Tag: technocrates

  • Principes budgétaires

    Principes budgétaires

    La tâche na pas été facile pour les experts qui composent le cabinet de technocrates de Dacian Cioloş – premier Exécutif entièrement sans couleur politique de la Roumanie post-communiste. Le budget 2016 a dû prendre en compte, dune part, ce que leurs prédécesseurs, les ministres du gouvernement du social-démocrate Victor Ponta, sétaient engagés à faire, et, dautre part, tenir les rênes du déficit à moins de 3%, comme réclamé par lUE. Cela, alors que les hausses salariales dans la fonction publique varient entre 10 et 25% et un allègement fiscal est attendu pour le 1er janvier prochain, allègement profitable aux affaires à long terme, mais pas moins risqué pour léquilibre budgétaire sur le court terme.



    Il est également vrai que les grands partis parlementaires – le Parti social-démocrate et le Parti national libéral – nont aucun intérêt à mettre des bâtons dans les roues dun gouvernement qui leur permet un répit dun an, électoral de surcroît. La preuve que les mauvaises surprises ne sont pas au rendez-vous est le rythme soutenu des débats, ainsi que les procédures accélérées dadoption. Les élus nont pas, non plus, apporté de modifications structurelles au projet de budget. Le premier ministre, Dacian Cioloş, a assuré les sénateurs et les députés que son gouvernement observe les impératifs législatifs quils avaient fixés, visant précisément lallégement fiscal et les hausses salariales dans la fonction publique. Il a toutefois précisé que les axes privilégiés par ce budget sont léducation, la santé, la recherche, la défense et les investissements. Dacian Cioloş:



    “Ce sont la santé, léducation et la recherche qui bénéficieront de fonds supplémentaires, leurs allocations se chiffrant à 700 millions deuros (3,1 millions lei), 500 millions deuros (2,3 millions lei) et respectivement 110 millions deuros (508 millions lei). La hausse des investissements dans la recherche est estimée à 23% en 2016, parce que, selon nous, celle-ci est essentielle à la fois pour la société et pour une relance économique durable”.



    Jusquà la fin de lannée, le chef du gouvernement promet également une décision au sujet du salaire minimum. Celui-ci devrait soit rester à sa valeur actuelle, de quelque 230 euro (1050 lei), soit augmenter jusquà 260 euro (1200 lei). Dacian Cioloş a expliqué que la majoration du SMIC, instamment demandée par les sociaux-démocrates, ne peut se faire sans une analyse approfondie de son impact sur le secteur économique privé notamment:



    “Ce qui me préoccupe, ce ne sont pas les conséquences sur la construction budgétaire, qui sont minimes, après que les salaires des fonctionnaires publics ont déjà augmenté de 10%. Nous avons plusieurs secteurs qui emploient beaucoup de gens, mais qui sont déjà confrontés à une certaine fragilité du profit. Cest là que nous devons examiner attentivement limpact dune telle mesure”, a-t-il dit.



    Dans le même ordre didées, le Patronat national roumain a annoncé quil était favorable à une hausse du salaire minimum, à condition que le calcul des taxes et des impôts versés par les sociétés prenne en compte le SMIC en vigueur. (trad.: Andrei Popov)

  • Le gouvernement Cioloş – début de parcours

    Le gouvernement Cioloş – début de parcours

    Investi il y a moins d’une semaine, le gouvernement de technocrates dirigé par Dacian Cioloş est le plus atypique entre tous les Exécutifs qui se sont succédé dans la Roumanie postcommuniste. Les économistes indépendants Teodor Stolojan et Mugur Isărescu s’étaient trouvés, pendant une année, en 1991 et respectivement en 1999, à la tête d’équipes formées majoritairement de ministres sans étiquette. Quant à Dacian Cioloş, il a distribué les portefeuilles à des gens généralement non – affiliés politiquement et qui avaient fait de la performance dans le secteur privé, la société civile ou dans les institutions européennes.

    Le nouvel Exécutif devrait gérer les affaires courantes d’ici l’automne 2016, lorsque se tiendront les élections législatives. Dans cet intervalle, la classe politique, largement discréditée et perçue comme corrompue et incompétente, devrait se réinventer et regagner la confiance des Roumains. Lors de sa première interview depuis l’investiture, accordée à Radio Roumanie, le nouveau premier -ministre déclarait que son cabinet s’était proposé d’adopter au plus vite le projet de budget 2016, pour le soumettre ensuite au Parlement. Se référant à la majoration de 10 % des salaires dans le secteur public, déjà adoptée par le Législatif, Cioloş a affirmé qu’il allait examiner d’abord les chiffres hérités de l’ancien Exécutif, pour voir si la mise en place de cette mesure est possible. Les nouveaux ministres devraient par ailleurs examiner les projets en cours d’implémentation, autre héritage du gouvernement démissionnaire du social-démocrate Victor Ponta, pour décider lesquels d’entre eux pourraient être intégrés dans le futur exercice budgétaire.

    Le nouveau programme de gouvernance prévoit également d’identifier très vite les solutions censées renforcer la confiance dans l’économie roumaine. Le vice premier-ministre Costin Borc explique: Cela suppose qu’il faut déceler les opportunités de réindustrialisation, compte tenu de la réinterprétation de ce concept dans le contexte général européen. Ce qui nous intéresse en priorité c’est d’appuyer le capital roumain, la consolidation de l’identité des produits autochtones étant pour nous un objectif stratégique. Puisque nous considérons le capital humain comme une ressource fondamentale, nous souhaitons le développer, un accent particulier étant mis sur la formation de personnels qualifiés, allant jusqu’) ceux des industries créatives, des technologies de l’information et de la communication, etc..

    A l’issue d’un entretien avec Corina Creţu, représentante de la Roumanie dans l’Exécutif communautaire, l’ancien commissaire européen à l’Agriculture, Dacian Cioloş a annoncé la reprise du programme opérationnel régional pour la période 2007 – 2013, lequel avait été bloqué à la suite d’un audit de la Commission européenne. Dans son interview pour la radio publique roumaine, le premier-ministre Dacian Cioloş a également affirmé que, si tout allait bien, le taux d’absorption des fonds communautaires, qui se situe actuellement autour de 60%, pourrait passer bientôt à 70 %. (trad. Mariana Tudose)

  • Le nouveau cabinet de Bucarest devant le Parlement

    Le nouveau cabinet de Bucarest devant le Parlement

    Perçu par l’ensemble de la société comme une solution salvatrice après l’expérience de la période post-communiste, pendant laquelle les différents gouvernements qui se sont succédé ont rivalisé d’impuissance, le cabinet de technocrates proposé par Dacian Cioloş n’a pas la tâche facile. Il doit confirmer les espoirs que les Roumains nourrissent depuis 26 ans maintenant, d’une gouvernance efficace et transparente, inaltérée par la corruption et des intérêts mesquins.



    L’ancien commissaire à l’Agriculture, Dacian Cioloş, qui jouit d’une bonne image à Bucarest comme à Bruxelles, a avancé une liste de 22 ministres, peu connus du grand public, mais dont les CV bien garnis de réalisations les recommandent pour leurs futures fonctions. Ils sont soit des managers expérimentés issus du secteur privé, comme c’est le cas du vice-premier ministre Costin Grigore Borc, à qui on a confié le poste de ministre de l’Economie, soit des diplomates réputés, tel le conseiller présidentiel Lazăr Comănescu, nommé à la tête de la diplomatie ou bien l’actuel ambassadeur roumain à Londres, à qui reviendra le portefeuille de la Défense.



    On y retrouve également des fonctionnaires de haut rang des institutions européennes, telle Anca Dragu, nommée au poste de ministre des Finances, et des activistes de la société civile, comme Cristina Guseth, future ministre de la Justice. Enfin, certains autres, ont par le passé exercé des fonctions qui ont croisé la politique, comme c’est le cas du sociologue Vasile Dîncu, ancien sénateur du Parti social-démocrate, plus grand parti de gauche en Roumanie, qui a été nominé à la tête du ministère du Développement régional.



    Voici ce que Dacian Cioloş déclarait au sujet des critères qui sous – tendent ces nominations: « Nous avons tenu compte du professionnalisme, de la probité et de l’ouverture au dialogue. Ces gens seront auditionnés par le Parlement, dont j’espère obtenir le vote de confiance. »



    Au cas où il serait investi, le plus probablement mardi, à l’issue des auditions par les commissions parlementaires, la première tâche du nouvel Exécutif sera dadopter un projet de budget 2016. Dacian Cioloş: « Je n’envisage d’opérer aucune coupe ni de rejeter les différentes propositions ou décisions déjà prises par le Parlement. D’autre part, je ne souhaite pas non plus mettre en danger la crédibilité de la Roumanie en proposant un budget insuffisamment consistent et solide. »



    A en juger d’après les positions exprimées par les leaders des partis parlementaires, on dirait que la validation du cabinet Cioloş serait une simple formalité. Il n’est pas moins vrai cependant que les partis n’ont pas le choix, affirment les analystes politiques, selon lesquels personne n’est prêt à prendre le risque d’une perte de capital électoral, une année avant les élections municipales et législatives et au moment où tout le monde réclame le changement radical de la classe politique tout entière. (trad.: Mariana Tudose)