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  • Comment gérer son corps et son esprit pendant une situation de crise ?

    Comment gérer son corps et son esprit pendant une situation de crise ?

    La société roumaine
    a subi une reconfiguration dramatique sous l’influence de la pandémie de
    coronavirus. Les mesures prises ces derniers mois, tel le confinement ou les gestes
    barrières, ont créé un nouveau paradigme pour notre existence. On a dû apprendre
    à maintenir la distance physique, mais aussi à se rapprocher via la technologie.
    On a appris à travailler depuis chez soi et on a gagné davantage de temps en
    famille, mais on est tout aussi fatigués et stressés. En fait, les Roumains ont
    découvert qu’en travaillant à domicile, on économisait trois heures par jour. Trois
    heures à consacrer à la famille ou tout simplement pour dormir.

    Toutefois, la situation
    n’est pas la même pour tous. En fait, selon une récente étude sociologique,
    seuls 3 Roumains sur 10 estiment avoir eu plus de temps libre pendant la
    pandémie qu’avant, alors que 4 sur 10 ont besoin de dormir davantage. Cette
    étude permet de se faire une idée sur la manière dont une crise comme celle-ci
    influence la qualité du sommeil et implicitement de la vie aussi. On dirait que
    pendant un confinement prolongé, les gens auraient eu le temps de dormir
    davantage, mais tel ne fut pas le cas. En fait, des comportements et des
    sentiments que les Roumains ne connaissaient pas ont fait surface pendant la
    pandémie.




    La psychologue
    Daniela Ionescu explique : « La plus grande crainte de l’homme, c’est l’inconnu.
    Or, les éléments inconnus abondent dans cette pandémie. Il y a peu d’informations,
    qui en plus sont souvent contradictoires et menaçantes. Du coup, le sentiment
    de sécurité est sérieusement affecté et remplacé par la peur, la culpabilité ou
    par des comportements du genre « lutter ou s’enfuir ». Un simple éternuement
    peut susciter un souci non seulement dans la tête de la personne qui
    éternue mais aussi pour tous ceux qui l’entourent : « serait-ce… ? » Or,
    notre cerveau ne supporte pas l’incertitude. Quand il ne dispose pas de
    toutes les informations, il les complète, déformant la réalité objective. En
    résulte un scénario cohérent sur la base duquel la personne agit pour regagner
    le contrôle. C’est pourquoi, souvent, on est confronté à des réactions inadéquates,
    exagérées, parfois aberrantes, dans des situations normales mais interprétées
    comme dangereuses. »






    Maintenant plaçons
    cette tendance dans le contexte du confinement que nous avons vécu au printemps
    dernier. L’isolement et les mesures de distanciation sociale ont des
    conséquences profondes sur l’homme, alors qu’une mauvaise qualité du sommeil est
    le premier signe que quelque chose ne va pas.






    Explications avec
    le sociologue Gelu Duminică : « La privation de sommeil survient dans
    une multitude de contextes, affirment les spécialistes. Dans des contextes de
    tension, de crise, le corps humain réagit. Il est très possible que dans un
    moment de crise, la tension ressentie par le corps se matérialise entre autres
    par le fait de ne plus pouvoir dormir. Le manque de repos du cerveau et du corps
    entraîne un plus de tension. C’est un cercle vicieux en fait : la tension
    cause l’absence de sommeil, l’absence de sommeil cause de la tension. Cette
    pandémie de Covid-19 est une période très tendue. Surtout au début. La tension
    est maintenue aussi par tous les messages transmis par la société, du genre « la
    mort est plus près que nous ne le croyions » ou « il est très probable
    que quelque chose de mal arrive à tes proches ». S’y ajoute l’isolement. C’est
    un élément auquel on n’était pas habitués et qui a complètement bouleversé
    notre vie. Or, la sociologie nous apprend que le comportement de l’homme dépend
    énormément du contexte et de la situation. Nous nous sommes retrouvés dans une
    situation inconnue. Et, logiquement, la tension a été très grande, se
    manifestant par l’absence de sommeil. »







    Le confinement ne
    nous a pas protégés jusqu’au bout, parce que l’animal social q”est l’homme y a
    réagi par la dépression et l’anxiété qui affaiblissent son système immunitaire.






    La psychologue
    Daniela Ionescu précise : « Nous sommes génétiquement programmés à
    vivre au sein d’un collectivité. On construit notre équilibre psychique et on
    évolue par l’interaction, donc la distanciation sociale est hors de propos. Plus
    on est physiquement, socialement et psychiquement connectés, plus notre état de
    santé et d’esprit est meilleur. L’isolement peut mener à la fatigue chronique.
    On peut avoir des attaques de panique, des sentiments de tristesse, d’impuissance,
    commencer à abuser de l’alcool ou de la drogue. S’y ajoutent souvent des idées
    liées au suicide. La distanciation physique nuit elle aussi à l’équilibre
    psychique. L’homme a besoin de s’approcher des autres, de les toucher. Ces
    gestes nous donnent de la confiance et de la sécurité. C’est le premier langage
    que l’on apprend au moment où on est nés. C’est le langage le plus direct et le
    plus complet et aucune forme de communication verbale ou écrite ne peut le remplacer.
    Le toucher transmet de manière rapide et exacte une variété plus grande de
    sentiments que le visage ou les gestes par exemple. La distanciation, quelle qu’elle
    soit, renforce l’agressivité, sur soi-même et sur les autres. Ou au contraire,
    la distanciation peut nous aider à mieux comprendre les relations interhumaines,
    à mieux apprécier la présence de l’autre, à développer notre sens de l’empathie,
    de la compassion, de l’altruisme, de la conscience de soi et du monde. »









    L’étude que nous avions
    mentionnée en début de notre chronique confirme notre besoin d’interagir. Et pour
    cause : aller au restaurant et fréquenter les terrasses et les bars sont les
    activités qui ont manqué le plus aux Roumains pendant le confinement. 53% des
    personnes interrogées l’affirment. 48% ressentent le plus l’absence du cinéma et
    des concerts. A comparera avec 15% seulement de sujets qui affirment que la
    pratique de leurs hobbies leur a le plus manqué.




    La psychologue
    Daniela Ionescu explique ces tendances : « L’homme est un être social. Un
    de ses besoins fondamentaux est celui d’appartenance. Pour satisfaire ce besoin,
    il doit socialiser. L’estime de soi et la confiance en soi se construisent par
    l’expérimentation facilitée par l’interaction. De la même manière, la compassion,
    l’empathie, l’altruisme et la socialisation jouent un rôle essentiel dans notre
    développement cognitif et affectif et nous aident à construire les mécanismes d’adaptation
    au monde et à la vie, à gérer le stress et l’anxiété. L’isolement social peut causer
    non seulement des maladies physiques, mais aussi la perte du sens de la
    réalité. Parfois cela cause même le décès. Par ailleurs, le besoin excessif de
    socialiser peut cacher des déséquilibres psychiques que l’individu maîtrise en se
    concentrant sur les interactions avec les autres. A la base de la socialisation
    en présentiel et à l’aide de la nourriture, comme c’est le cas des restaurants,
    l’on retrouve le souvenir de l’affection, du confort et de la protection reçus
    via le lait maternel. Puis, la nourriture est un langage qui nous aide à
    communiquer nos intentions et nos émotions et à entrer en contact avec les autres.
    Manger ensemble est un échange d’énergies, un acte de rapprochement et d’intimité.
    Tout comme la nourriture nourrit notre corps, les relations nous nourrissent d’un
    point de vue émotionnel. Et lorsque nous recevons les deux types de nourriture,
    la satisfaction est complète. »







    Voilà donc autant
    de choses que l’on a découvertes au cours de cette pandémie. A nous de les
    intégrer et de les comprendre, afin d’avoir une vie meilleure quel soit le
    contexte. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Paul Jamet (France) – Est-ce que les Roumains dorment beaucoup?

    Paul Jamet (France) – Est-ce que les Roumains dorment beaucoup?

    Une étude a été réalisée récemment sur la qualité du sommeil des Roumains. Résultat : 40% des Roumains dorment 6 ou 7 heures par nuit et affirment que cela ne leur suffit pas pour se sentir reposés et pour être productifs. Seuls 29% des participants à l’enquête ont affirmé dormir 8 heures par nuit, la durée idéale du sommeil selon les spécialistes. Pour récupérer les heures perdues pendant la semaine, 73% des Roumains interrogés ont affirmé qu’ils tentent de se reposer davantage pendant le week-end. Plus encore, 39% des participants au sondage s’endorment en 6 à 15 minutes, 27% ont besoin de 16 à 30 minutes pour s’endormir, alors que 21% – d’encore plus de temps. Seuls 12% des sujets ont répondu s’endormir en moins de 5 minutes.

    Quelle est la conclusion de ce questionnaire ? Que le sommeil insuffisant est la principale raison de la faible productivité des Roumains, titre le site miscareaderezistenta.ro qui parle de ce sondage. Selon un autre article paru dans le quotidien économique Ziarul Financiar, 37% des Roumains ont des difficultés à s’endormir, 23% – se réveillent au moins une fois par nuit. Plus de la moitié des Roumains vont au lit entre 23 h et une heure du matin. Les salariés dorment le moins, alors que les élèves et les étudiants dorment le plus – presque 10 heures par nuit en moyenne. Sans doute, en week-end la plupart des Roumains dorment une heure de plus que pendant la semaine.

    Parmi les constats les plus inquiétants, mentionnons le fait que la moitié des participants à cette enquête ont avoué avoir mal au dos ou au cou le matin, alors que 35% environ affirment ne pas se sentir reposés quand ils se réveillent. En plus, 30% des personnes questionnées ont avoué avoir aussi des cauchemars pendant la nuit. Seulement 13% des gens ont un sommeil excellent, s’endorment en moins de 5 minutes, évitent de consommer de la caféine et sont en bonne santé.

    Et pour les parents : selon la même enquête, un couple sur trois dort au moins une fois par semaine avec les enfants. Je le sais très bien, jusqu’il y a très peu de temps, ma fille me réveillait entre 2 et 4 fois par nuit juste pour m’appeler dans sa chambre. Je m’endormais sur un fauteuil près de son lit et au moment où je voulais partir elle se réveillait tout de suite et me demandait où je partais… C’était presque insupportable. D’où j’ai tiré la conclusion que pour qu’un sommeil soit efficace il faut non seulement qu’il soit assez long (plus de 6 heures), il faut aussi qu’il ne soit pas interrompu.