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  • “Mammalia”, un drame surréaliste

    “Mammalia”, un drame surréaliste

    Le drame surréaliste «Mammalia », réalisé par Sebastian
    Mihailescu a été présenté pour la première fois dans le cadre de la section
    Forum de la 73e édition du Festival international du film de Berlin et il est
    désormais projeté dans les salles de cinéma de Roumanie. Ce film a été projeté
    en avant-première nationale à Cluj dans le cadre du Festival international du
    Film Transilvania TIFF. La production a été sélectionnée aussi au Festival du
    Film d’Uruguay et a été incluse dans la compétition SMART7, un programme
    itinérant qui met l’accent sur des voix novatrices et qui repose sur sept
    festivals prestigieux. « Mammalia » a été présenté également à Kino Pavasaris à
    Vilnius (en Lituanie) et IndieLisboa (au Portugal). « Mammalia » (une
    coproduction Roumanie, Allemagne, Pologne) est un voyage surréaliste à travers
    la crise de la masculinité, écrite par Sebastian Mihăilescu et Andrei Epure.

    Le film mélange le drame au mystère et à la comédie.


    Sebastian Mihăilescu a évoqué au micro de RRI
    la manière dont il est arrivé à réaliser le film, le type de cinéma dans lequel
    s’inscrit « Mammalia », la compétition SMART7 et l’itinéraire international du
    film. « Pour
    ce qui est de la démarche, j’ai essayé de m’approcher d’un cinéma poétique. Un
    cinéma poétique qui utilise pleinement les moyens du cinéma, évidemment : le
    montage, le temps, la lumière et c’est pourquoi j’ai appréhendé la pellicule
    comme un environnement analogique. J’ai probablement choisi cette approche
    aussi parce que j’ai peur du temps. C’est mon combat avec le temps, avec ma
    peur du temps, des choses que j’ai également dit dans les sessions de
    questions-réponses. Au sujet de SMART7, il est vrai, c’est la première fois
    qu’un film roumain est sélectionné dans ce circuit. Ce mois-ci, le film sera
    projeté à deux reprises à Reykjavík, et je serai sans nul doute présent à l’une
    de ces projections. Le film sera aussi projeté à Salonique. Et pour évoquer le temps,
    pour moi, le cinéma est ma deuxième carrière, que j’ai commencée à 27 ans.
    Avant de faire du cinéma, j’ai été ingénieur informatique. Cette année, j’ai
    fêté mon 40e anniversaire et je crois que c’est un moment important pour toute
    personne. Je n’étais pas épanoui et c’est pourquoi j’ai abandonné ma carrière
    d’informaticien. Initialement, je voulais devenir peintre, je n’ai pas eu ce
    courage, puis j’ai voulu devenir architecte, et là à nouveau je n’ai pas eu le
    courage. C’est ainsi que j’ai atterri à l’Université Polytechnique, mais
    parallèlement je me suis occupé du design, j’ai continué à peindre et à faire
    de l’art de rue. Mais le désir de m’exprimer par l’art a toujours été présent
    chez moi. J’ai essayé de l’exprimer comme j’ai pu et le film lie toutes ces aptitudes.
    Ma passion pour la littérature, pour la peinture, pour l’image et pour la
    photographie. »






    István Téglás joue le rôle
    de Camil, un homme de 39 ans qui se lance dans un voyage onirique dans lequel
    la banalité et le fantastique s’entremêlent.

    Une fois perdu le contrôle sur son
    travail, sur son statut social et sur sa relation amoureuse, Camil se lance
    dans une quête de soi et finit par remettre en question son identité et sa
    masculinité. En suivant sa partenaire, il arrive au sein d’une étrange
    communauté, avec des rituels troublants, dans laquelle il arrive finalement à
    se confronter à un renversement tragicomique de rôles.

    Le rôle de Camil, un des plus difficiles


    « Ca
    a très difficile pour moi et j’ai souvent été très agité. Cette manière de
    travailler un film, lorsqu’on ne sait jamais ce qui va se passer, peut provoquer
    toute sorte d’états d’âme. Qui plus est, après plusieurs jours de travail, on
    commence à fatiguer lorsqu’on doit tourner quotidiennement, parfois en
    commençant à 5 heures du matin par
    exemple. Mais j’ai essayé de me concentrer, d’être présent, c’était l’aspect le
    plus important et je crois que j’ai réussi. Certes, ça a été un rôle très
    difficile aussi du point de vue physique et je le dis même si je suis habitué à
    ce genre de travail, j’ai joué des rôles difficiles aussi dans des spectacles
    de théâtre. J’étais entraîné, préparé en ce sens, mais les défis ont également
    été assez nombreux. Par exemple, j’ai dû entrer dans l’eau dehors à la fin
    octobre, lorsqu’il faisait froid. Dans de telle conditions le costume de
    scaphandre peut aider jusqu’à un certain point, après quoi il ne reste qu’à
    résister. « Mammalia » est une sorte de film dans le cadre duquel le
    réalisateur m’a offert une liberté totale, mais aussi une sorte de direction,
    parce que les situations que je devais interpréter étaient claires. C’est pourquoi
    je ne me suis jamais senti perdu.
    » István Téglás


    L’acteur a également évoqué sa collaboration à Mammalia
    avec des acteurs non-professionnels. « Généralement,
    j’aime travailler avec des gens qui n’ont pas de diplôme parce qu’il me semble
    qu’ils sont plus ouverts que les acteurs professionnels. Je le savais depuis
    longtemps. J’ai souhaité travailler avec des acteurs amateurs et voilà que ce
    rêve s’est réalisé. Nous nous sommes très bien entendus et dans les séquences
    en question, je me suis en quelque sorte laissé diriger par eux, au lieu de les
    conduire moi-même. Et j’ai beaucoup aimé cette situation, même si généralement
    en tant qu’acteur il n’est pas facile de le faire. Le plus souvent, on
    veut ou on est tenté de prendre les choses en main. Mais l’expérience de
    Mammalia s’est très bien déroulée. »



    Hormis István Téglás, la distribution du film inclut
    aussi Mălina Manovici, Denisa Nicolae, Steliana Bălăcianu, Rolando Matsangos,
    Mirela Crețan, Andreea Gheorghe, Mircea Bujoreanu, Marian Pîrvu, Dan Zarug
    Mihai et Elena Chingălată. (trad. Alex Diaconescu)