Tag: territoire

  • 03.10.2018

    03.10.2018

    Parlement Européen – La Commission Européenne suit avec inquiétude les dernières évolutions de Roumanie, a déclaré le premier vice-président de la Commission, Frans Timmermans en lançant le débat au Parlement Européen sur la situation de l’Etat de droit en Roumanie. Evoquant les modifications controversées opérées par le pouvoir de Bucarest dans les lois régissant le fonctionnement de la justice ou encore la destitution de Laura Codruta Kovesi de son poste de cheffe du parquet roumain anticorruption, institution qui a eu une évaluation positive dans le dernier rapport MCV, le responsable européen a affirmé que la Roumanie a fait des pas en arrière en ce qui concerne la réforme du système judiciaire et la lutte contre la corruption. Frans Timmermans a aussi demandé aux responsables roumains d’investiguer les protocoles conclus dans le passé entre les services secrets et les parquets. La Commission titrera les conclusions adéquates si les amendements aux Codes pénaux, aux lois de la justice et à la Loi portant sur les conflits d’intérêts sont promulgués sans tenir compte des préoccupations de la Commission, a souligné M Timmermans, appelant Bucarest à remettre sur la bonne voie le processus des réformes.

    Invitée aux débats, la première ministre roumaine Viorica Dancila a dénoncé les protocoles entre les renseignements et les parquets, en raison desquels de nombreux Roumains ont été suivis. Elle a aussi plaidé pour une justice correcte pour les citoyens et a défendu les modifications des lois de la justice. Mme Dancila a également critiqué le Mécanisme de Coopération et de Vérification (MCV), qui, à son avis, a raté son objectif car il n’a pas tenu compte des abus et des violations des droits de l’homme dont certains les Roumains sont tombés victimes pendant les enquêtes pénales. Par ailleurs, dans son allocution devant le PE de Strasbourg, Mme Dancila a défendu la Gendarmerie roumaine, accusée d’avoir agi de manière disproportionnée lors de la manifestation antigouvernementale du 10 août dernier de Bucarest. Selon la cheffe du gouvernement roumain, les forces d’ordre sont intervenues de la même manière dont ont agi les structures similaires d’autres Etats membres de l’Union. Enfin, Mme Dancila a demandé aux responsables européens que la Roumanie soit traitée comme un partenaire égal au sein de l’UE, assurant que personne ne pouvait arrêter le pays de son parcours européen.

    OTAN – Bruxelles accueille deux jours durant la réunion des ministres de la Défense des pays membres de l’OTAN, la première depuis le sommet de l’Alliance en juillet dernier. Cette réunion marque de début de la mise en œuvre de la Déclaration adoptée cet été. La Roumanie y est représentée par son ministre Mihai Fifor. A l’agenda des débats figurent entre autres les évolutions sur la flanc est de l’OTAN et la réforme de la structure de commande de l’Alliance, sans oublier la lutte contre les menaces hybrides et cybernétiques.

    Agriculture – Et c’est toujours à Bruxelles que le ministre roumain de l’Agriculture, Petre Daea, discute aujourd’hui de l’allocation de fonds supplémentaires pour dédommager les fermiers qui ont connu des manques à gagner à cause de la peste porcine africaine. 6000 dossiers de dédommagements d’une valeur totale de 11 millions et demi d’euros ont été déposés jusqu’ici. 5000 en ont déjà été traités. Rappelons-le 950 foyers de peste porcine africaine ont été confirmés en Roumanie depuis le début de la maladie, des centaines de milliers de cochons ayant été abattus.

    Transporteurs – Les représentants du ministère des Transport et ceux des transporteurs ont eu des négociations ce mercredi au siège du ministère de Bucarest. Les transporteurs dénoncent les modifications proposées en ce qui concerne l’attribution des licences pour les courses entre les départements. Ils demandent le retrait de l’ordre ministériel qui propose la libéralisation du marché du domaine afin de permettre l’existence d’une concurrence réelle entre les sociétés qui ont déjà des itinéraires attribués et celles qui souhaitent entrer sur le marché. Le Conseil de la Concurrence estime à son tour que le critère de l’ancienneté est non concurrentiel, le ministère des Transports décidant d’introduire de nouveaux critères dans l’octroi des itinéraires prioritaires, dont l’existence de cars nouveaux qui renforce le confort des voyageurs. C’est la deuxième journée de protestations devant le ministère des Transports de Bucarest, les représentants de la Confédération des Opérateurs et Transporteurs autorisés de Roumanie ayant occupé avec des microbus et autocars les rues avoisinant le ministère.

    Pénitenciers – Des centaines de syndicalistes des pénitenciers de Roumanie protestent ce mercredi devant le ministère de la Justice, demandant de meilleures conditions de travail et le paiement des heures supplémentaires. Ils affirment protester également contre « l’indolence et l’incompétence » du ministre de la Justice, Tudorel Toader, et demandent sa démission. Les syndicalistes menacent de bloquer l’activité des pénitenciers, si leurs revendications ne reçoivent pas de réponse affirmative.

    Territoire – La Cour Constitutionnelle de la Roumanie a rejeté aujourd’hui la saisine formulée par le président roumain Klaus Iohannis au sujet des modifications opérées dans la Loi sur l’organisation administrative du territoire de la Roumanie. Le chef de l’Etat y dénonçait l’existence de différences majeures de contenu juridiques entres les variantes adoptées par les deux Chambres du Parlement. Il affirmait encore que les exigences constitutionnelles en matière d’organisation du territoire, de souveraineté et d’autonomie locale ne permettaient pas d’interdire aux citoyens d’une unité administrative et territoriale d’exprimer leur volonté sur la modification des limites territoriales de celle-ci.

    Motion – La Chambre de Député de Roumanie doit débattre aujourd’hui d’une motion simple déposée par le Parti National Libéral (PNL), d’opposition, contre le ministre des finances, Eugen Teodorovici. De l’avis des Libéraux le ministre est coupable pour l’échec de la stratégie fiscale et budgétaire ; ils demandent donc que l’accise supplémentaire sur les carburants soit supprimée, que des projets majeurs d’investissements soient démarrer et que la totalité des impôts sur les revenus soit versée à l’administration locale à compter de l’année prochaine. Rappelons aussi que mardi, le Sénat de Bucarest a rejeté la motion simple contre le ministre des Transports, Lucian Sova, déposée par le PNL et par l’Union Sauvez la Roumanie (USR), qui lui reprochaient la manière dont il avait géré le secteur routier et ferroviaire de Roumanie.

    Météo – Nous avons du beau temps aujourd’hui dans le sud et le sud-est de la Roumanie avec des températures approchant la normale saisonnière. Sur le reste du territoire il fait plus frais, alors que le ciel est couvert, notamment sur le nord et le nord-ouest. Les températures maximales iront jusqu’à 22 degrés.17 degrés et du soleil à midi à Bucarest.

  • Santé à la campagne – manques, besoins et solutions innovatrices

    Santé à la campagne – manques, besoins et solutions innovatrices

    Fin 2015, la Roumanie comptait 1 million 300 mille personnes occupées dans le secteur agricole, un chiffre qui la place juste derrière la Pologne et ses 1,9 millions dagriculteurs. Pourtant, ce chiffre représente 25,6% du total de la population active occupée, ce qui place la Roumanie en tête des statistiques européennes. Au-delà de ces dimensions, la réalité des campagnes roumaines est très contrastée et souvent très dure, marquée par de nombreux problèmes dinfrastructures, déducation, de services et autres.



    Pour en trouver des solutions, les échanges d’expérience avec des partenaires étrangers ont une utilité évidente, dans lidée de soutenir les synergies européennes et territoriales, et surtout de sensibiliser les pouvoirs publics aux enjeux des territoires/locaux. C’est le principe à la base des « Rencontres européennes de Transylvanie », arrivées, en ce mois de mars, à leur 7e édition, organisées par lambassade de France à Bucarest et par lantenne de Cluj de lInstitut français de Roumanie. En 2017, les débats se sont axés sur les “Politiques de santé : des solutions innovatrices pour les territoires”. Avec quelles conclusions ? Eclairage avec Cristina Vladu est experte en politiques de santé publique, et Stéphane Césari, conseiller adjoint de Coopération et d’Action culturelle et attaché de coopération à l’Ambassade de France en Roumanie.




  • De la sortie du communisme à la révolution des Roses (Géorgie)

    De la sortie du communisme à la révolution des Roses (Géorgie)

    Dans ce deuxième volet de nos émissions sur la Géorgie, nous abordons plus précisément la question des modalités de sortie du communisme. La fragmentation territoriale, les guerres font partie de cette histoire récente. Mais les révolutions font également partie du postcommunisme. Cest toute la complexité dun pays situé au croisement dempires et en quête dindépendance que nous présente notre invitée Eveline Baumann.







    Pour aller plus loin,



    Baumann E., 2017 (sous presse), « Quand ’épargner’ rime avec ’protéger’. À propos du renouvellement des ressources naturelles (Mali, Géorgie) », in Farinet, Monnaie et Finance : des pratiques alternatives ? Pour une socioéconomie engagée, Paris, Garnier, 15 p.


    Baumann E., 2016, « Communs, logiques paysannes et raison d’État. L’agriculture en Géorgie (Caucase du Sud) », contribution à la 2ème conférence internationale EMES-Polanyi : Des sociétés en transition, Paris, CNAM, 19-20 mai, 15 p. A consulter sur le site dEMES à partir de 2017 : http://emes.net/publications/


    Baumann E., 2015, « A la recherche de la main visible : l’agriculture en Géorgie post-soviétique », in Hillenkamp (I.), Servet (J.-M.) (eds), Le marché autrement. Marchés réels et marché fantasmé, Paris, Editions Garnier, pp. 221-250. https://www.classiques- garnier.com/…


    Baumann E., 2012, “Post-Soviet Georgia : It’s a Long, Long Way to ’Modern’ Social Protection… “, Economies et Sociétés, Séries “Développement, croissance et progrès”, Série F, n° 46, 2, pp. 259-285.


    Baumann E., 2011, « Géorgie : la difficile équation entre économie néo-libérale et valeurs démocratiques », in Dupont-Dobrzynski M. et Galstyan G. (dir.), Les influences du modèles de gouvernance de l’Union européenne sur les PECO et la CEI, Lyon, Ecole normale supérieure, Institut européen Est-Ouest. http://institut-est-ouest.ens- lyon….



    Autres références sur la Géorgie :



    Jones Stephen, 2013, Georgia. A Political History since Independence, London, New York, I.B.Tauris.


    Minassian Gaïdz, 2007, Caucase du Sud, la nouvelle guerre froide. Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie, Paris, Editions Autrement.


    Radvanyi Jean (dir.), 2003, Les Etats post-soviétiques. Identités en construction, transformations politiques trajectoires économiques, Paris, Armand Colin.


    Serrano Sylvia, 2007, Géorgie. Sortie dempire, Paris, CNRS Editions.


    Suny Ronald Grigor, 1994, The Making of the Georgian Nation, Bloomington / Indianapolis, Indiana University Press

  • Les Roumains face à la guerre dans l’est de l’Ukraine

    Les Roumains face à la guerre dans l’est de l’Ukraine

    Cest sans équivoque que tous les acteurs politiques roumains avaient condamné au moment des faits lannexion par Moscou de la péninsule de Crimée, dans le sud de lUkraine, de même que le soutien financier, logistique, politique et militaire de la rébellion sécessionniste pro-russe dans lest du pays voisin de la Roumanie. Les commissions spécialisées du Parlement de Bucarest, les chefs dEtat successifs, Traian Basescu et Klaus Iohannis, le premier ministre Victor Ponta, les ministres des Affaires étrangères, Titus Corlăţean, Teodor Meleşcanu et maintenant Bogdan Aurescu, ont qualifié à lunisson dagression les actions de la Fédération de Russie et ont plaidé en faveur du respect de la souveraineté et de lintégrité territoriale de lUkraine.



    En tant que membre de lUE et de lOTAN, en tant que partenaire stratégique des Etats-Unis, Bucarest a soutenu sans hésitations toutes les sanctions économiques et politiques instituées par Bruxelles et Washington contre Moscou, tout en soutenant le régime pro-occidental installé à Kiev. Les hôpitaux roumains ont également accueilli les Ukrainiens blessés lors de la répression sanglante des protestations de la place Maïdan, ordonnée par lex-président pro-russe Viktor Ianoukovitch. Pas en dernier lieu, au sein de lAlliance nord-atlantique, la Roumanie a assumé la coordination de la cyber-sécurité de lUkraine.



    Au-delà des valeurs et des principes assumés et promus par la Roumanie, tout ces éléments dappui ont aussi deux motivations bien concrètes. Dune part, lUkraine est le voisin le plus important dun point de vue territorial et démographique de la Roumanie, avec laquelle il partage plusieurs centaines de kilomètres de frontière commune. Dautre part, près dun demi-million de Roumains de souche vivent dans ce pays, notamment dans les régions frontalières, soit une des communautés ethniques les plus importantes dUkraine. Annexés par Staline, suite à un ultimatum de 1940, une partie des territoires roumains orientaux – le nord de la Bucovine, le nord et le sud de la Bessarabie, le pays de Herţa et lIle des Serpents – est passée, en 1991, sous administration ukrainienne, en tant quEtat successeur de lex-Union soviétique.



    Sans nul intérêt révisionniste, position quil ne cesse de réaffirmer, Bucarest se préoccupe uniquement du respect des droits de la communauté roumaine dUkraine. Le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu, a en ce sens communiqué à lambassadeur ukrainien à Bucarest, Théophile Bauer, le souhait de Bucarest que la mobilisation partielle, décrétée dans le contexte du conflit dans lest de lUkraine, ne soit pas sélective et évite les approches discriminatoires dun point de vue ethnique.



    Une position survenue sur la toile de fond dinformations selon lesquelles les membres de la communauté roumaine auraient été parmi les premiers à être recrutés ou encore qui font état de restrictions visant les voyages à létranger des hommes en âge dêtre mobilisés. La Roumanie, précise Bogdan Aurescu, suit attentivement le déroulement du processus de recrutement tout en étant en contact permanent avec les membres de la communauté roumaine ainsi quavec les représentants des autorités ukrainiennes, civiles et militaires, par lintermédiaire de ses agences consulaires de Tchernovtsy et Odessa ainsi que de son ambassade à Kiev. (trad.: Andrei Popov)

  • L’arbitrage de Vienne

    L’arbitrage de Vienne

    Durant les années ’40 du siècle dernier, la Roumanie a promu une politique extérieure susceptible de garantir l’intégrité de ses frontières. En 1938, l’Allemagne commence à s’affirmer comme une puissance qui a un mot de plus en plus important à dire en Europe, alors que la France et le Royaume Uni mènent une politique défensive.



    Aussi, la Roumanie se rapproche-t-elle de l’Allemagne, la seule à pouvoir garantir ses frontières. Ce rapprochement est pourtant plutôt tardif, après la capitulation de la France, pendant l’été 1940. La Hongrie et la Bulgarie, Etats déjà alliés de l’Allemagne, qui revendiquaient des territoires roumains, ont profité de leur position favorable pour satisfaire leurs prétentions.



    Gheorghe Barbul a participé aux négociations de 1940, suite auxquelles la Roumanie a dû céder le Nord de la Transylvanie à la Hongrie. Dans une interview accordée en 1995 au Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine, il se rappelle les circonstances de ce rapprochement avec l’Allemagne: « Il existe une lettre d’Hitler, du 15 juillet 1940, par laquelle il répondait à une lettre du roi Carol, par laquelle celui-ci lui offrait l’amitié de la Roumanie. Ensuite il parle de questions territoriales, affirmant qu’à une époque où la Roumanie avait une très bonne position, elle avait annexé des territoires des pays voisins.


    A présent, que la Roumanie n’avait plus la même force, Hitler jugeait normal de négocier un arrangement entre la Roumanie et la Hongrie d’une part et entre la Roumanie et la Bulgarie de l’autre. La Bessarabie, nous l’avions déjà perdue. Et Hitler affirmait que si l’on ne trouvait pas cet arrangement, si l’on n’aboutissait pas à une entente, l’Allemagne allait se désintéresser de ce qui se passe dans le sud-est de l’Europe, car elle était assez puissante pour n’avoir besoin de rien, même pas de notre pétrole. C’était une sorte d’ultimatum. Autrement dit — affirmait Hitler — si vous refusez de négocier avec vos voisins, vous vous débrouillerez tout seuls.


    Or, il n’y avait pas que la Hongrie et la Bulgarie, il y avait surtout l’inimitié de la Russie. La situation était très difficile. »



    Dans ce contexte, la Roumanie se déclare prête à entamer des négociations avec la Hongrie et la Bulgarie. Les pourparlers roumano-hongrois allaient s’ouvrir le 16 août 1940, à Turnu Severin. La délégation roumaine était dirigée par Valer Pop. La délégation hongroise a exigé à un territoire de près de 70.000 km², dont la population se montait à près de 4 millions d’habitants.



    Le secrétaire de la délégation roumaine participante à ces négociations, Gheorghe Barbul, se rappelle : « Nous étions installés sur un bateau qui mouillait dans le port de Turnu Severin et nous nous rendions à la préfecture ou à la mairie pour les discussions avec les Hongrois. La délégation hongroise avait à sa tête le comte Hory.


    Les discussions ont duré 3 ou 4 jours et chaque jour, les choses se déroulaient de la même façon Les Hongrois demandaient : « Quels territoires êtes-vous disposés à nous céder ? » A cette question, le chef de la délégation roumaine, Valer Pop, répondait toujours : «Ce n’est pas une question territoriale que la Roumanie et la Hongrie doivent résoudre, c’est une question de nationalités. Nous cédons le territoire qui s’avérera nécessaire pour l’échange de population qui devrait être réalisé entre la Roumanie et la Hongrie. » Autrement dit, les Magyars vivant au centre de la Transylvanie ou ailleurs devaient être déplacés à notre frontière ouest, dans la contrée de Crişana, et des Roumains allaient être emmenés là où vivaient ces Magyars.


    Voilà la thèse roumaine, que les Hongrois n’acceptaient pas et retournaient le lendemain pour poser la même question : « Quels territoires nous cédez-vous ? » Et Valer Pop leur faisait la même réponse. Ensuite, il se retirait avec Hory dans une chambre voisine. Nous étions installés à deux tables situées l’une en face de l’autre, les Hongrois d’un côté, les Roumains de l’autre, et nous discutions. Les négociations de Turnu Severin n’ont mené à rien, aussi ont-elles été interrompues. »



    Mécontente de l’échec de cette rencontre, la Hongrie a demandé à l’Allemagne et à l’Italie d’intervenir pour désamorcer le conflit. Le 26 août 1940, les ministres allemand et italien des Affaires étrangères, Ribbentrop et Ciano, adressent une invitation aux deux parties en vue d’une médiation.



    Convoquée à Vienne, à la rencontre avec les représentants de la Hongrie, la Roumanie y allait être représentée par son ministre des Affaires étrangères, Mihail Manoilescu, pour de nouvelles négociations. Gheorghe Barbul: « Des négociations, il n’y en a pas eu. Manoilescu, qui s’est trouvé à la tête de notre délégation, s’est vu présenter la nouvelle carte de la Roumanie — ce qui lui provoqua une syncope. On fit venir vite un médecin autrichien, qui mesura sa tension artérielle. Il n’y avait plus rien à faire — sauf annoncer Bucarest, qui a hésité à approuver cette décision. L’approbation de Bucarest s’est longtemps fait attendre.


    Entre temps, les Allemands insistaient, affirmant qu’il y avait une entente entre les Soviétiques et les Hongrois, qui envisageaient de déclencher une action militaire commune contre nous si l’arbitrage de Vienne échouait. Le bruit courait que les Russes avanceraient jusqu’à l’est des Carpates et les Hongrois pénétreraient profondément en Transylvanie.


    Le 24 août déjà les Allemands nous annonçaient que des troupes soviétiques étaient massées le long de la rivière Prut. Cela pouvait être vrai, pourtant, même aujourd’hui on ignore si ce fut un chantage ou une réalité. »



    Irrités par le refus de la Roumanie de résoudre ce différend, Ribbentrop et Ciano ont averti Manoilescu qu’un nouveau refus allait avoir des conséquences très graves pour la Roumanie. Le Conseil de la couronne réuni à Bucarest accepta, avec 19 votes pour et 10 contre, l’arbitrage de l’Axe.



    Le lendemain, au palais du Belvédère de Vienne, les 4 délégations ont conclu l’acte d’arbitrage par lequel la moitié nord de la Transylvanie était attribuée à la Hongrie. 4 années plus tard, suite à des négociations encore plus dures, le Nord de la Transylvanie allait réintégrer la mère patrie, la Roumanie. (trad. : Dominique)

  • A la Une de la presse roumaine du 19.02.2013

    A la Une de la presse roumaine du 19.02.2013


    Le scandale de la viande chevaline continue de trouver de la place dans la presse bucarestoise de ce mardi. EVENIMENTUL ZILEI en fait même sa Une, sous un titre — « On mange bien les chevaux » qui rappelle le cultissime film américain de Sidney Pollack « On achève bien les chevaux » (They Shoot Horses, Don’t They ? » de 1969. Un reportage réalisé dans une commune du comté de Iasi (est de la Roumanie) met les choses en perspective : si manger du cheval est quelque chose d’impensable pour un Anglais ou un Américain, les habitants de ladite commune, en consomme pas mal, non seulement parce que cette viande est sensiblement moins chère que d’autres (3 lei, environ 70 centimes d’euro, le kilo) mais aussi parce qu’ils en aiment le goût. Les habitants de Grajduri (en français, Les écuries), eux, sont en bonne compagnie, celle des Français, Italiens, Suisses et autres populations d’Amérique latine, Asie centrale et du Japon, amateurs de ce produit que les nutritionnistes considèrent comme sain, riche en protéines et pauvre en cholestérol, raconte Evenimentul Zilei.


    JURNALUL NATIONAL revient lui aussi sur le sujet mais en détaillant un reportage de la chaîne de télévision allemande N-TV dont les reporters avaient passé deux jours en Roumanie pour le réaliser. La conclusion des journalistes est claire : l’image de notre pays a été entachée à un point tel qu’il sera difficile de récupérer les dégâts. JURNALUL NATIONAL y ajoute les propos du premier ministre Victor Ponta selon lequel la leçon à retenir par la Roumanie est de ne plus baisser constamment la tête.


    JURNALUL NATIONAL s’intéresse également à ce qui attend les Roumains après le 1er juillet, date de l’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence, en prenant comme exemple la Bulgarie voisine, tout cela sous un titre qui dit tout : « L’esclavage (dans le secteur de) l’énergie ». EVENIMENTUL ZILEI enfonce le clou en ajoutant une analyse peu réjouissante et « 4 raisons (à cause desquelles) le pain ne sera pas moins cher en 2013 ».


    ROMANIA LIBERA se penche sur un sujet d’administration et de gestion du territoire national, à forte composante politique — le futur découpage des régions de la Roumanie — et constate l’absence d’un projet cohérent, chaque parti parlementaire ayant sa propre vision en la matière. Toujours ROMANIA LIBERA donne des détails sur l’inauguration, à Bucarest, du premier musée de l’ethnie rom, un projet qui a coûté 900 mille euros. ADEVARUL, quant à lui, regarde de plus près l’idée, qui n’est pas nouvelle d’ailleurs, du ministre roumain de la santé que les personnels médicaux soient payés en fonction de leur performance professionnelle, un sujet qui va faire couler beaucoup d’encre. Enfin, tous les journaux s’arrêtent sur la performance sportive d’un jeune patineur roumain de short-track âge de 16 ans qui a réussi à monter sur la deuxième marche du podium au Festival olympique de la jeunesse européenne de Brasov.

  • 18.01.2013

    18.01.2013


    Réorganisation – Pour la Roumanie, la réorganisation territoriale qui doit être menée à terme avant la fin de l’année en cours représente le projet le plus ambitieux depuis la chute du communisme. C’est ce qu’a affirmé le vice premier ministre roumain, Liviu Dragnea, à la tête aussi du ministère du Développement au sein de l’actuel gouvernement de centre-gauche. Et lui d’ajouter que le projet serait discuté avec tous les partis politiques parlementaires, avec les représentants de la société civile et avec des experts. Liviu Dragnea a également affirmé que la réorganisation administrative du territoire, censée réduire les décalages entre les différentes régions du pays, ne tiendrait pas compte des critères ethniques, mais des critères économiques. Cette précision visait l’UDMR- le parti parlementaire des ethniques magyars qui représentent quelque 7% de la population roumaine et qui depuis 2011 annonçait s’opposer à tout projet de réorganisation territoriale selon des critères autres que ceux ethniques. La dernière organisation départementale de la Roumanie date des années 1960.



    Economie – La Banque Mondiale recommande à la Roumanie de poursuivre les réformes structurelles et de répondre aux critères de convergence avec les grandes économies européennes avant de passer à la monnaie unique. D’autre part, les représentants de la BM ont salué les progrès de l’économie roumaine dans ses efforts de contrôler le déficit budgétaire et l’évolution positive des exportations et de l’inflation. La Banque Mondiale a révisé à la baisse de 2,8 à 1,6% les perspectives de relance de l’économie roumaine en 2013. Parmi les principaux facteurs de risque, l’institution retient le taux élevé des crédits non performants.



    Restrictions – Les estimations sur les flux migratoires des citoyens roumains et bulgares vers le Royaume Uni une fois que la Roumanie se verra lever les restrictions imposées sur le marché de l’emploi britannique sont exagérées. C’est ce qu’a déclaré le chef de la diplomatie roumaine, Titus Corlatean, dans une interview à la chaîne britannique ITV News. Et lui d’ajouter que certains responsables britanniques invoquent cette soi-disant vague migratoire en provenance de la Roumanie et de la Bulgarie afin d’obtenir des bénéfices électoraux. Par ailleurs, Titus Corlatean a précisé que son homologue britannique, William Hague, lui avait personnellement donné des assurances que les autorités londoniennes ne tenteraient pas de prolonger les restrictions imposées aux travailleurs roumains.



    Coopération – Le chef de la diplomatie roumaine, Titus Corlatean, s’entretient ce vendredi à Bucarest avec son homologue de République de Moldova, Iurie Leancà. A l’ordre du jour : le renforcement en 2013 des relations bilatérales dans différents domaines, la mise en œuvre des projets communs ainsi que les objectifs européens de la République de Moldova. Lors de sa récente visite dans la capitale moldave, le ministre roumain des Affaires étrangères avait déclaré que la question des Roumains restés en dehors des frontières nationales figurait parmi les priorités de la politique étrangère de Roumanie. Pour sa part, le chef de la diplomatie moldave a récemment espéré que son pays pourrait bénéficier davantage du soutien financier de 100 millions d’euros, promis par la Roumanie.



    Agriculture – Le ministre roumain de l’Agriculture, Daniel Constantin, participe samedi, au Salon International de l’Industrie alimentaire, de l’agriculture et de l’horticulture dans le cadre de La semaine verte” organisée à partir d’aujourd’hui, à Berlin. A cette occasion, le responsable roumain aura des entrevues avec ses homologues des pays participants au Sommet des ministres de l’Agriculture, organisé dans le cadre du Salon auquel la Roumanie est représentée par 24 compagnies.



    Recommandations – Le ministère roumain des Affaires étrangères appelle les citoyens roumains souhaitant voyager dans des pays dernièrement touchés par de fortes intempéries à se renseigner d’avance sur les conditions de trafic. Parmi les destinations concernées figurent la Hongrie, la Slovénie, la Slovaquie et l’Autriche. Par ailleurs, le ministère recommande aux Roumains désireux de se rendre dans les pays susmentionnés à obtenir au préalable les contacts des missions diplomatiques roumaines.