Tag: tilleuls

  • Iaşi

    Iaşi

    Chers amis, nous vous invitons aujourd’hui à découvrir Iaşi, la ville des sept collines, du nord-est de la Roumanie. Un endroit fort attractif, grâce à ses nombreux objectifs historiques, culturels et centres de loisirs. Iaşi est synonyme d’histoire, d’art, de sciences et d’innovation. Qu’il s’agisse de l’ancienne culture de Cucuteni ou des grandes familles de boyards, la ville de Iaşi a toujours joué un rôle de première importance dans l’histoire de la Roumanie.



    Notre guide dans ce périple est Anca Zota, coordinatrice du Centre d’informations touristiques de Iaşi : « Il y a plein de belles choses à voir à Iaşi. Capitale informelle de la province de Moldavie, elle a une riche tradition culturelle. C’est ici que furent créés la première université et le premier théâtre national du pays. De nos jours, le Théâtre et l’Opéra de Iaşi sont réputés pour la qualité de leurs spectacles accueillis par des locaux récemment remis à neuf. En plus, en cette période de l’année, le Jardin botanique est un autre objectif touristique incontournable. Nous avons aussi un musée très intéressant, le Musée de l’Université, qui vous fait découvrir l’histoire non seulement de cet établissement universitaire, mais aussi et surtout l’histoire ancienne de la ville. La culture de Cucuteni notamment bénéficie d’un espace généreux à l’intérieur du musée. L’entrée est gratuite. Il y a aussi des visites guidées du musée, en roumain, anglais et français. A cela s’ajoutent les objectifs touristiques emblématiques de la ville : la Maison musée de Ion Creangă, la Maison Pogor, le Musée de l’Union, la Cathédrale métropolitaine, le Monastère des Trois hiérarques, le Monastère de Cetăţuia. »



    Les passionnés de nature peuvent se promener dans le parc Copou et y admirer le célèbre tilleul du poète national Mihai Eminescu. La nature de toute la région de Iaşi a de quoi surprendre. Le petit delta de la rivière Jijia, par exemple, réunit des espèces de flore et de faune spécifiques à la Moldavie. Il y a ensuite la réserve naturelle de la Vallée de David, créée suite à un glissement de terrain et où pousse une végétation de sylvo-steppe caractéristique de la zone de la Dobroudja. La lande de la rivière Prut est également une destination très prisée par les touristes de passage dans le comté de Iaşi.



    On peut se rendre à Iaşi à n’importe quel moment de l’année. Sachez, toutefois, que dans certaines périodes, la ville accueille aussi des événements importants, qu’il ne faut surtout pas manquer. Détails avec Anca Zota, coordinatrice du Centre d’informations touristiques de Iaşi : « A partir du printemps, les événements se multiplient à Iaşi. Parmi eux, je mentionnerais le Festival d’art traditionnel Cucuteni 5000, qui se tient tous les derniers dimanches du mois de juin, dans le parc Copou. Nous avons également des festivals de date plus récente: le Festival des sciences, début avril, des festivals du film, le Festival international de l’éducation, fin mai et qui en est à sa deuxième édition. L’automne prochain, nous accueillerons la deuxième édition du Festival de traduction et de littérature. Le mois d’octobre est très riche en événements, dont le Festival du film et plusieurs fêtes consacrées à la cuisine du terroir. Enfin, quelle que soit la saison, les restaurants de la ville proposent des plats traditionnels délicieux arrosés de bons vin. Nous vous attendons nombreux à découvrir les beautés de la ville de Iaşi et à y passer des moments agréables. »



    Le centre-ville de Iaşi n’est pas encore zone piétonne. En échange, le visiteur peut flâner, au gré de ses envies, dans les ruelles romantiques du quartier de Copou, parsemées de restos traditionnels ou internationaux. De belles ruelles, il y en a aussi derrière l’Université de médecine. Cet endroit impressionne par l’architecture des nombreuses anciennes résidences nobiliaires, dont certaines accueillent aujourd’hui des restaurants où l’on peut goûter aux plats traditionnels fort connus, tels le bortsch, le ragoût du boucher émincé à la moldave ou les galettes.



    Dernier détail important : si vous voulez respirer l’air embaumé du parfum des tilleuls de Iaşi, prévoyez votre séjour pour la période fin mai- début juin. (trad. Mariana Tudose)

  • Brève histoire des vieilles auberges de Bucarest

    Brève histoire des vieilles auberges de Bucarest

    Pendant les premières décennies du 18e siècle, Bucarest avait déjà une vie économique dynamique. Les environs de la Cour Royale – lieu de rencontre des marchands itinérants — sont rapidement devenus un important centre économique. En même temps les boutiques et les auberges, où les marchands faisaient halte pour manger et pour dormir, se sont développées.



    Il existe encore à Bucarest des auberges que nous allons «visiter» aujourd’hui en compagnie de l’historien Dan Falcan : «Les auberges ont accompagné le développement urbanistique et commercial de la ville. Elles sont apparues au 17e siècle. A un moment donné il y existait plus d’une centaine d’auberges à Bucarest. Le terme roumain «han» est d’origine turque et désigne l’établissement où les voyageurs et les commerçants surtout pouvaient faire une halte et présenter leurs marchandises. Les auberges leur servaient également de magasin, car elles disposaient de suffisamment de pièces pour accueillir des dizaines de boutiques.»



    Il y avait 3 catégories d’auberges : les unes étaient construites par les voïvodes — les auberges royales, les autres se trouvaient à l’intérieur des monastères, d’autres encore appartenaient aux nobles. Au début de la vie commerciale bucarestoise, les auberges avaient la forme de petites forteresses, de petits établissements fortifiés entourés par des murs sans fenêtres. Des portes massives en chêne permettaient l’accès à l’extérieur et se refermaient en cas d’attaque.



    Mais comment se passait la vie à l’intérieur des auberges ? Notre guide, Dan Falcan, raconte : «Les commerçants apportaient leurs marchandises dans des chariots qu’ils laissaient dans la cour intérieure de l’auberge et les produits étaient déposés au sous-sol, dans les caves. Chaque commerçant déposait ses produits dans un endroit à lui, au-dessous des boutiques du rez-de-chaussée où il les vendait, et ils vivaient au premier étage. L’auberge avait, donc plusieurs fonctions : dépôt, magasin et logement. Les marchands étaient Roumains pour la plupart, mais il y avait aussi de nombreux commerçants balkaniques. Les Bulgares faisaient halte à l’Auberge de Gabroveni (nom provenant d’une ville bulgare Gabrovo au sud du Danube), les Turcs avaient leur propre auberge, les Juifs, les Allemands avaient leur propre rue. Et il ne faut pas oublier que la célèbre rue Lipscani tire son nom des marchands qui faisaient commerce avec la ville de Leipzig.»



    L’auberge de Manuc est représentative de la capitale roumaine. Elle garde aujourd’hui encore sa fonction fondamentale — hébergement et restaurant. Construite en 1808 par le commerçant arménien Manuc Bei, l’auberge fut restaurée pendant les années ’70. Mais on peut trouver à Bucarest d’autres auberges aussi datant du début du 19e siècle. Dan Falcan nous en parle : «A part l’Auberge de Manuc il existe encore l’Auberge Gabroveni, qui se trouve toutefois dans un état déplorable. L’Auberge aux Tilleuls a résisté elle aussi au passage du temps, c’est la célèbre auberge qui relie les rues Lipscani et Blanari (dans le centre historique de la capitale). C’est un établissement tout à fait spécial, qui fut reconstruit d’après son modèle initial d’il y a deux siècles. Il convient aussi de mentionner l’Auberge Solacolu, située sur une des principales rues de la capitale, mais qui est presque en ruines. Il faudrait faire quelque chose pour y remédier, parce que certaines auberges sont de vrais joyaux d’architecture. Il faudrait les restaurer et leur trouver une fonction. Comme l’Auberge aux Tilleuls, par exemple, qui accueille maintenant plusieurs magasins d’art.»



    Le début du 19e siècle a marqué l’époque de gloire des auberges bucarestoises. Mais leur apogée a coïncidé avec leur déclin. La société roumaine avait commencé à s’occidentaliser et les auberges ont perdu leur fonction défensive, car les dangers avaient disparu. A leur place sont apparus les hôtels et les auberges sont restées dans l’histoire.