Tag: tour guidé

  • Itinéraires à pied à Timișoara

    Itinéraires à pied à Timișoara

    Timişoara est la ville la plus
    importante de l’ouest de la Roumanie, située à proximité des frontières avec la
    Serbie et la Hongrie. Elle compte 340 mille habitants et avec sa zone
    métropolitaine elle arrive à dépasser les 465 mille habitants. Attestée en
    1211, Timişoara a été renforcée avec une muraille au 15e siècle,
    mais en 1552 elle se retrouve sous domination ottomane qui maintient son
    autorité jusqu’en 1716 lorsque la ville et la région du Banat se retrouvent
    sous autorité autrichienne, qui allait durer encore deux siècles. C’est au
    cours de ces deux siècles que la cité fut reconstruite, et la rivière Bega qui
    la traverse fut assainie et canalisée. Toute une série d’immeubles figurant de
    nos jours sur la liste des monuments historiques y ont aussi été érigés. Timişoara
    a également figuré parmi les premières villes au monde à avoir introduit le
    transport public à l’aide de tramways tirés par des chevaux, en 1869. Timişoara
    est également la ville d’où la Révolution anticommuniste roumaine s’est
    propagée à travers le pays en décembre 1989 et a mené à l’écroulement du régime
    communiste roumain.


    Et c’est également à Timişoara
    qu’a été fondée récemment la « Guilde des guides touristiques », une
    association qui se propose d’offrir plus d’informations sur cette ville.
    Ludovic Satmari est guide touristique et un des fondateurs de la « Guilde
    des guides » de Timişoara, une initiative qui semble rencontrer le succès
    actuellement : « Il y a trois
    semaines environ, nous avons démarré des tours hebdomadaires. Nous avons
    commencé par un tour général de Timişoara tous les samedis et par un tour
    thématique organisé tous les dimanches. Tous les tours ont lieu à pied !
    De toute façon, visiter le centre-ville à Timişoara n’est possible qu’à pied
    puisque le cœur de la ville est une immense zone piétonne. Les tours
    thématiques visent différents quartiers de la ville. Par exemple, le lundi, je
    souhaite organiser un tour du quartier Fabric, le vieux quartier industriel avec
    des bâtiments datant de 1800 à 1900. Il y aura aussi d’autres tours des
    quartiers historiques puisqu’en dehors du centre, Timişoara possède aussi toute
    sorte de vieux quartiers, très beaux, qui avant la dé-fortification de la
    ville, soit avant que la muraille d’enceinte ne soit démolie, étaient en
    quelque sorte des « satellites » de la ville. Chaque commune
    disposait d’un centre, d’une place, d’une église ou bien de plusieurs églises.
    Ces quartiers sont visitables, vous pouvez faire des tours afin d’en apprendre
    l’histoire. Hormis ces itinéraires dans les quartiers historiques, il y a aussi
    un tour de la communauté juive et évidemment un tour de la Révolution
    anticommuniste roumaine. »



    Ce fut en décembre 1989 qu’a
    éclaté à Timişoara la Révolution qui a mené à la chute du régime communiste
    roumain. Ce tour thématique suscite l’intérêt non seulement des touristes, mais
    aussi des habitants de la ville de Timişoara, explique Ludovic Satmari : « Au cours des
    dernières années, nous avons constaté que de nombreux habitants de Timişoara y
    viennent en compagnie de leurs enfants. Plus précisément, il s’agit de quadragénaires
    qui ont des enfants adolescents ou même plus jeunes et qui souhaitent que cette
    histoire soit connue par les jeunes générations. La Révolution a éclaté à Timişoara,
    qui est devenue par la suite la première ville roumaine libérée du communisme
    déjà le 20 décembre, lorsque rien ne se passait dans les autres villes, et
    c’est pourquoi nous y faisons un tour dit de la Révolution. Nous commençons par
    l’endroit d’où tout a commencé : une petite place – la place Maria – et la
    ruelle adjacente de l’église et de la maison paroissiale réformée magyare où se
    trouvait le prêtre
    Tőkés László, puisque
    ce fut de là que la Révolution a commencé. C’est d’ailleurs notre point de
    départ. Ensuite nous visitons les endroits les plus chauds de Timişoara durant
    la Révolution. Nous nous rendons aussi auprès des monuments dédiés aux victimes
    de la révolution. Nous pouvons organiser des tours en plusieurs langues,
    évidemment sur demande : en anglais, allemand, italien et hongrois. »



    A cause des restrictions
    imposées pour combattre la pandémie, les tours guidés peuvent réunir 9
    personnes tout au plus. Mais vu que ces restrictions sont en train d’être
    levées partout en Roumaine, de plus en plus de touristes s’intéressent à la
    ville. Mentionnons aussi que Timişoara aurait dû être cet été Capitale européenne
    de la culture, mais à cause de la pandémie, tous les événements culturels et
    artistiques ont été ajournés pour 2023.





  • Randonnée à Suceava

    Randonnée à Suceava

    En 2017, la ville de Suceava fête les 629 ans écoulés depuis son attestation documentaire. C’est une ville située dans le nord-est de la Roumanie, dans la province historique de Bucovine. Son agenda culturel abonde en événements: concerts, expositions, fêtes thématiques, soirées folkloriques et autres. S’y ajoutent désormais des tours guidés gratuits de la ville. C’est justement ce que nous vous proposons dans les minutes suivantes.

    Notre guide est Ciprian Negruţu, inspecteur spécialisé au Conseil départemental de Suceava. A son avis, Suceava est une destination idéale en toute saison, pour toute catégorie de touristes: «On le sait déjà, la Bucovine est une des régions les plus belles de Roumanie. On y pratique le tourisme actif, culturel et balnéaire. Nous vous recommandons les randonnées en montagne, les séances de rafting sur les rivières, les parties de pêche ou de chasse ou bien une randonnée à cheval, car la zone est connue pour ses chevaux de la race « huţuli ». La ville de Suceava accueille la cité princière du même nom, bâtie par le prince moldave Petru Muşat. On y trouve également 5 églises d’intérêt national, alors que le Musée d’histoire vient de rouvrir ses portes après avoir subi des travaux de rénovation. Enfin, dans la partie ancienne de la ville on peut admirer l’architecture d’influence austro-hongroise ».

    L’exposition permanente du Musée d’histoire se trouve dans un bâtiment construit au début du 20e siècle. Ce monument historique garde toujours sa façade quasi intacte; par contre, à l’intérieur, l’immeuble a subi de nombreuses modifications au fil du temps. Siège de la Préfecture de la période d’occupation autrichienne, la construction a été par la suite transformée en musée. Les derniers travaux en date remontent à 2014 et 2016, réalisés dans le cadre d’un ample projet financé de fonds européens. Inaugurée le 31 juillet 2016, l’exposition permanente témoigne de l’histoire locale par des objets de patrimoine dont les explications sont à retrouver sur des écrans tactiles.

    Chaque jour qui passe, Suceava qui devient de plus en plus intéressante, affirme Claudiu Brădăţan, coordinateur du Centre d’information et de promotion touristique de la ville: « Je l’affirme parce que, l’année dernière, on a finalisé un programme de réhabilitation de la Cité princière de Suceava. C’est une opportunité de mettre en valeur la ville avec tous ces objectifs touristiques. Et pour cause. La Bucovine est connue au niveau national pour ses monastères aux fresques extérieures, alors que Suceava n’en dispose pas. Nous essayons donc d’attirer l’attention sur le patrimoine touristique de la ville en organisant des tours guidés. »

    Bâtie à la fin du 14e siècle, près de la ville médiévale de Suceava, la cité homonyme fut pendant près de deux siècles la principale résidence des princes de la Moldavie. De nos jours, la forteresse est un monument historique national. Son ensemble architectural comporte un château et des murs de défense. Il a été consolidé entre 2011 et 2015 grâce à un ample projet financé de fonds communautaires, redevenant un groupe architectural imposant. Les systèmes à thématique médiévale et les projections vidéo sur l’histoire de la cité sont une nouveauté pour les musées roumains. Parmi elles, le livre interactif d’histoire médiévale de la Moldavie et la projection vidéo de la Chronique de la citadelle de Suceava ont connu le plus grand succès auprès des visiteurs.

    D’ailleurs, un des tours guidés proposés gratuitement par le Centre d’information et de promotion touristique mène les touristes à la forteresse de Suceava, affirme Claudiu Brădăţan: « Le tour que nous considérons comme un « must » comprend la visite du monastère Saint Jean, du Musée du village de Bucovine, de la Cité princière et du Musée d’histoire. Ce dernier est un véritable joyau d’architecture, devenu suite aux rénovations un des musées les plus modernes de Roumanie. Le tour mentionné dure environ 5 heures. C’est d’ailleurs le tour guidé le plus court. Il est destiné aux touristes qui ont un après – midi à leur disposition avant de partir à la découverte de la Bucovine ou d’autres destinations. »

    Claudiul Brădăţan nous dévoile aussi quelques repères du 2e tour guidé à travers Suceava: « La visite dure environ 8 heures. A part les 4 objectifs du premier tour, il inclut également l’église de la Sainte Résurrection, une des plus anciennes de la ville, le monastère Saint Jean le Nouveau, l’église Saint Dumitru ou encore une très belle cathédrale catholique, où se réunit d’habitude la communauté polonaise de Bucovine. D’ailleurs la région est connue pour ses différentes ethnies qui y ont cohabité en paix au fil des siècles ».

    Le Centre national d’information touristique est situé au cœur même de la ville de Suceava. Il est donc très accessible, offrant à part les tours guidés et les informations nécessaires, de la place pour déposer les bagages et accès à lnternet. A présent, sa stratégie est de se concentrer sur la ville de Suceava, affirme notre invité : «Les agences de tourisme préfèrent offrir aux touristes des tours des monastères au détriment des tours de la ville. Nous voulons donc promouvoir la ville de Suceava en tant que destination de vacances ou de city-break. L’aéroport de Suceava a été modernisé en 2016 et le flux des visiteurs est impressionnant. Nous voulons montrer que la Bucovine a plus que ses monastères. »

    Pour conclure, Claudiu Brădăţan précise que la plupart des touristes étrangers arrivés à Suceava avaient déjà entendu parler de la Bucovine en tant que destination de tourisme actif. Quelle que soit la saison, c’est une zone qui a énormément à offrir. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Cultour ou comment se lier d’amitié avec Bucarest.

    Cultour ou comment se lier d’amitié avec Bucarest.

    Ils ont participé à Bucarest au Festival « Femmes dans la rue de Matasari ». Pleins d’énergie, ils ont organisé une chasse au trésor à travers la capitale, y invitant de nombreux enfants. Ils font partie de l’Association Cultour et ils se sont proposé d’enseigner aux Bucarestois à aimer leur ville. Par beau temps, mais aussi sous la pluie et le vent, les membres de l’association organisent des tours guidés gratuits à travers Bucarest pour dévoiler aux gens les secrets de la ville. Aujourd’hui nous vous proposons de les accompagner à travers la capitale pour en apprendre davantage sur l’association Cultour. Commençons par son histoire avec Livia Morega, présidente de l’association : « L’activité de l’association a commencé il y a 4 ans, un été, plus précisément le 20 juillet. Elle repose sur un concept européen, celui de proposer des tours gratuits aux touristes de passage par la ville qui souhaitent la découvrir d’une manière, disons, plus interactive, différente des tours classiques. Initialement, ce fut un projet destiné uniquement aux touristes étrangers. Puis, j’ai remarqué que les habitants de Bucarest n’aimaient pas vraiment leur ville notamment parce qu’ils ne la connaissaient pas. C’est pourquoi nous avons commencé depuis deux ans à réaliser des tours gratuits à thématiques différentes, sur différents sujets de conversation et de polémique même pour les bucarestois. Et nous avons constaté que les gens sentent même le besoin d’apprendre davantage de choses sur Bucarest et ils sont contents de participer à ces tours. C’est pourquoi nous avons eu le courage de continuer à organiser ces tours presque chaque mois et même 2 ou 3 fois par semaine. Parfois nous organisons des tours pour les bucarestois chaque week-end. Les tours guidés destinés aux touristes étrangers se déroulent quotidiennement, deux fois par jour, que le temps soit beau ou mauvais. »

    Quels sont les objectifs inclus dans ces tours ? Explication avec Livia Morega : « Cette année, au mois de mars, nous avons démarré un itinéraire appelé « le tour des fontaines et des statues cachées de Bucarest ». Nous avons suivi principalement un itinéraire à travers les endroits connus, tels la Vieille ville et l’Avenue de la Victoire, mais nous avons également osé entrer dans certaines cours intérieures de bâtiments connus, pour découvrir les secrets qui s’y cachent : fontaines et statues ainsi que leurs histoires. Puis, au festival « Femmes dans la rue de Matasari » nous avons proposé un défi urbain inédit puisque nous avons envoyé nos touristes découvrir par eux-mêmes les trésors de la ville. Nous leurs avons donné des indices, une carte et nous leur avons dit de marcher à pied dans le quartier et de découvrir par eux-mêmes des détails architecturaux et l’histoire des lieux et des habitants ».

    Parmi les histoires d’une ville aussi agitée que Bucarest, Livia Morega raconte celle d’un endroit inédit construit par la main de l’homme, mais transformé par la nature : « Nous avons visité le Parc Naturel Vacaresti et on a eu notre plus grande surprise jusqu’ici. Plus de 300 personnes y ont participé pour apprendre l’histoire de la zone de Vacaresti et ses transformations : monastère, prison, serres agricoles et puis, après une vingtaine d’années d’oubli, toute cette aire est un parc naturel ».

    Et vu que la demande de tours guidés est de plus en plus grande, l’offre est, elle aussi, des plus variées : « Cette année, les tours se poursuivront le long du mois de juillet. Nous allons parler art urbain, graffiti, initiatives inédites à Bucarest qui essayent d’éduquer les bucarestois, de leur transmettre l’idée que nous avons besoin d’une ville qui soit belle et durable. En août, nous commémorons aux côtés de la communauté arménienne les 101 ans écoulés depuis le génocide arménien. Ils vont organiser une bataille d’eau alors que nous allons faire un tour du quartier arménien, durant lequel nous évoquerons l’histoire de cette communauté, de son quartier, de ses métiers et affaires et de toutes les bonnes choses qu’ils vendaient : café, chocolat. Vers la fin de l’année, nous allons continuer les visites de ce qui reste du quartier Uranus, démoli à l’époque communiste. »

    Selon Livia Morega, les étrangers apprécient ces tours guidés qui s’achèvent sur une conclusion optimiste : la jeune génération souhaite vivre dans une belle ville et elle est prête à œuvrer pour l’embellir. Quels sont les principaux objectifs inclus dans les itinéraires consacrés aux touristes étrangers ? Réponse avec Livia Morega : « Pour les étrangers, le tour est ciblé évidemment sur le centre historique de la ville. Nous partons de la Place Unirii, le plus grand projet d’infrastructure à avoir laissé son empreinte sur Bucarest et sur les Bucarestois. Puis, nous nous promenons dans les ruelles du Vieux centre-ville, nous parlons de l’histoire de la ville depuis 1400 et jusqu’à présent et nous découvrons les principaux sites : le caravansérail de Manuc, l’ancienne Cour princière, les églises St Antoine et Stavropoleos. Ensuite, Bucarest à l’époque française, disons, lorsque la ville était surnommée « Le petit Paris » – c’est le sujet dont on parle en parcourant l’Avenue de la Victoire. Nous passons aussi par le passage Villacrosse, puisque c’est un endroit inédit de la ville et nous terminons notre tour Place de l’Université. Là, nous parlons en détail du communisme, de la Révolution, mais nous essayons d’éviter les sujets négatifs et de raconter l’état des choses actuel. »

    Notre interlocutrice avoue qu’à chaque fois qu’elle se promène à travers la Capitale roumaine, celle-ci est de plus en plus lumineuse et accueillante. Sachez pour terminer que l’Association Cultour organise aussi des tours gratuits à Brasov, dans le centre du pays. Davantage de détails sur www.bucharest walkabout free tours.ro et sur www.brasov walkabout free tours.ro, deux sites grâce auxquels vous pouvez découvrir deux des plus belles villes de Roumanie. (Trad. Alex Diaconescu)