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  • Nouvel An en Roumanie

    Nouvel An en Roumanie

    Les offres dominantes pour fêter le Jour de lan – et peut-être les plus recherchées – sont dans des établissements isolés, au milieu de la nature, loin du brouhaha des villes. Mais il y a aussi quelques offres de réveillon du Nouvel An dans les rues lors dévénements organisés, par exemple, par les autorités locales de Iaşi, Constanţa ou encore Craiova. Dautre part, à Cluj Napoca, Baia Mare et Suceava, seuls des feux dartifice seront organisés. Les opérateurs privés ont pu sadapter aux conditions actuelles imposées par la pandémie de Covid-19, explique Traian Bădulescu, consultant en tourisme :



    Traian Bădulescu: « Dans toute la Roumanie, on peut passer un beau réveillon de la Saint-Sylvestre, grâce à la richesse des traditions. Je me souviens quil y a six, sept ans, une entreprise internationale a mené une étude sur lheure jusquà laquelle on réveillonne le Jour de lan, selon la nationalité. La Russie sétait classée première, lUkraine deuxième, et la Roumanie occupait la troisième place – à 4 h 30. Les Roumains aiment donc faire la fête, et en plus, nous avons des traditions spéciales. La bonne nouvelle, cest quà lheure actuelle, les tests antigéniques et PCR sont également acceptés pour laccès. »



    La question demeure : où passer le réveillon du Nouvel An ? Réponse : là où les traditions sont préservées, où les gens sont décontractés et font la fête.

    Traian Bădulescu : « A la campagne, par exemple, en dehors du fait que les touristes peuvent profiter dun cadre naturel particulier, ils peuvent faire une promenade en traîneau tiré par des chevaux ou encore assister à de petits festivals de traditions. En choisissant le tourisme rural, les touristes peuvent voir les coutumes dhiver. Il y a beaucoup de régions où le tourisme rural est très développé, telles que Bran-Moieciu, Mărginimea Sibiului (les environs de Sibiu), le Maramureș, la Bucovine, lOlténie, le département de Neamţ et ainsi de suite. Ensuite, il y aurait les stations de montagne. Je mentionnerais Poiana Braşov, Sinaia, Predeal, Păltiniș, Borșa au Maramureș, Slănic Moldova ou encore Vatra Dornei. Par ailleurs, les stations balnéaires sont très recherchées, et en premier lieu Băile Felix, Herculane, Sovata et Balvanyos. Une grande partie des hôtels sont de qualité, les stations sont situées dans de belles zones naturelles de montagne ou de colline avec de lair frais, et les touristes, même sils ne vont pas en cure, ont accès au SPA. En plus, les prix sont très intéressants. Certains disent quen Roumanie cest très cher ; cest une légende, ça. Oui, il existe bien des hôtels à Poiana Braşov où un couple peut débourser même des milliers deuros pour un séjour de quelques jours au moment du Nouvel An, qui comprend un spectacle de qualité. Mais il ny a pas beaucoup dhôtels à ce tarif-là et dailleurs il existe des offres pour tous les prix. Les tarifs commencent à 500-1000 euros par personne pour quelques jours et peuvent aller jusquà 1 000 euros par personne. »



    Pour illustrer ces propos par un exemple, nous avons contacté Dan Buru, responsable culturel à la mairie de Herculane: « La station balnéaire de Herculane propose des offres variées. Cest une station de montagne, où larrivée du Nouvel An est fêtée chaque année, et 2022 ne fait pas exception. Ici, on remarque la diversité de loffre touristique, allant des maisons privées aux hôtels cinq étoiles, des petites maisons dhôtes jusquaux hôtels de 500 chambres. Ils ont tous des programmes des plus divers pour la Saint-Sylvestre. Par exemple, un hôtel quatre étoiles a invité lartiste Anca Ţurcașiu, qui, avec le Iulia Dumitrache Band, assurera une fête extraordinaire. Un autre hôtel a invité dautres artistes, Lora et Ștefan Stan, et prévu de nombreuses surprises. Un autre établissement propose un spectacle folklorique de la région du Banat (sud-ouest). »



    Les prix affichés par les agences de voyages se situent entre 1 400 (280 euros) et 4 800 lei (980 euros). Les trois repas sont compris, alors que le paquet supérieur inclut le repas du Jour de lan, le spectacle et laccès au SPA. Dans les conditions actuelles, peut-on encore trouver attrayante loffre de réveillonner dans la rue ?



    « En respectant, bien sûr, les règles de base, en employant du désinfectant et en portant des masques, oui. Actuellement, la Roumanie est le pays dEurope avec le moins dinfections. Quoi quil en soit, cest un pays avec une offre généreuse pour passer du temps dans la nature, où les règles de prévention de la contamination au Covid-19 dans les établissements dhébergement sont respectées. Enfin, nous devons garder à lesprit que le tourisme est une question de santé physique et mentale. Vous ne pouvez pas toujours rester à lintérieur et les touristes peuvent être responsables et respecter les règles. »



    Quelle que soit la région où vous choisissez de réveillonner, les premiers jours de la Nouvelle Année, vous pouvez prévoir des visites ou différentes activités telles que des promenades en traîneau, la détente au SPA, des activités sur la piste de ski, des visites de certains sites. Traian Bădulescu, consultant en tourisme, a également collaboré pendant trois ans avec la Compagnie municipale de tourisme de Bucarest. Nous lui avons demandé quelle était limpression générale des touristes sur la Roumanie.



    « Nous avions un point dinformation dans le centre-ville et nous avons reçu beaucoup de touristes étrangers. Personne nétait mécontent de ce quil avait vu à Bucarest, dans la Vallée de la Prahova et en Roumanie dans son ensemble. Par exemple, je me souviens dun citoyen australien qui était venu en Europe pour la première fois en Roumanie. Pourquoi ? Malheureusement, pas en raison de la promotion touristique. Il avait découvert la Roumanie sur Internet. Jai demandé à tous les touristes ce qui leur déplaisait et ils navaient vraiment rien à dire, sauf quelques-uns qui souhaitaient voir plus de bâtiments restaurés. Lun des leaders du tourisme qui fait venir des étrangers en Roumanie, Gheorghe Fodoreanu, disait il y a quelques années que la plus grande différence en Europe entre le degré dattente et le degré de satisfaction est à retrouver en Roumanie. Malheureusement, le niveau dattente est encore bas, parce que nous ne savons pas comment promouvoir le pays, mais le degré de satisfaction, lui, a été très élevé. »



    Ainsi, en vous conduisant de manière responsable, en respectant quelques règles de base pour prévenir la propagation du Covid-19, la Roumanie peut être la destination idéale pour fêter le Jour de lan. (Trad. : Ligia Mihaiescu)

  • Jacques Augustin (France) – Théâtres de poésie en Roumanie ?

    Jacques Augustin (France) – Théâtres de poésie en Roumanie ?

    De tels théâtres existent, et depuis longtemps, en Europe occidentale — on peut mentionner à cet effet la Maison de la poésie, à Paris, et le Théâtre Poème de Bruxelles. La réponse est affirmative, pour la Roumanie aussi.



    En effet, le premier théâtre de poésie a ouvert ses portes fin septembre dernier à Craiova (sud). Son fondateur est le comédien Emil Boroghină, qui a été une douzaine d’années durant directeur général du Théâtre national de Craiova. On lui doit aussi le Festival international Shakespeare à Craiova, qu’il a fondé en 1994. Le Théâtre de poésie s’appelle Poesis, et c’est en fait un programme commun du Théâtre national « Marin Sorescu » de Craiova et du Théâtre « Nottara » de Bucarest. C’est une fusion entre poésie, images et musique.



    Le Théâtre Poesis a débuté par une première au Théâtre national « Marin Sorescu » de Craiova, un spectacle d’Emil Boroghină ; par la suite, le récital de poésie a eu lieu aussi à Bucarest. Il avait choisi à cet effet le Cantique des cantiques, l’un des plus beaux chants d’amour de la littérature universelle. Et avait également fait une sélection de sonnets des œuvres de Mihai Eminescu, notre poète national, de Dante, Pétrarque, Michel-Ange, Ronsard et Shakespeare.



    Le 15 janvier dernier, Emil Boroghină a proposé une célébration à sa manière de ce Jour de la culture nationale, par le spectacle « Récitant Eminescu ». Un spectacle très apprécié qu’il a donné en Roumanie, mais aussi en Belgique, en Chine, en Allemagne, en Italie, en République tchèque, au Canada, en Hongrie, en Grèce et aux Etats-Unis.



    Et le Théâtre Poesis se verra récompenser cette année par le Prix spécial du Sénat de l’UNITER, Union des théâtres de Roumanie. En juin dernier, le comédien a proposé son récital extraordinaire « Le Voyage de Dante », d’après La Divine comédie, au Théâtre Nottara de Bucarest. Un montage qui marquait les 700 ans de la mort du célèbre poète italien.

  • Les archives vivantes – des films issus des archives de l’UNATC

    Les archives vivantes – des films issus des archives de l’UNATC

    Lancé en 2020 par lUniversité dart théâtral et cinématographique de Bucarest, UNATC, pour marquer ses 70 années dexistence, le projet « Les archives vivantes » réunit pour linstant 15 court-métrages des années 1966-1971. Ce sont des films faits après une dizaine dannées de pause et portant la signature des étudiants issus de la première génération des réalisateurs roumains. On y retrouve des noms célèbres tels Radu Gabrea, Ada Pistiner, Vivi Drăgan Vasile, Dan Pița ou Mircea Veroiu.



    Le critique de film Andrei Rus, directeur artistique du Festival du film documentaire One World Roumanie, et commissaire des Archives vivantes nous en parle :« Les Archives vivantes sont nées dune passion et dune préoccupation plus ancienne que moi et plusieurs personnes à la tête de lUNATC, nous avons pour les archives. En 2020, lUniversité dart théâtral et cinématographique de Bucarest a marqué son 70ème anniversaire. Du coup, avec le concours du recteur Liviu Lucaci, infatigable dans son désir de revigorer linstitution, jai mis en place le projet des Archives. On sest posé la question si on connaissait vraiment lhistoire de cette université, puisquon ne sétait jamais intéressé au passé de cette institution connue dans un premier temps sous le nom de lInstitut dart théâtral et cinématographique. Or, cette structure est celle qui a donné la majorité des professionnels du théâtre et du cinéma roumain davant 90 et qui a fixé, pour ainsi dire, les normes. Concrètement, toutes ces règles stylistiques selon lesquelles on continue à faire du théâtre ou du cinéma datent de cette période-là. Moi, jai commencé à visionner en ordre chronologique tous les films réalisés par les étudiants à compter des années 60 et lannée dernière, jai présenté au programme du TIFF, le Festival international du film Transilvania, neuf courts- métrages issus des archives de lUNATC. Au moment où leur invitation est tombée, javais déjà vu 200 courts-métrages datant des années 1966-1971. Et, jai eu la surprise de découvrir plusieurs productions presque expérimentales qui ne ressemblaient guère aux films réalisés dans ces années-là. Jai vu donc une sélection de films hors norme qui ont la force, je pense, de revigorer lintérêt pour le cinéma roumain marginal. De nos jours encore, les productions réalisées par les étudiants sont marginalisées par rapport au cinéma officiel de fiction, le seul susceptible de passer à la télé. Il en va de même pour les documentaires ou les films danimation, très peu accessibles. Ce que je veux dire, cest quil ny a pas un seul type de cinéma roumain, mais plusieurs, et il est important de commencer à les explorer tous. Pourtant, avant de nous lancer à étudier toutes ces formes de cinéma, on devrait commencer par les conserver, les faire passer en format numérique afin de les rendre plus accessibles à la recherche. A force de visionner tous ces films issus des archives, jai constaté quune grande partie de lavant-garde roumaine provenait de lunique endroit où lon étudiait le théâtre et le cinéma. »




    Dans les années à venir, on préconise la mise en place dun ample processus permettant la numérisation de quelque 2000 de films de 16 ou 35 mm issues des Archives vivantes. Dans le cadre du même projet, on se propose didentifier et de rendre accessibles plusieurs types de documents darchives : photographies, illustrations de décors, mémoires de maitrise, notes sur les spectacles mis en scène pendant les sept décennies dexistence ou encore dossiers administratifs reflétant lévolution pédagogique dans le domaine des arts du spectacle et du cinéma.



    Le commissaire des Archives vivantes, Andrei Rus, détaille :« Le court-métrage est un type de cinéma moins coûteux que le long-métrage et cest la raison pour laquelle à lépoque, on en réalisait pas mal. Même dans les années 70 quand le cinéma roumain a connu un grand essor, on ne faisait quune vingtaine de longs-métrages, alors que les courts-métrages produits par les Studios Sahia dépassaient les 200. Il y avait aussi les Studios danimation Animafilm, mais leurs productions étaient pour la plupart indisponibles. Et puis, on avait plusieurs centaines de cinéclubs et je suis certain que parmi les productions que lon y faisait il y en avait qui renvoyaient au cinéma expérimental et que le public narrivait jamais à voir. Dans lactuel contexte quand on assiste à une sorte de revigoration du département de recherche de lUNATC et à un renforcement de lintérêt pour les archives, jespère que lon arrivera à ressusciter lintérêt du public pour ce domaine. Car cest là un sujet sensible pour toute la culture roumaine, non seulement pour le théâtre et le cinéma. Il arrive souvent que les artistes naient personne à qui confier leurs archives. Du coup, la plupart de ces documents restent en famille ou chez des amis, ce qui les rend inaccessibles à la recherche. Il serait très important de mettre en place des centres qui se chargent de toutes ces archives personnelles car, comme vous le savez, il existe de nombreux musées ou institutions qui sy intéressent. » (Trad. Ioana Stancescu)


  • Le Festival des arts performatifs Caleido

    Le Festival des arts performatifs Caleido

    Déroulée du 21 au 25 mai, la 4e édition du Festival des arts performatifs Caleido a proposé au public une vingtaine de productions artistiques indépendantes, dont quatre premières. Avec pour but de renforcer le dialogue interdisciplinaire, interculturel et interethnique, l’événement s’est penché sur des thèmes tels la stéréotypie sociale, le féminisme ou encore l’histoire récente. Cette année, la direction artistique du festival a été assurée par la chorégraphe et artiste indépendante Andreea Novac. « C’est pour la première fois dans l’histoire de ce festival que j’ai procédé à la sélection artistique. Les précédentes éditions ont fonctionné, elles aussi, dans la même direction de la diversité et de la multiculturalité. Aux dires des organisateurs et des initiateurs de Caleido, ce festival a démarré pour combler un besoin. Le besoin de réunir sous la même ombrelle des spectacles extrêmement différents. Et quand je dis différent, je pense aussi bien à la thématique qu’à l’approche esthétique et au discours sur lequel ils reposent. A la base, ce festival s’est proposé de réunir au même endroit des spectacles divers afin que le public présent sur place puisse faire des connexions et avoir plusieurs perspectives sur la même chose. Moi, je suis chorégraphe et en 2019, le Festival Caleido a inclus un spectacle que j’ai réalisé avec le comédien István Téglás et qui a beaucoup plu aux organisateurs de l’époque. Voilà pourquoi ils ont décidé de me proposer cette année de faire une édition autour de la danse et des arts performatifs. Et comme l’idée m’a beaucoup plu, j’ai accepté sur le coup, surtout que personnellement, je ne crois pas en cette classification des spectacles en spectacles de danse ou de théâtre. Je me dis qu’un spectacle peut tout simplement mélanger différents arts et de ce point de vue, Caleido s’est avéré la plateforme idéale pour me laisser déployer mes options ».

    En charge de la direction artistique du festival de cette année, Andreea Novac nous présente les quatre productions portant le label Caleido et qui se proposent de tirer la sonnette d’alarme sur la situation fragile et instable du théâtre indépendant et des arts performatifs en général. « J’ai pris en compte les propositions des organisateurs aussi, et du coup, pour l’édition de cette année, on a mis en place deux appels à projets. Le premier pour faire inscrire à l’affiche du festival des spectacles déjà existants et le second pour produire des spectacles pendant toute la période de cet événement. En 2020, Caleido a produit quatre spectacles, ce qui n’est pas mal pour une seule édition, surtout pour une édition si difficile comme celle de l’année dernière. Les quatre productions sont sorties en 2021. En ce qui concerne les appels aux projets, moi, j’ai insisté à coopter au sein du festival des spectacles produits en dehors de Bucarest aussi. Il y a beaucoup d’artistes indépendants à travers la Roumanie et j’ai tenu à faire connaître leurs visions au public. Pour vous donner un exemple, j’ai accordé toute la liberté à Paul Duncă, ou Paula Dunker, comme il/elle se présente au sein du mouvement queer dont il/elle fait partie. Avec son équipe, cet artiste a réalisé un spectacle intitulé « l’Adoration de la Performance radicale », où il est question du Voguing (ou Vogue en français), un style de danse urbaine né dans les années 1980 sur les scènes des bals fréquentés par des homosexuels et transgenres afro-américains, essentiellement à New York. A ma connaissance, il s’agit d’un des rares spectacles de Roumanie qui traite de ce sujet et en plus, d’une façon profonde, à plusieurs niveaux. Bien sûr qu’il y a dans cette production une dimension personnelle, mais il y a aussi beaucoup d’information sur la culture Voguing, plutôt méconnue en Roumanie. Ce n’est qu’une raison de plus de voir ce spectacle, aussi bien pour son côté éducationnel que pour la manière dont il arrive à nous remplir d’énergie et pour sa beauté visuelle qui le rend accessible au public large. L’édition de cette année de Caleido a présenté aussi « Bildungswoman » d’Elena Morar, un spectacle qui nous est parvenu suite à un appel à projets. C’est un acte artistique aussi bien visuel que riche en contenu, qui traite des femmes et de leur processus de mûrissement. Je me méfie à employer le terme de manifeste féministe pour décrire ce spectacle, quoique son côté féministe soit très prononcé. Un autre spectacle produit dans le cadre de notre festival est « Mademoiselle Iulia », mis en scène par Andreea et Andrei Grosu, d’après un texte classique écrit à la fin du XIXème siècle, et qui demeure de très grande actualité. Enfin, la dernière production s’appelle « Libretto Impostura », de Matei Lucaci-Grünberg. Deuxième partie d’une trilogie, ce spectacle traite avec beaucoup d’humour et d’ironie du sujet de l’imposture », a conclu Andreea Novac, directrice artistique de la 4e édition du Festival des arts performatifs Caleido. (Trad. Ioana Stancescu)

  • 03/05/2021 (mise à jour)

    03/05/2021 (mise à jour)

    Covid — En Roumanie, 682 nouveaux cas d’infection au SARS-CoV-2 ont été rapportés au cours des dernières 24 h, mais pour 5 990 tests seulement, selon les données annoncées par les autorités. Pendant ce même laps de temps, le nombre des décès s’est monté à 98, et 1 214 patients sont en soins intensifs. Bucarest et 13 sur les 41 départements du pays sont placés dans le scénario dit jaune, le reste sont dans le scénario vert. A Bucarest, l’indice de contamination a continué à baisser, passant à 2,62 par mille habitants. De ce fait, les restaurants et les salles de spectacles rouvrent leurs portes à l’intérieur à partir de ce lundi, à 30 % de leur capacité d’accueil. Le préfet de la capitale, Alin Stoica, a fixé la fermeture à 21 h 00 pour tous les opérateurs économiques, les restaurants et salles de spectacles compris. Le couvre-feu est maintenu après 22 h 00. Le prochain seuil annoncé par les épidémiologistes est de 1,5 cas par millier d’habitants, qui apportera de nouveaux assouplissements des contraintes. A ce moment-là, les restaurants et les salles de spectacles pourront accueillir des participants à hauteur de 50 % de leur capacité et des événements en plein air avec 300 participants tout au plus seront autorisés. Depuis le déclenchement de la pandémie, plus d’un million de personnes ont contracté la maladie, environ 90 % ont guéri et plus de 28 000 sont décédées. Le premier cas d’infection a été signalé en Roumanie le 26 février 2020.



    Presse — Pour la Journée mondiale de la liberté de la presse, le premier ministre Florin Cîţu a exhorté les journalistes à continuer d’être les partenaires des autorités pour une information correcte et pour responsabiliser les Roumains, en vue d’une immunisation du plus grand nombre. Il a remercié les journalistes pour leur travail durant la pandémie, ajoutant que leur activité est cruciale pour lutter contre les infox sur la Covid-19 et la vaccination en cette période. « Je souhaite que vous restiez toujours libres, partisans de la vérité et du bien public, indépendants, et que vous informiez correctement l’opinion publique », a écrit le chef du cabinet de Bucarest sur sa page Facebook. Le 3 mai a été proclamé Journée mondiale de la liberté de la presse le 23 décembre 1993 par l’Assemblée générale de l’ONU. Marquer cette journée rappelle à l’opinion publique l’importance et la nécessité de respecter la liberté d’expression, une composante fondamentale des droits de l’homme. Des responsables européens affirment que la liberté de la presse est menacée à présent, tant dans les pays industrialisés que dans les zones de conflit, et que bien des fois, ceux qui luttent pour l’information objective et impartiale des gens sont assassinés. Selon l’UNESCO, depuis le début de l’année dernière, 76 journalistes ont été tués partout dans le monde, et beaucoup d’autres ont été arrêtés, harcelés ou menacés de mort.



    Pâques — Les chrétiens orthodoxes, majoritaires en Roumanie, et les gréco-catholiques célébraient lundi le deuxième jour de Pâques. La fête de la Résurrection, la plus grande fête de la chrétienté, est la seule qui se voit consacrer une célébration de trois jours. Le lundi de Pâques, c’est la même messe que celle de minuit dans la nuit de samedi à dimanche qui a été célébrée dans les églises. En Roumanie, les fidèles ont pu assister aux messes de Pâques même à l’intérieur des églises, et pas seulement à l’extérieur, en respectant les règles de distanciation, dans le contexte de la pandémie. Les restrictions ont été levées pour la nuit de Pâques et la circulation a été autorisée toute la nuit.



    Cinéma — L’acteur roumain Levente Molnár s’est vu décerner le prix du meilleur acteur à Sao Paulo, au Brésil, à la 11e édition du Cinefantasy International Film Festival. Il a été récompensé par cette distinction pour le rôle Bálint Grassai, du film Hasadék / Ravine, du réalisateur hongrois Balázs Krasznahorkai. Le film parle de l’importance des relations familiales et des contradictions qui se créent dans le cadre de ces relations, de crime et de châtiment. En raison de la pandémie, cette année, la projection du film et la remise des prix ont eu lieu en ligne.



    Commerce électronique — La pandémie de coronavirus a mené à une hausse significative du volume du commerce électronique en Roumanie, la percée étant de 36 %, soit la plus importante de l’UE. Les experts affirment qu’en 2020, pour la première fois dans l’histoire, ce secteur a franchi le seuil des 7 milliards d’euros. Ils affirment que l’année dernière a vu réaliser des transactions qui étaient prévues pour trois ans. Les pharmacies, qui ont commencé à vendre leurs produits en ligne, ont connu une avancée spectaculaire en la matière. Cette année aussi, le commerce électronique devrait connaître une progression de 15 %, et le volume total de ventes de ce type de commerce devrait dépasser les 8 milliards d’euros.



    Tennis — La joueuse roumaine de tennis Simona Halep, numéro trois mondiale, rencontrera, mardi, la Belge Elise Mertens (16e au classement WTA) dans les huitièmes de finale du tournoi WTA 1000 de Madrid. Dimanche, au deuxième tour, Mertens a dépassé la Kazakhe Elena Rybakina par 7-6 (7/4), 7-5, et Halep a vaincu Saisai Zheng, par 6-0, 6-4.

  • Restrictions et confinement dans les grandes villes roumaines

    Restrictions et confinement dans les grandes villes roumaines

    Seulement un mois et quelques jours après leur réouverture et malgré les nombreuses demandes des représentants du secteur de l’hôtellerie-restauration, les restaurants, les cafés et les bars de Bucarest ont de nouveau fermé leurs portes, dans la nuit de dimanche à lundi à minuit, pour les deux prochaines semaines. Le Comité municipal pour les situations d’urgence l’a décidé après que l’incidence de trois cas de COVID-19 pour mille habitants eut été dépassée ces derniers jours dans la capitale. Mariana Stancu, porte-parole de la préfecture de Bucarest, explique :



    « Cette activité à l’intérieur est interdite. Elle n’est autorisée qu’à l’extérieur, quand une terrasse avec un toit, un plafond et un seul mur est aménagée, avec le maintien de la distance de 2 mètres entre les tables et, évidemment, avec la participation de six personnes tout au plus à table, si elles sont de familles différentes. L’activité dans les bars, dans les clubs et dans les discothèques est interdite. »



    A la différence des restrictions appliquées par le passé dans le scénario rouge, maintenant, les enfants de maternelle et les élèves d’école primaire de Bucarest sont physiquement présents dans les classes. Quant à eux, les élèves des années de fin de cycle apprennent dans un système mixte, la moitié en présentiel, la moitié en ligne. Toujours à partir de ce lundi, les cinémas, les salles de spectacles ou de concerts ont été fermés au public à Bucarest, et les activités culturelles en plein air sont interdites.



    D’autre part, la municipalité de Timişoara (ouest), où le taux d’infection a largement dépassé le seuil de 6 cas pour mille habitants, ainsi que plusieurs communes du département de Timiş ont été confinées pour 14 jours à compter de ce lundi. Il est possible de circuler la nuit uniquement en se munissant d’une déclaration sur l’honneur pour des raisons justifiées, avec une carte de légitimation ou avec une attestation de l’employeur. Dans les localités concernées, toutes les activités scolaires et préscolaires passent en ligne. Les horaires des magasins ont été réduits, à l’exception des pharmacies et des stations-service, et les services religieux ne peuvent être célébrés qu’à l’extérieur. Là, contrairement à la capitale, l’exploitation des terrasses a également été interdite. Le préfet du comté de Timiş, Németh László, affirme que la mesure du confinement a été prise en dernier recours, Timişoara étant dans le scénario rouge depuis plusieurs semaines. Németh László :



    « Nous sommes dans une situation où il n’y a plus de lits disponibles en soins intensifs. En ce moment, Timişoara est à la recherche de places dans d’autres départements ou villes afin d’y envoyer des patients. Cela indique que nous sommes dans une situation que Timişoara n’a jamais expérimentée auparavant. Timişoara a le taux d’infection le plus élevé du pays. Cette tendance à la hausse existe depuis la mi-janvier et elle se poursuit. »



    Le maire Dominic Fritz a souligné que le non-respect des mesures mises en place affecterait tout le monde, soit par un confinement encore plus long, soit par des pertes de vies humaines. Mécontentes des nouvelles restrictions imposées par les autorités et du projet de loi sur la vaccination obligatoire, qui fait l’objet d’un débat parlementaire, des centaines de personnes ont manifesté dimanche dans la capitale et à Timişoara. Des actions similaires, mais d’une ampleur moindre, ont également été signalées à Oradea (nord-ouest) et Sibiu (centre).


    (Trad. : Ligia)


  • Le théâtre roumain en début d’année

    Le théâtre roumain en début d’année

    « La dramaturgie roumaine daujourdhui commence à jouer un rôle de plus en plus important dans nos vies », déclarait Aura Corbeanu, vice-présidente de lUNITER (Union théâtrale de Roumanie), un manager de projets de théâtre avec une expérience et au professionnalisme avéré, dans le contexte où la compétition « Meilleure pièce roumaine de 2020 » bat son plein. La 29e édition du concours de théâtre ne reçoit que de nouveaux textes, qui nont pas été publiés ou joués jusquà présent. Pas de dramatisations. La pièce roumaine de lannée est et doit demeurer un projet, un repère de la vie théâtrale, même par temps de pandémie, dit Aura Corbeanu. La pièce gagnante sera primée sur la scène du Gala des Prix UNITER 2021, où les meilleurs représentants des arts du spectacle montent sur scène chaque année.



    Radio Roumanie Internationale a longuement parlé du Gala des Prix UNITER et des changements qui ont marqué cet événement en 2020. Nous disions à lépoque que toutes les personnes présentes – en petit comité et en plein air, dans des conditions de pandémie – étaient daccord pour dire que les changements de cette période avaient marqué un point important dans lévolution de la vie culturelle en Roumanie.



    Des changements et des mises à jour ont eu lieu au cours des dernières années, même avant la pandémie. Par exemple, deux masters en écriture dramatique se sont fait jour en Roumanie : lun à lUniversité darts du théâtre dans la ville transylvanienne de Targu Mureş, et lautre à lUniversité darts du théâtre et de cinématographie de Bucarest. Par conséquent, les attentes sont élevées, malgré les restrictions. La publication par lintermédiaire dune maison dédition spécialisée des textes sélectionnés dans le concours de dramaturgie relève maintenant de la tradition. Il reste aux directeurs de théâtres – publics ou privés –, aux réalisateurs et aux équipes artistiques dans leur ensemble, aussi, de se pencher sur les nouveaux textes. Et de transformer le texte gagnant du concours en spectacle. Il faut dire que ces dernières années, cest le Théâtre national de Bucarest (TNB) qui a assumé ce rôle. Ion Caramitru est le directeur général du TNB et président de lUNITER – on sattend donc à ce quil soit à lavant-garde de ceux qui se donnent pour tâche de promouvoir la dramaturgie nationale.



    Dans ce contexte, notons que ces jours-ci à Bucarest et dans dautres villes, où les décideurs locaux ont profité de la baisse relative du nombre de personnes infectées par le nouveau coronavirus, plusieurs théâtres ont rouvert, en respectant toutes les règles sanitaires fixées par les autorités. Les billets ont été vendus très rapidement. Pourquoi ? Réponse bien argumentée avec Aura Corbeanu, vice-présidente de lUNITER :



    « Il y a eu ce temps darrêt dans toutes les institutions ou lieux de spectacle… et nous avons tous besoin de théâtre, de bons textes, de jouer. Nous avons traversé une période dinquiétudes, de peurs et de souhaits difficiles à réaliser. Nous nous sommes transformés et adaptés. 2020 a été une année compliquée, au cours de laquelle il a fallu doubler defforts pour tout projet. Chaque créateur, chaque institution de projets culturels a été contraint dy penser en plusieurs variantes : en ligne, avec 30% daudience dans la salle, avec 50% de public dans la salle. Parce que tout le monde comprenait bien quil ny a aucun moyen de revenir à ce que nous connaissions avant la pandémie de sitôt. Je ne peux quexprimer mon admiration pour tous ceux qui représentent les arts du spectacle – tant dans le secteur public que pour ce qui est des arts indépendants. Parce quils ont essayé dêtre avec nous tous pendant cette période difficile, en utilisant de nouvelles formules. Après le silence des mois de mars, avril, mai 2020, nous avons tous vu les résultats remarquables de notre désir de découvrir des moyens ingénieux et des formules pour communiquer avec le public amateur de théâtre », a conclu notre interlocutrice. (Trad.: Ligia Mihaiescu)

  • La 7ème édition de la Plateforme internationale de Théâtre de Bucarest

    La 7ème édition de la Plateforme internationale de Théâtre de Bucarest

    L’actuel contexte pandémique mondial a remis sur le
    tapis les problèmes auxquels l’humanité se confronte dernièrement. Parmi
    ceux-ci : la protection de l’environnement. Ils sont nombreux ceux qui
    tirent la sonnette d’alarme quant à l’état de la planète qui malheureusement se
    dégrade et perd de sa vigueur au fur et à mesure que l’homme l’exploite. Voilà
    pourquoi la Plateforme internationale de Théâtre de Bucarest a décidé de placer
    son édition de cette année sous le slogan « Notre maison brûle »,
    issu d’une phrase restée célèbre que l’ex président français Jacques Chirac
    avait prononcée en ouverture de son discours au IVe Sommet de la Terre en 2002
    à Johannesburg, en Afrique du Sud. « Notre maison brûle et nous regardons
    ailleurs » a-t-il affirmé à l’époque. Pour plus de détails sur cette initiative
    culturelle, on a invité au micro Clara Traistaru, spécialiste en management
    culturel.



  • 31.05.2020

    31.05.2020

    Diaspora – Ce dimanche c’est la Journée des Roumains du Monde. L’occasion pour le président roumain Klaus Iohannis de dire dans un message que nous avons besoin de tous les Roumains, ceux vivant au pays et ceux de l’étranger, pour construire ensemble « la Roumanie prospère et sûre que nous souhaitons tous avoir ». Chaque Roumain, où qu’il se trouve, est un ambassadeur des traditions, de la culture et des coutumes roumaines, de la créativité et de l’esprit roumain, a encore ajouté le chef de l’Etat. Il a également souligné la contribution importante des Roumains venus de l’étranger au développement du pays. Parmi les événements organisés à cette occasion, mentionnons le spectacle « Le lac des cygnes » transmis en ligne par l’Opéra national de Bucarest en partenariat avec l’Administration présidentielle et le Département en charge des Roumains de la diaspora. Cette journée spéciale est célébrée aussi en Italie, pays qui accueille la plus grande communauté de Roumains expatriés. La Journée des Roumains du monde est marquée le dernier dimanche du mois de mai depuis 2015.

    Relâchement – Le lundi, 1er juin, c’est le début d’une nouvelle étape de relâchement des restrictions imposées par les autorités de Bucarest sur toile de fond de la pandémie de coronavirus. Les Roumains pourront quitter la localité qu’ils habitent et la zone métropolitaine sans devoir présenter une déclaration sur l’honneur. Les terrasses et les plages rouvriront à condition de respecter certaines conditions liées à la distanciation physique. Les spectacles en plein air avec moins de 500 spectateurs seront également permis, ainsi que certaines compétitions sportives en plein air, mais sans spectateurs. Le transport de voyageurs ferroviaire et routier international sera également repris. Côté restrictions, les centres commerciaux, les écoles, les maternelles, les aires de jeux resteront fermées. Les vols vers et depuis plusieurs pays de l’UE et de l’extérieur de l’UE demeurent suspendus. Le port du masque est obligatoire dans les espaces clos, dans les magasins, dans les transports et au travail. Les personnes qui arrivent en Roumanie depuis l’étranger sont tenues à s’isoler à domicile. Les membres de leur famille ou leurs colocataires seront également obligés à un confinement à domicile.

    Coronavirus en Roumanie – En Roumanie plus de 19.250 personnes ont été infectées au coronavirus, depuis la confirmation du premier cas il y a trois mois. Quelque 13.250 personnes ont guéri et 1262 patients sont décédés. La plupart des cas sont rapportés au département de Suceava (nord-est). Pour ce qui est des Roumains qui vivent à l’extérieur du pays, selon les chiffres du ministère roumain des Affaires Etrangères plus de 3000 ont été dépistés positifs au coronavirus, dont la plupart en Italie, Allemagne et Espagne. Quelque 106 sont décédés.

    Coronavirus dans le monde – Au niveau mondial, les cas d’infection à la Covid-19 ont dépassé les 6 millions. 2,4 millions de malades ont guéri, alors le nombre des décès dépasse les 370 mille. Le président des Etats-Unis, Donald Trump, dont le pays détient le record du nombre d’infections et de décès a annoncé avoir décidé de couper les liens avec l’Organisation Mondiale de la Santé, qu’il accuse d’être contrôlée par la Chine. L’administration américaine a affirmé à plusieurs reprises que Pékin avait caché initialement l’ampleur de l’épidémie de coronavirus et c’est pourquoi Washington n’a pas pu entreprendre les mesures nécessaires pour limiter son impact sur les Etats-Unis. Donald Trump a dit que son administration avait détaillé les réformes que l’OMS devrait adopter, mais que l’agence mondiale avait refusé d’agir. De leur côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le chef de diplomatie européenne, Josep Borrell, ont exhorté les Etats Unis à reconsidérer leur décision.

    Météo – Températures sont assez basses aujourd’hui sur la moitié nord du pays, toutefois, dans le sud la météo approche la normale saisonnière. Les températures maximales de la journée iront de 11 à 25 degrés. 20 degrés, du soleil mais aussi du vent à midi à Bucarest.

  • Costinela Caraene, chargée de la Communication au Théâtre d’Art de Bucarest

    Costinela Caraene, chargée de la Communication au Théâtre d’Art de Bucarest

    Lancé en avril 2010, le Théâtre d’Art de Bucarest est depuis neuf ans déjà une des institutions les intéressantes du paysage dramaturgique autochtone. Il suffit de jeter un coup d’œil sur son programme pour se dire impressionné par le nombre grandissant de spectacles et par les textes choisis. Des textes surtout contemporains, des comédiens jeunes, des metteurs en scène qui ne cessent pas de provoquer, voilà autant de raisons de se sentir fiers. Et puis ce n’est pas tout : en juin 2017, le Théâtre d’art se voit remettre le Grand prix au Festival d’Ekaterinbourg, en Russie, pour son spectacle Douleurs fantôme de Vasili Sigarev. Une performance qui ne fait que reconfirmer, s’il était toujours nécessaire, le théâtre de qualité proposée par cette institution indépendante fonctionnant dans un ancien dépôt dont elle en a fait son siège en décembre 2012. Cette semaine, le Théâtre d’art de Bucarest a pris la décision de relever un nouveau défi : partir à Bruxelles pour jouer le jeudi, 31 octobre, deux de ses productions. Costinela Caraene, chargée de la Communication est au micro de RRI :

  • B-FIT in the Street

    B-FIT in the Street

    Voilà onze ans déjà que Bucarest se transforme en été, trois jours durant, en une immense scène où s’invitent des troupes de théâtre de rue du monde entier. Danses, parades, accrobaties, fanfares, musique, bref, B-FIT in the Street, organisé par la Municipalité de Bucarest et ARCUB, est un véritable régal pour une capitale de plus en plus branchée.

  • Théâtre: le rideau est tombé à FITS 2019

    Théâtre: le rideau est tombé à FITS 2019

    En 29 années de liberté postcommuniste, Sibiu a été 26 fois l’amphitryon du festival des arts du spectacle le plus important de Roumanie. Il a été conçu comme un organisme multifonctions et comme un espace créatif, censé permettre la manifestation de nouvelles techniques d’expression théâtrale. L’offre culturelle est à chaque fois particulièrement riche : les productions les plus représentatives des grands théâtres roumains, des montages internationaux importants, des spectacles de rue prévus tous les jours sur les places et dans les rues de la vieille ville ainsi que dans les cités et les églises fortifiées médiévales saxonnes des alentours de Sibiu. Une partie des représentations sous l’égide du FITS ont eu lieu aussi sur des scènes de Bucarest, Cluj (centre-ouest) ou Mediaş (centre). Le Festival international de théâtre a été, selon la critique de spécialité, le moteur de l’obtention par Sibiu du statut de Capitale européenne de la Culture en 2007, année de l’admission de la Roumanie à l’Union européenne. Grâce au marché créé par ce Festival par la Bourse aux spectacles, le Théâtre national « Radu Stanca » de Sibiu a été présent à certains des festivals du genre les plus importants du monde : à Edinbourg, Avignon, Naples, Bruxelles, Séoul, Tokyo, Porto ou Francfort. L’édition de cette année a proposé, du 14 au 23 juin, 540 événements, donnés par 3300 artistes de 73 pays, qui ont joué dans 75 espaces, avec environ 70.000 spectateurs par jour. Le record en matière de public, de 123.000, a été atteint dimanche, au dernier jour de l’événement. Ecoutons le fondateur et président de FITS, le comédien Constantin Chiriac :



    « Je souhaite, tout d’abord, tirer ma révérence aux habitants de cette ville, qui ont assumé le fait qu’ils ont un des festivals les plus grands du monde et qui sont dignes de lui et qui savent le défendre, de savoir le continuer avec fierté. C’est la plus grande réalisation que nous autres, ceux qui sommes derrière ce festival, avons réussie en 26 ans : créer un public. Un public extraordinaire qui sait accueillir, un public qui rayonne de Sibiu en Roumanie, et qui reçoit le meilleur public de 73 pays. »



    Ces chiffres, précise le directeur Chiriac, classent FITS premier au monde, comme festival unique. Cette année, les partenaires de FITS ont été les ambassades de France, du Japon, d’Allemagne, d’Israël, de Chine et du Royaume Uni. Le Festival est un objectif stratégique du ministère roumain de la Culture, qui, aux côtés de l’administration locale, est le principal bailleur de fonds de cet événement, et il est soutenu par la Commission européenne, par les centres culturels étrangers de Roumanie et par des mécènes privés. L’année dernière, en première, le Festival a au aussi deux patrons honoraires : le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, ancien maire de Sibiu pendant 14 ans et quatre mandats, et l’héritier de la couronne britannique, le prince Charles, connu pour sa passion pour la Transylvanie, où il possède plusieurs propriétés.


    (Trad.: Ligia)

  • La conteuse-musicienne, Estelle Cantala

    La conteuse-musicienne, Estelle Cantala

    Paru en 2018, ches les Editions du Jasmin, le livre les Contes du Maramures signé Estelle Cantala propose aux lecteurs 11 contes roumains, admirablement illustrés par Marie Legrand. La richesse du folklore roumain mise à part, c’est l’amour qu’Estelle Cantala ressent pour la Roumanie qui impressionne.

  • « Sighişoara médiévale » 2018

    « Sighişoara médiévale » 2018

    Chevaliers sur leurs montures, écuyers, princesses élégantes, troubadours, marchands, artisans, jongleurs ont créé, trois jours durant, une atmosphère de conte de fées à la 25e édition du Festival médiéval de Sighişoara (centre), l’unique citadelle médiévale habitée du sud-est de l’Europe. Depuis 1992, le festival recrée, fin juillet, l’ambiance du Moyen Age. Le maire de la ville, Ovidiu Mălăncrăvean, précise: « Nous avons essayé un retour aux origines, soit de nous rapprocher des premières éditions du festival, car Sighişoara est pratiquement la pionnière des festivals médiévaux de Roumanie. Nous avons beaucoup de chance, cette année aussi, nous avons des troupes étrangères ; j’invite à chaque fois tout le monde à Sighişoara, où le spectacle est de bonne qualité. Pratiquement, ils reviennent dans la partie médiévale de notre évolution. »

    270 artistes et danseurs de Roumanie et de quatre autres pays ont présenté au public une centaine de moments culturels et artistiques. Le réalisateur du festival a été, après un grand nombre d’années, l’initiateur du festival, Mihai Serghei Tudor :« Presque tous les spectacles ont eu un point culminant. J’ai toujours affirmé qu’il fallait privilégier la beauté, l’histoire, l’identité culturelle et laisser de côté tout ce qui est commerce et argent » . Le festival attire chaque année dans la cité de Sighisoara de nombreux touristes roumains et étrangers attirés par l’authenticité des spectacles, des danses moyenâgeuses, des décors et des costumes. « Très beau, très bien organisé. Nous essayons de revivre une histoire de la Roumanie » « J’aime beaucoup l’ensemble », « Je ne m’y attendais pas. J’ai vu à la télé les éditions précédentes. C’est quelque chose de wow. J’ai même essayé quelques pièces vestimentaires, pour quelques photos ».

    Théâtre de comédie, théâtre d’ombres, spectacles interactifs pour enfants, arènes de tournois, jongleries avec des drapeaux, ateliers d’art et de manufacture médiévale ont également figuré à l’agenda de l’événement. Les spectateurs ont également participé à des récitals de poésie, des conférences, des expositions, mais aussi à des activités qui ont constitué trois jours durant une porte d’accès dans l’histoire.

    A l’intérieur des murs de la citadelle des chevaliers hardis ont simulé des combats, les princesses ont étalé leurs élégants costumes et les ménestrels ont fait preuve de leur virtuosité. Enfin les artisans ont enchanté les touristes avec des souvenirs inédits et de jouets faits à la main en bois, verre et cuir.

  • Le programme d’arts performatifs du Musée national d’art contemporain de Bucarest

    Le programme d’arts performatifs du Musée national d’art contemporain de Bucarest

    Depuis près d’un an, plus exactement depuis mai dernier, le Musée national d’art contemporain de Bucarest a ouvert ses portes aux arts performatifs de Roumanie, grâce à un programme initié et coordonné par la metteuse en scène Ioana Păun: « Beaucoup d’initiatives indépendantes naissent à Bucarest et elles ne trouvent pas toutes un endroit pour porter leurs fruits. Ces projets d’art performatif, pour la plupart hybrides, avaient besoin d’un espace. Or, le Musée d’art contemporain est un espace réservé à l’art nouveau, à l’art du temps présent et même à l’art de l’avenir. Donc, toute forme nouvelle et expérimentale d’art y trouve naturellement sa place. Il faut savoir que le Centre national de la danse, qui accueille régulièrement des projets d’art performatif, est le seul espace de Bucarest consacré à ce genre d’art. »

    La metteuse en scène Ioana Păun s’intéresse depuis plusieurs années aux arts performatifs et elle a suivi des formations dans ce domaine et travaillé avec des artistes roumains : « Cela fait longtemps que je me sens poussée à soutenir ce genre de démarches artistiques apparentées au théâtre, mais dans lesquelles sont également engagés des artistes visuels. Je me suis aventurée dans ce domaine en 2010, après avoir fait un mastère d’art performatif à l’université Goldsmiths de Londres, qui a complètement changé mon point de vue sur les arts du spectacle. De retour à Bucarest, j’ai proposé des ateliers d’art performatif à l’Université nationale d’art théâtral et cinématographique. Y participaient des enseignants de cette université, mais aussi beaucoup de personnes de l’extérieur : des musiciens, des anthropologues curieux d’explorer ce genre d’art, plutôt méconnu chez nous. Au fil des ans, j’ai proposé des ateliers et j’ai essayé de découvrir de nouveaux artistes auxquels je puisse transmettre ce que j’avais appris moi-même. Les festivals d’art performatif étaient très rares ici et j’étais toujours en quête d’espace où ce genre de travail puisse se concrétiser. Grâce aux ateliers, j’ai réuni autour de moi un noyau d’artistes qui sont devenus de plus en plus autonomes et ont commencé à travailler ensemble. J’avais déjà l’expérience du travail dans ce domaine très très spécial, car là il n’y a plus nécessairement une histoire, comme au théâtre, il n’y a pas un dialogue, comme les spectacles de théâtre nous avaient habitués, donc c’est un peu plus difficile à déchiffrer. »

    Par ce projet, Ioana Păun propose un programme mensuel au Musée national d’art contemporain: « Il y a, en principe, trois événements par mois. Un spectacle de performance, qui se déroule tout au long d’une soirée, qui accompagne toujours les vernissages importants. Le programme est à consulter sur le site du musée ou encore sur notre page Facebook. D’habitude, on a des projets créés à l’avance, mais qui sont si délicats et si fragiles qu’ils ont eu du mal à se trouver un espace propre pour se faire admirer par le public. Or notre musée est prêt à les accueillir. C’est le cas, par exemple de « Entre deux cachets » de Cinty Ionescu, qui parle de la déprime au sein d’un projet mêlant les projections vidéo à la représentation en temps réel. Ou encore, c’est le cas des «Nocturnes » qui en sont à leur troisième édition et qui proposent de la musique d’avant-garde à un public réuni dans un espace plongé dans l’obscurité. Il convient de mentionner que nous avons déjà organisé deux événements qui ont cartonné auprès des mélomanes, dont le deuxième a été diffusé en direct. Les événements musicaux ont lieu une fois tous les 45 ou 60 jours et les billets sont mis en vente sur place ».

    Cette année, le Musée national des arts contemporains produira ses premières représentations par le biais d’un programme intitulé « Territoires libres » par lequel l’institution inaugure un nouvel espace consacré à l’art performatif. Ioana Paun: « Ces projets d’art performatif seront réalisés aussi bien par des artistes bucarestois et du reste de la Roumanie que par deux groupes d’artistes étrangers. On s’attend à ce qu’ils apportent un souffle nouveau car ils seront imaginés afin de répondre le mieux possible aux besoins des artistes qui sont invités à s’y inscrire d’ici la fin du mois. Le projet concerne tous les exemples d’art performatif qui ont lieu ailleurs, à Bucarest ou encore dans d’autres salles du musée, en ligne ou sur les ondes. J’espère que d’ici la fin de l’année, je puisse répertorier au moins 8 productions de ce type ».

    Le premier projet a eu lieu le 10 février, au Musée national d’art contemporain. Il s’est agit du spectacle Nok, nok mis en scène par la comédienne Nicoleta Lefter d’après le livre « L’année de la pensée magique » de Joan Didion, avec à l’affiche l’actrice Flavia Giurgiu. Ioana Paun affirme à propos du programme du mois de février : «En février, nous aurons donc une autre édition des Nocturnes en musique. Et puis, bien sûr, le spectacle Nok, nok de Nicoleta Lefter qui parle du moment où l’on apprend la mort d’un proche et de la façon dont on arrive à s’y habituer et à surmonter la douleur. Nous aurons aussi des projets à l’intention des couples. L’artiste Ruxandra Hule a mis en œuvre un projet qui s’appelle « Nous contre nous-mêmes ». C’est un projet qui s’adresse aux couples pas forcément d’amoureux, ils peuvent être frères, mère-enfant, amis très proches et que Ruxandra invite, une heure durant, à utiliser différents instruments artistiques pour entrer dans cette zone relationnelle dont on a du mal à parler. Cet atelier a réuni pas mal de participants dont certains ont affirmé avoir vécu une expérience profonde, tandis que d’autres se sont plutôt amusés. L’artiste a recours aux mots, aux textos ou encore aux techniques de modelage pour atteindre son but. Et puis, toujours en février, nous aurons la première du spectacle « Le cheval blanc » sur le tortionnaire Ioan Ficior, une production de notre musée. On essaie d’utiliser l’art pour rapprocher le public des aspects économiques, sociaux de sa vie de tous les jours ».

    Moins d’un an après son lancement, le programme d’art performatif a déjà son public fidèle. « Ce sont des personnes d’horizons les plus divers qui semblent avoir attendu qu’un tel projet soit mis en place » se félicite Ioana Paun. (Trad Dominique, Ioana Stancescu)