Tag: toiles

  • La restauration : un métier et une passion

    La restauration : un métier et une passion

    L’occasion pour les visiteurs de découvrir les laboratoires de restauration des peintures et des objets en métal, bois, céramique, papier ou textile. Une incursion dans le passé et, en même temps, un clin d’œil dans les coulisses du musée, là où les objets sont gardés, entretenus et restaurés par des gens passionnées.



    Pour mieux connaître ces gens et le métier de restaurateur, nous avons invité au micro Sorina Gheorghiță, collaboratrice du Musée national d’histoire de la Roumanie, au sein du laboratoire de restauration des peintures. Quelles toiles sont passées par son laboratoire ? Sorina Gheorghiță répond :



    « Depuis 2013, lorsque le laboratoire de restauration des peintures sur chevalet fut accrédité, environ 25 œuvres ont été restaurées. La plupart appartiennent à des maîtres roumains, tels Luchian, Tonitza, Ressu, Stoica ou Teodorescu-Sion. Ces toiles représentent notamment des scènes de guerre, dont celle d’indépendance ou la Première Guerre mondiale. Un autre ouvrage important que nous avons restauré est la très connue « Proclamation de l’Union », de (Theodor) Aman —- il s’agit de l’Union des Principautés roumaines. »



    Quel effort derrière les peintures restaurées et en quoi consiste concrètement le travail d’un restaurateur ? Quels sont les pas concrets à parcourir ? Sorina Gheorghiță répond :



    « Au moment où l’on prend la décision de restaurer une toile, celle-ci a déjà été examinée par la personne en charge du dépôt de peintures et par le restaurateur. Au moment où le tableau arrive au laboratoire de restauration, il subit tout un processus de vérification à l’aide de différents moyens : lumière directe, lumière latérale, lumière ultraviolette, des fois on utilise de la lumière infra-rouge ou des rayons X. Le laboratoire d’investigations du musée est très bien équipé… Puis, une fois toutes ces investigations finies, on établit très clairement la composition de la couche de vernis, ainsi que les dégradations subies par l’œuvre et leur origine. Ensuite, on fait un plan très détaillé, réunissant toutes les opérations nécessaires pour restaurer le tableau, et on le soumet à une commission appelée à donner son avis. Evidemment, à la fin du processus de restauration, l’œuvre est à nouveau présentée à la commission, qui vérifie l’application du plan mentionné et l’état de la toile après la restauration. Après, le tableau rentre au dépôt ou bien il est exposé. Les plus belles surprises apparaissent durant le nettoyage, qui est une action spectaculaire. On y met au jour de nombreux détails qui n’étaient plus visibles ou bien on ravive les couleurs de la peinture. De même, si au fil du temps la toile en question a été couverte de plusieurs couches de vernis, nous avons souvent la surprise de découvrir des détails qui étaient devenus invisibles, voire des signatures. »



    L’exposition « Fragment. L’expérience de la restauration » nous invite à découvrir aussi le laboratoire de la restauration des objets en métal, une des sections les plus spectaculaires. Plus encore, le public peut y admirer en première des objets en bronze et en fer découverts en 2012 sur le site archéologique de Tărtăria, dans le département d’Alba, au centre de la Roumanie. Une découverte importante et impressionnante dont nous parle l’archéologue Corina Borș :



    « Le site archéologique de Tărtăria a été découvert au printemps 2012 dans le contexte d’amples fouilles archéologiques préventives, réalisées en liaison avec la construction d’une autoroute longeant la vallée de la rivière Mures. Les deux dépôts d’objets en bronze et en fer ont été découverts dans un contexte archéologique tout à fait spécial (…). Le premier contient plus de 400 vestiges, la plupart datant des IXe-VIIIe siècles avant Jésus-Christ. Le second contient une cinquantaine d’objets de la même période. »



    Corina Borș nous présente les objets les plus importants découverts sur le site de Tărtăria et exposés au Musée national d’histoire de la Roumanie :



    « Parmi les pièces d’exception, je mentionnerais un collier pour homme, un harnais et plusieurs médailles en or qui étaient offertes aux soldats romains en guise de prix et qui étaient portées autour du cou. S’y ajoutent d’autres accessoires en bronze. Le collier pour homme, avec ses 7 composantes, est exposé sur un buste grandeur nature, tout comme le harnais. Pas en dernier lieu, on expose aussi un collier pour femme, également en bronze, une pièce très rare datant de la période appelée le Hallstatt moyen et située dans le bassin du Danube. Vu que les archéologues ont fait très attention au moment où ils ont recueilli ces objets, il a été possible de dater avec beaucoup de précision ces vestiges, grâce au matériel organique qui a été récolté en même temps. »



    Tous ces objets fascinants, dont certains récemment restaurés, d’autres découverts lors de fouilles archéologiques, sont exposés au Musée national d’histoire de la Roumanie, à Bucarest. Mais vous pouvez aussi y jeter un coup d’œil sur internet. N’hésitez pas, c’est vraiment impressionnant. (Trad. Valentina Beleavski)



    https://www.mnir.ro/index.php/expozitia-temporarafragment-experienta-restaurarii/

  • Les œuvres d’art sacrifiées sur l’autel de la révolution roumaine de 1989

    Les œuvres d’art sacrifiées sur l’autel de la révolution roumaine de 1989

    Le prix payé par les Roumains, qui ont tenté et réussi, fin décembre 1989, à recouvrer leur liberté, au terme dune révolution sanglante, a été pour le moins élevé. En effet, sur les décombres du régime communiste, lon a pu compter des milliers de victimes : morts, blessés et estropiés. Au prix payé en vies humaines sajoute la perte dune partie importante du patrimoine culturel, partie en fumée dans les incendies qui ont embrasé, en ces jours de terrible combat, le bâtiment de lancien palais royal de Bucarest, siège du Musée national dart de Roumanie, ainsi que le bâtiment de la Bibliothèque centrale universitaire, les deux situés à proximité de lancien siège du comité central du Parti communiste roumain, visé par les tirs, après la fuite du couple Ceauşescu. Cest ainsi que 400.000 volumes et dimportants manuscrits ont été réduits en cendres dans lincendie de la Bibliothèque, pendant que des dizaines de toiles de maîtres, roumains et étrangers, ont été perdus, croyait-on, à jamais dans lincendie du Musée national dart.



    Récemment, ce dernier a pourtant accueilli le vernissage de lexposition intitulée « Laboratoire 2. 1989. La restauration des toiles criblées de balles », censée remettre les toiles restaurées ces dernières années dans le circuit muséal. Avec nous, les commissaires de lexposition, Sorina Gheorghiță et Ioan Sfrijan, nous racontent lhistoire dun événement auquel lon aurait préféré ne jamais assister.

    Sorina Gheorghiță : « Lincendie avait détruit presque entièrement latelier de restauration du musée. Malgré cela, dès janvier 1990, nous avons commencé les travaux de restauration de certaines œuvres affectées par le désastre. Ces œuvres proviennent de la galerie dart européen et de la galerie dart roumain de notre pinacothèque. De cette dernière, nous avons réussi à restaurer 47 toiles, dont une trentaine provient de la galerie dart européen. Dautres toiles appartenant à la même galerie ont été restaurées dans des ateliers spécialisés à létranger. »



    Parmi les œuvres restaurées et exposées à loccasion, lon compte des toiles signées par bon nombre de maîtres roumains, tels Andreescu, Grigorescu, Henția et Mirea. Sorina Gheorghiță : « Ces œuvres faisaient partie de lexposition permanente de notre pinacothèque, et ont donc été les premières à avoir souffert des dégâts. Après la réouverture du musée, certaines de ces œuvres, affectées par lincendie, ont été retirées. Cela a été une bonne occasion de mettre en lumière des toiles moins connues du public, et préservées dans les réserves du musée, dont notamment « Safta florăreasa », « Safta la fleuriste » et « lAutoportrait », deux toiles de Ion Andreescu, ainsi quune autre œuvre dAndreescu, intitulée « Drumul mare », « La grande route ». Des toiles de Nicolae Grigorescu, qui faisaient à lépoque partie de lexposition permanente du musée, telles « Vânatul », en français « Le gibier», « Buchetul de flori », « Le bouquet de fleurs » et « Țiganca din Ghergani », « La gitane de Ghergani », ont aussi été affectées par lincendie. Tout comme « Lorica », toile de Ștefan Luchian, des œuvres de Sava Henția, ou encore une esquisse préparatoire de George Demetrescu Mirea pour lune de ses œuvres monumentales. »



    Pourtant, et en dépit de tous les efforts, certaines toiles ont été perdues à jamais. Sorina Gheorghiță : « Parmi les toiles les plus abîmées il y a lesquisse de Mirea et le Paysage dAndreescu. LAutoportrait dAndreescu a aussi énormément souffert. Dans latelier de restauration, détruit par lincendie de 1989, lAutoportrait de Theodor Aman, œuvre de grandes dimensions et dune grande complexité, a été définitivement perdu. Cette dernière, tout comme deux autres œuvres affectées durant ces événements ne pourront malheureusement pas être restaurées, parce que les principes de restauration en vigueur ne permettent pas de combler une partie aussi importante de ces toiles par des techniques de restauration. »



    Lactuelle exposition met, certes, en lumière les œuvres restaurées, mais raconte également le travail laborieux des restaurateurs roumains et étrangers, qui la rendue possible.

    Nous avons questionné Sorina Gheorghiță au sujet des causes du désastre souffert par la Pinacothèque nationale en 1989: « Certaines toiles ont été sciemment vandalisées. On leur a carrément tiré dessus. Lon a tiré sur les portraits, des balles ont transpercé les toiles au niveau de la gorge ou de la poitrine du modèle. Je ne pense pas quelles soient des balles perdues, mais plutôt dune action de destruction concertée. Cétait le cas de la peinture intitulé « Safta florăreasa », « Safta la fleuriste ». Et cest pourquoi elle tient la tête daffiche, étant devenue limage de notre exposition. Mais il y a eu aussi des balles perdues qui ont fait elles aussi des ravages. », explique Sorina Gheorghiţă.



    Ioan Sfrijan raconte, lui, le désastre provoqué par lincendie qui a embrasé latelier de restauration de la pinacothèque lors des événements de décembre 1989. Ioan Sfrijan :« Lon a tiré à coups de canon sur cette partie du bâtiment de la pinacothèque. Ils ont aussi utilisé un accélérateur, pour être sûrs que lincendie provoqué produise un désastre. Latelier de restauration se trouvait dans une salle de laile qui donnait sur la rue Știrbei, et il a été très abîmé. Beaucoup dœuvres du peintre Theodor Aman ont été détruites, car une exposition Aman était en préparation à lépoque. Lon avait tiré sur son célèbre Autoportrait, puis aussi sur la toile intitulée « Bărbat cu medalii turcești », « Lhomme aux médailles turques », qui napparaît pas dans lexposition actuelle. A lépoque, la pinacothèque était en train de préparer une exposition thématique intitulée « Le portrait dans la peinture européenne », pour la galerie dart européen, et là aussi les dégâts ont été terribles. En tout, pas moins de 39 toiles ont brûlé dans latelier de restauration. »



    En fin de compte, 47 tableaux exposés à la Galerie dart roumain et 30 qui appartenaient à la Galerie dart européen ont finalement été rendus au circuit public, après restauration, à loccasion de lexposition actuelle. Dautres toiles de maîtres sont passées en revanche au passif dune révolution qui, en dépit de ses zones dombre, a sonné le glas des 45 années de dictature communiste, et marqué la renaissance des libertés publiques en Roumanie. (Trad. Ionuţ Jugureanu)


  • Victor Ieronim Stoichiţă

    Victor Ieronim Stoichiţă

    Considéré comme l’un des critiques d’art les plus prestigieux de la culture roumaine et universelle, Victor Ieronim Stoichiţă a fait ses études à Bucarest où il a atteint sa maturité professionnelle avant de connaître la célébrité en France et en Allemagne. Après un parcours professionnel qui l’a mené à Paris, à Munich et à Harvard, Victor Ieronim Stoichiţă se voit installer à la tête de la Chaire d’Histoire de l’Art de l’Université de Freiburg, en Suisse. Ses qualités d’herméneute et son talent d’interpréter les oeuvres d’art et de la cinématographie le consacrent dans le paysage culturel et universitaire. Il devient assistant à la Chaire d’Histoire et de théorie de l’art de l’Université des beaux-arts de Bucarest avant d’intégrer en tant qu’assistant l’Institut de l’Histoire de l’Art de l’Université de Munich. Il a été professeur invité à la Sorbonne, à l’Université de Göttingen, de Francfort, de Harvard et au Collège de France.



    En 2012, Victor Ieronim Stoichiţă devient membre de l’Académie nationale italienne et en 2014, de celle européenne. L’année dernière, il a assumé la présidence tournante de la chaire du Musée du Louvre et s’est vu conférer le titre de Chevalier des Arts et des Lettres de la République française. Les maisons d’édition Humanitas lui ont consacré une série d’auteur comportant jusqu’à présent plusieurs titres parmi lesquels L’effet Sherlock Holmes, L’instauration du tableau, Une courte histoire du parapluie, Leffet Pygmalion. Depuis Ovide jusqu’à Hitchcock.



    Intitulé Comment savourer un tableau et autres études de l’art, le livre le plus récent signé par Victor Ieronim Stoichiţă paru toujours chez Humanitas propose au lecteur un recueil de douze études portant chacune sur un thème différent qui renvoie à l’histoire des arts allant du XIV au XXè siècle. Une première version de cette chronologie est déjà parue en espagnol. La version roumaine on la doit aux professeurs Anca Oroveanu et Ruxandra Demetrescu de l’Université des beaux-arts de Bucarest.



    Pourquoi ce livre est-il si important? Mme Anca Oroveanu explique: Quant je parle de ce recueil, il convient de mentionner deux aspects principaux. Le premier porte sur la nature des études incluses dans le volume. L’auteur fait preuve d’une grande exigence, attention et rigueur dans la sélection des oeuvres d’art dont il s’occupe. A tout cela s’ajoute la grande richesse iconographique, la diversité des images que l’auteur invoque pour soutenir ses arguments. Bien qu’invité à une lecture plutôt académique, le lecteur sera surpris de constater la cordialité avec laquelle Victor Ieronim Stoichita l’inscrit sur la voie vers l’investigation des problèmes exposés.



    Les images disséqués par le critique d’art Victor Ieronim Stoichiţă dans l’ouvrage Comment savourer un tableau portent aussi bien la signature de plusieurs grands maîtres peintres tels que Titien et Caravage que celle de quelques artistes pop comme Andy Warhol. Les commentaires du critique d’art renvoient tous au même thème, cher à Victor Ieronim Stoichiţă, celui de la plurisensorialité. Anca Oroveanu: Il s’agit de situations dans lesquelles la pierre évoque et suscite des impressions sensorielles dans d’autres espaces que celui de la vue, mais il le fait avec ses propres moyens et sans quitter le territoire. Comment se passe tout cela, c’est le pari des textes de ce volume. Dans le premier texte, les sens visés sont le goût et l’odorat surtout. Dans d’autres, il s’agit d’un autre sens, qui fait en quelque sorte concurrence à la vue. C’est l’ouïe le sens qui est à la base des œuvres artistiques et notamment de celles musicales. Dans l’étude consacrée à Caravage il existe une référence à ce sens. Cette problématique se retrouve à travers le volume.



    Enfin qui pourrait être intéressé par cette problématique ? Réponse avec Ruxandra Demetrescu : On pourrait se poser la question de savoir quel est le public du livre que nous lançons aujourd’hui. Evidemment la première réponse serait le monde restreint des historiens de l’art de chez nous. Et pourtant, le livre s’adresse à beaucoup d’autres personnes. Victor Stoichita a la voix d’un historien de l’art qui n’est pas traditionnel. Mais pourquoi ne l’est-il pas ? Eh bien parce qu’il fait partie du monde de l’avant-garde de cette discipline, du monde des grands. Il s’agit de critiques qui se posent le problème du sens plus profond d’une image, qui fait plus qu’illustrer un thème, mais qui dit bien des choses sur le monde où nous vivons ou sur les mondes où ces images ont été créées. C’est pourquoi l’auteur lance une invitation à la lecture et à la contemplation, à la relecture de textes fondamentaux, tels les romans d’Emile Zola. C’est surtout une invitation à regarder en détail à l’aide d’une loupe. Cette amplification du détail est assumée par l’auteur dès la préface. Bref, à mon sens, tout lecteur de bons textes peut trouver quelque chose d’intéressant dans ce volume.



    Présent au lancement de son livre « Comment savourer un tableau », Victor Ieronim Stoichita a parlé des réactions à son livre : Je ne dis aucune nouveauté lorsque je rappelle que le chemin de chaque créateur a des hauts et des bas, des enthousiasmes et des chutes. Les hauts et les bas sont inévitables même à l’age des cheveux blancs. Le fait que l’on me suggère que mon chemin a bien mérité d’être fait et mérite d’être suivi à l’avenir aussi, est bénéfique. Il est vrai que tout livre est non seulement le résultat de l’effort d’un auteur et d’une équipe, mais le résultat du lecteur, de la manière dont le livre a été lu. Dans notre cas, les choses sont d’autant plus intéressantes, puisque Ruxandra et Anca ont collaboré pour réaliser ce livre. Elles l’ont non seulement traduit, mais ont eu la possibilité de s’y détacher et de le juger d’une manière objective. J’ai été impressionné par la manière très fine dont elles ont lu ce livre, lui donnant en fait de la vie. J’espère que les autres lecteurs seront tout aussi réceptifs au contenu de cet ouvrage.



    « Comment savourer un tableau» est le 10e titre de la série d’auteur Ieronim Stoichita publiée chez les éditions Humanitas. (trad.: Ioana Stancescu, Alex Diaconescu)

  • A la une de la presse roumaine – 26.03.2015

    A la une de la presse roumaine – 26.03.2015

    La lutte contre la corruption fait ce vendredi aussi la une de la presse nationale. Les procureurs ont découvert une véritable fortune : toiles signées Picasso et Renoir, lingots d’or et argent liquide appartenant, selon eux, à l’ex ministre des finances Darius Vâlcov. Entre temps, le président Klaus Iohannis réagit à une décision du Sénat favorable à une autre ex-ministre social démocrate. Et finalement, le milieu des affaires constate les premiers résultats positifs de la lutte contre la corruption.


  • La semaine du 12 au 27 août

    La semaine du 12 au 27 août

    Rencontre des Roumains de l’étranger à Izvorul Mureşului



    Chaque année, au mois d’août, les Roumains établis à l’étranger se réunissent dans le cadre d’une Université d’été organisée à Izvorul Mureşului, dans le centre de la Roumanie, où ils débattent des problèmes auxquels ils sont confrontés dans les pays où ils vivent. La 11e édition, déroulée cette semaine, a réuni des leaders d’organisations de Roumains habitant à proximité des frontières du pays et dans les Balkans — à savoir en Bulgarie, Serbie, Hongrie, Ukraine et Albanie — ainsi que des représentants de la diaspora roumaine de France et d’Italie. Ils ont demandé l’aide de l’Etat roumain pour préserver leur identité nationale et obtenir certains droits, en tant que minorités, dans les pays où ils se trouvent.



    Le président roumain Traian Băsescu les a assurés que Bucarest pouvait financer des programmes pour préserver la spiritualité roumaine, mais a également lancé un appel à la solidarité des Roumains vivant au-delà des frontières du pays, pour que la Roumanie puisse leur accorder une aide plus efficace. « Nous souhaitons que les pays voisins de la Roumanie assurent aux membres des communautés roumaines le même traitement dont leurs communautés bénéficient en Roumanie, leur accordant le droit de préserver leur langue et leur culture et d’avoir automatiquement des représentants au Parlement » — a précisé le chef de l’Etat, se rapportant indirectement à la Hongrie voisine, après les récentes déclarations controversées de certains hommes politiques de Budapest.




    Roumanie-Hongrie — échange de répliques



    Un discours prononcé la semaine dernière par Vona Gabor, chef du parti d’extrême droite Jobbik de Hongrie, continue à faire des vagues sur la scène politique roumaine. Le principal message adressé par Vona Gabor aux Magyars de Roumanie est de continuer à se battre pour obtenir une autonomie basée sur le critère ethnique au sein de l’Etat roumain. L’ancien leader du groupement extrémiste « La Garde hongroise » a ajouté que le parti Jobbik défendrait les droits et les intérêts des Magyars de Transylvanie, allant jusqu’à assumer la responsabilité d’un conflit avec la Roumanie.



    La réaction du gouvernement roumain n’a pas tardé ; il a condamné « fermement » les déclarations de Vona Gabor. Le président roumain, Traian Basescu, a tenu lui aussi à exprimer son point de vue à ce sujet: « Il y a plusieurs pays dérangés par la politique agressive de Budapest en matière de minorités. La Roumanie a été réservée jusqu’à présent, mais je crois que la situation est arrivée à un point où nous devons laisser de côté ces réserves pour mettre Budapest à sa place. »



    La dureté des affirmations du président Basescu a surpris les leaders de l’Union Démocratique des Magyars de Roumanie, formation politique parlementaire qui a appuyé le chef de l’Etat lors des dernières élections présidentielles. Kelemen Hunor, leader de l’UDMR : « Lorsque le chef de l’Etat fait une telle déclaration, cela veut dire que les choses s’embrouillent et nous n’en avons pas besoin, notamment quand il s’agit de la Roumanie et de la Hongrie, des relations roumano-hongroises, mais il faut condamner toute affirmation de type Vona. »



    La régionalisation de la Roumanie sera fondée sur des critères européens et non pas ethniques — a précisé, de son côté, le ministre roumain des Affaires étrangères, Titus Corlăţean. Le chef de la diplomatie de Bucarest a affirmé que les modèles autonomistes n’étaient acceptés ni en Roumanie, ni en Europe.




    Bonnes nouvelles pour l’économie roumaine



    Le PIB de la Roumanie a progressé de 0,3%, au deuxième trimestre 2013 par rapport aux mois précédents, augmentant, durant la première moitié de l’année, de 1,7% par rapport à la même période de 2012 — a annoncé l’Institut national de la statistique.



    Antérieurement, la Banque centrale de Bucarest avait revu à la hausse le taux de croissance économique pour 2013, qu’elle a fixé à 2%, en raison du progrès des exportations, ainsi que d’une bonne production industrielle et agricole. Le FMI a, lui aussi, amélioré ses prévisions de croissance économique pour la Roumanie, estimée à 2% en 2013 et à 2,25% l’année prochaine.




    Le procès du vol du siècle



    A peine ouvert mardi à Bucarest, le procès sur le « Vol du siècle » a été suspendu moins d’une heure après, jusqu’au 10 septembre.



    Toutes les toiles dérobées en octobre dernier au Musée Kunsthal de Rotterdam — peintes entre autres par de Matisse, Gauguin et Monet — n’ont pas été brûlées et les 6 Roumains accusés de leur vol sont prêts à les restituer aux autorités néerlandaises — ont affirmé les avocats des inculpés, sans préciser où se trouvaient les œuvres d’art. L’avocat Cătălin Dancu a déclaré qu’il allait contester le rapport des experts du Musée national de la Roumanie, selon lesquels 4 des tableaux auraient été brûlés par la mère d’un des accusés.



    La presse de Bucarest parlait de chantage, les accusés ayant demandé un jugement moins sévère en échange de la restitution des tableaux. Leurs avocats sont allés encore plus loin, estimant que le musée néerlandais était partiellement responsable de ce vol, parce que doté d’un système de sécurité insuffisant.





    La Roumanie préoccupée par la situation en Egypte



    En accord avec la position exprimée par l’UE, la diplomatie roumaine a affirmé qu’elle suivait avec préoccupation les évolutions d’Egypte et déplorait les pertes de vies humaines et les dégâts matériels. Le ministère des Affaires étrangères de Bucarest soutient l’appel de la Haute représentante de l’UE, Catherine Ashton, portant sur la nécessité que toutes les parties impliquées fassent preuve de retenue pour arrêter les confrontations violentes et rétablir le calme. Bucarest réitère également la nécessité de respecter les droits fondamentaux de l’homme et les libertés du citoyen et encourage le dialogue nécessaire à la reprise de la transition démocratique.



    D’autre part, conscient des dangers que la crise prolongée, marquée par des violences, peuvent représenter pour les ressortissants roumains présents en Egypte, le ministère des Affaires étrangères leur recommande d’éviter complètement les zones des sièges des principales institutions gouvernementales et partis, et où des protestations ont lieu. Il est conseillé aux citoyens roumains se trouvant dans ce pays de s’adresser à l’Ambassade roumaine en Egypte et d’annoncer leur présence dans la région, en communiquant leurs coordonnées personnelles, afin de pouvoir être contactés dans des situations d’urgence. (trad. : Dominique)

  • L’Odyssée des tableaux dérobés

    L’Odyssée des tableaux dérobés

    A Bucarest, le procès des Roumains soupçonnés d’avoir volé 7 toiles à la Galerie Kunsthal de Rotterdam vient d’être reporté au 10 septembre, pour des raisons de procédure. Six personnes sont accusées de participation ou de complicité à ce que l’on appelle déjà le vol du siècle.



    Dans le nuit du 15 au 16 octobre, sept tableaux de grande valeur — un Picasso, un Matisse, un Gauguin, deux Monet, un Lucian Freud et un Meyer de Haan — ont été dérobés au musée néerlandais. Après le vol, les tableaux ont été emmenés en Roumanie puis cachés chez la mère du chef présumé de la bande. La femme a dans un premier temps affirmé qu’une partie de ces tableaux de maîtres a été brûlée, mais elle s’est rétractée par la suite. Pourtant, l’expertise effectuée par les spécialistes du Musée national d’histoire de Bucarest semble confirmer la première variante. En effet, l’analyse physique et chimique de la cendre retrouvée atteste le fait qu’elle provient de l’incinération d’au moins trois tableaux à l’huile sur toile.



    En même temps, les clous retrouvés laissent supposer qu’il s’agirait de tableaux antérieurs à la fin du 19e siècle. Toutefois, le directeur du musée, qui a examiné les preuves, affirme ne pas être en mesure d’affirmer que les restes proviennent bien des tableaux volés. D’ailleurs, les avocats des accusés ont contesté l’expertise réalisée en Roumanie et souhaitent que les preuves soient envoyées au Louvre. Leurs clients leur avaient également déclaré que les toiles volées au Musée de Rotterdam n’avaient pas été brûlées et qu’ils attendaient la mise en place d’un cadre légal correct pour ce procès avant de les remettre aux autorités néerlandaises. Selon l’avocat du principal suspect inculpé, celui-ci lui aurait proposé un deal aux enquêteurs, à savoir de leur remettre 5 des tableaux en échange d’une peine qu’il puisse purger aux Pays-Bas, où le vol qualifié n’est pas puni aussi sévèrement.



    L’avocat — une véritable vedette du monde juridique roumain — n’a pas pu certifier que l’auteur présumé du vol se trouve effectivement en possession des 5 tableaux. Pourtant, même sans cette certitude, les chances qu’au moins une partie des œuvres célèbres aient été sauvées du désastre augmentent. Par ailleurs, le sort de deux des toiles volées demeure un mystère et les enquêteurs pensent qu’elles ont été brûlées.



    Le vol de ces peintures dont la valeur est estimée à 18 millions d’euros suscite des questions sur la manière dont la protection des œuvres d’art est assurée au Musée Kunsthal de Rotterdam. L’enquête déclenchée par les autorités néerlandaises doit y répondre — déclarait l’avocat roumain. Selon lui, les personnes jugées coupables de ne pas avoir respecté les normes de sécurité sont responsables du vol au même titre que ses auteurs. Le vol du siècle fera sans doute le procès du siècle. (trad. : Dominique)

  • 13.08.2013

    13.08.2013

    Minorités – La Hongrie et la Roumanie partagent l’intérêt de protéger les minorités ethniques, et la Hongrie est engagée dans un dialogue constructif avec la Roumanie sur ce sujet, affirme le ministère hongrois des Affaires étrangères. La précision a été faite alors que lundi, le président roumain Traian Băsescu avait estimé que la Hongrie était devenue un facteur d’instabilité en matière de problèmes des minorités ethniques et que la Roumanie assumerait le rôle de « mettre Budapest à sa place ». Le chef de l’Etat a encore ajouté que des politiciens hongrois d’élite, qui ont pris part à des événements culturels magyars en Roumanie, avaient dépassé les limites de la décence. Ses déclarations ont constitué une réplique à certaines déclaration à forte teinte autonomiste faites récemment en Transylvanie par le leader du parti hongrois d’extrême droite, Jobbik. La diplomatie de Budapest précise que la Hongrie est engagée dans le maintien de la stabilité dans la région et dans la garantie des droits des minorités ethniques.



    Diaspora – La ville roumaine d’Izvorul Mureşului (centre) accueille la 11e édition de l’Université d’été, centrée sur la situation des Roumains aux frontières de l’UE et de l’OTAN. Des leaders d’organisations roumaines de Bulgarie, Serbie, Hongrie, Ukraine, France, Albanie, de la République de Moldova et d’Italie sont présents. Ils ont demandé soutien à l’Etat roumain pour préserver l’identité nationale et obtenir certains droits, en tant que minorités, dans les pays où ils vivent. Le président Traian Băsescu a assuré que l’Etat roumain peut financer des programmes pour récupérer le roumanisme ; il a également fait appel à la solidarité des Roumains de la diaspora, afin que la Roumanie puisse être efficace dans son soutien envers eux.



    Statistiques — La Roumanie a enregistré en juin dernier le niveau le plus haut de croissance de la production industrielle considéré sur l’ensemble de l’UE et par rapport à la même période de 2012, relèvent les données rendues publiques ce mardi par l’Office européen des statistiques, Eurostat. En juin 2013, la production industrielle dans l’UE a été supérieure de seulement 0,4% à celle de juin 2012, tandis que le taux de croissance dans la zone euro s’est chiffré à 0,3%. Les croissances les plus significatives de la production industrielle ont été enregistrées en Roumanie (9,6%), Pologne (5,3%) et Estonie (4,7%), au pôle opposé s’étant situées la Finlande (-5,9%), la Bulgarie (-4,4%) et la République Tchèque (-3%).



    Vol – A Bucarest, le procès des six Roumains soupçonnés du vol de tableaux à la Galerie Kunsthal de Rotterdam a été ajourné pour le 10 septembre, le jour même de son commencement. Les avocats des inculpés affirment qu’aucun tableau n’a été détérioré et espèrent que d’ici septembre, on identifie l’endroit où ils se trouvent. En octobre dernier, en moins de deux minutes, sept toiles de maîtres signées par Picasso, Monet, Gauguin et Matisse, entre autres, ont été dérobées dans le musée Kunsthal. Les chefs d’œuvre ont été ramenés en Roumanie où ils semblent avoir été incinérés. Selon un communiqué du Musée national d’histoire de la Roumanie, l’analyse physique et chimique de la cendre atteste le fait qu’elle provient de l’incinération d’au moins trois tableaux à l’huile sur toile. Les dégâts dépassent 18 millions d’euros.



    Sécheresse – En Roumanie, les faibles débits du Danube rendent la navigation difficile. A l’entrée en Roumanie, le débit du fleuve a chuté jusqu’à la moitié de la moyenne pluriannuelle du mois d’août, se chiffrant entre 2400 et 2500 mcubes/seconde, soit en dessous du niveau d’étiage. En aval des Portes de fer, des restrictions ont été imposées, et la navigation est attentivement surveillée. Si, comme prévu, le débit actuel se maintient jusqu’au 18 août, et qu’il n’y ait pas assez de précipitations dans le bassin du Danube, les conditions de navigation deviendront encore plus sévères, avertissent les spécialistes.