Tag: spéléologie

  • Tourisme spéléologique dans les Monts Aninei

    Tourisme spéléologique dans les Monts Aninei

    La Roumanie recense environ 12 000 grottes, ce qui la classe parmi les premiers pays d’Europe en termes de nombre et de diversité de celles-ci. D’une beauté rare, les grottes de Roumanie se distinguent par l’unicité de leurs formations karstiques et par la profondeur de leurs galeries, dont certaines dépassent les 10 km.

    D’ailleurs, c’est en Roumanie, au début du 20e siècle, que l’explorateur roumain Emil Racoviță a jeté les bases du premier institut de biospéologie au monde, commençant à déchiffrer les mystères de l’univers souterrain.

    Nous partons aujourd’hui à la découverte d’une des plus belles et plus sauvages grottes de Roumanie, qui se trouve dans l’ouest du pays, dans les monts Aninei. Il s’agit de la grotte de Comarnic. Longue de 6 203 m et avec un dénivelé de 100 m, elle s’étale sur 3 niveaux, dont seul le niveau supérieur est accessible aux touristes. Appelé le niveau « sec », celui-ci s’étend sur 1 750 m. Le niveau inférieur de la grotte est traversé par le cours souterrain du ruisseau Ponicova.

    Notre guide dans les profondeurs de la grotte de Comarnic est Bogdan Bădescu, président de l’Association de spéléologie « Exploratorii » (Les explorateurs) de Reșița. Il est aussi un spéléologue de renommée nationale et ancien président de la Fédération roumaine de spéléologie.

     

    Le calcaire, c’est son affaire !

     

    Pour qu’une grotte se forme, il faut avoir des roches solubles et notamment du calcaire, explique notre invité. Eh bien, la zone de Caraș-Severin (sud-ouest) abonde en calcaire, d’où ses nombreuses grottes. Bogdan Bădescu explique encore :

     

     « Le calcaire est formé sur le fond des mers ou des lagunes, là où vivent plein d’animaux marins. Quand ils meurent, ils restent au fond, leurs coquilles et leurs os formant une couche épaisse, déposée là pendant des millions d’années. Ainsi arrive-t-on à la situation actuelle dans les monts Aninei, hauts de plus de 1000 m et tous formés de calcaire. Trois conditions sont à remplir pour avoir une grotte : avoir des roches solubles, avoir de l’eau qui coule à travers les roches solubles pour les dissoudre et former ainsi des galeries. Et, enfin, il faut avoir la voie qui permette le passage de l’eau. Il ne suffit pas d’avoir des roches, il faut aussi quelques fissures qui permettent à l’eau de s’écouler. Au fil du temps, l’eau dissout progressivement le calcaire. Par conséquent, une galerie qui avait au début une fissure d’un centimètre, peut avoir aujourd’hui 10, voire 20 m d’épaisseur et de hauteur. » 

     

    Mais quid du calcite ?

     

    Voici un aspect particulier de la grotte de Comarnic : elle n’a pas de stalactites. En revanche, elle a des dépôts de carbonate de calcium, aussi appelé calcite. Bogdan Bădescu nous les décrit :

     

    « A mesures que l’on avance dans la grotte, on peut observer de plus en plus de formations de calcite de ce genre, à différentes étapes et formes, toutes très, très belles. Vers le centre de la grotte, à quelque 200 m de profondeur de la surface, on trouve des bassins marins remplis d’eau. Les gens les appellent « les murs chinois ». Ils ont un charme particulier. Autre caractéristique de cette grotte : les formations de silex, un matériau avec lequel les hommes primitifs confectionnaient leurs premiers outils. » 

     

    Bien que cet environnement paraisse peu hospitalier et que les conditions de vie dans les grottes soient très difficiles, on y trouve quand même des formes de vie qui se sont adaptées à ce milieu. En fait, il existe un véritable univers souterrain, dont nous parle Bogdan Bădescu, président de l’Association de spéléologie « Exploratorii » (Les explorateurs) de Reșița :

     

    « On y trouve toute une série d’invertébrés, d’un ou deux millimètres, voire moins d’un millimètre. Ces espèces vivent en permanence à l’intérieur de la grotte, se nourrissant les unes des autres ou des ressources trophiques apportées par l’eau venue de la surface. A part ces espèces-là, il y en a une centaine en fait, on retrouve aussi des espèces qui arrivent par accident dans la grotte. A haut débit, le ruisseau de Ponicova peut draguer avec lui des crabes ou des grenouilles. Tant qu’elles trouvent de la nourriture, ces espèces survivent dans la grotte, mais pas pour longtemps. S’y ajoutent des papillons et des araignées, à retrouver surtout sur les 10 premiers mètres de l’entrée. Mais les espèces emblématiques de ces lieux,  que tout le monde connaît, sont les chauves-souris. Et puis, il y a aussi des mammifères qui entrent constamment dans la grotte, soit pour y accoucher, soit pour hiberner ou pour trouver refuge. Ils sont assez nombreux notamment pendant l’hiver. » 

     

    Comment se renseigner avant de se lancer ?

     

    Comment faire pour visiter cette grotte pas comme les autres ? Pour des informations pratiques nous passons le micro à Nicolae Ifca, le directeur du Parc National de Semenic-Cheile Carașului, dont la grotte de Comarnic fait partie :

     

    « Je recommande aux touristes de visiter d’abord le site officiel du parc www.pnscc.ro, pour se renseigner sur les horaires de visite de toute attraction se trouvant sur son territoire. Pour cette grotte qui comporte plusieurs salles, des plus petites aux plus grandes, les visites guidées commencent à 10h30. Suit une autre à 13h et le dernier tour est à 15h30. On organise des visites guidées en semaine, mais uniquement sur demande préalable, alors que les samedis et les dimanches un guide est disponible en permanence ». 

     

    Somme toute, le Parc National de Semenic-Cheile Carașului réunit 11 réserves naturelles étalées et 65 000 hectares de forêts de hêtres vierges et séculaires, inscrites depuis 2016 au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est ici que l’on trouve entre autres un rare exemplaire de sequoia, ayant 5,7 m d’épaisseur et un âge estimée à 200 ans. Pour le voir, un tour de randonnée part directement de la grotte de Comarnic, précise Nicolae Ifca, le directeur du Parc :

     

    « Les touristes qui choisissent de passer la journée dans les alentours de la grotte de Comarnic, peuvent se rendre à l’arbre Sequoiadendron giganteum. C’est l’arbre de Roumanie aux dimensions les plus impressionnantes. Pour y arriver il faut parcourir 4 km en partant de la grotte, un itinéraire de randonnée que nous avons balisé et doté de panneaux informatifs sur tous les phénomènes karstiques à retrouver sur le chemin et qui comptent d’ailleurs pour 45 % de la superficie du parc ».

     

    Avant de terminer notre visite, ajoutons que cet itinéraire du sequoia géant n’est pas le seul du Parc National de Semenic-Cheile Carașului. Au total, 7 programmes touristiques de randonnée guidée sont proposés par l’administration du parc et les guides qui vous raconteront tout sur l’histoire et la culture des lieux, sur la flore et la faune locales et sur tous les écosystèmes. Tout cela pour la modique somme de 14 euros par personne. Alors, à vos bagages !  (trad. Valentina Beleavski)

  • Tourisme au département de Gorj

    Tourisme au département de Gorj

    Les sommets des Monts Parâng, avec des cadres naturels exceptionnels, des lacs glaciaires, des versants abrupts et des grottes déclarées monuments de la nature se trouvent dans la partie nord du département. Dautre part, à Târgu Jiu, chef-lieu du département, vous pouvez admirer les œuvres réalisées par Constantin Brâncuşi dans les années 1937-1938 et exposées en plein air. Oana Maria Paloș, porte-parole du Conseil départemental de Gorj, explique :



    « Comme tout endroit du monde a une histoire, nous avons aussi la nôtre. Une histoire écrite à un endroit dune rare beauté, parsemé de paysages à couper le souffle, à travers ses légendes mémorables, à travers la beauté des paysages, mais non dernièrement à travers les gens qui ont laissé leur marque à la fois dans lhistoire roumaine et la culture, dans lart, changeant la vision du monde sur lart. Arrivé dans ce coin de Roumanie, un touriste doit savoir que lunicité des attractions à potentiel touristique, cest lélément culturel même. Cest à Gorj, plus précisément dans le village de Hobiţa, qua vu le jour le plus grand sculpteur de tous les temps, Constantin Brâncuşi. Il a créé à Târgu Jiu un ensemble monumental, la « Voie des Héros », le seul projet monumental en plein air au monde, que Brâncuşi a dédié aux héros inconnus tombés au champ dhonneur pendant la Première Guerre mondiale. En outre, le département de Gorj senorgueillit de la beauté de sa partie montagneuse, avec ses traditions ancestrales, maintenues aussi fidèlement que possible dans le monde rural daujourdhui, mais aussi avec ses légendes historiques. »



    Nous commençons notre voyage à Târgu Jiu, une ville dont les origines remontent à plus de 600 ans. Oana Maria Paloş précise :



    « Cest une ville de batailles livrées pour lindépendance, une ville des héros, de lart et des traditions. Bien que ce ne soit pas une grande ville, Târgu Jiu se distingue par un air coquet et provincial que Constantin Brâncuşi, reconnu comme le père de lart moderne, a marqué de son empreinte. Lartiste a réalisé La Voie des Héros de 1937 à 1938, lensemble monumental comprenant la Table du silence, la Porte du baiser, lAllée des chaises et la Colonne sans fin. Les œuvres ont été conçues pour être disposées sur un axe qui traverse la ville en ligne droite sur une distance de 1 500 mètres. Ainsi, le visiteur arrive de la Colonne sans fin, passe devant léglise des Saints Pierre et Paul, atteint la Porte du baiser, puis parcourt lAllée des chaises jusquà la rivière Jiu, devant laquelle la Table du silence invite à la méditation et au recueillement. »



    Il y a dautres destinations, quil sagisse de bâtiments patrimoniaux, de véritables joyaux darchitecture ou de lieux en plein air, chacun ayant une histoire fascinante, poursuit Oana Maria Paloș, porte-parole du Conseil départemental de Gorj :



    « Vous pouvez passer quelques jours tranquilles à visiter, par exemple, la Maison musée Iosif Keber, un peintre renommé du siècle dernier, le Musée dhistoire et dart « Alexandru Ştefănescu », le parc central, situé au bord du Jiu. Si aujourdhui cest un lieu de promenade, pendant la guerre, vers 1916, exactement là où nous pouvons maintenant faire du vélo, cétait la ligne du front. Ensuite, vous pouvez visiter même le Palais administratif, qui accueille le Conseil départemental de Gorj, dailleurs le bâtiment le plus imposant de la ville, dont larchitecture est très appréciée par les touristes et les visiteurs. Par exemple, la Grande Salle en style mauresque est par elle-même un lieu touristique. »



    Le comté de Gorj nimpose pas par sa taille. Ainsi, de Târgu Jiu, en 15-20 minutes, par exemple, on peut se rendre en voiture dans les Gorges du Sohodol, dit Oana Maria Paloş :



    « En venant de Bucarest, la porte dentrée dans notre département, cest la commune de Polovragi. Ensuite, on peut monter sur la route la plus haute de Roumanie, Transalpina. Nous continuons par une autre chaîne de montagnes, les Monts Vulcan, où nous avons le Défilé du Jiu. Et aussi la vallée de la Cerna, dans les Gorges de Padiș. En plus du tourisme daventure, actif, nous avons le tourisme monastique. Chaque gorge, chaque col de montagne recèle un monastère. De bout en bout du comté, en termes de tourisme monastique, la foi ancienne est préservée. Dans tout le département, nous avons 13 établissements monastiques. Parmi ceux-ci, je mentionnerais le monastère de Tismana, le plus ancien de Valachie, celui de Lainici, situé au cœur des montagnes, et le monastère de Polovragi, dans les Gorges de lOlteţ. Là où vous vous y attendez le moins, vous pouvez apercevoir de petites églises en bois vieilles de 300 ans. Dailleurs, le département de Gorj possède le plus grand nombre déglises qui témoignent de la civilisation du bois. Les secrets de cette civilisation ont été très soigneusement conservés dans les communautés locales. »



    En plus du folklore, à Gorj, les métiers traditionnels ont été transmis de génération en génération. La broderie des blouses roumaines, le tissage des tapis, la poterie, le travail du bois sont soigneusement préservés par des gens qui aiment leur lieu dorigine, qui choisissent de vivre leur vie là où ils sont nés, au pied ou au cœur de la montagne. Pour promouvoir les traditions et lartisanat, il existe plusieurs événements culturels, annuels et renommés.


    Dans le même temps, le comté de Gorj est la destination préférée des amateurs de montagne, poursuit Oana Maria Paloș, porte-parole du Conseil départemental de Gorj :



    « Nous avons 25 itinéraires touristiques qui peuvent être explorés. Beaucoup dentre eux se trouvent dans des aires protégées, dans les deux parcs nationaux existants sur le territoire de Gorj : le Parc national Defileul Jiului (du Défilé de la rivière Jiu) et le Parc national Domogled Valea Cernei (Vallée de la Cerna). Pour les sports extrêmes et les parcours en 4×4, la demande est en augmentation. Beaucoup de personnes qui aiment ce type de tourisme se retrouvent dans les Gorges du Sohodol, où il y a aussi un championnat hors-piste. Il en va de même dans les Gorges Galbenului, à Baia de Fier, et dans les Gorges de lOlteţ, à Polovragi. Ce sont des zones idéales pour les amateurs descalade. Un autre détail moins connu sur le comté de Gorj, cest le fait que lon retrouve ici un sixième de la zone spéléologique de la Roumanie, cest-à-dire plus de 2 000 grottes et cavernes. Les amateurs de spéléologie doivent connaître notre offre et, sils viennent dans le département de Gorj, ils peuvent contacter le service de sauvetage en montagne, qui est à leur disposition avec des équipements de protection, mais aussi avec beaucoup dinformations à cet effet. »



    Au cours de la période à venir, le Conseil départemental de Gorj fera la promotion de la Grotte Cioarei, de la commune de Peștișani. À la suite des fouilles archéologiques entamées en 1955, des traces de lexistence humaine dil y a 50 000 ans ont été découvertes. Cest lune des plus anciennes implantations humaines dEurope. Raison de plus pour visiter le département de Gorj !


    (Trad.: Ligia)

  • Les grottes des Carpates Occidentales

    Les grottes des Carpates Occidentales

    Les non-professionnels peuvent quand-même les visiter en s’adressant aux guides spécialisés et aux clubs de spéléologie. La zone la plus basse comportant des grottes accessibles est celle du Massif de Pădurea Craiului, à laquelle on peut accéder depuis les villes d’Oradea ou de Cluj. Les portes d’entrée en sont Beiuş et Aleşd. Le spéléologue Viorel Lascu nous parle de ces grottes – et non seulement: « La grotte de Vadu Crişului est accessible depuis la route nationale Cluj-Oradea. Elle est traversée par une rivière qui, à une quarantaine de mètres de l’entrée, forme une chute d’eau de 6 mètres de haut. A proximité de cette grotte on peut voir les spectaculaires gorges karstiques de Vadu Crişului et découvrir la magnifique poterie en argile blanche travaillée par les artisans. Ce sont des créations uniques en Europe. En remontant la rivière Crişul Repede, on arrive à Şuncuiuş, localité à proximité de laquelle se trouve la grotte Unguru Mare. L’entrée de cette grotte est impressionnante. Tout près on peut voir une maison en bois vieille de plus de 200 ans. Pour arriver à la grotte, on traverse un pont suspendu au-dessus de la rivière Criş. C’est un pont spectaculaire en dessous de la paroi immense par laquelle on pénètre dans la grotte. Celle-ci a abrité un véritable arsenal d’armes en bronze, un des plus importants de Roumanie. Un peu plus bas se trouve la Grotte du Vent, la plus longue du pays, qui s’étend sur 50 km. Pour la visiter, on doit s’adresser au Club de spéléologie ou au personnel des Aires protégées et du Centre de développement durable. Ceux-ci envisagent de développer un projet d’aménagement touristique pour 300 mètres de cette grotte. »

    De l’autre côté de la colline se trouve la commune de Roşia, avec ses maisons traditionnelles éparses, et la Grotte aux Cristaux, découverte en 1987 par les mineurs de bauxite. Véritable joyau naturel, aux parois tapissées de cristaux, elle bénéficie d’aménagements et d’un système d’éclairage modernes. Viorel Lascu: «La commune de Roşia dispose d’un Centre d’accueil qui met à la disposition des touristes des guides spécialisés. On peut également y visiter le Musée minier, où l’on peut voir les outillages et les équipements utilisés jadis dans l’exploitation minière. La Grotte aux Cristaux compte parmi les seules grottes du monde où les touristes passent en dessous des cristaux translucides de calcite, dont certains mesurent 80 cm et qui s’ouvrent de manière spectaculaire en grappes et en franges au-dessus des visiteurs et autour d’eux. Evidemment, il est interdit de les toucher et les touristes respectent cette règle. En descendant la vallée, depuis la Grotte aux Cristaux on aboutit au village de Meziad, tout près duquel de trouve une grotte portant le même nom. Cette grotte est unique en raison de l’immense paroi de l’entrée. Aménagée en 1903, elle a été la première grotte de Roumanie à bénéficier de tels travaux. A présent elle dispose d’un nouveau système d’éclairage LED. Le trajet à l’intérieur de la grotte mesure 1,5 km et il est parcouru en 40 minutes. Les voûtes spectaculaires vous donnent l’impression de vous trouver dans une cathédrale souterraine. Une zone destinée aux spectacles et aux concerts y a été aménagée, pour mettre à profit l’acoustique de certaines salles. Cette grotte est unique également en raison des colonies de chauves-souris qu’elle abrite. Plus de 40 mille, appartenant à plus de 8 espèces, y trouvent refuge à certaines périodes de l’année. »

    Depuis la Grotte de Meziad, on peut monter vers Stâna de Vale, sise à une altitude de plus de mille mètres, dans une dépression entourée par les Massifs de Vladeasa et de Padurea Craiului. Stâna de Vale est une des stations de repos les plus recherchées de Roumanie, appelée la perle du tourisme de montagne de la région de Crisana. C’est une destination préférée aussi par ceux qui pratiquent les sports d’hiver, puisqu’on peut y trouver des pistes de ski dotées de remontées mécaniques. Dans le nord des Monts Bihor, dans la région de Padiş, se trouve la formation karstique la plus imposante de Roumanie : « Cetatile Ponorului » / « Les Citadelles du Ponor ». Avec sa beauté inégalable, ses dimensions généreuses et sa complexité hors du commun, cette formation doit son nom aux rochers géants qui l’entourent, similaires à la muraille d’une citadelle. Il est préférable que ceux qui traversent cette grotte longue de 5 km aient de l’expérience et qu’ils soient accompagnés de guides spécialisés.

    Ecoutons à nouveau le spéléologue Viorel Lascu avec des détails sur d’autres grottes des Monts Apuseni : « La célèbre grotte de Scarisoara, qui contient le plus grand glacier souterrain du monde, est ouverte toute l’année. La descente se fait par le biais d’un aven dont le diamètre est vraiment spectaculaire, à savoir une quarantaine de mètres, suivi par un escalier à plusieurs centaines de marches. Celui-ci mène vers une salle éclairée où la lumière est filtrée par la glace pour créer un décor vraiment époustouflant. Sous ce glacier, moins visitable, se trouve la grotte Pojarul Politei, une réserve scientifique qui contient des formations calcaires et une série de disques géants inédits pour le monde des cristaux souterrains. C’est également dans la région de la commune de Gârda que l’on peut visiter la grotte « Poarta lui Ionele »/ « La porte de Ionele », qui est également facile à parcourir. C’est ici que se trouvent les Gorges Ordâncuşei, creusées dans des versants calcaires et entourées d’un paysage plutôt sauvage. Les versants calcaires accueillent de nombreuses grottes. A l’est, si on suit la route qui relie la localité de Câmpeni à la ville d’Alba Iulia, on peut arriver à « Huda lui Paparà », une grotte spécialement aménagée à des fins touristiques. C’est un endroit spectaculaire, traversé par une rivière, habité par des colonies de chauves-souris et qui accueille une cascade de 11 mètres qui tombe sur un rocher immense, une chute d’eau qui effraie le plus souvent les visiteurs. Ceux-ci doivent savoir que s’il y a des crues, il vaut mieux ne pas se rendre à l’intérieur de cette grotte. »

    Huda lui Papară est la grotte la plus longue des Monts Trascau. C’est ici que la colonie de chauves-souris la plus nombreuse d’Europe passe l’hiver. Elle est également caractérisée par d’importantes différences de niveau. Sachez donc qu’elle est dangereuse parce qu’inondable en cas de crues.

  • Tourisme d’aventure en Roumanie

    Tourisme d’aventure en Roumanie

    Les agences de tourisme sont prêtes elles aussi à répondre aux demandes de cette niche de public de plus en plus exigent. Ainsi est né le tourisme d’aventure, un secteur important dans l’offre de nombreux pays et qui gagne de plus en plus de terrain en Roumanie aussi. Les offre de tourisme d’aventure s’enchaînent donc tant aux foires spécialisées que sur Internet.



    Carmina Niţescu travaille depuis 8 ans dans le tourisme, ayant développé deux projets à succès: travelwithasmile.net et turismmarket.com. Le premier est une agence de tourisme en ligne proposant tout sortes de voyages partout dans le monde, le second est un site consacré aux nouveautés du domaine du tourisme: foires, conférences, statistiques, etc.



    Carmina Niţescu nous présente quelques destinations où l’on peut pratiquer le tourisme d’aventure en Roumanie: « Nous proposons toute sorte d’activités aux touristes roumains et étrangers à la fois. Le tourisme d’aventure s’adresse notamment aux connaisseurs (de sports extrêmes) et aux personnes qui souhaitent vivre des expériences hors du commun. Les Monts de Trascau, par exemple, sont connus pour le tourisme spéléologique, notamment la grotte Huda lui Papară. On ne peut y accéder qu’en compagnie d’un moniteur expérimenté, elle est fermée au large public. Dans les mêmes Monts de Trascau on peut faire de très belles randonnées. On y organise également des stages de survie en nature. Dans les montagnes roumaines on peut aussi pratiquer l’escalade, le parapente ou des sports d’hiver — ski ou snowboard. S’y ajoutent les parcs d’aventure qui proposent des activités très variées : sauts à la tyrolienne, escalade et toute sorte de jeux dans les forêts. On ne saurait pas non plus oublier le canyoning ou le rafting sur les rivières roumaines, telles que Jiu ou Buzau».



    Vu toutes ces offres, les touristes étrangers s’intéressent de plus en plus à la Roumanie, constate Carmina Niţescu: «Au mois de septembre j’ai fait partie d’un groupe de 60 bloggers roumains et étrangers. Nous avons visité le département de Neamt (dans l’est de la Roumanie). Dans ce groupe, il y avait 15 bloggers étrangers qui ont beaucoup voyagé à travers le monde. Ils ont été impressionnés par la nature sauvage de Roumanie. Ils l’ont appelée «Wild Romania» (La Roumanie sauvage). Un pays développé qui a toutefois gardé un côté spécifique au niveau de la nature et du tourisme. Ainsi ont-ils décrit la Roumanie».



    Le kayak, le rafting et les randonnées en montagne comptent parmi les formes de tourisme d’aventure les plus recherchées, affirme Cătălin Câmpeanu, manager d’une agence de tourisme de Bucarest. A son avis, une des meilleures manières de combattre le stress est de profiter d’une bonne dose d’exercice et d’aventure. En voici quelques offres. Cătălin Câmpeanu: «Pour un tour de rafting nous offrons l’équipement complet, comportant vêtements spéciaux offrant du confort thermique, mais aussi de l’équipement de protection — casque et gilet de sauvetage. Les touristes sont toujours accompagnés par un guide agréé par la Fédération Internationale de Rafting. Le prix d’une telle activité et de 200 lei (45 euros environ). Ca dure 4 à 5 heures, et ce sera sans doute une expérience inoubliable. Il en va de même pour le kayak — équipement complet, guides agréés. On peut faire une randonnée en kayak même près de Bucarest, au delta de la rivière de Neajlov, par exemple. C’est une zone superbe, mais assez méconnue des Bucarestois. Evidemment nous avons aussi des paquets touristiques pour le Delta du Danube et la Mer Noire».



    Nous avons demandé Cătălin Câmpeanu comment il a persuadé les touristes de devenir des clients fidèles de son agence: «En leur offrant des programmes complets. Les personnes qui nous contactent, n’ont besoin d’aucun équipement. Tout est compris. Nous gardons une approche très professionnelle grâce aux guides spécialisés et en même temps, nous leur faisons découvrir des endroits inédits, des zones lointaines, inaccessibles autrement, qui ne figurent pas dans un trajet touristique traditionnel. Les paysages sont à couper le souffle. On peut entrer en contact avec la civilisation qui n’a pas été touchée par le tourisme commercial, car les villages que nous parcourons ne font pas partie des circuits touristiques. Ici les gens ne veulent pas profiter de l’argent des visiteurs. Les groupes d’étrangers sont de plus en plus nombreux à nous contacter, car la Roumanie a des zones uniques en Europe. Par exemple, à l’heure actuelle, le Delta du Danube est un «best seller» auprès des touristes étrangers».



    Si vous préférez la montagne, Ştefan Toader, chargé des ventes dans une agence de tourisme de Brasov, en Transylvanie, vous propose de découvrir notamment les Monts de Fagaras (les plus hauts de Roumanie) et les Monts Retezat, dans les Carpates Médionales.



    Ayant appris toutes ces informations, qu’est-ce qu’il vous reste à faire ? Carmina Niţescu vous lance une dernière invitation: «Venez découvrir la Roumanie. N’écoutez pas les histoires négatives qui circulent à l’étranger, mais venez tout simplement, voir de vos propres yeux ce pays et puis raconter aux autres votre expérience. Tous les touristes étrangers que j’ai rencontrés ont été vraiment impressionnés par ce que la Roumanie peut offrir côté tourisme».



    Alors, si vous êtes adeptes des vacances actives, n’hésitez pas à nous rendre visite. Bon voyage ! (Trad. Valentina Beleavski)


  • Tourisme d’aventure dans les Carpates

    Tourisme d’aventure dans les Carpates


    Nous dédions cette édition de notre rubrique à tous ceux qui aiment bouger, qui aiment l’insolite et l’aventure.S’ils y a parmi des contemplatifs, ils sont les bienvenus en spectateurs.


    Notre itinéraire débute dans le comté d’Alba, dans le sud de la Transylvanie. Là, nous allons rencontrer Constantin Cheşculescu, propriétaire d’une pension qui offre, comme principal loisir, l’équitation. Vous pouvez choisir entre un parcours aventure dans les Carpates qui dure 3 jours et un parcours villages roumains” de 8 jours.


    Le programme de 8 jours vous permet de vous lier d’amitié avec le cheval qui va vous porter sur les pentes des montagnes. L’aventure proprement dite commence, en fait, le 3e jour. Constantin Cheşculescu décrit l’itinéraire: « On se rend dans le massif de Cindrel, des Carpates Méridionales. Le point de départ est le village de Răhău, situé à proximité de la ville de Sebeş et nous nous dirigeons vers Sibiu, pour atteindre un village avoisinant la Clairière de Sibiu, zone pastorale très connue. Là nous attend un souper traditionnel. Le lendemain on part pour Crinţ, un autre village des Monts Cindrel. Il faut dire que chaque village est pittoresque à sa façon, chaque endroit a quelque chose de spécial à offrir au visiteur: un pain cuit dans le four comme on n’en mange nul part ailleurs, un fromage fait maison, un musée des bergers — et c’est le cas du village de Jina. »


    Au retour, on traverse de nouveau les monts Cindrel, empruntant un autre itinéraire, tout aussi pittoresque. Tout au long de ce voyage, les loisirs sont interactifs. Les touristes participent à la préparation des repas où de la barbecue. Si, pendant cette expédition, les chevaux ont besoin de repos, pendant ce laps de temps on vous propose une aventure tout terrain. La destination en est la ville de Sibiu.


    Combien coûte de telles vacances dans les Carpates roumaines? Constantin Cheşculescu explique: « C’est un séjour tout compris. Le touriste qui le réserve ne paie rien de plus pour la composante équitation. Une journée à cheval coûte environ 120 euro. Sur les 8 jours de ce programme, il y en 2 où l’on ne fait pas d’équitation, alors le prix baisse à 55 ou 60 euro, en fonction des conditions d’hébergement et des repas. Nous souhaitons renouer avec une tradition d’avant la deuxième guerre mondiale et je suis content qu’il y ait un si grand nombre de familles qui souhaitent éduquer leurs enfants de cette façon. Travailler avec les chevaux est très éducatif, ça rend patient, vous rapproche de la nature et des animaux, tout en vous éloignant de l’ordinateur et du portable.»


    Après le tourisme équestre — un peu de tourisme d’aventure. C’est ce que nous propose Valentin Gheorghe, manager d’une société spécialisée dans ce genre de tourisme. Depuis deux ans, Valentin s’est focalisé sur la zone des Carpates de courbure — avec les massifs de Penteleu et de Siriu, situés sur les territoires de deux comtés de l’Est du pays: Buzău et Vrancea. Il l’a choisie notamment en raison de sa nature sauvage. Voici son offre: « Les touristes étrangers préfèrent les choses un peu spéciales. Aussi, ma première offre comporte-t-elle entre autres des scénarios de survie. Les vacanciers sont emmenés en voitures tout terrain, par exemple, dans une zone sauvage et de là, accompagnés par des instructeurs, ils doivent refaire le chemin vers la civilisation. Ils apprennent des techniques de survie enseignées aux militaires et ils tâchent de se débrouiller, sans se rendre compte que tout a été prévu d’avance, pour les obliger à pratiquer différents sports. Par exemple, il ne peuvent arriver d’un certain endroit dans un autre qu’en traversant une rivière. Et quelque part, à proximité, ils découvriront des canoës. En une heure, ils parcourent ainsi une grande distance. Ensuite, ils arrivent à un précipice. Ils y trouvent une tyrolienne. Et ainsi de suite. Dans deux ou trois jours, ils regagnent la civilisation. »


    Valentin Gheorghe compte également parmi les promoteurs de ce programme d’aventure. Ecoutons-le : « Nos touristes ne possèdent pas de l’équipement spécial. En effet, nous assurons tout l’équipement sportif, de protection, les tout-terrains. Ils s’habillent normalement, comme s’ils auraient voulu faire une randonnée en montagne. Nous avons reçu nombre de touristes venus individuellement d’Allemagne, de France, de la Hongrie. Côté groupes organisés jusqu’ici nous avons reçu uniquement des Polonais. Nous collaborons avec une agence de voyage de Pologne depuis quelques années. A commencer par cette année, nous espérons pénétrer avec succès de nouveaux marchés : Israël, Espagne et en première les Emirats Arabes Unis. »


    Vous pouvez également découvrir l’offre roumaine de tourisme d’aventure à Adventure Fest, qui se tient vers la fin du mois en cours. C’est un festival de trois jours, où les touristes peuvent pratiquer presque tous les activités au niveau débutants.


    Ce voyage à travers le massif Apuseni s’achève sur le tourisme spéléologique, puisque dans ces montagnes il y a une contrée de 55 kilomètres carrés où se trouvent près de 2 mille grottes. Ecoutons Cristi Vârciu, responsable d’Apuseni Adventure : « J’ai travaillé pendant quatre ans en tant que guide touristique pour les Français. Le printemps je travaille avec des touristes israéliens, alors qu’en automne avec les Tchèques et les Polonais. Ce sont les trois catégories importantes de touristes que je guide à travers les Apuseni. Le tourisme spéléologique a connu le plus grand succès. Mon paquet préféré s’étend sur sept jours et prévoit de partir à pied vers la majorité des sites touristiques de la région alors que les bagages son transportés avec des tout-terrains. Le dimanche, avec un seul sac à dos, quelques vivres et un peu d’eau nous partons pour visiter une série de monuments tant naturels qu’ethnographiques. Le soir nous dormons au gîte rural, là ou les bagages nous attendent déjà. Et le lendemain matin l’histoire se répète. Nous montons sur des quads, nous traversons des gorges, nous allons même en chariot. Ce paquet de sept jours a connu un gros succès aux expositions touristiques où nous l’avons présenté. Bref, je peux te porter n’importé où dans le Massif Apuseni, même dans le temps. On peut commencer par l’époque de l’homme primitif, au Glacier de feu, la plus ancienne grotte habitée par des êtres humains, et finir par une activité moderne : survoler le massif Apuseni en parapente. »


    Même le menu est inédit si on pense à la galette cuite sur une pierre chauffée ou à une autre invention culinaire : le poulet au barrique, qui se préparent dans la grotte dans un barrique selon le modèle de la rôtissoire. Voici donc autant d’arguments qui font des Carpates Orientales une destination à ne pas rater. A bientôt ! (trad.: Alex Diaconescu, Dominique)