Tag: touriste

  • Emma Cairns (Ecosse)

    Emma Cairns (Ecosse)

    Emma Cairns na pas fait appel à une agence, mais a organisé ce voyage en Roumanie toute seule ; avant, c’était un pays quelle connaissait très peu. Après dix jours passés ici, Emma est ravie de cette expérience. Que savait-elle de la Roumanie avant de venir? « J’avais lu un peu sur lépoque communiste, lhistoire du pays, et bien sûr la légende de Vlad l’Empaleur, Dracula. Tout cela ma attirée, mais je ne savais rien dautre sur la Roumanie. Cest pourquoi jétais intéressée à venir la visiter, parce que cest un pays que peu de touristes britanniques connaissent. Je voulais venir en apprendre davantage sur la culture, sur lhistoire de la Roumanie par les Roumains mêmes. »



    Emma a été surprise de découvrir un pays très sûr et ouvert aux étrangers. Quelles sont ses impressions après 10 jours de visite?



    « Les gens sont très amicaux et bienveillants. Javais un peu peur de venir ici, surtout parce que je ne connaissais pas trop de personnes qui y soient déjà venues et je navais aucune idée à quoi mattendre de la part des gens du pays. Jusquici, toutefois, je nai rencontré que des Roumains très sympathiques, qui mont donné des suggestions d’endroits à visiter, mont recommandé où on mange bien etc. J’ai vu de merveilleux paysages à Brasov, à Timisoara et maintenant à Bucarest, des endroits très beaux et très propres. Des villes et des endroits avec une multitude dévénements, des lieux chargés dhistoire, et des bâtiments avec une personnalité à part. Chacun raconte une histoire spécifique, et ici à Bucarest, certains portent les traces de la révolution de 89, ma-t-on dit. Jai été fascinée de les voir. La Roumanie a de tout, elle a encore la vie à la campagne, elle a tout ce dont vous avez besoin et tout ce que quelqu’un pourrait souhaiter pour un voyage. »



    Parce quelle ne voulait pas être une simple touriste, Emma a logé chez l’habitant, a parlé aux gens et a eu beaucoup dexpériences agréables, tant dans les villes quelle a visitées qu’à la campagne. Quel souvenir emporte-t-elle de Roumanie ?



    « Jaimerais ramener à la maison quelque chose qui nexiste pas en Grande-Bretagne. Il sagit des liens que les gens entretiennent ici les uns avec les autres. A Brasov, jai rencontré un Roumain qui vivait en France, et il ma dit la même chose : là-bas, vous ne pouvez pas approcher un inconnu dans la rue et lui poser une question. Les gens n’ont pas de connexion les uns avec les autres. Je sens quen Roumanie, les gens sont beaucoup plus ouverts et que vous pouvez leur demander nimporte quoi, vous pouvez les inviter quelque part pour maintenir les liens avec eux. Vous avez plus dévénements sociaux et de rencontres et vous êtes plus disposés à passer du temps ensemble. C’est bien ce que je voudrais prendre avec moi au Royaume-Uni et jespère pouvoir disséminer autant que possible cette façon de vivre en Ecosse. »



    Bien sûr, dans son voyage, elle a également fait face à quelques manquements. Je lui ai demandé ce quelle aimerait améliorer ici :



    « Les transports publics sont mauvais. Parfois, il est compliqué de voyager dun côté à lautre, surtout à Brasov, et dans les villages alentour il ny avait pas beaucoup de bus. Cela serait certainement à améliorer, parce que cest une si belle région à visiter et je voudrais amener plus de touristes là-bas, rendre ces lieux plus accessibles pour ceux qui ne viennent pas avec leur propre voiture. »



    Parce que cétait la première fois quelle voyageait seule, jai demandé à Emma sil y avait eu un moment où elle s’est sentie en insécurité en Roumanie et si elle avait eu un incident ici.



    « Non, franchement pas. Ma première destination était Budapest, et là jai vraiment eu un incident désagréable et jai eu peur pour ma sécurité. Depuis que je suis arrivée en Roumanie, je vous dis honnêtement que tout s’est bien passé pour moi, cest lun des endroits les plus sûrs où jai jamais été. »



    Le voyage dEmma en Roumanie a été très réussi, bien que – ou peut-être justement parce quil a été improvisé. Quest-ce quelle a le plus aimé ici ?



    « Les gens et leur façon dêtre amicale, le sentiment dappartenance à la communauté. Surtout à Brasov, dans les zones touristiques, les gens sont très ouverts aux étrangers. Jai eu de très bonnes expériences dans les maisons où jai été accueillie, et généralement tout s’est bien passé, sauf pour les expériences de transport moins bonnes, sinon tout sest parfaitement passé. Mon souvenir préféré vient de Brasov, où je suis allée à la campagne. Les Roumains sont amicaux et ouverts, ils m’ont parlé de leur histoire, de leur famille, de leur vie et de leurs expériences. Jai vu ce que les Roumains sont effectivement, pas la façon dont on les voit de loin. Ils mont parlé de lépoque communiste, de leur famille. Jai senti que je comprenais la réalité en profondeur. La Roumanie était un pays dont je navais que lu auparavant ou entendu parler des expériences des autres, je ne connaissais personne qui soit venu ici. Maintenant, je nai pas limpression de tout savoir, mais jai une compréhension plus profonde du pays, des Roumains, des expériences de vie ici, de lhistoire. Je veux revenir et voyager davantage en Transylvanie, parce quil ya encore beaucoup dendroits que je souhaite visiter », a conclu notre invitée, Emma Cairns, au micro de RRI.


    (Trad. : Ligia)

  • Quel genre de touristes sont les Roumains?

    Quel genre de touristes sont les Roumains?

    Les spécialistes en psychologie opinent que beaucoup de Roumains ne connaissent pas « la culture du bonheur », mais uniquement celle de la consommation, et que bien des fois, nous allons en vacances seulement pour montrer aux autres que lon peut se détendre.



    En effet, fin juillet, le président de la Fédération des patronats du tourisme roumain, Mohammad Mourad, affirmait dans un entretien que : « en Roumanie, nous avons un grand problème, par rapport à tout autre pays latin : nous navons pas la culture du bonheur. » Et dexpliquer que dhabitude, une fois arrivés sur leur lieu de vacances à la mer, les époux commencent par se disputer les deux premiers jours ! Donc ils sont fâchés. Sil fait beau, les choses se passent bien. Sinon, ils vous posent la question de savoir pourquoi leau de la mer est trop froide. Sa conclusion, cest quils ne pensent pas quils sont en vacances, et quils devraient profiter de chaque moment. Et aussi que le bonheur, cest une vraie culture.



    Les psychologues estiment que ce type de comportement du touriste roumain part de son niveau culturel, de celui de ses attentes. En fait, les gens se conduisent en vacances comme le reste du temps. Mais lattitude du tour-opérateur et de toutes les autres personnes avec lesquelles le vacancier entre en contact compte aussi. De ce fait, beaucoup de Roumains choisissent des vacances à létranger, et constatent la différence.



    Vous vous demanderez peut-être pourquoi les Roumains vont encore en vacances, sils nen profitent pas vraiment ? Ils ont surtout la culture de la survie, et celle du bonheur na donc pas toute sa place, estime le Pr Dumitru Borţun, spécialiste dans la psychologie de la communication. Eh bien, il y en a qui vont en vacances même parce que sils nallaient pas, les voisins pourraient penser quils nont pas dargent pour les vacances… Cela relève du prestige social. Cest un sujet de discussion au bureau ; comment dire : « je suis resté à la maison » ? Et donc ils y vont pour faire semblant de sy trouver bien ! Mais en fait, ils ne peuvent pas, parce quils nont pas la culture du bonheur.



    Et alors comment beaucoup de nos concitoyens passent-ils leur temps ? En faisant des grillades et en buvant de la bière – des plaisirs que le professeur qualifie de « primitifs » et qui napportent pas de joie. Au contraire, les gens sont plus dépressifs et plus tristes, après. Pourquoi ne pas choisir autre chose ? Parce que la pyramide de nos besoins est très basse, parce que nous ne sommes pas arrivés au besoin de reconnaissance sociale, dinclusion sociale, ni au besoin de saccomplir, explique Dumitru Borţun à adevarul.ro.

  • A la Une de la presse roumaine 22.07.2015

    A la Une de la presse roumaine 22.07.2015

    De la politique avant toute chose semble devenir le slogan de ce mercredi quand les élections pour la direction du PSD après le retrait de Victor Ponta font couler beaucoup d’encre dans la presse du jour. Mais les journalistes bucarestois se penchent également sur les intentions du vote des Roumains pour les élections législatives et expliquent comment “le touriste roumain est devenu le roi de la Grèce”.


  • La ville de Bucarest vue par les yeux de ceux qui l’aiment

    La ville de Bucarest vue par les yeux de ceux qui l’aiment


    Dans la vie de tous les jours Andrei Bîrsan fait du marketing pour l’une des banques les plus importantes de Roumanie. C’est le genre de personne matinale qui profite de tout moment de libre pour lire quelques pages — même sur une tablette facile à transporter dans sa serviette. En 2007 il a créé l’association «Bucarest, mon amour», qui réunit tous ceux qui souhaitent mieux connaître la capitale roumaine, en la parcourant à pied et en réalisant une sorte de chroniques visuelles du temps présent.


    Comment cette idée lui est-elle venue? Andrei Bîrsan : «J’aime Bucarest. Je suis Bucarestois. Quand j’étais petit, je le parcourais sans cesse, surtout que mon père n’étant pas né à Bucarest, il voulait le connaître et je l’accompagnais à travers la ville. Après la révolution de ’89, j’ai commencé à prendre beaucoup de photos, car la ville connaissait une nouvelle dynamique. D’ailleurs, dans les années ’90-2000, la capitale a complètement changé ; de nombreux bâtiments, des magasins, des enseignes et des pubs ont fait leur apparition. J’aime Bucarest, car c’est ma ville. C’est ma maison, c’est ma famille. Il est sale et pollué, ça c’est vrai, mais c’est en même temps une ville d’espoirs. Un très, très grand nombre des membres de l’Association « Bucarest, mon amour » ne sont pas nés à Bucarest. Ils sont Bucarestois de première génération. Ils y ont suivi les cours d’une faculté et y sont restés. Pour eux, c’était une ville des espoirs, une sorte d’eldorado, d’Amérique de la Roumanie. Pour certains, évidemment, Bucarest est resté une étape seulement et, les études finies, ils sont allés ailleurs, mais il y en a beaucoup qui sont restés. Si, pour nous, Bucarest est une ville sale et bruyante, pour d’autres c’est la ville de leurs rêves et c’est une grande réalisation que d’y être restés. »


    Nous avons demandé à Andrei Bîrsan où il emmènerait quelqu’un s’il devait tout d’un coup être guide à Bucarest : «Malheureusement, pour Bucarest on n’a pas de circuits touristiques de la ville. Il y a quelques boulevards à longer. Et puis, ça dépend beaucoup de ce que le visiteur souhaite voir. Moi, j’aimerais lui montrer la vieille ville, qui est très intéressante, avec des bâtiments construits pendant l’entre-deux-guerres. Ou pourquoi pas, la Maison du Peuple. Qu’elle nous plaise ou pas, c’est la construction roumaine la mieux connue dans le monde. C’est un kitsch que d’autres ne possèdent pas. C’est le plus kitsch des kitschs. J’ai un livre paru en 1984 qui présente la ville de Bucarest et qui contient aussi une carte. Eh bien, sur cette carte il y a une tache blanche marquant la zone où l’on construisait déjà la Maison du Peuple. Cette tache blanche sur la carte de Bucarest est devenue une tache noire dans son histoire. »


    De quoi s’occupe, concrètement, l’Association « Bucarest, mon amour » ? Andrei Bîrsan : «Nous tâchons, tout d’abord, de connaître la ville et nous sommes heureux de le faire à pied. Nous faisons des excursions en ville toutes les deux semaines. Nous avons établi des circuits, mais nous nous adaptons également aux événements du moment. Nous organisons des expositions pour montrer la ville telle que nous la voyons. Les excursions visent tous les quartiers de la capitale — les bons et les mauvais, le centre-ville et la banlieue. Pourtant, nous gardons le beau visage de la ville pour les expositions. Nous sommes conscients du fait que Bucarest a son côté obscur, mais nous voulons montrer son côté lumineux. Nous publions également une revue en ligne, qui s’appelle toujours « Bucarest, mon amour ». Et une fois par an, nous éditons un almanach. Eh bien, dans notre revue figure aussi ce côté obscur de la ville. Nous le prenons en photo, nous le montrons, nous en gardons le souvenir visuel et nous participons aux actions censées le rendre plus propre. Même si nous ne les lançons pas, nous y participons avec joie. La dernière, c’était l’automne dernier, dans ce qu’on appelle « le delta de Bucarest », qui s’est formé autour du lac Văcăreşti. Nous sommes, en fait, une sorte de chroniqueurs visuels de la ville. »


    En quoi consistent les excursions organisées par l’Association d’Andrei Bîrsan? « Ces excusions ne sont pas de simples balades. Nous prenons nos appareils photo et nous nous mettons en route. Nous nous arrêtons à certains endroits, il y a des gens qui nous accompagnent, qui connaissent l’histoire du lieu et qui nous expliquent, nous entrons dans les cours des gens, il nous est arrivé de tomber sur une noce et d’être invités à danser avec la mariée… Ces excursions ne sont pas les randonnées d’un étranger de passage, qui veut voir à quoi ressemble la capitale roumaine, elles sont un véritable dialogue avec la ville, une « socialisation », si vous voulez. Nous découvrons, bien souvent, que les gens sont différents de ce que nous imaginions à leur égard, notamment dans les quartiers moins riches de la ville. Ils sont beaucoup plus amicaux. Dans le quartier de Ferentari, par exemple, qui est un quartier pauvre et mal famé, nous avons été très bien accueillis, alors qu’on a été chassés du quartier huppé de Primăverii.»


    L’Association « Bucarest, mon amour » a ouvert une exposition permanente dans la station de métro Unirii, sur la passerelle qui relie les deux lignes. Ça s’appelle « La galerie de la galerie ». Les images réalisées par les membres de l’association couvrent toute une paroi de 40 à 50 mètres de long. Nous y présentons actuellement les plus belles photos de la ville, les plus intéressantes. C’est la ville que l’on pourrait voir tous les jours si, en route vers le bureau ou de retour chez nous, on levait plus souvent les yeux sur ce qui nous entoure. Nous avons demandé à Andrei Bîrsan si Bucarest a changé depuis 6 ans qu’il parcourt la ville avec ce but précis : « Je pense que oui. Et ce qui a changé, c’est le fait que les gens sont plus conscients d’y vivre, ils ne se contentent plus de le traverser. Ceux qui nous accompagnent dans nos excursions apprennent à le regarder différemment, à faire attention aux détails — qu’ils aient ou non un appareil photo. Car il n’est pas obligatoire d’en avoir un. Ils jettent sur la ville un regard différent et j’espère qu’ils pourront après aussi s’impliquer pour la changer.»


    Les photos réalisées par les membres de l’Association « Bucarest, mon amour » se trouvent sur le site orasul.ro”. La dernière question adressée à cet amoureux de la ville de Bucarest a été moins habituelle : si cette ville était une belle femme, qu’est-ce que Andrei Bîrsan lui dirait? La réponse a été meilleure que la question : « Je suis heureux de me réveiller avec toi chaque matin. » (trad. : Dominique)