Tag: surveillance

  • Des AWACS à Bucarest

    Des AWACS à Bucarest


    Déclenchée à ses frontières
    orientales suite à l’invasion russe de l’Ukraine, la plus grave crise
    sécuritaire des dernières décennies a obligé l’Alliance de l’Atlantique Nord à
    renforcer rapidement la posture sécuritaire et de défense sur son flanc Est dont
    la Roumanie fait partie. A l’heure où l’on parle, presque 5000 soldats alliés
    sont déployés sur le territoire roumain, tandis que des éléments multinationaux
    alliés, faisant partie de la Force de réaction rapide déployée en Roumanie
    avant la guerre russo-ukrainienne ont été reconvertis en un groupe tactique de
    combat ayant la France pour nation-cadre. Le processus de consolidation du
    Flanc Est ne s’arrête pas ici. « Dans
    le contexte où l’invasion illégale de la Russie en Ukraine continue à menacer
    la paix et la sécurité en Europe, il n’y aucun doute quant à la décision de
    l’OTAN de protéger et de défendre chaque centimètre du territoire allié »
    affirmait récemment l’Alliance dans un communiqué dans lequel elle annonçait le
    déplacement en Roumanie de trois avions de surveillance de l’Airborne Warning
    and Control System (Awacs).


    Habituellement basés près d’Aix-la-Chapelle à l’ouest de l’Allemagne, les
    appareils stationneront désormais sur la base de la force aérienne roumaine
    d’Otopeni, près de Bucarest. Près de 180 officiers militaires y seront
    également déployés. Les avions participeront à des missions de reconnaissance
    et de surveillance de l’espace oriental de l’Alliance. Dotés des radars de
    dernière génération, les Awacs sont capables à identifier des avions se
    trouvant à plus de 400 km distance. Ils ne sont pas prévus d’armement et ils
    servent de postes de commandement pour les opérations aériennes. Davantage sur
    l’importance d’une telle mission en Roumanie avec le général Daniel Petrescu,
    chef de l’Etat majeur de la Défense roumaine :


    « Depuis février 2022, les
    avions Awacs ont exercé régulièrement des patrouilles en Europe de l’Est et dans la région de la Mer
    Baltique. Les missions communes auxquelles ils participeront en Roumanie
    renforceront aussi bien l’interopérabilité que la cohésion du personnel roumain
    avec celui de la Flotte 14 de surveillance de l’Otan
    ».


    « La
    mission menée en Roumanie par les pilotes allemands représente un signal
    important de la solidarité transatlantique et européenne
    »
    a fait savoir l’ambassadeur d’Allemagne à Bucarest, Peer Gebauer. A ses dires,
    « le fait que la mission est dirigée
    par le général de brigade allemand, Stefan Neumann et qu’elle jouit de la
    participation d’un grand contingent de militaires allemands démontre, une fois
    de plus, notre solidarité envers les partenaires roumains
    ».


    Les avions de surveillance Awacs
    contribueront d’une manière significative aux efforts de l’OTAN de renforcer
    son Flanc Est et son système d’alerte précoce. Le général Neumann s’est dit
    impressionné par le soutien offert par les forces aériennes roumaines, ce qui
    ne fait que prouver, une fois de plus, le bon fonctionnement de l’Alliance.
    « A l’aide du système Awacs, l’OTAN
    dispose d’une capacité de surveillance aérienne et maritime forte et flexible »
    a conclu le général allemand. (Trad. Ioana Stancescu)



  • Les affres de la surveillance politique dans le monde rural roumain

    Les affres de la surveillance politique dans le monde rural roumain

    La police politique, la Securitate, la Milice, qui était la police communiste, enfin les réseaux dindics ont constitué la triade de la terreur exercée par le régime. Elle sest souvent traduite par des vagues de persécutions et de condamnations à tout va, et dont sont le plus souvent tombaient victimes les innocents. Dautres étaient persécutés pour leurs opinions politiques et pour défendre leur patrimoine, grâce auquel ils gagnaient leur vie. La surveillance et la répression policière étaient en effet omniprésentes à lépoque, le régime ayant commis tous les types dinfractions à légard de la personne, homicides compris.



    La question de la surveillance et de la répression politique exercées dans les grandes agglomérations urbaines a été amplement abordée par les chercheurs, à bon escient dailleurs, car le risque dexplosion était plus important, et pouvait avoir des conséquences dramatiques pour le régime. Et, en effet, cest dans la ville, peuplée par une grande diversité en termes de catégories sociales et bénéficiant dune grande concentration de populations, que la surveillance était ressentie de manière prégnante. Pourtant, le monde rural na pas non plus été dispensé de la présence de lappareil de surveillance et de répression du régime. De fait, historiquement, le début de la répression communiste commence à se faire sentir surtout dans le monde rural, un élément qui se poursuit, sans discontinuer, jusquà la chute violente du régime, fin 1989.



    Le processus de collectivisation de lagriculture, entamé le 2 mars 1949 et impliquant la confiscation des terres agricoles, sétait heurté demblée à la résistance acharnée des petits propriétaires terriens quétaient les paysans de lépoque, organisés à certains endroits dans de véritables troupes paramilitaires anticommunistes, composées danciens militaires opposés au régime et de paysans révoltés. Devant cette résistance, lEtat communiste réplique, en instaurant la terreur, qui a vite fait de gagner les campagnes. Cest là quil développa dabord son réseau dindics, indispensable pour le renseigner sur lidentité des partisans, sur les ressources et les appuis dont ils disposaient, sur leurs moyens de communication. Pour lEtat communiste, la surveillance des campagnes représente ainsi, dès le départ, un enjeu énorme. Et lhistoire de la résistance anticommuniste note le rôle essentiel des informateurs pour la liquidation des groupes de partisans. Les fosses communes découvertes ces dernières années permettent dimaginer lampleur du carnage, laissant apparaître des dizaines de corps de paysans, souvent exécutés sommairement et ensevelis sur place, à proximité des bois, à lécart des villages.



    Lhistorien Gheorghe Miu a longuement étudié les dispositifs de surveillance et de répression mis en place par le régime dans la région de Buzău. Des dispositifs quil croit répliqués à lidentique dans tout le pays. Gheorghe Miu :



    « Ces structures militarisées du régime communiste ont été implantées dans les campagnes roumaines, dans ces villages qui devenaient socialistes, au travers des antennes de la Securitate, et aussi des postes de milice. Ces antennes disposaient dun réseau dindics souvent bien étoffé, de logements conspiratifs, dagents, dune structure informative complexe, et dont faisaient état beaucoup de documents auxquels jai eu accès. Lantenne de la Securitate, établie dans un village, avait pour rôle de renseigner. Elle surveillait et supervisait les réseaux dindics. Le responsable de lantenne pouvait être le chef du poste de milice communale par exemple. Il remontait les informations glanées sur le terrain vers lofficier de la Securitate. »



    Cet appareil complexe ne pouvait évidemment pas fonctionner en labsence dindicateurs. Pour les recruter, la Securitate ratissait large. Certains étaient appâtés par des avantages matériels, dautres cédaient devant les contraintes et le chantage. Ainsi, ceux de la première catégorie pouvaient espérer accéder à un meilleur poste, se voir répartir une belle maison, bénéficier dun meilleur salaire et dautres formes de récompense financière, voire avoir accès au passeport et pouvoir voyager à létranger. Mais souvent en milieu rural, le recrutement des indics se faisait par la peur et la terreur seules. Gheorghe Miu explique :



    « Très souvent, les informateurs étaient affublés dun nom de code, dun sobriquet. Ils étaient issus de toutes les classes sociales, de tous les milieux. La Securitate cherchait à recruter surtout dans le milieu de ceux quelle visait : des voisins, des proches, dautres agriculteurs. Mais lon a découvert aussi des enseignants, voire un employé de banque, de la banque dEtat, envoyé dans les campagnes pour vanter les bienfaits du système dépargne géré par lEtat. Il était pourtant chargé par la Securitate dun certain nombre de missions précises. Ces gens ne bénéficiaient pas davantages matériels à proprement parler en échange de leur félonie. Ils étaient racolés par la peur, par la terreur. On les appelait au poste de milice et ils se mettaient à écrire parce quils avaient peur. »



    Lhistorien Gheorghe Miu a rencontré pourtant des paysans qui ont préféré longuement souffrir plutôt que de trahir. Lun de ces cas fut son propre grand-père :



    « Prenez le cas de mon grand-père, Vasile Miu, un agriculteur qui sétait opposé à la collectivisation des terres. Le régime na pas pu le faire changer davis, il est resté en dehors de la coopérative agricole de production jusquen 1989, mais il en a subi les conséquences. Javais retrouvé un dossier denquête à son nom, il a été poursuivi au pénal. Pourtant, ce nétait pas un propriétaire denvergure. Cétait un paysan, il possédait en tout et pour tout 9 hectares de terre. Malgré cela, il a été accusé dêtre réactionnaire, ennemi du régime. Lenquête a démarré à la suite de la lettre quil avait envoyée au président du Conseil populaire de la commune de Padina, Gigel Stoicescu, lun des artisans locaux de la collectivisation au département de Buzău. La Securitate dresse alors un dossier de vérification et un autre denquête pénale à son nom, et cest là que le calvaire commence. Il sera condamné à trois mois de prison ferme pour avoir vendu au marché un cheval qui avait été placé sous séquestre par le Fisc communiste, suite au non-paiement des quotas auxquels étaient astreints les agriculteurs à lépoque. »



    Lappareil de surveillance et de répression du régime communiste a sévi avec la même brutalité à la campagne comme à la ville. De nombreux paysans ont encore des souvenirs du calvaire que la Securitate, la milice et les indics leur ont fait subir dans les campagnes pendant les longues années noires du régime communiste.


    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Les enfants et l’environnement numérique

    Les enfants et l’environnement numérique

    A l’heure où l’on parle, le nombre d’enfants à avoir accès à Internet dès un âge tendre est à la hausse. Ce n’est pas une simple perception subjective, mais une réalité confirmée par les statistiques: selon une étude de l’UNICEF, sur l’ensemble des internautes mondiaux, les jeunes âgés de 15 à 24 ans y passent le plus de temps. Parmi eux, ce sont les moins de 18 ans qui préfèrent naviguer le plus. Une situation qui n’est pas sans risques, vu les cyber-dangers potentiels. Au pôle opposé, l’UNICEF fait état de quelque 346 millions de jeunes laissés pour compte. Les pourcentages parlent d’eux-mêmes: on recense 60% de jeunes africains à naviguer très peu sur Internet par rapport à seulement 4% en Europe. Autant dire que l’accès à Internet reflète à lui seul les décalages économiques et culturels entre les différents pays du monde. Pieter Bult, le représentant Unicef Roumanie, affirme:



    « Ces inégalités touchent notamment les enfants vivant dans des régions isolées, contraints à se battre contre la pauvreté, contre l’exclusion sociale et à faire face à des situations d’urgence. Il convient de préciser que même en Roumanie – pays où la vitesse de connexion à Internet est parmi les plus rapides au monde – on remarque de fortes disparités entre les villes en fonction du niveau de vie des habitants. Selon les statistiques, 87,3% des Bucarestois ont utilisé au moins une fois Internet, contre 70% des habitants du nord-est du pays et les pourcentages diminuent encore en milieu rural, où le taux de pauvreté est plutôt élevé. »



    Du coup, les décalages numériques provoqués par l’accès au numérique nous inquiètent tout comme le font les actes d’agression ou la délinquance en ligne, affirme Pieter Bult:



    « On remarque dernièrement, sur Internet, de nouvelles formes d’intimidation, de violence, d’abus et d’exploitation des enfants. Je pense, par exemple, à toute sorte d’enregistrements vidéo de mineurs abusés sexuellement, réalisés sur demande des clients, ou encore à la diffusion en direct des abus auxquels des enfants sont soumis. C’est par l’intermédiaire de profils anonymes, créés sur les réseaux sociaux et sur des sites non sécurisés associés aux jeux en ligne que les enfants risquent de tomber entre les mains des agresseurs. Or, une fois de plus, les enfants vulnérables, comme par exemple ceux moins alphabétisés, seront toujours les plus exposés aux risques. »



    En Roumanie, une étude réalisée par la fondation « Sauver les enfants » indique que 78% des enfants accèdent, quotidiennement ou presque, à Internet et que 90% d’entre eux utilisent au moins un des réseaux sociaux. Il est pourtant vrai qu’à en croire les statistiques, ils ne sont que 17% des jeunes roumains à consacrer moins de temps à la famille, aux amis ou aux devoirs scolaires en raison des heures passées en ligne. N’empêche : 45% des enfants roumains ont déjà été victimes d’au moins un acte de cyber-harcelement, informe l’ONG « Sauver les enfants ». Une réalité qui rend impératives des mesures appropriées, pour mieux sécuriser Internet et pour en faire plutôt une ressource éducationnelle qu’un passe-temps imprudent. Loin d’être dupes, les enfants sont parfaitement conscients de la manière dont la technologie numérique risque d’affecter leur vie. Constantin Eugen Gheorghe, élève en cinquième, à Bucarest, avoue:



    « Pour moi, Internet est une source aussi bien d’inspiration que d’information. Je sais qu’il est très utile, mais qu’il cache des menaces. Par exemple, on peut s’en servir pour nos devoirs et nos projets, surtout qu’il nous permet de trouver rapidement des informations. On y trouve aussi des jeux nous permettant d’entrer en contact avec des enfants de notre âge. En revanche, on doit faire attention aux sites que l’on visite, car on risque de nous exposer à des dangers. A mon sens, au lieu de nous interdire l’accès à Internet, nos parents et nos professeurs devraient nous le permettre et rester à nos côtés pour nous aider. »



    Pour répondre au besoin des adultes de mieux surveiller les activités en ligne des enfants, les autorités roumaines ont élaboré « Le guide des premiers pas vers la sécurité numérique ». Réalisé par le Centre roumain de réponses aux incidents de cyber-sécurité, la brochure propose des informations et des conseils basiques pour une navigation en ligne sécurisée. Catalin Arama est le directeur général du Centre:



    « Nous avons examiné les informations qui nous sont parvenues sur les principales catégories d’activités des enfants en ligne et on a découvert qu’ils sont friands notamment de socialiser, de partager des informations sur eux-mêmes et de chercher des informations. Du coup, notre guide dresse une liste de menaces pour chacune de ces trois catégories d’activités, tout en offrant des solutions à caractère technique. Par exemple, on donne des adresses et des liens censés offrir aux parents intéressés la démarche à appliquer pour surveiller les activités en ligne de leurs enfants. »



    Pour un meilleur accès à Internet et pour la diminution de ses menaces cachées, l’UNICEF recommande de placer les enfants au cœur des politiques numériques actuelles. (Trad.: Ioana Stàncescu)

  • La Securitate et l’économie roumaine

    La Securitate et l’économie roumaine

    Après 1948, l’Etat communiste roumain a confisqué toutes les entreprises, devenant l’unique propriétaire de l’économie, selon l’idéologie marxiste-léniniste. De plus, l’Etat est devenu aussi producteur, administrateur, distributeur, commerçant, fournisseur de services et l’unique compétiteur sur un marché quasi inexistant. Comme la consolidation du régime dépendait de l’économie, en suivant le modèle soviétique, le Parti Communiste Roumain l’a transformée en priorité zéro. La Securitate, la police politique communiste, avait le rôle de surveiller de près l’économie, une mission décrite dans les décrets et actes réglementaires comme suit: « connaître, prévenir et liquider tout geste de nature à miner l’économie nationale et à porter atteinte à la sécurité de l’Etat».

    Liviu Ţǎranu est chercheur au Conseil national pour l’étude des archives de l’ancienne Securitate. Il explique les structures économiques de la police politique communiste: « Etant directement liée à l’appareil du parti, la Securitate a reçu une variété de missions dans le domaine de l’économie. La structure qui a surveillé l’activité économique entre 1950 et 1970 s’appelait la Direction de Contre-sabotage, connue par la suite comme la Deuxième direction des renseignements économiques dans les années 70 et 80. Ce n’était pas la seule structure chargée de l’économie. Il y en avait d’autres aussi qui ont activé dans les différentes zones économiques. Par exemple la Première Direction de renseignements intérieurs, le Département de renseignements extérieurs, le Centre de renseignements intérieurs créé après 1978. S’y ajoute toute une série d’unités indépendantes, dont le Service indépendant pour le commerce extérieur ou la célèbre Entreprise de commerce extérieur Dunarea. »

    La police politique communiste avait ses propres méthodes de surveiller l’économie, étroitement liées aux programmes politiques. Liviu Ţǎranu explique : «En 1989, dans un article paru dans la revue Securitatea, le chef de la Deuxième direction de renseignements économiques, le général Emil Macri, affirmait que la structure qu’il dirigeait était active. C’est la preuve la plus évidente du fait que le Parti Communiste se servait de la Securitate dans l’économie aussi, selon les priorités de sa politique économique et de sa direction. Il s’agissait d’une manière spécifique d’agir : création de réseaux informatifs, surveillance, perquisitions, arrestations, enquêtes, correspondance interceptée, écoutes téléphoniques. La Securitate avait ses propres méthodes d’atteindre ses objectifs. Dans les années 70 – 80 le côté préventif de son activité était essentiel, accentué par Nicolae Ceausescu lui-même et par les chefs de la police politique. Les mesures préventives comportaient un nombre important d’avertissements et destructions de l’entourage.»

    Malgré les actions de la police politique, l’économie de la Roumanie communiste allait de mal en pis. Par conséquent, la Securitate a voulu connaître les causes du dysfonctionnement toujours plus profond de l’économie.

    Liviu Ţǎranu: «A compter des années ’70 et surtout pendant les années ’80, à mesure que la crise économique s’approfondissait, la Deuxième Direction s’est vu attribuer des tâches visant la surveillance de la production industrielle et agricole du pays, tant au niveau qualitatif qu’au niveau quantitatif. C’est la production destinée à l’exportation qui était privilégiée. Dans les années 80 il fallait savoir pourquoi l’objectif de la production planifiée n’avait pas été atteint, pourquoi certaines installations étaient utilisées de manière inefficace et qui étaient les personnes responsables de l’état négatif des choses au sein des unités économiques. Bref, dans les années ’80, la Securitate devient une sorte de superviseur des chaînes de production industrielle et de l’économie en général. En même temps, elle supervisait la coopération entre les différentes unités industrielles qui auraient dû collaborer mais qui ne le faisaient pas en raison du blocage existant. L’absence d’une coordination entre les unités économiques, les retards majeurs de livraison de produits, la qualité faible de la plupart des produits, les problèmes d’approvisionnement et l’incapacité d’atteindre les chiffres prévus dans le plan – c’étaient autant de priorités de la Direction de renseignements économiques. »

    Les enquêtes de la Securitate ont mis au jour non seulement les lacunes du système, mais aussi et surtout la dégradation psychologique des ressources humaines.

    Liviu Ţăranu : «Un autre côté de l’activité de la Direction des renseignements économiques était de surveiller les programmes de modernisation des technologies utilisées par les grandes entreprises de l’industrie. Il s’agissait de surveiller entre autres les instituts de recherche scientifique, d’ingénierie technologique que les chefs de la Securitate, dont notamment Emil Macri, son dernier chef, tenaient pour coupable pour les défauts de fabrication des produits roumains. Ce n’est pas la fabrication, mais la conception des produits qui était, selon la Securitate, la cause principale de la faible qualité des produits de l’industrie autochtone. L’expérience des officiers de la Deuxième direction témoigne du fait que les erreurs de conception étaient à l’origine de la qualité précaire. La mauvaise fabrication y comptait à peine pour 5 à 10%.»

    Même la présence de la redoutée Securitate n’a pas pu sauver l’économie roumaine qui a fait faillite en 1989. Cela prouve que la volonté d’un régime tyrannique ne peut pas être supérieure à la logique élémentaire du fonctionnement de l’économie, ni aux désirs et aux attentes de la population. (Trad. Valentina Beleavski)

  • A la Une de la presse roumaine du 26.03.2014

    A la Une de la presse roumaine du 26.03.2014

    Le rapport de la Commission de Venise sur les modifications que les autorités roumaines entendent apporter à la loi fondamentale du pays occupe également une partie de la presse écrite roumaine. De même que le débat sur lintroduction dune nouvelle accise sur le carburant en Roumanie ou encore le projet dinstaller un système de surveillance urbain à reconnaissance faciale, dans une ville du sud de la Roumanie.


  • A la Une de la presse roumaine du 07.08.2013

    A la Une de la presse roumaine du 07.08.2013

    Aujourd’hui, dans les journaux : la convocation du député européen Adrian Severin par les procureurs du Parquet national anti-corruption, dans une affaire corruption et de trafic d’influence ; la présence, en Roumanie, d’un serveur américain de surveillance des communications Internet ; des crédits immobiliers plus chers en lei qu’en euros ; des mesures d’austérité assumées par Bucarest dans le nouvel accord avec le FMI ; un député européen qui demande la vérification de l’argent public octroyé à l’Eglise orthodoxe roumaine.