Tag: Théâtre National de Timisoara

  • The Art of Ageing – l’art de vieillir (2)

    The Art of Ageing – l’art de vieillir (2)

    Vieillir, c’est bien sûr un état d’esprit, une transformation corporelle que l’on subit. Tout cela, certes, au niveau individuel. Mais que se passe-t-il quand une société vieillit, quand la population de tout un continent devient globalement et physiquement plus mûre que dans d’autres circonstances historiques, quand le syntagme « être jeune » concerne désormais des âges jadis de maturité. Comment gérer le vieillissement de la population européenne, comment s’adapter au défi pratiques que cela suppose, comment apprendre aux jeunes générations à composer avec une moyenne d’âge environnante plus élevée ? Voici des questions parmi d’autres que met en discussion le premier festival européen de théâtre et sciences « The Art of Ageing », l’art de vieillir, qui se déroule ces jours-ci à Timisoara, troisième ville roumaine. Un festival inédit, qui met ensemble des jeunes de tous les âges, les invitant, par-dessus tout, à communiquer.


    Débat avec Codruta Popov, secrétaire littéraire du Théâtre national de Timisoara, organisateur du Festival « The Art of Ageing », Margareta Dinca, psychologue, Jan Linders, directeur du département théâtre de Badisches Staatstheater Karlsruhe et vice-président de la Convention théâtrale européenne, organisme promoteur du projet, Colin Buzoianu, comedien.


  • The Art of Ageing – l’art de vieillir (1)

    The Art of Ageing – l’art de vieillir (1)

    Cette semaine Radio Roumanie Internationale en français lance sa première série d’émissions réalisées en partenariat avec le réseau des studios régionaux de Radio Roumanie. Histoire de porter un regard plus en profondeur sur l’actualité, mais surtout de vous emmener au plus près des événements, de vous faire connaître les réalités de ce pays à la source et de les mettre dans une perspective européenne.


    Quel meilleur prétexte pour cette première qu’un festival européen qui provoque le public de quatre pays européens de l’ouest et de l’est avec une thématique qui fâche mais dont on ne parle que trop peu — « The Art of Ageing », l’art de vieillir. Le premier festival de théâtre et de science «The Art of Ageing » s’ouvre aujourd’hui à Timisoara, dans l’ouest de de la Roumanie, pour tirer nombre de signaux d’alarme. Comment vieillit-on en Europe ? De manière consciente et responsable ou bien insouciante et dupe ? Quelle mission pour l’art et l’artiste, dans ce contexte ? Nous allons nous pencher sur ces questions avec nos invités — Heidi Wiley, secrétaire générale de la Convention théâtrale européenne, organisme promoteur du projet, Codruta Popov, secrétaire littéraire du Théâtre National de Timisoara, institution co-organisatrice de “The Art of Ageing” et Mihaela Rodina, journaliste AFP.


  • Premières au Théâtre national de Timisoara

    Premières au Théâtre national de Timisoara

    Le premier spectacle musical signé par la metteuse en scène Ada Lupu, « Maria de Buenos Aires », a récemment été présenté en première au Théâtre national de Timisoara. Aux côtés des comédiens et du quintette Nuevo Tango, Ada Lupu, également directrice de ce théâtre, construit un monde débordant d’énergie et de sensualité. La musique appartient au célèbre compositeur Astor Piazzolla, le livret au poète uruguayen Horacio Ferrer. Le spectacle recompose l’atmosphère d’une soirée de milonga. Les spectateurs sont assis devant des tables, sur lesquelles il y des veilleuses à la lumière discrète, des bouteilles et de verres d’eau et de vin. De temps à autre, les comédiens–danseurs invitent le public à danser.



    L’idée de monter ce spectacle musical au Théâtre de Timisoara appartient à l’accordéoniste Alin Stoianovici, un des fondateurs du quintette Nuevo Tango. Voici ce que déclarait la metteuse en scène Ada Lupu, après la première du spectacle: « Le spectacle Maria de Buenos Aires” est arrivé au Théâtre National de Timişoara avec Alin Stoianovici. C’est lui qui m’avait suggéré l’idée de le mettre en scène. Je me suis dit qu’il valait la peine de tenter le coup, d’autant plus que j’envisageais d’élargir le répertoire de notre théâtre à ce type de spectacle interactif et qui intègre le concert. L’orchestre sort de sa fosse, entre dans le public, joue avec le rythme de la musique, suivant l’ambiance de la soirée respective. Résultat: des spectacles différents d’une soirée à l’autre, point de vue animation et substance ».



    « Maria de Buenos Aires » est une histoire d’amour, celle d’une femme qui vit dans une société des temps présents, une société imbue de préjugés et de superstitions. Ada Lupu : « Il y est question de la femme d’aujourd’hui, en proie au marasme, de son devenir dans un monde où elle est plus ou moins aimée et respectée, où elle a son rôle et le droit réel de faire ses choix amoureux. Tout cela sur la toile de fond d’une musique absolument divine… La musique de Piazzolla, c’est plus que de la musique. Ce n’est pas qu’un nouveau tango, c’est une musique expérimentale, une musique d’amour, mais aussi intellectuelle, qui, en allant au delà du sentimental, parvient à susciter une émotion encore plus vive. Nous avons mis près de deux mois pour réaliser ce spectacle. Il a fallu retraduire le texte, le réadapter. L’important, c’est que l’on aboutisse à un spectacle ouvert, avec la participation du public. Un de mes buts, que je pense avoir atteint dans ce spectacle, est celui d’oser vivre sa vie, d’avoir le courage de dire « je t’aime », d’affirmer ce qui nous plaît ou nous déplaît, de défier les mille préjugés qui nous entourent, ces barrières terribles et frustrantes. Bref, de laisser libre cours à l’émotion ».



    Le spectacle musical « Maria de Buenos Aires » a été la troisième première de la saison 2014-2015 du Théâtre national de Timişoara. Ada Lupu : « Le spectacle qui a ouvert la saison s’intitule Plus vieux d’une heure, minute pour minute” et part du texte de Ştefan Peca. Réalisé conjointement avec le Théâtre d’Etat de Karlsruhe, il sera présenté, en première, le 3 octobre dans cette ville aussi. Ce spectacle fait partie d’un projet européen, lancé sous l’égide de la Convention Théâtrale Européenne, dont nous sommes membres. Au mois d’avril, on le retrouvera à l’affiche du Festival de la Dramaturgie Roumaine, aux côtés de quatre autres productions de théâtres membres de la Convention mentionnée. Il s’agit de spectacles construits sur le thème de l’Art of Ageing” — ce qui veut dire, aujourd’hui, en Europe, « vieillissement, départ à la retraite »… Notre spectacle repose sur une série d’interviews réalisées par Ştefan à Timişoara et à Karlsruhe, sur des sujets divers… Passer une heure ensemble c’est subir ensemble ce vieillissement. Ce qui me semble très profond et très important c’est que tout moment de la vie que l’on décide de passer au boulot, chez soi ou ailleurs est un choix, car ce moment-là est irrépétable ».



    Après « Plus vieux d’une heure, minute pour minute » de Stefan Peca, le Théâtre de Timisoara a mis en scène « Nuits blanches » d’après Dostoïevski, réalisé par l’Italien Stefano de Luca. Et les surprises s’enchaînent, aux dires de la directrice Ada Lupu: « Nous préparons une nouvelle comédie musicale s’inspirant de « La Belle et la bête » dont la mise en scène portera la signature de Kero, Miklos Gabor Kerenyi de son vrai nom, avec pour protagonistes Matei Chioariu dans le rôle de la Bête et la soprano Cristina Vlaicu dans celui de la Belle. Ce ne sera pas un spectacle interactif, le public ne sera pas invité à y participer. Il s’agira d’une comédie musicale classique, jouée dans la Grande salle du théâtre, avec le public en salle et les comédiens sur scène. La musique est magnifique et je suis certaine que le spectacle va cartonner auprès des spectateurs. Le public sera différent de celui auquel s’adresse Maria de Buenos Aires”. J’ai déjà dit vouloir continuer dans cette direction de la comédie musicale. Je souhaite dénicher dans les arts du spectacle les liens entre le théâtre, la musique et la danse. Cela m’intéresse vraiment en tant que domaine de recherche. Par ailleurs, on aura un projet avec Frenak, un chorégraphe hongrois qui vit en France. L’année prochaine, nous allons monter une coproduction avec la compagnie de danse de Gigi Caciuleanu… Nous continuerons donc dans cette direction. J’espère ouvrir de nouveaux chemins ».



    Quant à nous, nous espérons nous ouvrir aux nouveautés proposées par le Théâtre national de Timisoara. (Trad. Mariana Tudose, Ioana Stancescu)