    Critic Ioana Parvulescu has more: “In my opinion, the most suitable key to understand this book, which may be seen as a poetic and aesthetic manifesto more than Cartarescu’s other works, is the oneiric element, the dreams. For the author of the diary, who is Mircea Cartarescu himself, as well as for all his fictional selves, dreams are the key opening the door to what lies beyond. This oneiric vein is extremely beautiful and appears to be inexhaustible. Sometimes it is terrible and frightening, while at other times it transports you to a world of fairytales or to a different historical era, such as for example to the time of the cave men. Some of the imagery found in Solenoid is truly stunning, and has to do with this oneiric element, which is the only way you can understand what lies ‘beyond’ or indeed, something of this world. Apart from its dream-like quality, Mircea Cartarescu’s book also contains the idea, which is implied here more than in any other of his books, that you can only look for answers within yourself. This book resembles a vast philosophical poem on a par with the great philosophical poems of the world, while at the same time providing a surprising novelty for Mircea Cartarescu, namely the book’s strong narrative structure.”



    Mircea Cartarescu is one of most acclaimed contemporary Romanian writers. His works have been translated into more than 14 languages, including English. This is how he describes his latest novel, Solenoid: “In this book, I focus on the reader more than in other of my previous books, the reader is central. The reader was always present in my mind as I wrote this book. As Ioana Parvulescu mentioned, this is a structured book, not one of loose memories, of vague hallucinations, although it does have its share of such things, too. It is, of course, an oneiric book, because for me there is no difference between dream and reality, between dream and hallucination, between dream and madness, between dream and poetry, between reality and poetry. In fact, we all live within this blessed reality both during the day and during the night. This is why I would say that reality is one of the key themes of this book. What it is, what this concept covers, what this word means. Usually, when we talk about reality, we imagine we deal with a very simple concept, but in fact it is one of the most complex structures built by our mind. Reality is in our mind.”



    Mircea Cartarescu’s novels were awarded by the Romanian Academy, the Romanian and the Moldovan Writers Association, the Bucharest Writers Association and the Romanian Editors Association. His novel Nostalgia won the 2005 Giuseppe Acerbi book award in Italy. Cartarescu also received the Vilenica International Literature Award in 2011, the Haus der Kulturen der Welt International Literature Award in Berlin in 2012, the Spycher — Literaturpreis Leuk Award in Switzerland in 2013, the Grand Prize of the Novi Sad International Poetry Festival in 2013, the Tormenta en un vaso award in Spain in Spain in 2014, the Euskadi de Plata, San Sebastian in 2014, the Leipzig Book Award for European Understanding in 2015, the Austrian State Prize for European Literature in 2015.

  • « Solénoïde » de Mircea Cărtărescu, meilleur roman de l’année 2015

    « Solénoïde » de Mircea Cărtărescu, meilleur roman de l’année 2015

    A l’invitation d’un site littéraire connu, plus de 7000 lecteurs roumains ont choisi « Solénoïde » de Mircea Cărtărescu, publié l’année dernière aux Editions Humanitas, meilleur roman de l’année 2015. Lancé à la Foire du Livre Gaudeamus, en novembre dernier, le volume est rapidement devenu un livre-culte, reconnu en tant que tel tant par les lecteurs que par les critiques, qui lui ont consacré d’amples chroniques. « Solénoïde » est un livre hors pair, même dans la création de Mircea Cărtărescu.

    C’est le portrait de l’artiste à l’âge de la maturité, lorsqu’il met tout en cause, à commencer par l’art et l’écriture, et lorsqu’il essaie de toutes les forces de son esprit de résoudre l’immense énigme du monde. La beauté c’est que l’écrivain se lance dans cette tentative, après s’être prouvé à lui-même (à travers la théorie aux dimensions toujours plus nombreuses du monde) que cela était impossible et qu’il ne pouvait pas y arriver. En revanche, dans le roman, Hypnos, père de Morphée, le dieu du rêve, semble lui venir en aide, créant chez le lecteur un effet hypnotique tout à fait spécial, comme si le mur de notre monde limitatif s’était brisé et une splendide porte vraie s’était ouverte « sur l’air ».

    C’était une citation de la chronique de l’écrivaine Ioana Pârvulescu consacrée au roman « Solénoïde », lancé ces jours-ci à Bookfest Timişoara, où l’écrivain Mircea Cărtărescu est l’invité d’honneur. Ioana Pârvulescu : « Pour moi, la clef la plus appropriée pour comprendre ce livre, qui, là, plus que dans les autres livres de l’auteur, se transforme en art poétique, mais aussi en une esthétique de la vie, c’est la clef onirique, le rêve. Tant pour l’auteur du journal, qui est Mircea Cărtărescu, mais aussi pour tous ses « moi » fictionnels, le rêve, c’est la clef, c’est ce qui peut lui ouvrir la porte vers un au-delà. Ce filon onirique du livre est d’une beauté extraordinaire, il semble inépuisable, il est parfois terrible, effrayant, d’autres fois suave, cela vous transporte dans des mondes de conte de fées ou dans des mondes historiques. Il existe, par exemple, une splendide descente dans le temps, une régression vers l’homme des cavernes ou une autre régression dans les règnes. Il y a dans Solénoïde des images éblouissantes relevant de ce filon onirique, le seul à même de vous aider à comprendre un « au-delà », à comprendre quelque chose de ce monde. Et il y a encore une chose, en dehors de l’histoire du rêve, c’est le plan onirique qui envahit le livre, devenant un art poétique. On trouve dans ce livre, plus que nulle part ailleurs dans la création de Mircea Cărtărescu, la théorie que les réponses, on ne peut les trouver qu’en soi-même. Ce livre est une sorte d’ample poème philosophique, à placer aux côtés des grands poèmes philosophiques du monde, mais dans la littérature de Mircea Cărtărescu, c’est un roman narratif très bien construit. »

    « Je veux écrire un compte rendu de mes anomalies. Dans ma vie obscure, en dehors de toute histoire, et que seule une histoire de la littérature aurait pu fixer dans ses taxinomies, des choses sont arrivées qui ne sont arrivées ni dans la vie, ni dans les livres. J’aurais pu écrire des romans là-dessus, mais le roman trouble et rend le sens des faits ambigu. Je pourrais les conserver pour moi, comme je l’ai fait jusqu’ici, et y penser à n’en plus finir, jusqu’à ce que ma tête explose de douleur chaque soir quand je m’accroupis sous la couverture, quand la pluie frappe furieusement dans les fenêtres. Mais je ne veux plus les garder pour moi. Je souhaite écrire un rapport, même si je ne sais pas encore ce que je ferai de ces pages-là. Je ne sais même pas si c’est le bon moment pour cela. Je ne suis arrivé à aucune conclusion, à aucune cohérence, mes faits sont de vagues foudroiements dans la platitude banale de la vie la plus banale, de petites crevasses, de petites inadvertances. Ces formes informes, ces allusions et insinuations, les accidents de parcours parfois insignifiants en tant que tels, mais qui, une fois pris ensemble, acquièrent, ensemble, quelque chose d’étranger et d’obsédant, ont besoin d’une forme elle-même nouvelle et inhabituelle pour pouvoir être narrés. Ni roman ni poème, parce qu’elles ne sont pas une fiction (ou pas intégralement), ni étude objective, parce que beaucoup de mes faits sont des singularités qui ne se laissent même pas reproduire dans les laboratoires de mon esprit. » C’est ainsi que Mircea Cărtărescu présente son roman Solénoïde.

    Mircea Cărtărescu : « Dans ce livre, j’ai pris soin du lecteur beaucoup plus que je ne l’avais fait dans mes ouvrages antérieurs. C’est dire que le lecteur est au cœur de ce livre. D’ailleurs, son regard a été constamment présent dans mon esprit pendant l’écriture de Solénoïde. Comme Ioana Pârvulescu l’a déjà remarqué, c’est un écrit élaboré et non pas un simple amas de souvenirs, de vagues hallucinations, même si tout cela existe aussi. Bien sûr que c’est un roman onirique, car il n’y a, pour moi, aucune différence entre d’une part le rêve, de l’autre la réalité, l’hallucination, la folie et la poésie, aucune distinction entre l’univers réel et celui de la poésie. Au fait, le jour comme la nuit, nous vivons tous dans cette réalité bénie. Voilà pourquoi, je dirais que l’un des thèmes les plus importants du livre est la réalité, plus précisément la signification de ce concept. Quand on en parle, on a l’impression qu’il s’agit de quelque chose de très simple, alors qu’il n’en est rien. La réalité est une des constructions les plus compliquées de l’esprit. Rappelons – le, le roman Le pauvre Dionysos de Mihai Eminescu commence par une réflexion sur réalité. »

    Les livres de Mircea Cărtărescu ont été distingués de nombreux prix par l’Académie roumaine, l’Union des écrivains de Roumanie et de République de Moldova, le ministère de la Culture, l’Association des écrivains de Bucarest, l’Association des éditeurs de Roumanie. Le roman « La nostalgie » a remporté en 2005 le prix littéraire Giuseppe Acerbi, Castel Goffredo, en Italie. Mircea Cărtărescu a également été récompensé de plusieurs autres importants : le Prix international de Littérature de Vileniča (2011), le Prix international de Littérature Haus der Kulturen der Welt, Berlin (2012), le prix Spycher – Literaturpreis Leuk, en Suisse (2013), Le grand prix du festival international de poésie de Novi Sad (2013), Le prix « La tormenta en un vaso », en Espagne (2014), le Prix Euskadi de Plata, San Sebastian (2014), le Prix du livre de Leipzig pour l’entente européenne, 2015; le Prix de l’Etat autrichien pour la littérature européenne, 2015. Ces dernières années, Mircea Cărtărescu a également compté parmi les favoris au Prix Nobel de littérature, selon les maisons de paris littéraires.

  • Solenoid de Mircea Cărtărescu, cel mai bun roman al anului 2015

    Solenoid de Mircea Cărtărescu, cel mai bun roman al anului 2015

    La invitaţia unui cunoscut site literar, peste
    7.000 de cititori români au ales Solenoid de Mircea Cărtărescu (Humanitas,
    2015) cea mai bună carte românească din 2015. Lansat la Târgul de Carte
    Gaudeamus, în noiembrie 2015, volumul a devenit în scurtă vreme o carte-cult,
    recunoscută ca atare atât de cititori, cât şi de critici, care i-au acordat
    cronici ample. Solenoid este o carte fără pereche chiar şi în creaţia lui
    Mircea Cărtărescu. Este portretul artistului la maturitate, când pune în cauză
    totul, începând chiar cu arta şi scrisul şi când încearcă din toate puterile
    minţii sale să rezolve uriaşa ghicitoare a lumii. Frumuseţea este că o face,
    această încercare, şi după ce şi-a demonstrat sieşi (prin teoria cu
    dimensiunile mereu mai numeroase ale lumii) că e imposibil, că n-are cum să
    izbutească. În schimb însă, în roman, lui Morfeu, zeul visului, pare că îi vine
    în ajutor tatăl său Hypnos, creând în cititor un efect morfino-hipnotic cu
    totul special, ca şi cum, într-adevăr, zidul lumii noastre limitative s-ar fi
    spart şi o splendidă uşă adevărată s-ar fi deschis pe aer.
    Am citat un
    fragment din cronica scriitoarei Ioana Pârvulescu dedicată romanului Solenoid,
    care va fi lansat zilele acestea şi la Bookfest Timişoara, unde scriitorul
    Mircea Cărtărescu este invitat de onoare.

    Ioana Pârvulescu: Pentru
    mine, cheia cea mai potrivită pentru înţelegerea acestei cărţi, care aici, mai
    mult decât în celelalte cărţi ale autorului, se transformă într-o artă poetică
    dar şi într-o estetică a vieţii, este cea onirică, visul. Visul este atât
    pentru autorul jurnalului, care este Mircea Cărtărescu, dar şi pentru toate
    eurile lui ficţionale, cheia, este ceea ce-i poate deschide uşa către un
    dincolo. Este extraordinar de frumos filonul acesta oniric din carte, pare
    inepuizabil, uneori este crâncen, înspăimântător, alteori este suav, te
    transportă în lumi de basm sau în lumi istorice, există -de pildă- o splendidă
    coborâre in timp, o regresie către omul cavernelor sau o altă regresie în
    regnuri. Sunt în Solenoid nişte imagini năucitoare, care ţin de acest filon
    oniric, singurul care te poate ajuta să înţelegi un dincolo, să înţelegi ceva
    din lumea aceasta. Şi mai este ceva, pe lângă povestea cu visul, planul oniric
    care invadează cartea, devenind o artă poetică, găsim în această carte mai mult
    decât oriunde în creaţia lui Mircea Cărtărescu, teoria că numai în tine poţi
    căuta răspunsurile. Această carte este un fel de amplu poem filosofic, am putea
    s-o plasăm lângă marile poeme filosofice ale lumii, dar, în acelaşi timp, şi
    aici este o noutate surprinzătoare în literatura lui Mircea Cărătrescu, este un
    roman care narativ este foarte bine construit.



    Vreau să scriu o dare de seamă despre anomaliile
    mele. În viaţa mea obscură, în afara oricărei istorii, şi pe care doar o
    istorie a literaturii ar fi putut-o fixa în taxinomiile ei, s-au întâmplat
    lucruri care nu se întâmplă, nici în viaţă şi nici în cărţi. Aş fi putut scrie
    despre ele romane, dar romanul tulbură şi ambiguizează sensul faptelor. Aş
    putea să le păstrez pentru mine, cum le-am ţinut până acum, şi să mă gândesc la
    ele până-mi crapă capul în fiecare seară în care stau ghemuit sub pătură, pe
    când afară ploaia izbeşte furios în geamuri. Dar nu mai vreau să le păstrez
    doar pentru mine. Vreau să scriu un raport, deşi nu ştiu încă în ce fel şi
    ce-am să fac cu paginile astea. Nu ştiu nici dacă e timpul potrivit pentru
    asta. Încă n-am ajuns la nicio concluzie, la nicio coerenţă, faptele mele sunt
    vagi fulgerări în netezimea banală a celei mai banale vieţi, mici crevase, mici
    inadvertenţe. Formele astea informe, aluziile şi insinuările, accidentele de
    teren uneori insignifiante în sine, dar căpătând, luate-mpreună, ceva străin şi
    obsedant, au nevoie de o formă ea însăşi nouă şi neobişnuită ca să poată fi
    relatate. Nu roman şi nici poem, căci ele nu sunt ficţiune (sau nu pe
    de-a-ntregul), nici studiu obiectiv, fiindcă multe dintre faptele mele sunt
    singularităţi ce nu se lasă reproduse nici măcar în laboratoarele minţii mele.

    Aşa îşi prezintă Mircea Cărtărescu romanul Solenoid. Mircea Cărtărescu: Eu
    am avut în acestă carte mai multă grijă de cititor decât în tot ce am scris eu,
    cititorul este foarte important, este central pentru această carte. Privirea
    cititorului a existat întotdeauna în mintea mea în timp ce am scris Solenoid.
    După cum a observat Ioana Pârvulescu, este o carte construită, nu este o carte
    de laxe amintiri, de vagi halucinaţii, cu toate că le cuprinde şi pe acestea.
    Sigur, este o carte onirică, pentru că pentru mine nu este nicio diferenţă
    între vis şi realitate, între vis şi halucianţie, între vis şi nebunie, între
    vis şi poezie, între realitate şi poezie. De fapt, noi toţi trăim în timpul
    zilei şi în timpul nopţii în această binecuvântată realitate. De aceea, aş
    spune că una dintre cele mai importante teme ale cărţii este realitatea. Ce
    este realitatea, ce înseamnă acest concept, ce înseamnă realitate. Noi, de
    obicei, când vorbim despre realitate, avem impresia că vorbim cespre ceva
    extrem de simplu, dar, de fapt, realitatea este una din cele mai complicate
    construcţii ale minţii noastre. Realitatea este în mintea noastră, să ne
    amintim că Sărmanul Dionis de Mihai Eminescu începe cu o meditaţie despre
    realitate.



    Cărţile lui Mircea Cărtărescu
    au fost premiate de Academia Română, Uniunea Scriitorilor din România şi din
    Republica Moldova, Ministerul Culturii, ASPRO, Asociaţia Scriitorilor din
    Bucureşti, Asociaţia Editorilor din România. Romanul Nostalgia a primit în 2005
    Premiul literar Giuseppe Acerbi, Castel Goffredo, Italia. De asemenea,
    autorul a primit Premiul Internaţional pentru Literatură de la Vileniča (2011),
    Premiul Internaţional pentru Literatură Haus der Kulturen der Welt, Berlin
    (2012), Premiul internaţional pentru literatură, Berlin (2012), Premiul Spycher
    – Literaturpreis Leuk, Elveţia (2013), Marele Premiu al Festivalului
    Internaţional de Poezie de la Novi Sad (2013), Premiul Tormenta en un vaso,
    Spania (2014), Premiul Euskadi de Plata, San Sebastian (2014), Premiul cărţii
    pentru înţelegere europeană al oraşului Leipzig, 2015; Premiul de stat al
    Austriei pentru literatură europeană, 2015. În ultimii ani, Mircea Cărtărescu
    s-a numărat şi printre favoriţii la Premiul Nobel, potrivit caselor de pariuri
    literare.