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  • La répression communiste. Le tortionnaire.

    La répression communiste. Le tortionnaire.

    Récemment, la presse roumaine a remis au goût du jour un terme aux résonances sinistres: le tortionnaire. Alors que le terme est revenu dans lactualité à la faveur des premiers procès qui ont mis sur le banc des accusés les derniers survivants parmi les dirigeants des prisons politiques des années 50, lusage immodéré du terme frôle linflation. En effet, force est de constater la tendance des médias roumains de coller lappellatif de tortionnaire à tous ceux qui ont travaillé dans le système de justice ou le système pénitentiaire de lépoque communiste.





    La réalité demeure pourtant plus nuancée. Car ce que la presse daujourdhui appelle tortionnaire est tout à la fois victime et bourreau. Victime, car certains de ceux que lon désigne aujourdhui comme tels nétaient au fond à lorigine que de pauvres victimes forcées à endosser lhabit du bourreau pour améliorer leur sort.



    La prison de Piteşti, lieu de détention connu pour les expériences de lavage de cerveau et de rééducation par la torture inspirées des pratiques soviétiques a été lun des meilleurs exemples qui ont vu des victimes se muer en bourreaux. Le but de cette expérience sinistre, menée de 1949 à 1952 à léchelle dune prison tout entière, était dutiliser la torture en continu pour obtenir un changement de personnalité, un effacement des valeurs et des principes dont les détenus politiques étaient porteurs, pour les remplacer par les principes communistes. La rééducation de Pitesti nétait en fait quun projet pilote, un modèle de « bonnes pratiques » censé être ultérieurement étendu à tout le goulag roumain. Dévidence, les partisans de la première heure de lexpérience de Pitesti sont, pour sûr, de véritables tortionnaires. Parmi ces derniers, une place à part est réservée à Eugen Ţurcanu.





    Les archives du Centre dhistoire orale de la Radiodiffusion roumaine abritent les enregistrements des interviews réalisées avec plusieurs des survivants de lexpérience de rééducation par la torture effectuée dans la prison de Pitesti.



    Le détenu Sorin Bottez, interrogé en 2001, remémorait, 50 ans après les événements, avec beaucoup de difficulté, de son expérience à Pitesti : « Il sagit dun sujet pénible, car cela dépasse lentendement. Je suis lun de ceux qui sont parvenus à résister, qui ne sont pas devenus des tortionnaires à leur tour, pendant cette période de rééducation terrible. Mais même ainsi, jhésite à jeter lanathème. Jhésite, car je sais comment cétait. A lexception de ceux qui sont devenus des tortionnaires de leur plein gré, de leur propre chef, sans avoir à subir la torture. Ceux-là, je les condamne, ils mériteraient dêtre cloués au pilori. Ce qui narrivera jamais, pourtant. Mais il faut quand même faire la distinction entre ceux qui sont tombés, ceux qui sont devenus des bourreaux parce quils avaient tout simplement cédé à la torture, parce que la capacité de résistance du cerveau a ses limites, et puis les autres, ceux qui ont été leurrés, qui ont cédé par faiblesse, sans quon les touche. Aux derniers, je ne puis trouver dexcuses. La plupart dentre eux ont par la suite payé les faits à leur juste prix. Car ils ont été jugés et exécutés par ceux-là même quils avaient servis et vénérés, par les communistes. Malheureusement, certains y ont échappé. »





    Lon imagine rarement le mal en chair et en os. Et lorsquon limagine malgré tout, il nous apparaît sous des traits effrayants, terribles, des traits sous lesquels on puisse lidentifier facilement. Pourtant, ce nest pas ainsi quil est en réalité. Ses traits sont ceux de M. tout le monde. Aristide Lefa a eu affaire au célèbre Eugen Ţurcanu, détenu politique, devenu le meneur des tortionnaires racolés parmi les détenus. Car ce qui a été terrible dans lexpérience de rééducation de Pitesti, cétait que les tortionnaires étaient des détenus, ils vivaient avec les autres détenus 24h/24, 7j/7, la panoplie des humiliations, des violences et des brimades mises en œuvre étant aussi étendue que limagination humaine.



    En 2000, Aristide Lefa remémorait le personnage dEugen Turcanu : « Ţurcanu était un chef suprême en quelque sorte. Même le directeur de la prison le craignait. Il déambulait librement dans la prison, il avait les clés des cellules, évidemment avec laval du ministère de lIntérieur, le ministère de tutelle. Dumitrescu, le directeur, le craignait, il fallait quil collabore avec Turcanu. Ce dernier mettait au point tous les détails des tortures, des dérouillés qui avaient lieu, mutait les prisonniers dune cellule à lautre. Le soir où jai quitté Pitesti, il y avait 50 prisonniers qui devaient partir au sanatorium. Sur les 50, seuls 18 y sont parvenus. Nous étions là avec nos bagages, on devait partir pour la gare et, à un moment donné, lon voit Turcanu venir du bureau du directeur, avec le visage tordu carrément, par la furie probablement. Je ne suis pas sûr, mais je revois son visage, son rictus. Il nous a jeté un regard qui semblait dire : « Ceux-là mont échappé, les salauds ! ». Et il sest éloigné. Ce fut la dernière fois que je lai vu. »




    En 2000 toujours, Ion Fuică remémore les scènes de torture mises en scène par Turcanu et auxquelles il avait assisté : « Ses hommes de main entraient, et ils vous prenaient de force. Ils vous emmenaient dans la cellule 4 de lhôpital, là où Turcanu organisait ses séances de torture. Turcanu était assis à une table, il y avait dans la pièce un poêle à bois, et je me souviens de lodeur des bûches. Cela me rappelait la maison. Et là, il fallait reconnaître tout ce qui leur passait par la tête, ce dont vous naviez jamais pensé faire. Vous deviez écrire votre déposition. Et puis Turcanu lisait ce que vous veniez de coucher sur papier et criait : «Tu penses que ça, cest une déposition ? Tu te crois à lenquête ? ». Comme si lenquête subie dans les locaux de la Securitate, de la police politique, cétait de la tarte. Et il fallait « reconnaître » quon avait eu des relations sexuelles avec sa propre mère, par exemple. Si vous refusiez, ils vous tapaient. Un autre, je lai vu de mes yeux, a été forcé de boire son urine. Cest des choses connues, mais je suis témoin que cela se passait ainsi, car je lai vu de mes yeux, ce ne sont pas des histoires à dormir debout ».



    En labsence de ces témoignages, quils soient oraux ou écrits, on pourrait être tenté de penser que de telles horreurs ne sont que le fruit dune imagination malade. Malheureusement, ce fut le vécu réel de beaucoup de victimes du système concentrationnaire communiste. Un vécu qui, souvent, dépassa de loin la fiction. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • 15.03.2017 (mise à jour)

    15.03.2017 (mise à jour)

    Fonds européens – L’avenir de l’Europe et l’absorption des fonds européens sont les dominantes de la visite que la commissaire européenne à la Politique régionale, Corina Cretu, entame aujourd’hui à Bucarest. Elle doit rencontrer les représentants des commissions réunies des Affaires étrangères du Sénat et de la Chambre des députés de Bucarest, pour débattre des cinq scénarios proposés par la Commission européenne pour l’avenir de l’Union. Jeudi, la commissaire européenne a prévu de rencontrer le premier ministre roumain, Sorin Grindeanu, et la ministre du Développement régional, Sevil Shhaideh. Par ailleurs, la commissaire Corina Cretu a déclaré que les estimations de la Commission pour la Roumanie tablaient sur un taux d’absorption des fonds européens de 90% pour l’exercice financier 2007 – 2013. De même, le président de la Commission Européenne, Jean Claude Junker, pourrait effectuer une visite en Roumanie dans la première moitié de cette année, pour marquer les 10 ans d’adhésion de la Roumanie à l’UE, a encore fait savoir Corina Cretu.

    Economie – La Commission européenne est préoccupée par une éventuelle hausse du déficit budgétaire en Roumanie, qui pourrait être la plus importante sur l’ensemble de l’UE, a indiqué Angela Cristea, chef de l’antenne bucarestoise de l’exécutif européen. S’exprimant lors de la présentation du Rapport économique communautaire 2017 pour la Roumanie, la responsable européenne a précisé que le déficit budgétaire devrait se chiffrer à 3,6%, cette année, pour augmenter à 3,9%, en 2018, et ce malgré les assurances données à la Commission par le gouvernement roumain. Le budget 2017 adopté par l’exécutif bucarestois, mené par une coalition de centre-gauche, doit composer avec la diminution de plusieurs taxes ou encore avec la majoration des dépenses et des salaires dans le secteur public, ainsi qu’avec la hausse des retraites, a expliqué Angela Cristea. De même, la croissance économique de la Roumanie a été estimée à 4,4% pour cette année et à 3,7% pour 2018. Suite à la présentation du rapport, le ministre roumain des Finances, Viorel Stefan, a précisé que Bucarest respecterait la cible de déficit budgétaire de 3% du PIB prévue par le traité de Masstricht et qu’en cas de dérapages, le gouvernement roumain était préparé à réduire les dépenses.

    Communisme – La Haute Cour de cassation et de justice a reporté à mercredi, 29 mars, sa décision finale dans l’affaire où Ion Ficior, ancien commandant du camp communiste de travaux forcés du Delta du Danube, est accusé de crimes contre l’humanité. L’homme a contesté la décision de la Cour d’appel de Bucarest qui l’avait déjà condamné à 20 ans de prison ferme. Ion Ficior est accusé d’avoir institué et coordonné, entre 1958 et 1963, un régime d’emprisonnement répressif, inhumain et discrétionnaire des détenus politiques, ayant fait 103 victimes. Rappelons-le, en 2016, l’ex-commandant de la prison de Râmnicu-Sarat (sud-est), Alexandru Visinescu, a été définitivement condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour des faits similaires, une première judiciaire en Roumanie. De 1944 à 1989, quelque 600 mille Roumains ont été emprisonnés pour des raisons politiques par le régime communiste installé par les troupes soviétiques d’occupation.


    UE – L’avenir de l’UE était en débat, mercredi, au Parlement Européen, mettant en lumière des visions différentes sur le projet communautaire frappé par le Brexit, note l’agence de presse espagnole EFE. Le président de la Commission Européenne, Jean-Claude Junker et celui du Conseil Européen, Donald Tusk, se sont exprimés en faveur d’une Europe à plusieurs vitesses. L’alternative en serait la stagnation de l’Europe, estiment-ils – un avis partagé par les grands groupes politiques pro-européens du législatif communautaire. Donald Tusk a insisté sur le fait que l’UE devait « renaître » au somme de Rome du 25 mars prochain, un sommet lors duquel l’avenir du bloc communautaire pourrait déjà s’esquisser. A son avis, la réforme de l’UE doit se fonder sur la confiance réciproque. Une opinion soutenue par le premier ministre italien, Paolo Gentiloni, ainsi que par le vice-premier ministre maltais, Louis Gech, dont le pays détient actuellement la présidence tournante de l’UE. Par contre, le leader du groupe libéral du Parlement Européen, Guy Verhofstadt, s’est prononcé pour une Europe fédéraliste, un scénario qui suppose une diminution encore plus accentuée des compétences des Etats nationaux en faveur des institutions communautaires et des décisions prises au niveau de l’UE. Par ailleurs, l’UE a besoin aussi d’une armée et d’un gouvernement économique communautaire, estime encore Guy Verhofstadt.

    Météo – Dans les 24 prochaines heures en Roumanie le ciel sera plutôt couvert. On attend des pluies abondantes sur le nord, le centre, l’est et le sud-est du pays et de la neige en montagne. En même temps, le vent pourrait arriver à 60 km/h dans le nord, le centre et l’est du pays et jusqu’à 70 – 80 km/h en haute montagne. Les températures maximales iront de 5 à 15 degrés.

  • Portrait du tortionnaire

    Portrait du tortionnaire

    En Roumanie, ce personnage a fait son apparition dans les prisons communistes et il est une illustration de ce qu’a été le régime communiste, qui a duré entre 1945 et 1989. Le tortionnaire était un détenu qui torturait ses camarades pour les rééduquer dans l’esprit de l’idéologie communiste, mais cela pouvait être aussi un gardien, l’enquêteur, le directeur de la prison ou de camp de travaux forcés. La procédure ressemblait au lavage de cerveau, mais elle allait souvent au-delà de la dépersonnalisation, jusqu’à la création d’une fausse réalité sociale. Pendant le communisme, cette procédure a été aussi connu sous le nom de l’« Expérience Piteşti » selon le nom de la ville où se trouvait la prison.

    Les Roumains ont pu voir à quoi ressemblait un tel personnage. Apparemment, c’était un homme lambda, ayant même une famille, une vie sociale, des opinions et des convictions. Les noms de Alexandru Nicolski, Alexandru Drăghici, Gheorghe Crăciun, Alexandru Vişinescu, Ion Ficior, ainsi que d’autres, moins connus, constituent un tableau de la terreur, de la honte et de la dégradation de l’être humain. Le professeur Sorin Bottez a été membre de la jeunesse libérale et il a passé 15 ans dans les prisons communistes.

    Dans une interview accordée en 2001 au Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine, Sorin Bottez évoquait ces années avec tout le calme et le détachement dont il était capable : « Je compte parmi les seuls survivants qui n’ont pas succombé à la rééducation, qui n’a fait aucune concession sur ses principes et son honneur. Pourtant, sachant combien cette période a été abominable, j’hésite à condamner les autres, sauf ceux qui ont fait ce qu’ils ont fait sans avoir été torturés, tout simplement par scélératesse ou par lâcheté. Ceux-là, je les condamne et j’aimerais les voir attachés au poteau de l’infamie – ce qui n’arrivera jamais. Il faut les distinguer de ceux qui ont succombé pendant la rééducation, c’est-à-dire qui ont été torturés au-delà des possibilités du cerveau de résister, car c’était une question de cerveau, pas de muscles ou de tendons. Il faut donc distinguer entre ceux qui ont succombé au moment où leur cerveau a explosé et ceux qui ont fait toutes les abjections qu’ils ont fait parce qu’on leur avait fait de grandes promesses. »

    La terreur est le sentiment qu’éveillent ce que racontent ceux qui ont eu à faire avec le tortionnaire, représentant sadique du régime communiste. Sorin Bottez : « Quand je parle de choses qui dépassent largement les limites du crédible j’ai toujours peur. J’ai peur, car les autres penseront peut-être que l’exagère ou j’invente. L’expérience que j’ai vécue comporte non seulement mes propres souffrances, mais aussi les souffrances des autres, auxquelles j’ai assisté. Et c’est inimaginable, invraisemblable ! Les volées appliquées par la Securitate, la police politique du régime communiste, étaient un jeu d’enfant par rapport à ce que l’on infligeait aux détenus dans cette prison. Les volées de la Securitate duraient une demi-heure, trois quarts d’heure, après, pendant 24 heures, on était libre de retrouver ses esprits. On était libre dans sa cellule, je veux dire, il ne faut pas imaginer autre chose, alors que pendant la rééducation, on était battus sans répit. Entre les prisons de Piteşti et de Gherla il y a une différence notable. Durant les quelques mois de cette expérience, les grands tortionnaires, les grands scélérats de Piteşti, avaient appris à torturer, c’est-à-dire à ne pas frapper pour détruire les organes vitaux, à ne pas tuer tout de suite, en appliquant deux coups seulement, pour que le détenu tombe inanimé et échappe ainsi à la torture. Car on ne pouvait rien souhaiter plus ardemment que d’échapper par la mort, il n’y avait pas d’autre espoir. Car il n’y avait aucun moment de répit durant ces journées, ces semaines, ces mois de souffrance, la torture était continuelle, insupportable, on ne s’arrêtait que pour vous éviter la mort. Ensuite, ils reprenaient la torture. S’ils vous avaient trop abîmé le bras droit, ils vous frappaient le bras gauche, ils ne touchaient plus à votre bras droit jusqu’à ce qu’il ne soit pas remis. Ils étaient devenus des spécialistes, pires que les bourreaux du Moyen-Âge. Et ils le faisaient avec un tel plaisir, avec une telle supériorité ! Quand ils voyaient les gens s’effondrer, hurlant, suppliant à genoux leur pitié, ils se sentaient si « grands » ces misérables, ces scélérats, que l’on se demande comment ils ont pu être créés à l’image de Dieu. »

    Comment Sorin Bottez a-t-il pu survivre dans ces conditions ? : « Le mot « non » s’était niché dans ma tête, alors que le « oui » aurait pu tout aussi bien s’y nicher. Dieu a voulu que je ne succombe pas, je n’ai pas d’autre explication ! D’ailleurs, quand la rééducation a commencé, j’étais un homme sceptique pour ne pas dire non-croyant et j’en suis sorti profondément croyant. J’ai la certitude qu’il y a une force que je ne peux pas définir qui m’a empêché de devenir une canaille, une brute, et grâce à laquelle je suis resté le même, celui que j’ai toujours été. Je me rappelle qu’une fois, durant la première phase de la rééducation, ils m’ont donné des coups sur les paumes, jusqu’à ce qu’une sorte de plasma est apparu sur le dos de ma main. Sous les coups, les paumes avaient enflé et noirci et sur le dos de la main, un liquide suintait. Ensuite, il y avait les coups sur la tête. Je me demande comment je ne suis pas devenu complètement idiot. Je suis devenu assez idiot pour croire, pendant une dizaine d’années, que les choses pouvaient changer pour le mieux, mais je ne suis pas devenu complètement imbécile. A ce point ils m’ont frappé sur la tête. Les tortionnaires se relayaient quand ils commençaient à avoir mal au bras et puis tout recommençait : pan, pan, pan sur la tête. »

    Le portrait physique du tortionnaire est apparemment celui d’un homme normal. Pourtant, son portrait psychologique nous dévoile l’envergure du mal auquel on peut arriver quand les conditions les plus néfastes sont réunies. (Aut. : Steliu Lambru ; Trad. : Dominique)

  • La semaine du 28 mars au 02 avril 2016

    La semaine du 28 mars au 02 avril 2016

    Les renseignements roumains au rapport



    Selon le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, le Service roumain de renseignement intérieur (SRI) est un partenaire respecté et crédible au sein de la communauté des renseignements euro-atlantiques, et grâce auquel la Roumanie s’avère un fournisseur de sécurité dans la région. Lors de la présentation du bilan 2015 du Service, le président roumain s’est félicité entre autres de la contribution de cette institution dans la lutte contre la corruption et contre les réseaux d’évasion fiscale et de crime organisé. Le Service roumain de renseignement intérieur a pleinement rempli sa mission, se montrant efficace et sérieux, a conclu Klaus Iohannis.



    A son tour, le chef du SRI, Eduard Hellvig, a déclaré que l’année dernière environ 350 personnes à risque terroriste avaient été expulsées ou s’étaient vu refuser l’entrée en Roumanie. Parmi les défis de son institution, Eduard Hellvig a mentionné la vague de migrants, l’agressivité de la Russie, l’instabilité de l’Ukraine et le manque de prédictibilité de la situation en République de Moldova voisine. Le manque de transparence du service est un des aspects qu’il faut toujours remédier, a encore avoué Eduard Hellvig.



    Par ailleurs, le Service roumain de renseignement intérieur est en train d’examiner, aux côtés de ses partenaires occidentaux, la manière dont les cartes prépayées de téléphonie mobile achetées en Roumanie sont utilisées dans des zones où sont actives des organisations terroristes. Le SRI soutient ouvertement l’idée que les titulaires des cartes prépayées achetées en Roumanie dévoilent leur identité au moment de l’achat. Et pour cause : des informations récentes indiqueraient le fait que des menaces auraient été lancées depuis de telles cartes contre des infrastructures de transport dun pays communautaire. Après les récents attentats de Bruxelles, le premier ministre roumain Dacian Ciolos avait affirmé que des cartes prépayées de Roumanie avaient été utilisées pour préparer certains attentats dans l’UE.


    Notons que la Roumanie est un des rares pays communautaires où lon peut toujours acheter des cartes téléphoniques prépayées sans fournir ses données personnelles.




    Cinq mois depuis la tragédie de la discothèque Colectiv



    Familles, amis et survivants ont commémoré les 64 victimes de l’incendie de la discothèque Colectiv de Bucarest, 5 mois après la tragédie. En même temps, le Corps de contrôle du premier ministre a rédigé un rapport sur la manière dont a été menée l’intervention d’urgence la nuit de l’incendie, constatant plusieurs irrégularités. Néanmoins, le Département pour les situations d’urgence a estimé que plusieurs données du rapport gouvernemental n’étaient pas conformes aux informations existantes et qu’elles contrevenaient même aux différents actes normatifs réglementant des procédures nationales ou internationales du domaine. A l’issue de son entretien avec les représentants du Corps de contrôle du premier ministre, le chef du Département pour les situations d’urgence, Raed Arafat, a déclaré qu’il pourrait éventuellement déposer son mandat si le premier ministre l’exigeait. Entre temps, le Tribunal de Bucarest a décidé que les 3 patrons de la discothèque Colectiv soient placés sous contrôle judiciaire durant l’enquête dont ils font l’objet. Antérieurement, ils avaient été assignés à domicile.




    Condamnation d’un nouveau tortionnaire communiste



    Commandant du camp de travail de Periprava (dans le sud-est de la Roumanie) entre 1958 et 1963, Ion Ficior a été condamné à 20 ans de prison ferme pour crimes contre l’humanité. Cette décision de la Cour d’Appel Bucarest n’est pourtant pas définitive. Ion Ficior a été traduit en justice en 2014, sous l’accusation d’avoir introduit et coordonné un régime de détention répressif, abusif et inhumain contre les détenus politiques à l’époque où il était chef du camp de travail.



    Ceux-ci n’ont pas bénéficié d’assistance médicale, ni de médicaments, ni de nourriture, ni de chauffage, ils avaient été soumis à de nombreuses punitions, à la torture physique et mentale. Selon les procureurs, le régime imposé par Ion Ficior ne garantissait même pas les conditions minimales de survie à long terme, même si les peines de prison dépassaient les 10 ans. Plus d’une centaine de détenus auraient perdu la vie dans ces conditions.



    La Cour d’Appel a décidé aussi qu’Ion Ficior soit dégradé et obligé à payer, aux côtés de l’Etat roumain, 300.000 euros de dédommagements. Rappelons-le, dans un cas similaire, l’ancien commandant du pénitentiaire de Râmnicu Sarat, (sud-est), Alexandru Visinescu, a reçu une peine définitive de 20 ans de prison ferme, ayant été trouvé coupable d’infractions similaires.






    Rapport sur la compétitivité



    La chambre américaine de commerce de Roumanie a présenté à Bucarest son 2e Rapport sur la Compétitivité. Parmi les domaines nécessitant une intervention immédiate figurent le vieillissement de la population, la santé, l’infrastructure, la fuite des cerveaux, la recherche, l’agriculture, l’éducation et la cohérence des politiques publiques, lit-on dans le rapport. Selon le document, la lutte anti-corruption, l’inflation et la législation réglementant le travail sont les secteurs ayant connu une évolution positive depuis le premier rapport sur la compétitivité du pays, publié en 2011. S’y ajoute un bon taux de connexion de la population au réseau Internet.



    Le rapport reconnaît donc la croissance de l’économie roumaine dans les classements mondiaux de la compétitivité, tout en signalant l’existence d’un grand décalage par rapport à la moyenne de l’UE. Présent au lancement du rapport, le vice premier ministre roumain Costin Borc a affirmé que les documents de ce genre aidaient le gouvernement de Bucarest à améliorer son activité.




    Gala 2016 des prix Gopo



    Récompensé en 2015 du prix de la mise en scène au festival de Berlin, le film « Aferim ! », du réalisateur roumain Radu Jude, a décroché pas moins de 12 distinctions au Gala des Prix Gopo de Bucarest, qui récompensent l’excellence dans le cinéma roumain. «Aferim !» a remporté donc toutes les catégories où il a été nommé, dont le prix du meilleur film, celui du meilleur réalisateur et du meilleur rôle principal. Ce dernier a été attribué à l’acteur Teodor Corban. Ioana Flora a été désignée meilleure actrice dans un rôle principal pour son jeu dans le film « Chez papa ». Enfin le prix du meilleur début a été remporté par Nicolae Constantin, pour sa prestation dans le film «Le monde m’appartient » (“Lumea e a mea”), du réalisateur Nicolae Constantin Tănase. (Trad. Valentina Beleavski)

  • La semaine du 8 au 13 février 2016

    La semaine du 8 au 13 février 2016

    Elections municipales en juin

    En Roumanie, les élections municipales auront lieu le 5 juin prochain, et la campagne électorale se déroulera du 6 mai au 4 juin. C’est ce qu’a décidé mercredi le gouvernement de Bucarest. Les fonds alloués du budget de l’Etat pour l’organisation du scrutin se chiffrent à 350 millions de lei, (soit 75 millions d’euros), une somme plus élevée que celle d’il y a 4 ans. En cas de ballottage ou de fraude électorale, un nouveau tour de scrutin sera organisé le 19 juin. Mécontent de l’actuelle loi électorale et souhaitant la réintroduction du scrutin en deux tours, le Parti National Libéral a annoncé sa décision d’attaquer en justice le gouvernement.

    La coprésidente des libéraux Alina Gorghiu affirme :« Il n’y a pas de démocratie en Roumanie, si nous ne réussissons pas à imposer deux tours de scrutin. S’il n’y a qu’un seul tour de scrutin, 15 à 17% des maires seulement seront remplacés. Si la loi permet un 2e tour, le taux des nouveaux maires dépassera les 70%. »

    A noter que les élections municipales de cet été seront suivies pas les élections législatives, à l’automne.

    Stratégie gouvernementale contre la pauvreté

    Et c’est toujours mercredi que l’Exécutif de Bucarest a approuvé une stratégie sur le long terme visant à lutter contre la pauvreté. Selon le premier ministre Dacian Ciolos, de très nombreux Roumains vivent en-dessous du seuil de la pauvreté ; parmi eux on retrouve 1,7 millions d’enfants. Le chef du gouvernement propose donc des mesures censées compenser les fonds provenant du budget de l’Etat par des fonds communautaires.

    Dacian Ciolos: « Il faut faire en sorte qu’ils bénéficient, au moment de leur naissance, d’examens médicaux et de vaccins, il faut aussi s’assurer que tous les nouveaux-nés reçoivent une identité. Parce qu’il y a des cas où les familles n’ont pas de domicile précis et par conséquent, leurs enfants restent sans identité et finissent par être exclus. Pour les petits arrivés à l’âge préscolaire, nous mettrons en place le programme national « Le jardin d’enfants pour tous » et qui a pour objet de leur offrir des fournitures scolaires, des vêtements et des vitamines. En même temps, nous souhaitons réduire l’abandon scolaire».

    Cette stratégie de lutte contre la pauvreté comporte aussi des programmes d’assistance sociale et d’intégration professionnelle.

    Les Roumains et la santé

    Il est bien moins cher de prévenir que de guérir, et les effets d’un programme de prévention seront visibles d’ici 5 à 10 ans. En partant de ce principe, plusieurs parlementaires libéraux ont déposé une initiative législative selon laquelle les Roumains qui refusent de participer aux programmes nationaux de prévention dans le domaine de la santé pourraient se voir obliger de couvrir totalement ou partiellement les coûts des traitements. Ce projet controversé est en débat public jusqu’au 1er mars.

    Par ailleurs, selon le Centre national de Surveillance et de contrôle des maladies transmissibles, la grippe porcine a fait 8 victimes en Roumanie au cours de la première semaine de février. Au total, 9 Roumains sont décédés à cause d’une infection par le virus AH1N1. Les autorités sanitaires locales sont également en alerte après que des dizaines d’enfants âgés de moins de 2 ans du département d’Arges (sud) ont dû être hospitalisés en raison d’infections digestives graves, qui ont causé des complications rénales chez certains d’entre eux.

    La direction du Fisc – destituée

    Daniel Diaconescu assurera les fonctions de président par intérim de l’Agence nationale d’administration fiscale (le Fisc roumain). L’annonce a été faite après que le premier ministre roumain, Dacian Cioloş, a destitué jeudi l’ancien président, Gelu Ştefan Diaconu. Lui et le vice président de l’institution Mihai Gogancea Vătăşoiu font l’objet de poursuites pénales dans une affaire de corruption. Les députés Mădălin Voicu (Parti Social Démocrate) et Nicolae Păun, représentant au Parlement de la minorité rom, sont sous enquête dans le même dossier. Pour ces deux derniers, les procureurs anticorruption ont demandé l’approbation pour qu’ils soient retenus et placés en garde à vue. Madalin Voicu et Nicolae Păun sont accusés d’avoir obtenu et utilisé de manière illicite des fonds européens destinés à différents projets pour la communauté rom de Roumanie. Selon les procureurs, entre 2010 et 2015, les deux auraient détourné plus de 6 millions d’euros sous prétexte d’aider des milliers de Roms à trouver un emploi ou à devenir entrepreneurs. Madalin Voicu est accusé de trafic d’influence, fausses déclarations et blanchiment d’argent. Pour sa part, Nicolae Paun est soupçonné de faux en écritures, détournement de fonds, mais aussi d’avoir changé de manière illégale l’utilisation des fonds européens et d’avoir effectué des opérations financières incompatibles avec ses fonctions.

    Le premier tortionnaire roumain, derrière les barreaux

    Alexandru Visinescu, 90 ans, l’ex-commandant de la prison de Râmnicu Sarat (dans le sud-est de la Roumanie), est arrivé mercredi derrière les barreaux, quelques heures après avoir été définitivement condamné par la Haute Cour de Cassation et de Justice à 20 années de prison ferme pour crimes contre l’humanité. C’est la première décision de ce type rendue par un tribunal roumain et visant des faits remontant à l’époque communiste. Selon les procureurs, entre 1956 et 1963, lorsqu’il a dirigé cet établissement pénitentiaire, nombre de détenus politiques, opposants du régime communiste, ont été soumis à des conditions de vie et à des traitements de nature à les détruire physiquement.

    Voici les explications du juge Valentin Şelaru: « La Cour a conclu qu’en sa qualité de comandant du pénitentiaire de Râmincu Sarat, l’accusé Vişinescu Alexandru a soumis pour des raisons politiques le collectif des détenus à des traitements inhumains, à la torture physique et psychique et à l’extermination ».

    Le décès de détenus intervenait donc suite à un processus lent, mais efficace, de torture physique et psychique. Selon les historiens, plus de 600.000 Roumains ont été emprisonnés pour des raisons politiques pendant le régime dictatorial communiste, entre 1947 et 1989. (Trad. Valentina Beleaavski, Ligia Mihaiescu)

  • La semaine du 18 au 23 août 2014

    La semaine du 18 au 23 août 2014

    L’Exécutif de Bucarest a approuvé deux projets de loi portant amnistie fiscale




    Le gouvernement roumain a approuvé les projets de loi concernant l’amnistie fiscale des retraités et des mères de famille ayant touché des indemnités suite à des erreurs administratives. Les deux actes normatifs visent 30 mille retraités et 12.500 mères. La ministre de l’Emploi, Rovana Plumb, a précisé que la mesure de l’amnistie fiscale s’appliquait à tous les retraités du système public jusqu’à l’entrée en vigueur de la loi. Par contre, ceux qui ont trompé l’Etat et déposé de fausses déclarations ou des documents non conformes à la réalité afin d’obtenir plus d’argent seront obligés de retourner les sommes reçues dans un délai maximum de 3 ans. C’est le cas de 9500 retraités et des mères auxquelles on peut imputer les indemnités indûment touchées.




    Des officiels américains visitent la base militaire de Deveselu




    Une délégation du Congrès des Etats – Unis a visité la base militaire de Deveselu, du sud de la Roumanie, qui accueillera des éléments du bouclier antimissile américain. A cette occasion, le ministre roumain de la Défense, Mircea Duşa, a assuré le chargé d’affaires américain à Bucarest, Dean Thompson, que les travaux d’infrastructure que la partie roumaine s’est engagée à effectuer se déroulaient conformément au calendrier prévu. Mircea Duşa: « La réalisation des travaux est dans les délais fixés, et je me réfère aussi bien à la partie américaine que roumaine. Nous avons informé les représentants du Congrès que les travaux relevant de l’administration locale et visant cet objectif seraient achevés durant l’année en cours, de sorte que la base devienne opérationnelle l’année prochaine. »


    La Roumanie a donné son feu vert à l’installation de cette base sur son territoire afin d’être protégée contre d’éventuelles attaques de missiles de courte ou de moyenne portée. Des éléments du système américain de défense seront également déployés en Pologne et en Turquie.




    Coup d’envoi de la course à la présidentielle en Roumanie




    La présidente du Parti du Mouvement populaire, pro-présidentiel, d’opposition, Elena Udrea, est la candidate de cette formation aux élections présidentielles prévues en novembre prochain en Roumanie. Le chef de l’Etat roumain, Traian Basescu, a déclaré soutenir sans réserve l’ancienne ministre Udrea. Proposé dans une première étape comme candidat du Parti du mouvement populaire, l’ex ministre des Affaires étrangères et de la Justice, Cristian Diaconescu, a quitté le parti et annoncé entrer en compétition en tant qu’indépendant. Il a expliqué avoir pris cette décision après que plusieurs voix à l’intérieur du Parti l’eurent contesté. Les sondages donnent favori à la présidentielle le premier ministre en place, le social-démocrate Victor Ponta, son principal adversaire étant le maire de la ville de Sibiu et leader des libéraux, Klaus Iohannis. Ce dernier sera le candidat de l’Alliance chrétienne libérale, regroupant le Parti National Libéral et le Parti Démocrate Libéral. Les autres candidats à la présidentielle mais dont les chances paraissent moindres sont l’ancien premier ministre libéral, Calin Popescu-Tariceanu, et l’euro-députée du Parti Démocrate Libérale, Monica Macovei.




    L’ex premier ministre roumain Adrian Nastase quitte l’établissement pénitentiaire




    Lancien Premier ministre roumain social-démocrate, Adrian Nastase, a été remis en liberté conditionnelle. Suite à la confusion des peines dans deux dossiers de corruption, il était condamné à quatre ans et six mois de prison ferme. Nastase a été emprisonné à deux reprises et purgé un tiers de sa peine. La saga judiciaire de Adrian Nastase, chef du gouvernement social-démocrate entre 2000 et 2004, a commencé il y a 10 ans, après avoir perdu les élections présidentielles devant l’actuel chef de l’Etat, Traian Basescu. Tout comme l’homme politique et d’affaires, Dan Voiculescu, fondateur du Parti Conservateur, récemment condamné pour blanchiment d’argent, Adrian Nastase s’est toujours dit victime du régime de Traian Basescu. Toutefois, Nastase a été considéré, y compris par les magistrats de la Cour Suprême qui l’ont condamné, comme un symbole de la corruption politique de haut niveau.




    Le deuxième tortionnaire accusé de crimes contre l’humanité pendant la période communiste a été déféré à la justice




    Le tortionnaire Ion Ficior, accusé de crimes contre l’humanité commis pendant la période communiste, a été déféré à la justice. Il s’est trouvé à la direction du camp de travaux forcés de Periprava entre 1958 et 1963 et, selon les procureurs, il y aurait institué un régime de détention répressif, abusif et inhumain, qui a conduit à la mort de 103 détenus politiques. Ion Ficior est le deuxième ancien chef de prison communiste jugé en Roumanie. Antérieurement, Alexandru Vişinescu, ancien commandant de la prison de Râmnicu Sarat, a été mis en jugement, étant accusé à son tour de crimes contre l’humanité. Ion Ficior et Alexandru Vişinescu comptent parmi les 35 tortionnaires identifiés par l’Institut d’investigation des crimes du communisme et accusés de crimes et d’abus contre les détenus politiques.





    Trois équipes roumaines de football dans les matchs de barrage des coupes européennes




    Dans les matches aller des matchs de barrage de la Ligue des Champions, l’équipe championne de Roumanie, Steaua Bucarest, a battu par 1 but à 0, sur son propre terrain, l’équipe Ludogorets Razgrad, de Bulgarie. Dans les barrages de la deuxième compétition continentale, Astra Giurgiu a fait la surprise jeudi soir, en disposant en déplacement, par 2 buts à 1, de l’équipe multiple championne de France, l’Olympique Lyonnais. En échange, Petrolul Ploiesti a perdu à domicile, par 1 à 3, le match qui l’a opposé aux Croates de Dinamo Zagreb et ses chances de qualification restent purement théoriques. (trad. : Mariana Tudose, Dominique, Alexandra Pop)


  • La semaine du 21 au 26 octobre 2013

    La semaine du 21 au 26 octobre 2013

    Le premier ministre roumain, Victor Ponta, aux Etats-Unis



    Le premier ministre roumain, Victor Ponta, était cette semaine en visite aux Etats-Unis, où il s’est notamment entretenu avec le vice-président, Joe Biden, ainsi qu’avec les représentants de grandes compagnies américaines. L’indépendance énergétique est un objectif national stratégique de Bucarest, a indiqué le chef du Cabinet roumain à cette occasion. C’est pourquoi, le gouvernement roumain appuiera toutes les explorations de ressources non conventionnelles, si leur exploitation ultérieure ne porte pas atteinte à l’environnement. Côté politique, le premier ministre roumain a assuré le vice-président, Joe Biden, que la Roumanie ne connaîtra plus de crises constitutionnelles et que la justice ne sera plus impliquée dans des disputes politiques. Pour sa part, le responsable américain a estimé que le succès de la Roumanie en tant que démocratie ainsi que dans l’édification d’un Etat de droit puissant était vital pour la création d’un milieu des affaires intéressant, situation qui est dans l’intérêt des deux pays. Joe Biden a aussi réaffirmé l’engagement de Washington à l’égard du Partenariat stratégique avec la Roumanie et a remercié son interlocuteur pour la contribution constante de Bucarest à la solution de crises régionales, telle celle d’Afghanistan, ainsi qu’à l’édification du bouclier antimissile, dont elle accueillera des composantes. D’ailleurs, ces deux sujets ont également dominé le dialogue téléphonique, cette semaine toujours, entre le président roumain, Traian Basescu, et le même vice-président, Joe Biden. Ce dernier s’est félicité du démarrage des travaux à la base militaire de Deveselu (sud), où ces composantes du bouclier antimissile américain seront installées. Il a également mis en exergue le potentiel important de croissance économique de la Roumanie dans les prochaines années, si le milieu d’affaires local poursuit son développement prévisible et transparent. Les relations bilatérales sont une des garanties les plus importantes pour la sécurité de la Roumanie et la stabilité régionale, a renchéri le chef de l’Etat roumain, Traian Băsescu. Il a également parlé du poids des investissements américains en Roumanie notamment dans des secteurs qui pourraient être le moteur du développement économique du pays, à savoir les technologies de l’information, l’agriculture, les industries alimentaire, automobile et des équipements pétroliers.



    Le Conseil européen d’automne ciblé sur la création du marché unique des télécommunications



    Les travaux du Conseil européen d’automne, auxquels la Roumanie a été représentée par le président de la République, Traian Basescu, ont été consacrés à la création du marché unique des télécommunications et à la question de l’immigration. Les chefs d’Etats et de gouvernements de l’UE ont élaboré une déclaration commune, selon laquelle le marché unique des télécommunications deviendra fonctionnel à partir de 2015. Dans les déclarations, on mentionne aussi l’importance des investissements dans la recherche, l’innovation et la formation professionnelle dans le domaine informatique, où 900 mille emplois pourraient être occupés d’ici 2015. Par ailleurs, la France et lAllemagne ont lancé une « initiative commune » pour discuter avec les Etats-Unis afin de trouver un accord sur les questions de renseignement. L’initiative intervient suite à des révélations selon lesquelles les services secrets américains auraient surveillé les appels téléphoniques de la chancelière allemande, Angela Merkel, ainsi que des millions d’appels en France.



    Une mission conjointe du FMI, de la Commission européenne et de la Banque mondiale à Bucarest



    Une délégation conjointe du FMI, de la Commission européenne et de la Banque mondiale se trouve à Bucarest pour évaluer l’accord de précaution le plus récent conclu avec la Roumanie. Les experts des bailleurs de fonds internationaux auront des entretiens avec des responsables de Bucarest, des représentants des partis politiques, des syndicats, des associations d’affaires, des banques et des organisations de la société civile. Le comité directeur du FMI a approuvé en septembre dernier la lettre d’intention des autorités roumaines en vue de la signature d’un nouvel accord de type préventif, d’un montant de 2 milliards d’euros environ, auxquels s’ajoutent deux autres milliards de la Commission européenne.



    La plus grande compagnie productrice de gaz en Roumanie — Romgaz — listée à la Bourse des valeurs de Bucarest et à celle de Londres



    Depuis mardi, l’Etat roumain a mis en vente des actions du plus grand producteur et distributeur de gaz de Roumanie, Romgaz. Les actions seront cotées à la Bourse de Valeurs de Bucarest, tandis que les certificats de dépôt sont mis sur le marché à la Bourse de Londres, une première pour la Roumanie. Pour les 57 millions d’actions, Bucarest devrait empocher de 300 à 400 millions d’euros. Une tranche de 15% de ces actions est réservée aux petits investisseurs, tandis que le reste de 85% est destiné aux investisseurs institutionnels. Romgaz possède et exploite plus de la moitié des réserves de gaz du pays. Le 30 juin 2013, les réserves nettes exploitables de gaz de la compagnie se chiffraient à 62 milliards de mètres cubes, alors que les réserves nettes probables se montaient à un peu plus de 13 milliards de mètres cubes.



    Le deuxième tortionnaire communiste de Roumanie – officiellement accusé de génocide



    Un ancien responsable d’un camp de travail communiste de Roumanie a été officiellement accusé de génocide. Il s’agit de l’ancien colonel Ion Ficior, âgé actuellement de 85 ans, et qui de 1958 à 1963 avait institué un régime d’extermination des détenus politiques emprisonnés dans la colonie pénitentiaire de Periprava, une commune isolée du delta du Danube. Une centaine de personnes ont alors perdu la vie à cause des conditions de détention, ce qui rend Ion Ficior coupable de génocide, précise l’Institut d’investigation des crimes du communisme. L’homme est le deuxième tortionnaire identifié et traduit en justice par cet organisme. ( Trad.: Alexandra Pop, Andrei Popov, Ioana Stancescu)

  • 24.10.2013 (mise à jour)

    24.10.2013 (mise à jour)

    Réunion — Le président de la Roumanie, Traian Băsescu, participe à Bruxelles, jusquà vendredi, à la session d’automne du Conseil européen. Selon le chef de l’Etat roumain, l’agenda des discussions est dominé par des sujets ayant trait à l’économie, notamment au développement de l’économie numérique. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a déclaré que l’UE avait besoin d’un système numérique fort, à même de favoriser l’essor des autres secteurs de l’économie. La situation sociale au sein de l’Union, avec un accent particulier sur les mesures de réduction du taux de chômage chez les jeunes et le démarrage de l’activité de l’Autorité de surveillance bancaire, figurent également à l’ordre du jour de la réunion de Bruxelles.



    Accord- Le premier ministre roumain, Victor Ponta doit rencontrer vendredi à Bucarest la mission conjointe du FMI, de la Banque mondiale et de la Commission européenne. Les discussions seront dominées par les mesures fiscales et le budget 2014. Arrivée mardi à Bucarest, la mission des bailleurs de fonds internationaux évalue, pour la première fois, l’accord le plus récent conclu avec la Roumanie. Cet accord, de type préventif, a été approuvé par le comité directeur du FMI en septembre dernier et sa valeur est de 2 milliards d’euros environ, auxquels s’ajoutent deux autres milliards de la Commission européenne. Les experts internationaux auront des entretiens jusqu’au 5 novembre avec des responsables de Bucarest, des représentants des partis politiques, des syndicats, des associations d’affaires, des banques et des organisations de la société civile.



    Fonds – La Roumanie s’est vu verser cette année près de 2,4 milliards d’euros de fonds européens structurels et de cohésion– peut-on lire dans un communiqué du Ministère des Fonds européens de Bucarest. Ce montant est supérieur à celui que la Roumanie a reçu dans la période 2007 – 2012 à savoir 2,2 milliards d’euros sur les financements alloués. Selon le ministère, la Roumanie se classe première parmi tous les Etats membres suite à la hausse des sommes remboursées par la Commission sur les 9 premiers mois de l’année en cours.



    Justice – Ion Ficior, ancien commandant, entre 1960 et 1963, du camp de détention pour prisonniers politiques de Periprava (dans l’est de la Roumanie), a été mis en examen pour génocide. Selon l’Institut d’investigation des crimes du communisme, Ficior a institué dans ce camp de travail forcé un régime de détention abusif, répressif et discrétionnaire. Sous sa direction, 103 prisonniers politiques ont perdu la vie à cause des conditions inhumaines. Ion Ficior est le deuxième nom de tortionnaire sur une liste de 35 que l’Institut d’investigation des crimes du communisme a rendu publique.



    Festival – Plus de 200 écrivains, traducteurs, critiques et journalistes littéraires, libraires, organisateurs de festivals littéraires et directeurs d’établissements culturels de 17 pays participent à Iasi, dans le nord–est de la Roumanie à la première édition du Festival international de littérature et de traductions. Au programme: lectures publiques, rencontres des écrivains avec des lycéens et des étudiants, tables rondes et débats, expositions, concerts et un salon du livre. Le festival, qui s’achèvera dimanche, a débuté mercredi soir par un gala d’ouverture.

  • 24.10.2013

    24.10.2013

    Réunion — Le président de la Roumanie, Traian Băsescu, participe à Bruxelles, deux jours durant, à la session d’automne du Conseil européen. Selon le chef de l’Etat roumain, l’agenda des discussions sera dominé par des sujets ayant trait à l’économie, notamment au développement de l’économie numérique. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a déclaré que l’UE avait besoin d’un système numérique fort, à même de favoriser l’essor des autres secteurs de l’économie. La situation sociale au sein de l’Union, avec un accent particulier sur les mesures de réduction du taux de chômage chez les jeunes et le démarrage de l’activité de l’Autorité de surveillance bancaire, figurent également à l’ordre du jour de la réunion de Bruxelles.



    Visite — Le chef du cabinet de Bucarest, Victor Ponta, s’est entretenu à Washington avec les parlementaires américains au sujet du programme de libéralisation des visas pour les ressortissants roumains souhaitant voyager aux Etats-Unis. La partie américaine a assuré que la Roumanie tirerait profit des modifications législatives en matière d’immigration prévues dans un projet de loi soumis actuellement à la Chambre des Représentants. D’ailleurs, le président Barack Obama doit demander, ce jeudi, à cette Chambre d’adopter la réforme de l’immigration, déjà approuvée, le 27 juin dernier, par le Sénat. Les républicains, majoritaires à la Chambre, ne sont pas d’accord avec certaines dispositions du texte.



    Justice — Ion Ficior, ancien commandant, entre 1960 et 1963, du camp de détention pour prisonniers politiques de Periprava (dans l’est de la Roumanie), a été mis en examen pour génocide. Selon l’Institut d’investigation des crimes du communisme, Ficior aurait institué dans ce camp de travail forcé un régime de détention abusif, répressif et discrétionnaire. Sous sa direction, 103 prisonniers politiques ont perdu la vie à cause des conditions inhumaines. Ion Ficior est le deuxième nom sur une liste de 35 personnes qualifiées de tortionnaires par l’Institut d’investigation des crimes du communisme.



    Festival – Plus de 200 écrivains, traducteurs, critiques et journalistes littéraires, libraires, organisateurs de festivals littéraires et directeurs d’établissements culturels de 17 pays participent à Iasi, dans le nord–est de la Roumanie à la première édition du Festival international de littérature et de traductions. Au programme: lectures publiques, rencontres des écrivains avec des lycéens et des étudiants, tables rondes et débats, expositions, concerts et un salon du livre. Le festival, qui s’achèvera dimanche, a débuté mercredi soir par un gala d’ouverture.



    Sport — L’équipe roumaine de foot Pandurii Târgu Jiu rencontrera ce soir, en déplacement, les Italiens de Fiorentina, dans un match comptant pour la troisième phase du groupe E de la Ligue Europa. Les Roumains, qui ont engrangé un seul point, se retrouvent dans leur groupe aux côtés des Portugais de Paços de Ferreira et des Ukrainiens de Dniepr Dniepropetrovsk. Mardi soir, lors du match contre les Suisses de FC Bâle, Steaua Bucarest, champion de foot de Roumanie, avait marqué son unique point dans la Ligue des Champions.



  • A la Une de la presse roumaine du 19.09.2013

    A la Une de la presse roumaine du 19.09.2013

    La presse électronique roumaine s’intéresse à une profusion de sujets divers aujourd’hui: le management privé des compagnies dEtat, l’exploitation de l’or et de l’argent par cyanuration, le nouveau et très sévère Code de la route roumain, l’indemnisation des victimes par les tortionnaires du régime communiste.


  • 18.09.2013

    18.09.2013

    Santé – Les employés du système roumain de santé ont entamé ce mercredi leurs protestations. Le personnel médical va placer des piquets jusqu’au 27 septembre devant les Ministères de la Santé et des Finances. Les médecins dénoncent notamment les maigres salaires. Une autre revendication vise l’octroi au système de santé d’au moins 6% du PIB, ainsi qu’une législation qui garantisse l’indépendance professionnelle de ceux qui travaillent dans le système public et privé. Si leurs revendications ne trouvent pas de solution, les salariés du système sanitaire envisagent d’organiser une ample marche de protestation à Bucarest, en octobre, une grève générale devant être déclenchée en novembre, lorsque seulement un tiers de l’activité sera assurée.



    Protestations – La commission parlementaire spéciale qui examine le projet de loi controversé visant l’exploitation aurifère de Rosia Montana s’est réunie mercredi pour une première discussion. Les élus devront entendre, les prochains jours, des représentants des ministères de la Culture, de la Justice et de l’Environnement. Les travaux de la commission se déroulent sur la toile de fond de protestations de rue contre le projet d’exploitation de l’or à Rosia Montana. Les manifestants réclament, entre autres, le retrait du projet de loi réglementant l’exploitation des minerais de cette région, l’interdiction de l’utilisation des cyanures en Roumanie, et l’introduction de Rosia Montana au patrimoine de l’UNESCO. De l’autre côté, les partisans du projet, dont notamment des habitants, affirment que l’ouverture de la mine créerait de nouveaux emplois..



    Avertissement – Le ministère roumain des Affaires étrangères a met en garde les ressortissants roumains qui se trouvent en Grèce ou qui ont l’intention d’y voyager contre la suspension de l’ensemble des services publics dans ce pays, paralysé par une grève générale de 48 heures, qui devrait durer jusqu’à jeudi. La diplomatie roumaine recommande aux Roumains se trouvant sur place d’éviter les endroits où se déroulent les protestations. En cas de difficultés, ils sont invités à contacter l’ambassade roumaine d’Athènes, lit-on encore dans le communiqué de la diplomatie roumaine.



    Communisme – L’Institut d’investigation des crimes du communisme et pour la mémoire de l’exile roumain a annoncé avoir déposé une plainte pénale au Parquet près la Haute Cour de cassation et de justice contre le commandant d’un ancien camp de travail communiste. Selon l’IICCMER, de 1958 à 1963, le colonel Ion Ficior (85 ans) avait institué un régime d’extermination des détenus politiques emprisonnés dans la colonie pénitentiaire de Periprava, une commune isolée du delta du Danube. Une centaine de personnes ont alors perdu la vie à cause des conditions de détention, ce qui rend Ion Ficior coupable de génocide, précise l’Institut d’investigation des crimes du communisme. L’homme est le deuxième tortionnaire identifié et traduit en justice par cet organisme. Ce dernier a récemment publié une liste de 35 personnes ayant infligé des mauvais traitements menant à l’extermination des détenus politiques à l’époque du régime communiste. Depuis l’installation de celui-ci, en 1945, et jusqu’à sa chute, en 1989, plus de 600 mille Roumains ont été condamnés et jetés en prison pour des raisons politiques.



    Visite – Le Premier ministre roumain, Victor Ponta et plusieurs membres de son Cabinet se rendent jeudi à Ankara. Ils doivent notamment rencontrer le président turc, Abdullah Gul, ainsi que le premier ministre Recep Tayip Erdogan. Les responsables feront le point sur les relations bilatérales, davantage renforcées depuis la signature en 2011 du partenariat stratégique roumano-turc. La Turquie, rappelons-le, est le premier partenaire commercial de Bucarest à l’extérieur de l’UE.

  • La justice et le passé communiste

    La justice et le passé communiste

    A presque un quart de siècle depuis la condamnation de l’ex-couple dictatorial Ceausescu pour génocide, les procureurs roumains formulent de nouveau cette accusation à l’adresse d’un tortionnaire. Ancien commandant de pénitencier Râmnicu Sàrat pendant la période communiste, Alexandru Visinescu, actuellement âgé de 88 ans, est poursuivi pénalement car pendant la période 1956-1963 il a soumis les détenus politiques aux mauvais traitements, aux passages au tabac et autres violences, il leur a interdit l’accès à la nourriture, aux médicaments et assistance médicale. Le régime d’extermination auquel ces détenus étaient soumis a provoqué la mort de certains d’entre eux.



    Alexandru Visinescu n’est que l’un des 35 tortionnaires identifiés par l’Institut d’Investigation des Crimes du Communisme de Bucarest et la décision du Parquet d’encadrer ses faits, imprescriptibles, dans la catégorie « génocide » est une décision historique. Le président exécutif de l’Institut d’Investigation des Crimes du Communisme, Andrei Moraru, dit que : « C’est pour la première fois qu’un ancien responsable du système pénitencier communiste est mis sous une telle accusation. Pour les victimes du régime communiste, ceci représente un premier pas en avant. Pour les autres responsables du système pénitencier que nous avons identifié et, en général, pour les personnes suspectées avoir commis des crimes et des abus pendant le régime communiste, cette décision ne fait que confirmer le fait que nous nous sommes engagés dans le bon chemin et que, prochainement, nous allons intensifier ces investigations. Cette mise sous accusation est estimée comme un acte de justice pour ceux qui ont souffert dans les prisons communistes et pour leurs familles. »



    Selon l’historien Stelian Tànase, cette décision peut contribuer à l’acceptation par la société du passé communiste : « Le procès Visinescu a une valeur de symbole car il propose des débats très incisifs, très douloureux sur le passé roumain, tel qu’il a été jusqu’en ’89. De tels nouveaux cas n’étaient pas débattus jusqu’à présent. Jusqu’à présent, ont payé par la honte, les petits informateurs, les petits exécutants, mais il faut arriver aux personnages importants du système. Le commandant de la prison de Râmnicu Sàrat est un personnage très important du goulag roumain. Dans la prison de Râmnicu Sàrat, qui n’était pas une prison parmi d’autres, étaient détenus ceux qui avaient survécu à Sighet, à Aiud, des hommes politiques et les cas spéciaux. »



    Dans environs deux semaines, l’Institut d’Investigation des Crimes du Communisme présentera un deuxième nom de la liste des tortionnaires. (trad.: Costin Grigore)