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  • Cent ans depuis la création de la Petite Entente

    Cent ans depuis la création de la Petite Entente

    C’est ainsi qu’avait vu le jour la Société des Nations, appelée
    aussi la Ligue des Nations. Ancêtre de l’ONU, la Société des
    Nations se voulait le forum d’élection où les conflits naissants
    allaient pouvoir être réglés à l’amiable. C’est ici que
    furent énoncées, en effet, les idées les plus généreuses, c’est
    ici encore que la guerre fut mise au ban des nations, qui lui
    refusait dorénavant le droit de pouvoir régler les disputes entre
    les Etats.


    Mais alors que les vainqueurs
    de la Grande Guerre s’efforçaient de faire émerger un nouveau
    droit international, les Etats vaincus n’avaient de cesse de
    reprendre la main, en contestant le nouveau tracé des frontières,
    décidé à Versailles. Progressivement, les nations commençaient à
    se ranger dans deux camps, que tout opposait. Les nations
    victorieuses essayèrent de leur côté de se regrouper en
    différentes types d’alliances régionales, pour mieux défendre
    leurs intérêts communs, et pour éviter de rendre les armes devant
    les visées révisionnistes de leurs voisins vaincus.

    La
    diplomatie de la Grande Roumanie, nation victorieuse à l’issue de
    la Grande Guerre, s’était résolument engagée dans cette bataille
    d’influence, s’efforçant de bâtir un système d’alliances
    régionales pour préserver ses intérêts. C’est ainsi que la
    Roumanie signe son premier traité d’alliance d’après la guerre
    avec la Pologne, en 1921. Et c’est toujours en 1921, au mois
    d’octobre, que fut créée la Petite Entente, alliance qui
    réunissait la Roumanie, la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie,
    prenant pour exemple la Triple Entente, scellée durant la guerre,
    entre la France, le Royaume-Uni et la Russie. Le troisième mécanisme
    de coopération régionale fut créé seulement en 1934, et
    réunissait, sous l’appellation de l’Entente balkanique, la
    Roumanie, la Yougoslavie, la Grèce et la Turquie, les 4 Etats légués
    contre les visées révisionnistes de la Bulgarie notamment.

    Au
    centenaire de la signature de la Petite Entente, l’historien Ioan
    Scurtu nous décrit le contexte régional qui prévalait en 1921 : « Aussi bien la
    Tchécoslovaquie, que la Yougoslavie et la Roumanie, tous ces pays
    avaient conclu des traités de paix avec la Hongrie, lorsque fut
    signé le Traité de Trianon, le 4 juin 1920. Mais ces Etats
    craignaient les visées révisionnistes magyares, et désiraient se
    mettre à l’abri. Cette alliance se constitua à partir du statut
    de la Société des Nations, cette institution internationale qui
    venait juste d’être mise sur pied, en 1919, faisant suite à la
    proposition du président des Etats-Unis, Woodrow Wilson. L’objectif
    de l’alliance était de mettre en échec toute tentative
    révisionniste, car elle était censée avoir un caractère
    dissuasif, excluant d’emblée la guerre du champ du possible. Pour
    constituer la Petite Entente, il y a évidemment eu des négociations
    préalables. L’on avait d’ailleurs commencé par signer des
    traités bilatéraux. La Roumanie et la Yougoslavie désiraient se
    prémunir des menaces hongroises et bulgares, alors que la
    Tchécoslovaquie n’avait aucun différend avec la Bulgarie et
    qu’elle n’avait pas considérée utile d’intervenir dans un
    premier temps. »


    Et
    en effet, l’alliance entre la Roumanie, la Yougoslavie et la
    Tchécoslovaquie s’était construite à travers trois traités
    bilatéraux. L’historien Ioan Scurtu détaille : « Ces traités
    comprenaient des articles similaires en tous points. Dans le cas du
    traité entre la Roumanie et la Tchécoslovaquie, il était prévu de
    défendre la frontière avec la Hongrie. Le traité avec la
    Yougoslavie parlait d’une riposte commune en cas d’éventuelle
    attaque non provoquée, venant de la part de la Hongrie ou de la
    Bulgarie. La
    Petite Entente a été la première alliance multilatérale conclue
    après la fin de la Grande Guerre, dans l’esprit de la Société
    des Nations. Une alliance qui a fait naître beaucoup d’espoirs. »


    Mais
    l’historien Ioan Scurtu est tranchant : ces alliances
    régionales, constituées contre la Hongrie et la Bulgarie, étaient
    disproportionnées. Et il met tout cela sur le dos de la propagande. « Si l’on regarde de
    plus près, l’on constate que les trois Etats qui s’alliaient
    comptaient ensemble 683.000
    kilomètres carrés et 50 millions d’habitants. Ils se léguaient
    contre un Etat qui ne comptait 93.000 kilomètres carrés et 9
    millions d’habitants. Chaque Etat allié, pris séparément, pesait
    plus que la Hongrie seule. Je me suis alors demandé à quoi tout
    cela servait. Surtout que, conformément au traité de Trianon, la
    Hongrie avait dû démanteler son armée et son industrie d’armement,
    et elle avait été empêchée de constituer d’autres formes
    d’organisation paramilitaire. Et pour moi cela reste un mystère,
    mais je crois que les trois Etats alliés avaient surévalué la
    puissance de la diplomatie et de la propagande externe hongroise,
    traditionnellement influentes. Ils avaient sans doute pensé donc que
    face à une éventuelle agression hongroise, appuyée par des forces
    extérieures, les Etats de la Petite Entente se devaient d’agir
    ensemble. »


    Mais
    vers la fin des années 1930 il devenait évident que les politiques
    antagoniques qu’opposaient les deux blocs ne pouvaient plus
    continuer à l’infini. Les vainqueurs de la Première guerre
    mondiale se sont alors montrés plus conciliants, ce qui n’a
    pourtant rien arrangé, croit savoir l’historien Ioan Scurtu. « La Hongrie, appuyée
    de façon manifeste par l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie,
    mais bénéficiant également de l’accord de la France et de la
    Grande-Bretagne, les puissances garantes des traités, avait obtenu
    le droit de réarmer. Par
    l’Accord de Bled de
    1938, les trois Etats
    de la Petite Entente donnaient à leur tour leur accord, sous
    prétexte que cela allait pouvoir garantir la paix. Qu’à cela ne
    tienne. Au mois de novembre 1938, la Hongrie reprend une partie de la
    Tchécoslovaquie, puis, au mois d’août 1940, la partie nord de la
    Transylvanie, à la suite du Diktat de Vienne. Enfin, au mois d’avril
    1941, ce sera le tour de la Yougoslavie. »



    Les alliances régionales,
    bâties pour arrêter une nouvelle guerre et défendre le statu quo
    des frontières établies à Versailles, avaient finalement montré
    leurs limites. Et la plus prometteuse entre toutes, la Petite
    Entente, n’a pas fait mieux. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • 19.11.2015

    19.11.2015

    Libération — Plusieurs cérémonies à la mémoire des soldats roumains ayant participé à la libération de la Tchécoslovaquie pendant la Deuxième Guerre Mondiale se déroulent ce jeudi à Zvolen, en Slovaquie. C’est ici que se trouve le plus grand cimetière de l’étranger de l’Armée roumaine recensant plus de 10.000 tombes des militaires roumains. Le président roumain, Klaus Iohannis et son homologue slovaque, Andrej Kiska, déposeront des couronnes de fleurs et remettront des décorations à plusieurs vétérans de guerre. Mercredi, à Bratislava, Iohannis a déclaré que la Roumanie et la Slovaquie n’étaient pas des destinations visées par les réfugiés. A son tour, le président slovaque Andrej Kiska a affirmé que, tout en restant solidaires, les pays devraient prendre des mesures afin que des attentats comme celui de Paris ne se répètent plus. Le chef de l’Etat roumain a également rencontré le premier ministre Robert Fico et des représentants des jeunes professionnels roumains qui travaillent à Bratislava.



    Gouvernement – A Bucarest, le nouveau gouvernement du technocrate Dacian Ciolos entame son activité par l’adoption de plusieurs actes normatifs à caractère administratif. L’équipe de l’ancien commissaire européen chargé de l’Agriculture est dominée par des technocrates sans appartenance politique, avec de l’expérience dans le secteur privé, dans les institutions européennes et dans la société civile. Rappelons que le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, a désigné Dacian Cioloş après la démission, en début du mois, du premier ministre social-démocrate Victor Ponta, sur la toile de fond d’amples protestations de rue. Mardi, le cabinet Ciolos a reçu le vote d’investiture.



    Incendie – 45 personnes grièvement blessées lors de l’incendie qui s’est déclaré le 30 octobre dans le club Colectiv de la capitale roumaine sont toujours hospitalisées à Bucarest. Sur ce total, 12 patients sont dans un état critique et très grave, tandis que les autres sont stables. 30 autres blessés ont été transférés dans des hôpitaux de l’étranger. 56 personnes ont jusqu’ici perdu la vie et le bilan est susceptible de s’alourdir encore.



    Gaudeamus – La Foire internationale du livre Gaudeamus, organisée par Radio Roumanie à Bucarest en est à son deuxième jour. Sous le slogan « La foire du livre la plus lue de la radio la plus écoutée », elle est ouverte jusqu’à dimanche et accueille plus de 300 maisons d’édition et 700 événements. L’invité d’honneur de cette année est le GADIF — Groupe des ambassades, délégations et institutions francophones en Roumanie.



    Tennis – Le joueur roumain de tennis Florin Mergea et son compère de double, l’Indien Rohan Bopanna, rencontre aujourd’hui la paire italienne Simone Bolelli- Fabio Fognini au Tournoi des champions de Londres. Mergea et Bopanna ont déjà obtenu la qualification pour les demi — finales, par la victoire contre les jumeaux américains Bob et Mike Bryan et respectivement contre la paire formée de l’Australien John Peers et du Britannique Jamie Murray. Par ailleurs, la paire Horia Tecau/ Jean Julien Roger s’est qualifiée pour les demi – finales après avoir battu mercredi soir le couple croato – brésilien, Ivan Dodig/Marcelo Melo. Cest pour la première fois que la Roumanie est représentée par deux sportifs à ce Tournoi des champions, qui réunit les huit meilleurs joueurs de la saison 2015 et les huit meilleurs couples masculins de la compétition de double.